Ouest-France au service de ses concurrents

Transcription

Ouest-France au service de ses concurrents
Syndicat national des Journalistes
Ouest-France
Délégués du personnel journaliste
Réunion du 15 février 2011
Ouest-France au service de ses concurrents
C’est l’histoire d’un fait-divers tragique. C’est aussi l’histoire d’un reportage photo
dans lequel nos concurrents ont pu puiser, avant même qu’Ouest-France exploite la
première photo et sans que la rédaction en chef trouve à redire à cette incongruité.
Dans le cadre de l’affaire Laetitia, les collègues de Saint-Nazaire ont été surpris de constater
qu’une photo prise par un photographe d’Ouest-France était déjà en ligne sur le site d’Europe 1,
avant même une utilisation sur ouest-france.fr et a fortiori une parution dans le journal.
Qu’Ouest-France facilite la tâche de ses concurrents en mettant à leur disposition la production de
ses journalistes ne semble pas émouvoir notre rédaction en chef ! « Qu’est-ce qu’on y peut, s’ils
sont plus réactifs que nous » s’est benoîtement interrogé un de ses membres éminents ? Seraitce trop demander que de s’assurer de la primeur de l’exploitation d’un reportage photo ou d’une
info avant que de la vendre à des concurrents ? Il faut croire que oui.
Mais la rédaction en chef serait-elle aussi indifférente si un de ses journalistes, de sa propre
initiative, « offrait » une info ou une photo à un site d’information, une radio ou un quotidien
concurrent avant que de la « donner » à Ouest-France ? La même rédaction en chef se féliciteraitelle qu’une vidéo réalisée par un de ses journalistes soit cédée à une chaîne d’information en
continu, avant même sa mise en ligne en primeur sur ouest-France.fr ?
Quand MaxPPP sort des clous, Ouest-France ferme les yeux. Adhérent-cofondateur du GIE
photo (groupement d’intérêt économique) de la presse quotidienne régionale, Ouest-France
alimente abondamment MaxPPP, l’opérateur à qui le GIE photo a confié la gestion.
Contractuellement, MaxPPP peut mettre à disposition de tous les titres de la PQR les photos
fournies par tous les membres du GIE. L’auteur des photos et son employeur se partagent à parts
égales les recettes de cette vente.
Là où MaxPPP sort des clous, c’est quand il revend, sans accord préalable et formel du
photographe et du journal, un cliché ou un reportage à une entreprise de presse qui n’est pas
adhérente du GIE PQR. Et aujourd’hui, cette pratique est institutionnalisée, sans qu’Ouest-France
et les autres aient rappelé MaxPPP à ses devoirs contractuels.
Avec le résultat que l’on dénonce : une photo mise en ligne par Europe 1 sur son site sans
qu’Ouest-France s’en préoccupe ! Avec le risque aussi de voir le Nouveau Détective ou
Minute reprendre une photo d’un journaliste d’Ouest-France, sans se préoccuper de son droit
moral de refuser de collaborer, même indirectement, à de telles publications.
Affaire Laetitia : et si l’on parlait déontologie ? La charte des faits divers s’applique-t-elle de la
même manière dans le journal papier et sur le site ? « Evidemment », jurent la main sur le cœur
le directeur de la publication et la rédaction en chef ! Il faut donc croire que le SNJ a des visions
quand il dénonce des manquements aux règles déontologiques et chartes OF dans le traitement
de l’affaire Laetitia, par exemple. La reprise et mise en ligne sur le site ouest-France.fr d’infos
fausses ou non vérifiées, avec lien vers le site de RTL (« Meilhon a déclaré avoir jeté le corps à la
Loire »), la reprise (avec lien vers site Europe 1) d'une interview de la soeur du présumé innocent
déclarant « c'est un monstre » ne posent aucun problème à la rédaction en chef. « On n’a pas été
dans la course à l’audience, rassure-t-elle. Beaucoup d’informations ont été délivrées par la
direction générale de la gendarmerie à Paris. Le desk a fait en sorte d’être toujours en
contact avec les confrères du terrain à Saint-Nazaire. » Amen !
Plus d’infos sur http://snj.of.free.fr/
Déontologie (bis). Le SNJ a interpellé la rédaction en chef sur la tête de la page 5 du Dimanche
Ouest-France du 13 février. Le titre fait croire à un reportage sur la région du Cap Nord en hiver,
alors que l’article n'est au mieux qu'un compte-rendu d'un voyage organisé par un voyagiste
annonceur fidèle du journal. Une telle présentation sous forme rédactionnelle, signée d’un
rédacteur en chef adjoint, porte préjudice à l'image d'Ouest-France et aussi, bien entendu, à tous
ses journalistes victimes de cette inadmissible confusion des genres. Ce papier contrevient à au
moins deux ou trois des principes professionnels qu'est censé respecté un « journaliste digne de
ce nom ». Mais la rédaction en chef ne semble pas s’en offusquer. Elle s’est contentée de
répondre qu’elle « regarderait où pouvait être le problème ».
