Ostende - Boek.be
Transcription
Ostende - Boek.be
20Ostende séjours et promenades à 20Ostende Sophie Allegaert séjours et promenades à www.lannoo.com Inscrivez-vous à nos newsletters et recevez régulièrement des informations sur nos parutions et activités. Ce livre a été conçue avec la coopération de Stad Oostende. Texte: Sophie Allegaert Traduction du néerlandais: Dirk Valcke & Marguerite Storm Couverture et mise en pages: Keppie & Keppie Photos: Pieter Cliqteur Cartes: Marie Vandevoorde © Uitgeverij Lannoo nv, Tielt, 2012 Dépôt légal: mai 2012 D/2012/45/370 – NUR 504 ISBN: 978 94 014 0321 4 Toutes réproductions ou adaptations d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit, sont interdites pour tous pays. contenu B i enve n u e I n for m ati o n s p r atiq u e s 6 8 20 sé jo u rs e t p rome n a d e s à o ste n de 1 . e ns o r Sur les traces de James Ensor 14 2.U n pas s é roya l Le roi pèse le pour et le contre 30 3 .U n patri m o i n e d e b o n g o ût La beauté d’antan préservée pour le futur 46 4 .Le cœur m aritime d’Ostende Le cœur maritime d’Ostende 62 5.Sou l l’O ste n da is e Le soul Ostendais 78 6.b e ac h li f e Life is a beach 94 7. 110 We lln e s s Des plaisirs nautiques de haut vol 8.Sh o p ti ll yo u dro p L’art de faire du shopping 126 9.Enfants admis Ostende à la mesure des jeunes forces vives 142 1 0.De s p e r le s c ac h é e s Reste à découvrir 158 Co lo pho n 176 bienvenue 6 « Dire qu’Ostende est une ville très animée n’est pas une exagération, loin de là. Il y a 232 ans apparaissaient ici, sur cette immense plage, les premières cabines de bain ; depuis lors, la ville ne s’est plus jamais endormie. Ostende a évolué en un temps record d’un bourg de pêcheurs à une cité balnéaire mondaine au rayonnement international. Tout cela grâce à Léopold II qui fut l’instigateur d’un grand nombre de projets d’urbanisation que nous pouvons encore admirer pleinement aujourd’hui. Depuis l’église Saints-Pierre-et-Paul jusqu’aux Galeries royales, en passant par le parc Maria-Hendrika. Des lieux qui définissent toujours, bien des années plus tard, la ville d’Ostende et qui impressionnent aisément des milliers de visiteurs chaque année. Mais Ostende est bien plus que le simple prestige d’une grande ville. La ville reste intimement liée à la mer. Le patrimoine maritime rappelle à chaque Ostendais ses racines. Il y a les célèbres bateaux-musées, le musée d’histoire locale De Plate, le Walraversijde qui vous emmène dans un village de pêcheurs du Moyen-Âge et Oostende voor Anker, l’événement historique maritime par excellence ! Au fait, cet événement en est à sa 13ème édition et attire chaque année près de 250 000 visiteurs ! Mais heureusement, la ville ne se repose pas sur ses lauriers. Par exemple, sur la rive est (Oosteroever) va bientôt s’ériger un port-musée et la batterie côtière marine de la Deuxième Guerre mondiale est reconstruite pour les visiteurs. Et si vous êtes dans le voisinage, ne manquez pas de faire un petit tour au Fort Napoléon. Mon coin préféré pour me détendre au grand air et à ne pas manquer si vous voulez vous plonger dans la nature. Un endroit idéal pour se reposer avant de repartir vous étourdir dans la ville tourbillonnante. Car Ostende, c’est aussi une vie nocturne particulièrement animée. Enrico Caruso, Maurice Chevalier, Josephine Baker, Edith Piaf, et d’autres ont tous trouvé le chemin vers Ostende. Marvin Gaye, la légende mondiale de soul music, y avait même une maison. Mieux encore, son énorme tube Sexual Healing fut composé à Ostende. Bon à savoir lorsque vous vous laissez bercer par le même Marvin Gaye. Toerisme Oostende a