ADSL : Aspects techniques I) Problèmes physiques rencontrés
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ADSL : Aspects techniques I) Problèmes physiques rencontrés
ADSL : Aspects techniques I) Problèmes physiques rencontrés => modulation multiporteuses Phénomènes liés aux transmissions sur fil métallique Phénomène Perturbations électromagnétiques elles résultent d’effets inductifs hautes fréquences (foudre, émetteurs radio, circuits logiques, …) ou à basse fréquence (harmoniques de la tension d’alimentation, moteurs, …). Atténuation Elle augmente en fonction des paramètres suivants : − Résistivité du conducteur. − Longueur de la ligne. − Diminution du diamètre des conducteurs. Elle est à peu près proportionnelle à la racine carrée de la fréquence. Diaphonie le couplage entre paires voisines induit un signal perturbateur qui augmente avec la fréquence de ce signal. La diaphonie se manifeste aux deux extrémités de la ligne. Paradiaphonie : NEXT near-end crosstalk ( la source perturbe l’autre fil à la même extrémité). Télédiaphonie : FEXT far-end crosstalk ( la source perturbe l’autre fil à l’autre extrémité ). Distorsion de phase Le temps de propagation du signal augmente environ proportionnellement avec la racine carrée de sa fréquence et entraîne une distorsion des signaux transmis. => interférences intersymboles. Réflexions Si la liaison est faite d'une suite de tronçons de sections différentes, donc d’impédances caractéristiques différentes => réflexions qui perturbent les signaux transmis. Pupinisation On peut compenser affaiblissement et distorsion de phase dans la bande 300 et 3400 Hz ( RTC ) par l’insertion d’inductances à intervalles réguliers, généralement de 88 mH = Pupinisation. Mais cela limite la fréquence de coupure aux environs de 4 à 7 KHz => lignes inutilisables à fréquences plus élevées = RNSI et ADSL. Variation des caractéristiques de ligne Sur grande distance, les variation des caractéristiques des lignes dues à la météo ( humidité, température ) ne sont pas négligeables. Solutions de 2 types : - Qualité du réseau : Le réseau ne devra pas être de trop mauvaise qualité. Cela limite en particulier les distances permises en xDSL. - Equipement utilisé : Les protocoles utilisés doivent intégrer des éléments pour compenser certaines dégradations ( gestion des interférences intersymboles, d’annulation d’écho, utilisation de correction d’erreurs,…). Si on fait du haut débit sur une modulation à fréquence porteuse simple => Haut débit = beaucoup de fréquences => Atténuation et distorsion seront sensibles entre fmin et fmax On préfère une modulation multiporteuses dérivant de OFDM ( Orthogonal Frequency Division Multiplex ) => On juxtapose en fréquence plusieurs petites modulations, chacune étant peu affectée par atténuation et distorsion individuellement, le signal restera compréhensible. Modulations DMT, CAP, QAM Pour les principales normes xDSL, les modulations sont: G.992.2 ( adsl lite ) et G.992.1 ( adsl ) utilisent la modulation DMT ( Discrete multi tone modulation ). G.991.1 ( HDSL ) utilise le codage de ligne 2B1Q ou CAP ( Carrierless Amplitude Phase modulation ). G.991.2 ( SHDSL ) utilise le codage de ligne TCPAM ( Treillis coded PAM ). J. Millet 1 Réseaux xDSL On distingue 2 types de modulation selon que l'on sépare fréquences montantes et descendantes FDM ( Frequency Division Multiplex ) = fréquences montantes et descendantes séparées. Bande montante Annulation d'écho ( Echo Cancellation ) = mêmes fréquences ( overlapped spectrum ). Bande descendante Bande montante RTC Bande descendante RTC