GUIDE DES INDICATEURS CLES DE LA SUPPLY CHAIN
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GUIDE DES INDICATEURS CLES DE LA SUPPLY CHAIN
GUIDE DES INDICATEURS CLES DE LA SUPPLY CHAIN TEMPS DE CYCLE FABRICATION ACHAT - APPRO. LOGISTIQUE TRANSPORT - LIVRAISON RETOUR - SAV SERVICE CLIENTS Délai de référencement (codification) Délai administratif / OA (13) Délai de conception Délai d'approvisionnement Délai d'industrialisation(14) Délai de livraison ("transit time") Délai administratif / Délai d'obsolescence produit Délai de réception Délai de fabrication Délai d'affrètement cmde(15) Délai de planification Délai de préparation Délai de retour Temps de réglage Temps d'attente au Délai de réclamation / Délai de replanification Délai de chargement Délai de paiement des Temps d'essai déchargement livraison Délai d'appro nouveau produit Temps d'attente au chargement factures Temps de changement de série Délai de dédouanement Délai de réponse / Délai de paiement des créances Fréquence d'inventaire Temps utile Délai d'obtention des POD réclamation Délai de paiement des avoirs Temps de maintenance Délai de destockage des produits obsolètes Le temps est une dimension essentielle de la supply chain. Ces indicateurs mesurent les temps d'exécution des processus pour les flux d'information, les flux financiers et les flux de marchandises de la conception et de la planification jusqu'à l'exécution. Il s'agit d'évaluer la réactivité et la flexibilité de la supply chain (ou "vitesse d'écoulement"). Parmi ces indicateurs, citons également : Cycle de développement = délai de conception + délai d'industrialisation Cycle de fabrication = temps qui sépare l'entrée des matières premières de la livraison des produits finis au Client final Cycle d'approvisionnement = délai d'approvisionnement + délai d'entrée en stock Cycle d'exécution logistique = délai logistique + délai de transport Ratio de tension de flux = rapport entre la durée des opérations à valeur ajoutée pour le Client (ayant un impact du point de vue du Client : montage, livraison, ...) et la dureé totale du cycle Cash-to-cash cycle time : durée du cycle entre le paiement des créances fournisseurs et le paiement des factures Clients. Order-to-cash cycle time : durée du cycle entre l'enregistrement de la commande et le paiement de la facture par le Client. Ecart de délai d'obtention : écart entre le cycle d'approvisionnement et le délai que le Client est disposé à attendre sa commande. Par ailleurs, les taux de rotation des stocks ont un impact important sur l'agilité de la supply chain. Les régimes de transition (introduction d'un nouveau produit ou épuisement d'un produit obsolète) permettent de mesurer cet effet. Par exemple, la livraison d'un nouveau produit ne sera effective le plus souvent que lorsque tous les stocks de composants et de produits finis auront été constitués. Par ailleurs, les stocks peuvent accroître considérablement le cash-to-cash cycle time dans le cas où il s’écoule plusieurs mois entre l’entrée en stock (suivi par le paiement de la facture fournisseur) et la vente du produit (suivi par le paiement de la facture par le Client). L'utilisation des NTIC, des EDI, des référentiels communs clients et fournisseurs (internes ou externes) et des plates-formes collaboratives participent à réduire les temps de diffusion des informations. Le délai de paiements des factures et des créances a un impact fort sur le cash-to-cash cycle time. Il est par conséquent nécessaire de contrôler le taux de paiements réalisés au-delà des délais contractuels. Pour finir, il est fondamental de suivre de près le cycle de vie des produits (durée entre la mise sur le marché et la fin de vie commerciale). En effet, les phases de transition (mise sur le marché, remplacement, fin de vie) ont une influence évidente sur la qualité des prévisions de volumes, l'évolution des volumes de ventes, l'évolution des volumes de retours en SAV (courbe en forme de baignoire) et les contraintes de taux de service (pour éviter de "rater" la mise sur le marché !). En raccourcissant la durée des cycles (conception, fabrication, distribution, ...), le supply chain manager contribue à réduire le prix de revient des produits vendus et à augmenter les profits de son entreprise. En effet, plus de produits pourront notamment être vendus (ou "écoulés") pour une durée de vie commerciale et des investissements en conception identiques. (13) Il s'agit du temps nécessaire au bureau d'Etudes pour réaliser les plans détaillés du produit, les nomenclatures, les spécifications et les prototypes. (14) Il s'agit du temps nécessaire au bureau des Méthodes pour définir les processus de fabrication, les gammes et les outils nécessaires. (15) Ce délai inclut notamment le temps nécessaire pour établir la commande (configuration du produit par exemple), transmettre la commande et contrôler la commande (crédit client, validité du tarif, ...). VISIBILITE & TRANSPARENCE FABRICATION ACHAT - APPRO. LOGISTIQUE TRANSPORT - LIVRAISON RETOUR - SAV SERVICE CLIENTS Précision du stock [+] Nb événements/expédition Précision des pickings Nb événements/OF Nb événements/OA POD fournies/POD demandées Ecarts de quantité entre SI Tx d'échanges EDI Tx d'échanges EDI Tx d'échanges EDI Tx d'échanges EDI Tx de POD disponibles Nb événements/commande Tx d'échanges EDI Tx d'échanges EDI Localiser un produit stocké dans plusieurs entrepôts, tracer un lot défectueux, alerter le destinataire sur la livraison de sa commande sont des exemples de défi que doit relever une supply chain intégrée. La visibilité sur les flux est en effet un aspect essentiel pour juger du décloisonnement, de l'intégration et de la collaboration des partenaires de la supply chain et pour répondre au mieux au besoin du Client. De plus, une connexion directe sur la demande permet de supprimer l'effet "bullwhip" et de détecter au plus vite les évolutions du marché. Les échanges de données informatisés et les NTIC telles qu'internet fournissent les solutions techniques permettant la traçabilité des marchandises. L'aspect temps réel (délai entre la survenance d'un événement et la connaissance de l'information, délai de synchronisation entre systèmes informatiques) contribue à améliorer la réactivité de la supply chain. PLANIFICATION & SYNCHRONISATION FABRICATION ACHAT - APPRO. LOGISTIQUE TRANSPORT - LIVRAISON RETOUR - SAV SERVICE CLIENTS Tx de livraisons planifiées Tx de commandes planifiées Tx de respect des délais(11) [+] (11) Tx d'OA planifiés Tx de respect des délais Tx de ponctualité au chargement Tx d'OF planifiés Tx d'OA urgents Tx de réceptions sur rendez-vous Tx de ponctualité en livraison Tx de reprises planifiées Ratio d'incertitude(7) Tx d'OA hors calendrier Tx de réceptions hors calendrier Tx de restés à quai en expédition Tx de reprises dans les Tx de réponse dans les (16) Tx d'heures supplémentaires Tx d'erreurs de prévisions Tx de cmdes urgentes Tx d'instance délais délais Nb de jours de retard Tx de replanification Tx d'heures supplémentaires Tx de seconde présentation Tx de retours "sauvages" Tx de replanification Nb d'OA en retard Tx d'absentéisme Tx de livraison sur rendez-vous Tx d'articles synchronisés(20) Tx d'erreurs de prévisions(16) Tx de livraison sur date souhaitée Nb de commandes en retard Tx d'express(12) Tx de sous-traitance La planification des besoins (tactique, stratégique et opérationnelle) permet d'anticiper les adaptations du système logistique et les investissements nécessaires, coordonner l'ensemble des intervenants et optimiser le taux d'utilisation des ressources : SOP - Sales and Operations Planning, PIC - Plan Industriel et Commercial, PDP - Programme Directeur de Production,....La planification est d'autant plus nécessaire lorsque les ressources sont pluridisciplinaires et sous-traitées. La granularité de la planification doit être adaptée à l'horizon de la prévision : plus l'horizon est proche, plus la planification doit être précise et juste (Ex. le PIC planifie à la famille article tandis que le PDP planifie à l'article). C’est pourquoi, on pourra mesurer la qualité des prévisions réalisées à court terme par rapport à la qualité des prévisions réalisées à moyen terme. Par ailleurs, la planification est un bon moyen pour sécuriser ses approvisionnements et garantir ses capacités de production. Cela est d'autant plus nécessaire s'il peut survenir un déséquilibre entre l'offre et la demande (cas de la réservation de fret par exemple). Les opérations non planifiées (des volumes de promotions non connus par exemple) ou mal synchronisées (un camion qui attend son chargement) sont une source de perturbation et de surcoûts. Il