pALAZZEttO BRu ZANE
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pALAZZEttO BRu ZANE
Contact presse en France ❚ OPUS 64 Valérie Samuel, Arnaud Pain 71 rue Saint-Honoré 75001 Paris Tél : 01 40 26 77 94 – Fax : 01 40 26 44 98 [email protected] [email protected] Contact presse en Italie ❚ Agence Vivace Marta Romano tél./fax : +39 091 68 11 034 [email protected] PALAZZETTO BRU ZANE CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE FRANÇAISE Dossier de presse SOMAIRE 3 Éditorial du docteur Nicole Bru, présidente 4 La Fondation Bru 7 Le Palazzetto Bru Zane 11 Le projet architectural 13 Les partenaires de la restauration 19La fondation Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française, éditorial Olivier Lexa, directeur général 21 Redécouvrir la musique romantique française 23 Un centre de musique romantique à Venise 25 Les missions du centre 27 L’équipe du Palazzetto Bru Zane 28 La première saison du Palazzetto Bru Zane 29 Les festivals 33 Les partenaires 35Calendrier des concerts, en Italie, en France et à l’étranger L a création du Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française résulte de hasards heureux et concomitants inscrits dans les objectifs fondateurs de la Fondation Bru : l’éducation, la recherche, la restauration du patrimoine où qu’il se trouve et l’environnement. Mon époux, Jean Bru, et moi-même avons toujours adoré Venise et nous pensions, il y a plus de vingt ans déjà, qu’il faudrait agir pour inverser les méfaits du temps et conserver à la Sérénissime son atmosphère incomparable et son caractère éternel. Un autre domaine nous a toujours passionnés : la musique. Lorsque le Casino Zane fut proposé au comité d’orientation de la Fondation Bru, la décision de procéder à son acquisition fut rapidement prise avec l’objectif d’y former un projet ambitieux. Sa restauration à l’identique fut entreprise : il s’agissait de le « rendre à son histoire ». Ce casino a été conçu en 1695 par la famille de mélomanes Zane afin de permettre à leur fille d’y donner des récitals de violon. Hervé Niquet et sa passion universelle de la musique ont été des relais efficaces pour nous aider à élaborer ce projet qui est devenu la fondation Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française. Ainsi, la création de ce centre permettait tout à la fois de rendre le lieu à sa destination première, de répondre aux objectifs de la Fondation Bru en faisant revivre les noms des compositeurs et les œuvres oubliées, parfois même disparues, du grand xixe siècle. Vous découvrirez au fil des pages du programme de la première saison tout le travail réalisé par l’équipe depuis juillet 2007 ; travail qui s’appuie sur une recherche scientifique dynamique, une diffusion la plus large possible incluant la formation et des partenariats solides et riches pour l’avenir. La restauration du Palazzetto Bru Zane et la création du Centre de musique romantique française sont les deux premiers projets entièrement réalisés par la Fondation Bru et ils représentent, à mes yeux, le futur de cette fondation que j’ai créée en 2005 pour pérenniser le nom et la mémoire des fondateurs des Laboratoires UPSA. Je tiens à remercier ici les membres du comité d’orientation pour leur forte implication dans les projets de la Fondation Bru, ainsi que tous les membres de l’équipe du Palazzetto Bru Zane qui nous font vivre des moments passionnants et enrichissants. « Quand je cherche un autre mot pour exprimer le terme musique, je ne trouve que le mot Venise. » (Friedrich Nietzsche) docteur Nicole Bru, présidente 3 La Fondation Bru C’ Le docteur Nicole Bru, femme de conviction et d’action est avec la vocation de soutenir, d’accompagner et de rendre, parfois, tout simplement possibles des actions de mécénat dans différents pays, que la Fondation Bru a été créée en 2005 à l’initiative du docteur Nicole Bru. Elle souhaite pérenniser le nom et la mémoire des fondateurs des Laboratoires UPSA. Résolument engagée dans la lutte contre la douleur, la prise en charge de jeunes filles abusées sexuellement – création de l’association Docteurs Bru en 1995 – et l’aide aux personnes handicapées – participation à l’association Handi’Chiens – Nicole Bru a toujours mené des actions de mécénat tant humanitaires que culturelles dans différents pays. Elle met en place la Fondation Bru pour regrouper toutes ses actions au sein d’une même structure et ouvrir son activité aux causes et projets innovants qui ont besoin de financement pour se concrétiser. La Fondation Bru accompagne et soutient les actions qui la touchent et qui sont au plus proche des valeurs qu’elle considère comme primordiales. Un fil conducteur : l’Homme et son environnement, qui restent au centre de toutes les actions de mécénat menées par la fondation. « Ce qui compte, dans la vie, c’est de pouvoir infléchir le cours de choses ! » ; c’est une devise pour Nicole Bru, médecin, chercheur et industriel. Femme de volonté et d’action, elle rejoint en 1971 les laboratoires UPSA, grande firme pharmaceutique française. Elle fait preuve de détermination, d’une grande curiosité, et d’une véritable passion pour l’innovation. Sa brillante carrière la mène au poste de directeur de la Recherche, puis de présidente du Groupe UPSA. Pendant les 5 années de sa présidence, elle double le chiffre d’affaires du groupe. Après la vente d’UPSA, elle développe le groupe Halisol qui mène des activités financières et industrielles, notamment dans la pharmacie et la biotechnologie. Une fois encore, elle fait plus que doubler la valeur de la société. Depuis qu’elle s’est retirée du monde industriel, elle s’adonne à sa passion de pilote d’hélicoptère et met son insatiable soif d’entreprendre au profit d’un engagement associatif intense : création de l’Institut UPSA de la Douleur (1993), Association Docteurs Bru (1994), Fondation Bru (2005), Fondation Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française (décembre 2007). Si la prise de décision appartient à une unité collégiale qu’elle préside, c’est le docteur Nicole Bru qui dote la fondation des moyens opérationnels et financiers nécessaires à la mise en œuvre de chaque projet. 4 La structure de la Fondation Bru La Fondation Bru a opté pour une structure organisationnelle et financière lui permettant d’être au plus proche des causes et des individus qu’elle soutient. Elle s’appuie sur le travail et l’investissement d’une équipe engagée : le comité d’orientation étudie et sélectionne les projets à soutenir, les propose et les suit. Michèle Roche, secrétaire général de la Fondation Bru, est responsable des aspects administratifs et supervise les opérations de mise en œuvre des actions bénéficiant du soutien de la fondation. docteur Nicole Bru Présidente | Comité d’orientation Marc Blondeau Jacqueline Delage Laurent Epstein Philippe Lécuyer Christine Morin-Postel Didier Voydeville | Michèle Roche Secrétaire général [email protected] Les projets La Fondation Bru porte toute son attention sur des projets orientés vers l’éducation et la recherche, ainsi que vers le patrimoine et l’environnement. Cette approche pluridisciplinaire lui laisse une grande liberté dans le choix des initiatives qu’elle soutient. Après la création de l’école centrale de Pékin en 2005, premier projet de grande envergure soutenu par la Fondation Bru, le docteur Nicole Bru fait une fois de plus preuve de la grande curiosité et de l’ouverture d’esprit qui ne l’ont jamais quittés tout au long de sa carrière, en finançant des projets variés, mais tous si indispensables comme la sensibilisation aux enjeux du développement durable, la promotion du français à l’étranger, le soutien et l’accompagnement des femmes et des enfants au Maroc… Mais il n’est pas toujours nécessaire de chercher loin des causes qui ont besoin de soutien : en témoigne l’attachement de la fondation à des associations françaises comme Handi’Chiens, Li-Za et le CAVEX – Conservatoire des animaux en voie d’extinction. 5 L’Éducation et la Recherche Si la Fondation Bru a à cœur l’éducation et le soutien des enfants en difficultés, elle conduit également des actions de financement de la recherche en soutenant des initiatives dans le monde entier. ❚ PERMETTRE LA CRÉATION de l’École centrale de Pékin pour former des étudiants chinois à la culture et au savoir-faire d’une grande école française d’ingénieur. ❚ SCOLARISER ET FAVORISER l’alphabétisation des femmes et des enfants à Ouraken, au Maroc. La Fondation Bru a ainsi permis la construction de l’école primaire et aussi celle d’une nouvelle salle dédiée à l’instruction des femmes. ❚ ÉDUQUER PAR LE SPORT avec le Panathlon Club de Genève pour soutenir les jeunes sportifs et les jeunes défavorisés au travers d’une éthique sportive. ❚ APPORTER SON AIDE aux enfants et adolescents en difficulté par le soutien à l’association SOS Enfants Genève. ❚ RÉALISER l’aménagement des nouveaux bureaux de l’Aprec à l’hôpital Tenon – Paris 20e. ❚ PARTICIPER au développement de l’association Handi’Chiens qui éduque des chiens d’assistance et d’accompagnement pour enfants et adultes handicapés. Le Patrimoine et l’Environnement C’est avec le souhait de sensibiliser les hommes à leur patrimoine et donc à leur environnement que la Fondation Bru s’est tout particulièrement attachée à s’investir dans des projets où la préservation de l’héritage culturel, environnemental et animal tient une place essentielle. ❚ DÉFENDRE LE PATRIMOINE en soutenant le Concert Spirituel, une des références dans l’interprétation de la musique baroque sur instruments anciens. Depuis sa création par Hervé Niquet en 1987, les docteurs Jean et Nicole Bru lui ont assuré un soutien sans faille. La Fondation Bru accompagne désormais le Concert Spirituel, ce qui lui permet d’affirmer son engagement en faveur du mécénat culturel. ❚ SAUVEGARDER LES ESPÈCES LES PLUS MENACÉES et les faire se reproduire, sensibiliser le jeune public à la défense de l’environnement, poursuivre un partenariat de recherche scientifique avec le Museum d’histoire naturelle et un collège de vétérinaires spécialisés, telles sont les principales actions du Conservatoire des animaux en voie d’extinction. ❚ FAIRE PRENDRE CONSCIENCE DES ENJEUX ÉCOLOGIQUES en finançant l’exposition « Vivants », présentée par Yann Arthus-Bertrand et l’association GoodPlanet.org. Cette exposition, ouverte à tous et comprenant 156 panneaux grand format mettant en regard photos d’animaux et risques environnementaux, s’est déroulée durant l’été 2007 quai Branly, au pied de la Tour Eiffel. ❚ PROTÉGER LES ANIMAUX et défendre la cause animale en soutenant l’association Li-Za, dont la présidente est Dany Saval. Les projets récents de la Fondation Bru : ❚ La restauration d’un palais à Venise, le Palazzetto Bru Zane, situé dans le quartier de San Stin ❚ La création de la fondation Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française qui sera abritée dans le palazzetto restauré et aménagé à partir de l’automne 2009. 