Vol. 17, No. 2 - Association des intervenants en dépendance du

Transcription

Vol. 17, No. 2 - Association des intervenants en dépendance du
revue sur l'alcoolisme
et la toxicomanie
L’intervenant
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Janvier 2001, vol. 17, n
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La Rose des Sables 2000 décernée
à un organisme de la région
Mauricie/Centre-du-Québec
Inceste et toxicomanie :
un mariage de raison
Des (bonnes?) raisons pour se taire
Résumé d’un colloque :
L’empowerment en toxicomanie :
autonomie et pouvoir d’agir
Association des intervenants en
toxicomanie du Québec inc.
4,00 $
Sommaire
3
Mot de la présidente
4
La Rose des Sables 2000 décernée
à un organisme de la région
Mauricie/Centre-du-Québec
Carmen Trottier
5
Inceste et toxicomanie :
un mariage de raison
Daniel Boisvert
8
Des (bonnes?) raisons pour se taire
Louise Loubier-Morin
11
Info Livres
12
Résumé d’un colloque :
L’empowerment en toxicomanie :
autonomie et pouvoir d’agir
Calendrier
2001
26 janvier 2001
L’évaluation d’activités en toxicomanie
Longueuil, Québec
31 janvier au 2 février 2001
Premier congrès international francophone
sur l’agression sexuelle
Québec, Québec
9 février 2001
Quand le plaisir fait souffrir :
introduction à la gestion expérientielle
Sainte-Foy, Québec
16 février 2001
Mise à jour sur les substances psychotropes
Longueuil, Québec
23 au 25 février 2001
Le dopage sportif chez les jeunes au Canada
Montréal, Québec
30 mars 2001
L’intervention auprès des proches : les aider
Sainte-Foy, Québec
Janvier 2001, vol. 17, no 2
.
L’intervenant
Francine Moreau
Hélène Tremblay
Louise Binette
En page couverture : L’organisme Action Toxicomanie Bois-Francs
a reçu récemment le prix Ubald-Villeneuve, lors du dîner de clôture du colloque de l’Association des intervenants en toxicomanies du Québec. L’organisme récipiendaire se consacre surtout à
la prévention de la toxicomanie chez les jeunes de 12 à 20 ans, en
assurant notamment une présence dans les écoles de la CS des
Bois-Francs. Action Toxicomanie Bois-Francs a mis au point le
Crédit photographique : Jocelyn Bernier, Le Soleil, jeudi 9 novembre 2000
Matériel rédactionnel
Responsabilité de l’éditeur
Vous désirez publier dans nos pages? N’hésitez pas à nous faire
parvenir tout article abordant la problématique des toxicomanies. Vos textes peuvent traiter des initiatives pratiques de
groupes dans la communauté, du rôle des intervenants pour
améliorer les services à la clientèle, d’études ou d’analyses de programmes, etc.
L’éditeur ne se tient pas responsable des opinions émises dans
cette publication. Les auteurs ont l’entière responsabilité de leur
texte. Les écrits sont publiés tels que soumis, qu’ils rencontrent
ou non les orientations de l’AITQ, en autant qu’ils soient pertinents et d’actualité.
Abonnement
L’intervenant s’adresse aux professionnels et aux personnes
intéressées au domaine de la toxicomanie. Vous pouvez obtenir
un abonnement à L’intervenant au coût de 15 $ par an (20 $ à l’extérieur du Canada). Parutions : janvier, avril, juillet et octobre.
2
4
jeu Toxicogénie et la bande dessinée Le voyage, deux outils utilisés
par de nombreux autres intervenants. Le prix Ubald-Villeneuve a
été créé en 1992. La photo nous montre Bertrand Lambert, président du conseil d’Action Toxicomanie Bois-Francs, Mylène
Lecours, coordonnatrice, Michel Drolet, président du jury et
Carmen Trottier, directrice de l’Association des intervenants en
toxicomanie du Québec.
Dates de tombée
Pour l’envoi de matériel rédactionnel : 1er mars, 1er juin, 1er septembre et 1er décembre.
Reproduction
Toute reproduction totale ou partielle d’articles, de photos ou
de graphiques est interdite à moins d’une entente écrite avec
l’éditeur.
MOT
DE
LA
Toxicomanie et violence :
élargir notre vision
PRÉSIDENTE
C’est avec plaisir que je
vous reviens après une
période des fêtes chargée.
Un temps d’arrêt pour se
retrouver avec les nôtres et
partager des moments
heureux. Pour notre clientèle c’est aussi un temps de
joie mais aussi de grande
tristesse pour plusieurs car
« les substances » les auront séparés des leurs. Nos
ressources auront servi de soutien durant ces
moments d’intense fragilité.
Avec nos bonnes résolutions du Premier de l’an,
nous voilà prêts à continuer notre travail dans le
plus grand enthousiasme. Plusieurs dossiers
majeurs seront en 2001 source de grande préoccupation dans nos milieux de travail : le syndrome
d’alcoolisation foetale, l’inceste, le suicide et l’homosexualité.
Pour terminer, je profite de l’occasion pour vous
offrir mes meilleurs voeux. Pour faire un petit clin
d’oeil à Fletcher Peacock, je vous pose la question
suivante : Qu’est-ce qui vous ferait le plus plaisir en
ce début d’année? Et bien voilà! C’est ce que je vous
souhaite. Bonne année!
Lucie Laniel
Présidente 2000-2001
L’intervenant
Je ne laisserai pas passer l’occasion de souligner
l’excellent travail consenti et assumé par les uns et
par les autres lors du colloque sur l’empowerment
de la fin d’octobre dernier. L’équipe de l’AITQ et les
responsables du comité ont mis coeur et professionnalisme pour nous préparer des ateliers de perfectionnement animés par des invités de marque.
Heureux et précieux partage d’expertises!
Enseignement de nouvelles approches qui aura un
impact important sur nos interventions cliniques.
Le colloque 2000 a été à mon avis une autre belle
réussite. Bravo!
.
D’ADMINISTRATION
Sylvie Beaupré, PAP - SAQ
Pierrette Cliche, CRC Expansion-Femmes
Éditeur
Revue trimestrielle.
Association des intervenants
en toxicomanie du Québec inc.
505, rue Sainte-Hélène, 2e étage
Longueuil QC J4K 3R5
Mois de parution : janvier,
avril, juillet, octobre.
Envois de publications
canadiennes : contrat de vente
Daniel Desrosiers, Centre de réhabilitation Corps, Âme et Esprit
Directrice
Carmen Trottier
no 0531839.
Abonnement et secrétariat
ISSN 0823-213X
(450) 646-3271
[email protected]
Dépôt légal
Impression
Québec et du Canada
Imprimerie GG inc.
Indexée dans REPÈRE
Janvier 2001, vol. 17, no 2
CONSEIL
Claude Gagné, Conseil régional FTQ
Lucie Laniel, Résidence Le Portail
Georges Le Cheminant, Pavillons du Nouveau Point de Vue
Lynda Poirier, Centre Casa
Carole Taillon, SCC - Administration régionale
Bibliothèque nationale du
3
5
La Rose des Sables 2000 décernée
CARMEN TROTTIER
à un
organisme de la région
Mauricie/Centre-du-Québec
Directrice générale
C’est à l’occasion de son 28e colloque que l’Association des intervenants en toxicomanie du Québec a remis le prix d’excellence
Ubald-Villeneuve à l’organisme communautaire Action
Toxicomanie Bois-Francs.
Photo : Claude Gagné
Le récipiendaire
Depuis neuf années, Action Toxicomanie Bois-Francs réalise des
activités de prévention auprès des 12-30 ans consommateurs ou non
de drogues légales et illégales. Par ses actions, Action Toxicomanie
Bois-Francs vise à diminuer le
nombre de jeunes qui font l’expérience de la consommation de
drogue, à outiller les jeunes qui en
font l’essai afin qu’ils ne deviennent pas toxicomanes, à offrir des
services accessibles et appropriés
aux besoins des jeunes et de leur
entourage, à maintenir et à
améliorer la concertation entre les
différents services en toxicomanie.
jeunesse, aux professeurs et aux policiers travaillant auprès
des jeunes.
Pour les membres de l’équipe d’Action Toxicomanie Bois-Francs, la
participation des jeunes est essentielle dans le développement des
activités de l’organisme. Les activités préventives sont d’ailleurs novatrices puisque des jeunes sont impliqués dans toutes les étapes de leur
réalisation. Ils savent mieux que quiconque comment toucher et
rejoindre d’autres jeunes; le résultat est souvent original et stimulant.
Cet organisme se démarque entre autres par la qualité de son leadership et sa capacité de mobiliser les différents partenaires de son territoire. Le dynamisme de cette ressource permet de rassembler les
forces du milieu et de mettre en place un continuum de services en
matière de toxicomanie permettant de mieux desservir la clientèle
toxicomane ou à risque de développer une consommation problématique de psychotropes, particulièrement les jeunes et leurs parents.
Les partenaires qui ont appuyé la mise en candidature ont souligné
la qualité des interventions réalisées par cet organisme communautaire et les valeurs qui les sous-tendent : le souci du respect, la
valorisation du jeune, la reconnaissance du parent comme premier
responsable, la croyance au développement des capacités de ceux-ci.