d’ailleurs créé un itinéraire, que vous pouvez facilement télécharger sur votre iPhone, iPod ou appareil Android, qui vous emmène tout au long de ses coins favoris en vous racontant l’histoire de sa vie dans un mix d’images d’archives, de photos, d’articles de journaux et d’interviews. Un must pour tout fan de musique ! Ce petit guide de voyage contient beaucoup d’autres informations très intéressantes. Pas d’adresses standard mais une sélection soigneuse d’endroits bien choisis où vous ne rencontrerez pratiquement que des Ostendais. Vous y trouverez tout ce qu’il faut savoir sur les plages (p. 94), puis c’est James Ensor qui vous prendra par la main (p. 14) en passant par la découverte du patrimoine culinaire (p. 46), des conseils de shopping (p. 126) et quelques fantastiques centres de bienêtre (p. 110) pour terminer sur les perles rares (p. 158). Et si vous avez la chance d’avoir une progéniture, allez voir en page 142. Vous l’avez remarqué, Ostende est bien plus que son passé royal (p. 30), ses racines maritimes (p. 62) ou même son Soul l’Ostendaise (p. 78). Ostende est un melting pot unique d’influences innombrables. Un mélange d’atmosphères princières et populaires, de prestige urbain et de bateaux de pêche, une mer à perte de vue et un sable chaud. Une ville que vous allez adorer et ne pourrez jamais oublier. Bienvenue à Ostende ! » Hilde Veulemans Échevine du Tourisme 7 1. Ensor «Ensor naquit et grandit dans la Vlaanderenstraat. C’est ici qu’il acquit sa réputation mondiale.» Ses œuvres ébahirent le monde entier et pourtant, James Ensor resta fidèle à sa ville d’Ostende. C’est ici qu’il vécut et travailla toute sa vie et de nombreux endroits dans la ville rappellent toujours le grand maître. Flâner là où il se promenait, admirer la mer, tout comme il le faisait jadis avant nous. Tout cela reste présent. 14 sur les traces de james ensor Nos conseils logement : Il ne fait aucun doute que l’Hôtel Du Parc est un hôtel de standing. Un récit familial est étroitement lié à son histoire et lui confère un caractère unique. Ici, vous goûtez à l’histoire. Un peu plus loin, dans le Vrijhaven b&b, les trois chambres d’hôtes charmantes sont gérées avec tout autant d’amour. Grand et majestueux d’une part, petit et élégant d’autre part, mais tous deux ont le cœur a la bonne place. Nos conseils restaurant : Sur le Wapenplein, dans le Falstaff, vous pourrez déguster une excellente sole ostendaise ou bien encore, opter pour d’excellents crustacés frais, des gambas au homard. Le Bistro Beau Site propose une large panoplie de toasts et de snacks avec, en prime, une vue phénoménale sur la mer. Nos conseils «plaisir» : Celui qui veut scruter les profondeurs de l’âme d’Ensor, ou du moins s’y essayer, doit absolument déambuler dans cette inoubliable maison d’Ensor. Mettez ensuite le cap sur le Mu.Zee afin d’affiner votre bagage artistique que vous trouverez étalé sous vos yeux. Mais peut-être préférez-vous vous laisser entraîner par le maître en personne? 15 Loger dans un monument hôtel du parc L’hôtel Du Parc est le monument-hôtel d’Ostende, un endroit qui porte avec élégance les traces d’une histoire mouvementée. Le récit débute en 1906 lorsque l’hôtel d’origine, l’Hôtel de Suède néoclassique, comptant cinq étages, fut rebaptisé en Hôtel du Parc. Au début des années ’30, les propriétaires – Victor et Maria Libert-Lefebvre – décident de transformer et de rénover l’établissement. La façade se revêt d’une parure austère de style Art Déco, très en vogue à l’époque, et tout l’intérieur s’en inspire. Des vitrages et reliefs des plafonds jusqu’à l’éclairage et aux meubles, sans oublier les carreaux et les miroirs, tout renvoie à cet Art Déco très populaire. 