pALAZZEttO BRu ZANE

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pALAZZEttO BRu ZANE
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PALAZZETTO
BRU ZANE
CENTRE
DE MUSIQUE
ROMANTIQUE
FRANÇAISE
Dossier
de presse
SOMAIRE
3
Éditorial du docteur Nicole Bru, présidente
4
La Fondation Bru
7
Le Palazzetto Bru Zane
11 Le projet architectural
13 Les partenaires de la restauration
19La fondation Palazzetto Bru Zane
Centre de musique romantique française,
éditorial Olivier Lexa, directeur général
21 Redécouvrir la musique romantique française
23 Un centre de musique romantique à Venise
25 Les missions du centre
27 L’équipe du Palazzetto Bru Zane
28 La première saison du Palazzetto Bru Zane
29 Les festivals
33 Les partenaires
35Calendrier des concerts, en Italie,
en France et à l’étranger
L
a création du Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique
française résulte de hasards heureux et concomitants inscrits dans
les objectifs fondateurs de la Fondation Bru : l’éducation, la recherche, la restauration du patrimoine où qu’il se trouve et l’environnement.
Mon époux, Jean Bru, et moi-même avons toujours adoré Venise et
nous pensions, il y a plus de vingt ans déjà, qu’il faudrait agir pour inverser les méfaits du temps et conserver à la Sérénissime son atmosphère
incomparable et son caractère éternel.
Un autre domaine nous a toujours passionnés : la musique. Lorsque le
Casino Zane fut proposé au comité d’orientation de la Fondation Bru, la
décision de procéder à son acquisition fut rapidement prise avec l’objectif
d’y former un projet ambitieux.
Sa restauration à l’identique fut entreprise : il s’agissait de le « rendre à
son histoire ». Ce casino a été conçu en 1695 par la famille de mélomanes
Zane afin de permettre à leur fille d’y donner des récitals de violon.
Hervé Niquet et sa passion universelle de la musique ont été des relais
efficaces pour nous aider à élaborer ce projet qui est devenu la fondation
Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française.
Ainsi, la création de ce centre permettait tout à la fois de rendre le
lieu à sa destination première, de répondre aux objectifs de la Fondation
Bru en faisant revivre les noms des compositeurs et les œuvres oubliées,
parfois même disparues, du grand xixe siècle.
Vous découvrirez au fil des pages du programme de la première saison
tout le travail réalisé par l’équipe depuis juillet 2007 ; travail qui s’appuie
sur une recherche scientifique dynamique, une diffusion la plus large
possible incluant la formation et des partenariats solides et riches pour
l’avenir.
La restauration du Palazzetto Bru Zane et la création du Centre de
musique romantique française sont les deux premiers projets entièrement
réalisés par la Fondation Bru et ils représentent, à mes yeux, le futur de
cette fondation que j’ai créée en 2005 pour pérenniser le nom et la mémoire
des fondateurs des Laboratoires UPSA.
Je tiens à remercier ici les membres du comité d’orientation pour
leur forte implication dans les projets de la Fondation Bru, ainsi que tous
les membres de l’équipe du Palazzetto Bru Zane qui nous font vivre des
moments passionnants et enrichissants.
« Quand je cherche un autre mot pour exprimer
le terme musique, je ne trouve que le mot Venise. »
(Friedrich Nietzsche)
docteur Nicole Bru, présidente
3
La Fondation
Bru
C’
Le docteur Nicole Bru,
femme de conviction
et d’action
est avec la vocation de soutenir, d’accompagner et de rendre, parfois, tout simplement possibles des actions de mécénat dans différents pays, que la Fondation Bru a été créée en 2005 à l’initiative
du docteur Nicole Bru. Elle souhaite pérenniser le nom et la mémoire des
fondateurs des Laboratoires UPSA.
Résolument engagée dans la lutte contre la douleur, la prise en charge
de jeunes filles abusées sexuellement – création de l’association Docteurs
Bru en 1995 – et l’aide aux personnes handicapées – participation à l’association Handi’Chiens – Nicole Bru a toujours mené des actions de mécénat
tant humanitaires que culturelles dans différents pays.
Elle met en place la Fondation Bru pour regrouper toutes ses actions
au sein d’une même structure et ouvrir son activité aux causes et projets
innovants qui ont besoin de financement pour se concrétiser.
La Fondation Bru accompagne et soutient les actions qui la touchent et
qui sont au plus proche des valeurs qu’elle considère comme primordiales.
Un fil conducteur : l’Homme et son environnement, qui restent au centre
de toutes les actions de mécénat menées par la fondation.
« Ce qui compte, dans la vie, c’est de pouvoir infléchir le cours de choses ! » ; c’est une devise pour Nicole Bru, médecin, chercheur et industriel.
Femme de volonté et d’action, elle rejoint en 1971 les laboratoires UPSA,
grande firme pharmaceutique française. Elle fait preuve de détermination, d’une grande curiosité, et d’une véritable passion pour l’innovation.
Sa brillante carrière la mène au poste de directeur de la Recherche, puis
de présidente du Groupe UPSA. Pendant les 5 années de sa présidence, elle
double le chiffre d’affaires du groupe.
Après la vente d’UPSA, elle développe le groupe Halisol qui mène des
activités financières et industrielles, notamment dans la pharmacie et la
biotechnologie. Une fois encore, elle fait plus que doubler la valeur de la
société.
Depuis qu’elle s’est retirée du monde industriel, elle s’adonne à sa passion de pilote d’hélicoptère et met son insatiable soif d’entreprendre au
profit d’un engagement associatif intense : création de l’Institut UPSA de
la Douleur (1993), Association Docteurs Bru (1994), Fondation Bru (2005),
Fondation Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française
(décembre 2007).
Si la prise de décision appartient à une unité collégiale qu’elle préside,
c’est le docteur Nicole Bru qui dote la fondation des moyens opérationnels
et financiers nécessaires à la mise en œuvre de chaque projet.
4
La structure de la Fondation Bru
La Fondation Bru a opté pour une structure organisationnelle et financière
lui permettant d’être au plus proche des causes et des individus qu’elle soutient.
Elle s’appuie sur le travail et l’investissement d’une équipe engagée : le comité
d’orientation étudie et sélectionne les projets à soutenir, les propose et les suit.
