Rapport de Séjour - Région Rhône

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Rapport de Séjour - Région Rhône
DELFAU Vanille
Rapport de Séjour
Semestre d’études à Santiago du Chili
Universidad de Chile – Instituto de Asuntos Públicos
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DELFAU Vanille
INTRODUCTION
Depuis ma première année à Sciences Po Grenoble je savais que ma 4ème année d’étude serait
consacrée à un séjour à l’étranger. J’ai eu le temps de me préparer et de réfléchir à ce départ. Mon
choix pour l’Amérique latine s’est très vite fait. Passionnée par la langue espagnole et la culture
hispanique, c’est avec beaucoup d’émotions et de joie que je me suis envolée vers Santiago au Chili.
Le hasard a fait que nous étions 3 de l’école à avoir choisi cette destination. Nous avons décidé de
nous mettre en contact et de faire le voyage ensemble. C’est assez rassurant les premiers temps
notamment pour l’organisation du voyage et les au revoir difficiles avec nos proches sont ainsi plus
vite oubliés pour se recentrer sur la belle aventure qui nous attend.
Nous avons donc pris l’avion le 18 juillet 2014 en direction de l’autre bout du monde en quête d’une
nouvelle expérience ayant soif de découvrir un nouveau pays, une culture différente, un autre système
éducatif et de rencontrer de nouvelles personnes.
Vous trouverez dans ce rapport la trace de ma propre expérience qui pourra vous être utile pour
préparer votre départ au Chili et plus particulièrement dans la capitale de ce beau pays. A la fin de
chaque section vous trouverez un résumé intitulé « A retenir » qui synthétise les principales choses à
savoir sur le thème développé.
N’hésitez pas à me contacter via le site des bourses explora sup’ du conseil régional de Rhône-Alpes
pour des informations complémentaires. Bonne lecture et bon voyage à tous !
I-
VIE PRATIQUE
A- Logement
A notre arrivée à Santiago nous avons eu la chance d’être accueilli durant deux nuits chez un ami et
élève de notre école en stage depuis 1 an et demie en Amérique Latine. Ces deux nuits nous ont permis
de nous reposer du long voyage, de prendre connaissance de la ville et de s’adapter à la langue. Nous
en avons profité pour commencer à chercher des appartements. Nous sommes arrivés assez tard au
Chili pour commencer le semestre (le 18 juillet, les cours commençaient une semaine après) du coup
beaucoup de colocations étaient déjà complètes… Nous avons décidé de continuer les recherches et de
dormir dans une auberge de jeunesse le temps de trouver un logement. A l’auberge nous avons
rencontré des étudiants du monde entier qui étaient dans la même situation que nous ! Après plusieurs
visites nous avons trouvé notre bonheur : une « casa compartida » c’est-à-dire une grande maison en
colocation avec d’autres étudiants de tous horizons. Nous étions 20 étudiants du monde entier, une
grande leçon de vie et de partage que je conseille vivement. Les « casas compartidas » sont assez
chères mais les conditions de vie sont généralement impeccables. Pour des raisons économiques j’ai
partagé ma chambre avec une amie française pour un loyer de 100 000 pesos chilien soit 190 euros par
mois avec accès à Internet, 1 miroir dans la chambre, un petit placard pour les habits, 2 salles de bain
pour filles et une pour garçon, chauffage d’appoint (très pratique pour les nuits hivernales assez
froides), eau courante, accès libre au gaz pour cuisiner, un compartiment personnel dans un des 3
frigos de la maison pour stocker les aliments frais ainsi qu’un placard dans la cuisine.