16 La Seconde Guerre mondiale refroidit toutefois l’ambiance et cet hôtel élégant, avec deux autres hôtels ostendais, est réquisitionné par l’occupant allemand pour être aménagé en Kommandantur. Le bâtiment Hôtel Du Parc place Marie-José 3, Ostende 3 +32 (0)59/70.16.80 ! www.hotelduparc.be . de € 82 à € 97 pour une chambre à deux lits majestueux souffre en silence. Toutefois, tout n’est pas une succession de malheurs. Lors d’une des nombreuses alertes aériennes, la famille Libert se réfugie dans les caves de l’hôtel où la fille Fernande rencontre bientôt son futur époux, le docteur Pierre Vincke. Lorsque les turbulences de la guerre se sont calmées, le couple se marie. En effet, l’amour est plus fort que tout. Après la guerre, le tourisme tourne à nouveau à plein régime, mais c’est alors que le sort s’acharna à nouveau sur la famille. Victor Libert décède et, terrassée par le chagrin, la famille décide de céder l’hôtel. En 1983, après trente longues années, Pierre et Fernande Vincke-Libert réparent cette faute. Ils parviennent à acheter l’hôtel et trois des sept enfants se chargent de la gestion quotidienne. Ils se mettent aussitôt à rénover sans toutefois porter atteinte au caractère spécifique de leur cocon familial. Avec succès. L’hôtel retrouve son prestige d’antan et, en 2000, l’Hôtel-Brasserie du Parc est officiellement classé du fait sa valeur historique, artistique et socioculturelle. Une aubaine de grande valeur. Passer un week-end à l’Hôtel Du Parc revient à se plonger dans la gloire de jadis. Il va de soi que quelques visites à la brasserie attenante ne peuvent manquer à l’appel. C’est là une manière de s’intégrer et l’occasion de tailler une bavette avec des Ostendais pure souche. Vous rencontrez ici des petites dames de la bourgeoisie francophone, des quadragénaires de type bohémien et des jeunes qui viennent lire le journal du week-end. Tous sont servis par des serveurs distingués, revêtus de costumes sur mesure et qui amènent imperturbablement aux visiteurs le café dans des filtres en argent. Et tout cela à 100 mètres de la plage. «Aujourd’hui, un week-end à l’Hôtel du Parc revient à se prélasser dans la gloire d’antan sans se priver de quoi que ce soit.» 17 Une sole ostendaise? Volontiers! brasserie - restaurant falstaff Les amateurs de poisson et de crustacés frais s’en donneront à cœur joie au Falstaff. Huîtres, homards, gambas, pattes de crabe… chacun de ces délices frais de la mer apparaît sur la carte. Et puis, il y a encore la célèbre sole ostendaise : l’été dernier, à la demande du journal Het Laatste Nieuws, le chef étoilé Luc Bellings la goûta et déclara promptement qu’il s’agissait de la sole la plus délicieuse de notre côte. Une référence qui vaut son pesant d’or. Malgré toutes ces critiques élogieuses, vous pouvez également déguster un simple croque-monsieur, un quartier de tarte aux pommes chaude ou une coupe glacée aux fraises fraîches. Les promeneurs matinaux viennent même prendre le petit déjeuner au Falstaff. La brasserie est idéalement située sur la populaire Wapenplein. Une véritable bénédiction pour tous les mamans et papas qui, après le repas ou entre les plats, peuvent laisser leur progéniture se défouler sur la place interdite à la circulation automobile. Là aussi, il s’agit de vraies vacances. — Brasserie - Restaurant Falstaff Wapenplein 7, Ostende 20 3 +32(0)59/44.54.56 ! www.restaurant-falstaff-oostende.be Panorama artistique sur la mer L’édifice classé de style art déco, le bistro Beau Site, est un endroit où vous pouvez littéralement vous attarder