f f L’annulation d’écho permet un plus grand débit descendant puisque l’on a plus de fréquences mais demande un traitement plus compliqué. Fréquences pour ADSL ( G992.1 ) et ADSL2+ ( G992.5 ) Ces 2 normes utilisent la technique FDM avec la modulation DMT ( Discrete MultiTone Modulation ) En ADSL, on utilise des fréquences entre 0 à 1104 kHz = 256 sous porteuses de 4,3125 kHz ( 1104 / 4,3125 = 256 ) : Sous porteuses Utilisation Bande de fréquences 1 RTC 0 – 4,3125 kHz 2à6 5 sous porteuses non utilisées pour séparer 4,3125 – 25,875 kHz RTC et ADSL = Bande de transition 7 à 32 Sens montant ADSL: 26 sous porteuses 25,875 - 138 kHz 33 à 256 Sens descendant ADSL: 223 sous porteuses 138 – 1104 kHz ( moins le 64 ) 224 - la sous porteuse 64 ( 271,6875 – 276 kHz ) utilisée comme canal de fréquence pilote ( données toujours nulles ) En ADSL2+ on ajoute des fréquences dans la bande descendante ( 2 fois plus qu'ADSL = 2208 kHz => 512 sous-porteuses). La bande basse et la synchro sont au même endroit => compatibilité. Remarque : Certains implémentations laissent une bande de transition entre sens montant à 138 kHz et sens descendant à 160 kHz. Cela dépend des capacités électroniques disponibles. 2 J. Millet Réseaux xDSL II) Etapes de création du signal ADSL On a vu que les messages des niveaux supérieurs du modèle OSI sont placés à la fin dans le niveau 2 AAL5. Pour réaliser le niveaux physique ADSL ( = signal analogique ), on passe par les étapes successives: Choix des valences des sous-porteuses selon leur qualité pour assurer un BER de 10-7 . Formation de trames ADSL: 0 et 1 du message AAL5 sont mis dans les trames ADSL ( segmentation et ajout de contrôles ADSL ) => 0 et 1 du message ADSL. Affectation des bits aux fréquences des sous porteuses par QAM => Zn = Xn + j Yn Multiplexage en fréquences par IFFT => On obtient les échantillons temporels. Ajout préfixe cyclique Conversion numérique/analogique => Envoi du symbole DMT. III) Choix des valences Lors de l'initialisation, la phase de Training permet de définir la qualité de chaque sous-porteuse = SNR ( Signal to Noise Ration ou rapport signal sur bruit ). Lien entre S/N et nombre de bits par porteuse ( valence de la modulation ) et taux d’erreur binaire: Valence => - débit - Erreurs pour une même qualité de ligne ( Les symboles se rapprochent ). Le système ADSL peut aller jusqu’à 15 bits par symbole QAM. ADSL choisit la valence selon le rapport signal/bruit pour assurer un taux d'erreur de 10-7 J. Millet 3 Réseaux xDSL Marge de bruit En communication, d'autres parasites interviennent et augmente le bruit ce qui peut désynchroniser la ligne. Pour éviter cela, le DSLAM est programmé pour prendre une marge de sécurité = Marge de bruit cible. => Au lieu de trouver le débit pour un taux d'erreur de 10-7 avec le rapport signal sur bruit de la ligne, ADSL utilise la valeur à l'initialisation: SNR utilisé pour choix débit = ( SNR mesuré à l'instant de test ) – ( Marge de bruit ) Marge de bruit élevée = + Plus de fiabilité et stabilité de la connexion. Si un parasite survient ( inférieur à la marge prise ), la ligne continuera de fonctionner - Débit plus faible SNR perte synchro Sans marge Avec marge SNR utilisé à l'initialisation SNR utilisé à l'initialisation = SNR mesuré marge bruit SNR mesuré t t Remarques: + Des opérateurs peuvent diminuer la marge de bruit ( => Plus d'erreurs physiques ) mais ajouter un traitement logiciel en plus ( PhyR de broadband utilisé par Free en mode ). + ADSL2+ offre le mécanisme SRA ( seamless rate adaptation ) qui permet de diminuer les effets de variations