Brevet Blanc : Chaque jour est un adieu
Transcription
Brevet Blanc : Chaque jour est un adieu
Brevet Blanc : Chaque jour est un adieu Validation des compétences Palier I- Lire : repérer les informations dans un texte à partir des éléments implicites et explicites nécessaires. La compétence sera validée avec une note supérieure ou égale à 11/20 pour la partie questions - Palier I- Ecrire : Rédiger un texte cohérent à partir de consignes données La compétence sera validée avec une note supérieure ou égale à 11/20 pour la partie rédaction Palier I- Ecrire : Reproduire un document sans erreur et avec une présentation adaptée La compétence sera validée avec une note supérieure ou égale à 2,5/4 au travail de réécriture Dans son ouvrage Chaque jour est un adieu, l'auteur Alain Rémond évoque son enfance passée à Trans, village de Bretagne, « trou perdu en pleine campagne » où le narrateur a vécu comme « au paradis terrestre ». Les parents et les dix enfants, sa « tribu », y arrivent en 1952. Aujourd'hui, journaliste et écrivain, il vit à Paris. Quand on voulait se faire couper les cheveux, on allait chez le menuisier. Le samedi soir, il changeait de métier, recevait dans sa cuisine. On s'asseyait autour de la table, en attendant notre tour. Le menuisier sortait sa tondeuse mécanique et il coupait tranquillement, en prenant tout son temps, la cigarette papier maïs aux lèvres, la cendre qui nous dégringolait dans le cou. Il coiffait les hommes, exclusivement. Les vieux buvaient un coup, fumaient, discutaient, racontaient tous les potins du bourg, se rappelaient de vieilles histoires de famille, de fermes, de clôtures. Nous, les enfants, on écoutait, fascinés. Fallait surtout pas être pressés. On ressortait de la cuisine du menuisier à la nuit noire, la tête bien fraîche : son style, au menuisier, c'était la coupe au bol, bien dégagé très haut sur les oreilles et dans la nuque. Quand on rentrait à la maison, les autres se moquaient de nous. Pas grave : ils y passeraient à leur tour. [...] Juste à côté de la maison, il y avait un boucher, qui possédait son propre abattoir. On était tout le temps fourrés chez lui, dans sa cour, à le regarder tuer les bêtes. Bien sûr, ça impressionnait, mais, à force, on s'habituait. Lui, ce qu'il ne supportait pas, c'était de tuer des agneaux. Il pleurait, quand il tuait des agneaux. Le reste, les veaux, les cochons, c'était son boulot et on adorait se faire peur en le regardant faire son boulot. Mais la cour du boucher, c'était aussi le rite de la lessiveuse. Ma mère faisait bouillir le linge dans une grande lessiveuse sous laquelle brûlait un feu d'enfer et c'était là, dans la cour du boucher, qu'elle pouvait le faire tranquillement. Ça prenait le temps qu'il fallait, surtout les draps. Après, il fallait aller laver le linge au doué, comme on appelait le lavoir. Un kilomètre à pied, à pousser la brouette pleine de linge. Un kilomètre pour revenir. Au doué, une mare en plein champ avec un petit abri en tôle, ma mère s'agenouillait dans une caisse en bois garnie de paille et savonnait, frappait le linge avec le battoir, savonnait, rinçait, frappait, rinçait, tordait. .. Ça fait très image d'Épinal1 le lavoir à l'ancienne, vieille tradition de nos belles campagnes. Mais ma mère, ça ne la faisait pas tellement rêver. Qu'il pleuve, qu'il vente, il fallait aller au doué, pousser la brouette, s'agenouiller, savonner, frotter, frapper, revenir en poussant la brouette. Pendant les vacances, on l'accompagnait, on passait l'après-midi avec elle. Pour nous, c'était une aventure de plus. Dans le champ près du doué, on jouait, on lisait, on discutait. [...] Et puis on étendait le linge avec elle, dans la cour, on se cachait sous les draps qui sentaient l'herbe, les arbres et le savon de Marseille. 