Les « casas compartidas » pour étudiants étrangers sont très nombreuses. Parfois, les propriétaires
n’hésitent pas à proposer des logements en toute illégalité (sans payer d’impôts etc.) Renseignez-vous
bien et n’hésitez pas à demander des justificatifs de paiement chaque mois ainsi que d’insister pour
récupérer votre caution (généralement un mois de loyer) ! Si l’ambiance est géniale, il est parfois
difficile de travailler (beaucoup de bruit etc.). Assurez-vous aussi que les visites de passage soient
limitées afin de ne pas vous retrouver nez à nez chaque jour avec des personnes totalement inconnues
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dans votre maison ce qui n’est pas très rassurant. Si vous souhaitez approfondir votre espagnol
n’hésitez pas à demander quelles nationalités sont représentées afin de ne pas vous retrouver qu’entre
français ce qui arrive très souvent dans le milieu des échanges universitaires à l’étranger… Dans notre
maison la règle d’or était de ne pouvoir parler qu’Espagnol ! Idéal pour progresser.
Si vous souhaitez un endroit pour vivre plus au calme il existe aussi des petits appartements pour 2 ou
3 personnes. Le loyer est souvent un peu plus cher mais reste raisonnable par rapport aux prix français.
Attention, les prix augmentent beaucoup, un loyer jusqu’à 250 000 pesos (250 euros environ) n’est pas
si excessif que cela.
A retenir : le lieu de vie est capital, regardez bien où se situe votre école ou lieu de stage pour éviter
au maximum une perte de temps dans les transports en commun, très contraignants en heure de pointe.
Ce sera aussi l’un de vos principaux lieux de socialisation et de rencontres avec des étudiants chiliens
et étrangers. Je vous conseille de visiter sur place et de ne pas vous engager depuis la France, vous
risquerez d’être déçus. Un site idéal pour trouver un logement : www.compartodepto.cl. Facebook de
la maison où j’habitais : AMUKAN
B- Argent
La monnaie chilienne est le peso chilien.
A l’heure de l’écriture de ce rapport, 1 euro = 725 $ch. Cela fait beaucoup de liquide pour des petites
sommes mais pas de panique on s’habitue vite et la conversion avec l’euro n’est pas toujours
nécessaire ; vous allez très vite vous rendre compte du prix de la vie en peso et pouvoir déceler les
vrais prix des arnaques à touristes !
Il est très facile de changer de l’argent liquide soit à l’aéroport soit dans des banques ou des « casas de
cambio ». De nombreux distributeurs permettent de retirer de l’argent liquide (stations de métro,
supermarchés, cruz verde…) Il est possible de payer par carte dans de nombreux
A retenir : Pensez à vérifier auprès de votre banque avant votre départ la possibilité de votre carte
bancaire de retirer et de payer à l’étranger. Pour éviter des trop gros frais de commissions, évitez de
payer directement par carte et faites des gros retraits (200 000 pesos autorisés) Pour éviter toute
angoisse liées à un problème de carte bleue (vol, perte etc.) pensez à garder bien précieusement
quelques euros afin de pouvoir les changer et vous laisser une marge pour pouvoir vivre quelques
temps sans carte bleue ! Les chiliens utilisent également le terme « luca » pour désigner 1000 pesos.
Exemple : 2000 $ch = 2 lucas. A savoir pour ne pas être perdu !
C- Santé
Mon expérience sur le système de santé chilien est tout à fait particulière puisque j’ai été prise en
charge par une clinique de Santiago avant d’être rapatriée sanitairement vers la France quelques jours
afin la fin de mon séjour chilien. Je vous rassure, rien avoir avec la qualité de vie dans la capitale
chilienne ! En effet, n’ayez aucunes craintes sur la nourriture chilienne, je ne connais personne qui ait
été malade. L’eau du robinet est tout à fait potable mais vous pouvez acheter des bouteilles d’eau
minérale si vous le souhaitez. Vérifiez bien l’hygiène avant d’acheter de la nourriture dans la rue et
surtout du poisson lorsqu’il fait très chaud mais pas de quoi paniquer.
Le système de santé chilien est mixte. C’est-à-dire qu’il est à la fois public et privé. Malheureusement,
par manque de moyens et face aux urgences et aux longues files d’attentes auxquelles sont
confrontés les établissements de santé publics, il est préférable de faire appel aux services de santé
privés en cas de besoin. Le système de soins est de très grande qualité, tant sur la recherche que sur les
traitements. Si vous n’êtes pas trop à l’aise avec l’espagnol n’hésitez pas à regarder sur le site de
l’ambassade de France au Chili, il existe une liste de médecins franco-chiliens qui pourront vous aider.