de qualité de ligne. Bit swapping La modulation DMT affecte lors de l'initialisation de manière adaptative les moyens de transmission. Mais pendant la communication, le système peut encore s'adapter = bit swapping => diminuer la valence d'une sous porteuse qui subit un bruit important, augmenter celle d'une autre. On arrive ainsi à maintenir le débit malgré des perturbations importantes dépassant la marge de bruit: En revanche cette modification fréquentielle impose une gestion temporelle des trames plus performante. Remarque: Tous les DSLAM ne permettent pas cette gestion qui utilise des mesures régulières via les CRC des trames. J. Millet 4 Réseaux xDSL IV) Trames ADSL Contenu des trames a) Canaux logiques La norme ADSL définit la possibilité d’utiliser plusieurs canaux logiques ( bearer channel ) en ADSL. Canaux AS0, AS1, AS2 ou AS3 Canaux LS0, LS1, LS2 Asx LSx Canaux logiques simplex haut débit descendants vers l’ATU-R. Canaux logiques duplex bas débit. L’ADSL en théorie permet donc 4 transferts descendants et 3 transferts duplex indépendants. La norme impose l’utilisation des canaux descendant AS0 et LS0 seulement en simplex sens montant, le reste étant à la discrétion du constructeur. Remarque: L’utilisation de 2 modes simultanément est envisagée selon les services que l’on veut utiliser. Dans ce cas on utiliserait AS0 et AS1 pour chaque mode, de même pour le sens montant avec LS0 et LS1 ( chapitre 6.2 de G992.1 ). Cela suppose alors 2 interfaces ATM distinctes, chacune gérant un mode. b) Modes de transfert ADSL définit 2 types de transfert ( latency mode ), 1 seul sera utilisé même si la trame intègre les 2: Mode Rapide ( Fast mode ) : Délais de transmission à faible délai mais moins bien protégé des erreurs Mode entrelacé ( interleaved ) : Délais de transmission plus longs pour réaliser l’entrelacement mais fournit une meilleure protection contre les erreurs. Trame et supertrame Supertrame: Une partie de la trame change de signification selon le numéro de trame. => Emission en parallèle d'informations de contrôle à débit plus faible. ( débit des contrôles plus faibles que les données => inutile de lui allouer une partie de chaque trame, il suffit de le faire sur certaines trames ). 17ms 69 symboles DMT = 68 de données + 1 de synchronisation trame 0 data trame 1 data trame 2 data trame 68 synchro - - - (pas data) trame 68 de synchronisation permet une resynchronisation rapide en cas de micro-coupure sans relancer une nouvelle phase d’apprentissage. Buffer de données mode rapide Buffer de données mode entrelacé 1 trame émise = ( 68/69 ) × (17ms/68 ) En mode entête complète ( full overhead ), la trame de donnée est faite de 2 parties: Mode rapide et entrelacé. Trame émise par l’ATU-C pour la partie rapide ( FAST ) L’ATU-C émet la trame en mode rapide octet FAST 1 octet AS0 AS1 AS2 AS3 LS0 LS1 LS2 AEX LEX FEC NAS0 octets NAS1 NAS2 NAS3 NLS0 NLS1 NLS2 AF LF RF * Le nombre d’octets est défini à l’initialisation ( message RATES d'initialisation ) * FEC : Détection et correction par code convolutif de Reed Solomon. * Octet AEX : Octet inséré pour assurer des capacités de synchronisation pour les canaux ASx. AF = 1 si l’octet FAST dans sa fonction sc l’indique ( voir ensuite ) et s’il y a au moins un canal ASx, sinon 0 * Octet LEX : Octet inséré pour assurer des capacités de synchronisation pour les canaux LSx. LF = 1 si l’octet FAST dans sa fonction sc l’indique ( voir ensuite ), sinon 0 * L’octet FAST (FAST SYNCHRONIZATION byte) a une signification selon le numéro de trame dans la supertrame : J. Millet 5 Réseaux xDSL