Il faut faire savoir aux gens que ce projet est le leur - Scot

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Il faut faire savoir aux gens que ce projet est le leur - Scot
« Il faut faire savoir aux gens que ce projet est le leur »
Intarissable sur le Scot, Lionel Courdavault l'explique, l'exprime et l'expose.
Le voyage à Obernai lui a donné des idées. Interview...
L'Observateur du Douaisis : C'est quoi pour vous un Scot ?
Lionel Courdavault : « Un Scot pour moi c'est un projet, le plus largement possible partagé, qui prend en compte les aspects de ce qui existe pour
aller vers des résultats voulus en commun. Autrement dit, c'est donner au territoire la possibilité à la fois d'exprimer ses attentes en s'appuyant sur la
réalité, en prenant en compte des impératifs... historiques par exemple, comme l'implantation industrielle, qu'il faut essayer de préserver, de conforter,
ou de transformer si je prends l'exemple des friches, pour en faire des atouts... Une chose essentielle à savoir également : un Scot, ce n'est pas le projet d'un
président, ni d'un bureau, mais partagé. C'est ce qu'il y aura de plus difficile à réaliser. La conduite du Scot doit être consensuelle, partagée. On ne doit
pas prendre en compte des idéaux politiques individuels. C'est de la politique noble, pensée dans l'intérêt des gens. »
L'Obs. : Quels sont ses objectifs ?
L.C. : « Premièrement, rééquilibrer les potentialités sur l'ensemble de notre
arrondissement, en terme de formation, de culture, de richesse de préservation des
paysages. Il faut se donner les moyens d'analyser toutes les hypothèses pour faire les bons
choix. Deuxièmement, et là c'est plus spécifique à nous : faire un choix par rapport à
Lille. Soit on est la banlieue de Lille, soit on est notre identité. Les études nous diront si
nous pouvons avoir des ambitions. Si elles sont positives, je me battrais pour que le Douaisis
ait une identité. »
L'Obs. : Le Scot permet de voir loin dans le temps...
L.C. : « Oui. Ça a été une vraie chance déjà de faire des contrats d'agglo. Maintenant, on
a la possibilité d'aller plus loin, de voir plus loin. Les prospectives que nous visons, c'est pour
25 ans !»
L'Obs. : La législation protège-t-elle sur le long terme les décisions qui seront prises au départ du Scot ?
L.C. : « La loi telle qu'elle est définie aujourd'hui donne l'obligation aux élus d'abord de faire ce projet, puis de le poursuivre. La loi institue une
continuité, une vie du document. Le territoire va évoluer, il faudra sans cesse reconsidérer les projets, en fonction de ces évolutions. Mais les bases resteront.
»
La communication : le fer de lance d'un bon Scot
L'Obs. : Que vous ont appris les Alsaciens ?
L.C. : « II faut qu'on soit à l'écoute, qu'on ait la compétence de réagir, toujours. La communauté de communes du Pays de Saint Odile a su réagir. Le
scénario catastrophe qu'avait envisagé le bureau du Scot, cette arrivée massive de nouvelles populations sur leur territoire, c'est arrivé ! Et ils ont su
l'anticiper.
A Obemai, on a bien senti que l'habitant est au cœur du projet. Les -choses sont faites en fonction des gens du terrain. Il ne faut pas que ce soit
l'accumulation de la réalisation . de rêves d'élus. Les habitants ne manqueront pas de nous déférer en justice si les choses ne leur plaisent pas. »
L'Obs. : La communication, c'est déjà votre fer de lance ?
L.C. : « Tout à fait. Depuis que le Scot a démarré, on réfléchit aux moyens de communiquer : le site du Scot sera ouvert au public d'ici un mois ou
deux, on prévoit des publications toutes boîtes, on sera présent sur les salons, les foires, dans les communes on organisera des tables rondes. Il faut
faire savoir aux gens que ce projet est le leur. Mais prendre garde à ne pas entrer dans des conflits très particuliers. »
L'Obs. : Espérez-vous des aides ?
L.C. : « Jusque-là, les partenaires les plus assidus du Scot du Douaisis ont été l'Etat et le sous-préfet. Si la collaboration avec le conseil général ou le
conseil régional, était la même que celle qu'on a observée pour le Scot du Piémont des Vosges, ce serait formidable. Je laisse pour l'instant aux deux
collectivités territoriales le temps de se saisir du problème. Ils sont invités à poursuivre, à s'impliquer, à accompagner le Scot du Douaisis. »
L'Obs. : Vous avez rapporté des idées d'Obernai ?
L.C. : Des tas. La communication par affiches, par carte touristique, c'est un truc qui marche.
Le syndicat mixte a également parlé de tables rondes qu'ils avaient organisées avec des secteurs professionnels bien spécifiques, avec des professionnels de
la santé par exemple pour discuter de la politique sanitaire de l'arrondissement, de la gestion de la petite enfance ou des personnes âgées. S'enrichir de l'expérience des spécialistes de terrain, c'est essentiel.
Un film pour travailler les réunions avec le grand public. Eux l'ont fait. C'est un très bon moyen d'approche. Ça leur a bien réussi.
Tout ça, c'est une partie de la mise en œuvre à laquelle on va immédiatement réfléchir. »
L'Obs. : A ce train-là, vous risquez de dépasser l'échéancier de 2006...
L.C. : « L'échéancier, si on n'en avait pas fait, on ne nous aurait pas pris au sérieux. Maintenant si on doit prendre du retard pour éviter de se planter, on le
prendra ce temps. Parce qu'on améliore les débats, parce que les sujets sont délicats, on prendra du retard. Mais ce sera pour mieux faire ensuite. »
PROPOS RECUEILLIS PAR VIRGINIE DESMET
OBSERVATEUR DU DOUAISIS – JEUDI 13 MAI 2004

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