pendant des heures. Vous ne cessez d’admirer certainement cette mar changeante. Les vagues qui roulent sur la plage, le sable qui s’envole brusquement. Vous vous trouvez ici aux premières loges pour admirer ce spectacle. Que vous soyez installé sur la terrasse, au rez-de-chaussée ou au premier étage! Si vous vous lassez de ce théâtre naturel, vous pouvez jeter un coup d’œil dans la bibliothèque du bistro ou feuilleter l’un des nombreux journaux qui sont étalés sur la table centrale. Mais on peut aussi manger copieusement. Il ne s’agit pas d’un dîner gastronomique à cinq services, mais plutôt des bouchées originales et des snacks inventifs. Du genre gorgonzola fondu aux poires, des écrevisses à la coriandre ou une planche de fromages belges et français (grande ou petite). Vous aurez compris que l’ambiance de cet établissement aux touches artistiques est très détendue et, malgré les jolis motifs art déco, vous avez l’impression agréable de vous retrouver dans une salle de séjour charmante. Et vous pouvez y rester des heures durant. — Bistro Beau Site Promenade Albert Ier 39, Ostende 3 +32(0)486/77.45.74 ! www.bistro-beau-site.be Ensor bistro beau site 21 Sur les traces de James Ensor Dans la célèbre lumière ostendaise qui parvint à inspirer James Ensor, le caractère cosmopolite de la ville, ses habitants obstinés, le magasin de souvenirs de sa mère, ou bien serait-ce cette mer infinie qui donnait au peintre cette paix intérieure qu’il recherchait ? Le fait est que, James Ensor resta, sa vie durant, fidèle à Ostende. Il trouvait ici tout ce qu’il recherchait. Il en résulte un impressionnant héritage. Ses créations de la Vlaanderenstraat à Ostende nous sont Le maître en personne enviées par les musées les plus célèbres du monde. Ostende vu à travers les yeux d’un Ostendais très particulier. Un personnage tout de noir vêtu, paré d’une barbe blanche aux allures de Léopold II, un foulard et une canne. Toute personne qui fréquentait Ostende vers le milieu des années 1900 voyait défiler ainsi l’un de nos plus grands peintres le long de la digue de mer. Ce ne qu’en été que le noir était rompu par un chapeau gris clair. Dire que Maître Ensor, c’est ainsi qu’il se faisait appeler, était un personnage remarqué à Ostende est une évidence. Ou comme le dit Arno, «James Ensor, c’était un motherfucker Escapade curieuse entre masques et coquillages un petit magasin de souvenirs dans la ville. Le magasin se trouve au rez-de-chaussée et la famille habite au premier étage. Ensor grandit entouré de porcelaines, de coquillages, de vases chinois, des coraux de Naples et … des masques de carnaval. Des représentations multicolores qui allaient l’inspirer toute une vie durant. À l’âge de 15 ans, il abandonne l’école et fait son apprentissage chez un peintre. Suit alors une courte pause à l’Académie des Beaux Arts d’Ostende et, en 1877, un Ensor adolescent arrive à l’académie des arts de Bruxelles. «James Ensor, c’était un motherfucker avant la lettre», Arno. Ensor avant la lettre.» Un solitaire qui allait, toute sa vie durant, rester fidèle à Ostende et qui ne se détacherait jamais de sa ville. Plus encore, l’un des artistes les plus célèbres artistes du pays vécut presque toute sa vie dans la même rue d’Ostende. Qui fait mieux? Il ne s’agit donc pas du parcours capricieux que l’on rencontre régulièrement chez les artistes de son calibre. Et pourtant, Ensor était flamboyant, cosmopolite, lettré et très à la hauteur de ce que ses collègues artistes réalisaient. Mais nous prenons ici les devants. L’histoire débute en fait des années plus tôt, lorsque le petit James naît en 1860, fils d’un