supertrame Trame 0 Trame 1 octet FAST Crc 7 à Crc 0 Ib 7 à Ib 0 Autres trames que 0, 1 34, 35 - Trame paire Trame impaire suivante Eoc si LSB=1 Sc si LSB=0 Eoc si LSB=1 Sc si LSB=0 - Trame 34 Trame 35 Ib15 à Ib8 Ib23 à Ib16 EOC Eoc 6 Eoc 5 Eoc 4 Eoc 3 Eoc 2 Eoc 1 r1 1 Eoc 13 Eoc 12 Eoc 11 Eoc 10 Eoc 9 Eoc 8 Eoc 7 1 Sync Control Sc 7 Sc 6 Sc 5 Sc 4 Sc 3 Sc 2 Sc 1 0 Sc 7 Sc 6 Sc 5 Sc 4 Sc 3 Sc 2 Sc 1 0 SC ( Synchronization control ) : Pour définir les actions de synchronisation des canaux logiques en mode FAST. CRC : Détection d’erreurs par code à redondance cyclique sur tous les buffers FAST de la supertrame précédente. EOC ( Embedded Operations channel ) : Protocole autonome d’échange d’informations de contrôle. IB ( Indicator bit ): Utilisés pour des fonctions OAM (Operation And Maintenance = Réaliser la supervision, la maintenance et de mesurer les performances de la liaison : Comptage d’erreurs, alarme,…). Dans le cas où FAST = Sc, on sait si il y a où non un octet AEX, LEX pour la synchronisation: Bits Fonction Code correspondant 01: AS1 10: AS2 11:AS3 sc7, sc6 Identification du canal logique 00 : AS0 sc5, sc4 sc3, sc2 sc1 sc0 AS concerné Contrôle de synchronisation 00 : pas d’action de synchronisation pour le canal ASx concerné 01 : ajouter l’octet AEX au canal ASx désigné 11 : ajouter l’octet AEX et LEX au canal ASx désigné 10 : supprimer le dernier octet du canal ASx désigné Indication du canal logique 00 : LS0 01 : LS1 10 : LS2 LS concerné 11 : Pas d’action de synchro sur LSx Contrôle de synchronisation 0 : supprimer le dernier octet du canal LSx désigné pour le canal LSx concerné 1 : ajouter l’octet LEX au canal LSx désigné détermine si FAST = EOC ou 0 : Contenu octet FAST = SC ( ctrl synchro avec bits sc7 à sc1 ) SC 1 : Contenu octet FAST = EOC Trame émise par l’ATU-C pour la partie entrelacée ( INTERLEAVED ) La partie entrelacée de la trame est faite au début avant l'entrelacement ainsi: octet SYNC 1 octet AS0 AS1 AS2 AS3 LS0 LS1 LS2 AEX LEX MAS0 octets MAS1 MAS2 MAS3 MLS0 MLS1 MLS2 AI LI Pas de FEC à ce stade ! * Le nombre d’octets est défini à l’initialisation ( message RATES d'initialisation ) * Octet AEX : Octet inséré pour assurer des capacités de synchronisation pour les canaux ASx. AF = 1 si l’octet SYNC dans sa fonction sc l’indique ( voir ensuite ) et s’il y a au moins un canal ASx, sinon 0 * Octet LEX : Octet inséré pour assurer des capacités de synchronisation pour les canaux LSx. LF = 1 si l’octet SYNC dans sa fonction sc l’indique ( voir ensuite ), sinon 0 * SYNC (INTERLEAVED SYNCHRONIZATION byte ) change de signification dans la supertrame : supertrame octet SYNC Trame 0 Crc 7 à Crc 0 - Autres trames Sc en mode rapide (pas de signal alloué au buffer entrelacé) ou Aoc en mode entrelacé SC ( Synchronisation control ) : Définir les actions de synchronisation des canaux logiques en mode entrelacé. CRC : Détection d’erreurs par CRC sur tous les buffers entrelacés de la supertrame précédente. AOC ( ADSL Overhead Control channel ) : Protocole de gestion de la communication ( permet le bit swapping, le comptage de supertrame... ). Chaque message est répété 5 fois à cause de l’importance de ces messages. En entrelacé, SYNC contient le contrôle de synchro Sc. Le LSB Sc0 indique si on a placé AOC dans LEX Ensuite on réalise l'entrelacement en ajoutant des FEC. J. Millet 6 Réseaux xDSL On stocke un nombre S de trames au format précédent, S étant défini à l’initialisation. Trame 1 N octets Trame 2 N octets Trame 3 N octets Trame S N octets On réalise le FEC sur ces S trames que l’on ajoute à cet ensemble de données. Trame 1 N octets Trame 2 N octets Trame 3 N octets Trame S N octets FEC RF oct On réalise un entrelacement sur le seul FEC. On découpe cet ensemble en S trames => N’ = ( N × S + RF ) / S octets Trame sortie Trame sortie Trame sortie FEC 1 FEC 2 FEC 3 N’ octets N’ octets N’ octets Trame sortie FEC S N’ octets Comme N’ > N, cela signifie que le FEC entrelacé reste en un bloc On recommence P fois, P profondeur d’entrelacement définie à l’initialisation. 