La Rose des Sables
La Rose des Sables est remise à un individu (prix Jeanne-d’Arc
Bouchard) ou un organisme (prix Ubald-Villeneuve) choisi par les
membres d’un jury présidé par un ancien président de l’AITQ.
Cette année, le jury regroupait Michel Drolet, intervenant au
Centre de réadaptation Ubald-Villeneuve, Daniel Desroches, éducateur en prévention des toxicomanies à la Commission scolaire de
Charlesbourg, Daniel La Roche, conseiller à la planification et à la
programmation en toxicomanie à la Régie régionale de la santé et
des services sociaux de Québec et Rosa Miranda, présidente du
Regroupement des organismes communautaires de Québec.
Janvier 2001, vol. 17, no 2
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L’intervenant
Mylène Lecours, coordonnatrice et
Depuis sa fondation, l’organisme a :
Bertrand Lambert, président
d’Action Toxicomanie Bois-Franc
• multiplié les moyens de diffuser de l’information sur la
consommation de drogue et ses conséquences;
• rejoint un nombre important de jeunes par le biais de ses
éducateurs en prévention des toxicomanies présents dans toutes
les écoles secondaires publiques de la commission scolaire des
Bois-Francs;
• animé des programmes de prévention auprès des jeunes dans
les écoles primaires;
• créé et diffusé des outils de prévention et d’intervention dont
Non-toxique. Le jeu sans effet secondaire pour toute la famille, les
bandes dessinées Le Voyage et Guide de voyage;
• lancé en octobre 2000 une revue qui s’adresse aux intervenants
Association des intervenants en
toxicomanie du Québec inc.
505, rue Sainte-Hélène, 2e étage
Longueuil (Québec) J4K 3R5
Téléphone : (450) 646-3271
Télécopieur : (450) 646-3275
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Québec inc. (AITQ).
Je désire m’abonner à la revue L’intervenant; je joins un chèque au montant de 15 $
pour 4 numéros (20 $ à l’extérieur du Canada).
Veuillez prendre note de mon changement d’adresse à compter du : __________________
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Inceste et toxicomanie :
un mariage de raison
DANIEL BOISVERT
Psychoéducateur
Agent de relations humaines, Centre Normand
Superviseur clinique, Accueil Harvey-Bibeau
Deuxième partie : des survivantes
Le présent article expose l’interrelation des conséquences de l’inceste et du
développement d’une toxicomanie sous l’hypothèse du choc post-traumatique. Il s’agit d’un bref résumé d’une partie de la recension des écrits que j’ai
rédigée dans le cadre de ma maîtrise en psychoéducation. C’est le deuxième
d’une série de trois articles portant sur la double problématique.
Par conséquent, Vaillant et Milofsky (1982) suggèrent que dans la
population masculine, blanche et résidant en zone urbaine, les
instabilités familiales et émotionnelles durant l'enfance ne sont
pas des variables étiologiques qui contribuent au développement
de l’alcoolisme. Cependant, ils suggèrent que dans la vie adulte, ces
mêmes variables possèdent une importance étiologique. Ils affirment que dans la vie adulte, les variables démographiques, professionnelles, groupes d’appartenance, disponibilité légale, instabilité
sociale, maladie affective et autres sont des facteurs parfois non
identifiés qui contribuent certainement au développement de l’alcoolisme (p. 501). En se basant sur cette théorie, il apparaît évident
que l'inceste peut résulter en troubles nerveux post-traumatiques
et, dans la vie adulte, contribuer au développement de l’alcoolisme.
Cette affirmation s’appuie sur les recherches effectuées sur le stress
post-traumatique, en particulier sur la fréquence de la toxicomanie
parmi les vétérans du Vietnam qui constituent la plus grande proportion de cas diagnostiqués de troubles nerveux post-traumatiques à être rapportés dans la littérature.
Lacoursière, Godfrey et Ruby (1980) font état du rapport entre
troubles nerveux post-traumatiques et alcoolisme, rapport qui ne
Janvier 2001, vol. 17, no 2
Forward et Buck (1978) soutiennent qu’« en plus des effets psychologiques et émotifs que l’inceste cause aux victimes, il affecte la
société en conduisant quelques-unes de ses victimes à la prostitution, à l’abus de drogue et d'alcool, à la violence, et à une variété
d'autres problèmes sociaux » (p. 4). À partir de leurs expériences
cliniques, ces derniers reconnaissent le rapport entre l’inceste et
l’abus d’alcool parmi d’autres variables autodestructrices et antisociales. « Elles se sentent démolies […] elles pensent que si elles manifestent de la colère [contre soi], elles vont atteindre l’autre comme
l’autre les a démolies » (Doucet et Reid, 1996).
Par ailleurs, la recherche de Figley (1979) fournit un modèle pour
l’analyse du diagnostic de stress post-traumatique chez les victimes
d’inceste. Premièrement, les éléments qui contribuent à un événement catastrophique sont présents dans l'inceste : impuissance,
interruption et impression de perte. Deuxièmement, comme les
vétérans du Vietnam, les victimes d'inceste : (1) n'ont pas de période de transition; (2) ont un petit accès aux autres victimes pour
partager leurs expériences, leurs émotions, leurs sentiments, etc.;
(3) sont souvent condamnées ou encore, laissent les autres indifférents; (4) souvent, elles n'ont pas accès à des programmes de
traitement adaptés et au support nécessaire; (5) et, finalement, elles
sont stigmatisées par leur participation aux actes incestueux. Figley
conclut que tous ces facteurs et ces caractéristiques ont des implications importantes sur la santé mentale des survivantes.
.
Se basant sur l’expérience clinique, Denses-Gerber a effectué des
recherches sur les femmes toxicomanes ayant été sexuellement
abusées. Dans ses travaux, on affirme que les expériences incestueuses de l’enfance sont « des traumatismes qui mènent les
enfants à sentir qu’ils ont peu de pouvoir sur leur propre destin,
même sur leur propre territoire ou espace intérieur; le sentiment de
dépression et l'impuissance en résultent […] et l'abus de substance
berce la douleur » (p. 94). Bien qu’il ne se soit pas penché spécifiquement sur l'inceste, Bionin (1982) a découvert que souvent, les
femmes qui utilisent l'héroïne commencent l'utilisation de la
drogue à cause d'une pauvre image de soi et en réaction à une situation familiale.
En outre, les conséquences d'expériences incestueuses dans l’enfance et les symptômes affichés par les victimes tels que rapportés
dans la littérature (Allen, 1980; Armstrong, 1978; Brady, 1979)
paraissent être assez conformes aux critères diagnostiques de troubles nerveux post-traumatiques. De plus, l'image clinique de
femmes incestuées et toxicomanes frappe par la ressemblance avec
la description des vétérans du Vietnam qui souffrent de troubles
nerveux post-traumatiques (Figley, 1979; Goodwin, 1981), illustrée par Denses-Gerber (1981).
L’intervenant
Le rapport entre inceste et alcoolisme a été mentionné dans la littérature clinique, anecdotique et les études de cas, comme étant
une situation fréquemment rencontrée dans l'histoire des femmes
alcooliques (Armstrong 1978; Forward & Buck, 1978; Hornik,
1977). Cependant, une révision de la littérature empirique indique
que le rapport entre les histoires d’inceste père-fille (ou beau-père)
et le début ou le développement d'alcoolisme chez les femmes n’a
reçu que peu d’attention, et cela, en dépit de la fréquence à laquelle
les cliniciens rapportent les histoires d'inceste parmi leur clientèle
de femmes alcooliques. Plus souvent que les hommes, les femmes
alcooliques rapportent des enfances traumatisantes (Gomberg,
1977; Sandmaier, 1980). En outre, des rapports cliniques inédits
suggèrent souvent que de telles blessures dans l'enfance
impliquent des expériences incestueuses (Rasmussen, 1982;
Skorina, 1981). Bien que les histoires d’inceste chez les femmes
alcooliques n'aient que peu fait l’objet de recherches empiriques, le
rapport d'un groupe de quinze femmes qui entrent en traitement
a révélé que 47 % d’entre elles avaient vécu de l'inceste (ZieglerDriscoll, 1982). Plus récemment, la recherche de Boisvert (1999)
concluait que 34,6 % des femmes ayant consulté pour un problème
d’alcoolisme avaient subi de l’inceste. De même, bien qu'il y ait des
différences aussi bien que des ressemblances dans les populations,
Gerber Dense (1981) a écrit que 44 % de son échantillon de femmes
en traitement pour une dépendance aux opiacés avaient des histoires incestueuses.
En résumé, la recherche semble être unanime sur certaines conséquences de l’inceste, notamment, la colère, l’auto-blâme, une
impression d'inutilité, une impression d'impotence, la sensation
d'être différente et une méfiance de base. La recherche démontre
un accord supplémentaire sur le fait que le comportement autodestructeur est une tentative d’autopunition aussi bien qu'un
moyen de diminuer la douleur et la solitude ressenties par ces
femmes. Selon Gomberg (1977) et Jones (1971), les caractéristiques
de la personnalité des femmes alcooliques sont en plusieurs points
semblables aux caractéristiques de la personnalité des victimes
d'inceste décrites, entre autres, par Justice et Justice (1977),
Forward et Buck (1978) et Meiselman (1978).