1. Image d'Épinal : image populaire. Alain Rémond Chaque jour est un adieu, Éditions du Seuil, 2000 QUESTIONS ( 15 points). 1H15 avec le travail de réécriture Toutes des réponses seront rédigées, avec les justifications nécessaires. Dans le cas contraire, deux points pourront être retirés. I- Nostalgie de l’enfance : 7,5 points 1. a) À quel temps est écrit ce texte ? (0,5point) b) « Le samedi soir, il changeait de métier, recevait dans sa cuisine. » (ligne2) Quelle est la valeur de ce temps dans cette phrase ? (0,5 point) 2. « Fallait surtout pas être pressés » (ligne 8). a) De quel niveau de langue relève cette phrase ? Justifiez votre réponse. (0,5 point) b) Dans le premier paragraphe, relevez deux expressions du même niveau de langue. (1 point) c) Pourquoi le narrateur utilise-t-il ce niveau de langue ? (0,5 point) 3. « On jouait, on lisait, on discutait » (ligne 32) a) Quelle est la nature du mot « on » ? (0,5 point) b) A qui ce mot renvoie-t-il ? (0,5 point) 4. Dans l'expression « ça impressionnait » (ligne 15), remplacez le pronom « ça» par un substitut nominal plus approprié. (0,5 point) 5. Pour évoquer les souvenirs du passé, les cinq sens sont sollicités. Nommezen trois et donnez pour chacun d'eux un exemple choisi dans l’ensemble du texte. (1,5 point) 6. « Quand on rentrait à la maison, les autres se moquaient de nous. » (lignes 11-12) a) Quelle est la classe grammaticale du mot « quand » ? (0,5 point) b) Quelle est la nature de la proposition subordonnée « Quand on rentrait à la maison » ? (0,5 point) c) Quelle est la fonction de cette proposition subordonnée ? (0,5 point) II. 7. Le village de Trans en 1952 : 4,5 POINTS a) Quel rapport logique unit les deux propositions de la première phrase du texte ? (0,5 point) b) Quel est l'effet produit ? (0,5point) 8. Dans l'expression « ils y passeraient à leur tour » (ligne 12) a) Quel est le mode et le temps de ce verbe ? (0,5 point) b) Quelle est la valeur de ce mode dans cette phrase ? (0,5 point) 9. Relevez quatre indices qui situent ce texte en 1952. (1 point) 10. a) Quelles sont les deux activités pratiquées dans la cour du boucher ? (0,5 point) b) Dans la phrase « Mais la cour du boucher, c'était aussi le rite de la lessiveuse » (ligne 20). Quelle forme de phrase reconnaissez-vous ? (0,5) 11. Expliquez précisément la formation du verbe « agenouiller » (ligne 29) (0,5 point) III. Le rite de la lessiveuse : 1, 5 point 12. a) Quelle figure de style constitue l'expression « un feu d'enfer » (ligne 20) ? (0,5 point) b) Expliquez l'expression « le rite de la lessiveuse » (ligne 17). (0,5 point) c) Donnez un adjectif de la même famille que le nom « rite » (0,5 point) IV- Bilan : 1,5 point 13- Pourquoi peut-on dire l’autobiographie ? (1,5 point) que ce texte appartient au genre de ■ Réécriture ( 4 points) « Quand on voulait se faire couper les cheveux, on allait chez le menuisier. Le samedi soir, il changeait de métier, recevait dans sa cuisine. On s'asseyait autour de la table, en attendant notre tour. [...] Les vieux buvaient un coup, fumaient, discutaient, racontaient tous les potins du bourg, se rappelaient de vieilles histoires de famille, de fermes, de clôtures » (lignes 1 à 8). Réécrivez les phrases ci-dessus : - au présent de l'indicatif - en remplaçant on par tu QUESTIONS ( 15 points). 