père aux racines anglaises, cela explique son nom exotique, et d’une mère flamande pure souche qui exploite 23 Fernand Khnopff y est son compagnon de classe. Cet épisode bruxellois n’est pas un véritable succès et à l’âge de 20 ans, en 1880, James Ensor quitte l’académie avec, en poche, deux pitoyables septième et dixième prix. Une immense déception et le peintre débutant revient fâché et aigri à Ostende. Il se retire chez ses parents au coin de la Vlaanderenstraat et de la Van Iseghemlaan et aménage son premier atelier au grenier. De la grande fenêtre du grenier, il jouit d’une vue privilégiée sur la mer et L’entrée dans la maison Ensor, où le temps s’est vraiment arrêté. voit comment les bancs de sable reflètent la lumière pour lui donner des allures d’un gris bleu canard. La naissance d’un chef-d’oeuvre C’est ici, dans ce modeste atelier, qu’Ensor réalisera ses meilleures œuvres et, en 1888, il s’attaque à ce que d’aucuns considèrent comme son chef-d’œuvre: «L’Entrée de Jésus à Jérusalem en 1889». Un tableau qui lui vaudra une réputation mondiale absolue. Mais ce n’est pas pour tout de suite. Très vite, il apparaît que le tableau prend des proportions gigantesques et, avec ses 2,58 m sur 4,31 m, il est difficile de lui trouver une place dans l’atelier du grenier. Ensor fixe son chef-d’œuvre sans beaucoup de scrupules au mur et laisse traîner le bas du tableau sur le sol pour l’enrouler peu à peu. Sur le tableau apparaît le Christ, assis sur un âne, et entouré d’une foule débordant de joie, d’une fanfare et d’un cortège multicolore et masqué. Des milliers de figures grotesques décorent l’œuvre, des femmes de pêcheurs à un bourgmestre en costume de clown sans oublier l’évêque grotesque. Leurs masques révèlent leur véritable nature. Tout ce petit peuple est passé en revue et est mis à nu de manière experte et sans beaucoup de compassion. Une caricature des valeurs établies ou Ensor face au reste « Tout ce petit peuple est passé en revue et est mis à nu de manière experte et sans beaucoup de compassion. » Une tête de L’entrée du Christ, petite mais impressionnante deux reprises cette œuvre avec le grand public. Ensor ouvre ses portes La mère d’Ensor meurt en 1917 et cela offre au peintre, qui a entre-temps déjà 57 ans, l’opportunité de quitter enfin la maison familiale. Il s’installe dans la Vlaanderenstraat toute proche où, avec son fidèle valet Gust van Yper, il occupe la maison qu’il hérita de son oncle Léopold qui y tint, une vie durant, un véritable bazar. Résultat : un magasin de souvenirs rempli de coquillages et de souvenirs où les jeux, les masques, les cartes postales, les cuivres et les coquillages sont empilés les uns aux côtés des autres. L’artiste Ensor du monde. Ce n’est pas un hasard si tout se déroule à Bruxelles, mais surtout un coup de bec délibéré à l’attention de la capitale qui ne lui réussit en aucune manière. C’est peut-être cette aversion qui mènera Ensor à traiter son œuvre de manière nonchalante. Pendant 30 ans, la toile restera enroulée dans un coin de son atelier. L’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’art belge ne sera ainsi admiré que par une poignée d’intimes durant des siècles. Le reste de l’humanité ne sait même pas qu’il existe. Il faudra finalement 40 ans avant que «L’Entrée de Jésus à Bruxelles en 1889» ne soit exposée pour la première fois. Mieux encore, durant sa longue vie, James Ensor ne partagera qu’à 25 «Il est tout aussi unique et fantastique que vous puissiez flâner paisiblement dans cet endroit unique.» 