5
5
SUITE
semble pas, selon eux, avoir été démontré dans la littérature,
précédemment. Ces chercheurs ont étudié le rapport entre névroses traumatisantes et alcoolisme dans l'administration d'un programme pour les vétérans toxicomanes. Ils ont découvert que
l'usage initial de l’alcool est une forme d’automédication qui peut
sembler efficace pour beaucoup de névroses post-traumatiques.
Après une période d’usage chronique, les sujets essaient d'arrêter,
mais cela ne fait qu’accentuer les symptômes, le rôle principal de
l'automédication étant d’exacerber les symptômes initiaux de la
névrose traumatique. À cet effet, ils soulignent que :
« Cet usage d'alcool est de différents degrés, et aussi de divers
genres, l'usage plus fréquent d'alcool peut servir à soulager une
dysphorie psychologique générale; dans ce dernier cas, la cessation ou la diminution de l’usage d’alcool ne mènent pas à des
symptômes de manque qui sont comme synergiques avec les
difficultés psychologiques initiales. De plus, l’alcoolisme secondaire rejoint la névrose traumatique pour certaines stratégies
thérapeutiques particulières pour les alcooliques » (p. 966-967).
Cela suggère que pour tout individu démontrant des symptômes
de troubles nerveux post-traumatiques et d’alcoolisme, une
stratégie d'intervention supplémentaire et adaptée est nécessaire.
Janvier 2001, vol. 17, no 2
.
L’intervenant
Par ailleurs, d’après ses observations cliniques, Mason (1981) affirme
que les toxicomanes victimes d'inceste dans l'enfance n'ont que peu
et rarement de sensations positives au sujet de la guérison parce que
le processus de traitement ne s’adresse pas à leurs besoins, isolant les
problématiques plutôt que de les fusionner. Si, en fait, l'inceste peut
résulter en troubles nerveux post-traumatiques, les conclusions de
Mason vont dans le même sens que celles de Lacoursière et al. (1980).
6
4
Bien que les conséquences de l’inceste à long terme soient souvent
décrites en termes de symptômes psychologiques spécifiques
(Forward & Buck, 1978; Meiselman, 1978), la littérature n'indique
pas les efforts faits antérieurement pour définir les symptômes
comme la manifestation d'un syndrome définissable systématiquement seul.
Comme discuté précédemment, il semble que beaucoup de victimes d'inceste présentent les mêmes symptômes que les vétérans
du Vietnam et les survivants de désastres qui ont été diagnostiqués
comme souffrant de troubles nerveux post-traumatiques. Or, d’un
point de vue diagnostique, l'expérience de l'inceste elle-même peut
avoir les caractéristiques d'un traumatisme exceptionnellement
sévère ou extrême (DSM-IV, 1996). Par conséquent, il est réaliste de
croire que certaines victimes d'inceste puissent être diagnostiquées
comme ayant la même maladie que certains vétérans du Vietnam et
certaines victimes de désastres. De manière clinique, l’absence
d'une catégorie diagnostique clairement définie perturbe l’estimation objective et, par le fait même, le traitement.
De même, Lacoursière et al. (1981) concluent que pour les
alcooliques présentant des troubles nerveux post-traumatiques,
une « approche du traitement qui ignore le développement historique aura moins de chance de succès » (p. 968). D’ailleurs, les
chercheurs qui ont examiné le traitement des victimes d'inceste
indiquent aussi que le traitement doit tenir compte de l'histoire
incestueuse (Courtois, 1979; Courtois et Watts, 1982; Forward &
Buck, 1978). Si la comparaison est correcte (à partir des recherches
sur les vétérans du Vietnam, telle que décrite par Lacoursière et al.),
il n'est pas possible que le traitement qui ne tient pas compte de
l'histoire traumatisante soit efficace.
Pourtant, la littérature indique que le traitement de l'alcoolisme ne
tient généralement pas compte des besoins spéciaux des femmes
(Beckman & Kocel, 1982; Corrigan & Anderson, 1982; Henderson
& Anderson, 1982; Homillar, 1977). Il peut donc être raisonnable
de supposer que les besoins spécifiques des femmes victimes
d’inceste n'ont pas, eux non plus, suffisamment fait l’objet d’attention particulière dans les modèles traditionnels. C’est pourquoi
des recherches supplémentaires s’imposent.
Par ailleurs, cette littérature clinique cite des histoires de cas dans
lesquelles l'alcoolisme paraît être, à maintes reprises, une conséquence (directement ou indirectement) du traumatisme de l'inceste. La seule étude dans laquelle les diagnostics de victimes d'inceste
n’ont pas démontré de lien avec l’alcoolisme fut celle de Meiselman
(1978). Meiselman affirme que sur quatre-vingt-dix-neuf victimes
d'inceste qui sont entrées dans une clinique de santé mentale pour y
recevoir des traitements, aucune n'a été diagnostiquée alcoolique et
que dans un groupe contrôle de cent une femmes (qui n’ont aucune
histoire d'inceste), un diagnostic d’alcoolisme a été attribué à 2 %
d’entre elles. En se basant sur ces données, Meiselman ne postule pas
de rapport entre l’inceste et l’alcoolisme. Cependant, il est probable
que son échantillon ait exclu les femmes alcooliques qui avaient été
victimes d'inceste. Ces dernières ont pu utiliser le traitement d’un
programme pour alcooliques ou encore le mouvement des
Alcooliques anonymes plutôt qu'une clinique de santé mentale; par
conséquent, elles ont été exclues par Meiselman.
Voici maintenant des raisons de questionner la conclusion de
Meiselman à l’effet que : « l’occurrence d'inceste ne crée pas de condition psychiatrique chez les victimes, mais prédispose l'individu à
certains genres de problèmes... » (p. 204). Howener, comme affirmé
précédemment, va dans le sens de l'accord général (Courtois, 1979;
Forward & Buck, 1978) en disant qu’il est possible que les victimes
d'inceste, sans se soucier du type de dysfonctionnement, aient des
besoins de traitements spéciaux. Si l'alcoolisme n'est pas vu comme
une des manifestations possibles ou inadaptées faisant partie des
mécanismes pour les victimes de l'inceste, il est alors improbable
que l'histoire incestueuse soit considérée comme une variable pour
obtenir un diagnostic différentiel dans l’organisation d’un traitement approprié. De plus, en examinant la fréquence d'histoires
incestueuses dans un échantillon de femmes alcooliques, cette
enquête essaie d'émettre un intervalle dans la littérature courante.
En somme, comme les vétérans de la guerre du Vietnam, les
femmes victimes d’inceste sont les survivantes d’une catastrophe
psychologique. Elles utilisent des substances psychotropes comme
automédication afin d’atténuer leur blessure. Or, il est fondamental que le traitement qui leur est offert soit adapté aux multiples
particularités de leur état et de leur situation. C’est d’ailleurs sur
cela que portera la troisième et dernière partie de cet article :
« Inceste et toxicomanie : un mariage de raison, le traitement ».
Documents de références
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American Psychiatric Assosiation (1996). Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux. Quatrième édition. Washington, D.C. American Psychiatric Association.
ARMSTRONG, L. (1978). Kiss daddy goodnight. New York : Hawthorn Books.
BECKMAN L. J. (1975). « Women alcoholics : A review of social and psychological studies. » Journal of Studies on Alcohol.
BECKMAN, L. & KOCEL, K. (1982). « The treatment-delivery system and alcohol
abuse in women : Social policy implications ». In Journal of Social Issues, no 38, vol. 2.
BIONIN, V. (1982). « Sex differences in socialization and family dynamics of
female and male heroin users ». In Journal of Social Issues. Vol. 38, no 2.
SUITE
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COURTOIS, C. & WATTS, C. (1982).
« Counseling adult women who experienced
incest in childhood or adolescence ». In The
Personnel and Guidance Journal. Vol. 60, no 5.
COURTOIS, C. (1979). « Characteristics of a
volunteer sample of adult women who experienced incest in childhood or adolescence ».
Doctoral dissertation. University of Maryland.
DENSE-GERBER, J. (1981). « Addiction and
female sexuality. Focus on women ». In
Journal of Addictions and Health.
DOUCET, Pierre & REID, Wilfrid (1996). La
psychothérapie psychanalytique : Une diversité des
champs cliniques. Gaëtan Morin éditeur :
Chicoutimi.
FIGLEY, C.R. (1979). Combat as disaster :
Treating combat veterans as survivors. American
Psychiatric Association : Chicago.
FORWARD, S. & BUCK, C. (1978). Betrayal of
innocence : incest and its devastation. New York :
Penguin Books.
GOMBERG, E. S. (1977). Women with alcohol
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GOMBERG, E. S. L. (1982). « Historical and
political perspective : Women and drug use ».
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GOODWIN, D. (1976). Is alcoholism hereditary ?
Oxford Press : New York.
HENDERSON, D., & ANDERSON, S. (1981).
« Treatment of alcoholic women ». In Journal
of Addictions and Health. Vol. 3, no 1.
HOMILLAR, J. D. (1977). Women and alcohol :
A guide for state and local decision makers.
Alcohol and Drug Problems Association of
North America : Washington.