Michèle Roche, secrétaire général de la Fondation Bru, est responsable des
aspects administratifs et supervise les opérations de mise en œuvre des actions
bénéficiant du soutien de la fondation.
docteur Nicole Bru
Présidente
|
Comité d’orientation
Marc Blondeau
Jacqueline Delage
Laurent Epstein
Philippe Lécuyer
Christine Morin-Postel
Didier Voydeville
|
Michèle Roche
Secrétaire général
[email protected]
Les projets
La Fondation Bru porte toute son attention sur des projets orientés vers
l’éducation et la recherche, ainsi que vers le patrimoine et l’environnement. Cette
approche pluridisciplinaire lui laisse une grande liberté dans le choix des initiatives qu’elle soutient.
Après la création de l’école centrale de Pékin en 2005, premier projet de
grande envergure soutenu par la Fondation Bru, le docteur Nicole Bru fait une
fois de plus preuve de la grande curiosité et de l’ouverture d’esprit qui ne l’ont
jamais quittés tout au long de sa carrière, en finançant des projets variés, mais
tous si indispensables comme la sensibilisation aux enjeux du développement
durable, la promotion du français à l’étranger, le soutien et l’accompagnement
des femmes et des enfants au Maroc… Mais il n’est pas toujours nécessaire de
chercher loin des causes qui ont besoin de soutien : en témoigne l’attachement
de la fondation à des associations françaises comme Handi’Chiens, Li-Za et le
CAVEX – Conservatoire des animaux en
voie d’extinction.
5
L’Éducation et la Recherche
Si la Fondation Bru a à cœur l’éducation et le soutien des enfants en difficultés, elle conduit également des actions de financement de la recherche en soutenant des initiatives dans le monde entier.
❚ PERMETTRE LA CRÉATION de l’École centrale de Pékin pour former des étudiants
chinois à la culture et au savoir-faire d’une grande école française d’ingénieur.
❚ SCOLARISER ET FAVORISER l’alphabétisation des femmes et des enfants à
Ouraken, au Maroc. La Fondation Bru a ainsi permis la construction de l’école
primaire et aussi celle d’une nouvelle salle dédiée à l’instruction des femmes.
❚ ÉDUQUER PAR LE SPORT avec le Panathlon Club de Genève pour soutenir les
jeunes sportifs et les jeunes défavorisés au travers d’une éthique sportive.
❚ APPORTER SON AIDE aux enfants et adolescents en difficulté par le soutien à
l’association SOS Enfants Genève.
❚ RÉALISER l’aménagement des nouveaux bureaux de l’Aprec à l’hôpital Tenon
– Paris 20e.
❚ PARTICIPER au développement de l’association Handi’Chiens qui éduque
des chiens d’assistance et d’accompagnement pour enfants et adultes
handicapés.
Le Patrimoine et l’Environnement
C’est avec le souhait de sensibiliser les hommes à leur patrimoine et donc à
leur environnement que la Fondation Bru s’est tout particulièrement attachée à
s’investir dans des projets où la préservation de l’héritage culturel, environnemental et animal tient une place essentielle.
❚ DÉFENDRE LE PATRIMOINE en soutenant le Concert Spirituel, une des
références dans l’interprétation de la musique baroque sur instruments anciens.
Depuis sa création par Hervé Niquet en 1987, les docteurs Jean et Nicole Bru
lui ont assuré un soutien sans faille. La Fondation Bru accompagne désormais
le Concert Spirituel, ce qui lui permet d’affirmer son engagement en faveur du
mécénat culturel.
❚ SAUVEGARDER LES ESPÈCES LES PLUS MENACÉES et les faire se reproduire,
sensibiliser le jeune public à la défense de l’environnement, poursuivre un
partenariat de recherche scientifique avec le Museum d’histoire naturelle et
un collège de vétérinaires spécialisés, telles sont les principales actions du
Conservatoire des animaux en voie d’extinction.
❚ FAIRE PRENDRE CONSCIENCE DES ENJEUX ÉCOLOGIQUES en finançant
l’exposition « Vivants », présentée par Yann Arthus-Bertrand et l’association
GoodPlanet.org. Cette exposition, ouverte à tous et comprenant 156 panneaux
grand format mettant en regard photos d’animaux et risques environnementaux,
s’est déroulée durant l’été 2007 quai Branly, au pied de la Tour Eiffel.
❚ PROTÉGER LES ANIMAUX et défendre la cause animale en soutenant
l’association Li-Za, dont la présidente est Dany Saval.
Les projets récents de la Fondation Bru :
❚ La restauration d’un palais à Venise, le Palazzetto Bru Zane, situé dans le quartier de San Stin
❚ La création de la fondation Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française qui sera abritée dans le palazzetto restauré et aménagé à partir de
l’automne 2009.
6
Le Palazzetto
Bru Zane
Venise, casino Zane à San Stin
Extrait de :
Massimo Favilla, Ruggero
Rugolo, “Sebastiano Ricci”,
Filippo Pedrocco (ed.), Gli
Affreschi nei Palazzi e nelle
Ville Venete dal ‘500 al ‘700,
Schio: Sassi, 2008, p. 178183 (version italienne).
Massimo Favilla, Ruggero
Rugolo, “Sebastiano Ricci”,
Filippo Pedrocco (éd.),
Le xvııe siècle, Fresques des
palais et villas de Vénétie,
Citadelles et Mazenod, 2008
(version française).
