activite hotel social 2011a5

Transcription

activite hotel social 2011a5
2011
Zoom sur une année d’activi té
H ÔTEL S OCIAL
des hébergements avec
un accompagnement vers le logement.
HÔTEL SOCIAL SARL
17 B avenue Salvador Allende
38130 Echirolles
Tél. : 04 76 09 26 56
Fax : 04 76 09 13 07
www.untoitpourtous.org
cteur de l'hébergement au sein d'Un Toit Pour Tous, l'Hôtel Social se consacre à
la gestion de résidences sociales agréées par le Plan d'Action pour le Logement
des Personnes Défavorisées en Isère (PALDI). Depuis novembre 2007, l'Hôtel
Social gère également un parc de logements d'attente (Atoll) susceptible d'accueillir des
ménages occupant jusque là des chambres d'hôtel.
L'année 2011 se traduit par deux faits notoires pour l'équipe de l'Hôtel Social et les
ménages hébergés.
En premier lieu, il convient de noter un important changement en fin d'année dans
l'organisation de l'accueil des ménages hébergés. En effet, la mise en place du Service
Intégré d'Accueil et d'Orientation (SIAO) au niveau de l'agglomération grenobloise s'est
traduite par la centralisation des demandes d'hébergement par le Pôle d'Orientation
d'Hébergement d'Insertion (POHI). Concrètement, à partir de novembre 2011, les
personnes accueillies à l'Hôtel Social sont des personnes dont la demande a été traitée
par la coordination B du POHI à laquelle participe un membre de l'équipe.
En second lieu, la crise économique et sociale que nous connaissons depuis quelques
années semble peser plus fortement sur les ménages. En 2011, le profil social des
hébergés apparaît plus fragile du point de vue des ressources mais également de sa
situation vis-à-vis du logement, ce qui ne doit pas manquer de nous interroger.
A
u
Plus de 200 places d'hébergement en 2011
Le parc d’hébergement social en 2011
Studio/T1 T1 bis
Coordination B / Résidences
sociales
40
10
Atoll
TOTAL
40
10
T2
T3
T4
T5
Capacité totale
7
6
1
5
5
1
12 logements/63 places
8
11
5
1
75logts / 204 places
63 logts/141 places
Résidences sociales / coordination B : 4 résidences, 63 logements
La Sarl Hôtel Social gère 4 résidences qui proposent un hébergement transitoire : la résidence Vercors
(Grenoble-centre), la résidence Mangin (Grenoble-sud) et le Moulin de Canel (Grenoble-centre) qui sont
composées de logements individuels dans un même bâtiment, tandis que la résidence Les Mûriers
regroupe des appartements en diffus sur l'agglomération (Grenoble, St Martin d'Hères, Seyssins). Les deux
tiers des logements sont de petite taille. Les résidences sociales qui proposaient un hébergement dit
transitoire font désormais partie de la coordination B au niveau du POHI de l'agglomération grenobloise.
En effet, elles accueillent des ménages qui contrairement à ceux qui sont orientés vers la coordinationA dans
des structures de type CHRS ne nécessitent pas un accompagnement social global et sont supposés être
relativement autonomes.
Hébergement d'attente : ATOLL, 12 logements
Pour l'année 2011, l'Etablissement Public Foncier Local de la Région Grenobloise (EPFL) a mis à
disposition de la Sarl Hôtel Social 9 logements qui ont permis d'héberger et d'accompagner des
familles précédemment hébergées dans le dispositif hôtelier géré par le Centre d'Accueil
Intercommunal (CAI). Le Conseil général de l'Isère a également apporté 3 logements. A l'heure
actuelle, ces hébergements ne sont pas gérés par le POHI.
Des statuts d'hébergement qui solvabilisent
différemment
Les personnes hébergées par l'Hôtel Social sont titulaires d'une convention
d'hébergement. Dans ce cadre, elles sont redevables d'une redevance globale
mensuelle, qui englobe la totalité des charges (indemnité d'occupation, eau,
électricité, gaz, ameublement), de l'ordre de 420 € mensuel pour un T1.
L'augmentation de ces redevances est encadrée et suit globalement l'évolution
annuelle de l'indice de Référence des Loyers.
Les ménages perçoivent une allocation qui vient diminuer le montant de la
redevance globale et leur permet d'avoir une redevance résiduelle située entre
90 € et 160 €. Ces aides aux logements (AL, APL), de même que l'ALT (aide d'un
montant fixe apportée au logement et non au ménage) ayant très peu évoluées
ces dernières années (la dernière revalorisation de l'ALT date de 2006), le
montant des redevances résiduelles s'est donc accru et est devenu hors de
portée pour certains ménages qui s'adressent à ces structures d'hébergement.
