PAC 2012 SOUS LE SABLE

Transcription

PAC 2012 SOUS LE SABLE
 PAC 2012
SOUS LE SABLE
- Note d’intention / Dorothée Dupuis
Titre polysémique, « Sous le sable » place ce PAC 2012 sous les auspices d'un paysage de bord de mer,
certes, mais un paysage retenu, ambivalent, allusif.
Le titre fait d'abord référence au film éponyme de François Ozon où la plage, décor d'un récit aussi
dramatique qu'il est dénué de toute spectacularité, s'érige comme lisière entre l'impassibilité du réel et
les tourments de l'imagination, au delà de tout manichéisme. La plage, transmutation de la terre solide en
eau mouvante, lieu du basculement des perceptions, des sentiments et des idées reçues devient pour le
PAC un territoire neutre, ou le spectateur peut se dépouiller de ses préjugés pour se retrouver dans un
état de nature que ses occupations ne lui laissent souvent pas l'occasion d'investir. Cette injonction
douce l'invite à aborder l'expérience de l'art avec une certaine innocence, tout en l'avertissant en même
temps de la force possible du choc esthétique à venir. Les œuvres présentées feront écho à cette idée
de dualité paradoxale de l'expérience esthétique, tout en convoquant les thématiques de la déception,
de l'absence, du non-dit, mais aussi du mystérieux, de la surprise, du volte-face. Les propositions des
différents lieux seront comme autant de chapitres d'une histoire vaporeuse, configurée en creux d'autres
récits, d'autres histoires.
« Sous le sable » est également un clin d'œil à la célèbre expression soixante-huitarde « Sous les pavés,
la plage ». L'ouverture du PAC 2012 se déroule entre les deux tours de la présidentielle et certaines
propositions ne feront pas l'économie d'une certaine causticité à l'égard des bienséances et hypocrisies,
politiques et autres, qui continuent de façonner ce monde dont parlent les artistes. Parler de ce qui est
caché, de ce qui se dérobe, de ce qu'on aimerait bien ne pas voir, tel est aussi un des devoirs de l'art
d'aujourd'hui, une mission que ne peuvent ignorer et même abordent de front les membres de Marseille
expos.
On pourra enfin percevoir ce titre comme une résonance à la situation artistique et culturelle
marseillaise à l'orée de 2013. Quels résultats peuvent bien se profiler derrière cette agitation souterraine
qui règne sur notre territoire depuis bientôt trois ans? Il s'agit de débusquer derrière les déclarations
d'intention et les grosses machines le travail des petites fourmis qui composent patiemment le terreau
fertile sur lequel poussent les baobabs. Pour qui s'intéresse à l'art contemporain pour autre chose que le
simple divertissement qu'on voudrait souvent lui vendre comme tel, la variété des sensibilités, des
propositions, des nationalités, des points de vue et des générations présents dans le PAC 2012 placent
ce dernier plus dans la filiation des premières biennales de Paris ou des manifestations d'un Groupe
Zéro, que des mastodontes culturels tels la Biennale de Lyon ou « Constellations » à Metz. Puristes,
spécialistes comme amateurs des grandes histoires que l'art peut raconter à chacun sur la base de
références culturelles communes et d'imaginaires personnels, sont incités à venir découvrir les dessous
de ce paysage artistique provençal riche et sibyllin à partir du 17 mai prochain.
MARSEILLE EXPOS 20 RUE SAINT ANTOINE 13002 MARSEILLE
T. + 33 (0) 9 50 71 13 54+ 33 (0)6 14 44 28 40 – E. [email protected] - W.www.MARSEILLEEXPOS.COM
-Note d’intention / Audrey Koulinski-Courroy
« Sous le sable », le titre choisi pour le PAC 2012 et directement emprunté au film de François Ozon,
désigne un lieu frontière : frontière entre la ville et la mer, entre la surface et son envers, entre réalité et
imaginaire.
La plage est cette zone qui tend vers l’horizon et suscite l’idée d’un ailleurs. Elle est aussi ce point de
recul à partir duquel il est possible de nous retourner sur nous-mêmes, sur notre ville, sur nos modes de
vie, pour y poser un regard critique.
La plage marque le début ou la fin de cette mer vers laquelle semble tendre le sable, sous laquelle il
s’enfonce comme sous un écran-miroir ou un écran-loupe : selon l’angle de vue que l’on adopte la mer
réfléchit la lumière et les images nées d’elle, et l’eau produit une lentille grossissante qui mène tout droit
au détail, à l’explosion des proportions, à l’abstraction ; autant de réalités instables que le sac et le ressac
décomposent sans cesse ; autant de remises en cause des perceptions et de la géométrie du réel.
Le sable n’est un indénombrable que lorsqu’on le regarde comme une plage, sinon il est une
accumulation de grains épars, une multiplicité d’entités autonomes que l’on peut choisir de confondre ou
de distinguer, de faire fusionner en un verre – et le verre imite l’eau. Et c’est bien ainsi que nous
envisageons le PAC, comme la mise en cohérence et en lumière d’un ensemble de structures et
d’orientations artistiques variées, mais toutes en prise avec un territoire singulier, porteur de
problématiques et d’ouvertures qui lui sont propres.
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