reportages Kukuli - Site de l´association de parents d´élèves HENRI

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reportages Kukuli - Site de l´association de parents d´élèves HENRI
APELHM93 - Reportage sur Kukuli
PEDAGOGIE à LIMA
Un des traits remarquables des actions que
nous soutenons à Lima, celles de l’Association
Gabriela
Mistral,
est
l’éducation
et
l’enseignement qui s’y donnent. Ces centres
situés dans des quartiers misérables, sont tout
simplement des écoles maternelles. Des vraies,
"comme chez nous". Avec, comme chez nous,
des éducatrices formées et diplômées. C’est le
résultat d'un long travail, qui d’ailleurs se
poursuit.
Elle-même éducatrice de jeunes enfants, Michèle Hue est venue pour la
première fois à Lima en 1982 pendant ses vacances. C’étaient alors les
premières années de “Gabriela Mistral “. Un centre existait déjà à Huascar, à
environ 20 km du centre de Lima vers le nord-est Michèle fit alors la
connaissance de Diana Gamarra,
la présidente, travailla avec elle. Un jour, Diana lui dit "Il faudrait que tu
reviennes et que tu restes plus longtemps". Michèle demanda une mise en
disponibilité et vint au Pérou en juillet 1983. Elle y resta trois ans.
Pendant ces trois années, elle travailla à mettre au point pour les éducatrices
des méthodes adaptées aux petits enfants de ces quartiers, les "pueblos
jovenes*" : ils grandissent dans une société, une culture bien différentes des
nôtres. Il n’était pas question d’importer tel quel l'enseignement donné en
France.
Il s’agissait de savoir “être avec” ces petits enfants Michèle s’est pour cela
inspirée de la pédagogie de Célestin
Freinet : faire découvrir aux petits
enfants les apprentissages de base à
partir de leur expérience propre, en
tenant compte des réalités locales et
personnelles. Donc une pédagogie
active, adaptée, en fonction de ce que
les enfants ont, de ce qu’ils connaissent,
de ce qu’ils sont.
Les enfants de ces barrios** ont bien
des différences avec ceux de France. Ils
sont nettement plus autonomes, ont
appris à se protéger. Ils mûrissent tôt...
Michèle a évidemment beaucoup
retenu des travaux de Maria Montessori
et de Françoise Dolto - mais chaque fois en les adaptant aux personnalités et à
l’environnement des enfants de ces “barrios” misérables. Cette façon de faire, il
a fallu l’enseigner aux éducatrices et à celles qui voulaient le devenir.
Aujourd’hui même, pour ces jeunes profesoras en cours de formation ou déjà
diplômées, il y a encore du travail à faire. "Elles restent assez passives, dit
Michèle, ne parlent pas facilement dans les réunions. Sur une vingtaine de
responsables, j’en vois trois ou quatre qui s’expriment vraiment. Les autres
avouent qu’elles ont peur de se tromper. Il y a des spontanéités que je n’ai pas
encore obtenues !"
"Car j’ai un souci profond - reprend-elle - c’est qu’une fois adultes toutes et
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APELHM93 - Reportage sur Kukuli
tous soient éduqués à la démocratie. Ils vivent en démocratie sans en avoir les
bases, l’habitude de parler ensemble, prendre des décisions ensemble."
"Il faut leur faire découvrir les idées, les notions, par elles-mêmes. On peut
être sûr que ce qu’elles auront ainsi trouvé, cela leur restera. Elles commencent
à comprendre qu’il ne s’agit pas de faire telle ou telle chose parce que Michèle l’a
dit, mais parce que cela répond à un besoin des enfants ! Toutes ont appris à
regarder les enfants comme des personnes".
Car quand même, cela progresse... “Vous ne pouvez pas savoir comme j’ai été
heureuse le jour où l’une d’entre elles, pendant une formation, m’a critiquée.
Lorsque je reviens à Lima pour voir comment vont les centres et faire de
nouvelles formations, la responsable de la pédagogie, que j’ai formée là-bas sait
s’opposer parfois à ce que je dis et sait exprimer ses opinions par des arguments
réfléchis et valables. Ce n’était pas évident au départ. J’en suis bien contente."
Les choses avancent. Prenons l’exemple de la préparation des fêtes données
aux parents dans nos garderies les plus anciennes, Huascar et 10 de Octubre.
Dans ces fêtes et dans les spectacles qu’elles montent, les éducatrices veillent
à ce que tous les enfants participent à égalité. Autrefois, il y avait quelques
vedettes et les autres enfants autour… Aujourd’hui, tous sont importants; cela,
elles l’ont compris. Chaque jour, il y a le moment de la conversation de groupe :
chacun peut prendre la parole, les enfants s’expriment et s’écoutent. Cela non
seulement les valorise mais aussi les rend plus responsables et consolide la vie
de groupe.