HORNIK, E. L. (1977). The drinking woman.
Associated Press : New York.
JONES, M. (1971). « Personality antecedents
and correlates of drinking patterns in women ».
In Journal of Consulting and Clinical Psychology.
JUSTICE, B. & JUSTICE, R. (1977). The broken
taboo : Sex in the family. Human Sciences Press :
New York.
LACOURSIÈRE, R. & GODFREY, K.E. &
RUBY, L. M. (1980). « Traumatic neurosis in
the etiology of alcoholism : Vietnam combat
and other trauma ». American Journal of
Psychiatry. No 137.
MEISELMAN, D. (1978). Incest : A psychological
study of causes and effects with treatment recommendations. Jossey-Bass : San Francisco.
Janvier 2001, vol. 17, no 2
Formations à venir :
Hiver 2001
Mise à jour sur les substances psychotropes, 16 février à Longueuil.
La motivation au changement dans l'intervention, 16mars à Longueuil.
L'intervention auprès des proches : les aider, 30 mars à Québec.
Éthique et relation d'aide, 20 avril à Longueuil.
Inscription : AITQ : (450) 646-3271, sans frais 1 888-686-3271
CORRIGAN, E. M. & ANDERSON, S. C.
(1982). « Black alcoholic women in treatment. Focus on Women ». In Journal of
Addictions and Health, no 3.
.
Activités de formation ponctuelles (une journée) sur des thèmes d’actualité
en toxicomanie, créées à partir des besoins exprimés par les intervenants et
donnant accès à une attestation universitaire UEC (unité d’éducation continue). Ouvertes aux praticiens concernés par le sujet. Campus Longueuil
et Québec.
BRADY, K. (1979). Father’s day. New York :
Seaview Books.
L’intervenant
LA FORMATION SUR MESURE
Partenariat avec l’AITQ
BOISVERT, D. (1999). Inceste et toxicomanie.
Centre Normand : Amos.
SANDMAIER, M. (1980). The invisible alcoholics : Women and alcohol abuse in America.
McGraw Hill : New York.
SKORINA, J. (1981). Personal communication
MI : Dearborn.
VAILLANT, G. & MILOFSKY, E. (1982). « The
etiology of alcoholism : A perspective viewpoint ». In American Psychologist, vol. 37.
7
5
raisons
Des (bonnes?)
-M
pour
LOUISE LOUBIER
SAFERA
ORIN
Les effets tératogènes sérieux de l’alcool sur le fœtus sont observés
et reconnus dans la communauté scientifique contemporaine
depuis plus d'un siècle. Pourtant, le Québec, malgré l’importance
de sa population et la qualité de ses ressources humaines et professionnelles, fait bande à part comme l’a démontrée l’enquête menée
pour le compte de Santé Canada, qui conclut que c’est chez nous
que les effets de la consommation d’alcool sur le fœtus sont les
moins bien connus.1
Comment expliquer ce phénomène? Difficile à réaliser… Toutefois
circulent au Québec ou y sont alimentées des positions ou des conceptions erronées qui ont eu ou ont un impact négatif sur le
développement et la diffusion des connaissances sur le SAF.
Janvier 2001, vol. 17, no 2
.
L’intervenant
1. Le SAF est un problème majoritairement autochtone.
On chuchote ici et là, et on ose même parfois dire à voix haute, que
le SAF est une question au Canada qui touche principalement les
autochtones, chez qui la prévalence pourrait être, ajoute-t-on du
même souffle, au moins 10 fois plus élevée que celle observée chez
les allochtones, étant selon leurs estimations 1/3000. Le problème
est donc marginal chez les « blancs », laisse-t-on ainsi habilement
sous-entendre... Alors, laissons donc à César ce qui appartient à
César, et consacrons-nous à autre chose, d’accord ?…
8
8
Il est vrai qu’il est difficile d’établir la prévalence exacte du SAF
pour plusieurs raisons : au plan international, la problématique est
inégalement connue dans les professions médicales et sociales, le
dépistage n’est pas encore systématique, dépend étroitement des
connaissances des professionnels et est court-circuité par les
mécanismes de défense comme le déni chez les mères dépendantes,
et les approches diagnostiques diffèrent. Pour ces raisons les
chercheurs estiment en général que l’ampleur de la problématique
est sans aucun doute sous-évaluée.
Par contre des recherches locales menées depuis plusieurs années
notamment en Europe et aux États-Unis ont permis à
l’Organisation mondiale de la santé de déclarer que 2 personnes sur
1000 naissent avec le SAF dans les pays industrialisés; ce taux se
rapproche donc de celui établi par Abel en 1991 pour l’ensemble de
la population des États-Unis, à savoir 1,9/1000. De façon plus
pointue, à Roubaix (France), la prévalence entre 1977 et 1988 a été
établie par le pédiatre Dehaene à 1/700 (1,43/1000); en Suède,
selon une étude menée par Olegard en 1978, le taux était de
1,66/1000, et à Cleveland, Sokol a déterminé en 1986 que la prévalence était de 3/1000.
Au Canada, en raison de l’absence d’étude nationale, il est difficile
d’établir la prévalence du SAF, mais un rapport du Système canadien de surveillance périnatale indique que le taux national est
estimé en 1998 à 1 à 2/1000.2 En ce qui concerne les autochtones
du Canada, les études sont peu nombreuses, et concentrées en
Colombie-Britannique et au Yukon. Par contre, aux États-Unis,
l’ensemble des recherches faites au sein des communautés
autochtones démontre une variation très marquée de la prévalence,
qui va de 1,6/1000 chez les Navajos (donc un taux légèrement
inférieur au taux national) à 10,7/1000 chez les Amérindiens des
Plaines du Sud-Ouest; chez ces derniers, les chercheurs ont constaté une tendance beaucoup plus marquée que dans les autres
se
taire...
nations à consommer de l’alcool abusivement et chez les mères, un
niveau inférieur d’adaptation sociale et un mode de vie beaucoup
plus à risques.3 Une étude nationale chez les autochtones du
Canada démontrerait fort probablement des écarts de cette nature,
selon l’attitude face à l’alcool, les conditions de vie dans les communautés, le niveau de bien-être et d’adaptation, l’accès aux services de santé et les ressources matérielles.
Le SAF est donc d’abord et avant tout une conséquence de la consommation abusive d’alcool, et en cela constitue un problème de
santé publique qui touche l’ensemble de la population, peu
importe son origine ethnique; sa prévalence est importante, et
aucune donnée ne permet de soutenir et de généraliser une affirmation à l’effet que celle-ci est 10 fois moins élevée chez les nonautochtones.
2. Les messages prônant l’abstinence pendant la grossesse sont
alarmistes et amènent une hausse des demandes d’avortement.
Entendue lors de journées d’études au Québec, cette affirmation
manque jusqu’à maintenant dramatiquement d’assises d’autant
plus qu’aucune recherche n’est citée pour étayer cette prétention.
Après vérification auprès de la Fédération du Québec pour le planning des naissances, aucune étude connue n’a établi le nombre de
demandes d’avortement justifiées par la crainte de donner naissance à des enfants handicapés par une consommation d’alcool
importante en début de grossesse, ni le nombre d’avortements réalisés pour ce motif. Il n’existe donc pas à notre connaissance de
données objectives pouvant valider cette prétention.
Par contre, il est vrai que la très grande majorité des femmes qui
découvrent leur grossesse désirent mettre au monde l’enfant « le
plus parfait » possible ; cet événement heureux est donc aussi porteur d’angoisse, et beaucoup de femmes s’inquiètent facilement du
comportement qu’elles ont pu avoir avant de savoir qu’elles étaient
enceintes : ai-je été en contact avec un enfant porteur de la rubéole,
ai-je consommé un médicament dangereux, ai-je bu de l’alcool? Ce
sont là les questions qu’entendent fréquemment les intervenantes
en prénatalité, et auxquelles elles doivent répondre…
Or, comme le dit madame Ann Streissguth, pionnière de la
recherche sur le SAF, le silence n’a jamais été une activité de prévention…
L’état de la recherche contemporaine sur les effets de l’alcoolisation
prénatale ne permet pas d’affirmer avec certitude que de faibles
doses d’alcool n’ont pas d’effet négatif sur le développement du
fœtus, au contraire… En 1989, Streissguth et ses collègues ont publié les résultats d’une étude démontrant qu’à partir d’une consommation modérée régulière d’alcool (2 verres par jour) une
diminution de 5 à 7 points du quotient intellectuel était observable
____________________
1. Louise Loubier-Morin, « L’exposition prénatale à l’alcool : mythes et réalités »,
L’Intervenant, juillet 2000
2. Santé Canada, Système canadien de surveillance périnatale, L’alcool et la grossesse,
novembre 1998
3. May, P. A., Hymbaugh, K. J., Aase, J. M. & Samet, J. M. (1983). « Epidemiology of
Fetal Alcohol Syndrome among American Indians of the Southwest » in Social
Biology, 30, 375-385.
SUITE
chez les enfants ainsi exposés.4
Goodlett et West, dans une recherche
menée en 1992, ont pu observer des
atteintes à la structure du système
nerveux central alors que le niveau
d’exposition à l’alcool était modéré.