De plus, les structures composant l'offre d'hébergement de l'Hôtel Social sont de
natures différentes et chaque logement, selon son statut, ouvre des droits
différents aux aides au logement (AL, APL, ALT). Ainsi plusieurs types d'aides au
logement peuvent se retrouver au sein d'une même structure et le montant des
redevances résiduelles dont les ménages hébergés ont à s'acquitter, varie
fortement suivant les résidences.
Redevances selon la structure et l'aide au logement
Droit à l'aide au
logement
Redevance mensuelle TTC
Aide au logement
montant maxi
Redevance résiduelle (minimum)
Vercors
(studio 1 pers)
ALT
AL
413€
422€
ALT : 282€
AL : 265 €
131€
157€
Mangin
(studio 1 pers)
ALT
APL
413€
450€
ALT : 276 €
APL : 361 €
136 €
88 €
Moulin Canel
(studio 1-2 pers)
ALT
AL
423 €
437 €
ALT : 278 €
AL : 309 €
145 €
129 €
Les Muriers
(2-pièces 2 pers)
ALT
APL
423 €
457 €
ALT : 282 €
APL : 288 €
140€
88€
STRUCTURE
L'hébergement en résidence sociale
Une moindre visibilité sur la demande d'hébergement
Entre janvier et novembre 2011, 259 ménages ont adressé une demande
d'hébergement transitoire à l'Hôtel Social. Ensuite, les demandes ont été étudiées
par le POHI de l'agglomération grenobloise qui désormais est le seul à pouvoir
rendre compte de la demande à cette échelle, de même que des suites données à
la demande.
u
106 ménages hébergés en 2011
Comme l'an dernier, le nombre de ménages hébergés au moins un jour dans l'année est en baisse (-5%).
Cette année pourtant, on note un certain nombre d'évolutions du point de vue du profil social des hébergés.
Par ailleurs, il convient de noter que pour la deuxième année consécutive, la mobilité est en baisse.
u
De nombreux isolés et ménages
avec enfants
La composition familiale des ménages hébergés est
identique à celle de l'an dernier. Près de la moitié des
ménages hébergés en résidence sociale est
constituée de personnes isolées, et quasiment 40%
sont des familles monoparentales. Cette répartition
correspond à la typologie de l'offre en résidence
sociale, essentiellement constituée de petits
logements.
CompositionComposition
familiale fam iliale des hébergés
Isolé
Couple sans enfant
Couple avec enfant
Famille monoparentale
40%
49%
6%
5%
u
Toujours de nombreux ménages
d'âge moyen mais un net vieillissement
des hébergés
66% des ménages hébergés à l'Hôtel Social ont entre
25 et 44 ans contre 75% l'an dernier. Les ménages de
plus de 45 ans représentent désormais un tiers des
ménages hébergés sous l'effet d'une forte
augmentation des personnes se situant dans la
tranche des 45 à 54 ans qui passe de 13% à 22%
entre 2010 et 2011. Cela pourrait s'expliquer par le
fait que les personnes âgées de + de 45 ans sont
davantage touchées par la crise et plus précisément
par le chômage (employabilité plus difficile après
50 ans). De plus, leur niveau d'endettement est
généralement plus important : ils ont souvent
contracté des dettes liées aux logements mais aussi,
pour certains, des dettes liées à un niveau de vie plus
élevé (crédit immobilier, auto-entreprise en faillite...).
Age des chefs de
ménages
Ages
des chefs de ménage
18-24 ans
25-34 ans
35-44 ans
45-54 ans
3%
12%
27%
22%
36%
55 ans et plus
u
Des hébergés aux ressources
plus précaires
Plus de six ménages sur dix vivent avec moins de
800€ mensuels en 2011 alors qu'ils n'étaient que
53% dans cette situation en 2010.
La part des ménages qui vit d'un revenu de
substitution reste importante mais elle est en
baisse et s'établit à 64% en 2011. La part des
ménages qui perçoit un salaire passe quant à elle
de 11% à 21%.
Cette augmentation des hébergés salariés pourrait
tenir à un plus grand nombre de personnes au
RSA activité (petits CDD, CAE, contrats
intérimaire et notamment dans des entreprises
d'insertion...). Cette population est particulièrement
vulnérable face à un éventuel endettement, car
elle a des ressources très faibles et des droits APL
qui bougent sans cesse.