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Je suis moi-même couverte par la LMDE. J’ai dû avancer la plupart des frais médicaux (consultations,
médicaments etc.) mais j’ai été remboursé quasiment en totalité à mon retour en France. Pour mon
hospitalisation, elle a été entièrement prise en charge, je n’ai avancé aucun frais.
Enfin, il est possible de demander des renseignements aux pharmaciens sur des petits « bobos » du
quotidien qui seront vous conseiller des médicaments de base sans nécessairement passer par une
consultation médicale qui vous reviendra bien plus chère.
A retenir : Pensez à vous renseigner auprès de votre sécurité sociale et mutuelle étudiante et faire les
papiers nécessaires avant votre départ afin de vous assurer une couverture internationale. Les frais à
avancer peuvent revenir très cher (300 euros par exemple pour une consultation en urgences), pensez à
bien garder toutes les factures jusqu’à votre retour avant de les envoyer à votre centre de
remboursement. Il est beaucoup plus simple de les garder jusqu’en France plutôt que de les envoyer
depuis Santiago (le courrier à tendance à se perdre…) Renseignez-vous sur les établissements
médicaux partenaires avec votre sécurité sociale étudiante et mutuelle, cela vous évitera d’avancer trop
de frais. En cas d’hospitalisation nécessaire je vous conseille la « Clinica Alemana », de très bonne
qualité et en partenariat avec la LMDE.
D- Télécommunications
Il est relativement facile de rester en contact avec la France. La plupart des colocations pour étudiants
ont un accès internet ce qui vous permettra de communiquer facilement via le logiciel SKYPE. A
télécharger gratuitement sur votre PC avant votre départ, il vous permettra de pouvoir appeler
gratuitement vos proches qui auront eux-mêmes installés l’application. Une manière idéale de rester en
contact et de se voir via la web cam. Grâce à la connexion WIFI et si vous possédez un smartphone,
n’hésitez pas à télécharger l’application WHATS APP qui permet d’envoyer des SMS et partager des
photos et vidéos. VIBER permet également d’appeler vers la France gratuitement. Personnellement
j’ai gardé un forfait internet français basique (9euros par mois) qui m’a été bien utile en cas d’urgence
pour contacter ma famille en France ou appeler un numéro français (banque etc.)
Pour communiquer sur place, le mieux est d’acheter un portable basique sur place et le recharger
régulièrement selon vos besoins. Comptez environ 10 000 $ch pour l’achat du portable et de la
première recharge. Beaucoup de chiliens ont des smartphones et n’hésiteront pas à vous contacter via
Whats App ou Facebook d’où l’utilité d’apporter votre smartphone si vous en avez déjà un en France.
Certains de mes amis ont également débloqué leur portable français pour y instaurer une carte SIM
chilienne et acheter des forfaits internet et appel. Renseignez-vous bien, cette solution peut être tout
aussi économique mais attention à ce que votre portable fonctionne de nouveau lorsque vous repassez
à une carte SIM française…
Pour le côté un peu plus « ancien » et si vous souhaitez garder le charme de l’écrit, il est possible
d’envoyer des cartes postales. Pour ma part, elles sont toutes arrivés à bon port avec un délai de 3
semaines environ. Pour l’envoi des cartes le mieux est de vous rendre à la grande poste à « plaza de
armas » vous y trouverez un coin à l’entrée à gauche pour acheter les timbres et des boites aux lettres
sur place (pas besoin de faire la queue, le bureau pour acheter les timbres est indépendant !) A noter
qu’il revient à très cher d’envoyer des colis vers la France…
Enfin, n’hésitez pas si vous avez l’occasion de regarder la télévision chilienne, pour vous familiariser
avec l’accent et vous plonger dans la culture !