Autre point très important, peut-être même capital : notre action, notre
exemple, nos activités aboutissent aussi à revaloriser leur propre culture que
tant d’orientations du monde actuel tendent à détruire. Un des moyens pour cela
consiste à faire des fêtes moins conventionnelles, moins imprégnées d’influences
occidentales : utiliser d’avantage, par exemple, les danses et la musique
andines, ou encore l’histoire des civilisations précolombiennes, celles des grands
sites archéologiques.... Ils deviennent plus fiers de leur culture et cela n’est pas
sans effet. Une profesora a dit un jour à Michèle :“ Grâce à toi, je me suis rendu
compte que j’étais péruvienne.”
Tout ce travail, avec les
enfants, avec les jeunes et les
éducatrices, se fait depuis plus de
25 ans. C’est une nouvelle
génération
d’éducatrices
qui
travaille maintenant dans les
centres. Plusieurs d’entre elles
ont été tout enfants dans les
centres. Aujourd’hui, elles ont
voulu y revenir - et ont passé
pour
cela
les
diplômes
nécessaires. Et certaines, après
avoir été “profesoras” s’en sont
allées enseigner ailleurs, non pas
seulement, pas toujours, pour toucher un salaire plus élevé, mais aussi "pour
répandre la bonne parole". Ce que font notamment Maria Teresa, Lita, Vicky...
Des petits enfants, la pédagogie s’est étendue aux responsables, à d’autres
régions. Une pédagogie que d’ailleurs notre amie Michèle a dispensée aussi dans
d’autres organismes ou associations péruviennes que Gabriela Mistral.
Ce travail de pédagogie s’est fait et se fait pas à pas, jour après jour avec
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APELHM93 - Reportage sur Kukuli
patience, avec ténacité. Il est un véritable engagement dans l’action de Gabriela
Mistral. « Pour nous, dit Michèle Hue, c’est préparer les enfants de manière à
pouvoir trouver et prendre place dans la construction d’une société garante d’un
avenir meilleur et pour eux et pour leur pays ».
Parrainage collectif au PEROU dans les KUKULI
Responsable de secteur : Mme Sylvie LAGRANGE 3, allée Diderot 92160 ANTONY Tel :
01.46.74.09.64
*Pueblo Jovenes = Village, quatiers jeunes, nom donné par les nouveaux habitants des quartiers
populaires.
**Barrios = Quartier
Mr Henri de Saint Blanquat, Président de l'association "Pour qu'ils vivent" a rédigé cet article.
Cette association fait partie des OICN qui soutiennent les Kukuli depuis des années comme
Enfance et Partage Haute-Picardie. Merci de nous permettre de retranscrire ce texte dans son
intégralité. C'est un hommage très mérité qu'il rend à Michèle qui a donné de son temps si
utilement
Article extrait
du bulletin :
Le Fond photographique est issu de l’exposition Kukuli présentée par Michelle Hue lors du
Marché de Noël le 16 décembre 2006 dans l’établissement Henri Matisse Montreuil.
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PEROU
Notre président, revenu d'un voyage d'un mois au Pérou, offert pour son
départ en retraite, témoigne :
" Nous avons pu constater sur place, l'immense travail réalisé dans les
garderies et jardins d'enfants des KUKULI qui sont soutenus par l'association
depuis l'origine de notre association (27 années).
En à peine 30 ans, la population de la capitale du Pérou est passée de 800
000 à 6 millions d'habitants. Poussés par les violences de la guerre civile des
années 1980-1990 (Le Sentier Lumineux) ou par l'extrême misère de leur
situation en province, les réfugiés sont arrivés en masse de la campagne.
Les gouvernements successifs ont été incapables de maintenir les petits
paysans et les populations sur leurs terres. Pensant y trouver plus facilement du
travail, c'est l'attrait général des grandes villes qui a créé cette situation. Cet
exode continue encore. On comprend facilement que les structures n'ont pas
suivi et ce sont des millions de personnes qui sont accrochés aux collines et
montagnes entourant Lima. Là, c'est le dénuement complet. Quel choc quand
nous y sommes passés le lendemain de notre arrivée au Pérou !
Dans la banlieue Nord-Est de LIMA on trouve les deux centres aidés par notre
association : Huascar et 10 de Octubre. Là, ce sont deux oasis au milieu de la
grande pauvreté. Ils fonctionnent tous les deux sur le même principe. Des
éducatrices diplômées encadrent journellement près de 350 enfants.
Tout d'abord, le matin, c'est un jardin d’enfants pour un premier groupe de
petits de deux à cinq ans. Il leur est servi un repas à midi et ils rentrent chez
eux à 13h00.