6 Le Palazzetto Bru Zane Venise, casino Zane à San Stin Extrait de : Massimo Favilla, Ruggero Rugolo, “Sebastiano Ricci”, Filippo Pedrocco (ed.), Gli Affreschi nei Palazzi e nelle Ville Venete dal ‘500 al ‘700, Schio: Sassi, 2008, p. 178183 (version italienne). Massimo Favilla, Ruggero Rugolo, “Sebastiano Ricci”, Filippo Pedrocco (éd.), Le xvııe siècle, Fresques des palais et villas de Vénétie, Citadelles et Mazenod, 2008 (version française). L e 15 mai 1694, un gentilhomme vénitien, Marino Zane, payait au sculpteur Giovanni Comin deux statues de Bacchus et de Cérès qui devaient orner le jardin situé à l’arrière de son palais de la contrada de San Stin, aujourd’hui défiguré par quelques constructions (bmcve, Mss.P.D.c., 1825). La façade donnant sur le rio Sant’Agostin, entièrement revêtue de pierre d’Istrie, avait été modernisée par Baldassare Longhena à la demande de Domenico Zane, oncle de Marino (Bassi, 1961 ; Frank, 2004). Bibliophile passionné, Domenico, mort en 1672, avait légué son patrimoine à son neveu Marino en lui recommandant de ne pas vendre ses livres et les « quelques peintures » qu’il avait rassemblées. L’héritier s’employa si bien à enrichir la bibliothèque et la galerie de peintures qu’au début des années 1690 il dut charger Antonio Gaspari, l’architecte vénitien le plus en vogue de l’époque, de concevoir un nouvel édifice devant servir précisément de bibliothèque et de pavillon de plaisance (casin). Selon une tradition née au xviie siècle, il décida d’élever le bâtiment au fond du jardin et de le doter d’une façade sur le canal de San Giacomo dall’Orio et de deux entrées indépendantes, afin de créer une retraite intime, séparée des espaces de représentation officielle du palais. En novembre 1695 commencèrent les travaux de maçonnerie, qui prirent fin en mai 1697 (Bassi, 1961). Dès le début, il avait été prévu de commander au sculpteur Enrico Merengo, d’origine allemande, quatre bustes de pierre destinés à être placés au sommet des arcs de la grande porte d’entrée donnant sur le canal et de la triple baie du premier étage (bmcve, Mss.P.D.c., 1825). En 1708, la famille voulut transmettre au domaine public et aux héritiers une reproduction de la maison de maître et du nouvel édifice. Elle demanda donc à Luca Carlevarijs de s’occuper « des cuivres et des tailles de l’impression […] à mettre avec les autres œuvres les plus remarquables faites par lui et les quarante-deux palais plus importants », figurant dans la deuxième édition, non datée, du livre intitulé Le Fabriche e vedute di Venetia (bmcve, Mss.P.D.c., 1675 ; cf. Mauroner, 1945). Marino était un homme de son temps, aux goûts pleinement en accord avec la mode. Il voulut ainsi doter le portego en double hauteur d’un décor de stuc dont l’exécution fut confiée à un artiste du Ticin, Abondio Stazio, véritable virtuose dans son domaine, assisté d’un artiste moins célèbre, Andrea Pelli, qui fut chargé du décor des « chambres » (camerini). Les salaires alloués aux deux artistes furent ponctuellement enregistrés sur le livre des Riceveri, du 15 mars 1697 au 20 mai 1698 ; à cette date, Pelli donna quittance de 180 ducats, pour solde de tout compte, au nom de « mon collègue, Abondio Statio, stucateur » (bmcve, Mss.P.D.c., 1825). Dernier témoignage du goût du commanditaire, ce dernier fit appel à un quadraturista bolonais, Ferdinando Fochi – qui devait travailler plus tard avec Giovanni Antonio Pellegrini au plafond de la Biblioteca del Santo – pour orner certaines pièces et l’escalier en trompe l’œil, travail dont il 7 Vincenzo Maria Coronelli, Palazzo Zanne sopra ‘l rio a S. Agostino Luca Carlevarijs, Casino e Biblioteca Zanne a S.Stin (vers 1703) s’acquitta en plusieurs fois, de mars 1697 jusqu’au paiement final, attesté le 5 mars 1701 (bmcve, Mss.P.D.c., 1825). Aujourd’hui encore, quelques traces de ces interventions sont décelables dans certains appartements du petit palais, qui est désormais la propriété de la Fondation Bru de Cologny (près de Genève). À commencer par la voûte de la cage d’escalier où la fresque du Temps emportant la Vérité, entourée d’un cadre rond en stuc, est accompagnée de grandes coquilles et de vases de fleurs en trompe l’œil. Au registre supérieur des murs du portego, des colonnes feintes entourent des balustres sur lesquels sont assis quelques putti. Hercule entre la Gloire et la Vertu occupe le centre de la voûte et, aux angles, des médaillons jumelés en camaïeu, Mercure et Diane, Vénus et Neptune, Junon et Pan, Hercule et Jupiter, symbolisent les quatre éléments, la terre, l’eau, l’air et le feu. Ces médaillons sont soulignés d’un cadre de stuc, soutenu par de gracieux putti, parmi des entrelacs de rameaux de chêne et de lauriers superbement modelés ; selon les documents, ce serait l’œuvre d’Abondio Stazio et d’Andrea Pelli. Les quatre grandes coquilles sur lesquelles d’autres putti batifolent joyeusement avec un lion et un tigre constituent un élément extrêmement insolite dans le contexte vénitien. La cage de l’escalier, à double volée, est entièrement entourée d’une rampe de bois superbement sculptée, où se détachent les initiales « M Z », celles de Marino Zane. Ces peintures avaient été attribuées par Serena Romano (1982) à Nicolò Bambini et datées vers la fin du xviie siècle « en raison de leur plasticisme vigoureux », « des contrastes tranchés et des contre-jours qui s’apparentent à Sebastiano Ricci plus qu’à tout autre artiste ». La critique a généralement retenu cette attribution mais une monographie récente, plus complète, consacrée à Bambini, l’a accueillie avec davantage de réserve (Radassao, 1998). En réalité, un reçu en date du 31 mai 1698, d’un certain « Giacomo della Gana depentor » [peintre], concernant des travaux à la voûte du portego, nous apprend que ce paiement a trait à la dorure de la frise du cadre « du tableau fait de la main de Rici [sic] » (bmcve, Mss.P.D.c., 1825). Hercule entre la Gloire et la Vertu est donc à attribuer à Sebastiano Ricci et, sur la base d’affinités stylistiques évidentes, il faut lui attribuer aussi les putti des coquilles, les médaillons en camaïeu qui l’entourent et Le Temps emportant la Vérité. L’exécution du cycle se situe vers la fin de 1698, alors que l’artiste venait de rentrer à Venise après ses pérégrinations entre Parme, Rome et Milan, et se présente comme le premier témoignage documenté de son talent de fresquiste dans sa patrie d’origine – et comme le seul témoignage préservé à Venise, avec celui de la chapelle de la Scuola dei Carmini, réalisé entre 1708 et 1709. Artiste de renommée internationale, « riche des dons d’une nature bienveillante » (Zanetti, 1771), Sebastiano Ricci fut, avec Giovanni Antonio Pellegrini, le représentant le plus dynamique du style nouveau qui apparaît à Venise dans le dernier quart du xviie siècle et que l’on a coutume 8 Salon et escalier (1697-1698), fresques de Sebastiano Ricci (Belluno, 1659 – Venise, 1734) de nommer chiarista (« solaire »), par opposition au ténébrisme. C’est lui qui introduisit le rococo à Venise, dans l’acception – plus vénitienne – de Barocchetto. Son maître, le peintre milanais Federico Cervelli, lui enseigna la fraîcheur du coloris et la technique de l’impromptu. Il est l’auteur d’une œuvre immense qui comprend aussi bien des tableaux de chevalet que des fresques de très grandes dimensions, comme la voûte de l’église San Secondo à Parme (1685), le palais Colonna à Rome (1692), où l’exemple de Pierre de Cortone s’avère fondamental, l’église San Bernardino alla Ossa à Milan (1694) et la chapelle du Saint-Sacrement à Santa Giustina de Padoue (1700), jusqu’à l’exemple extraordinaire du palais Marucelli à Florence (1707). Appelé à la cour impériale de Schönbrunn, admis à l’Académie en France, Ricci ne dédaigna pas de s’attaquer à la réalisation de décors scénographiques pour les œuvres de Georg Friedrich Haendel pendant son séjour à Londres, de 1712 à 1716. Grand esprit, homme au caractère inquiet et sanguin, Ricci remit à l’honneur les modèles de Véronèse, qu’il contrefaisait d’ailleurs à merveille, au point que certaines répliques passèrent pour authentiques. Sa leçon se retrouvera dans l’art de Gaspare Diziani, de Francesco Fontebasso, de Francesco et d’Antonio Guardi. Elle sera décisive pour le « virage » de Giambattista Piazzetta vers la lumière et la couleur, et suscitera par ailleurs une impression profonde sur le génie de Tiepolo (Scarpa, 2006). Il serait superflu d’établir des correspondances précises entre les scènes du casino Zane et telle ou telle œuvre de Ricci. Mais les physionomies à la fois suaves et réalistes des personnages, l’élégance du dessin, les couleurs claires et fluides – encore qu’une intervention urgente s’impose pour leur rendre leur lisibilité – sont suffisamment éloquentes. Une restauration, exécutée en 1947, a endommagé certaines parties du compartiment central de la voûte et des scènes des coquilles. Le Temps emportant la Vérité est l’œuvre qui a le moins souffert, en dépit de l’oxydation des couleurs originelles ; elle nous offre un exemple particulièrement heureux de corps solides, savamment modelés par une lumière venant du bas. L’ironie pleine de charme, formule constante de tout le catalogue de Ricci, joue pleinement ici : Saturne, en s’efforçant de saisir la Vérité, a momentanément cédé ses attributs, la clepsydre et la faucille, à deux putti qui les exhibent avec le « sérieux » que seuls les enfants savent mettre dans leurs jeux. La jeune femme aux blonds cheveux qui ne craint pas de montrer sa nudité, « puisqu’à la longue la Vérité finit nécessairement par se dévoiler », apparaît ici comme la fille du Temps. Elle tient le Soleil et l’Ouroboros (le serpent qui se mord la queue), symbole d’éternité (Ripa, 1630). Ce sont surtout les quadratures conçues par Ferdinando Fochi pour accompagner l’allégorie qui ont souffert, sans doute en raison d’une réfection de l’escalier au cours du xixe siècle. Ajoutons que la façade sur jardin, sur laquelle ouvre cette pièce, avait déjà été entièrement remaniée 9 en 1709 sur un dessin de l’architecte Domenico Rossi (bmcve, Mss. P.D.c, 1120, cc. vv.). Dans le long compartiment au centre de la voûte du portego, le jeune Hercule, accompagné de la Gloire et de la Vertu qui chassent les créatures des ténèbres, présente aussi les attributs de l’Honneur : le visage imberbe, la poitrine découverte, la couronne de laurier autour de la tête, avec certains joyaux qui lui sont propres – sceptre, couronne, colliers ornés de médaillons d’or, offerts par un amour – et la massue remplaçant le bâton, autre symbole de la force (cf. Ripa, 1630). La composition se présente, en tout cas, comme une exaltation des nobles vertus du commanditaire. Quant aux médaillons en grisaille des angles, véritables points cardinaux de ce microcosme, ils nous restituent une Olympe déjà « révisée », où Hercule (barbu, cette fois) est accueilli à juste titre dans l’assemblée divine. Les putti occupés à des jeux innocents, campés devant les grandes coquilles en stuc, semblent faire allusion à un événement joyeux. Si l’on replace celui-ci dans la chronique familiale, on pourrait le rapprocher de la promesse de fécondité – donc d’immortalité pour la famille – constituée par le mariage de Vettor Zane, fils de Marino, avec Elena Michiel, mariage qui fut célébré le 8 février 1697 (asve, reg. VI, c. 228 ; Aikema, 1997). Ces auspices favorables n’auraient pas de suite car la branche masculine de la famille allait s’éteindre quelques années plus tard. La Fondation Bru remercie ici les maisons d’édition Sassi et Citadelles et Mazenod qui ont permis de publier le texte du livre édité à l’automne dernier en italien et en français consacrant un chapitre à l’histoire du Casino Zane. Massimo Favilla et Ruggero Rugolo, deux chercheurs en histoire de l’art rencontrés lors des prises de vue, en février dernier, nous ont appris que les recherches effectuées aux archives de Venise permettaient d’affirmer que les deux fresques principales devaient être attribuées à Sebastiano Ricci, figure importante du baroque qui débuta et finit sa carrière à Venise. Ses voyages en Europe lui permirent l’importation du baroque en Angleterre. Ils nous ont aussi alerté sur le fait que les quatre murs d’une des salles du palazzetto devaient être décorés de fresques ; information qui a permis à Marina de la société SERES de mettre à jour des peintures attribuées à Fernandino Fochi. Ces fresques sont en cours de restauration. Que tous soient sincèrement remerciés ici pour ces magnifiques révélations ! 