26 ferme aussitôt les portes du magasin mais laisse le rez-de-chaussée intact en espérant quelque inspiration supplémentaire. Elle ne se fit pas attendre. Le peintre passera le reste de ses jours dans la Vlaanderenstraat et exposera pour la première fois et de manière correcte son chef-d’œuvre. Ce n’est pas une sinécure. Lorsque l’œuvre déménage à Paris pour une exposition, en 1929, il faut d’abord démolir une partie du balcon d’angle. Dix ans plus tard, il faut réitérer l’expérience lorsqu’Ensor expose à Bruxelles. Le reste du temps, le tableau est exposé dans le salon bleu au premier étage. Il y reçoit ses amis peintres, ses fans et sa famille et il y tient la conversation avec des artistes, des poètes et écrivains. Un endroit rempli de poupées, de marionnettes, de masques, de vases et de chinoiseries. Des reliques de sa jeunesse. Audessus de l’harmonium, James Ensor aimait jouer un petit air, est suspendue la toile magistrale qui allait ensorceler le monde entier quelques années plus tard. Le début de sa réputation éternelle. Il est tout aussi unique et fantastique que vous puissiez flâner paisiblement dans cet endroit unique. D’accord, vous ne trouverez pas ici des œuvres originales ; celles-ci se trouvent depuis longtemps dans les plus grands musées du monde, mais là n’est pas la question. La maison d’Ensor vous introduit sans peine dans le monde fascinant et bizarre du peintre. Un monde dont on ne se lasse jamais. Ceux qui sont quelque peu familiarisés avec l’œuvre du maître, reconnaîtront immédiatement les masques difformes et les objets bizarres qui apparaissent dans de nombreux tableaux. Dans la salle à manger meublée à l’authentique et dans l’atelier du salon, au premier étage, on trouve par exemple un buffet en acajou que vous pouvez également admirer dans «La Mangeuse d’Huîtres» ; à un porte-manteau sont suspendus le manteau et le chapeau du maître et le magasin de souvenirs lui-même a gardé son aspect émouvant. Le grand art n’est jamais bien loin! — Ensorhuis Vlaanderenstraat 27, Ostende ! www.muzee.be Chemin faisant avec le maître Celui qui veut voir Ostende par les yeux du maître, choisira «Le Parfum d’Ostende». Cette promenade digitale urbaine vous fait découvrir l’Ostende d’Ensor et vous emmène dans ces endroits où il passa sa vie. Un Ostende différent donc. Ostende sur les traces d’artistes amis tels que Léon Spilliaert et Constant Permeke, mais surtout Ostende telle que James Ensor la vivait. La promenade dure de 90 à 120 minutes et comme il s’agit d’une promenade en solitaire, vous la parcourez à votre rythme. Un audio-guide avec écran vous lance à travers les rues d’Ostende et les voix sensuelles de grands acteurs tels que Wim Opbrouck et Els Dottermans vous racontent tout ce que vous devez savoir. Une expérience globale qui vous catapulte dans les temps de jadis. Ou pour employer les termes d’Ensor… «Je Mu.ZEE, l’endroit idéal pour admirer le travail d’Ensor grandeur nature et découvrir de nouveaux talents. — «Le parfum d’Ostende» coûte € 7, y compris la location de l’audio-guide, la visite du musée d’Art et de la maison d’Ensor; la visite est gratuite à l’achat d’un City Pass ostendais (www.oostendecitypass.be). On peut se procurer les audio-guides auprès du Tourisme Ostende Tourisme Ostende Monacoplein 2, Ostende ! www.visitoostende.be — Mu.ZEE Romestraat 11, Ostende ! www.muzee.be. La paix dans la quiétude James Ensor meurt en 1849 à l’âge de 89 ans après une longue vite richement occupée. Son statut d’artiste a été remis à l’honneur suite à des débuts plutôt déficients et, 20 ans plus tôt, le peintre fut même couronné Baron. Le monde artistique qui, au départ, le négligeait, l’a serré dans ses bras et une grandiose reconnaissance Ensor