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Doc 2 : En quoi l’Allemagne est-elle représentative des relations internationales durant la Guerre froide ?
Consigne : Répond aux questions suivantes.
 Berlin (1948-1949) : la 1ère crise.
En 1948, les Alliés occidentaux, occupant Berlin, décident de réunir leurs zones, la « trizone », pour y établir une assemblée constituante et une monnaie commune le
Deutsch mark qui doit permettre le redémarrage économique du pays. Mais la mise en place d’un système monétaire clairement capitaliste est vécue comme une
provocation par l’URSS. Staline décide de bloquer, en juin 1948, tous les accès routiers et ferroviaires entre la zone d’occupation occidentale et Berlin-ouest. Les troupes
soviétiques encerclent Berlin et empêchent désormais tout ravitaillement de la ville. Ce blocus est un véritable siège, destiné à asphyxier la ville et à pousser les soldats
occidentaux à quitter la ville pour s’en emparer.
Cette agression accélère la reconstitution d’un gouvernement autonome dans l’Allemagne de l’ouest. En mai 1949, une constitution nouvelle est rédigée. La République
Fédérale d’Allemagne (RFA) est née. Berlin étant assiégée, la nouvelle capitale est placée dans une petite ville thermale, Bonn. Le 12 mai 1949, Staline lève le blocus
qui n’a rien donné et crée un régime communiste : la République Démocratique Allemande (RDA).
Caricature de l'américain Dick Spencer (1948).
Reliant Berlin-Ouest à la RFA, le pont aérien a fonctionné pendant
318 jours entre 1948 et 1949. Certains jours, il décollait plus de
mille avions par jour pour acheminer des produits tels que des
denrées alimentaires, des biens d’équipement, des médicaments ou
du charbon.
1) Quelles puissances occupent l’Allemagne de l’ouest et Berlin-ouest en 1947 ? _______________________
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2) Quel pays, représentant l’ours, et occupe l’Allemagne de l’est et Berlin-est en 1947 ? _________________
3) A quoi correspond le geste de l’ours ? Pourquoi fait-il cela ? _____________________________________
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4) En quelle année a eu lieu cet événement ? ____________________________________________________
5) Est-ce une réussite ? Pourquoi ?____________________________________________________________
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 Berlin (1961) : la 2ème crise.
En 1958, Khrouchtchev a remplacé Staline à la tête de l’URSS. Face à l’exode massif de sa population vers l’Allemagne de l’ouest, le gouvernement de la RDA
(République Démocratique Allemande) décide la pose de barbelés pour empêcher toute communication entre Berlin est et ouest. C’est l’opération « muraille de Chine ».
Entre 1947 et 1961, ce sont 2,7 millions de citoyens (sur un total d’environ une quinzaine de millions d’habitants), médecins, ingénieurs, professeurs, ouvriers qualifiés,
qui passent la frontière, mollement surveillée et "choisissent la liberté" expression utilisée par les habitants de l’époque.
Pour mettre un terme à cette « fuite des cerveaux », dans la nuit du 12 au 13 août 1961, un mur est construit en urgence un mur de 43 km et remplace les barbelés : le
« rideau de fer » se matérialise.
Le mur se poursuit par des barbelés sur 155 km, le long de la frontière avec la RFA (République Fédérale Allemande).
« En août 1961, j’étais à Paris où je suivais un
cours d’été pour étrangers à la Sorbonne. Je tentais
d’expliquer à mes amis ce que moi-même
n’arrivais pas à comprendre. Imaginez la Seine
devenue un mur hermétique avec ordre de tirer !
Devant et derrière, deux villes complètement
indépendantes l’une de l’autre (…). Entre-temps,
les images bouleversantes de familles déchirées
nous étaient parvenues par les médias. Des femmes
qui tendaient leurs enfants à leurs maris, déjà de
l’autre côté, à travers les fentes de palissades
encore accessibles ; des gens qui, au risque de leur
vie, gagnaient la partie occidentale en sautant par
la fenêtre, d’autres qui, pareils à des taupes,
essayaient de s’ouvrir un passage vers BerlinOuest en se creusant un tunnel (…). Berlin-Ouest,
appât miroitant du miracle économique en plein
milieu d’un pays socialiste, était devenu
intolérable pour l’Est. Le Mur apparaissait comme
la seule possibilité d’enrayer enfin l’exode massif
de la population. »
Gisela Thiele-Knobloch, Berlin Capitale,
Ed. Autrement, Paris, 1992.
Ouvriers travaillant à la construction du mur.
Conrad Schuman saute par-dessus les barbelés le 15 août 1961.
Le 17 août 1962,
Peter Fechter, âgé de
18 ans, est abattu par
les
gardes-frontière
alors qu'il tente de
franchir le Mur pour
rejoindre
BerlinOuest. Il agonise
durant 45 minutes
devant les caméras de
télévision.
