L`intelligence émotionnelle au centre de la pédagogie du collège

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L’intelligence émotionnelle au centre de la pédagogie du collège
Marie-Curie
PUBLIÉ LE 02/10/2013
Par NICOLAS ANDRÉ
Le collège Marie-Curie et son corps professoral s’impliqueront durant trois ans dans une pédagogie centrée sur
l’intelligence émotionnelle. Pour les scientifiques : « les compétences psychosociales ». Sous ce terme un peu
savant se cache tout simplement une autre démarche vers l’élève en utilisant ses compétences transversales en
plus de son intelligence pure.
Le projet du collège a pris corps, mercredi dernier, avec une première réunion animée par deux chercheurs en psychologie, Brigitte Mainguet (Lille2) et Anne-Sophie Lassalle (maître de conférences à l’université de Lille 3). accompagnées de Fabrice Paindavoine, responsable de la filière éducation et motricité à la faculté des sciences du sport et de l’éducation physique (Lille 2),
les psychologues ont répondu aux interrogations d’une vingtaine de professeurs sur la mise en pratique de cette pédagogie différenciée. Le règne des QI en est-il à son crépuscule ? Sans doute pas, mais le collège et son principal, Bertrand Derquenne,
entendent faire de ce travail sur l’intelligence émotionnelle un projet d’établissement que le collège développera sur trois ans.
Mais qu’est-ce donc que l’intelligence émotionnelle ?
Un enfant baille en classe. Est-ce si grave où n’est-ce pas simplement le signe qu’il va falloir aérer l’esprit des collégiens réunis
dans la classe avant de retourner aux problèmes qui vont resolliciter les neurones ? N’y a-t-il pas d’autres façons de solliciter la
compréhension des enfants que le rabâchage du programme ? Tous les profs n’ont pas le sens inné pour s’adapter au public
des élèves. On oublie souvent que le jeu est aussi une façon d’apprendre, que l’on peut jouer sur la débrouillardise d’un élève
pour solliciter son attention… « Il y a parfois des enfants qui ont une intelligence très précoce mais qui ont des difficultés à exprimer leurs
émotions. L’idée c’est de développer les débrouillardises. On n’est pas tous dans le même moule », souligne Brigitte Mainguet. Cette pédagogie
nécessite une remise en cause pour les professeurs ou en tout cas une autre façon de s’impliquer dans la classe. « À Curie où
nous serons les premiers à développer ces méthodes dans la région. Nous sommes déjà en avance. Ce n’est pas une révolution. Des professeurs ont déjà cette démarche sans le savoir. On propose déjà une ouverture sur les mathématiques en jouant an bridge, on fait pratiquer le tir à l’arc, bon pour
la concentration, aux élèves en difficulté. On confronte les collégiens à la vie active et à l’ingénierie en organisant des déplacements à CECA Feuchy… », précise M. Derquenne.
Pour Anne-Sophie Lasalle, cette expérience, qui va se développer avec le concours des scientifiques qui épauleront les professeurs dans leur démarche, est une occasion de sortir les sciences humaines du confinement des centres de recherche. « C’est une
démarche citoyenne de la recherche, une recherche appliquée au service des citoyens. Une façon de montrer à quoi servent les sciences humaines, une
chance de montrer aux étudiants que leur spécialité n’est pas seulement un exercice intellectuel. »
03/10/2013 08:42
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