A 13h30, c'est alors un deuxième groupe d'enfants plus grands, les 6-10 ans,
ayant déjà été dans d'autres écoles le matin, qui arrivent pour faire leurs devoirs
et participer à différentes activités d'éveil. Ces sont les éducatrices volontaires
du matin qui encadrent ces ateliers d'après midi. Un copieux goûter est servi
avant de rentrer chez soi à 17h00.
A Huascar c'est un troisième groupe (les 10-15 ans) qui arrive alors à 19h00.
Soutenus par d'anciens élèves qui ont brillamment réussi leurs études et qui
sont passés plus jeunes dans ces centres, les devoirs sont alors réalisés dans les
ateliers du soir. On y travaille aussi jusque 21h, à des recherches dans les livres
de la bibliothèque ou, on y reçoit du perfectionnement.
L'argent envoyé par Enfance et Partage Haute Picardie qui participe au
fonctionnement de ces deux centres est très efficacement utilisé et les bâtiments
sont rentabilisés au maximum. Nous en avons été les témoins ! »
Article extrait du bulletin ENFANCE ET PARTAGE HAUTE-PICARDIE n°50
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REPORTAGE PHOTOGRAPHIQUE 2006
La dalle de la cour d’école
était en mauvais état…
Reconnaissance
Les enfants remercient « l’école Henri Matisse de Montreuil »
et « Enfance et Parte Haute-Picardie », pour la rénovation des patios
Inauguration
Le Fond photographique est issu de l’exposition Kukuli présentée par Michelle Hue lors du Marché de Noël le
16 décembre 2006 dans l’établissement Henri Matisse Montreuil.
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Voyage au PEROU du 20 août au 4 septembre 2004
25 années se sont écoulées depuis que nous avons commencé notre travail à KUKULI HUASCAR, un
travail plein de vie, de générosité de dons et d'engagement vers les autres et avec eux.
Nous avons eu des moments de joie et de récompenses et aussi des moments difficiles, mais toujours nous
vous avons senti prêts à nous appuyer et à nous donner de la force.
Toujours votre présence a été très importante pour nous et l’amitié s’est toujours exprimée dans toute son
ampleur.
Pour cela nous rendons grâce de tout cœur pour avoir partagé cette extraordinaire expérience dans laquelle
nous avons grandi avec satisfaction et bonheur.
Aujourd’hui nous avons l’immense satisfaction de savoir que la semence plantée en 1979 a été bien soignée et
que maintenant elle donne des fruits merveilleux.
Nous voulons célébrer cette histoire avec vous. Nous vous invitons à partager avec les enfants (filles et
garçons) et les jeunes, raison de notre travail et développements, les professeurs, les pères et mères de famille,
les femmes des «comedores» (cuisine collective) autogérés, le personnel administratif, les coopérants étrangers
et péruviens, les membres d’ENFANCE ET PARTAGE HAUTE PICARDIE et l’O.I.C.N.
Toute la communauté Gabriella Mistral
DIANA
Voyage au PEROU du 20 août au 4 septembre 2004.
Le PEROU est l’un des premiers pays (avec l’INDE) soutenus par notre association depuis sa création en
1979, d’abord modestement en collaboration avec ENFANCE ET PARTAGE ILE DE FRANCE puis au fil des
années de façon de plus en plus conséquente avec la reprise par notre association de ce secteur.
Arrivée peu de temps après à ENFANCE et PARTAGE HAUTE-PICARDIE, j’ai suivi de très près l’évolution
de nos actions dans ces deux pays.
Notre première participation a été l’achat de verres et d’assiettes en plastique pour le premier jardin
d’enfants KUKULI» situé à HUASCAR, quartier très pauvre de LIMA, vint ensuite la création de DIEZ DE
OCTOBRE et de LAS PALOMITAS dont ENFANCE ET PARTAGE a financé sur deux ans la construction.
Michèle HUE et Sylvie LAGRANGE alors responsables de secteur à ENFANCE ET PARTAGE Ile de
France, sont venues régulièrement nous apporter des nouvelles des différents centres et de toutes les
activités qui se créaient autour d’eux.
Elles ont su nous faire partager très justement les difficultés rencontrées, et nous montrer le courage et la
force de toutes ces familles qui «solidaires» voulaient s’en sortir et être réellement les artisans de l’avenir de
leurs enfants.
Au fil des années, elles m’ont communiqué leur enthousiasme et leur admiration pour cette «communauté»
et ont fait naître en moi l’envie d’aller à sa rencontre.