Ils concluent :
Faculté de l’éducation permanente
La faculté d’évoluer
The only prudent conclusion is that
alcohol can affect the developping brain
even at low exposure levels. Abstinence
is the only way to avoid such effects.5
Il importe donc non pas de se taire ou
d’envoyer un message ambigu, mais
d’informer les femmes des réels
enjeux tout en s’assurant que les professionnels œuvrant en prénatalité, en
planning et en prévention de la toxicomanie aient les connaissances requises concernant le mode d’action de
l’alcool sur le fœtus pour leur permettre de répondre adéquatement aux
femmes enceintes qui s’interrogent
sur l’impact de leur consommation
d’alcool. Évidemment une approche
particulière est à développer auprès
des femmes enceintes présentant une
consommation excessive : nous avons
à tirer partie à cet égard des expériences françaises et américaines,
menées tant aux États-Unis que dans
l’ouest du Canada. …
4. Streissguth et al., (1989), « IQ at age 4 in relation to maternal use and smoking during
pregnancy », in Developmental Psychology,
25 (1)
5. Goodlett, C.R., West, J.R., « Fetal alcohol
effects : Rat model of alcohol exposure during
the brain growth spurt », (1992) cité dans
Zagon and Slotkin, Maternal substance abuse
and the developping nervous system, San Diego,
Academic Press.
TXM 2510 (1 crédit - 15 heures)
Les mardis et jeudi, du 1er mai au 15 mai, de 19 h à 22 h
Sexualité et toxicomanies
TXM 2540 (1 crédit - 15 heures)
Les samedi 26 et dimanche 27 mai, de 9 h à 17 h 30
Interventions motivationnelles
TXM 2570 (1 crédit - 15 heures)
Les mardis et jeudis, du 22 mai au 5 juin, de 19 h à 22 h
Indice de gravité d’une toxicomanie (IGT)
TXM 2592 (1 crédit - 15 heures)
Samedi 12 et dimanche 13 mai, de 9 h à 17 h 30
Ouverts aux étudiants libres
Printemps 2001
Renseignements
Janvier 2001, vol. 17, no 2
____________________
Santé mentale et toxicomanies
.
3. Le risque de stigmatisation des
femmes découlant de la diffusion
d’informations sur le SAF.
Lors d’un colloque sur le SAF tenu en
France en 1999, Dr Michel Craplet,
président d’Eurocare (une alliance
d’associations privées européennes
travaillant au niveau de la prévention
des risques reliés à la consommation
d’alcool), faisait état des réticences à
faire de la prévention du SAF, dont
Cours offerts dans le cadre
du Certificat en toxicomanies
L’intervenant
Sur le plan éthique, taire les risques de
l’exposition prénatale in utero alors
qu’ils sont connus est aussi une attitude hautement discutable, considérant l’importance de cette information pour la santé des enfants à naître
et pour leurs mères.
Tout pour réussir
vos interventions.
(514) 343-6090
www.umontreal.ca
9
5
SUITE
celles relevant de motifs politiques. Il citait alors la position de
Louise Nadeau, que celle-ci avait exposée quelques années plus tôt
dans un article sur le SAF et une monographie publiés au Québec.6
C’était par exemple l’attitude de Louise Nadeau – alcoologue québécoise
– qui, dans des propos qu’on pouvait qualifier de féministes, trouvait que
l’intérêt porté à la seule alcoolisation de la mère était une attitude sexiste
qui rendait la femme seule et unique responsable de ce problème. Elle
pensait en outre que c’était une « tendance à définir les femmes exclusivement par leur fonction maternelle ».7
Celle-ci écrivait en effet en 1984 :
L’expérience encore proche des mouvements de tempérance qui, dans
une littérature largement diffusée, attribuait à l’ébriété du père la dégénérescence des enfants, la facilité assez déconcertante avec laquelle on
confère encore à la drogue le pouvoir de causer un ensemble de problèmes sociaux et, enfin, un héritage patriarcal dont le sexisme ne se
laisse pas facilement décrypter, nous amènent à craindre l’utilisation
des données objectives concernant le S.A.F. dans un contexte stigmatisant pour les femmes en général, et celles qui sont alcooliques en particulier.8
Janvier 2001, vol. 17, no 2
.
L’intervenant
I
10
4
Qu’on le veuille ou non, que cela
semble injuste ou non, la nature
est ainsi faite depuis des milliers
l existe peu de
d’années : ce sont les femmes qui
femmes qui ont le portent les bébés et, il faut bien
l’admettre, rien n’indique que
désir de faire du tort à cette situation va connaître sous
peu un changement radical. Si
leurs enfants.
l’on peut partager le congé
parental avec le père, on ne peut
partager la grossesse… Il faut donc « faire avec »… Et un autre fait
est lui aussi biologiquement indiscutable : ce que Maman boit, le
fœtus le boit…
Le discours féministe a permis de faire évoluer la situation des
femmes, cela ne fait aucun doute. Par contre, ce refus d’informer
pour prévenir le SAF, ce silence, a et a eu au Québec des impacts
majeurs tant sur la situation des femmes elles-mêmes que sur
celle de leurs enfants (… dont 52 % sont de sexe féminin, rappelons-le).
Il existe peu de femmes qui ont le désir de faire du tort à leurs
enfants. Une femme qui boit pendant sa grossesse est soit mal renseignée, soit aux prises avec un problème de dépendance. Se taire
pour ne pas la stigmatiser ne mène à rien; non seulement le silence
n’empêchera pas le risque pour le fœtus, mais il est à l’origine d’une
double stigmatisation : celle des mères biologiques et celle des
enfants affectés par le SAF ou les EAF (effets de l’alcoolisation
fœtale). Ces derniers sont rapidement étiquetés, le plus souvent
incorrectement en raison de l’absence de connaissances requises
pour procéder au dépistage : ce sont les enfants qu’on qualifie de
« bizarres », de « paresseux », de « têtus », qui deviennent des
« décrocheurs scolaires » après avoir été des « TGA » (troubles
graves d’apprentissage) ou des « TGC » (troubles graves de comportement), et qui risqueront de devenir des « alcooliques », des
« abuseurs », des « itinérants » et des « béesses ». Leurs mères sont
perçues comme « indignes », « sans cœur », suscitant souvent la
désapprobation sociale, et plus particulièrement la colère des
familles d’accueil ou d’adoption qui mènent à chaque jour une
lutte inégale contre le SAF ou les EAF; celles qui entreprennent le
long chemin vers la sobriété pour pouvoir garder leur enfant handicapé devront aussi faire le douloureux parcours vers le pardon de
soi, afin de pouvoir ensuite aider leur enfant. Comment en effet
peut se sentir une femme qui, à chaque fois que son regard croise
celui de son petit, voit tout le tort qu’elle lui a causé?
Voici à ce sujet le témoignage de Mercedes Alejandro, mère
biologique d’un enfant affecté par l’exposition à l’alcool, et coordonnatrice de la section des familles hispaniques de l’Arc de
Houston (Texas) :
Years later when I attended a conference for families of children with disabilities, I sat in a session describing developmental delays in children
(where I first met Dr. Clayton). It seemed they were describing my own
child item by item. However, the description was of a child born with
FAS/FAE. I went over in my mind over and over again my pregnancy
and realized that I did drink while I was pregnant. But it had never
before occurred to me that I could have caused my child's developmental
delay. Once again I was faced with guilt, regret, anger, and denial over
how my child had gotten such a slow start in life. It was certainly not his
fault, and it was not a childhood he deserved. Finding out that in all probability I had caused it could have devastated me and paralyzed me emotionally. […]
Parents who raise children with Fetal Alcohol Syndrome or Fetal Alcohol
Effects, learn to understand and accept our children just as they are and
for what they can become. Forgiving yourself for having caused your
child's disability is the first and most important step towards healing
your heart and will free you for the task at hand : raising this wonderful
special child.9
Taire ou minimiser les informations sur le SAF, est-ce vraiment
respecter le meilleur intérêt des enfants, des femmes, et de la population en général?
____________________
6. Nadeau, Louise, « Signification politique du concept de syndrome d’alcoolisme
fœtal », in Psychotropes, vol. 1, no 3, printemps/été 1984, 105-106; Nadeau, Louise,
Le syndrome alcoolique fœtal, in L. Nadeau, L. Mercier et L.Bourgeois : Les femmes
et l’alcool en Amérique du Nord et au Québec, p. 143-153, Presses de l’Université du
Québec (1984).
7. Actes du colloque « Alcool et Grossesse », Le Syndrome d’Alcoolisme Fœtal : reconnais
sance et prévention, 29 avril 1999, Comité Départemental de Prévention de l’Alcoolisme des Ardennes, Charleville-Mezières (France)
8. Nadeau, Louise, « Signification politique du concept de syndrome d’alcoolisme
fœtal », in Psychotropes, vol. 1, no 3, printemps/été 1984, p. 106
9. Alejandro, Mercedes, Self-Forgiveness, http://www.come-over.to/FAS/selfforgiveness.htm
Benoît Sinotte
Relations publiques
P
AVILLON
P
IERRE
P
ÉLADEAU
Case postale 340, Sainte-Agathe-des-Monts, Québec J8C 3C6
Téléphone: (819) 326-3520 Télécopieur: (819) 326-3521
Info Livres
Nutrition et rétablissement
Trish Dekker, M. Ed., Dt. P.
