La stigmatisation des personnes vivant un trouble des conduites

2011-01-17
La stigmatisation
des personnes vivant un
trouble des conduites alimentaires
Introduction
Judith Petitpas
Étudiante à la maîtrise en service social
Université Laval
6e Journée de la recherche étudiante
Centre de recherche sur l’adaptation des jeunes
et des familles à risque (JEFAR)
6 mai 2010
Les TCA: un trouble mental grave

Entre 0,5 et 4% des Québécois et Québécoises touchés

anorexie a les taux de mortalité les plus élevés de tous les problèmes
de santé mentale

troisième maladie chronique la plus fréquente chez les adolescentes

45 à 60% des jeunes de 9 à 13 ans:
 se montrent insatisfaits de leur image corporelle
 adoptent des comportements visant à modifier leur poids
Association Boulimie et Anorexie, 2010
Plan de la présentation
État des connaissances sur:
Stigmatisation des personnes vivant un trouble alimentaire
Représentations sociales
Impacts négatifs
Pistes de solution
Adolescent Medicine Committee, Canadian Paediatric Society, 2001, Bulik, Slof-Op’t Landt, van Furth et Sullivan, 2007,
Institut de la statistique du Québec, 2002, Statistique Canada, 2004
Représentations sociales
Représentations sociales négatives

Les personnes:


Stigmatisation des personnes vivant un trouble alimentaire



Représentations sociales
Impacts négatifs
Pistes de solution

L’entourage:

Négatives
sont tenues responsables de leur condition
pourraient se reprendre en main
agissent de façon à recevoir de l’attention
sont peu productives économiquement
n’auraient pas la confiance des employeurs pour les embaucher
a de la difficulté à entrer en relation avec ces personnes et à s’en faire des
amies
Positives

Les troubles alimentaires:


sont pris à la légère
ne sont pas perçus comme un trouble mental grave
1
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« Pourraient se reprendre en mains »

Questionnaires à 91 piétons américains

Perceptions à l’égard des personnes vivant de l’anorexie en
comparaison avec des personnes:




Représentations sociales positives

« en santé »
vivant de la schizophrénie
ayant une maladie « non mentale » (asthme)
Les répondants:


envient le contrôle permettant de maintenir ou de perdre du poids
Les troubles alimentaires:


sont présentés comme des problèmes de célébrités, associés à la gloire, à
la beauté et à l’abondance
sont présentés de façons simpliste et sensationnelle
Les personnes vivant de l’anorexie:



sont plus en mesure de se prendre en main si elles le souhaitent
sont plus à blâmer pour leur condition
agissent plus souvent de façon à recevoir de l’attention
Stewart, Keel et Schiavo (2006)
« Angelina Jolie anorexique »
Impacts négatifs

Analysé 210 articles de journaux américains

Analyse de contenu au sujet des troubles alimentaires de sept
journaux analysés sur une période d’un an

Le sujet des troubles alimentaires:
Stigmatisation des personnes vivant un trouble alimentaire


Représentations sociales
se retrouve la plupart du temps dans la section des arts et du
divertissement
est souvent traité de façons simpliste et sensationnelle (simplifies and
sensationalizes)
Impacts négatifs
Sur la personne
Pistes de solution
De la part de l’entourage
O’Hara et Smith (2007)
Impacts négatifs sur la personne
« Tu n’as pas l’air si maigre »

Honte

Entrevues avec 7 filles entre 11 et 17 ans

Sentiment d’incompréhension et d’isolement

Étude ethnographique dans une clinique pour le traitement des
troubles alimentaires en Angleterre

Diminution de l’estime personnelle

Les personnes vivant de l’anorexie:

Secret et déni

Diminution des habiletés à entrer en communication avec
l’entourage




se sentent incomprises
se sentent isolées
se sentent aliénées ou déconnectées de leur famille, de leurs professeurs,
de leurs amis, des professionnels de la santé et même de leur corps
emphase mise sur le poids plutôt que sur les dimensions émotionnelles et
sociales vécues par la personne
Rich (2006)
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Impacts négatifs de la part de l’entourage