La fête organisée à l’occasion des 25 ans de l’Association Gabriella Mistral qui gère toutes les activités
coïncide avec les 25 ans d’ENFANCE ET PARTAGE HAUTE PICARDIE, je ne pouvais trouver meilleure
occasion pour réaliser ce voyage, toutes mes appréhensions et mes hésitations étant balayées par un appel
de SYLVIE, disant «il est plus que temps de prendre nos billets …».
Ce fut un très beau voyage, inoubliable, par l’accueil qui nous a été fait, la chaleur humaine qui s’est
dégagée de nos différentes rencontres, par le partage de moments forts en émotion, par la gentillesse des
Péruviens et par la beauté des paysages !
J’ai eu la chance de faire ce voyage avec deux amies : Sylvie et Christine et le bonheur de le faire avec mon
mari, qui a su comprendre et me permettre de vivre pleinement ce voyage, j’ai (nous avons) admiré sa
patience, (car il n’est pas simple de faire toutes les boutiques d’artisanat avec 3 femmes!), son humour et sa
participation spontanée à toutes les activités des KUKULIS.
Merci aussi à tous ceux qui m’ont encouragée ou aidée et une affectueuse pensée à tous les amis,
péruviens et français, et qui ont fait que chaque instant restera gravé dans nos coeurs comme des moments
de bonheur.
Merci de m’avoir appris et démontré la réelle signification de deux mots : COMMUNAUTAIRE et
SOLIDAIRE.
Nous avons admiré le courage de toutes ces femmes, et à voir l’organisation, l’énergie, la ténacité et le
travail déployés, nous sommes certains qu’ils préparent à leurs enfants un avenir meilleur.
Pour ma part, je souhaite poursuivre mon travail avec le même espoir «apporter ma petite pierre à leur
construction».
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Jacqueline
Vendredi 21 août, arrivée à LIMA 0 H 30 et FETE à HUASCAR
ème
L’association Gabriella Mistral fête sur deux jours son 25
anniversaire et 25 ans de travail pour
développer les jardins d'enfants, les comédores (cantines populaires), depuis peu les concessions, la
boulangerie artisanale, la pharmacie et le magasin communautaire.
Diana GAMARRA, dirige toutes les activités. Elle est à ce poste depuis le tout début.
Les enfants de quatre centres sont réunis à HUASCAR, arrivés en autocar en fin de matinée, ils s’apprêtent
à passer une première journée de fête.
• KUKULI I à HUASCAR - 1er jardin d’enfants à la périphérie de Lima
• KUKULI II à DIEZ DE OCTUBRE
• Michaela BASTIDA dans le quartier du même nom
• NINOS DE LA MANANA à LUYA, quartier situé le plus au nord de LIMA dans une zone d'occupation
récente
Les frais de fonctionnement des deux premiers centres sont pris en charge par ENFANCE ET PARTAGE
HAUTE-PICARDIE, les deux autres par l’OICN, mais tous les quatre partagent l’encadrement administratif et
sont sous la responsabilité de DIANA.
Nous arrivons peu après les enfants. Ils nous attendent tous réunis dans la cour, assis sagement à leur
petite table.
Diana leur explique qui nous sommes et pourquoi nous venons leur rendre visite.
Ils nous accueillent avec des chants gestuels, de grands signes et des bisous. Grand moment, grosse
émotion, quelques larmes «de joie» sont versées !
Aujourd’hui, c’est jour de fête !
Les enfants reçoivent une énorme assiette de pâtes avec un peu de sauce bolognaise, ce sera le plat
unique.
Les pâtes sont au Pérou un luxe, elles valent cher.
Nous prenons avec plaisir le repas avec les enfants et nous avons un peu de mal à finir notre assiette!
Quelle réussite et quel espoir!
Quelle Joie! Quelle symbiose entre lui et les enfants! Questions, réponses, chants, applaudissements,
danses, c’est la fête!
Les enfants des Centres sont Heureux!
De l’autre côté de la clôture d’autres petits et grands enfants regardent de tous leurs yeux. Des parents aussi
se sont agglutinés. Ce n’est pas toujours fête au village!
Les éducatrices sont attentives, efficaces, souriantes.
Les enfants sont propres, avec leur petit uniforme, les joues sont rebondies, ils ont un air épanoui.
Voilà l’heure du goûter, une crème est servie aux enfants avec distribution de bonbons.
Grand merci aux établissements LAMY-LUTTI et CADBURY qui ont généreusement répondu à notre
demande.
Pas de bousculade, jamais! Les enfants obéissent sans problèmes, ils sont calmes, attendent patiemment
leur friandise.
C’est l’heure du mime! les enfants se calment et sont attentifs.
Tous les enfants n’ont pas accès au jardin d’enfants.
Manque de place, pas assez de moyens.
