253_8 - Aric

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253_8 - Aric
Dossier
Accessibilité des bâtiments historiques
La loi sur le handicap de 2005 impose aux communes de rendre accessibles
leurs bâtiments accueillant du public. À Dinan (22), cité médiévale réputée,
ce n’était pas chose aisée. Pourtant, les élus se sont organisés pour mettre
la question de l’accessibilité au cœur de chaque projet. Explications.
D
inan, labellisée ville d’art
et d’histoire, comprend
de nombreux bâtiments
“classés” ou “d’intérêt
patrimonial”, dont une quinzaine est propriété communale
(édifices religieux, hôtels particuliers, château, tours). Ces
biens sont soumis à des prescriptions singulières plus ou
moins contraignantes, dans le
but de préserver leur richesse
patrimoniale. La ville, dont les
différents Agendas d’accessibilitée programmée (Ad’APs) sont
à réaliser sur neuf ans, est devant un enjeu de taille : concilier
l’amélioration générale de l’accessibilité aux personnes handicapées, quel que soit le type de
handicap (physique, sensoriel,
cognitif, mental ou psychique,
définitif ou temporaire), avec la
conservation de son patrimoine
bâti. L’exercice est certes complexe mais pas insurmontable.
teau, l’église Saint-Malo, l’église
Saint-Sauveur et le théâtre des
Jacobins. Le coût total estimé de
leur mise en accessibilité s’élève
à 791 000 euros (échelonné par
tranches d’environ 88 000 euros
par an). Ces priorités d’intervention ont été prises en compte
selon deux aspects : la priorité
bâtimentaire, liée à l’usage des
locaux et à leur fréquentation,
et la priorité fonctionnelle. Pour
ce faire, la ville s’appuie sur une
commission communale d’accessibilité qui a défini et suit les
différentes étapes du projet stratégique de mise en accessibilité.
Cette commission constituée de
27 membres, comprend, outre
des élus et des techniciens municipaux, des Dinannais qui vivent
leur ville et le handicap au quotidien. En parallèle, un partenariat
étroit a été mis en place avec
l’Architecte des Bâtiments de
France du secteur pour définir et
imaginer en amont des solutions
d’aménagements. De plus, une
recherche d’informations assidue
est sans cesse menée auprès des
professionnels de l’accessibilité et
d’autres municipalités pour être
au fait des solutions émergentes,
notamment sur les opérations
de réaménagement des espaces
extérieurs (stationnement, cheminement, accueil, accès…).
Au cas par cas, il s’agit de
comprendre le bâtiment pour
garantir son intégrité historique,
d’assumer toute nouveauté sans
dénaturer et de modifier, dans
les règles de l’art, ce qui n’est
pas d’origine.
Garantir une accessibilité de
qualité à des bâtiments fruit de
notre Histoire relève également
notre volonté de réduire l’inégalité d’accès à l’offre culturelle.
Odile Miel-Giresse
Imaginer en amont
des solutions
d’aménagements
La ville de Dinan est propriétaire de 119 bâtiments, représentant une surface de plus de
90 000 m² de surface de plancher. 29 ERP (établissements
recevant du public) communaux
et 7 IOP (installations ouvertes
au public) sont concernés par
des mises en accessibilité.
Dans un premier temps, seront traités huit bâtiments, dont
certains présentent une forte
valeur patrimoniale : le châ-
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La Lettre de l’Aric • Janvier / Février 2016 • n° 253
© Ville de Dinan
“Un exercice complexe,
mais pas insurmontable”
Odile Miel-Giresse,
adjointe à l’urbanisme
et à l’accessibilité
à la ville de Dinan.
❱ Contact :
Mairie de Dinan
21 rue du Marchix
BP 44 162
22 104 Dinan
Tel. 02 96 39 22 43
www.dinan.fr
Le théâtre des Jacobins
est un des bâtiments
de la ville dont la mise
en accessibilité est
prioritaire.