L
e 15 mai 1694, un gentilhomme vénitien, Marino Zane, payait au
sculpteur Giovanni Comin deux statues de Bacchus et de Cérès qui
devaient orner le jardin situé à l’arrière de son palais de la contrada
de San Stin, aujourd’hui défiguré par quelques constructions (bmcve,
Mss.P.D.c., 1825). La façade donnant sur le rio Sant’Agostin, entièrement
revêtue de pierre d’Istrie, avait été modernisée par Baldassare Longhena
à la demande de Domenico Zane, oncle de Marino (Bassi, 1961 ; Frank,
2004). Bibliophile passionné, Domenico, mort en 1672, avait légué son
patrimoine à son neveu Marino en lui recommandant de ne pas vendre
ses livres et les « quelques peintures » qu’il avait rassemblées. L’héritier
s’employa si bien à enrichir la bibliothèque et la galerie de peintures qu’au
début des années 1690 il dut charger Antonio Gaspari, l’architecte vénitien
le plus en vogue de l’époque, de concevoir un nouvel édifice devant servir précisément de bibliothèque et de pavillon de plaisance (casin). Selon
une tradition née au xviie siècle, il décida d’élever le bâtiment au fond du
jardin et de le doter d’une façade sur le canal de San Giacomo dall’Orio et
de deux entrées indépendantes, afin de créer une retraite intime, séparée
des espaces de représentation officielle du palais. En novembre 1695 commencèrent les travaux de maçonnerie, qui prirent fin en mai 1697 (Bassi,
1961). Dès le début, il avait été prévu de commander au sculpteur Enrico
Merengo, d’origine allemande, quatre bustes de pierre destinés à être placés au sommet des arcs de la grande porte d’entrée donnant sur le canal
et de la triple baie du premier étage (bmcve, Mss.P.D.c., 1825). En 1708, la
famille voulut transmettre au domaine public et aux héritiers une reproduction de la maison de maître et du nouvel édifice. Elle demanda donc à
Luca Carlevarijs de s’occuper « des cuivres et des tailles de l’impression
[…] à mettre avec les autres œuvres les plus remarquables faites par lui
et les quarante-deux palais plus importants », figurant dans la deuxième
édition, non datée, du livre intitulé Le Fabriche e vedute di Venetia (bmcve,
Mss.P.D.c., 1675 ; cf. Mauroner, 1945).
Marino était un homme de son temps, aux goûts pleinement en accord
avec la mode. Il voulut ainsi doter le portego en double hauteur d’un décor
de stuc dont l’exécution fut confiée à un artiste du Ticin, Abondio Stazio,
véritable virtuose dans son domaine, assisté d’un artiste moins célèbre, Andrea Pelli, qui fut chargé du décor des « chambres » (camerini).
Les salaires alloués aux deux artistes furent ponctuellement enregistrés
sur le livre des Riceveri, du 15 mars 1697 au 20 mai 1698 ; à cette date,
Pelli donna quittance de 180 ducats, pour solde de tout compte, au nom
de « mon collègue, Abondio Statio, stucateur » (bmcve, Mss.P.D.c., 1825).
Dernier témoignage du goût du commanditaire, ce dernier fit appel à un
quadraturista bolonais, Ferdinando Fochi – qui devait travailler plus tard
avec Giovanni Antonio Pellegrini au plafond de la Biblioteca del Santo –
pour orner certaines pièces et l’escalier en trompe l’œil, travail dont il
7
Vincenzo Maria Coronelli,
Palazzo Zanne sopra ‘l rio
a S. Agostino
Luca Carlevarijs, Casino
e Biblioteca Zanne a S.Stin
(vers 1703)
s’acquitta en plusieurs fois, de mars 1697 jusqu’au paiement final, attesté
le 5 mars 1701 (bmcve, Mss.P.D.c., 1825).
Aujourd’hui encore, quelques traces de ces interventions sont décelables dans certains appartements du petit palais, qui est désormais la propriété de la Fondation Bru de Cologny (près de Genève). À commencer par
la voûte de la cage d’escalier où la fresque du Temps emportant la Vérité,
entourée d’un cadre rond en stuc, est accompagnée de grandes coquilles
et de vases de fleurs en trompe l’œil. Au registre supérieur des murs du
portego, des colonnes feintes entourent des balustres sur lesquels sont
assis quelques putti. Hercule entre la Gloire et la Vertu occupe le centre
de la voûte et, aux angles, des médaillons jumelés en camaïeu, Mercure et
Diane, Vénus et Neptune, Junon et Pan, Hercule et Jupiter, symbolisent les
quatre éléments, la terre, l’eau, l’air et le feu. Ces médaillons sont soulignés d’un cadre de stuc, soutenu par de gracieux putti, parmi des entrelacs de rameaux de chêne et de lauriers superbement modelés ; selon les
documents, ce serait l’œuvre d’Abondio Stazio et d’Andrea Pelli. Les quatre grandes coquilles sur lesquelles d’autres putti batifolent joyeusement
avec un lion et un tigre constituent un élément extrêmement insolite dans
le contexte vénitien. La cage de l’escalier, à double volée, est entièrement
entourée d’une rampe de bois superbement sculptée, où se détachent les
initiales « M Z », celles de Marino Zane.
Ces peintures avaient été attribuées par Serena Romano (1982) à Nicolò
Bambini et datées vers la fin du xviie siècle « en raison de leur plasticisme
vigoureux », « des contrastes tranchés et des contre-jours qui s’apparentent à Sebastiano Ricci plus qu’à tout autre artiste ». La critique a généralement retenu cette attribution mais une monographie récente, plus
complète, consacrée à Bambini, l’a accueillie avec davantage de réserve
(Radassao, 1998). En réalité, un reçu en date du 31 mai 1698, d’un certain
« Giacomo della Gana depentor » [peintre], concernant des travaux à la
voûte du portego, nous apprend que ce paiement a trait à la dorure de la
frise du cadre « du tableau fait de la main de Rici [sic] » (bmcve, Mss.P.D.c.,
1825). Hercule entre la Gloire et la Vertu est donc à attribuer à Sebastiano
Ricci et, sur la base d’affinités stylistiques évidentes, il faut lui attribuer
aussi les putti des coquilles, les médaillons en camaïeu qui l’entourent et
Le Temps emportant la Vérité. L’exécution du cycle se situe vers la fin de
1698, alors que l’artiste venait de rentrer à Venise après ses pérégrinations
entre Parme, Rome et Milan, et se présente comme le premier témoignage
documenté de son talent de fresquiste dans sa patrie d’origine – et comme
le seul témoignage préservé à Venise, avec celui de la chapelle de la Scuola
dei Carmini, réalisé entre 1708 et 1709.
Artiste de renommée internationale, « riche des dons d’une nature
bienveillante » (Zanetti, 1771), Sebastiano Ricci fut, avec Giovanni Antonio
Pellegrini, le représentant le plus dynamique du style nouveau qui apparaît à Venise dans le dernier quart du xviie siècle et que l’on a coutume
8
Salon et escalier
(1697-1698), fresques
de Sebastiano Ricci (Belluno,
1659 – Venise, 1734)
de nommer chiarista (« solaire »), par opposition au ténébrisme. C’est lui
qui introduisit le rococo à Venise, dans l’acception – plus vénitienne – de
Barocchetto. Son maître, le peintre milanais Federico Cervelli, lui enseigna la fraîcheur du coloris et la technique de l’impromptu. Il est l’auteur
d’une œuvre immense qui comprend aussi bien des tableaux de chevalet
que des fresques de très grandes dimensions, comme la voûte de l’église
San Secondo à Parme (1685), le palais Colonna à Rome (1692), où l’exemple de Pierre de Cortone s’avère fondamental, l’église San Bernardino alla
Ossa à Milan (1694) et la chapelle du Saint-Sacrement à Santa Giustina
de Padoue (1700), jusqu’à l’exemple extraordinaire du palais Marucelli à
Florence (1707).