Les enfants sont pris en fonction de la situation de la famille, les plus pauvres d’abord, et sachant qu’ils sont
tous à peu près aussi pauvres, les inscriptions sont une véritable épreuve pour les parents, et l’encadrement
des centres.
Aujourd’hui est un grand jour! Ce soir retraite aux flambeaux ! Entraîné par les enfants de l'atelier de
musique andine et son professeur, un groupe de danseuses toutes plus jolies les unes que les autres avec
leurs beaux vêtements, ouvrent la route au défilé...
Les enfants et leurs parents suivent avec leurs beaux lampions décorés et allumés.
Nous faisons partie de la fête, et nous déambulons nous aussi dans le quartier de HUASCAR.
Etonnant, nous utilisons toute une voie avec notre groupe, et les chauffeurs de bus ou de voitures utilisent
sans problème l’autre voie en contresens.
Nous rentrons bien fatigués de notre promenade nocturne mais bien heureux !
SAMEDI
Le matin remise à DIANA de tout ce que nous avons apporté dans nos bagages!
Elle va de surprise en surprise, outre nos cadeaux personnels et un appareil photo numérique à l’usage des
différentes activités de l’association, acheté avec notre participation et celle d'Enfance et Partage Haute
Picardie, nous lui remettons pleins de bonnes choses, bonbons, brosses à dents et dentifrice, peignes,
savonnettes, échantillons de crèmes, parfum, lunettes, et les divers objets que nous avons collectés.
Diana nous charge de remercier au nom de tous les enfants, les sponsors et donateurs, ce que nous faisons
avec grand plaisir auprès de l’établissement SOPROCOS, la Mutuelle ARC en CIEL, le Laboratoire Pierre
FABRE, la pharmacie SAILLARD pour la remise de leurs produits aux enfants des KUKULIS.
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Nous apportons également: peintures, livres, feutres, crayons de couleur, offerts par notre association.
Nous avons vu les enfants travailler une boule de pâte à modeler grosse comme une bille !
Depuis 5 h du matin, les femmes des Commédors sont au travail:sachets repas sont prêts pour être
distribués aux enfants des écoles pour le repas du soir: sandwich et boisson.
Arrivée à HUASCAR
Sur la place, un autel avec dessus les petites bougies d’ENFANCE ET PARTAGE HAUTE-PICARDIE
apportées de France, tout un symbole “une petite lueur pour un grand espoir!”
Les Péruviens sont croyants et il est évident qu’un vingt-cinquième anniversaire se doit d’être avant tout une
action de grâce et de remerciements pour ce qui leur a été donné.
Nous sommes «pris» par l’atmosphère et le déroulement de la cérémonie.
C’est un défilé «d’offrandes»: tout ce qui a été réalisé et apporté dans les quartiers depuis la création du
premier centre:
1.
l’éducation, les enfants accompagnés d'une éducatrice défilent avec un petit panneau portant
l'inscription des valeurs que les jardins d'enfants inculquent : solidarité, partage, amour, pardon, etc.
2.
le pain avec la création d'une boulangerie artisanale, dont la propreté n'a rien à envier à celle de nos
usines,
3.
les cantines collectives : pour les enfants des écoles, pour les habitants des quartiers, pour les
concessions.
4.
la pharmacie communautaire pour la vente de médicaments courants remis contre ordonnance.
5.
Le magasin communautaire: vente de produits de base et de première nécessité à un prix moindre,
pour un petit bénéfice.
Celui-ci sert à l’entretien et éventuellement à l’amélioration des locaux de toutes ces structures.
Au cours de cette cérémonie, sont remerciés tous ceux qui ont participé à la création, à la vie et au
fonctionnement des Centres:
ENFANCE ET PARTAGE ILE DE France
ENFANCE ET PARTAGE HAUTE-PICARDIE
L’école CHARLES PEGUY devenue HENRY MATISSE
Le COLLEGE HECTOR DE CARDENAS
Sylvie LAGRANGE lit, traduit en espagnol, le courrier de notre Président.
Michèle HUE bien qu’absente sera très présente parmi nous durant ces deux jours, sa lettre est lue.
Françoise RAIMBAULT, Martine RIVIERE, avec Sylvie , présentes, sont les pionnières de l’action des
KUKULIS à LIMA, Michèle sera la coordonnatrice et la formatrice de toutes les actions éducatives, le chemin
parcouru a sans doute été long et semé d’embûches, mais quel magnifique résultat !
Elles étaient fières et émues de représenter l’aide que nous autres français apportons à cette action et à ces
femmes qui se battent et retroussent leurs manches pour que demain leurs enfants aient un avenir meilleur.
La présidente, Susanna VILLARAN prend la parole et remercie DIANA et toutes les personnes qui oeuvrent
dans et pour l'association.