1ère fois S trames de sortie FEC = S1 T1 N’ octets T2 N’ octets T3 N’ octets 2ème fois S trames de sortie FEC =S2 TS N’ octets T1 N’ octets T2 N’ octets T3 N’ octets TS N’ octets Pème fois S trames de sortie FEC = SP T1 N’ octets T2 N’ octets T3 N’ octets TS N’ octets On réalise l’entrelacement sur cet ensemble de P × S trames de sortie de FEC: On passe de P fois S trames à S fois P trames (tableau de P lignes, S col, écrit en lignes, lu en colonnes) 1ère fois P trames de sortie FEC T1 de S1 N’ octets T1 de S2 N’ octets T1 de SP N’ octets 2ème fois P trames de sortie FEC T2 de S1 N’ octets T2 de S2 N’ octets Sème fois P trames de sortie FEC T2 de SP N’ octets TS de S1 N’ octets TS de S2 N’ octets TS de SP N’ octets L’ensemble des entrelacements introduit donc un retard dans la transmission : S × P × la durée d’une trame ( 250 µs ). Cela explique que ce mode est utilisé pour les données peu sensibles au retard mais qui doivent être très protégées contre les erreurs ( S=4, P=16 donne R = 16 ms ). J. Millet 7 Réseaux xDSL Intérêt de l’entrelacement : ( exemple avec S = 8, P = 4 ) Lecture Trame 1 9 17 25 Ecriture On passe d’un ordre à 2 10 18 26 3 11 19 27 4 12 20 28 5 13 21 29 6 14 22 30 7 15 23 31 8 16 24 32 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 1 9 17 25 2 10 18 26 3 11 19 27 4 12 20 28 5 13 21 29 6 14 22 30 7 15 23 31 8 16 24 32 On transmet mais des erreurs en rafale arrivent aux instants On reçoit donc 1 9 17 25 2 10 18 26 Après désentrelacement 1 2 4 5 6 7 8 9 10 4 12 20 28 5 13 21 29 6 14 22 30 7 15 23 31 8 16 24 32 12 13 14 15 16 17 18 20 21 22 23 24 25 26 28 29 30 31 32 Sans entrelacement: 4 éléments successifs faux => le FEC aurait eu du mal à corriger ces erreurs. Avec entrelacement: Etalement les erreurs: On a une erreur puis plus loin une autre, … Le FEC peut corriger ces petites erreurs. Si l’erreur en ligne est plus longue que la profondeur, même après désentrelacement on aura des erreurs successives => Grande profondeur = meilleure correction mais cela entraîne un délai plus long. Remarque: En ADSL ( G992.1 ), il existe 4 organisations de trames différentes ( framing mode ). Cela change la signalisation et les entêtes de synchronisation ( Overhead ) = Présence ou non et contenu des champs EOC ( Embedded Operation Channel ), AOC ( Adsl Overhead Control ) et CRC ( Cyclic Redundancy Check ). Chaque mode peut être utilisé en double latence ( Dual Latency = Les 2 buffers de données fast et interleaved présents dans la trame ) ou simple latence ( Single Latency = 1 seul buffer présent dans la trame ). Full Overhead: Mode 0 Mode 1 Reduced Overhead: Mode 2 Mode 3 Le plus utilisé Appelé parfois "Full Async" ( Full Overhead with asynchronous timing ) Les côtés réseau et ADSL ne sont pas synchronisés. Entête de 128 kbit/s Appelé parfois "Full Sync" ( Full Overhead with synchronous timing ) Les côtés réseau et ADSL sont synchronisés. Entête de 128 kbit/s Appelé parfois "Reduced Separate" ( Reduced Overhead with separate fast and sync bytes in the fast and interleaved buffers ) Entête de 64 kbit/s ( 32 pour fast byte, 32 pour sync byte ) Appelé parfois "Full Async" ( Reduced Overhead with merged fast and sync bytes in either the fast or interleaved buffer ) Entête de 32 kbit/s Si les données n'utilisent que le buffer FAST: Seul l'octet FAST transporte les informations EOC, AOC, CRC Si les données n'utilisent que le buffer INTERLEAVED: Seul l'octet SYNC transporte les informations EOC, AOC, CRC Trames émises par l’ATU-R On retrouve le même principe qu’en émission de l’ATU-C sauf - l’absence des canaux ASx qui ne sont pas émis puisqu’étant descendant. => Pas d’AEX - Certains bits des octets FAST et SYNC sont modifiés ( pas de synchro des canaux ASx,…). J. Millet 8 Réseaux xDSL Remarque : Ces schémas ne tiennent pas compte de l’ajout de préfixes cycliques J. Millet 9 Réseaux xDSL On a rempli les trames ADSL avec le message AAL5 plus les contrôles ADSL. On va affecter les bits aux différentes sousporteuses par modulation QAM mathématique: bits 0 et 1 => Zn = Xn + j Yn V) Réalisation de la modulation DMT = Multiplexage en fréquence par IFFT L’équipement ADSL doit réaliser les multiples modulations pour chaque sous porteuse. Pour une modulation QAM simple - Modulation QAM = Associer un code binaire à une phase et amplitude de sinusoïde => An et ϕn - Amplitude et Phase An et ϕn définissent un nombre complexe: Zn = Xn +jYn Le diagramme de constellation indique l’amplitude et la phase ( nombre complexe ) selon les bits à transmettre. On le trace dans le plan complexe X+jY. Exemples : Constellation pour 2 bits par symbole ( valence = 4 ) Constellation pour 3 bits par symbole ( valence = 8 ) Constellation pour 4 bits par symbole ( valence = 16 ) Constellation pour 5 bits par symbole ( valence = 32 ) Depuis la constellation de valence V, on créera la constellation de valence V+2 en remplaçant le point de la constellation de valeur décimale n par n 4n+1 4n+3 4n 4n+2 Seule exception: Passage de 3 à 5 où après cette opération, on réalise une symétrie sur les valeurs les plus éloignées ( voir schémas précédent ). Passage à une modulation multiporteuses On ne peut mettre en parallèle plusieurs modulateurs analogiques QAM et les multiplexer. => On fait un équivalent avec des nombres complexes pour chaque porteuse, puis une FFT inverse. La modulation DMT s’inspire de modulation COFDM qui utilise une transformée de Fourier inverse. - Calculer un équivalent mathématique des modulations. - Les regrouper par transformée de Fourier inverse. J. Millet 10 Réseaux xDSL En fait comme on doit transmettre rapidement, on utilise une FFT inverse ( Fast Fourier Transform ) : Transformée De Fourier Signal s(t) à l’instant t Composante S(f) à la fréquence f FFT Signal s(n) à l’instant nTe Composante S(k) à la fréquence k×∆f IFFT Composante S(k) à la fréquence k×∆f Etapes de réalisation : Signal s(n) à l’instant nTe 1) prendre les bits à transmettre sur la porteuse, 2) réaliser une modulation QAM équivalente = Associer aux bits un nombre complexe Z = X + j Y selon Constellation 3) affecter la composante modulée Z = X+jY à la composante de leur porteuse. 4) réaliser la IFFT qui créera le signal temporel regroupant toutes les valeurs sur toutes les porteuses. On utilise une FFT complexe pour obtenir un résultat réel ( échantillons temporels à émettre ). => Affectation symétrique à la IFFT de la composante conjuguée ( symétrie hermitienne = module paire, phase impaire ): ADSL utilise 256 porteuses réelles => FFT à N=512 n=0 à 255: X(n) = Zn X(511-n) = /Zn => x(n) signal temporel réel. Remarque : J. Millet En i=0 et donc 511, il faut Zi = {0;0} ( ne pas confondre avec les bits d’info 0 qui donne un code non nul ). Pour les sous porteuses non utilisées en FDM dans un sens de transmission, on aura Zi = {0;0}. En i=canal pilote, on mettra ZPILOT = {0;0}. 