apparaît alors fondamental de juger du degré de planification des opérations et des écarts observés entre la planification et la réalité. (7) Nom déposé à l'INPI par ISERPA/R. BITEAU (11) Respect des délais contractuel, planifié ou convenu avec le Client. (12) Il s'agit des livraisons en express effectuées en cas de dépannage. (16) Il s'agit de l'écart en valeur absolue entre la demande prévue et la demande réelle. Il peut être intéressant de distinguer la qualité des prévisions réalisées individuellement et en commun entre industriels et distributeurs dans le cadre d’une mise en œuvre d'une démarche CPFR®. (20) Il s'agit du taux d'articles pour lesquels les données de gestion (données logistiques, tarif, données techniques) sont entièrement synchronisés avec les partenaires. QUALITE DE SERVICE FABRICATION ACHAT - APPRO. LOGISTIQUE TRANSPORT - LIVRAISON RETOUR - SAV SERVICE CLIENTS Tx de produits contrôlés en entrée Tx de rotation Tx de produits contrôlés en sortie (3) Tx de rupture Tx de DRL (entrée et sortie) Indices de satisfaction (2) Tx de service Tx de freinte [+] Tx de rupture en rayon Tx de non conformité Tx de DRL Tx de DRL Tx de service en préparation(1) Tx de retours Tx d'erreurs / commande Tx de refaisage Tx d'articles stockés non livrables Tx d'avaries (5) Tx de fiabilité des préparations Tx de perte Tx d'erreurs dues au (8) Tx de sous-traitance Tx de qualité produit Tx de manquants Tx de pénurie Tx d'identification CAB Client Tx de dispo des appareils de Tx de remplacement si rupture Tx de réserves au chargement (19) Tx de qualité(4) Tx d'erreurs de contrôle Tx de remplacement si fin de vie Tx de réserves à la livraison Tx d'erreurs d'adresse (dont NPAI) Nb de chantiers de facturation(6) Tx de qualité(17) Tx d'erreurs de facturation(6) Tx d'erreurs de facturation(6) Tx d'erreurs de remise transport progrès Tx de refus de livraison Nb de chantiers de progrès Tx de retours Nb de chantiers de progrès Tx d'erreurs de facturation(6) Nb de chantiers de Tx d'erreurs sur OA (par les achats) Indice logistique progrès (19) Tx d'identification CAB (19) Tx d'identification CAB Nb de chantiers de progrès Nb de chantiers de progrès Ces indicateurs doivent permettre de juger du niveau de qualité des produits et des services qui confèrent l'aptitude à satisfaire les besoins exprimés ou implicites (norme Afnor NF X 50-120). On pourra également évaluer le Perfect Order Index (POI) : il s’agit d’un taux synthétique visant à mesurer la réalisation ou non de la totalité des objectifs de qualité selon les attentes du Client. Cet indicateur permet de suivre la qualité de la supply chain dans son ensemble du point de vue du Client et non pas la qualité de tel ou tel maillon. Ex. : le taux des commandes livrées en totalité et à temps (in full / on time) mesure la performance combinée de l'entrepôt (préparation des articles commandés) et du transport (livraison des colis). (1) Ratio quantité expédiée / quantité commandée (hors rupture et pénurie). (2) Nombre d'articles en rupture, nombre de commmandes n'ayant pu être servies, .... (3) Ratio du nombre d'articles en rupture / nombre d'articles actifs. Le nombre d'articles en rupture peut être évalué par entrepôt de stockage, par fournisseur ou par point de vente (rupture en rayon). Ces taux peuvent également être évalués séparément pour les produits « fond de rayons », les promotions et les produits nouveaux pour juger de la capacité d’adaptation de la supply chain face à des contraintes nouvelles ou plus instables. Il est bien entendu important de comprendre les causes de rupture : incident de fabrication chez le fournisseur, mauvaise estimation des prévisions de vente, … (4) Qualité du conditionnement et du chargement (unités renversées, colis abîmés, colis lourds sur colis légers, hauteur des palettes, documents conformes, EDI conformes). (5) Contrôle par échantillonnage des manquants, excédents, inversés, cassés entre le bon de préparation et la préparation physique. (6) Erreurs de tarifs ou de volumétrie par exemple. Remarquons que les erreurs de factures augmentent le délai de paiement des factures par les Clients (DSO : days sales outstanding) et augmentent par conséquent le cash-to-cash cycle time. (8) Qualité du produit, du conditionnement et des documents accompagnants les produits (PCB, fiche produit = données