Appelé à la cour impériale de Schönbrunn, admis à l’Académie en
France, Ricci ne dédaigna pas de s’attaquer à la réalisation de décors
scénographiques pour les œuvres de Georg Friedrich Haendel pendant
son séjour à Londres, de 1712 à 1716. Grand esprit, homme au caractère
inquiet et sanguin, Ricci remit à l’honneur les modèles de Véronèse, qu’il
contrefaisait d’ailleurs à merveille, au point que certaines répliques passèrent pour authentiques. Sa leçon se retrouvera dans l’art de Gaspare
Diziani, de Francesco Fontebasso, de Francesco et d’Antonio Guardi. Elle
sera décisive pour le « virage » de Giambattista Piazzetta vers la lumière et
la couleur, et suscitera par ailleurs une impression profonde sur le génie
de Tiepolo (Scarpa, 2006).
Il serait superflu d’établir des correspondances précises entre les scènes du casino Zane et telle ou telle œuvre de Ricci. Mais les physionomies à la fois suaves et réalistes des personnages, l’élégance du dessin, les
couleurs claires et fluides – encore qu’une intervention urgente s’impose
pour leur rendre leur lisibilité – sont suffisamment éloquentes. Une restauration, exécutée en 1947, a endommagé certaines parties du compartiment central de la voûte et des scènes des coquilles. Le Temps emportant
la Vérité est l’œuvre qui a le moins souffert, en dépit de l’oxydation des
couleurs originelles ; elle nous offre un exemple particulièrement heureux de corps solides, savamment modelés par une lumière venant du bas.
L’ironie pleine de charme, formule constante de tout le catalogue de Ricci,
joue pleinement ici : Saturne, en s’efforçant de saisir la Vérité, a momentanément cédé ses attributs, la clepsydre et la faucille, à deux putti qui les
exhibent avec le « sérieux » que seuls les enfants savent mettre dans leurs
jeux. La jeune femme aux blonds cheveux qui ne craint pas de montrer sa
nudité, « puisqu’à la longue la Vérité finit nécessairement par se dévoiler »,
apparaît ici comme la fille du Temps. Elle tient le Soleil et l’Ouroboros (le
serpent qui se mord la queue), symbole d’éternité (Ripa, 1630).
Ce sont surtout les quadratures conçues par Ferdinando Fochi pour
accompagner l’allégorie qui ont souffert, sans doute en raison d’une réfection de l’escalier au cours du xixe siècle. Ajoutons que la façade sur jardin, sur laquelle ouvre cette pièce, avait déjà été entièrement remaniée
9
en 1709 sur un dessin de l’architecte Domenico Rossi (bmcve, Mss. P.D.c,
1120, cc. vv.).
Dans le long compartiment au centre de la voûte du portego, le jeune
Hercule, accompagné de la Gloire et de la Vertu qui chassent les créatures
des ténèbres, présente aussi les attributs de l’Honneur : le visage imberbe,
la poitrine découverte, la couronne de laurier autour de la tête, avec certains joyaux qui lui sont propres – sceptre, couronne, colliers ornés de
médaillons d’or, offerts par un amour – et la massue remplaçant le bâton,
autre symbole de la force (cf. Ripa, 1630). La composition se présente,
en tout cas, comme une exaltation des nobles vertus du commanditaire.
Quant aux médaillons en grisaille des angles, véritables points cardinaux de ce microcosme, ils nous restituent une Olympe déjà « révisée »,
où Hercule (barbu, cette fois) est accueilli à juste titre dans l’assemblée
divine. Les putti occupés à des jeux innocents, campés devant les grandes
coquilles en stuc, semblent faire allusion à un événement joyeux. Si l’on
replace celui-ci dans la chronique familiale, on pourrait le rapprocher de
la promesse de fécondité – donc d’immortalité pour la famille – constituée
par le mariage de Vettor Zane, fils de Marino, avec Elena Michiel, mariage
qui fut célébré le 8 février 1697 (asve, reg. VI, c. 228 ; Aikema, 1997). Ces
auspices favorables n’auraient pas de suite car la branche masculine de la
famille allait s’éteindre quelques années plus tard.
La Fondation Bru remercie ici les maisons d’édition Sassi et Citadelles et Mazenod qui ont
permis de publier le texte du livre édité à l’automne dernier en italien et en français consacrant
un chapitre à l’histoire du Casino Zane. Massimo Favilla et Ruggero Rugolo, deux chercheurs
en histoire de l’art rencontrés lors des prises de vue, en février dernier, nous ont appris que les
recherches effectuées aux archives de Venise permettaient d’affirmer que les deux fresques
principales devaient être attribuées à Sebastiano Ricci, figure importante du baroque qui débuta
et finit sa carrière à Venise. Ses voyages en Europe lui permirent l’importation du baroque en
Angleterre.
Ils nous ont aussi alerté sur le fait que les quatre murs d’une des salles du palazzetto devaient
être décorés de fresques ; information qui a permis à Marina de la société SERES de mettre à
jour des peintures attribuées à Fernandino Fochi. Ces fresques sont en cours de restauration.
Que tous soient sincèrement remerciés ici pour ces magnifiques révélations !
10
projet
architectural
L
a Fondation Bru a acquis le casino Zane, le 10 novembre 2006. Ce
palais appartenait à l’archiduc Dominic de Habsbourg. Celui-ci avait
hérité ce palais de sa tante, l’archiduchesse Margherita dont le mari
Marchese Francesco Maria Taliani avait sauvé et restauré le palazzetto
en 1935 ; l’installation des équipements modernes comme le chauffage
central et les sanitaires date ce cette époque. D’ailleurs des morceaux de
journaux datés de cette période ont été retrouvés sous les fils électriques.