Ressource principale du chef de ménage
Ressource principale du chef de ménage
Sans ressources
<400
400-600
3%
600-800
>800
3%
38%
38%
18%
Des ressources et des droits instables qui
conduisent certains résidents à s'endetter
Le point commun à toutes les personnes qui sont hébergées en résidence
sociale est la faiblesse et l'irrégularité des ressources. Depuis deux ans, le
secteur social est confronté aux effets pervers des récents changements
intervenus au niveau de la CAF, notamment le mode de calcul du couple RSA
activité-aides au logement et la possibilité pour la CAF de récupérer des indus de
prestations sur l'aide au logement. Ces deux modifications en particulier créent
des contraintes supplémentaires lors de l'étude des situations budgétaires des
personnes et certaines se retrouvent en difficulté financière dès l'entrée en
hébergement.
Monsieur M a résidé pendant 5 mois en résidence sociale au cours de l'année
2011. Il est entré en hébergement suite à une séparation conjugale et une fin de
contrat de travail. En ce qui concerne ses ressources, il venait de s'inscrire aux
Assedics, mais en attendant l'instruction et la validation de son dossier, son
assistante sociale lui a fait bénéficier du RSA. Par conséquent, lorsqu'il est entré
dans la résidence son RSA lui a permis d'obtenir une APL à taux plein. Lorsque
deux mois plus tard il a obtenu l'Allocation de Solidarité Spécifique (ASS), la CAF
a réévalué son droit APL. Monsieur a dû rembourser le trop perçu. Son APL est
ainsi passée de 358€ à 262€ sans que Monsieur en soit informé directement. Il
n'a pris connaissance de cette information que lorsqu'il a reçu la nouvelle
facturation de la résidence sociale. Le montant de sa redevance résiduelle qui
s'élevait à 85 € est passée à 180€. Monsieur s'est retrouvé en difficulté pour
régler sa redevance.
u
Moins de ménages inscrits dans un
parcours d'hébergement, davantage de
ménages sans domicile personnel
Situation Situation
résidentielle
à l'entréeà l'entrée
résidentielle
Structure d'hébergement
Hébergement chez un tiers
En 2011 la situation logement des ménages hébergés Logement autonome
Autres
est sensiblement différente par rapport à celle de l'an
3%
dernier. Ils sont plus nombreux à avoir connu un
hébergement chez un tiers (45% contre 39% en
29%
22%
2010), en particulier chez des proches (22% contre
11%), et dans une moindre mesure une situation de
logement ordinaire (22% contre 19% en 2010).
46%
A l'inverse, la part des ménages hébergés en
structure d'hébergement est en baisse sensible
passant de 38% à 29%.
Cette évolution est sans doute liée au renforcement
des difficultés de logement dans le contexte de crise actuelle et notamment aux difficultés de maintien des
ménages. Ainsi en 2011, s'ils sont plus nombreux que par le passé à avoir fait l'expérience du logement
autonome (86% contre 75%), ils sont également plus nombreux à connaître des problèmes d'endettement
(15% contre 4%), voire à avoir déposé un dossier de surendettement auprès de la Banque de France
(6% contre 4%).
u
Une plus faible mobilité depuis deux ans, une dégradation des
trajectoires résidentielles ?
Cette année, 59 ménages ont été admis à l'Hôtel
Social soit trois de plus que l'an dernier mais bien
moins qu'en 2009 où l'on observait 67 admissions. La
faiblesse des admissions est une conséquence de la
réduction du nombre de sorties de l'Hôtel Social.
Celles-ci connaissent une baisse progressive depuis
2 ans : elles sont passées de 76 en 2009, à 63 en
2010, pour atteindre 56 cette année. Cette baisse de
la mobilité doit être mise en relation avec les
difficultés que rencontrent les ménages. Dans ce
contexte, un temps plus long d'hébergement est
nécessaire pour rétablir leur situation.
Situation résidentielle à la sortie
Situation résidentielle à la sortie
Logement autonome
Hébergement chez un tiers
Structure d'hébergement
Non connue
4
3
6
43
Si les sorties sont moins nombreuses, pour ceux qui sortent, la durée moyenne de séjour est en très légère
baisse par rapport à l'an dernier et s'établit à 10,6 mois. On note ainsi une augmentation de la part des sortants
dont la durée de séjour est inférieure à un an. Pour autant, il ne faut pas s'en réjouir trop vite au
vu des situations résidentielles des ménages à la sortie. En effet, si la plupart des sortants accède toujours
un logement ordinaire, ils sont moins nombreux que par le passé à bénéficier de cette issue favorable
et certains retournent en hébergement.
L'hébergement pour se poser
Les ménages hébergés en résidence sociale sont des personnes avec de faibles
ressources et souvent, une problématique professionnelle, familiale ou sociale
que le temps de l'hébergement permet de résoudre. L'entrée en résidence
sociale permet tout à la fois d'améliorer sa situation administrative et financière
(ouverture de droits, démarches liées à l'emploi…) mais aussi de se poser pour
identifier les problématiques sous jacentes, leur apporter une solution et
envisager le relogement dans de bonnes conditions.