vais vous faire voir mon Ostende et vous la faire sentir. Ce mystère qui plane encore de manière presque tangible dans les rues. Le parfum unique de la ville. Je vais vous faire sentir Ostende. Ostende, ma muse et mon inspiration. Le grouillement des touristes, le bruit de la mer, l’animation dans le port, la lumière au-dessus des toitures d’Ostende. Et le parfum indéniable de ma ville. Le parfum d’Ostende…» 27 internationale est son lot. Les dernières années de sa vie, James Ensor est devenu franchement populaire et le titre de baron qui lui est accordé par le roi Albert constitue la cerise sur le gâteau. À sa propre demande, l’artiste est enseveli avec les égards nécessaires dans la simple église Notre-Dame ter Duinenkerk. Tout Ostende a abrégé de manière gracieuse l’église en Duinkerkje. Cette charmante petite église de pêcheurs dans la petite église Sainte-Marie attenante date de la seconde moitié du 14e siècle, est entourée de dunes et comprend de nombreuses photos de bateaux et des modèles de bateaux qui garantissent un voyage sans Notre-Dame des Dunes, la dernière demeure du maître, toute en sobriété accrocs. Dans le cimetière sobre autour de l’église, James Ensor jouit dans le calme de sa paix éternelle. Une fin appropriée pour un personnage obstiné qui, malgré son nom et sa réputation, est resté un Ostendais avant tout. — Notre-Dame ter Duinenkerk Dorpstraat, Mariakerke À l’unisson Cet autre artiste ostendais célèbre, Herr Seele, a entretenu presque toute sa vie durant un lien indéniable avec James Ensor. C’est ainsi que le cartooniste/accordonneur de violons/artiste peintre naquit plus exemple le même jour qu’Ensor, et pendant 99 ans, ils partagent le même signe zodiacal, le bélier. En outre, Herr Seele , lorsqu’il s’appelait encore Peter van Heirsele et qu’il avait à peine quatre ans, assista à sa première exposition Ensor aux mains de sa maman. Ce fut l’amour pour la vie. «Ensor est une icône, un saint s’il en est.» Même si Heer Seele n’est pas né et élevé à Ostende, il tomba amoureux de la ville. La lumière d’Ostende l’attirait, l’atmosphère cosmopolite et authentique parvint à le garder dans les lieux. «J’aime cette atmosphère étrange, parfois surréaliste qui enveloppe Ostende. Je trouve cet isolement, cet emplacement profane, superbe. J’en ai besoin. C’est propre à mon signe zodiacal: le bélier a besoin d’isolement pour trouver l’originalité. James «Ensor est une icône, un saint à vrai dire», Herr Seele Ensor était aussi un bélier. Tout comme bleau, des gendarmes mènent la garde près Marvin Gaye d’ailleurs.» C’est ainsi que se de deux pêcheurs morts, une religieuse en referme le cercle. prière symbolise le clergé hypocrite et un juge regarde de manière amusée. De l’EnTout est bien qui finit bien sor de la meilleure veine donc. Combatif, Ce serait un péché de quitter Ostende sans socialement engagé et droit au but. Cela en passer par le Mu.ZEE. Principalement parce vaut vraiment la peine de rendre visite au que ce musée d’art à la mer comprend d’im- Mu.ZEE, rien que pour jeter un coup d’œil portantes pièces de James Ensor, mais aussi sur cette œuvre. Ce sera peut-être pour de Leon Spilliaert, Constant Permeke, Luc vous le début d’une véritable dépendance Tuymans, Panamarenko, Roger Raveel et de à Ensor… bien d’autres. Un must donc pour chaque — amateur d’art. Un de ces chefs-d’œuvre est Mu.ZEE «De Gendarmen» d’Ensor, peint en 1898. Il Romestraat 11, Ostende montre comment s’aggrave un conflit entre ! www.muzee.be. les pêcheurs ostendais et anglais. Sur le ta- Canterbury Derrière cette façade, vous trouverez Ensor, Permeke, Tuymans, Panamarenko… 29