Ce guide est destiné aux professionnels de la santé qui travaillent
dans un établissement de traitement de la toxicomanie et qui veulent aider leurs clients à se rétablir en adoptant un mode de vie sain
incluant la nutrition. Le guide se compose de deux modules
préliminaires de base ainsi que de onze modules facultatifs traitant
de sujets précis. Il devrait être utilisé dans le contexte d’un groupe
de discussion.
Disponible à l’AITQ au coût de 49,95 $ (44,95 $ pour les membres).
L’usage des drogues et de la toxicomanie
Pierre Brisson
Le volume III de L’usage des drogues et la toxicomanie nous fait pénétrer dans un univers qui intrigue ou inquiète mais qui toujours
fascine. Cette fascination tient à la diversité des situations où la
drogue, blanche ou noire (ou alors grise, comme aujourd’hui le
tabac), se trouve quotidiennement mise en scène avec pour protagonistes tout un chacun, du plus petit au plus puissant. C’est le verre
des heures joyeuses et des tables conviviales, le petit comprimé qui
« assure » la nuit ou la traversée du jour; c’est le four o’clock tea de
bonne compagnie et le midnight shoot, fin seul en son petit monde;
c’est la légèreté de la fumée d’un havane en de distingués cénacles
et les lourdes volutes de marijuana au coeur des banlieues-dortoirs;
ce sont, impassibles, des chercheurs de pointe en neurochimie et,
placides, d’entières populations ayant battu en retraite; ce sont les
trafiquants de certaines plantes - cannabis, coca, pavot - et les commerçants d’autres sortes - café, houblon, tabac; c’est la pire des
bassesses pour un instant d’extase arraché à l’enfer et c’est le
moment de grâce d’une communion fugace avec l’univers.
Disponible à l’AITQ au coût de 47 $ (44 $ pour les membres).
Un CD-ROM d’information
Comme son titre l’indique, ce CD-ROM traite principalement de la
consommation d’héroïne et des réalités jeunesse en lien avec celleci. Accompagnés tout au long de la présentation par Gilles
Lamoureux, formateur en intervention jeunesse, par le biais d’un
diaporama, les utilisateurs pourront mieux connaître cette réalité
et les enjeux de société qui en découlent. Des informations complémentaires sont disponibles dans les icônes « curiosité ». Afin de
faciliter l’utilisation de cet outil dans un cadre pédagogique, les
textes et dessins inclus dans le CD-ROM peuvent être imprimés. De
Laurie Ashner et Mitch Meyerson
Les auteurs de ce livre, tous deux psychothérapeutes, ont appris à
distinguer les bases réelles de l’insatisfaction qui minait la vie de
certains de leurs patients. Ils ont mis au point des méthodes qui
permettent d’en finir avec le besoin vital sous-jacent, non perçu et
donc non contenté, qui se manifeste sous la forme d’un sentiment
chronique d’insatisfaction et qui vous empoisonne la vie. Avec ce
livre, vous apprendrez ainsi à découvrir si vous êtes à la recherche
de plus de sécurité, de reconnaissance, de compétence ou de confiance. Vous serez alors en mesure, grâce aux pistes de travail et aux
exercices donnés, de vous libérer du cercle vicieux dans lequel vous
avez vécu jusque-là et d’atteindre le contentement et l’estime de soi
nécessaires pour que chaque vie prenne son sens.
Disponible à l’AITQ au coût de 27,95 $ (25,15 $ pour les membres).
Quand le plaisir fait souffrir : la gestion
expérientielle
Deuxième édition, revue et mise à jour
André Therrien
Ce livre s’adresse particulièrement à tous les intervenants sur le terrain en prévention et en réadaptation (psychologue, travailleurs
sociaux, éducateurs, professeurs, etc.) qui sont confrontés quotidiennement, d’une façon ou d’une autre, aux questions sur le bonheur de l’individu dans la société occidentale contemporaine. Il se
base sur des observations concrètes, pour ensuite proposer des
notions applicables dans tous les domaines d’intervention (sexualité, éducation familiale ou scolaire, thérapies, etc.). Depuis 1986,
l’approche développée dans ce livre a trouvé des applications
auprès de centaines d’intervenants et de parents ainsi que de centaines de milliers de jeunes au Québec et ailleurs (France, Belgique,
Allemagne, Portugal).
Disponible à l’AITQ au coût de 25 $.
Drogue & techno : les trafiquants de rave
T. Colombié, N. Lalam et M. Schiray
Organisés d’abord dans les discothèques américaines au milieu des
années 1980, les raves sont devenus en quelques années un
phénomène de société. Les DJ se relaient pour maintenir le raver
dans sa quête absolue de transe, obtenue souvent de façon artificielle par la consommation d’acide ou d’ecstasy. À partir d’informations recueillies auprès des acteurs institutionnels et d’enquêtes
sur le terrain, les auteurs présentent les adeptes de ces soirées,
dévoilent la diversité de leurs comportements et leurs stratégies de
fuite face à la répression policière et judiciaire. En analysant les filières d’approvisionnement, ils révèlent la pénétration progressive
des drogues de synthèse dans les autres marchés de drogues d’origine naturelle.
Disponible à l’AITQ au coût de 34,95 $ (31,95 $ pour les membres).
Janvier 2001, vol. 17, no 2
Dur dure l’héro
L’insatisfaction chronique : qu’est-ce qui
m’empêche de me sentir bien?
.
Yolande Vigeant et Marcel Mercier
Un homme, ça ne pleure pas est l’histoire passionnante, tragique, mais
surtout inspirante, d’un homme aux prises avec la démesure.
Marcel Mercier buvait trop, mangeait trop, travaillait trop fort, s’amusait trop, aimait trop! Sans s’en rendre compte, il s’enfermait
dans la prison de diverses dépendances. Il aura fallu que cette
homme touche le fond pour effectuer une lente mais merveilleuse
remontée vers la lumière. Nous le suivons pas à pas dans sa
déchéance et, avec lui, poussons un soupir de soulagement quand...
enfin... il comprend que le problème vient de lui. Ce livre s’adresse
à toute personne désirant améliorer son sort, effectuer un virage ou
se bâtir une vie plus heureuse.
Disponible chez TVA Éditions au (514) 848-7000 au coût de 21,95 $.
plus, des liens Internet sont proposés pour permettre une
recherche supplémentaire sur les différents sujets abordés dans le
CD-ROM.
Disponible à l’AITQ au coût de 30 $ (28 $ pour les membres).
L’intervenant
Un homme, ça ne pleure pas
Bon de commande, voir page 15
11
5
Résumé
d’un
FRANCINE MOREAU
HÉLÈNE TREMBLAY
LOUISE BINETTE
colloque :
L’empowerment en toxicomanie :
autonomie et pouvoir d’agir
Centre Dollard-Cormier
Mmes Francine Moreau et Hélène Tremblay du Service à la communauté, de même que Mme Louise Binette du Programme itinérance SDF
ont participé au colloque organisé par l’Association des intervenants en
toxicomanie du Québec inc. (AITQ), les 30, 31 octobre et 1er novembre
dernier, et vous en présentent aujourd’hui le résumé.
Tenu à Sainte-Foy, ce colloque a rassemblé plus de deux cents
(200) personnes provenant de différents milieux. Nous avons
participé à des conférences et ateliers, tous fort intéressants.
Nous partageons ici quelques données et réflexions recueillies
lors de ce colloque.
Janvier 2001, vol. 17, no 2
.
L’intervenant
La conférence donnée par M. Yann Le Bossé s’intitulait
« L’intervention centrée sur le pouvoir d’agir (empowerment) :
changer le monde au quotidien ». Selon celui-ci, les intervenants en toxicomanie ont une fonction d’agent de changement. C’est une pratique qui propose beaucoup de défis, par
exemple élargir le champ d’intervention et le monde du possible.
12
4
Historiquement, ce sont les marchands de la colonie anglaise
(États-Unis) qui utilisaient ce terme empowerment pour
revendiquer des droits de commerce. Le mouvement des suffragettes a également utilisé ce mot pour revendiquer le droit de
vote des femmes. Puis, l’empowerment a aussi servi la cause du
peuple noir américain, par les actions menées par le leader
Martin Luther King.
Si on décortique le mot empowerment on y trouve :
em
➠ action, processus;
power ➠ pouvoir;
ment ➠ résultat.
Finalement, toujours selon le conférencier, l’empowerment
c’est avoir du contrôle sur les choses importantes pour soi, ses
proches, sa communauté. La personne est experte de sa vie, de
sa façon de comprendre, de ses solutions.
1. L’empowerment repose sur le cadre philosophique suivant :
il n’y aurait pas autant de problèmes sociaux si la richesse
était mieux répartie, ce qui amène des situations incapacitantes. Selon cette approche, il y a toujours quelque chose à
faire. Nous avons le droit d’être différent et le droit d’être
pareil. L’importance de penser globalement et d’agir localement est primordiale.