Les ajouts modernes n’ont en aucune façon compromis la création initiale
et le palazzetto est devenu une belle demeure privée, depuis l’élégante
façade côté canal jusqu’au jardin privé à l’arrière, dans un quartier tranquille et très typique de Venise.
Tandis que le plan au sol est traditionnellement vénitien, le palais est
centré sur la magnifique salle qui s’envole sur deux étages, pour finir sur
le célèbre plafond voûté. Les grandes fenêtres à chaque extrémité du hall
donnent sur l’eau et sur le jardin, qui reste un des rares jardins vénitiens
authentique dans la ville.
Le titre de propriété serait passé de la famille Zane à la famille Pisani,
puis aux familles Collato et Polcenigo. Les héritiers Polcenigo l’ayant
vendu à Marchese Taliani.
Le palais est classé par le ministère de la Culture italien. Une recherche
historique a été menée en décembre 2006 en lien avec Soprintendenza per
i Beni Architettonici e Paesaggistici di Venezia e Laguna Arti par Madame
Francesca Luzi Cocco, afin de permettre de gagner du temps au moment
des demandes d’autorisation pour les travaux.
Les noms des artistes et des propriétaires du Casino Zane appartiennent à l’histoire de Venise et figurent dans les documents de la bibliothèque
Collato du musée Correr, permettant de poursuivre des recherches sur les
origines et la longue vie du palazzetto.
Le maître architecte Antonio Gaspari, issu de l’atelier de Longhena,
a eu carte blanche pour concevoir le palais et à sa mort, son assistant
Domenico Rossi a continué le travail du maître qui s’est achevé en 1697.
La décoration intérieure très riche est attribuée au grand artiste
Abbondio Stazio (le génie du tuf), Sebastiano Ricci et Fernandino Fochi
pour les fresques, Broustolon pour la balustrade qui entoure la grande
salle. Ensemble ils ont réuni leurs compétences dans une rare harmonie
de l’espace, de l’échelle, de la lumière, de la décoration et de la très belle
acoustique de la salle principale qui a été décrite par les musicologues
comme le Stradivarius des salles de concerts ! Cette harmonie particulière
a été préservé méticuleusement par les différents propriétaires qui se sont
succédés.
La restauration prévue devait respecter ce patrimoine historique et le
mettre en valeur. Aussi le projet est-il double pour la Fondation Bru : restauration dans l’esprit de l’époque et instauration d’un centre de musique
afin de permettre un retour du palais à sa destination initiale.
11
Marc Desportes, conseiller technique de la Fondation Bru est un familier de Venise car il a eu en charge la préparation et la réalisation des travaux du Palazzo Grassi ainsi que les travaux de la Pointe de la Douane pour
le nouveau Centre d’art contemporain de la Fondation Pinault. Il a été un
véritable guide pour le choix de l’architecte, les estimations des travaux. Il
continue sa mission de conseil pendant la réalisation de la restauration.
Ce choix de l’architecte s’est fait sur « concours » : les deux architectes
retenus devaient réaliser leur projet sur une pièce du premier étage. Le
studio Zordan a été choisi pour un projet simple et élégant qui respecte le
caractère et le charme du palazzetto.
Une collaboration efficace s’est mise en place dès le début des travaux
entre les membres de la Fondation Bru et le studio Zordan, pour le choix
des méthodes ainsi que pour le choix des sociétés en charge de la restauration. Des travaux délicats devaient être mis en œuvre de la consolidation du bâtiment à la conservation de l’acoustique existante renforcée par
l’isolation nécessaire à un lieu de concert. Des fouilles ont été réalisées
au rez-de-chaussée par les archéologues de la Surintendance : des murets
remontant au xiiie siècle ont été découverts, ainsi que des tessons de poterie, des pièces de monnaie...
12
Les partenaires
de la restauration
L
a parole est donnée ci-dessous aux sociétés qui ont en charge
la restauration du palazzetto afin de détailler leurs réalisations
professionnelles et exprimer leur avis sur la mission qui leur
a été confiée pour cette restauration.
Tous les collaborateurs de ces sociétés ont toujours montré
beaucoup d’intérêt et de passion alors que les conditions de travail
ont parfois été très dures cet hiver : travail de restauration des façades
à l’extérieur, travaux de restauration dans des pièces sans fenêtres…
Studio ZORDAN
Dorsoduro 3458 – 30124 Venezia – Tél : + 39 041 52 42 866
L’activité professionnelle du cabinet se focalise tout particulièrement sur les
lieux en lien avec la culture – musées, centres d’exposition, galeries, bibliothèques – ainsi que des projets d’urbanisme. Le studio gère le projet globalement,
de la proposition initiale jusqu’à la réalisation de l’ouvrage. Sa grande ­expérience
dans la concrétisation d’ouvrages publics a permis un véritable développement
afin d’assurer le suivi de projets complexes dans leur intégralité, de l’étude de
faisabilité à la direction des travaux, en passant par l’organisation du chantier.
Considéré dans sa globalité mais aussi dans ses spécificités, l’ouvrage architectural fait l’objet d’une attention toute particulière dès les premières élaborations,
visant à intégrer le projet architectural aux installations et structures existantes.
De même, la base du projet consiste à déterminer les capacités techniques, à travers l’utilisation des différents matériaux et trouver les solutions aux problèmes
spécifiques qui se posent. C’est un aspect déterminant inhérent à la réalisation
du projet architectural : la capacité de développer chaque spécificité sans perdre
de vue la globalité du projet, dans une optique de formation permanente et de
recherche culturelle.
❚ Réalisation
Dès sa création, notre cabinet s’est engagé dans des projets de grande envergure, tant en termes techniques que culturels, réalisés également avec des
collaborateurs du monde entier. De la réalisation du Musée d’art moderne de la
Ca’ Pesaro, à Venise (notre première intervention), jusqu’aux travaux plus récents
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du Musée de la civilisation industrielle à Schio (Vicence), en passant par le musée
du Jouet de Rome, sans oublier le Palazzetto Bru Zane à Venise. Nous avons toujours souhaité réaliser des projets complexes, tout en tenant compte de l’ensemble des variables spécifiques qui conditionnent l’ouvrage. De même pour les variables liées à la fonction du bâtiment, sa maintenance et son accessibilité, sans
oublier la limitation des coûts de fonctionnement. Notre objectif ? Une “qualité
totale” qui perdure au fil des années. Le cadre réglementaire global régissant les
lieux culturels ouverts au public, nous a permis d’acquérir une grande expérience
sur tous les thèmes, avec la possibilité de coordonner les différentes spécialités
propres à chacun. Notre grande expérience en matière de direction des travaux
et de coordination en termes de sécurité, nous permet de prendre en compte les
meilleures solutions à adopter lors de la réalisation, et ce dès la phase de projet.