A retenir : si vous apportez votre PC (assez indispensable durant le séjour) pensez à installer le
logiciel SKYPE et à le tester avec vos proches, ce sera le moyen idéal pour communiquer. Je vous
conseille de réfléchir à un moyen de communication sur place dès les premiers jours de votre arrivée,
ce sera utile. Vous pouvez vous rendre dans les magasins Claro, Entel ou Movistar pour débloquer
votre portable français et payer un forfait chilien tous les mois ou bien acheter un nouveau portable
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basique et le recharger. Vous pouvez très facilement recharger votre portable chilien dans le métro (de
nombreuses personnes avec des pancartes aux noms des compagnies de téléphonie mobiles vous y
attendent)
E- Formation académique
C’est une grande chance de pouvoir intégrer un autre système universitaire que celui que nous
connaissons. J’ai pour ma part intégrer la « Universidad de Chile », une université publique. Le
système universitaire est très hiérarchisé au Chili et la concurrence entre les universités très marquée.
Le partenariat avec Sciences Po Grenoble est délocalisée vers l’INAP « Instituto de Asuntos
Publicos » proche du fameux « Palacio de la moneda » où siège la présidente de la République. C’est
une école à taille humaine et très agréable avec un accès à une petite bibliothèque, une importante salle
informatique ainsi qu’un gymnase gratuit au sous-sol où vous pouvez vous entrainez personnellement
ou suivre des cours qui vous sont proposés comme de la Zumba par exemple. Vous pouvez également
intégrer des équipes sportives (natation, football, basketball etc.) S’intégrer par le biais du sport est un
bon moyen de rencontrer les chiliens impliqués dans la vie associative de leur école.
Les cours pour chaque matière sont souvent de 3h par semaine divisés en 2 fois une heure et demie sur
deux jours différents. En général les étudiants étrangers doivent suivre 5 cours pour pouvoir valider
leur semestre. Il n’y a pas beaucoup d’heures de cours mais un travail personnel relativement lourd.
Les attentes des professeurs sont très importantes. Le travail en groupe est très valorisé, c’est
l’occasion de se mélanger avec les chiliens même s’il est parfois difficile de trouver un rythme de
travail commun avec eux… Les débuts ne sont pas simples, il est assez compliqué de s’immerger
directement dans la langue, suivre les mêmes cours que les chiliens et surtout faire les même épreuves
qu’eux. Cela demande une grande rigueur dans le travail. Si pensiez aller au Chili pour vous la couler
douce, vous faites erreur ! Les professeurs sont exigeants mais très compréhensifs, n’hésitez pas à aller
les voir ou leur envoyer un mail pour toute question ou difficulté. Normalement pour chaque cours il y
a un professeur référent du cours et un « ayudante » c’est-à-dire une personne souvent en formation
qui aide le professeur à préparer ses cours, corriger ses copies etc. L’ayudante est souvent plus
accessible pour répondre à vos questions. Si cela peut vous aider, n’hésitez pas à demander
l’autorisation d’apporter un dictionnaire franco-espagnol pour vos examens. Le contrôle continu est
très important ainsi que l’assiduité qui compte dans la note finale. Ce serait dommage de perdre des
points bêtement…
Pour choisir vos cours n’hésitez pas à demander à des anciens élèves qui y sont allés avant vous. Pour
ma part ( élève en Master 1 Villes, Territoires et Solidarités) je peux vous conseiller à l’INAP :
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Discurso Artistico en América Latina; ce cours se base sur l’histoire de l’art de l’Amérique
latine comme moyen de comprendre l’histoire des pays latino-américains. Il ne demande pas
énormément de travail personnel ou du moins des activités originales (photographies, visites
d’atelier d’artiste etc.) Il est plus ou moins destiné aux élèves étrangers.
Généro, Politicas y politicas Publicas ; ce cours se fonde autour de l’analyse du genre et des
stéréotypes et leur impact dans la sphère publique. Si vous êtes intéressés par le thème ce
cours est extraordinaire tant sur la méthode pédagogique que sur le contenu. Il y a pas mal de
travail personnel notamment des essais à écrire mais la professeur est très disponible. Je vous
recommande vraiment ce cours surtout pour son dynamisme et les nombreuses discussions en
cours avec les chiliens qui m’ont vraiment ouvert l’esprit et m’ont permis de comprendre
beaucoup sur la culture chilienne et la place de la femme dans la société.