2. Il faut reconnaître l’expérience personnelle de l’autre. Le premier pouvoir d’agir est de se nommer. Selon Margot
Breton, il faut nommer son monde1. Il faut que la personne
se définisse et définisse son problème. À partir de ce
moment, l’intervenant(e) peut commencer à parler du problème, amener sa définition et négocier avec la personne une
définition commune du problème. D’après M. Le Bossé, si
la personne ne participe pas à la définition du problème, elle ne peut participer à la solution. Si la personne
ne participe ni à la définition, ni à la solution, peut-on
penser qu’il y a gestion du problème? Par conséquent, est-ce
que l’on peut prendre soin des exclus sans les inclure dans le
processus?
Par conséquent, il y a quatre axes ou points de repère.
1. L’implication de la personne dans la définition du problème
et de la solution :
• Prendre les gens où ils sont?
• À qui cela pose-t-il un problème?
• En quoi cela est-il un problème?
2. L’adoption d’une unité d’analyse globale :
• Sortir de la responsabilité individuelle;
• Faire alliance, ne pas accepter que la définition du problème soit ciblée uniquement sur la personne.
3. La mise en compte des contextes d’application.
4. L’introduction d’une démarche d’action conscientisante :
• Amener la personne à ne pas prendre toute la responsabilité individuelle;
• Arrêter de mettre tout le poids sur la personne et
développer une conscience collective, une conscience
sociale et une conscience politique.
En conclusion, Yann Le Bossé affirme que les intervenants en
toxicomanie n’ont rien inventé. Il faut avant tout se définir
comme agent de changement. Toutefois, l’empowerment, tout
comme d’autres approches, a des contraintes, des limites. C’est
une pratique qui demande d’avoir du temps, de travailler à partir de ce qui est possible, si l’on songe à des milieux d’intervention où le contexte d’autorité est présent (centres de détention).
Finalement, M. Le Bossé réitère l’importance que tout intervenant doit être conscient qu’il ne sait pas tout, qu’il faut être
une personne intéressée à travailler en équipe et être capable de
créer des alliances. Une pratique d’empowerment peut être une
réponse crédible au sentiment d’impuissance vécu par certains
intervenants.
La conférence de M. Fletcher Peacock, B.Sc.M.S.S., en est une
sur la communication orientée vers les solutions. Au lieu de
chercher les causes de nos difficultés, cette méthode nous invite
à découvrir les solutions. La communication orientée vers les
solutions c’est :
____________________
1. BRETON, Margot. Insertion : résultat de l’empowerment, Faculté de service social,
Université de Toronto, novembre 1998, p. 4.
SUITE
•
•
•
•
•
•
•
une philosophie de coopération basée sur une perception
positive de la vie;
mettre les énergies sur la recherche de solutions (et non sur
l’explication des problèmes);
mettre l’accent sur ce qui fonctionne et ne pas répéter ce qui
ne fonctionne pas (arrosez les fleurs, pas les mauvaises
herbes!);
insister sur les réussites et les bons coups (vous savez déjà
beaucoup plus que ce que vous pensez savoir);
accompagner et orienter son interlocuteur (comment ralentir pour accélérer et comment faire plus avec moins);
une approche d’acceptation et de non-résistance (la résistance entraîne la persistance);
une approche immédiatement applicable et accessible à tous
qui peut faire toute la différence dans les relations interpersonnelles, que ce soit au bureau, à la maison et dans la vie de
tous les jours... et plus encore...
M. Peacock a séduit les gens, il nous a fait rire... rire de soi. À
plusieurs reprises, il nous a fait répéter :
« Je n’ai pas la vérité... »
« Le meilleur client, c’est moi-même... »
« Il n’y a pas d’échec, il n’y a que des apprentissages... »
« Il n’y a pas de problème, il n’y a que des opportunités... »
Ce fut une conférence rafraîchissante. M. Peacock a écrit un
livre que vous pouvez consulter au CQDT : Arrosez les fleurs, pas
les mauvaises herbes; la communication orientée vers les solutions, Éditions de l’Homme, 1999.
Je vous laisse sur cette pensée de Milton Erickson : « Où vous êtes
en ce moment c’est absolument parfait pour votre croissance (apprentissage) ».
Un atelier faisait référence à l’empowerment communautaire et
individuel. Selon M. William Ninacs, la communauté peut
devenir l’endroit où l’individu s’articule. Il est plus en état d’agir
sur son destin dans un cadre communautaire. Le mot compétence est le mot français le plus près du mot empowerment. Il
croit que l’organisation est le véhicule pour l’individu de devenir
« empowered ». Selon lui, il faut souvent un contexte pour
favoriser l’empowerment. Il faut accepter ce que l’individu peut
faire pour qu’il puisse s’épanouir. Il donnait l’exemple d’un
jeune homme de 17 ans qui, suite à un accident d’auto, est
devenu paraplégique. Après plusieurs mois en institut de
réadaptation, il a participé à un groupe qui voulait défendre les
droits des handicapés. Ils lui ont donné le rôle de secrétaire. Il
avait à faire le procès-verbal de leur première réunion. Ça lui a
pris deux jours à écrire six lignes. Lors de la réunion suivante, il
a lu son procès-verbal à ses collègues. Il avait retenu l’essentiel de
la réunion, même s’il manquait certains éléments. À 21 ans, ce
jeune homme est devenu président de son association pour la
défense des droits des handicapés dans sa région. C’est ce qui
s’appelle lui avoir permis d’agir sur son environnement avec les
moyens qu’il avait. Si la société ne favorise pas l’empowerment, à
cause du système ou des valeurs véhiculées, c’est une question de
choix. Mais c’est possible. Dans une perspective du domaine
social, exercer un pouvoir c’est : choisir ➠ décider ➠ agir ➠ avoir
la capacité de prendre des risques.
HÉPATITE
HÉPATITECCsans
sansfrontières
frontières
• D E S C R I P T I O N DDUU VVHHCC
Historique
Historique
Caractéristiques
Caractéristiques
Effets
Effetsetetimpacts
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Diagnostic
Diagnostic
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traitementmédical
médical
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I
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IDÉMIOLOGIE
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québécois
Situation
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internationale
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Dans la population en général
En
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Ritueld’injection
d’injection
- - Contexte
Contexted’injection
d’injection
Où
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quand??
12
28février
avril LAVAL
JOLIETTE
19
1erfévrier
mai LONGUEUIL
CHICOUTIMI
26
1erfévrier
mai QUÉBEC
QUÉBEC
511
mars
mai MONTRÉAL
DRUMMONDVILLE
12mars
mai TROIS-RIVIÈRES
BAIE-COMEAU
12
16 mai
MONTRÉAL (avec traduction en anglais)
19
mai
MONT-JOLI
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2 juin
HULL
2 juin
AMOS
5 juin
SHERBROOKE
Janvier 2001, vol. 17, no 2
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SantéCanada
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pour l’hépatite
l’hépatite C.
C. Ces
Cettejournées
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s’adresse aux intervenants qui ne sont pas des professionnels
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infectées par l’hépatite C
L’intervenant
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Association des intervenants en
toxicomanie
Pour recevoir un dépliant : (450)
646-3271du Québec inc.
13
5
SUITE
Qu’en est-il de l’empowerment dans le milieu de la toxicomanie? Le Centre Dollard-Cormier, issu de la fusion des centres
Alternatives, Domrémy-Montréal et Préfontaine, possède une
vaste expérience en la matière.
Depuis 1986, des intervenant(e)s ont participé à la mise sur
pied de plusieurs projets d’empowerment en collaboration avec
des personnes toxicomanes et des personnes issues de communautés aux prises avec des problèmes reliés à la toxicomanie. La
mise sur pied de projets de logements sociaux comme le Réseau
habitation femmes et Villa Exprès pour toi ont permis la mise
sur pied de près de 100 unités de logements pour personnes
itinérantes toxicomanes. De 1990 à 1997, des intervenant(e)s
ont participé à la fondation et à la consolidation du groupe
communautaire L’Itinéraire et du Journal L’Itinéraire en collaboration avec des personnes itinérantes toxicomanes. De 1996
à 1998, des intervenant(e)s ont collaboré à la mise sur pied du
projet L’X inc., un groupe voué à la culture punk au centre-ville
de Montréal. Ce projet de salle communautaire est composé de
divers ateliers et d’une salle de spectacle avec permis d’alcool. Ce
projet est aujourd’hui entièrement géré par des jeunes appartenant à la culture punk.
Janvier 2001, vol. 17, no 2
.
L’intervenant
Depuis 1996, des intervenant(e)s participent à la mise sur pied
et à la consolidation du projet le Quartier des jeunes situé aux
Habitations Jeanne-Mance où vivent environ 1700 personnes
au centre-ville de Montréal.
14
4
Ce projet s’adresse aux jeunes de 13 à 25 ans qui vivent aux
Habitations Jeanne-Mance et dans le quartier environnant. Ces
jeunes issus de plus de soixante communautés culturelles se
construisent à travers ce projet un milieu d’appartenance et se
donne un pouvoir sur leur environnement en y exerçant diverses activités reliées à la musique, aux sports et aux loisirs.
Toutes les personnes de ces différents milieux ont participé encore
activement à la vie associative de leur organisme, par le biais des
assemblées générales, des conseils d’administration et de divers
comités et surtout en y jouant des rôles de premier plan du tout
début des projets à aujourd’hui. Le rôle des intervenant(e)s du
Centre Dollard-Cormier dans ces projets en a été un de support et
d’encadrement et l’objectif poursuivi a toujours été la prise en
charge des projets par les membres des diverses communautés.