1H15 avec le travail de réécriture Toutes des réponses seront rédigées, avec les justifications nécessaires. Dans le cas contraire, deux points pourront être retirés. I- Nostalgie de l’enfance : 7,5 points 1. a) À quel temps est écrit ce texte ? (0,5point) 0,5 : Imparfait b) « Le samedi soir, il changeait de métier, recevait dans sa cuisine. » (ligne2) Quelle est la valeur de ce temps dans cette phrase ? (0,5 point) 0,5 habitude dans le passé, description, arrière plan 2. « Fallait surtout pas être pressés » (ligne 8). a) De quel niveau de langue relève cette phrase ? Justifiez votre réponse. (0,5 point) 0,25 niveau de langue familier + 0,25 la justification b) Dans le premier paragraphe, relevez deux expressions du même niveau de langue. (0,5 point) 0,25 par expression Les vieux buvaient un coup Pas grave : ils y passeraient à leur tour. [...] c) Pourquoi le narrateur utilise-t-il ce niveau de langue ? (0,5 point) « Mime » le langage d’un enfant 3. « On jouait, on lisait, on discutait » (ligne 32) a) Quelle est la nature du mot « on » ? (0,5 point) 0,5 : pronom indéfini b) A qui ce mot renvoie-t-il ? (0,5 point) 0,5 : le narrateur et ses frères et sœurs (cf le paratexte) 4. Dans l'expression « ça impressionnait » (ligne 15), remplacez le pronom « ça» par un substitut nominal plus approprié. (0,5 point) 0,5 : l’abattoir ; le fait de tuer des animaux (ou autre GN) 5. Pour évoquer les souvenirs du passé, les cinq sens sont sollicités. Nommezen trois et donnez pour chacun d'eux un exemple choisi dans l’ensemble du texte. (1,5 point) 0,5 par sens avec sa justification. Si pas de sens, pas de point 6. « Quand on rentrait à la maison, les autres se moquaient de nous. » (lignes 11-12) a) Quelle est la classe grammaticale du mot « quand » ? (0,5 point) 0,5 conjonction de subordination b) Quelle est la nature de la proposition subordonnée « Quand on rentrait à la maison » ? (0,5 point) 0,5 Proposition subordonnée conjonctive c) Quelle est la fonction de cette proposition subordonnée ? (0,5 point) 0,5 Complément circonstanciel de temps II. Le village de Trans en 1952 : 4,5 POINTS 7. a) Quel rapport logique unit les deux propositions de la première phrase du texte ? (0,5 point) 0,5 Opposition ou temps b) Quel est l'effet produit ? (0,5point) 0,5 Surprise ( Opposition ou contraste) 8. Dans l'expression « ils y passeraient à leur tour » (ligne 12) a) Quel est le mode et le temps de ce verbe ? (0,5 point) 0,5 présent du conditionnel (il faut les deux) b) Quelle est la valeur de ce mode dans cette phrase ? (0,5 point) 0,5 futur dans le passé 9. Relevez quatre indices qui situent ce texte en 1952. (1 point) - 0,25 par indices relevés * le paratexte * le lavoir * tondeuse mécanique * cigarette de papier maïs 10. a) Quelles sont les deux activités pratiquées dans la cour du boucher ? (0,5 point) 0,5 pour les deux réponses sinon rien : abattoir et rite de la lessiveuse b) Dans la phrase « Mais la cour du boucher, c'était aussi le rite de la lessiveuse » (ligne 20). Quelle forme de phrase reconnaissez-vous ? (0,5) 0,5 forme emphatique 11. Expliquez précisément la formation du verbe « agenouiller » (ligne 29) (0,5 point) 0,5 Genou radical + préfixe a + suffixe iller pour former le verbe III. Le rite de la lessiveuse : 1, 5 POINTS 10. a) Quelle figure de style constitue l'expression « un feu d'enfer » (ligne 20) ? (0,5 point) 0,5 métaphore ou hyperbole b) Expliquez l'expression « le rite de la lessiveuse » (ligne 17). (0,5 point) 0,5 : action qui revient, de l’ordre de la cérémonie c) Donnez un adjectif de la même famille que le nom « rite » (0,5 point) 0,5 : rituel IV- Bilan : 1,5 point 11- Pourquoi peut-on dire que ce texte appartient l’autobiographie ? (1,5 point) - 0,5 paratexte - 0,5 pour narrateur interne, qui est le personnage et l’auteur - 0,5 pour les souvenirs d’enfance au genre de ■ Réécriture ( 4 points) « Quand on voulait se faire couper les cheveux, on allait chez le menuisier. Le samedi soir, il changeait de métier, recevait dans sa cuisine. On s'asseyait autour de la table, en attendant notre tour. [...] Les vieux buvaient un coup, fumaient, discutaient, racontaient tous les potins du bourg, se rappelaient de vieilles histoires de famille, de fermes, de clôtures » (lignes 1 à 8). Quand tu veux te faire couper les cheveux, tu vas chez le menuisier. Le samedi soir, il change de métier, reçoit dans sa cuisine. Tu t’assois (assieds) autour de la table, en attendant ton tour…. Les vieux boivent un coup, fument, discutent, racontent tous les potins du bourg, se rappellent de vieilles histoires de famille, de fermes, de clôtures. - 0,5 par faute que ça soit des fautes de réécriture ou de copie Réécrivez les phrases ci-dessus : - au présent de l'indicatif - en remplaçant on par tu Rédaction (15 points) Sujet : Vous avez rencontré une personne qui vous a marqué (e ). Faites le récit de votre rencontre en insérant un court dialogue qui rende le récit plus vivant, ainsi qu’un portrait de la personne rencontrée. Consignes Votre texte comprendra : - Un paragraphe de récit revenant sur les circonstances de votre rencontre et comprenant une description des lieux. - Un paragraphe où vous ferez le portrait précis de cette personne. - Un dialogue construit qui nous fera comprendre pourquoi cette personne vous a marqué. Conseils - Faîtes attention aux temps employés : passé simple et imparfait pour le récit ! - Pour le portrait et la description, évitez les verbes être et avoir et l’expression « il y a » - Pour le dialogue • attention à la présentation • attention au registre de langue • pensez à varier les verbes de paroles Consignes /5 Expression /5 Qualité /5 3 parties Narrateur interne Dialogue : présentation Utilisation des temps du passé Utilisation des temps du dialogue Longueur du texte Peu de fautes Choix d’un vocabulaire varié Niveau de langue Choix des verbes de parole Pas de il y a, être ou avoir dans les descriptions Texte cohérent, bien construit Progression du texte Description organisée Portrait précis Dialogue pertinent, cohérent et présentant un échange construit Qualité générale, originalité, attractivité ■ Dictée (6 points) Alain Rémond Chaque jour est un adieu Éditions du Seuil, 2000 Un jour, l'eau courante est arrivée. Toute une équipe a débarqué, ingénieurs, contremaîtres, ouvriers. Pendant un mois, ils ont investi Trans pour creuser les tranchées, poser les tuyaux, faire les raccordements, bâtir le château d'eau. [...] Avec eux, Trans, d'un seul coup, changeait d'époque. [...] On voyait avancer le progrès, jour après jour, au fur et à mesure que les longs tuyaux noirs arrivaient au cœur du bourg. Et puis un jour, on nous a posé l'évier. Et le robinet, On a ouvert : l'eau s'est mise à couler. Chacun à tour de rôle, on a voulu essayer. Moquez-vous : un miracle, un vrai. Écrire au tableau : Trans. - 0,5 par faute de grammaire maximum 3 points 0,25 par faute de lexique maximum 3 points