Politicas Sociales y pobreza ; ce cours est très exigeant avec un énorme travail de lecture (en
espagnol et en anglais) et un très long travail de recherche mais il permet d’avoir un aperçu de
la situation sociale du pays et des positions politiques sur le sujet extrêmement intéressants.
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Politicas Publicas de Salud ; ce cours analyse le système de santé chilien sous toutes ces
formes en en montrant toutes les forces mais aussi les faiblesses dans un système très
privatisé.
Ces cours reflètent ma propre expérience et mes exigences en fonction de ma formation mais il existe
une grande offre de cours à l’INAP.
A retenir : Essayer de ne pas manquer la journée de bienvenue pour les étudiants étrangers organisée
par votre université. C’est un bon moyen de rencontrer vos interlocuteurs privilégiés (personnes en
charge des relations internationales etc.) et de rencontrer des étudiants étrangers dans la même
situation que vous. C’est également l’opportunité de repérer les locaux avant la rentrée et de poser
toutes les questions que vous souhaitez. Vous aurez aussi sans doute l’occasion de rentrer en contact
avec l’association d’accueil des étudiants étrangers de l’université qui vous attribuera des parrains et
marraines chiliens. Une bonne occasion de faire des connaissances et de rencontrer des natifs !
F- Vie quotidienne
Dans l’ensemble vous ne serez pas énormément dépaysé (du moins je le répète dans la capitale). Vous
aurez accès à toutes les commodités. Je vous donne tout de même quelques conseils qui vous seront
peut être utiles.
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Les transports : Santiago a un grand réseau de transports et vous n’aurez pas de problèmes
pour vous rendre d’un point à un autre. Cependant le métro en heure de pointe est quasiment
inaccessible malgré les tentatives de fluidifier les lignes (en période de pointe les wagons ont
une couleur verte ou rouge ; si le métro est rouge il ne s’arrêtera qu’aux stations signalées de
couleur rouge et vice versa… Attention de ne pas vous faire piéger !) Pensez à acheter une
carte BIP (1 500 $ch) mais qui vous permet de recharger et de passer plus facilement. Pour
éviter le métro vous pouvez utiliser le bus, les « collectivos », souvent aussi rempli mais plus
aérien ! Certains de mes amis ont tenté le vélo (il n’est pas en libre-service au Chili mais vous
pouvez vous en procurer pour une somme dérisoire au marché le dimanche…) mais la ville
n’est pas encore adapter au vélo… Attentions aux voitures et aux chutes ! Enfin n’hésitez pas
à prendre le taxi en fin de soirée, il coûte une misère et il vous ramène à bon port. Vérifiez que
le compteur fonctionne avant de rentrer pour ne pas vous faire arnaquer. A la sortie de
l’aéroport des bus pourront vous amener en centre-ville pour une somme dérisoire… C’est
beaucoup moins cher qu’un taxi mais si vous êtes plusieurs avec beaucoup de bagages et une
adresse fixe le taxi peut être une solution. Comptez 30 euros environ jusqu’au centre-ville.
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La nourriture : Vous allez vous régaler à petit prix ! La nourriture n’est pas très chère
(comptez environ 5 euros pour un repas dans un petit resto) et si l’on évite les grandes
enseignes de supermarché le caddie revient moins cher qu’en France. Amateurs de fruits et
légumes, je vous conseille le marché de la Véga tous les jours de la semaine et autres
« ferias » le dimanche pour acheter des produits frais. Le poisson est délicieux, la mer n’est
qu’à quelques km, n’hésitez pas à en acheter au marché mais congelez le et faites le bien cuire
c’est plus prudent lors des grosses chaleurs. Les amateurs de viande seront ravis de participer
aux nombreux « asados » une institution au Chili. Ce sont de grands barbecues avec une
grande variété de viandes délicieuses. Ils sont souvent très festifs ! En cas de petit creux, vous
pourrez goûter aux délicieuses « empanadas » au four ou baignés dans l’huileCe sont des
sortes de chaussons fourrés au fromage, crevette ou viande de bœuf, olives, œufs durs etc.