Plus de blâme

Plus de colère
« Plus à blâmer pour leur condition »

Questionnaire à 1 737 personnes britanniques (probabiliste)

Perceptions à l’égard des personnes vivant de l’anorexie en
comparaison avec d’autres troubles de santé mentale:



Moins de comportements d’aide et d’empathie





dépression sévère
phobie ou attaque de panique
schizophrénie
démence
alcoolisme
dépendance aux drogues
Les personnes vivant de l’anorexie:


Attirent moins de peur
Attirent plus de blâme
Crisp, Gelder, Rix, Meltzer et Rowlands (2000)
Pistes de solution
Pistes de solution: informer

Stigmatisation des personnes vivant un trouble alimentaire
Représentations sociales
Impacts négatifs
Pistes de solution
Informer

Questionnaire à 250 étudiantes universitaires britanniques

Examiner les attitudes à l’égard de l’anorexie

L’exposition à de l’information au sujet de l’anorexie via les
médias (télévision et cinéma):


trouble complexe

causes multiples

pas un choix, pas la faute de la personne
Sensibiliser
Des perceptions moins négatives grâce aux médias

Mieux informer la population sur les troubles alimentaires
Pistes de solution: sensibiliser

Mettre en place des campagnes de sensibilisation

stigmatisation

auto stigmatisation

interventions auprès de cette clientèle
associée à des représentations moins négatives à l’égard des personnes qui
en souffrent
peut s’avérer une source efficace afin de diminuer les représentations
erronées de ces troubles mentaux
Mond, Robertson-Smith et Vetere (2006)
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Changing Minds: Every Family in the Land

1998
Étude nationale

2003
Campagne de sensibilisation
Changing Minds: Every Family in the Land
Changing Minds: Every Family in the Land
Résultats:
En Grande-Bretagne entre 1998 et 2003
Étude nationale

De la 2e étude ressemblent à ceux obtenus durant la première étude

Cependant, certains changements significatifs observés:
Études nationales sur les opinions publiques à l’égard des personnes
ayant un trouble de santé mentale




dépression sévère
phobie ou attaque de panique
schizophrénie
troubles des conduites alimentaires



démence
alcoolisme
dépendance aux drogues
Limites des études actuelles
Peu nombreuses

Basées sur des échantillons relativement petits et non
généralisables

↓ des opinions négatives à l’égard des personnes souffrant de troubles mentaux

répondants âgés de 16 à 19 ans: opinions négatives envers presque tous les
troubles mentaux, dont les troubles alimentaires

pour les troubles alimentaires:

amélioration des thèmes « sont imprévisibles », « sont difficiles avec qui parler »,
« les sent différentes de nous », « n’ont qu’elles-mêmes à blâmer », « pourraient se
reprendre en mains »
Crisp, Gelder, Goddar et Meltzer (2005)
Ce qu’il faut en retenir



Des troubles de santé mentale méconnus
« People don’t often realise what extreme pain and agony it is, they just think,
it’s like a glamorisation of getting attention and things like that. Which is not
true » (Mia)

Des personnes culpabilisées
« You know they don’t really want to know what I think, because they’re like
‘why can’t you eat?’ and I’m like ‘why can’t you understand?’… It’s really
really frustrating… » (Lydia)
Choix méthodologiques très diversifiés

Des troubles mentaux vécus dans le secret et la honte
« It was not something that was talked about. Because I used to get bullied for
being anorexic, and I knew that people must be talking about it because people I
didn’t even know used to look at me really strangely and talk about me behind
my back » (Karen)
Rich (2006)
Discussion

Quelles représentations le service social, la psychologie, les
sciences de l’éducation et le droit ont-ils de ce trouble mental?

Comme Québécois, Québécoise, comment vous représentez-vous
les personnes vivant un trouble alimentaire?

Comme professionnel(le)s de la santé et des services sociaux,
quelles réflexions vous viennent lorsque vous apprenez que votre
client(e) vit un trouble alimentaire?
Merci de votre attention
Judith Petitpas
[email protected]
[email protected]
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