10 projet architectural L a Fondation Bru a acquis le casino Zane, le 10 novembre 2006. Ce palais appartenait à l’archiduc Dominic de Habsbourg. Celui-ci avait hérité ce palais de sa tante, l’archiduchesse Margherita dont le mari Marchese Francesco Maria Taliani avait sauvé et restauré le palazzetto en 1935 ; l’installation des équipements modernes comme le chauffage central et les sanitaires date ce cette époque. D’ailleurs des morceaux de journaux datés de cette période ont été retrouvés sous les fils électriques. Les ajouts modernes n’ont en aucune façon compromis la création initiale et le palazzetto est devenu une belle demeure privée, depuis l’élégante façade côté canal jusqu’au jardin privé à l’arrière, dans un quartier tranquille et très typique de Venise. Tandis que le plan au sol est traditionnellement vénitien, le palais est centré sur la magnifique salle qui s’envole sur deux étages, pour finir sur le célèbre plafond voûté. Les grandes fenêtres à chaque extrémité du hall donnent sur l’eau et sur le jardin, qui reste un des rares jardins vénitiens authentique dans la ville. Le titre de propriété serait passé de la famille Zane à la famille Pisani, puis aux familles Collato et Polcenigo. Les héritiers Polcenigo l’ayant vendu à Marchese Taliani. Le palais est classé par le ministère de la Culture italien. Une recherche historique a été menée en décembre 2006 en lien avec Soprintendenza per i Beni Architettonici e Paesaggistici di Venezia e Laguna Arti par Madame Francesca Luzi Cocco, afin de permettre de gagner du temps au moment des demandes d’autorisation pour les travaux. Les noms des artistes et des propriétaires du Casino Zane appartiennent à l’histoire de Venise et figurent dans les documents de la bibliothèque Collato du musée Correr, permettant de poursuivre des recherches sur les origines et la longue vie du palazzetto. Le maître architecte Antonio Gaspari, issu de l’atelier de Longhena, a eu carte blanche pour concevoir le palais et à sa mort, son assistant Domenico Rossi a continué le travail du maître qui s’est achevé en 1697. La décoration intérieure très riche est attribuée au grand artiste Abbondio Stazio (le génie du tuf), Sebastiano Ricci et Fernandino Fochi pour les fresques, Broustolon pour la balustrade qui entoure la grande salle. Ensemble ils ont réuni leurs compétences dans une rare harmonie de l’espace, de l’échelle, de la lumière, de la décoration et de la très belle acoustique de la salle principale qui a été décrite par les musicologues comme le Stradivarius des salles de concerts ! Cette harmonie particulière a été préservé méticuleusement par les différents propriétaires qui se sont succédés. La restauration prévue devait respecter ce patrimoine historique et le mettre en valeur. Aussi le projet est-il double pour la Fondation Bru : restauration dans l’esprit de l’époque et instauration d’un centre de musique afin de permettre un retour du palais à sa destination initiale. 11 Marc Desportes, conseiller technique de la Fondation Bru est un familier de Venise car il a eu en charge la préparation et la réalisation des travaux du Palazzo Grassi ainsi que les travaux de la Pointe de la Douane pour le nouveau Centre d’art contemporain de la Fondation Pinault. Il a été un véritable guide pour le choix de l’architecte, les estimations des travaux. Il continue sa mission de conseil pendant la réalisation de la restauration. Ce choix de l’architecte s’est fait sur « concours » : les deux architectes retenus devaient réaliser leur projet sur une pièce du premier étage. Le studio Zordan a été choisi pour un projet simple et élégant qui respecte le caractère et le charme du palazzetto. Une collaboration efficace s’est mise en place dès le début des travaux entre les membres de la Fondation Bru et le studio Zordan, pour le choix des méthodes ainsi que pour le choix des sociétés en charge de la restauration. Des travaux délicats devaient être mis en œuvre de la consolidation du bâtiment à la conservation de l’acoustique existante renforcée par l’isolation nécessaire à un lieu de concert. Des fouilles ont été réalisées au rez-de-chaussée par les archéologues de la Surintendance : des murets remontant au xiiie siècle ont été découverts, ainsi que des tessons de poterie, des pièces de monnaie... 12 Les partenaires de la restauration L a parole est donnée ci-dessous aux sociétés qui ont en charge la restauration du palazzetto afin de détailler leurs réalisations professionnelles et exprimer leur avis sur la mission qui leur a été confiée pour cette restauration. Tous les collaborateurs de ces sociétés ont toujours montré beaucoup d’intérêt et de passion alors que les conditions de travail ont parfois été très dures cet hiver : travail de restauration des façades à l’extérieur, travaux de restauration dans des pièces sans fenêtres… Studio ZORDAN Dorsoduro 3458 – 30124 Venezia – Tél : + 39 041 52 42 866 L’activité professionnelle du cabinet se focalise tout particulièrement sur les lieux en lien avec la culture – musées, centres d’exposition, galeries, bibliothèques – ainsi que des projets d’urbanisme. Le studio gère le projet globalement, de la proposition initiale jusqu’à la réalisation de l’ouvrage. Sa grande expérience dans la concrétisation d’ouvrages publics a permis un véritable développement afin d’assurer le suivi de projets complexes dans leur intégralité, de l’étude de faisabilité à la direction des travaux, en passant par l’organisation du chantier. Considéré dans sa globalité mais aussi dans ses spécificités, l’ouvrage architectural fait l’objet d’une attention toute particulière dès les premières élaborations, visant à intégrer le projet architectural aux installations et structures existantes. De même, la base du projet consiste à déterminer les capacités techniques, à travers l’utilisation des différents matériaux et trouver les solutions aux problèmes spécifiques qui se posent. C’est un aspect déterminant inhérent à la réalisation du projet architectural : la capacité de développer chaque spécificité sans perdre de vue la globalité du projet, dans une optique de formation permanente et de recherche culturelle. ❚ Réalisation Dès sa création, notre cabinet s’est engagé dans des projets de grande envergure, tant en termes techniques que culturels, réalisés également avec des collaborateurs du monde entier. De la réalisation du Musée d’art moderne de la Ca’ Pesaro, à Venise (notre première intervention), jusqu’aux travaux plus récents 13 du Musée de la civilisation industrielle à Schio (Vicence), en passant par le musée du Jouet de Rome, sans oublier le Palazzetto Bru Zane à Venise. Nous avons toujours souhaité réaliser des projets complexes, tout en tenant compte de l’ensemble des variables spécifiques qui conditionnent l’ouvrage. De même pour les variables liées à la fonction du bâtiment, sa maintenance et son accessibilité, sans oublier la limitation des coûts de fonctionnement. Notre objectif ? Une “qualité totale” qui perdure au fil des années. Le cadre réglementaire global régissant les lieux culturels ouverts au public, nous a permis d’acquérir une grande expérience sur tous les thèmes, avec la possibilité de coordonner les différentes spécialités propres à chacun. Notre grande expérience en matière de direction des travaux et de coordination en termes de sécurité, nous permet de prendre en compte les meilleures solutions à adopter lors de la réalisation, et ce dès la phase de projet. Le suivi de chaque aspect du projet est déterminant pour la réalisation de l’ouvrage afin de passer de l’idée à l’architecture à proprement dit. LARES S.r.l. S. Croce nº 521 - 30135 Venezia Tél. : (+39) 041/935545 - [email protected] ❚ Présentation Depuis quarante ans, Lares – Lavori di Restauro – S.r.l. se consacre exclusivement à la restauration d’œuvres d’art en pierre, de marbres et terres cuites, toiles murales et peintures sur toile, stucs, ouvrages en bois polychrome et en métal, ouvrages en mosaïque, surfaces en faïence et tissus. Pour mener à bien ses activités, Lares peut compter sur des hommes et des femmes compétents et professionnels ; depuis sa création, la société a lancé un programme de grande envergure en termes de recherche et d’expérimentation, pour développer des techniques toujours plus ciblées, à même de stopper la dégradation croissante du patrimoine artistique exposé aux agents polluants. L’objectif ? Allier technologies Hi-Tech et méthodes traditionnelles, tout en respectant les ouvrages objet d’intervention, pour qu’ils retrouvent leur splendeur d’antan. De nombreuses surintendances, les bureaux de l’Unesco, mais aussi d’importantes fondations et centres culturels en Italie et en Europe ont déjà fait, et continuent de faire confiance à Lares. Parmi les travaux les plus importants directement réalisés sous la supervision des Surintendances compétentes ou de l’Institut central pour la restauration de Rome, figurent : la loggia Cornaro, Padoue ; le théâtre La Fenice, Venise (Salles Apollinee) ; le Teatro Olympico, Vicence ; le complexe du Prato della Valle, Padoue ; la bibliothèque Zambeccari, Bologne ; la galerie Victor Emmanuel II, Milan ; l’arche 14 de Cangrande della Scala, Vérone ; le palais Bò, Padoue ; l’église du Rédempteur, Venise ; le presbytère de l’église de la Salute, Venise ; l’ex-église de S. Domenico, Foligno (PG) ; le palais Liviano, siège de l’université des Études de Padoue ; le palais Braschi, Rome ; les musées Capitolins, Rome ; le musée archéologique, Bari ; les enceintes médiévales de Montagnana (PD) ; le palais Sagredo, Venise ; les prisons du Palais des Doges, Venise ; le palais Farnèse, Plaisance ; le palais Carignano, Turin ; l’église Saints Giovanni et Paolo, la chapelle du SS. Nome di Dio, Venise ; le château de Miramare, Trieste ; l’escalier d’Or du Palais des Doges, Venise. ❚ La restauration du Palazzetto Bru Zane, à Venise Elle concerne non seulement les structures portantes, avec une intervention radicale de consolidation et de nouvelle fonctionnalisation, mais aussi les somptueuses décorations intérieures, dans un but purement conservatoire. Les travaux ont en effet commencé par un assainissement des fondations, réalisé selon les méthodes traditionnelles vénitiennes, en enfonçant des pilotis en bois et en récréant des fondations en brique, sans interférer avec l’équilibre fragile des structures lagunaires. Nous avons ensuite pu procéder à des travaux minutieux d’intégration et de consolidation des maçonneries d’origine en brique, et assurer la maintenance et la restauration des poutres, des planchers et de la couverture, selon les techniques traditionnelles de consolidation, mises en œuvres par des charpentiers de renom, et alliées aux techniques plus modernes d’insertion de charpenterie métallique. Concernant la décoration intérieure, citons l’intervention conservatoire réalisée sur les fresques du grand escalier, recouvertes autrefois de plusieurs couches, sans doute ajoutées suite aux travaux de modification de la cage d’escaliers, et qui, en accord avec la Surintendance, ont été délicatement retirées pour remettre en lumière les peintures d’origine. Qui plus est, les décorations murales, parfois incomplètes, ont été minutieusement restaurées selon la technique du milleraie. Sont toujours en cours de restauration/conservation : les poutres polychromes des salles du premier étage, les dallages en marbre, les terrasses à la vénitienne, les enduits d’origine et les éléments en pierre des façades extérieures. 