1) Que font les ouvriers (et les soldats derrière eux) ? Pourquoi ? ___________________________________
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2) En quelle année a lieu cet événement ? ______________________________________________________
3) Que fait le soldat est-allemand dénommé Conrad Schuman ? Vers où s’enfuit-il ? ____________________
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4) Que risquent les Berlinois de l’est qui tentent de franchir le mur ? ________________________________
« Il y a deux mille ans, le plus grand acte d'orgueil c'était de dire « Civis Romanus sum1 ». Aujourd'hui, dans le monde de la liberté, on ne saurait se donner
plus d'honneur que de dire « Ich bin ein Berliner2 ». II ne manque pas de gens au monde qui ne comprennent vraiment pas, ou qui prétendent ne pas
comprendre quel est l'enjeu de la lutte entre le communisme et le monde libre. Qu'ils viennent à Berlin. Il y en a d'autres qui affirment que l'avenir est au
communisme. Qu'ils viennent eux aussi à Berlin ! Certains, enfin, en Europe et ailleurs, déclarent qu'on peut collaborer avec les communistes. Qu'ils
viennent à Berlin ! Et il y en a même un petit nombre qui tout en reconnaissant les méfaits du communisme estiment qu'il leur permet néanmoins de faire
des progrès économiques. Qu'ils viennent donc s'en convaincre à Berlin !
La liberté connaît, certes, bien des difficultés et notre démocratie n'est pas parfaite. Cependant, nous n'avons jamais eu besoin, nous, d'ériger un mur pour
empêcher les gens chez nous, pour les empêcher de s'enfuir. (...) Le mur est la preuve la plus abominable et la plus éclatante de la faillite du système
communiste. L'aveu de cet échec est visible aux yeux du monde entier. Mais nous n'en éprouvons aucune satisfaction, car, comme l'a dit votre
bourgmestre3, il est une offense au monde, une offense à l'humanité. »
J. F. Kennedy (président des Etats-Unis d’Amérique), discours prononcé à Berlin, le 27 juin 1963.
1. « Je suis un citoyen romain. »
2. « Je suis un Berlinois. »
3. Willy Brandt, futur chancelier social-démocrate de la RFA de 1969 à 1974, était alors bourgmestre (maire) de Berlin-ouest.
5) Qui est J. F. Kennedy ? _________________________________________________________________
6) Que sous-entend Kennedy lorsqu’il dit « Ich bin ein Berliner » et « le mur est la preuve (…) de la « faillite
du système communiste » ? ________________________________________________________________
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
La chute du mur de Berlin (1989).
Le 9 novembre 1989, Günter Schabowski, un officiel subalterne, fait une annonce (ou plutôt une belle bourde !) lors d'un discours en direct du journal
télévisé du soir. En lisant un projet du conseil des ministres « Nous avons décidé aujourd'hui d'adopter une réglementation qui permet à chaque citoyen de
la RDA de se rendre à l'étranger par les postes-frontières est-allemands ». Interloqués, les journalistes l'acculent dans ses retranchements lui demandant si
cela signifie que le mur est ouvert et surtout à partir de quand ? Hésitant et incertain, Schabowski lance : « Pour autant que je sache, immédiatement, sans
délai ».
Aussitôt, l'information est reprise en boucle par les médias d’Allemagne de l’Ouest, très regardés à l’Est. L’information étant confirmée à l’Ouest, les
premiers Berlinois de l’Est se présentent aux points de passage de la ville. Timidement, certains tentent de passer. Les gardes-frontières, tout aussi déconcertés car ils n’avaient reçu aucun
ordre officiel, laissent passer à l'Ouest, après un contrôle d’identité, les individus munis d’un passeport. Vers 23 heures, l’afflux de population se fait de plus en plus grand. Des milliers de
Berlinois veulent à tout prix partir. Face à la foule pressant contre la barrière et le risque d’émeutes violentes, un responsable décide finalement d’ouvrir les barrières avant que la situation
n’empire encore. Très vite, l'affluence exceptionnelle rend ces contrôles totalement vains.
Le traité de la réunification du 12 septembre 1990.
Art. 1 : L’Allemagne unie comprendra le territoire de la République fédérale d’Allemagne, de la République démocratique allemande et de l’ensemble de
Berlin.
Les frontières extérieures seront les frontières de la République fédérale d’Allemagne et de la République allemande et seront définitives à partir de la date
d’entrée en vigueur du présent traité […] L’Allemagne unie et la République de Pologne confirmeront la frontière existante entre elles par un traité ayant
force obligatoire […].
L’Allemagne unie n’a aucune revendication territoriale quelle qu’elle soit envers d’autres États et n’en formulera pas à l’avenir […]
Art. 5 : […] Après l’achèvement du retrait des forces armées soviétiques, des unités des forces armées allemandes affectées a ux structures d’alliance […]
pourront également stationner sur le territoire de l’actuelle RDA, bien que sans vecteurs d’armes nucléaires. […] Des forces armées et des armes nucléaires
ou des vecteurs d’armes nucléaires étrangers ne seront pas stationnés dans cette partie de l’Allemagne et n’y seront pas déployés.