11 Réseaux xDSL VI) Ajout de préfixe cyclique et CNA On a maintenant les échantillons temporels correspondant au message 0 et 1 ADSL affectés à leur sous-porteuse. On fait une conversion P/S = Parallèle/Série. Ajout de préfixe cyclique Pour l’ATU-C, on prend les 32 derniers échantillons d’un symbole ( 480 à 511 ) et on les recopie avant ce symbole. Cela a pour effet de créer un temps de garde entre 2 symboles successifs. Fonction du préfixe cyclique: - On envoie des valeurs sur un canal que l'on décrit par sa réponse impulsionnelle h(n). - On en déduit la sortie y en fonction de l'entrée x par produit de convolution. Sur notre exemple, seuls h(0), h(1) et h(2) sont non nuls. y( k ) = +∞ ∑ h( m ) × x ( k − m ) m =−∞ y(0)=h(0)x(0) y(1)=h(0)x(1)+h(1)x(0) y(2)=h(0)x(2)+h(1)x(1)+h(2)x(0) y(3)=h(0)x(3)+h(1)x(2)+h(2)x(1) … On voit sur notre séquence x(n) particulière que le quatrième échantillon 0,1 risque d’être mal interprété. Un échantillon dépendra dans notre exemple des 2 autres ( longueur de la réponse impulsionnelle moins 1 ). Si on met un temps de garde égal à la longueur de la réponse impulsionnelle du canal, on n’aura plus cette dépendance d’un symbole par rapport à un autre. Il restera la dépendance entre les échantillons qui sera corrigée par une égalisation temporelle. On aurait pu mettre un temps de garde avec des échantillons nuls dans un cas unidimensionnel. Mais ici, dans le cas d’une modulation multiporteuses, mettre le préfixe cyclique permet de passer d’une convolution linéaire à une convolution circulaire qui garde les propriétés unidimensionnelles reliant domaine temporel et fréquentiel même dans ce cas de multiporteuse : convolution en temporel = multiplication des spectres. Conversion numérique/Analogique ( DAC Digital Analog Conversion ) Le DAC convertit les échantillons temporels successifs en tension analogique. On a alors un signal en escalier. Comme le canal n’est pas parfait, il va créer des interférences intersymboles ( un échantillon déborde sur les voisins d’où un mélange peut-être incompréhensible ). => Filtre de Nyquist . J. Millet 12 Réseaux xDSL Envoi du symbole en ligne Un symbole DMT est émis en ligne en 246,37µs. => Une supertrame dure 17 ms = 69 trames ( dont la dernière est là pour la synchronisation ). Ce symbole DMT est fait de 32 échantillons de préfixe cyclique et d'une trame ADSL ( 512 échantillons ). ( On retrouve alors la largeur de bande de sous porteuse : 4,3125 kHz ). Seule la durée de trame est constante, le contenu en bits varie avec le débit. t 32 512 échantillons échantillons de préfixe de données DMT cyclique en 231,88µs = 1 / 4,3125 kHz 1 symbole émis en ligne en 246,37µs = 17ms / 69 = (68/69) × 250µs =1 / 4058,83 Hz Récapitulatif émission "Bits" "Bits" & "Gains" 511 AS0 ATM0 crcf Cell TC scrambler & FEC Tone ordering AS1 ATM1 Cell TC NTR Mux/ Sync Control crci scrambler & FEC Constellation encoder and gain scaling 510 IDFT Interleaver 480 1 Output Parallel/ Serial Buffer n=0 OAM V-C A Mux Data Frame EOC/AOC ib C Z Constellation i=1 toi 255 Encoder Input Data Frame B FEC Output Data Frame Reference Points DAC and Analogue processing T1532340-99 NOTE – Solid versus dashed lines are used to indicate required versus optional capabilities respectively. This figure is not intended to be complete in this respect, see clauses 6 and 7 for specific details. Entrée : Point V-C: Au point A : Au point B : Au point C : Sortie en ligne : Le niveau ATM réalise multiplexage et démultiplexage par le port ATM ( = Cell TC, un par mode rapide et entrelacé ) selon le VPI (Virtual Path Identifier) et le VCI (Virtual Circuit Identifier ) contenus dans l’entête des cellules ATM. A cela s’ajoutent les informations de contrôle de la liaison : ( NTR network timing reference, AOC ADSL overhead control channel, EOC embedded operations channel, OAM operation and maintenance ) On remplit alors les trames qui multiplexent les canaux logiques ( ASx, LSx ), les octets de contrôle FAST et SYNC => buffers des modes rapide et entrelacé. Un CRC est ajouté pour détection d’erreur. Pour la partie rapide, ajout d’une partie FEC ( codage de Reed Solomon ) qui permet de détecter et corriger les erreurs. Pour le mode entrelacé, stockage de S trames. Un FEC est ajouté, il est entrelacé. On recommence P fois. Réalisation de l’entrelacement sur ces P fois S trames en lisant S fois P trames. Ajout du FEC pour la correction d’erreur ( Reed Solomon ) Entrelacement pour le buffer de la partie entrelacée. Affectation des bits aux sous porteuses selon la table d’allocation , d’abord la partie rapide puis entrelacée. Transformation des bits par sous porteuse en un code { Zi } selon la constellation QAM correspondant au nombre de bits Passage des codes par fréquences en échantillons temporels { xn } par une FFT inverse. En outre on ajoute une autre moitié de symboles pour avoir en sortie des valeurs réelles. La IFFT retournant les échantillons temporels en parallèle, on les met en série pour la transmission. On modifie le débit pour ajouter le préfixe cyclique et insérer une 69ème trame ( = 69ème symbole ) pour la synchronisation. Les signaux étant numériques, le support analogique, on utilise un DAC qui donne un signal en escaliers à plusieurs niveaux. Le bloc de mise en forme réalise un filtrage pour limiter la bande et diminuer les effets d’interférence intersymboles. NB : Ce schéma ne tient pas compte de l’ajout du préfixe cyclique ( entre P/S et DAC ) J. Millet 13 Réseaux xDSL Effet de l'atténuation sur les fréquences: Spectre ADSL mesuré J. Millet Signal ADSL en temporel 14 Réseaux xDSL Equaliseur en réception En réception, on retrouve la partie émission qui a été détaillée avec les fonctions inverses. On a aussi la présence d’éléments servants à compenser les effets du canal de transmission : - TEQ ( Time Equaliser ) ADSL utilise la boucle locale comme canal de transmission. => Réponse impulsionnelle en temporel qui au lieu d’être brève ( 1 échantillon en sortie = 1 = δ(n) dans le cas idéal, le canal ne modifiant pas l’entrée ) sera relativement longue ( mémoire du canal ), voire plus que le préfixe cyclique mis en temps de garde ( plus la ligne est longue, plus la réponse impulsionnelle le sera ). Pour éviter une réponse impulsionnelle trop longue, on utilise une égalisation temporelle : TEQ. = filtre numérique linéaire placé pour minimiser les interférences intersymboles ( ISI ) et intercanaux ( ICI ). La réponse devient inférieure à la longueur du préfixe cyclique. L’information ne sera donc pas touchée par l’ISI. - FEQ ( Frequency Equaliser ) C’est un filtre numérique qui se comporte comme s’il y avait un filtre par sous porteuse. Le but est de compenser la modification de gain et de phase de la fonction de transfert du canal. Les valeurs initiales des coefficients du filtre sont calculées à l’initialisation ( estimation de la fonction de transfert de la sous porteuse puis inversion ). Pendant la communication, les coefficients sont réévalués en permanence. J. Millet 15 Réseaux xDSL