Beau comme un camion vert
Transcription
Beau comme un camion vert
01/09/2009 Beau comme un camion vert 1er septembre 2009. - De grands groupes de transport commencent à remplacer les camions à essence par des véhicules électriques en ville. Un petit pas sur le long chemin de la logistique écologique. Imprimer Ce n'est qu'une centaine de camions dans un groupe qui en possède plus de 16 000. TNT, transporteur hollandais de colis, peut néanmoins se targuer d'avoir la plus grosse flotte de poids lourds électriques au monde, déployée depuis 2008 au Royaume-Uni. Fabriqués par la société britannique Smith Electric Vehicles, ces camions zéro émission peuvent emporter jusqu'à quatre tonnes de petits colis et de documents, à une vitesse maximum de 80 kilomètres/heure pour une autonomie d'environ 200 kilomètres. D'où leur usage essentiellement urbain, notamment à Londres où ils échappent au péage routier mis en place par la municipalité. "Ces camions éviteront l'émission de 1 229 tonnes de CO2 par an dans les villes du RoyaumeUni", estime le groupe qui étudie la possibilité d'intégrer des véhicules électriques dans les principales villes d'Europe, ainsi qu'en Chine où il s'est associé au constructeur de voitures électriques Dong Feng Motor. Dans son sillage, UPS, un autre spécialiste de la livraison express, a déployé aux Etats-Unis une flotte de 200 camions hybrides diesel-électrique, qui permettront de rejeter 1786 tonnes de CO2 en moins par an, soit l'équivalent des émissions annuelles de 300 Américains. Qu'est-ce qui pousse ces sociétés, connues pour leur rapidité de livraison plutôt que pour leur engagement écologique, à s'engager ainsi à une meilleure prise en compte de l'environnement ? "Nous sommes en partie responsables du problème, nous devons contribuer à sa solution. Cette logique se justifie par un impératif moral et économique. Les clients ont de plus en plus tendance à évaluer les sociétés sur leur capacité à les aider à atteindre leurs propres objectifs environnementaux", explique TNT dans son programme environnemental, baptisé Planet Me. - Les transporteurs français s'engagent aussi Lancé en 2007, Planet Me vise à faire de TNT "le premier transporteur routier et aérien zéro émission de CO2 au monde". L'objectif peut faire sourire, lorsqu'on sait, d'après le rapport environnemental de la société, que celle-ci a émis 825 600 tonnes de CO2 en 2006 (soit les émissions annuelles de 137 400 Américains), dont la moitié par les trajets de ses 44 avions. Il n'en reste pas moins qu'un nombre croissant de transporteurs s'engage à réduire ses émissions de CO2, pour des raisons aussi bien économiques qu'écologiques. En France, la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) s'est associée en 2007 à l'Ademe et au ministère des Transports dans une charte d'engagements volontaires. Celle-ci permet à toute entreprise de transport de définir un plan d'actions concrètes sur trois ans en vue de diminuer sa consommation de carburant et, par voie de conséquence, ses émissions de CO2. "A ce jour, une trentaine d'entreprises de taille nationale et internationale l'ont signée. Les actions portent aussi bien sur l'organisation des flux, en évitant, par exemple, les trajets à vide, le comportement du conducteur au volant, en favorisant l'éco-conduite, ou encore sur la consommation de carburant en recherchant les véhicules et les logiciels les plus performants", précise Nicolas Paulissen, porte-parole de la FNTR. Pour les 16 premiers signataires, l'économie de CO2 était estimée à 90 000 tonnes sur trois ans. Un bénéfice incontestable pour la planète, qui ne doit pas pour autant dédouaner les transporteurs de leur responsabilité future. Celle-ci passera certainement par une moindre utilisation de la route, et par la conversion des flottes à l'électricité. Par François Schott