Art. 6 : Le droit de l’Allemagne unie d’appartenir à des alliances, avec tous les droits et obligations qui en découlent, n’est pas affecté par le présent traité.
Art. 7 : Les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’URSS mettent fin par le présent traité à leurs droits et responsabilités relatifs à Berlin et à
l’Allemagne dans son ensemble. L’Allemagne unie jouira, en conséquence, de la pleine souveraineté sur ses affaires intérieures et extérieures.
1) Quel événement a lieu le 9 novembre 1989 ? ________________________________________________
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2) Qu’entraîne-t-il ? _______________________________________________________________________
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Consigne : Retrouve les différentes parties de l’introduction, puis donne un titre à chaque sous-partie du
développement.
Aussitôt la Seconde Guerre mondiale terminée, les relations se tendent entre les
deux grands vainqueurs, les Etats-Unis et l’URSS. Dès 1947, leur opposition
(idéologique, politique, économique…) aboutit à une guerre dite « froide » puisque
sans conflit militaire direct, visible notamment en Allemagne. Mais pourquoi peut-on
dire que l’Allemagne et Berlin sont représentatives, à une échelle réduite, des relations
internationales de la Guerre Froide ?
Tout d’abord, en 1945, conformément aux accords de Yalta et de Postam, les
Soviétiques occupent l’Est de l’ancien Reich. Les Américains, les Anglais et les
Français occupent l’Ouest. Berlin, l’ancienne capitale, est aussi divisée en quatre
secteurs d’occupation par les Alliés. En 1947, les Occidentaux décident d’unifier leurs
trois zones d’occupation et de relancer l’économie grâce au plan Marshall (offre
économique des Etats-Unis pour la reconstruction de l’Europe en échange d’un soutien
à leur politique) et à la création d’une nouvelle monnaie, en 1948, le Deutsche mark.
En réaction, les Soviétiques qui reprochent à leurs anciens alliés de vouloir reconstituer
un Etat allemand, font le blocus de Berlin-ouest (qui se trouve au milieu de leur zone
d’occupation), en espérant le départ des Occidentaux. Mais les Américains ripostent en
ravitaillant Berlin-ouest par pont aérien pendant près de 11 mois. Sans succès, Staline
renonce. En 1949, la coupure de l’Allemagne est officialisée avec la création de deux
Etats antagonistes : à l’ouest, la RFA (République Fédérale Allemande) et à l’est, la
RDA (République Démocratique Allemande).
Puis en 1961, Berlin est à nouveau au cœur de la Guerre froide. Grâce à l'aide
américaine, les pays de l'Europe de l'Ouest connaissent. Pour les Allemands de l’Est,
qui voient à la télévision les images de l’abondance (alors que la pénurie sévit toujours
à l’Est), de la richesse et de la liberté, la tentation est de plus en plus forte de se
détourner du communisme, synonyme de contraintes et de restrictions et de fuir à
l’ouest. Pour arrêter l’exode des Allemands de l’est vers l’ouest, les autorités
communistes de RDA, sur ordre de de Krouchtchev (nouveau dirigeant de l’URSS),
construisent un mur entre Berlin-ouest et Berlin-est. Ce mur devient le symbole de la
Guerre Froide puisqu’il matérialise le « rideau de fer ». Lors d’un voyage officiel à
Berlin-ouest en 1963, le président américain J.F. Kennedy déclare : « Ich bin ein
Berliner » (Je suis un Berlinois). Par cette expression, il veut montrer aux Berlinois son
soutien et sa volonté de défendre ce bastion du monde occidental enclavé à l’Est, mais
aussi de dénoncer ce « mur de la honte » et la « faillite du système communiste ».
Enfin, en 1989 une nouvelle crise éclate suite à l’ouverture de la frontière entre
la Hongrie et l’Autriche. Gorbatchev, nouveau dirigeant de l’URSS, refuse de soutenir
une politique répressive. Le 9 novembre 1989, suite à une annonce télévisée d’un
représentant des autorités de la RDA d’ouverture du mur, les Berlinois de l’est se
massent aux postes frontières. Les gardes, n’ayant reçu aucun ordre de Moscou,
laissent passés les Berlinois qui sont alors libres de circuler. Des familles se retrouvent
après des années de séparation. L’événement est diffusé en direct devant des
téléspectateurs du monde entier. La chute du mur provoque ensuite la réunification de
l’Allemagne en 1990.
L’Allemagne et Berlin sont bien une réduction du conflit de la Guerre froide.
Le pays, à travers la construction du mur de Berlin, représente la division du monde en
deux blocs et l’opposition des idées occidentales et soviétiques. La chute du mur et la
réunification de l’Allemagne en 1990 constituent deux événements forts à l’origine de
la fin de la Guerre froide.

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