physiques, documents ADR, BL, ...). (17) On pourra évaluer notamment le taux de qualité ou de produit bon du premier coup, avant reprise ou retouche (first time quality). (19) Il s'agit du nombre de fois où le code à barres d’identification du produit ou du colis n'a pu être lu par le scan et a dû être saisi manuellement. Cette anomalie, répétée un grand nombre de fois, réduit significativement la productivité du processus et augmente le risque d'erreurs. DRL = Demande de Réglement de Litige TAUX D'UTILISATION FABRICATION ACHAT - APPRO. LOGISTIQUE TRANSPORT - LIVRAISON RETOUR - SAV SERVICE CLIENTS Productivités Tx de fonctionnement brut (9) Tx d'utilisation Tx de performance Tx de remplissage(10) Tx de remplissage de l'entrepôt Tx de rendement synthétique Tx de kilomètres à vide Tx d'utilisation des équipements (TRS) Tx d'utilisation des véhicules Productivités Tx de rendement d'assemblage Tx de rendement de montage D'une façon générale, il s'agit d'évaluer le taux d'utilisation des ressources en comparant la capacité (être capable de fabriquer 100 pièces par heure) et la charge (planifier la fabrication de 80 pièces par heure), par exemple : le nombre d'heures productives par rapport au nombre d'heures disponibles, la production par poste par rapport à la production prévue. Les productivités sur le terrain doivent être comparées aux valeurs issues de la standardisation des processus. Les évolutions de ces indicateurs peuvent faire apparaître des sur-charges ou des goulots d'étranglement chroniques ou temporaires que la planification, la standardisation des processus, le recours à une main d'oeuvre polyvalente ou une politique de maintenance préventive (TMP) permettent de maîtriser. (9) Ratio d'heures travaillées par rapport au au tonnage expédié par exemple. (10) Selon la capacité en volume, poids ou longueur de plancher. COUTS FABRICATION ACHAT - APPRO. LOGISTIQUE TRANSPORT - LIVRAISON RETOUR - SAV SERVICE CLIENTS Coût de première acquisition Coût du transport aval Coût du transport amont Coût de possession (stockage) Coût des litiges Coût de passation d'un OA Coût de manutention Coût de R&D Coûts supplémentaires Coût d'achat (services, matières, Coûts supplémentaires Coût de conception Coût de la freinte Coût de garantie Gestion des commandes fournitures, ...) Coût de la non-qualité Coût d'industrialisation Coût de la non-qualité Coût de traitement Gestion du recouvrement Valeur du stock Indices FEDIMAG Coût de fabrication Coût de planification Montant des retours Coût de la non-qualité (18) Coût de rupture Indice INSEE coût de la Coût de la non-qualité Indice du CNR Coût de la non-qualité construction Indice INSEE de prix de marché Coût d'obsolescence Indice INSEE coût de la MO Indice Gazole Coût de planification La prévision et le contrôle des coûts sont bien entendu des éléments fondamentaux pour le supply chain manager. Outre le suivi des coûts de production, il est particulièrement intéressant de : suivre les coûts supplémentaires (un réetiquettage par exemple), souvent liés à un dysfonctionnement, comparer le coût d'une opération à la valeur ajoutée générée pour le Client, décomposer le coût de revient des prestations, tenir compte de l'évolution des indices publiés par les professionnels du secteur (à comparer à l'indice INSEE général des prix), estimer les coûts logistiques comme un pourcentage du CA de l'entreprise ou un coût par unité d'oeuvre livrée, produite, manutentionnée, contrôlée,... valoriser financièrement les flux de marchandises (le montant du stock ou le montant des retours, ...). (18) Le coût de rupture peut prendre différentes formes : pénalités de retard contractuelles, ventes ratées ou encore arrêts d’une chaîne de fabrication. Un coût de rupture élevé justifiera l’importance et le coût d’un stock de sécurité. Références www.livrer-auchan.net www.supplychainmetric.com Supply Chain Digest, Logistics Cost Survey, 2006. ZERMATI Pierre, Pratique de la Gestion des Stocks, Dunod, 1996. BITEAU Raymond et BITEAU Stéphanie, Maîtriser les flux industriels, Editions d'Organisation, 1998. BLONDEL François, Gestion de la Production, Dunod, 1997. PIMOR Yves, Logistique, Techiques et mise en oeuvre, Dunod, 1999. BAGLIN Gérard, BRUEL Olivier, GARREAU Alain, GREIF Michel, VAN DELFT Christian, Management Industriel et Logistique, Economica, 1996.