15 SERES S.A.S. Martina Serafin Cannaregio 4887 - 30131 VENISE Tél./fax : 0415226456 - [email protected] C’est en 1989 que Martina Serafin, restauratrice, a créé la société Seres. Actuellement l’une des entreprises les plus importantes et renommées intervenant à Venise. Sa spécialité ? La restauration et conservation de matériaux pierreux tant extérieurs qu’intérieurs ; de peintures murales (détrempes, fresques, peintures à la chaux, peintures à l’huile) ; de stucs, d’enduits somptueux, de stuc marmorino, plâtres, plafonds en bois et céramiques. Parmi les toutes dernières interventions les plus importantes de la société Seres, citons les revêtements de marbre dans l’atrium de la basilique Saint-Marc, les peintures murales du Palazzo Patriarcale, les façades en pierre de la Scoletta di San Rocco et les stucs du xvıııe siècle de la Scuola Grande dei Carmini. Toute restauration de la société Seres passe par une phase préliminaire d’analyse minutieuse des ouvrages, en termes technique, historique et artistique, afin de mieux comprendre le parcours historique des œuvres à traiter. Une phase qui lui permet d’exécuter ses projets selon des méthodes appropriées et ce, afin de garantir des interventions d’une qualité irréprochable. L’échange permanent avec les professionnels du secteur – historiens, architectes, chimistes, etc. – permet une approche holistique destinée à prendre en compte les ouvrages et les interventions dans leur contexte. Pour Seres, le respect de l’œuvre, la satisfaction du client, le professionnalisme et la formation technique permanente de ses collaborateurs sont des valeurs fondamentales. L’équipe qui est intervenue au Palazzetto Bru Zane est constituée de : ❚ Sonia Bagarello : experte en restauration de peintures et notamment dans la technique de retouches en hachures ; elle est constamment à la recherche de la perfection. ❚ Elisa Fregonese : ancienne élève de Martina Serafin et étudiante en dernière année de sciences chimiques pour la conservation, elle est spécialisée dans les techniques d’investigation scientifique et de diagnostic. ❚ Marina Pollo : avec plus de 20 ans d’expérience dans le secteur, elle est surtout réputée pour ses compétences dans la restauration du marmorino et autres stucs. ❚ Martina Serafin : créatrice de Seres, elle incarne à elle seule l’esprit de cette société. Elle intervient dans de nombreux secteurs de la restauration/conservation et enseigne également à l’U.I.A. (Université internationale d’art de Venise). ❚ Silvia Troni : experte en restauration de peintures murales et notamment dans 16 les opérations de consolidation. Elle est très appréciée pour son dévouement et ses grandes capacités organisationnelles. ❚ Rosa Zuffi : la plus ancienne collaboratrice de Seres. Une personne indispensable à tous les chantiers, de par ses compétences poussées et sa polyvalence. La réfection du Palazzetto Bru Zane a capté toute l’attention de l’équipe Seres : les nombreux ouvrages réalisés selon différentes techniques d’exécution se sont détériorés au fil des ans, du fait d’un mauvais entretien du bâtiment. Avant et pendant les opérations de restauration, des investigations préliminaires ont été nécessaires pour connaître la stratigraphie picturale des œuvres. Une opération menée en collaboration avec des experts en diagnostic. La découverte, suite à une recherche approfondie, des fresques de la petite salle faisant office de bibliothèque, a certainement été la plus grande satisfaction de l’équipe qui a ressenti à cet instant une vive émotion. Pour un restaurateur, quoi de plus beau que de faire apparaître, centimètre par centimètre, des peintures d’une rare beauté, oubliées sous un enduit brut… Un moment intense qui compense tous les efforts fournis. Une partie de l’intervention est en phase d’achèvement. L’activité non moins complexe de finition est quant à elle destinée à reconstituer l’harmonie iconographique qui confère toute l’importance historique à ce Palazzetto. Un bâtiment trop longtemps ignoré du public et dénaturé par le temps et des interventions parfois malheureuses, réalisées dans le passé. Augusto Capovilla Architecte Giovannino Capovilla & C. S.A.S. HUISSERIE – AMEUBLEMENT – RESTAURATION Santa Croce 853/A,. 30135 Venezia (VE) - tel: 041 5240795 Créée en 1890, la société Capovilla, dont l’atelier est voisin du palazzetto, a toujours travaillé dans le centre de Venise. Elle a développé son activité à tous les usages du bois : de la construction des châssis de fenêtres à la réalisation de meubles, de la décoration à la restauration, y compris l’aménagement naval. C’est une société familiale dont le petit-fils, Carlo junior, architecte, assure la responsabilité. Aujourd’hui encore, l’entreprise reste fidèle à son choix initial : des projets d’exécution attentifs aux détails et un façonnage soigné, essentiellement artisanal, une collaboration efficace avec des professionnels parmi lesquels : Carlo Scarpa, Cappai e Mainardis, Valeriano Pastor, Franco Albini, Vittorio Gregotti, Ettore Sottsas… On peut citer des réalisations comme le musée Correr (aménagement et ouverture avec Carlos Scarpa), la galerie de l’Académia (restauration récente), 17 la casa Goldoni, le palais Grimani à Santa Maria Formosa, le musée du verre de Murano (les ouvertures), la fondation Querini stamapalia (restauration du pont et les ouvertures avec Carlos Scarpa), la Scuola Grande di San Giovanni Evangelista, aux procuraties Vecchie, la Cà Foscari, l’église de San Nicolò dei Mendicoli, palazzo Gradenigo, palazzo Mocenigo, palazzo Morrosini... Palazzetto Bru Zane : travaux de menuiserie La Fondation nous a chargés de restaurer et de reconstruire à neuf toutes les portes et fenêtres intérieures et extérieures du Palazzetto et ce, conformément au cahier des charges relatif au chantier, et aux spécifications d’exécution et échantillonnages mis à disposition de la Direction des Travaux. Après plusieurs états des lieux et un examen attentif des parties objet de notre intervention, nous restaurons actuellement, en collaboration avec la D.T., tous les ouvrages susceptibles d’être récupérés et conservés, à travers l’utilisation de matériaux et de techniques artisanaux qui ont toujours caractérisé chacune de nos interventions. Et notamment : ❚ les anciennes portes intérieures et le portail d’entrée ❚ les vitraux octogonaux assemblés par des baguettes de plomb ❚ la reconstruction à neuf de tous les bâtis, portes et fenêtres qui, d’après le projet, doivent se caractériser par des propriétés hautement « insonorisantes ». Une restauration des éléments existants garantissant ces performances était en effet impossible. En accord avec la Surintendance pour les Biens Architecturaux et Environnementaux, nous avons donc étudié les conditions requises et réalisons actuellement de façon totalement artisanale les nouveaux ouvrages qui, de par leur aspect extérieur, l’utilisation des mêmes matériaux et des mêmes ferrures, le type et le mode de construction, sont identiques aux ouvrages existants, tout en garantissant les performances requises par notre client. ❚ les nouveaux bâtis de fenêtres et de portes – les fenêtres sont réalisés en mélèze massif, tout comme les bâtis actuels, et conservent le même profil. Ils disposent toutefois de vantaux à deux châssis couplés – le plus proche de l’intérieur, pour un double-vitrage faiblement émissif et l’autre, vers l’extérieur, pour des vitraux octogonaux assemblés au plomb ou un verre feuilleté ; ces vantaux sont montés sur des fiches à larder en laiton (comme à l’époque, et tombées aujourd’hui en désuétude) et sont également équipés d’un double bourrelet thermo-acoustique, invisible vantaux fermés. ❚ les portes de salon et balcon à un ou deux vantaux, à monter dans les encadrements en pierre ou dans ceux en bois existants et restaurés, reprennent exactement les mêmes caractéristiques que les portes d’origine, tant en termes de style que de fabrication. En collaboration avec des techniciens acoustiques, et après différents échantillonnages, nous avons étudié et réalisé un prototype qui a passé les tests de contrôle avec succès ; les nouvelles portes sont plus épaisses que celles d’origine, puisqu’elles renferment plusieurs couches de matériau isolant, et sont équipées d’un double bourrelet sur tout le périmètre et de charnières lourdes, spécialement fabriquées par un artisan forgeron, sur l’ancien modèle existant. ❚ les volets, qui protègent les fenêtres côté extérieur, présentent les mêmes caractéristiques esthétiques que les volets traditionnels. De même pour les ferrures. Nous avons toutefois modifié le modèle traditionnel lorsqu’une protection acoustique supplémentaire était prévue : les volets sont donc montés sur un châssis d’encadrement pour l’insertion d’autres joints d’étanchéité. Font également l’objet d’une reconstruction à neuf tous les ouvrages fortement dégradés qui ne peuvent être restaurés, à l’exemple des portails extérieurs du rez-de-chaussée et de la porta d’acqua (porte typique de Venise permettant l’accès direct aux canaux). Ces derniers seront également réalisés selon les mêmes modes de construction que les ouvrages existants, tout en conservant leur style et en utilisant, le cas échéant, l’ancienne ferrure ou en la remplaçant par une nouvelle en acier inoxydable. 18 La fondation Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française C’ est avec la création du prix de Rome de composition en 1803 que s’ouvre le xix e siècle musical français. Le voyage en Italie devient alors une des principales sources d’inspiration des pensionnaires de la Villa Médicis. L’étape vénitienne marque les esprits. En 1841, Gounod écrit : « Je ne sais rien de comparable comme vigueur de ton et puissance d’effet. Venise est une passion : ce n’est pas un amour. » Il consacrera à la Sérénissime sa plus célèbre mélodie, écrite sur un poème de Musset – l’une des nombreuses plumes françaises séduites par la cité des doges avec Balzac, Chateaubriand, Stendhal, Sand, Maupassant et Proust. En 1865, Massenet fait partager à Ambroise Thomas son bonheur d’avoir composé à Venise des mélodies sur des poèmes de Gautier ; en 1888 enfin, Gustave Charpentier affirme, péremptoire : « Venise est la plus belle ville du monde. » Il n’est pas le seul à le penser. Également passionnée par Venise, Nicole Bru, qui s’est notamment illustrée dans le domaine de la recherche, s’éprend en 2006 d’un lieu au charme discret, le Palazzetto Zane. Lieu musical où le silence a trop longtemps régné. On dit que Mozart y aurait joué lors de son séjour vénitien pour le carnaval de 1771. Il y aurait sans doute admiré la fresque qui orne le plafond de la salle de bal, signée du célèbre Sebastiano Ricci, décorateur occasionnel des opéras de Haendel à Londres. Organisation internationale, la Fondation Bru décide de faire restaurer l’édifice – il en a bien besoin – et d’en faire le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française. Lieu de recherche avant toute chose – moins parce que la recherche y est prédominante que parce que toutes ses activités de diffusion en résultent – le Centre souhaite répondre aux demandes encore insatisfaites d’artistes et de spécialistes attirés par ce répertoire. Depuis quelques