Beaucoup de plats se cuisinent « a la pobre » c’est-à-dire avec un œuf dessus (ce qui peut très
vite devenir lourd et gras…) Les desserts sont également très bons mais très sucrés souvent à
base de « manjar» qui est un peu comme une confiture de lait caramélisée dont vous ne
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pourrez plus vous passer !!! Du côté des boissons les chiliens boivent très peu d’eau, ils
préfèrent les boissons sucrés type soda et jus de fruit frais. La boisson alcoolisée locale le
« pisco » se boit aussi régulièrement. Généralement, vous arriverez à trouver tout ce que vous
souhaitez. A noter tout de même que vous ne trouverez par exemple pas de lardons ni de
fromage râpé (entre nous soit dit, ce n’est pas bien grave !) Les horaires de repas diffèrent un
peu par rapport à la France, les repas se prennent généralement plus tardivement.
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La langue : bien que la langue parlée au chili soit l’Espagnol, le langage courant est assez
éloigné du castellano que l’on apprend à l’école… Accrochez-vous bien, les chiliens parlent
vite et avec un fort accent ! Je vous conseille de vous (re)plongez dans un bon dico d’Espagnol
avant votre départ, histoire de ne pas être trop perdu en arrivant dans le pays. Par contre, on
s’habitue assez vite à la langue et il est très rapidement facile de se faire comprendre et de
comprendre la majorité des conversations. Un conseil : n’hésitez pas à vous lancer, surtout
n’ayez pas peur. Les chiliens vous reprendront gentiment pour vous montrer votre erreur,
prenez le comme un conseil et ne vous braquez pas, ils sont très à l’écoute. Pour vous aider,
voici une liste (non exhaustive) des « chilenismos », petites expressions typiquement
chiliennes.
Ya po ! / Si po ! = oui, ok, bien sur
No po ! = Non
Catchaî ? = t’as compris ?
La wea = la chose
Weon/weona = pour désigner quelqu’un… de façon familière.
Attention, les chiliens n’utilisent pas le « vous » comme en castellano, ils reprennent la
dernière personne du pluriel pour les terminaisons.
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Le climat : la région métropolitaine a un climat relativement bon, les saisons sont bien
marquées (attention, elles sont inversées par rapport à l’Europe). L’été peut être très chaud et
étouffant dans la ville de Santiago et l’hiver bien qu’assez doux, peut être assez rude quelques
jours par an. Les maisons n’ont souvent pas de chauffage, prévoyez de quoi vous couvrir ! Le
Chili est un pays extrêmement étendu et son climat change totalement d’un bout à l’autre de
son pays. Avant de voyager, renseignez-vous bien sur le climat de votre climat (il peut faire
extrêmement froid en Patagonie, le soleil tape très très fort au nord et la saison des pluies à la
frontière péruvienne est très marquée...)
Les séismes font également partie du quotidien des chiliens. Pas de panique, toutes les
infrastructures sont construites pour ce type de catastrophe et les habitants sont tous très bien
formés sur les bons gestes à avoir lors de secousses très fortes. Si cela vous arrive, suivez les
chiliens et ne paniquez pas outre mesure !
-Loisirs : certaines sorties culturelles valent vraiment le coup, ne ratez surtout pas « el museo
de la memoria » à faire au début de son séjour pour bien comprendre les enjeux historiques de
ce pays, « la moneda » où réside la présidente, pour les amateurs d’art contemporain et
l’architecture « el museo bellas artes » et enfin n’hésitez pas à aller faire un tour au GAM
(centre culturel Gabriela Mistral) où les gens dansent devant l’entrée et où se jouent les super
pièces de théâtre du moment !