Promotions. En 2010, 160 collègues (139 en 2009) ont bénéficié d’une promotion, soit un peu
plus de 30% de l’effectif en CDI. Dix huit sont liées à des automatismes, 68 à des mutations et 74
à des promotions individuelles. Depuis deux ans, l’enveloppe budgétaire pour les promotions
individuelles avait été divisée par deux par rapport à 2008. « L’année 2011 sera plus
généreuse », promet la direction. Preuve que le journal ne se porte pas si mal. N’hésitez pas, il
est toujours temps de demander !
Pour les promotions de janvier 2011, la rédaction en chef renvoie à février 2012 pour un décompte
précis. Mais elle a confirmé avoir reçu 30 demandes spontanées de promotion. Seules 14 ont été
satisfaites. Sur les promotions accordées en ce début d’année 2011, plus de 70% l’ont été à des
journalistes des sites extérieurs, dont 3/4 sont des localiers. 9 promus sur 10 en janvier 2011
n’occupent pas de poste hiérarchique et ne sont donc pas au moins chef d’agence.
Prime droits d’auteur. Elle est de 318 euros pour 2010 contre 293 euros en 2009. Une
revalorisation sensible qui s’explique, notamment, par la hausse du chiffre d’affaires publicité sur
ouest-france.fr. A noter que les pigistes réguliers la toucheront au prorata de leur activité. Cette
prime sera versée avec le salaire de février.
SE rouleurs. Dans le cadre des nouvelles éditions du dOF, ils sont quelques-uns, le samedi, à
faire des kilomètres pour regagner un site de mise en page qui n’est pas leur site de travail
habituel. Le tout sans récupération évidemment. Et même si la direction a longtemps botté en
touche en conseillant gentiment aux SE concernés de finir plus tôt, elle consent enfin à réfléchir à
des systèmes de récupération dignes de ce nom. Selon la rédaction en chef, le problème devrait
disparaître avec la nouvelle organisation des SE, dans le cadre de l’accord rédaction-pré-presse.
Le SNJ y veillera. Mais d’ici cette échéance (fin 2011 pour les Pays de la Loire ; fin 2012 pour le
reste du journal), nous réclamons un système de récupération juste, mis en place rapidement.
Pigistes. Toujours les derniers servis, les pigistes réguliers recevront bientôt (mais après les
autres) le guide des prestations du CE, le plan de formations 2011, et mot de passe et identifiant
pour accéder au cyber-CE.
Postes vacants et nouvelles embauches. La direction s’engage à communiquer, dans la Lettre
de la rédaction en chef avant la fin de ce mois, et lors de l’appel à mutation de novembre, les
postes vacants. Et peut-être ceux liés aux départs en retraite. L’affichage sera fourni puisqu’au
moins 32 postes sont aujourd’hui vacants. Certains depuis 2005 : Vire, Landerneau et Segré !
Côté embauches, la direction affirme pouvoir tenir son calendrier de 15 embauches avant la fin du
mois de juin. Huit doivent rencontrer le PDG dans les semaines à venir.
Brest et Angers s’activent sur le net. Ça y est Ouest-France se met à la page en embauchant
un « community manager » ! Hors statut journaliste, il est embauché en CDD depuis l’automne à
Brest pour faire vivre le nouveau blog « ça se TRAM à Brest » sur les réseaux sociaux. « Mais il
n’a pas vocation à intervenir sur le contenu », assure la rédaction en chef. Le « community
manager » a aussi pour mission de surveiller l’actualité brestoise sur Twitter et Facebook.
La rédaction angevine teste elle aussi une présence accrue sur le net : multiplication des faits du
jour, tôt le matin et tard le soir, animation d’une page Facebook, achat de mots clés…
En revanche, la direction affirme que « sa priorité n’est pas d’encourager les locales à créer
des pages Facebook… pour l’instant », a-t-elle précisé ! Reconnaissant que les réseaux
sociaux, c’est chronophage, il faut des moyens et une formation. Depuis le temps, justement, que
le SNJ le dit !
Vos délégués SNJ : Vincent Cotinat (02 41 25 62 06), Noëlle Cousinié (02 43 59 15 59);
Gilles Kerdreux (02 99 32 60 00), Laurence Guilmo (02 98 33 22 02),
Michel Lejeune (02 33 77 31 15), Audrey Guiller (06 98 23 40 70)