décennies en effet, un immense travail a été réalisé sur la musique baroque. Les liens se sont resserrés entre musico–logues et interprètes, aboutissant à des redécouvertes monumentales, plébiscitées par le public. Mais le romantisme français, plus particulièrement celui de la première période (1780-1830), n’a pas encore eu la chance de réunir autant d’énergies à son service. Il le mérite pourtant, et c’est ce que le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française souhaite démontrer dès son premier festival. Mais il n’a pas la prétention de tenter seul l’aventure. Toute cette chaîne de métiers, allant de la recherche et de l’édition à la représentation et à l’enregistrement, réunit différentes institutions internationales. En effet le Centre travaille dès sa première saison avec la France, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, la Pologne, la Chine, Taïwan, Singapour, mais aussi avec des Américains, des Anglais et des Allemands. Et ce toujours au service de la diffusion du répertoire français. Le travail musicologique s’effectue en collaboration avec des conservatoires, universités et centres de recherche. Il aboutit à des colloques, 19 journées d’études, campagnes de numérisation, chantiers de catalogage et de recherche – dont un chantier sur les techniques de mise en scène, qui sera mis en œuvre dans les saisons à venir. En partenariat avec Symétrie (Lyon), l’édition rassemble deux types de publications : partitions (partitions courantes, éditions monumentales) et livres sur la musique (biographies, écrits du xix e siècle, essais). Chaque saison, une centaine de concerts et spectacles s’organise, à Venise et à l’étranger, en trois temps forts : à l’automne et au printemps, deux festivals thématiques et, en hiver, un rendez-vous « Le salon romantique » réunissant de jeunes chambristes. Un intérêt particulier est donné aux recréations, et aux coproductions rassemblant aussi bien des artistes jouant sur instruments modernes (par exemple Sir Colin Davis et l’Orchestre National de France, pour un concert au Teatro La Fenice à Venise, qui aura été également donné à l’Opéra Comique à Paris) ou sur instruments « d’époque » (notamment Hervé Niquet et le Concert Spirituel pour une coproduction avec le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et le Centre de Musique Baroque de Versailles en coréalisation avec le Théâtre des Champs-Élysées à Paris). Les jeunes talents sont également mis à l’honneur, de même que des artistes de la scène (par exemple Juliette Deschamps ou Denis Podalydès). Pour ses concerts et spectacles, le Palazzetto est également heureux d’inaugurer des partenariats forts avec l’Opéra Comique à Paris, le Conseil général de Moselle (En Terre romantique – Biennale de musique romantique), l’Ambassade de France en Italie et la Fondation Nuovi Mecenati (Suona francese). Enfin, chaque année, le Palazzetto Bru Zane collabore à la parution d’enregistrements avec différents labels engagés dans la redécouverte d’œuvres rares du romantisme français. Sans la passion, la générosité, l’énergie, la ténacité et la rigueur de Nicole Bru, cette aventure n’aurait pas vu le jour. Elle est le fruit d’un travail d’équipe guidé et stimulé par l’investissement des membres du comité d’orientation de la Fondation Bru. Olivier Lexa, directeur général 20 Redécouvrir la musique romantique française Le romantisme musical français ou l’épopée du sentiment au XIXe siècle « Gluck et Louis XVI vont faire de nouveaux Français. » C’est par cette affirmation aux allures de prophétie que Voltaire exprime déjà, en 1774, la sensation diffuse d’une ère nouvelle : un bouleversement profond des moeurs et des goûts se prépare. Pour autant, la notion de « romantisme » ne s’impose pas immédiatement – ni à l’époque, ni aujourd’hui – pour caractériser la musique française composée entre 1780 et 1830. Quoique La Nouvelle Héloïse de Rousseau (1760), les Poèmes d’Ossian de Macpherson (1765) ou les Souffrances du jeune Werther de Goethe (1774) annoncent une nouvelle sensibilité, « préromantique », il faut attendre la génération de Berlioz et de ses contemporains pour que, brandissant la Symphonie fantastique (1830) en guise de manifeste, on affirme l’existence d’un «romantisme » musical français. Et pourtant, se plonger dans les écrits du premier xix e siècle (celui de l’Empire et de la Restauration) révèle que le terme y est utilisé sans réserve pour définir le style des « derniers classiques », contemporains germaniques de Beethoven. Voyez Stendhal, pour qui la musique de Haydn est « pleine d’une imagination romantique ». Voyez Hoffmann parlant de Mozart ; écoutez Berlioz conclure : « Gluck est le premier des romantiques »… À bien y regarder, le court règne de Louis XVI (1774-1792) porte déjà en lui les caractéristiques essentielles du xixe siècle : dans tous les domaines de l’art, d’innombrables trouvailles et expériences – tantôt anecdotiques, tantôt visionnaires – préparent le goût du siècle suivant. Y eut-il véritablement un classicisme « à la manière de Mozart » en France ? En musique, il n’est pas une fierté de la « génération romantique » dont on ne puisse déjà trouver l’exemple dans des pages composées bien avant la Révolution. Le théâtre lyrique rejette le merveilleux et les passions caractéristiques du baroque pour se plonger au coeur du « sentiment », notion romantique par excellence. Iphigénie en Tauride de Gluck (1779), Les Danaïdes de Salieri (1784) ou Œdipe à Colone de Sacchini (1786) s’inscrivent ainsi durablement au répertoire de l’Opéra, comme autant d’ouvrages fondateurs d’une nouvelle esthétique. Parallèlement, le souffle symphonique qui balaie Paris voit naître les premières symphonies ambitieuses qui, de Gossec à Méhul, conduisent à Reber ou David. La virtuosité des concertos de SaintGeorge, Kreutzer ou Davaux est bientôt « transcendée » par Jadin, Hérold, Liszt ou Alkan, tandis que les genres intimistes – romances, sonates, trios, quatuors – fleurissent dans les salons et font toute la gloire d’Onslow ou Panseron. Autant d’aspects qui rattachent bien plus cette période de genèse à l’avenir plutôt qu’au passé. 1830 marque une étape qui n’est pas seulement symbolique. À l’heure de la Monarchie de Juillet, le romantisme – jusqu’alors tenu en bride – enfante ses plus éclatantes réalisations : citer Hernani de Victor Hugo, La 21 Mort de Sardanapale de Delacroix, Robert le Diable de Meyerbeer, Giselle de Adam et la Symphonie fantastique de Berlioz est certes réducteur, mais suffisamment éloquent. Troublante et singulière simultanéité. Paris, terre d’accueil, devient le modèle de l’Europe. Chopin, Liszt, Paganini, Rossini, Meyerbeer y croisent Berlioz, Halévy ou Auber. Cette émulation, unique dans l’histoire musicale, ouvre au romantisme de nouveaux horizons. Le Grand Opéra français se veut le creuset de la mixité stylistique. Le spectacle parisien est désormais pluriel, synthèse de mélodies italianisantes, d’harmonies germaniques, de déclamation, de machineries et de ballets à la française. Son frère de sang, l’opéra-comique, répond aux mêmes exigences, cultivant le demicaractère sous la plume d’un Boieldieu et la franche drôlerie entre les mains d’Offenbach. Dans le même temps, soutenue par le développement de la facture des instruments (Érard, Sax…), la musique instrumentale devient le vecteur d’une expression jusqu’alors insoupçonnée, à l’origine de nouvelles pratiques comme le récital de soliste. Pour certains, elle est désormais apte à surpasser la musique scénique dans l’évocation des sentiments et des atmosphères, elle doit être « parlante ». Cette perception théâtrale de la musique instrumentale sera à l’origine de nouveaux genres, comme le fameux « poème symphonique ». En 1905, La Mer de Debussy couronne tardivement un demi-siècle de recherches en ce sens. Un jalon important est posé : la musique est devenue un art « sérieux ». Loin du divertissement d’agrément, elle veut qu’on l’écoute et ne se contente plus d’être entendue. Passées les années 1850, le terme de « romantisme » est chose acquise dans le vocabulaire musical. Avec Gounod, Saint-Saëns, Massenet et Bizet, une génération entière de compositeurs affermit le style, cisèle le langage et raffine l’expression. Faust, Samson & Dalila, Manon et Carmen – ce « rayon de lumière méditerranéen dissipant le brouillard de l’idéal wagnérien » dont parle Nietzsche – sont autant de stèles dressées à la gloire du goût national. Simultanément, le statut du compositeur évolue puisque les femmes peuvent désormais revendiquer leur appartenance à ce monde jusqu’alors réservé : Louise Farrenc, Cécile Chaminade, Augusta Holmès et Pauline Viardot sont jouées publiquement et largement éditées. Pourtant, le conflit franco-germanique de 1870 sème le trouble dans les esprits et inquiète l’art lui-même. Malmené par le symbolisme d’un Debussy ou le wagnérisme d’un Vincent d’Indy, le postromantisme profite encore quelque temps du soutien des sociétés de concerts, du Conservatoire et de l’Académie des beaux-arts, se crispant dans l’affirmation véhémente d’un « style national » paradoxalement très influencé par Wagner et ses compatriotes. Aux abords du xxe siècle, il s’essouffle insensiblement et doit céder la place à une modernité plurielle : émouvoir et surprendre, ces valeurs si âprement défendues un siècle auparavant, imposent désormais d’autres langages. Une page se tourne à l’heure où l’Europe, déchirée, plonge dans le premier conflit mondial. 22 Un centre de musique romantique à Venise Les Italiens en France Dès le règne de Louis XVI (1774-1792), Paris devient le centre de la vie musicale européenne : c’est là, seulement, que les plus grandes carrières peuvent se voir couronnées. Les Italiens y accourent en masse, favorisés par les goûts de Marie-Antoinette : Piccinni, Cambini, Sacchini ou Salieri se voient ainsi réserver le meilleur accueil. Dans leur sillage, plusieurs générations se succèdent : qu’ils soient compositeurs (Paisiello, Cherubini, Spontini, Rossini, Donizetti…), instrumentistes virtuoses (Viotti, Paganini…) ou chanteurs (Zingarelli, Malibran, Colbran, Pasta, Rubini…), tous triomphent devant un public acquis au bel canto et à la virtuosité. L’Italie redevient le modèle qu’elle avait été un siècle plus tôt. Les Français en Italie Encouragés par l’expansion napoléonienne, les meilleurs artistes parcourent alors l’Europe. De Saint-Pétersbourg à Berlin en passant par Stockholm et Londres, les Français sont partout. Une seule destination accapare pourtant leur attention : l’Italie. Désireux de s’imprégner des maîtres anciens et modernes – de Palestrina à Rossini –, les jeunes compositeurs érigent le « voyage d’Italie » en étape incontournable de leur formation, ce que ratifient les institutions du temps (Conservatoire et Institut) en officialisant cette démarche par la création du prix de Rome de composition (1803). La notion d’École nationale apparaît alors : puisque les Italiens sont si doués pour plaire, l’État napoléonien exige des jeunes talents français qu’ils aillent sur place s’imprégner de ces nouveaux modèles. Venise « romantique » : hier et aujourd’hui Les échanges entre la France et l’Italie n’ont jamais été si forts qu’à l’heure du romantisme naissant. Si la Villa Médicis est, à Rome, l’écrin doré où la France entend faire éclore ses gloires futures, Florence, Naples ou Milan attirent aussi ces esprits curieux de nouveauté. Venise, plus encore, s’impose comme une source d’inspiration intarissable. Son passé prestigieux, sa poésie singulière, frappent les esprits : tous, de Hérold, Halévy et Gounod à Massenet, Bizet et Debussy conservèrent de la cité des doges une image indélébile et prégnante. Relisons certains d’entre eux : ❚ Louis-Ferdinand Hérold : Lettre à M. Haudebourt (27 février 1821). J’avais vu Venise en été. En ce moment, c’est tout autre. Les masques courent de tout côté ; c’est un bruit, une joie inconcevable. Tout le monde est tranquille et l’on ne songe qu’à s’amuser : c’est le paradis de l’Europe. ❚ Charles Gounod : Mémoires d’un artiste (1841). Venise, joyeuse et triste, lumineuse et sombre, rose et livide, coquette et sinistre, contraste permanent, assemblage étrange des impressions les plus opposées : une perle dans une sentine. Venise est une enchanteresse. 