L’expérience du cinéma est super aussi, voir des films entièrement en espagnol fait beaucoup
progresser.
Pour les sportifs du dimanche, rien de mieux que de monter au cerro San Cristobal à pieds ou
à vélo (la vue est incroyable, je vous conseille d’y aller à la tombée de la nuit c’est magique)
ou bien de profiter des grands parcs pour aller faire du footing (parc O’Higgins par exemple).
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Enfin la Universidad de chile propose de nombreux cours de sport ainsi qu’un accès à des
salles de gym de qualité gratuitement. N’hésitez pas également à vous inscrire dans les
équipes de sport de l’école, c’est une très bonne façon de rencontrer des étudiants chiliens et
de s’intégrer.
II-
BILAN ET SUGGESTIONS
A-Bilan du séjour
Ce séjour a été pour moi une expérience incroyablement enrichissante. J’ai énormément appris sur le
plan scolaire, en me confrontant à d’autres méthodes de travail et d’autres manières d’appréhender les
problématiques auxquelles je m’intéresse notamment les politiques sociales. Cependant, c’est
certainement sur le plan humain que cet échange à combler toutes mes attentes. J’ai eu la chance d’être
très bien accueillie, suivie et intégrer par les étudiants chiliens. Ainsi, j’ai pu partager, durant ces
quelques mois, leur quotidien. Je me suis imprégnée de la langue et de la culture chilienne. J’ai
également eu la chance de vivre avec des étudiants du monde entier avec qui j’ai partagé des moments
incroyables. Si bien qu’aujourd’hui nous sommes encore en contact et avons l’habitude de dire que
nous avons « 18 maisons partout dans le monde ». Ce sont de réelles amitiés qui se sont créées et
j’envisage d’aller tous les visiter dans leur pays respectif dans les prochaines années et de les accueillir
en France. Sur un plan plus personnel, j’ai également beaucoup appris sur moi-même. J’ai réussi à
dépasser mes peurs et la barrière de la langue ; j’ai également appris à gérer la distance avec mes
proches restés en France. Je sors grandi de cette aventure.
B-Encadrement, préparation et orientation
Si mon séjour s’est aussi bien déroulé je pense que c’est en grande partie grâce aux nombreuses
attentions du personnel enseignant et administratif de l’université. Dès notre arrivée nous avons
ressenti que nous étions attendu et que l’université était heureuse de nous accueillir. Nous avons repéré
la responsable des relations internationales qui a toujours répondu à toutes nos questions et nous a aidé
pour toutes les démarches administratives. Les professeurs, bien que très exigeants ont toujours été à
notre écoute et nous ont donné des conseils lorsque nous étions en difficulté.
Pour que tout se passe au mieux il est important de bien préparer son voyage et notamment de faire
toutes les démarches administratives nécessaires. Pensez à être à jour pour votre visa, à scanner toutes
vos pièces d’identité et de les stocker sur votre adresse mail pour que vous puissiez les fournir à
l’ambassade en cas de perte ou de vol, à prendre votre carnet de santé et à avoir souscrit à une
assurance internationale, à contacter votre banque pour ne pas avoir de problèmes avec votre carte
bancaire une fois sur place etc. Le moindre souci peut prendre de grandes proportions (joindre sa
famille en France, envoyer un courrier papier, téléphoner…) Il vaut mieux donc tout prévoir ! Mettez
tout ça dans un dossier classé « important » que vous mettrez dans un endroit sûr !
C-Erreurs, suggestions et conseil
Avant votre départ, (re) plongez-vous dans un bon dictionnaire d’Espagnol afin de ne pas trop être
perdue et comprendre le langage des chiliens. L’accent est assez fort et les chiliens parlent vite. Vous
aurez sans doute l’impression de rien comprendre au début. Ensuite lancez-vous ! J’ai mis quelques
semaines avant d’oser réellement parler et poser des questions. C’est très difficile de créer des
relations avec cette difficulté-là. Ce n’est pas grave si votre phrase n’est pas grammaticalement
parfaite mais vous regretterez ne pas avoir osé parler. Alors n’hésitez pas, foncez ! C’est comme ça
que vous allez progresser.