Le suivi de chaque aspect du projet est déterminant pour la réalisation de
l’ouvrage afin de passer de l’idée à l’architecture à proprement dit.
LARES S.r.l.
S. Croce nº 521 - 30135 Venezia
Tél. : (+39) 041/935545 - [email protected]
❚ Présentation
Depuis quarante ans, Lares – Lavori di Restauro – S.r.l. se consacre exclusivement à la restauration d’œuvres d’art en pierre, de marbres et terres cuites,
toiles murales et peintures sur toile, stucs, ouvrages en bois polychrome et en
métal, ouvrages en mosaïque, surfaces en faïence et tissus.
Pour mener à bien ses activités, Lares peut compter sur des hommes et des
femmes compétents et professionnels ; depuis sa création, la société a lancé
un programme de grande envergure en termes de recherche et d’expérimentation, pour développer des techniques toujours plus ciblées, à même de stopper
la dégradation croissante du patrimoine artistique exposé aux agents polluants.
L’objectif ? Allier technologies Hi-Tech et méthodes traditionnelles, tout en respectant les ouvrages objet d’intervention, pour qu’ils retrouvent leur splendeur
d’antan.
De nombreuses surintendances, les bureaux de l’Unesco, mais aussi d’importantes fondations et centres culturels en Italie et en Europe ont déjà fait, et
continuent de faire confiance à Lares.
Parmi les travaux les plus importants directement réalisés sous la supervision des Surintendances compétentes ou de l’Institut central pour la restauration
de Rome, figurent : la loggia Cornaro, Padoue ; le théâtre La Fenice, Venise (Salles
Apollinee) ; le Teatro Olympico, Vicence ; le complexe du Prato della Valle, Padoue ;
la bibliothèque Zambeccari, Bologne ; la galerie Victor Emmanuel II, Milan ; l’arche
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de Cangrande della Scala, Vérone ; le palais Bò, Padoue ; l’église du Rédempteur,
Venise ; le presbytère de l’église de la Salute, Venise ; l’ex-église de S. Domenico,
Foligno (PG) ; le palais Liviano, siège de l’université des Études de Padoue ; le palais
Braschi, Rome ; les musées Capitolins, Rome ; le musée archéologique, Bari ; les
enceintes médiévales de Montagnana (PD) ; le palais Sagredo, Venise ; les prisons
du Palais des Doges, Venise ; le palais Farnèse, Plaisance ; le palais Carignano,
Turin ; l’église Saints Giovanni et Paolo, la chapelle du SS. Nome di Dio, Venise ; le
château de Miramare, Trieste ; l’escalier d’Or du Palais des Doges, Venise.
❚ La restauration du Palazzetto Bru Zane, à Venise
Elle concerne non seulement les structures portantes, avec une intervention radicale de consolidation et de nouvelle fonctionnalisation, mais aussi les
somptueuses décorations intérieures, dans un but purement conservatoire. Les
travaux ont en effet commencé par un assainissement des fondations, réalisé selon les méthodes traditionnelles vénitiennes, en enfonçant des pilotis en bois et
en récréant des fondations en brique, sans interférer avec l’équilibre fragile des
structures lagunaires.
Nous avons ensuite pu procéder à des travaux minutieux d’intégration et de
consolidation des maçonneries d’origine en brique, et assurer la maintenance et la
restauration des poutres, des planchers et de la couverture, selon les techniques
traditionnelles de consolidation, mises en œuvres par des charpentiers de renom,
et alliées aux techniques plus modernes d’insertion de charpenterie métallique.
Concernant la décoration intérieure, citons l’intervention conservatoire réalisée sur les fresques du grand escalier, recouvertes autrefois de plusieurs couches,
sans doute ajoutées suite aux travaux de modification de la cage ­d’escaliers, et
qui, en accord avec la Surintendance, ont été délicatement retirées pour remettre
en lumière les peintures d’origine. Qui plus est, les décorations murales, parfois
incomplètes, ont été minutieusement restaurées selon la technique du milleraie.
Sont toujours en cours de restauration/conservation : les poutres polychromes
des salles du premier étage, les dallages en marbre, les terrasses à la vénitienne,
les enduits d’origine et les éléments en pierre des façades extérieures.
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SERES S.A.S. Martina Serafin
Cannaregio 4887 - 30131 VENISE
Tél./fax : 0415226456 - [email protected]
C’est en 1989 que Martina Serafin, restauratrice, a créé la société Seres.
Actuellement l’une des entreprises les plus importantes et renommées intervenant à Venise. Sa spécialité ? La restauration et conservation de matériaux pierreux tant extérieurs qu’intérieurs ; de peintures murales (détrempes, fresques,
peintures à la chaux, peintures à l’huile) ; de stucs, d’enduits somptueux, de stuc
marmorino, plâtres, plafonds en bois et céramiques.
Parmi les toutes dernières interventions les plus importantes de la société
Seres, citons les revêtements de marbre dans l’atrium de la basilique Saint-Marc,
les peintures murales du Palazzo Patriarcale, les façades en pierre de la Scoletta
di San Rocco et les stucs du xvıııe siècle de la Scuola Grande dei Carmini.
Toute restauration de la société Seres passe par une phase préliminaire
d’analyse minutieuse des ouvrages, en termes technique, historique et artistique, afin de mieux comprendre le parcours historique des œuvres à traiter. Une
phase qui lui permet d’exécuter ses projets selon des méthodes appropriées et
ce, afin de garantir des interventions d’une qualité irréprochable. L’échange permanent avec les professionnels du secteur – historiens, architectes, chimistes,
etc. – permet une approche holistique destinée à prendre en compte les ouvrages
et les interventions dans leur contexte.
Pour Seres, le respect de l’œuvre, la satisfaction du client, le professionnalisme et la formation technique permanente de ses collaborateurs sont des valeurs
fondamentales.
L’équipe qui est intervenue au Palazzetto Bru Zane est constituée de :
❚ Sonia Bagarello : experte en restauration de peintures et notamment dans la
technique de retouches en hachures ; elle est constamment à la recherche de la
perfection.