23 ❚ Théodore Dubois : Souvenirs de ma vie (été 1863). C’est surtout Venise qui me charma et me prit tout entier. Que de belles soirées et même de nuits lumineuses passées en gondole! Que de promenades à travers les petites ruelles si pittoresques de cette ville unique ! Je ne sais rien de plus poétique que de rêver au clair de lune sur le grand Canal au seul bruit de la rame frappant doucement l’eau. On voudrait ne plus s’en aller jamais. ❚ Jules Massenet : Lettre à Ambroise Thomas (26 septembre 1865). Le premier soir de notre arrivée, nous avions la pleine lune, aussi nous sommes-nous promenés dans tous les canaux avec un bonheur infini. Les nuits étaient encore très chaudes. Il y a ici une société de peintres qui se réunissent, les soirs de lune et chantent des chœurs vénitiens, dans des barques, sur le grand canal. C’est d’un ravissant effet. ❚ Gabriel Pierné : Lettre à ses parents (14 février 1885). On sait mainte- nant que je suis à Venise. Nous y sommes arrivés hier soir à 4h35, et nous venons de passer une journée délicieuse. Vive l’Italie, et surtout Venise et Naples. ❚ Gustave Charpentier : Mémoires (17 août 1888). Au-dessus des colon- nades et des portiques, la lune argente les toits irréguliers et les flèches gothiques ; dans les canaux qui reflètent sa lueur glissent, rapides, les gondoles au dos noir. Et une foule bigarrée, coloriée, dévale des ponts et des quais, animée, joyeuse, dans un grand silence que traverse seul le bruit des rires et des appels. Allah est grand, Mahomet est son prophète et Venise est la plus belle ville du monde. ❚ Henri Rabaud : Lettre à Max d’Ollone (18 septembre 1895). Oui, je suis à Venise, et tu comprends que l’on s’en vante ! Ville merveilleuse ! Titiens merveilleux ! Véronèses merveilleux ! Bellinis merveilleux ! Saint-Marc, la place, le palais, tout, tout merveilleux ! Quelle chose inouïe que l’intérieur de Saint-Marc ! Et tout, tout !… Si l’histoire de Venise, marquée par l’ère Gothique, la Renaissance et le Baroque, fut partiellement réécrite au xixe siècle, elle est aujourd’hui mise en relief par un nouveau dynamisme dans tous les domaines de la création. Plaque tournante des échanges culturels en Europe et bien au-delà, Venise s’imposait comme l’un des lieux les plus à même d’accueillir le nouveau projet de la Fondation Bru, le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française. Installé dans un palazzetto (le casino Zane) acquis et restauré à cet effet, ce centre a pour mission l’étude, l’édition et la valorisation du répertoire français romantique (1780-1920), rayonnant au niveau international et revivifiant l’axe franco-italien si important au xixe siècle. 24 Les missions du Centre CONCERTS ET SPECTACLES ❚ 118 manifestations (concerts, spectacles, colloques) ❚ 27 concerts à Venise ❚ 44 lieux de concerts et de spectacles dans 10 pays différents (Italie, France, Suisse, Espagne, Pays-Bas, Belgique, Pologne, Chine, Taiwan, Singapour) ❚ Plus de 120 ensembles, chefs et solistes ❚ 88 compositeurs valorisés par le concert, l’édition ou le disque ❚ Nombre de colloques chaque saison : 4 ❚ Nombre de chantiers de recherche en cours : 17 L a mission première du Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française est la diffusion de ce répertoire à l’échelle internationale. Aboutissement du travail de recherche et d’édition, concerts et spectacles rythment l’activité du Centre tout au long de l’année. Chaque saison, une centaine de concerts s’organise en trois temps forts. À l’automne et au printemps, deux festivals thématiques mettent tour à tour en lumière différents visages du romantisme (un compositeur, un instrument, une institution…) et font entendre tous les genres musicaux du xixe siècle : récital, musique de chambre, pièces symphoniques, ouvrages sacrés et opéras. En hiver, un rendez-vous « Le salon romantique » réunit au Palazzetto Bru Zane une dizaine d’artistes et d’ensembles, dans des programmes variés de musique française. L’ensemble de ces concerts est diffusé en collaboration avec différents programmateurs internationaux. Parmi les partenaires : Opéra Comique (productions scéniques et concerts), le Conseil général de Moselle (En Terre romantique – Biennale de musique romantique), l’Ambassade de France en Italie (Suona francese). RECHERCHE La recherche scientifique est au cœur des activités du Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française. Son objectif est double : – valoriser les œuvres méconnues de compositeurs célèbres tels Bizet, Gounod, Massenet, etc. ; – réhabiliter des figures rarement jouées au concert comme Méhul, Hérold, Onslow, Alkan, Pierné et beaucoup d’autres. Le travail musicologique s’effectue en collaboration avec des conservatoires, universités et centres de recherche internationaux. Jalonnées par des colloques et des journées d’étude, ces actions scientifiques s’intéressent également aux domaines liés à la musicologie : histoire de l’art, organologie, littérature, arts de la scène… PUBLICATIONS Les collections éditoriales du Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française se déclinent selon plusieurs catégories : Partitions Les partitions courantes présentent un texte musical modernisé et 25 ❚ Nombre de partitions éditées chaque année : 20 facilement accessible pour l’interprète. Les éditions monumentales, quant à elles, sont augmentées d’appareils critiques scientifiques. Le catalogue des partitions publiées par le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française se veut représentatif des différents genres de cette période : symphonie, concerto, musique de chambre, opéra, mélodie, musique sacrée… Livres sur la musique ❚ Nombre de livres édités chaque année : 8 Biographies, correspondances, essais, ouvrages collectifs, actes de colloques, écrits du xixe siècle ou dictionnaires, donnent tour à tour la parole aux acteurs et aux témoins de la vie artistique de cette époque ainsi qu’à leurs commentateurs d’aujourd’hui. Disques et DVD ❚ Nombre d’enregistrements discographiques soutenus ou coproduits chaque saison : 10 Chaque année, le Palazzetto Bru Zane collabore à la parution d’enregistrements en partenariat avec différents labels engagés dans la redécouverte d’œuvres rares du romantisme français. 26 L’équipe du Palazzetto Bru Zane ❚ Nicole Bru, présidente ❚ Olivier Lexa, directeur général ❚ Alexandre Dratwicki, directeur scientifique ❚ Benoît Dratwicki, directeur artistique ❚ Lino Gagliotta, administrateur ❚ Rosa Giglio, chargée de communication et de production ❚ Katia Amoroso, chargée de billetterie et assistante de direction ❚ Baptiste Charroing, chargé de mission diffusion PALAZZETTO BRU ZANE CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE FRANÇAISE Coordonnées : Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française San Polo 2368, Campiello del Forner o del Marangon 30125 Venise www.bru-zane.com [email protected] 27 La première saison de la fondation Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française Le week-end d’inauguration : 3-4 octobre 2009 (Venise) – Conférence de presse – Concerts – Inauguration – Visite du Palazzetto Bru Zane Le week-end d’inauguration du Palazzetto Bru Zane coïncidera avec l’ouverture de son premier festival. ❚ Samedi 3 octobre en journée : Concert ❚ Samedi 3 octobre à 20 h 30 : Concert à la Scuola grande San Giovanni Evangelista CONCERTO KÖLN – Andreas Spering, direction – Alain Planès, pianoforte Œuvres de Jadin, Hérold, Beethoven, Haydn et Onslow (Durée du concert : 2 heures avec entracte) ❚ Dimanche 4 octobre à 15 h : Concert à la Scuola grande San Giovanni Evangelista LES MUSICIENS DU LOUVRE-GRENOBLE – Marc Minkowski, direction Œuvres de Cherubini, Gluck et Haydn (Durée du concert : 2 heures avec entracte) 28 Les Festivals La saison 2009-2010 LES SOURCES DU ROMANTISME FRANÇAIS 3 octobre-7 novembre 2009 Gluck et Berlioz sont aujourd’hui deux figures bien identifiées de l’histoire musicale française. Une idée répandue fait de l’un le principal représentant du classicisme français au début du règne de Louis XVI, et de l’autre la personnalité emblématique d’un romantisme musical d’avantgarde à l’heure de la Révolution de juillet. Pourtant, Berlioz lui-même voit en Gluck « le premier des romantiques », affirmant paradoxalement : « Je suis un classique. – Romantique ? Je ne sais pas ce que cela signifie »… Bien avant 1789, une nouvelle sensibilité s’affirme à la lueur des dernières lumières d’un siècle finissant. Les sources de ce renouveau esthétique sont multiples : si l’art lyrique italien et le mouvement symphonique germanique impressionnent les Français, ce sont surtout les écrits de Goethe, Schiller ou Walter Scott qui, complétant l’héritage des philosophes nationaux (Voltaire et Rousseau en tête), trouvent un écho immédiat dans maintes partitions. Prophétisant une imminente révolution du goût, Voltaire affirme dès 1774 : « Louis XVI et Gluck vont faire de nouveaux français ». Imaginaires fantastiques, sentiments exacerbés, virtuosité transcendante sont les composantes de la nouvelle esthétique romantique. Se glissant – insensiblement d’abord – dans les anciennes formes musicales héritées du siècle de Louis XV (la tragédie lyrique, l’opéra-comique, la sonate, le concerto et la symphonie), elles en briseront bientôt le moule pour s’épanouir entre les mains de Berlioz et de ses contemporains, à l’heure où la bataille d’Hernani (1830) menée par Victor Hugo marquera l’avènement d’une école romantique française. C’est cette histoire du goût et des sensibilités que le festival Les sources du romantisme français souhaite illustrer. À travers une quinzaine de concerts, des pages oubliées et d’autres plus célèbres retraceront la naissance de l’école symphonique française, l’émergence du « salon romantique », et les révolutions de l’art lyrique sur la scène de l’Opéra entre 1780 et 1830. ❚ 12 programmes ❚ 35 concerts (dont 10 à Venise) ❚ 1 colloque ❚ 28 ensembles, chefs et solistes : Concerto Köln, Les Musiciens du Louvre-Grenoble, Le Cercle de l’Harmonie, Le Concert Spirituel, Orchestre national de France, Les Siècles, Marc Minkowski, Jérémie Rhorer, Sir Colin Davis, Hervé Niquet, François-Xavier Roth, Andreas Spering, Sophie Koch, Anna Caterina Antonacci, Mireille Delunsch, Maria Riccarda Wesseling, Jean-Paul Fouchécourt, Sébastien Guèze, Tassis Christoyannis, Judith Van Wanroij, Alain Planès, Florence Malgoire, Olivier Baumont, Christine Schornsheim, Sabine Toutain, Trio AnPaPié, Quatuor Mosaïques, Quatuor Diotima, Juliette Deschamps. 