Cette cérémonie s’achève après beaucoup d’émotion. Pour nous quatre, les amis et membres d’Enfance et
Partage H-P sont très présents, et nous avons une pensée pour chacun d’eux….
Nous sommes heureux de les représenter car nous savons que leur travail ou leur don sont
fondamentaux pour que toutes ces structures existent et fonctionnent dans les meilleures conditions
possibles, et nous avons la preuve de ce qui est aussi leur réussite.
DIANA termine la cérémonie par un dernier discours, elle est fatiguée mais heureuse devant sa tache
bien remplie.
Le repas est distribué à chacun, puis le spectacle commence: Danses péruviennes traditionnelles et
modernes, musique, et farandole. Nous nous mêlons très volontiers à la fête, unissant nos mains comme nos
cœurs, nous faisons partie de la même chaîne.
Les deux journées que nous venons de vivre, sont intenses, nous commençons à sentir la fatigue, aussi
nous disons à bientôt à nos amis et les quittons jusqu’au lendemain …
DIMANCHE:
DIANA a organisé un repas, préparé par les femmes de la concession restauration de ce petit parc de loisirs,
avec tous les responsables et les participants aux activités:
- responsables et éducatrices des jardins d’enfants,
- femmes des cantines populaires et concessions,
- et les amis de l’association.
Le repas est délicieux et convivial, la nourriture est différente de la nôtre avec des ingrédients pour nous
inconnus mais que nous apprécions.
Nous avons décidé de remettre un petit paquet réalisé avec ce que nous avons apporté, à chaque
participante après tirage au sort.
Le plaisir de tous est grand pour bien peu de choses mais nous sommes très heureux d’apporter ainsi à tous
un petit air de France…
Puis une partie de Volley s’engage, les plus sportifs participent, les autres prennent autant de plaisir à
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regarder…
Peu importe la langue, nous nous comprenons parfaitement…
Nous nous quittons à regret la nuit venue (il est 18h), nous devons préparer nos bagages, car demain nous
nous envolons .pour une semaine de tourisme, Cusco et sa région vont nous offrir un dépaysement total.
Les paysages et les sites sont superbes, les Péruviens toujours aussi gentils, des rencontres et des
échanges sympathiques ont lieu. Nous vivons pleinement cette semaine, allant de découverte en
découverte….
Les marchés, la foire de CHINCHERO, la boulangerie artisanale, le site du MACHI PICHU et tant d’autres,
chaque église visitée, les scènes pittoresques que nous découvrons à notre rythme nous ont donné beaucoup
de plaisir, et l’envie de voir et de revoir…
RETOUR SUR LIMA le lundi suivant
Nous allons alors enchaîner :
Visite de LIMA, achats divers, visite des écoles et des structures cette fois en pleine activité,le reste de
notre séjour:
Marché de MINCA: Nous sommes stupéfaits de voir tous les produits issus de l’agriculture péruvienne. Une
variété incroyable de pommes de terre, une quantité surprenante d’oignons, toutes sortes de légumes,
beaucoup de fruits exotiques dont nous ne nous privons pas ….
Marché artisanal à LIMA:
C’est sûr nous n’aurons pas assez de place pour tout rapporter, pourtant nous pensons à notre vente
d’artisanat, et nous allons bourrer les valises des uns des autres à bloc, même celles de nos nouvelles amies
bretonnes qui veulent bien s’en charger! Et puis nous allons prendre quelques risques, et dépasser «un peu
largement» le poids autorisé! Merci à notre bonne étoile!
Visite des différents quartiers de LIMA, centre ville avec ses beaux monuments, quartiers riche ou pauvre,
chinois, italien, station balnéaire.
Merci à DIANA de nous avoir fait découvrir sa ville et à ANNIBAL notre guide et chauffeur, pour sa
disponibilité. Sa dextérité au volant est surprenante, l’application du code de la route est pour nous
«déroutante», risquant à chaque instant l’accrochage, mais sans problème cela passe! L’usage du Klaxon est
un vrai langage!
DIANA a voulu que nous voyions tout pour apprécier le travail accompli:
Nous nous rendons :
-1) Tout d’abord à Michaela BASTIDA, petit jardin d'enfants dans un quartier surpeuplé, comme toujours les
enfants les plus défavorisés sont acceptés en priorité, mais le territoire et vaste, et bien sûr l'école est trop
petite.
Deux classes fonctionnent: les enfants nous accueillent avec des chansons et des bisous.
Ils ont bien compris la magie de l’appareil photo, et veulent tous une photo avec nous.
Dans les classes, ils sont appliqués, attentifs, les éducatrices calmes et très présentes.
Il va être bientôt l’heure du repas et nous allons dire bonjour aux femmes de la cantine qui le préparent.