❚ Elisa Fregonese : ancienne élève de Martina Serafin et étudiante en dernière
année de sciences chimiques pour la conservation, elle est spécialisée dans les
techniques d’investigation scientifique et de diagnostic.
❚ Marina Pollo : avec plus de 20 ans d’expérience dans le secteur, elle est surtout réputée pour ses compétences dans la restauration du marmorino et autres
stucs.
❚ Martina Serafin : créatrice de Seres, elle incarne à elle seule l’esprit de cette société. Elle intervient dans de nombreux secteurs de la restauration/conservation
et enseigne également à l’U.I.A. (Université internationale d’art de Venise).
❚ Silvia Troni : experte en restauration de peintures murales et notamment dans
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les opérations de consolidation. Elle est très appréciée pour son dévouement et
ses grandes capacités organisationnelles.
❚ Rosa Zuffi : la plus ancienne collaboratrice de Seres. Une personne indispensable à tous les chantiers, de par ses compétences poussées et sa polyvalence.
La réfection du Palazzetto Bru Zane a capté toute l’attention de l’équipe Seres :
les nombreux ouvrages réalisés selon différentes techniques d’exécution se sont
détériorés au fil des ans, du fait d’un mauvais entretien du bâtiment. Avant et
pendant les opérations de restauration, des investigations préliminaires ont été
nécessaires pour connaître la stratigraphie picturale des œuvres. Une opération
menée en collaboration avec des experts en diagnostic. La découverte, suite à
une recherche approfondie, des fresques de la petite salle faisant office de bibliothèque, a certainement été la plus grande satisfaction de l’équipe qui a ressenti à
cet instant une vive émotion. Pour un restaurateur, quoi de plus beau que de faire
apparaître, centimètre par centimètre, des peintures d’une rare beauté, oubliées
sous un enduit brut… Un moment intense qui compense tous les efforts fournis.
Une partie de l’intervention est en phase d’achèvement. L’activité non moins complexe de finition est quant à elle destinée à reconstituer l’harmonie iconographique qui confère toute l’importance historique à ce Palazzetto. Un bâtiment trop
longtemps ignoré du public et dénaturé par le temps et des interventions parfois
malheureuses, réalisées dans le passé.
Augusto Capovilla
Architecte Giovannino Capovilla & C. S.A.S.
HUISSERIE – AMEUBLEMENT – RESTAURATION
Santa Croce 853/A,. 30135 Venezia (VE) - tel: 041 5240795
Créée en 1890, la société Capovilla, dont l’atelier est voisin du palazzetto, a
toujours travaillé dans le centre de Venise. Elle a développé son activité à tous
les usages du bois : de la construction des châssis de fenêtres à la réalisation de
meubles, de la décoration à la restauration, y compris l’aménagement naval.
C’est une société familiale dont le petit-fils, Carlo junior, architecte, assure
la responsabilité.
Aujourd’hui encore, l’entreprise reste fidèle à son choix initial : des projets
d’exécution attentifs aux détails et un façonnage soigné, essentiellement artisanal, une collaboration efficace avec des professionnels parmi lesquels : Carlo
Scarpa, Cappai e Mainardis, Valeriano Pastor, Franco Albini, Vittorio Gregotti,
Ettore Sottsas…
On peut citer des réalisations comme le musée Correr (aménagement et
ouverture avec Carlos Scarpa), la galerie de l’Académia (restauration récente),
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la casa Goldoni, le palais Grimani à Santa Maria Formosa, le musée du verre de
Murano (les ouvertures), la fondation Querini stamapalia (restauration du pont et
les ouvertures avec Carlos Scarpa), la Scuola Grande di San Giovanni Evangelista,
aux procuraties Vecchie, la Cà Foscari, l’église de San Nicolò dei Mendicoli, palazzo Gradenigo, palazzo Mocenigo, palazzo Morrosini...
Palazzetto Bru Zane : travaux de menuiserie
La Fondation nous a chargés de restaurer et de reconstruire à neuf toutes
les portes et fenêtres intérieures et extérieures du Palazzetto et ce, conformément au cahier des charges relatif au chantier, et aux spécifications d’exécution
et échantillonnages mis à disposition de la Direction des Travaux.
Après plusieurs états des lieux et un examen attentif des parties objet de notre intervention, nous restaurons actuellement, en collaboration avec la D.T., tous
les ouvrages susceptibles d’être récupérés et conservés, à travers l’utilisation de
matériaux et de techniques artisanaux qui ont toujours caractérisé chacune de
nos interventions.
Et notamment :
❚ les anciennes portes intérieures et le portail d’entrée
❚ les vitraux octogonaux assemblés par des baguettes de plomb
❚ la reconstruction à neuf de tous les bâtis, portes et fenêtres qui, d’après le
projet, doivent se caractériser par des propriétés hautement « insonorisantes ».
Une restauration des éléments existants garantissant ces performances était en
effet impossible. En accord avec la Surintendance pour les Biens Architecturaux
et Environnementaux, nous avons donc étudié les conditions requises et réalisons
actuellement de façon totalement artisanale les nouveaux ouvrages qui, de par
leur aspect extérieur, l’utilisation des mêmes matériaux et des mêmes ferrures, le
type et le mode de construction, sont identiques aux ouvrages existants, tout en
garantissant les performances requises par notre client.
❚ les nouveaux bâtis de fenêtres et de portes – les fenêtres sont réalisés en mélèze
massif, tout comme les bâtis actuels, et conservent le même profil. Ils disposent
toutefois de vantaux à deux châssis couplés – le plus proche de l’intérieur, pour
un double-vitrage faiblement émissif et l’autre, vers l’extérieur, pour des vitraux
octogonaux assemblés au plomb ou un verre feuilleté ; ces vantaux sont montés
sur des fiches à larder en laiton (comme à l’époque, et tombées aujourd’hui en
désuétude) et sont également équipés d’un double bourrelet thermo-acoustique,
invisible vantaux fermés.
❚ les portes de salon et balcon à un ou deux vantaux, à monter dans les encadrements en pierre ou dans ceux en bois existants et restaurés, reprennent exactement les mêmes caractéristiques que les portes d’origine, tant en termes de
style que de fabrication. En collaboration avec des techniciens acoustiques, et
après différents échantillonnages, nous avons étudié et réalisé un prototype qui a
passé les tests de contrôle avec succès ; les nouvelles portes sont plus épaisses
que celles d’origine, puisqu’elles renferment plusieurs couches de matériau isolant, et sont équipées d’un double bourrelet sur tout le périmètre et de charnières lourdes, spécialement fabriquées par un artisan forgeron, sur l’ancien modèle
existant.