29 Les Festivals | L a saison 2009-2010 LE SALON ROMANTIQUE 17-27 février 2010 Faire entendre, faire comprendre, faire aimer le répertoire romantique français est au cœur des activités du Palazzetto Bru Zane. Ouvrir ses portes à de jeunes interprètes de talent est sans doute la façon la plus engagée de les aider à aborder cette musique, à la travailler et à la jouer aussi souvent que possible. Tel est l’enjeu du festival Le salon romantique qui réunit, chaque hiver, une dizaine d’artistes et d’ensembles en début de carrière dans des programmes variés de musique française. L’occasion pour eux de se confronter à des pages célèbres du répertoire, ou de découvrir des œuvres oubliées et parfois même inédites. Afin d’accompagner ces jeunes interprètes, les concerts sont ensuite diffusés grâce à un soutien engagé du Palazzetto Bru Zane à leurs côtés. La première édition de février 2010 sera l’occasion d’entendre des auteurs aussi divers que Boieldieu, Onslow, Isouard, Berlioz, Offenbach, Donizetti, Lalo, Lecocq, Dubois, Fauré, Debussy et Messager. Tous connus en leur temps, la postérité n’a pourtant choisi d’en retenir qu’un petit nombre. Confiées à l’enthousiasme de jeunes interprètes dont les carrières sont déjà prometteuses, leurs musiques révèlent pourtant d’égales qualités, et sont habitées par ce même esprit « français », tour à tour savant, léger, mélancolique ou passionné. ❚ 6 programmes – 16 concerts (dont 6 à Venise) ❚ 12 ensembles et solistes : Isabelle Druet, Kareen Durand, Katia Vellétaz, Stéphanie-Marie Degand, Raphaël Chrétien, Olivier Peyrebrune, Mélanie Clapiès, Patrick Hemmerlé, Romain Descharmes, Frédéric Rubay, Stéphane Jamin, Quatuor Cambini. 30 Les Festivals | L a saison 2009-2010 LE PIANO ROMANTIQUE 8 avril-19 mai 2010 En France, l’aventure du piano romantique débute sous l’impulsion conjointe de la facture instrumentale et de la virtuosité naissante. Dès l’Empire, Pleyel et Érard rivalisent d’ingéniosité pour mettre au point des pianofortes de plus en plus subtils et sonores. Simultanément, l’émancipation du vedettariat, au sens moderne du terme, isole le virtuose de la masse des interprètes. Qui, plus que le pianiste, peut alors prétendre incarner le nouveau héros romantique, tantôt agité d’actions engagées, tantôt replié dans un isolement mélancolique ? Le répertoire pianistique se ressent de cette dualité : au moment où fleurissent les pièces intimistes – « nocturne », « ballade » et « fantaisie » – le concerto pour piano adopte des tournures de plus en plus imposantes, improbables même, propres à satisfaire les attentes d’un public pour qui le « spectaculaire » doit être permanent. Entre ces deux genres, l’un de salon, l’autre de concert, le rôle du piano devient omniprésent dans la musique de chambre, la mélodie… et jusque sur la scène de l’opéra où il est utilisé à maintes occasions. Non content de posséder un immense répertoire propre, l’instrument se fait tout aussi bien transcripteur et arrangeur. Dans les innombrables fantaisies sur des thèmes célèbres, le virtuose ajoute aux mélodies connues des guirlandes de fioritures destinées à éblouir. Inversement, le piano romantique ne craint pas de se substituer à un orchestre tout entier et la Symphonie fantastique de Berlioz réduite par Liszt pour piano seul n’est pas moins spectaculaire que les grandes paraphrases de Thalberg. Si l’école allemande, de Beethoven à Brahms, passe pour l’expression la plus aboutie du romantisme pianistique, c’est qu’on méconnaît encore l’œuvre pionnière de Français comme Hérold ou Alkan. Il n’est, pour s’en persuader, qu’à se laisser surprendre par ces musiques et celles, plus tardives, de Castillon, Saint-Saëns, Fauré, Dubois et beaucoup d’autres. ❚ 13 programmes – 29 concerts (dont 11 à Venise) ❚ 1 colloque ❚ 28 ensembles, chefs et solistes : Orchestre du Capitole de Toulouse, Orchestre de la Suisse romande, Sinfonia Varsovia, Les Siècles, Marek Janowski, Tugan Sokhiev, François-Xavier Roth, Hervé Niquet, Nicholas Angelich, Martin Helmchen, Benjamin Righetti, Jean-Frédéric Neuburger, Bertrand Chamayou, Vanessa Wagner, Lidija et Sanja Bizjak, Arthur Schoonderwoerd, David Violi, Frédérick Haas, Mira Glodeanu, Laurent Martin, Nicolas Krüger, Salomé Haller, Quatuor Modigliani, Quatuor Ardeo, Quatuor Satie, Trio Talweg. 31 Les Festivals | L a saison 2009-2010 LES SPECTACLES LYRIQUES 27 avril 2009-29 juin 2010 Les spectacles scéniques coproduits en 2009-2010 par le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française dressent un panorama varié du théâtre lyrique français tout au long du xixe siècle. Le romantisme s’y dévoile sous des jours inconnus : accents déchirants, sentiments contrastés, humour piquant, lyrisme exacerbé. Avec Altre stelle, ce sont les premiers romantiques qui sont à l’honneur, ceux dont Berlioz et ses contemporains se voudront les héritiers : Gluck, Méhul et Cherubini. Parmi les extraits retenus figurent quelques chefs-d’œuvre qui marqueront leur époque, tels qu’Armide de Gluck (1777) ou Médée de Cherubini (1797). Béatrice et Bénédict de Berlioz (1862) est une œuvre espiègle où le compositeur évite consciencieusement la grandiloquence et le pathétique tourmenté caractéristiques de ses autres opéras. Quelques années plus tard, en 1867, Ambroise Thomas signe Mignon qui sera l’une des œuvres les plus jouées au xixe siècle. Fortunio de Messager (1907), tout comme Pelléas et Mélisande de Debussy (1902), ouvre au romantisme les portes du xxe siècle. Si le premier se place dans la lignée d’Offenbach et de Massenet (dont il emprunte le ton et le style), le second « réinvente » la prosodie française, comme Lully et Gluck le firent en leur temps. Il donne à l’opéra français un nouveau souffle. ❚ 5 spectacles – 35 représentations ❚ 2 colloques ❚ Avec : Orchestre de Paris, Orchestre philharmonique de Radio France, Orchestre Révolutionnaire et Romantique, La Chambre Philharmonique, Les Siècles, Accentus, Les Éléments, Monteverdi Choir, Sir John Eliot Gardiner, Louis Langrée, Emmanuel Krivine, François-Xavier Roth, Anna Caterina Antonacci, Joseph Kaiser, Jean-Sébastien Bou, Jean-François Lapointe, Virginie Pochon, Christine Rice, Allan Clayton, Sandrine Piau, Marie Lenormand, Nicolas Cavallier, Phillip Addis, Karen Vourc’h, Nathalie Stutzmann, Denis Podalydès, Juliette Deschamps, Dan Jemmett, Jean-Louis Benoit, Stéphane Braunschweig… 32 LEs Partenaires Partenaires de la SAISON Opéra Comique L’Opéra Comique et le Palazzetto Bru Zane ont choisi de s’associer et de mettre en commun leurs moyens et leur savoir-faire pour promouvoir le répertoire français romantique : chaque saison, le Palazzetto participe aux productions d’opéras français du xixe siècle présentées dans cette salle. En miroir de ces productions et en écho aux festivals vénitiens, les deux institutions proposent des programmes originaux élaborés en commun et confiés à des artistes de premier plan. Parallèlement à ces concerts et spectacles, deux colloques sont co-organisés à l’Opéra Comique, dont les actes sont publiés dans la collection de livres du Palazzetto Bru Zane en collaboration avec Symétrie. www.opera-comique.com Centre de Musique Baroque de Versailles Le Palazzetto Bru Zane et le Centre de Musique Baroque de Versailles ont uni leurs démarches d’exploration du patrimoine musical français pour mettre en valeur la dernière génération de compositeurs du xviiie siècle qui furent, pour la plupart, les pionniers du romantisme : Grétry, Jadin, Montgeroult, Boëly, Cambini… Plusieurs concerts et un colloque accueillis à Venise et à Versailles témoigneront de la richesse d’une période encore mal connue, et que les deux institutions souhaitent défendre ensemble dans le cadre de leurs missions respectives. www.cmbv.fr En Terre romantique Biennale de musique romantique – Moselle 2009 Dans le cadre de ses nouvelles ambitions d’animation et d’action culturelles, le Conseil général de Moselle a choisi de s’associer au Palazzetto Bru Zane pour imaginer une biennale de musique romantique qui se tiendra, tous les deux ans à compter de l’automne 2009, sur l’ensemble de son territoire départemental. Fédérant l’énergie de nombreux partenaires locaux (artistes, ensembles, conservatoires, festivals, salles de concerts, associations et collectivités), cette biennale sera organisée par la structure départementale « Moselle Arts Vivants ». Elle soulignera notamment la richesse du répertoire laissé par des Mosellans célèbres (Thomas, Pierné, Charpentier, Schmitt, Gouvy) et accueillera certains concerts programmés à Venise, dans la saison du Palazzetto Bru Zane. D’autres actions de création, de diffusion et de valorisation artistiques seront réalisées en réseau. www.cg57.fr 33 Suona francese Créé en 2008 et mis en œuvre par l’ambassade de France en Italie et la fondation Nuovi Mecenati dédiée à la création contemporaine francoitalienne, le festival Suona francese présente la musique et les artistes français dans toute l’Italie grâce à un réseau de partenaires, de programmateurs et de salles. Après le répertoire contemporain (2008) et baroque (2009), Suona francese a choisi de consacrer son édition du printemps 2010 à la musique romantique, et entretient une collaboration étroite avec le Palazzetto Bru Zane dans le cadre de sa saison d’ouverture. Partenaire de la recherche Conservatoire de musique de Genève – Haute école de musique Le Conservatoire de musique de Genève et le Palazzetto Bru Zane développent ensemble un projet de recherche intitulé « Les matériels d’orchestre : du document à la pratique ». Celui-ci est organisé en deux étapes : catalogage détaillé des collections genevoises de matériels d’orchestre (comprises entre la fin du xviiie siècle et le début du xxe siècle) puis étude de ce fonds dans une perspective de musicologie appliquée. Ce travail aboutira à l’utilisation des partitions dans un cadre pédagogique. Des colloques et journées d’études permettront, sur le long terme, la publication d’ouvrages traitant des pratiques musicales de cette période. www.cmusge.ch Partenaire des éditions Symétrie Fondée en 1999 par deux musiciens issus du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon, Symétrie est l’une des rares maisons d’édition musicale francophones à publier à la fois des partitions, des livres et des revues consacrés à la musique classique. Sa collection d’écrits musicologiques Perpetuum mobile propose biographies et correspondances de compositeurs et de musiciens, ouvrages collectifs, essais et dictionnaires ; les revues savantes (L’Orgue, Tempus perfectum) ou pédagogiques (Comment jouer...) côtoient des ouvrages scientifiques et techniques consacrés à la voix et des livres grand public (beaux livres, livres-disques, romans et nouvelles). Symétrie attache la plus grande importance au travail éditorial effectué en étroite collaboration avec les auteurs ou les compositeurs afin de présenter des ouvrages de qualité, tant d’un point de vue scientifique que d’un point de vue esthétique. Symétrie utilise à cet effet les techniques les plus modernes de production alliées au meilleur de la tradition des métiers de l’édition. www.symetrie.com PartenaireS MÉDIAS un événement 34 calendrier des concerts en Italie, en France et à l’étranger 35 Festivals Avril 20 0 9 “Les sources du romantisme” 27 avril Théâtre des Champs-Élysées (Paris, France) “Le salon romantique” 30 avril Théâtre des Champs-Élysées (Paris, France) “Le piano romantique” mai 20 0 9 30 mai Spectacles lyriques J uin 20 0 9 6 juin Oriental Art Center (Shangai, Chine) Forbidden City Hall (Beijing, Chine) ao û t 20 0 9 23 août Manoir de Villers (Villers, France) sep t embre 20 0 9 12 septembre Besançon (France) oc t obre 20 0 9 2 octobre Collégiale Saint-Rémy (Fénétrange, France) 3 octobre Château de Manderen (Manderen, France) 3 octobre Scuola Grande San Giovanni Evangelista (Venise, Italie) 4 octobre Scuola Grande San Giovanni Evangelista (Venise, Italie) 4 octobre Salon impérial de la gare (Metz, France) 4 octobre Château de Versailles (Versailles, France) 4 octobre Château de Versailles (Versailles, France) 4 octobre Château de Versailles (Versailles, France) 6 octobre Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 8 octobre Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 8 octobre Opéra de Dijon (Dijon, France) 9 octobre Arsenal (Metz, France) 10 octobre Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 10 octobre Château de Versailles (Versailles, France) 10 octobre Auditorio Miguel Delibes (Valladolid, Espagne) 10 octobre Adagio (Thionville, France) 10 octobre La Courroie (Avignon, France) 12 octobre Scuola Grande San Giovanni Evangelista (Venise, Italie) 12 octobre Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 13 octobre Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 16 octobre Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 17 octobre Centre de Musique Baroque de Versailles (France) 17 octobre Arsenal (Metz, France) 18 octobre Théâtre des Champs-Élysées (Paris, France) 19 octobre Palais des Beaux-Arts (Bruxelles, Belgique) 24 octobre Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 28 octobrePoznan (Pologne) 28 octobre Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) novembre 20 0 9 5 novembre Opéra Comique (Paris, France) 6 novembre Théâtre de l’Alliance française (Singapour) 7 novembre Teatro La Fenice (Venise, Italie) 11 novembre National Chiao Tung University (Hsinchu, Taiwan) 12 novembre China Medical University (Taichung, Taiwan) 14 novembre Wei Wu Ying Center for the Arts (Kaohiung, Taiwan) Novembre Salle Jiaozi (Chengdu, Chine) Novembre Conservatoire (Shenyang, Chine) 36 Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Descharmes Debussy, Chabrier, Dubois Descharmes Debussy, Chabrier, Dubois Druet / Jamin Berton, Rossini, Gounod, Bizet Descharmes Debussy, Chabrier, Dubois Concerto Köln / Planès / Spering Jadin, Onslow, Hérold Quatuor Ardeo / Violi Franck, Pierné Concerto Köln / Planès / Spering Jadin, Onslow, Hérold Les Musiciens du Louvre-Grenoble / Minkowski Haydn, Gluck, Cherubini Durand / Vellétaz / Rubay Offenbach, Lecocq, Varney Trio AnPaPié Boëly, Jadin, Haydn Fouchécourt / Malgoire / Baumont Dauvergne, Boieldieu, Grétry Quatuor Cambini Cambini, Jadin, David Planès Adam, Jadin, Mozart Trio AnPaPié Boëly, Jadin, Haydn Le Cercle de l’Harmonie/Delunsch / Wesseling / Rhorer Salieri, Cherubini, Spontini Les Musiciens du Louvre-Grenoble / Minkowski Haydn, Gluck, Cherubini Fouchécourt / Malgoire / Baumont Dauvergne, Boieldieu, Grétry Planès Adam, Jadin, Mozart Le Cercle de l’Harmonie / Delunsch / Wesseling / Rhorer Salieri, Cherubini, Spontini Trio Talweg Thomas, Dubois, Fauré Trio AnPaPié Boëly, Jadin, Haydn Le Cercle de l’Harmonie / Delunsch / Wesseling / Rhorer Salieri, Cherubini, Spontini Colloque Les sources du romantisme Colloque Les sources du romantisme Schornsheim Onslow, Boëly, Hérold Colloque Les sources du romantisme Quatuor Mosaïques Kreutzer, Jadin, Boëly Le Concert Spirituel / Les Chantres du CMBV / Niquet Andromaque (Grétry) Le Concert Spirituel / Les Chantres du CMBV / Niquet Andromaque (Grétry) Quatuor Mosaïques Kreutzer, Jadin, Boëly Trio AnPaPié Boëly, Jadin, Haydn Quatuor Diotima Arriaga, Onslow, David Orchestre national de France / Koch / Toutain/Davis Berlioz Quatuor Diotima Arriaga, Onslow, David Orchestre national de France / Koch / Toutain/Davis Berlioz Quatuor Diotima Arriaga, Onslow, David Quatuor Diotima Arriaga, Onslow, David Quatuor Diotima Arriaga, Onslow, David Quatuor Diotima Arriaga, Onslow, David Quatuor Diotima Arriaga, Onslow, David 37 décembre 20 0 9 10 décembre Opéra Comique (Paris, France) 12 décembre Opéra Comique (Paris, France) 14 décembre Opéra Comique (Paris, France) 16 décembre Opéra Comique (Paris, France) 16 décembre Opéra Comique (Paris, France) 18 décembre Opéra Comique (Paris, France) 18 décembre Opéra Comique (Paris, France) 20 décembre Opéra Comique (Paris, France) 20 décembre Opéra Comique (Paris, France) janvier 2010 10 janvier Opéra Théâtre de Besançon (Besançon, France) février 2010 12 février Opéra Comique (Paris, France) 12 février Salle Malesherbes (Maisons Laffitte, France) 13 février Opéra Comique (Paris, France) 17 février Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 19 février Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 21 févrierPalazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 23 févrierPalazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 24 février Opéra Comique (Paris, France) 24 février Victoria Hall (Genève, Suisse) 25 février Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 25 février Victoria Hall (Genève, Suisse) 26 février Opéra Comique (Paris, France) 26 février Opéra Comique (Paris, France) 27 févrierPalazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 28 février Chapelle du Méjan (Arles, France) 28 février Opéra Comique (Paris, France) mars 2010 2 mars Opéra Comique (Paris, France) 2 mars Grand Théâtre de Provence (Aix, France) 2 mars Opéra Comique (Paris, France) 4 mars Opéra Comique (Paris, France) 4 mars Opéra Comique (Paris, France) 6 mars Opéra Comique (Paris, France) 30 mars Grand Théâtre de Provence (Aix, France) avril 2010 1er avril Grand Théâtre de Provence (Aix, France) 8 avrilHalle aux grains (Toulouse, France) 8 avril Opéra Comique (Paris, France) 9 avril Opéra Comique (Paris, France) 10 avril Opéra Comique (Paris, France) 12 avril Opéra Comique (Paris, France) 14 avril Opéra Comique (Paris, France) 15 avril Opéra Comique (Paris, France) 15 avril Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 16 avril Opéra Comique (Paris, France) 17 avril Scuola Grande San Rocco (Venise, Italie) 18 avril Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 18 avril Opéra Comique (Paris, France) 21 avril Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 21 avril Accademia Nazionale di Santa Cecilia (Rome, Italie) 24 avril Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 27 avril Théâtre de Nîmes (Nîmes, France) 29 avril Théâtre de Nîmes (Nîmes, France) 30 avril Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 38 Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée Fortunio (Messager) Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée Fortunio (Messager) Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée Fortunio (Messager) Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée Fortunio (Messager) Haller / Krüger Fauré, Debussy, Chausson Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée Fortunio (Messager) Haller / Krüger Fauré, Debussy, Chausson Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée Fortunio (Messager) Haller / Krüger Fauré, Debussy, Chausson Quatuor Cambini Cambini, Jadin, David Colloque La modernité française Les Siècles / Wagner / Roth Auber, Thomas, Dubois, Fauré Colloque La modernité française Durand / Vellétaz / Rubay Offenbach, Lecocq, Varney Quatuor Cambini Cambini, Jadin, David Druet / Jamin Berton, Rossini, Gounod, Bizet Clapiès / Hemmerlé Fauré, Chabrier, Roussel La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine Béatrice et Bénédict (Berlioz) Orchestre de la Suisse romande / Helmchen / Righetti / Janowski D’Indy, Saint-Saëns, Ravel Descharmes Debussy, Chabrier, Dubois Orchestre de la Suisse romande / Helmchen / Righetti / Janowski D’Indy, Saint-Saëns, Ravel La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine Béatrice et Bénédict (Berlioz) Druet / Jamin Berton, Rossini, Gounod, Bizet Degand / Chrétien / Peyrebrune Lalo, Chausson Chamayou Franck, Fauré, Alkan La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine Béatrice et Bénédict (Berlioz) La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine Béatrice et Bénédict (Berlioz) Chamayou Franck, Fauré, Alkan Druet / Jamin Berton, Rossini, Gounod, Bizet La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine Béatrice et Bénédict (Berlioz) Druet / Jamin Berton, Rossini, Gounod, Bizet La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine Béatrice et Bénédict (Berlioz) Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Orchestre du Capitole de Toulouse / Angelich / Sokhiev Saint-Saëns, Bizet Colloque L’art officiel Colloque L’art officiel Orchestre philharmonique de Radio France / Benoit / Roth Mignon (Thomas) Orchestre philharmonique de Radio France / Benoit / Roth Mignon (Thomas) Orchestre philharmonique de Radio France / Benoit / Roth Mignon (Thomas) Les Siècles / Wagner / Roth Auber, Thomas, Dubois, Fauré Quatuor Modigliani / Neuburger Schmitt Orchestre philharmonique de Radio France / Benoit / Roth Mignon (Thomas) Les Siècles / Wagner / Roth Auber, Thomas, Dubois, Fauré Lidija et Sanja Bizjak Chopin, Messager, Ravel Orchestre philharmonique de Radio France / Benoit / Roth Mignon (Thomas) Trio Talweg Thomas, Dubois, Fauré Les Siècles / Wagner / Roth Auber, Thomas, Dubois, Fauré Schoonderwoerd Chopin, Kalkbrenner Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Quatuor Ardeo / Violi Franck, Pierné 39 mai 2010 6 mai Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 7 mai Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 8 mai Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 12 mai Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 12 mai Het Muziektheater (Amsterdam, Pays-Bas) 13 mai Accademia Filarmonica Romana (Rome, Italie) 14 mai Het Muziektheater (Amsterdam, Pays-Bas) 14 mai Scuola Grande San Rocco (Venise, Italie) 15 mai Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 15 mai Het Muziektheater (Amsterdam, Pays-Bas) 19 mai Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie) 22 mai Salle du Parlement (Besançon, France) mai Nantes (France) j uin 2010 8 juin Théâtre de Caen (Caen, France) 11 juin Opéra de Lille (Lille, France) 14 juin Opéra Comique (Paris, France) 16 juin Opéra Comique (Paris, France) 18 juin Opéra Comique (Paris, France) 22 juin Opéra Comique (Paris, France) 24 juin Opéra Comique (Paris, France) 27 juin Opéra Comique (Paris, France) 29 juin Opéra Comique (Paris, France) j uille t 2010 29 juillet Église d’Escoutoux (Thiers, France) ao û t 2010 Août 40 Cathédrale de Rouen (Rouen, France) Colloque Le concerto pour piano Colloque Le concerto pour piano Glodeanu / Haas Steibelt, Viotti, Hérold Quatuor Satie / Martin Gouvy, Castillon Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Sinfonia Varsovia / Neuburger / Niquet Hérold, Bizet, Gounod Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Sinfonia Varsovia / Neuburger / Niquet Hérold, Bizet, Gounod Haller / Krüger Fauré, Debussy, Chausson Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Chamayou Franck, Fauré, Alkan Schoonderwoerd Chopin, Kalkbrenner Glodeanu/Haas Steibelt, Viotti, Hérold Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth Altre Stelle Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy) Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy) Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy) Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy) Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy) Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy) Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy) Quatuor Satie / Martin Gouvy, Castillon Les Siècles / Wagner / Roth Auber, Thomas, Dubois, Fauré 41 Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française San Polo 2368, Campiello del Forner o del Marangon 30125 Venise www.bru-zane.com [email protected]