Monsieur D a une trentaine d'années, suite à son licenciement il n'est plus en
mesure de rester dans son logement privé. Pendant un temps, il se fait héberger
par un ami dans un studio, mais cette solidarité trouve vite ses limites et il
sollicite un hébergement en résidence. Ayant enfin un " chez-soi ", il peut se
concentrer sur sa recherche d'emploi et trouver très rapidement un CDD à temps
partiel, reconduit à temps plein pour enfin finir en CDI. Monsieur D est resté
8 mois à l'Hôtel social. Il a été relogé dans un logement social à Corenc.
Madame G a une vingtaine d'années. Lorsque son père décède, elle supporte
difficilement la cohabitation avec sa mère. Suite à un conflit, elle accepte la
proposition d'hébergement en résidence sociale que lui fait son assistante
sociale. Madame G est en grande souffrance psychologique avec un problème
d'addiction. Le séjour en hébergement, de même que son suivi par un service
social spécialisé ont permis de soutenir Madame, de réduire son addiction et de
l'aider à retrouver une autonomie pour gérer elle-même son logement et
l'habiter seule. Madame G est restée un an en résidence. Elle a ensuite trouvé
un T2 dans le parc social.
Madame L a une quarantaine d'année. Suite à des violences conjugales elle se
sépare en urgence et est hébergée dans un premier temps dans une autre
structure, puis en résidence à l'Hôtel Social. Madame L perçoit des indemnités
chômage et effectue parallèlement quelques heures de travail (secrétariat et
cours). Comme elle n'est pas dans le dispositif minima social, elle bénéficie d'une
toute petite APL ce qui ne suffit pas pour payer le montant de sa redevance et
l'Hôtel Social décide de la reloger dans un logement bénéficiant de l'ALT. Après
trois déménagements, Madame L peut enfin se ressourcer et augmenter de
quelques heures son temps de travail. Cela lui permet de trouver un logement
adapté à ses ressources après un an et demi de séjour.
Atoll : des logements d'attente en réponse à des
situations d'urgence
12 logements confiés à l'Hôtel Social
Ouvert en novembre 2007, le dispositif ATOLL se pose comme une alternative à
l'hébergement d'urgence en chambres d'hôtel gérées par le Centre d'Accueil
Intercommunal (CAI ; ex CAM Hôtel). Il propose une solution d'hébergement moins
coûteuse et plus adaptée aux besoins des familles dont la situation ne permet pas
d'accéder rapidement à un logement.
Ce dispositif est soutenu et financé par l'Etat et le Conseil Général de l'Isère.
Il consiste, par le biais de l'Etablissement Public Foncier Local de la région
Grenobloise, à confier pour deux ou trois ans à l'Hôtel Social des logements
encore habitables situés dans des bâtiments visés à plus long terme par des
opérations de rénovation ou de démolition. L'Hôtel Social peut alors y héberger des
ménages en grande difficulté de logement.
Cette année l'Hôtel Social a géré 12 logements, soit 3 de plus que l'an dernier.
Depuis 2007, le dispositif a doublé ses capacités passant de 6 logements
(34 places) en 2007 à 12 logements (63 places) en 2011.
u
Les critères d'admission
u
26 ménages hébergés, 16 relogés entre 2007 et 2011
Le public hébergé répond obligatoirement aux critères d'admissions du dispositif hôtelier. Il s'agit de
ménages avec enfants, en situation administrative complexe, dans l'impossibilité administrative ou
financière d'accéder immédiatement à un logement locatif, mais dont le comportement et les capacités
d'autonomie ne nécessitent pas d'accompagnement de type CHRS et dont la composition familiale impose
un lieu de vie autre qu'une chambre d'hôtel. Ces ménages doivent néanmoins justifier d'un minimum de
ressources pour accéder au dispositif Atoll.
Tous les ménages hébergés dans le dispositif Atoll ont des enfants. Il s'agit de couples avec enfant dans une
grande majorité et de quelques familles monoparentales. Les ménages sont relativement jeunes : la moitié
a entre 35 et 44 ans mais l'on compte aussi un peu moins d'un tiers de ménages de moins de 35 ans. Trois
quarts des personnes accueillies sont de nationalité étrangère mais nombreux sont ceux qui résident dans
le département depuis plus d'un an.
Presque tous les ménages relogés accèdent à un logement dans le parc HLM après une durée de séjour de
un an en moyenne, soit un peu plus longue que dans les résidences sociales.
Document réalisé par l'Observatoire de l'Hébergement et du Logement