Une autre conférence intéressante a été celle de Mme Annie
Marquier, auteure des livres Le pouvoir de choisir et La liberté d’être.
C’est une scientifique de formation qui a inclus des notions
holistiques, spirituelles et créatives à sa compréhension de l’être
humain. Elle a un institut de développement de la personne
dans la région de Montréal. Son approche, que je vous expose
bien sommairement, comme sa présentation, est basée sur le
fait que nous formons un tout : corps physique - émotions pensées. On ne peut pas avoir de bonheur sans maîtriser nos
émotions, notre corps, notre esprit. Toute notre vie, on cherche
le bonheur, la paix intérieure. Mais ce n’est pas à l’école qu’on
développe la conscience de notre potentiel intérieur. Elle fait
plus référence à l’aspect de l’être qu’à l’aspect de faire.
COMMUNIQUÉS
Les drogues de substitution
Le recours aux drogues de substitution dans le traitement des toxicomanes suscite beaucoup d’interrogations et fait l’objet d’opinions diverses. Les uns les considèrent indispensables pour traiter
certains types de toxicomanes et y recourent systématiquement, les
autres résistent à leur utilisation ou considèrent qu’il s’agit d’une
solution de dernier recours, « quand tout le reste a échoué ». Le
Comité permanent de lutte à la toxicomanie a demandé au Dr
Daniel Cousineau, qui est attaché depuis plusieurs années au
Pavillon André Boudreau (centre de réadaptation public en toxicomanie), à Saint-Jérôme, de clarifier la question ou, tout au moins,
de faire le point sur les connaissances actuellement disponibles et
sur les attitudes des intervenants face à cette option. Les documents « Les drogues de substitution » et « Drogues de substitution :
pour y voir plus clair » (les Cahiers du CPLT) contiennent ces
informations et dégagent aussi quelques pistes de solutions. Ils
sauront susciter votre intérêt et vous seront utiles. Vous pouvez
obtenir une copie de ces documents en téléphonant au CPLT au
(514) 389-6336.
À inscrire à votre agenda
En février 2001, l’émission Découverte présentera un reportage sur
le syndrome d’alcoolisme foetal. L’équipe de Radio-Canada s’est
rendue, entre autres, à Seattle et Vancouver pour rencontrer
Madame Ann Streissguth et d’autres personnes impliquées dans la
problématique du SAF.
Semaine L’amitié n’a pas d’âge du 7 au 14 mai 2001 - « Des
générations en quête de sagesse et d’équilibre de vie »
Dans le but de faire revivre les liens entre les jeunes et les moins
jeunes, l’Association l’amitié n’a pas d’âge vous invite à participer à
la Semaine l’amitié n’a pas d’âge qui se tiendra du 7 au 14 mai
2001. Cette année, l’Association l’amitié n’a pas d’âge lance une
invitation spéciale aux organismes désireux de développer des
projets intergénérationnels qui mettent de l’avant nos aînés pour
nous guider dans la recherche de l’équilibre entre le passé, le
présent et l’avenir. De plus, la nouvelle fondation, La Fondation
Sirois pour jeunes et aînés apportera son soutien financier à des
organismes de jeunes et d’aînés qui poursuivent des activités déjà
en cours. En participant à la Semaine l’amitié n’a pas d’âge, vous courrez la chance de vous mériter un des prix Méritas, en plus de faire
partie d’un véritable réseau voué au soutien et à la promotion de
l’intergénération. Le formulaire de participation est disponible
auprès de Suzanne Larocque en téléphonant au (514) 382-0310,
poste 209. Vous pouvez également consulter le site Internet au
http://www.vitrine-sur-montreal.qc.ca/carrefour/amitieage/.
Moi, je passe
Ce programme, conçu pour être diffusé de la 3e année du primaire
à la 5e année du secondaire, offre des activités spécifiques au
niveau de développement des élèves. Tout au long du programme,
des messages clés font ressortir les notions apprises. Celles-ci sont
ensuite renforcées et revues en fonction des objectifs d’apprentissage retenus pour chaque année scolaire. Pour obtenir une copie
gratuite du programme, communiquez avec Chantal Denis au
(450) 646-3271 ou par télécopieur au (450) 646-3275.
13
SUITE
La réalité est traitée à travers notre système de perceptions (nos
sens). C’est le filtre émotionnel et mental que l’on a développé
avec les années, avec les expériences. Ce filtre nous amène à l’expérience de la réalité. Cette expérience est teintée de nos pensées,
nos croyances et nos émotions. On souhaite tous que l’expérience
soit positive et satisfaisante. On a tous un potentiel qui est là, en
permanence, et qui veut s’exprimer. Cette conscience, cette
lumière intérieure, cette essence est malheureusement souvent
freinée, limitée par les mécanismes de défense que l’on a construits avec le temps.
Elle nous explique cinq systèmes de défense (selon W. Reich,
psychiatre).
1. La structure schizoïde (reliée plus à la naissance)
Cela induit un état de peur, de stress, d’anxiété; l’individu ne
veut pas être de ce monde.
2. La structure orale (période de 0 à 2 ans)
L’expérience de manque des besoins fondamentaux, expérience d’abandon : on fait du remplissage, on consomme.
3. La structure masochiste (période de 2 à 4 ans)
C’est l’impuissance, la victimisation : le monde est cruel,
injuste envers moi. C’est le blâme, la violence, la colère, la
déprime.
4. La structure psychopathe
Pour être aimé, il faut performer : projeter une image de soi.
5. La structure rigide
Ça arrive quand on a une ouverture émotionnelle et qu’on
est bloqué dans notre expression : ça fait trop mal, je ne
sentirai plus rien : on veut contrôler notre environnement
pour ne rien sentir.
Les structures sont utiles, mais si on réussit à comprendre
pourquoi on réagit de telle façon, pourquoi l’on reproduit tel
comportement, on peut arriver à un niveau de conscience de soi
plus constructif. Devenir conscient de soi, de ses propres structures, être témoin, se regarder soi-même avec distance. En fait,
c’est d’amener vers le conscient ce qui est enfoui dans notre
inconscient. On peut utiliser la méditation, la visualisation.
Mme Marquier parle aussi d’ancrages physiques. Quand on
réussit à défaire ses mémoires limitantes, on peut laisser nos
qualités ressortir. Il faut avoir une grande ouverture d’esprit,
une souplesse et une capacité d’abandon pour pouvoir mettre
en pratique ce genre d’approche. Ajoutez à cela une bonne dose
de créativité et vous êtes sur la bonne voie.
C’est une approche intéressante mais, comme l’ont mentionné
chacun des conférenciers et conférencières, il est de notre
ressort de voir ce qui convient le mieux à l’individu qui est en
face de soi (ou qui est en soi!). Le pouvoir de choisir est en chacun d’entre nous. Il ne dépend que de nous de l’actualiser.
ndlr
Les auteures remercient Chantal Dumas et François
Thivierge pour leur collaboration.
(Source : Tribune C.D.-C. Info)
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L’usage des drogues et la
toxicomanie, volume III
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Dur, dure, l’héro
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L’insatisfaction chronique :
qu’est-ce qui m’empêche de
me sentir bien?
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25,15 $ 27,95 $
Quand le plaisir fait souffrir :
la gestion expérientielle
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25,00 $ 25,00 $
Drogue & techno :
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31,95 $ 34,95 $
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Actes du colloque
« L’empowerment en toxicomanie, autonomie et pouvoir
d’agir » (disponible en février) ______
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5
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Janvier 2001, vol. 17, no 2
15
Association des intervenants en
toxicomanie du Québec inc.
Programme
de
formation continue
À LONGUEUIL
À QUÉBEC
L’évaluation de programmes
Quand le plaisir fait souffrir :
introduction à la gestion expérentielle
Date : 26 janvier 2001
Formatrice : Marie-Yolande Bujold, évaluatrice
Mise à jour sur les substances psychotropes
Date : 16 février 2001
Formateur : Dr Jean-Marc Pépin, md.
Éthique et relation d’aide en toxicomanie
Date : 20 avril 2001
Formateur : Jean-François Malherbe, directeur
de la chaire d’éthique appliquée, U de S.
Toxicomanie et santé mentale :
intervenir auprès des troubles de
personnalité borderline
Date : 4 mai 2001
Formateur : Maryse Paré, psychologue
Drogues de rue et toxicomanie
Date : 31 mai 2000
Formateur : Gilles Marquis,
intervenant en toxicomanie et
directeur général de Point de Repères
Date : 9 février 2001
Formateur : André Therrien, psychosociologue
L’intervention auprès des proches
Date : 30 mars 2001
Formatrice : Line Guay, c.o.
Drogues de rue et toxicomanie
Date : 27 avril 2001
Formateur : Gilles Marquis,
intervenant en toxicomanie et
directeur général de Point de Repères
Chercher l’équilibre entre la passion
folle et la tendresse infinie : un défi
pour la personne dépendante affective
Date : 25 mai 2001
Formatrice : Danielle Champagne, sexologue
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