Il faut sortir de l’enceinte de l’école, et aller un peu plus loin. Le repas est prêt, bien appétissant, il est vrai
qu’il est presque midi.
DIANA souhaiterait aménager la cuisine dans l’enceinte même de l’école ce qui serait plus commode.
La place et les locaux existent en partie, il serait donc facile et il suffirait de peu pour que la cuisine devienne
plus fonctionnelle.
-2) Puis à LUYA, quartier le plus au NORD, zone d'invasion récente. Nous visitons la petite école "NINOS
DE LA MANANA” de deux classes dans deux bâtiments différents dont l’un appartient au curé.
Les petits enfants qui viennent le matin ont mangé et attendent leur parent pour rentrer à la maison. Ils
acceptent volontiers la photo, notamment des triplés qui se sont laissés adopter par Jean Claude.
Les femmes rangent la cantine des enfants, elles sont aimables et nous accueillent avec le sourire.
Les grands arrivent déjà, pour les ateliers de l’après midi. Scolarisés dans une autre école, ils viennent faire
leurs devoirs ou des activités.
-3) Ensuite dans une autre zone. Et là nous sommes encore plus surpris par l’extrême pauvreté.
LIBERTAD! Quel beau nom!
Pas d’électricité, pas d’adduction d’eau, devant les cabanes en "Esteras" nattes de bambou, (mais il ne pleut
jamais), des bidons contiennent l'eau qu'un camion vient livrer.
Des chemins de terre poussiéreux, peu de plantes, peu ou pas d’arbres! Mais oh surprise! Une petite place
propre et bien délimitée par des pierres, avec un toboggan et quelques jeux pour les enfants!
La communauté s’organise… La zone est pauvre, mais propre! Pas de détritus!
En fait nous rencontrons peu de monde, chacun vaque à ses occupations, à LIMA sans doute, car les
personnes font beaucoup de kilomètres pour travailler.
Nous nous arrêtons volontiers à la cantine populaire des femmes de cette communauté.
Quel cadre! Quelle pauvreté! Les murs sont en tôles, le toit en esteras qui laisse le ciel entrer par les trous!
Tables et bancs en bois mal dégrossi, chaudrons au sol faute de meubles, l'eau dans des tonneaux devant la
porte!
Nous sommes bien accueillis, un verre d’eau nous est offert qui est le bienvenu, car il fait chaud et
poussiéreux.
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La discussion s’engage entre DIANA et ces femmes qui se connaissent, SYLVIE heureusement parle bien
l’espagnol et est notre intermédiaire. Ces femmes sont courageuses, DIANA souhaite les aider à améliorer
leurs conditions, mais il faut d’abord qu’elles obtiennent du gouvernement l’autorisation de posséder et
d’aménager le terrain sur lequel elles se trouvent…
DIANA va rester en contact étroit afin de les aider le plus possible... Ce quartier a certainement le potentiel
pour réussir de la même façon que HUSCAR ou DIEZ DE OCTUBRE!
Le jour suivant nous nous rendons à DIEZ DE OCTUBRE KUKULI n°2 et là nous trouvons réunis en un
même lieu toutes les activités: Le jardin d’enfants, la cantine populaire, la cantine des enfants, le magasin et la
pharmacie communautaires.
Nous arrivons trop tard pour assister à la distribution des repas au public, mais le principe est simple:le matin
les habitants viennent payer leurs tickets repas. Les femmes préparent les rations, et le midi les personnes
viennent les chercher. L'argent recueilli permet de faire la même chose le lendemain. Les femmes qui cuisinent
ne sont pas payées, mais elles ont en échange le repas de leur famille.
Les enfants nous font comme toujours un accueil chaleureux, nous assistons au lavage des mains avant la
distribution des repas. Les enfants sont sages, calmes, et mangent avec plaisir. Ils sont propres et nous
paraissent en bonne santé. Leur repas est délicieux, ce sera le nôtre, nous le prendrons avec plaisir en
compagnie de quelques dames.
Le magasin est ouvert aux habitants du quartier, il propose des denrées de première nécessité à prix réduits.
Le petit bénéfice réalisé donne un salaire aux vendeuses mais aussi sert à aménager ou à entretenir les
locaux.
La pharmacie communautaire, bien approvisionnée souvent par des dons, permet aux habitants de se
soigner à moindre coût sur ordonnance, les personnes responsables reçoivent une formation de base.
Nous visitons tous ces lieux avec attention et admiration.
Les classes sont bondées, et DIANA pense qu’il serait bon d’agrandir par une classe supplémentaire.
Il nous paraît judicieux, de construire non pas sur l’espace de récréation des enfants, mais au premier étage,
qui est en fait prêt à recevoir un nouveau niveau.
