Ballerina et la pantoufle de corail
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Ballerina et la pantoufle de corail
Ballerina et la pantoufle de corail Il était une fois, dans des temps très anciens, au voisinage des côtes, une grande et belle demeure construite dans un récif, au creux d'un rocher. Ballerina, belle jeune fille douce et généreuse y vivait mal traitée et mal-aimée par sa belle mère et ses deux filles: Jalousia et Méchantia. Ces dernières la chargeaient de toutes les corvées: nettoyer la maison, faire les lits, faire à manger et répondre aux moindres de leurs désirs. Alors que Ballerina dormait sur une paillasse malodorantes, Jalousia et Méchantia couchaient sur d'algues sèches des matelas de sable fin, doux et moelleux dans des chambres richement décorées de rideaux de perles. Il arriva que Hipobello, fils du roi, donna un bal et pria toutes les jeunes filles de bonnes familles de son royaume. Pendant des jours et des jours, Méchantia et Jalousia préparèrent l’événement: choix de la tenue et de la coiffure avec l'aide de la toujours gentille et serviable Ballerina. Enfin, l'heureux jour arriva; on partit, et Ballerina les suivit des yeux le plus longtemps qu'elle le put. Lorsqu'elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa marraine l'huître, qui la vit toute en pleurs, lui demanda ce qu'elle avait:«J'aimerais bien...J'aimerais bien...» Elle pleurait si fort qu'elle ne put terminer. Sa marraine l'huître, qui était fée, lui dit:«J'imagine que tu aimerais aller au bal?» «Hélas oui » dit Ballerina en soupirant. «Eh bien, si tu le veux vraiment, comme je le pense, je t'y ferai aller»Elle la mena dans sa chambre et lui dit«Rapporte moi un galet lisse et bien rond». Ballerina alla tout de suite ramasser le plus beau galet qu'elle put trouver, et l'apporta à sa marraine ne pouvant deviner comment ce galet pourrait la faire aller au bal. La bonne fée posa sa perle magique sur le galet et ce dernier se transforma en une belle tortue carrosse. Ensuite elle alla chercher six petites gobies bien dodues. Les six poissons furent aussitôt changés en un magnifique attelage de six crevettes roses. Squaterman, le bernard l'ermite, ami de l'huître, accepta enfin de servir de cocher pour ce bel attelage. La marraine dit alors à Ballerina:«Eh bien, voilà de quoi aller au bal».« Mais... je ne peux pas aller au bal avec ses vilains habits..» ajouta Ballerina. Sa marraine l'huître ne fit que la toucher avec sa perle magique et en l'espace d'une seconde ses habits furent changés en robe d'écailles dorées et argentées. Ses yeux étaient bleus comme l'océan et sa belle chevelure blonde éclatante, retenue par son beau ruban rouge vif, se balançait au gré des vagues. Elle lui donna ensuite des pantoufles de corail les plus jolies de l'océan. Quand elle fut ainsi parée, elle monta en carrosse, mais sa marraine lui recommanda, de ne point passer minuit, l'avertissant que si elle demeurait au bal passé cette heure, son carrosse redeviendrait galet, son attelage des gobies et que ses beaux habits reprendraient leur première forme. Elle promit et se mit en route vers le château. Le royaume du prince Hippobello se trouvait au fin fond d'une épave de bateau corsaire. Les murs étaient de coquillages et de galets, son toit de corail. Il y avait de grandes fenêtres aux rideaux de coralline rose et violette. Pour accéder à ce palais, on longeait une allée de sable fin plantée de laminaires. En voyant Ballerina, le prince fut stupéfait par sa grande beauté et ne la quitta pas de la soirée. Soudain, les douze coups de minuit sonnèrent; la princesse fit aussitôt une grande révérence à l'assemblée et s'en alla avant que ne retentisse le douzième coup. Elle s'en alla le plus vite qu'elle put. Le prince la suivit, mais il ne put la rattraper. Elle perdit une de ses pantoufles de corail que le prince s'empressa de ramasser. 1. Peu de jours après, le fils du roi fit publier à son de trompe qu'il épouserait celle dont le pied serait bien juste à la pantoufle. On commença à l'essayer aux princesses, ensuite aux duchesses, et à toute la cour, mais inutilement. On la porta chez les deux sœurs, qui firent tout leur possible pour faire entrer leur pied dans la pantoufle, mais elles ne purent en venir à bout. Ballerina qui les regardait, et qui reconnut sa pantoufle, dit en riant:« Que je voie si elle ne me serait pas bonne!». Le gentilhomme, qui faisait l'essai de la pantoufle, ayant regardé attentivement Ballerina, et la trouvant fort belle, dit que cela était juste, et qu'il avait ordre de l'essayer à toutes les filles. Il fit asseoir Ballerina, et approchant la pantoufle de son petit pied, il vit qu'elle y entrait sans peine, et qu'elle y était juste comme de cire. L'étonnement des deux sœurs fut grand, mais plus grand encore quand Ballerina tira de sa poche l'autre petite pantoufle qu'elle mit à son pied. Là-dessus arriva la marraine, qui ayant donné un coup de sa perle magique sur les habits de Ballerina, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres. On la mena chez le jeune prince, parée comme elle était: il la trouva encore plus belle que jamais, et, peu de jours après, il l'épousa. Hippobello offrit à Ballerina un sublime diadème orné de pierres précieuses: diamants, rubis, saphirs et émeraudes. Ils partirent ensuite en dauphin en voyage de noce à Pacifica, cité perdue non loin de la Polynésie. Pacifica était une île merveilleuse au lagon bleu turquoise où demoiselles et poissons clown nageaient paisiblement. Hippobello et Ballerina furent accueillis chaleureusement et on les para de colliers de fleurs de tiaré. Que devinrent Jalousia et Méchantia? A vous d'imaginer la suite et de nous la transmettre à l'adresse postale suivante: Les bigorneaux de l'école de Sainte Sève 23, allée des bernics 29600 SAINTE SEVE Ou par mél: [email protected] Ou par téléphone: Estran 00 23 29 KENAVO