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D’autre part je vous conseille vraiment d’éviter de rester entre français. Il est très facile de se retrouver
dans le cercle des étudiants étrangers en échange (et il y a beaucoup beaucoup beaucoup de français).
Si vous cherchez réellement à vous imprégner de la culture chilienne, en apprécier les nombreux côtés
positifs et vous faire votre propre opinion sur certains points qui peuvent porter à débat fuyez ces
cercles d’expatriés ! Je vous rassure, on a tous besoin par moment, de se reposer en parlant français, de
pouvoir échanger sur l’expérience et d’être rassuré d’avoir des amis qui viennent du même pays que
vous et avec lesquels vous avez les mêmes repères. Pour autant vous pouvez très vite vous fermer et
rester qu’entre français. C’est pour cela que je vous conseille fortement de vivre avec des chiliens ou
des étudiants étrangers mais d’éviter au maximum les français…
Enfin, si vos finances et votre emploi du temps vous le permette, n’hésitez pas à voyager. C’est aussi à
travers le voyage que vous apprendrez sur le Chili, qui ne se résume pas simplement à sa capitale…
Attention tout de même, ne pensez pas que vous partez pour une année sabbatique ! En effet, les
professeurs ne vous feront pas de cadeaux. Pour ma part, j’avais exactement les mêmes cours et
conditions d’absences que les locaux et j’ai fait les mêmes examens qu’eux. J’avais beaucoup de
travail et la barrière de la langue me demandait encore plus de temps pour terminer mes devoirs dans
les temps et rendre un travail de qualité. C’est aussi une chance de pouvoir s’épanouir
intellectuellement durant il ne faut pas l’oublier et respecter la base de cet échange qui est avant tout
universitaire.
Un dernier mot pour vous rappeler qu’à travers cette expérience nous nous confrontons à une autre
culture que la nôtre. Il est capital de la respecter et de la comprendre. Cela ne veut pas dire que l’on
partage les mêmes idées et valeurs (il même parfois bien de garder son sens critique et ne pas être
aveuglé sur certaines choses…) mais il faut savoir rester à sa place d’étranger. J’ai été choqué par
l’attitude de certains étudiants français, c’est pour cela que je permets de mentionner ce point ici.
D-Améliorations
Je trouve que le système de bourse Explora Sup est une chance extraordinaire. Sans cette bourse, je
n’aurai pas pu partir étudier à l’étranger et vivre cette expérience. C’est pour cela que je remercie la
région Rhône-Alpes.
Il me semble qu’il serait intéressant, pour aller plus loin, de créer un système de « parrainage » entre
les étudiants français qui partent à l’étranger et les étudiants étrangers qui viennent en France. Ce
système pourrait passer par exemple par une plateforme internet via notre université d’origine qui
mettrait ces différents étudiants en lien pour pouvoir discuter avant leur départ et ainsi avoir un repère
dès leur arrivée. J’ai rencontré à l’université une étudiante chilienne qui est venue dans mon université
française pour un échange le semestre d’après. Si nous avions été mises en contact avant nous aurions
pu énormément s’apporter et répondre mutuellement à nos interrogations concernant cette expérience.
Il est également très utile (et il serait bien de pouvoir le développer encore plus) de se renseigner sur
les expériences des autres étudiants. En ce sens ce rapport est un bon outil.
CONCLUSION
Comme vous avez dû le lire tout au long de ce rapport, j’ai été conquise par le Chili, sa culture et ses
habitants. Cette expérience m’a énormément apporté tant sur le plan académique, que personnel et
humain. Je ressors grandi de cette magnifique parenthèse de vie. J’envisage de repartir travailler au
Chili les prochaines années. C’est une ouverture d’esprit incroyable. Je remercie profondément la
région Rhône-Alpes pour son soutien financier sans quoi je n’aurai pas pu partir étudier au Chili. Je
recommande cette expérience à tous les étudiants.
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