Le coût le plus important revient à la toiture, un mur est déjà fait, aussi pourquoi pas dans le même temps
une seconde pièce attenante ?
DIANA se propose de faire l’étude de ce projet et de nous le soumettre. L'école Henri Matisse grâce à sa
vente pourrait couvrir une partie des frais, le reste avec
l' OPERATION BOUGIES DE NOEL 2004???
Pendant la prise de photos, Jean Claude fait quelques passes de football avec les enfants, c’est sûr, ils
aimeraient bien continuer le jeu, mais il nous faut poursuivre notre chemin…
Nous nous rendons dans la zone nommée CRUZ DE MOTUPE, tout en passant devant le tout premier jardin
d'enfants.
Ce quartier est sale et triste, tout est un peu à l’abandon, les chiens errent, c’est différent de tout ce que
nous venons de voir …
Et puis là devant nous le Jardin d’enfants LAS PALOMITAS !
Quelle déception pour nous d’ENFANCE ET PARTAGE HAUTE-PICARDIE qui l’avons construit ! Nous
l’avions vu en photo si beau, si propre, si pimpant, en activité avec des dizaines d’enfants épanouis.
Il est sale, tagué, délabré, les vitres cassées, laissé à l’abandon, comme tout le quartier d’ailleurs.
Notre déception n’a d’égale que la colère de DIANA.
Elle a dirigé ce centre, puis le gouvernement péruvien a souhaité le prendre en charge pour en faire un
jardin d’enfants pilote.
Ensuite il a été transformé en crèche familiale pour que les mères puissent aller travailler, enfin dans cette
zone où la guérilla avec le sentier lumineux a fait des ravages et a été désertée, le bâtiment se retrouve à
l'abandon, inutile, et pour l'heure inutilisable dans l'état actuel.
DIANA ne décolère pas. Nous trouvons enfin, la crèche familiale, dans des locaux qui n’ont rien à voir avec
ceux que nous avions financés.
C’est incompréhensible, à deux pas, il y a un bâtiment qui serait bien plus fonctionnel s’il était remis en
état…
Elle s’est engagée à se renseigner et voir ce qui peut être fait pour remédier à cette situation.
OUI ! LAS PALOMITAS doit revivre ! à suivre …
Généreuse comme toujours, elle propose au personnel de la crèche familiale de participer aux formations
qui sont données aux éducatrices des Kukulis…
Nous terminons par HUASCAR, (où nous goûtons au repas des enfants), puis nous allons à la rencontre
des grands enfants de l’après-midi qui sont là pour leur atelier «devoir», les plus grands aidant les plus petits,
les éducatrices toujours attentives à ceux qui ont des difficultés.
D’autres font des activités d’éveil, avec les moyens du bord, mais avec une pédagogie bien adaptée, nous
n’avons pas besoin du langage, il suffit d’entrer dans leur activité, et nous nous comprenons parfaitement.
Dans la cour, ce sont encore des jeux, des chants, des câlins, des bisous, et des photos, il nous semble que
nous n’en prendrons jamais assez pour témoigner de tout ce que nous avons vu et pour rapporter à nos amis
un peu du fruit de leur aide !
A HUASCAR, les toilettes des enfants sont en piteux état, tout est à faire ou à refaire.
DIANA va faire chiffrer le projet : OPERATION BOUGIES DE NOEL 2004???
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APELHM93 - Reportage sur Kukuli
Le soir tombe, toutes les femmes des cantines se sont réunies et ont voulu une dernière fois nous faire fête,
en nous préparant des beignets au sirop de canne ! Délicieux !
Les enfants dans la cour reçoivent le même goûter.
DIANA expose ce qui est advenu de LAS PALOMITAS, plusieurs éducatrices y ont travaillé, et sont aussi
déçues que nous, DIANA explique notre engagement auquel ils se doivent de répondre par la réussite de leur
action.
Le professeur de l’atelier musique nous joue quelques morceaux typiques, nous écoutons avec plaisir, nous
le remercions ainsi que tous pour leur accueil chaleureux et des joies qui nous ont été données de vivre
ensemble. SYLVIE se fait notre interprète mais plus que les mots, c’est l’émotion qui passe.
Le départ deS enfants, signifie ce soir, la fin de notre séjour !
Il y a beaucoup à faire, mais nous sommes confiants. Les Péruviens sont tout à fait capables de prendre leur
destinée en main pour peu qu’on les aide.
Nous quitterons le PEROU, un peu triste mais heureux. Beaucoup d’espoir et de projets sont dans nos têtes,
nous ne voulons pas dire adieu, mais au revoir…
Article extrait du bulletin ENFANCE ET PARTAGE HAUTE-PICARDIE n°47
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