❚ les volets, qui protègent les fenêtres côté extérieur, présentent les mêmes
caractéristiques esthétiques que les volets traditionnels. De même pour les ferrures. Nous avons toutefois modifié le modèle traditionnel lorsqu’une protection
acoustique supplémentaire était prévue : les volets sont donc montés sur un
châssis d’encadrement pour l’insertion d’autres joints d’étanchéité.
Font également l’objet d’une reconstruction à neuf tous les ouvrages fortement
dégradés qui ne peuvent être restaurés, à l’exemple des portails extérieurs du
rez-de-chaussée et de la porta d’acqua (porte typique de Venise permettant l’accès direct aux canaux). Ces derniers seront également réalisés selon les mêmes
modes de construction que les ouvrages existants, tout en conservant leur style
et en utilisant, le cas échéant, l’ancienne ferrure ou en la remplaçant par une nouvelle en acier inoxydable.
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La fondation
Palazzetto Bru Zane
Centre de musique
romantique française
C’
est avec la création du prix de Rome de composition en 1803 que
s’ouvre le xix e siècle musical français. Le voyage en Italie devient
alors une des principales sources d’inspiration des pensionnaires de la Villa Médicis. L’étape vénitienne marque les esprits. En 1841,
Gounod écrit : « Je ne sais rien de comparable comme vigueur de ton et
puissance d’effet. Venise est une passion : ce n’est pas un amour. » Il consacrera à la Sérénissime sa plus célèbre mélodie, écrite sur un poème de
Musset – l’une des nombreuses plumes françaises séduites par la cité des
doges avec Balzac, Chateaubriand, Stendhal, Sand, Maupassant et Proust.
En 1865, Massenet fait partager à Ambroise Thomas son bonheur d’avoir
composé à Venise des mélodies sur des poèmes de Gautier ; en 1888 enfin,
Gustave Charpentier affirme, péremptoire : « Venise est la plus belle ville
du monde. » Il n’est pas le seul à le penser.
Également passionnée par Venise, Nicole Bru, qui s’est notamment
illustrée dans le domaine de la recherche, s’éprend en 2006 d’un lieu au
charme discret, le Palazzetto Zane. Lieu musical où le silence a trop longtemps régné. On dit que Mozart y aurait joué lors de son séjour vénitien
pour le carnaval de 1771. Il y aurait sans doute admiré la fresque qui orne
le plafond de la salle de bal, signée du célèbre Sebastiano Ricci, décorateur
occasionnel des opéras de Haendel à Londres.
Organisation internationale, la Fondation Bru décide de faire restaurer
l’édifice – il en a bien besoin – et d’en faire le Palazzetto Bru Zane – Centre
de musique romantique française.
Lieu de recherche avant toute chose – moins parce que la recherche y est prédominante que parce que toutes ses activités de diffusion
en résultent – le Centre souhaite répondre aux demandes encore insatisfaites d’artistes et de spécialistes attirés par ce répertoire. Depuis quelques décennies en effet, un immense travail a été réalisé sur la musique
baroque. Les liens se sont resserrés entre musico–logues et interprètes,
aboutissant à des redécouvertes monumentales, plébiscitées par le public.
Mais le romantisme français, plus particulièrement celui de la première
période (1780-1830), n’a pas encore eu la chance de réunir autant d’énergies à son service. Il le mérite pourtant, et c’est ce que le Palazzetto Bru
Zane – Centre de musique romantique française souhaite démontrer dès
son premier festival.
Mais il n’a pas la prétention de tenter seul l’aventure. Toute cette
chaîne de métiers, allant de la recherche et de l’édition à la représentation
et à l’enregistrement, réunit différentes institutions internationales. En
effet le Centre travaille dès sa première saison avec la France, l’Italie,
l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, la Pologne,
la Chine, Taïwan, Singapour, mais aussi avec des Américains, des Anglais
et des Allemands. Et ce toujours au service de la diffusion du répertoire
français.
Le travail musicologique s’effectue en collaboration avec des conservatoires, universités et centres de recherche. Il aboutit à des colloques,
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journées d’études, campagnes de numérisation, chantiers de catalogage et
de recherche – dont un chantier sur les techniques de mise en scène, qui
sera mis en œuvre dans les saisons à venir.
En partenariat avec Symétrie (Lyon), l’édition rassemble deux types de
publications : partitions (partitions courantes, éditions monumentales) et
livres sur la musique (biographies, écrits du xix e siècle, essais).
Chaque saison, une centaine de concerts et spectacles s’organise, à
Venise et à l’étranger, en trois temps forts : à l’automne et au printemps,
deux festivals thématiques et, en hiver, un rendez-vous « Le salon romantique » réunissant de jeunes chambristes. Un intérêt particulier est donné
aux recréations, et aux coproductions rassemblant aussi bien des artistes jouant sur instruments modernes (par exemple Sir Colin Davis et
l’Orchestre National de France, pour un concert au Teatro La Fenice à
Venise, qui aura été également donné à l’Opéra Comique à Paris) ou sur
instruments « d’époque » (notamment Hervé Niquet et le Concert Spirituel
pour une coproduction avec le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et le
Centre de Musique Baroque de Versailles en coréalisation avec le Théâtre
des Champs-Élysées à Paris). Les jeunes talents sont également mis à
l’honneur, de même que des artistes de la scène (par exemple Juliette
Deschamps ou Denis Podalydès). Pour ses concerts et spectacles, le
Palazzetto est également heureux d’inaugurer des partenariats forts avec
l’Opéra Comique à Paris, le Conseil général de Moselle (En Terre romantique – Biennale de musique romantique), l’Ambassade de France en Italie
et la Fondation Nuovi Mecenati (Suona francese).
Enfin, chaque année, le Palazzetto Bru Zane collabore à la parution
d’enregistrements avec différents labels engagés dans la redécouverte
d’œuvres rares du romantisme français.
Sans la passion, la générosité, l’énergie, la ténacité et la rigueur de
Nicole Bru, cette aventure n’aurait pas vu le jour. Elle est le fruit d’un travail d’équipe guidé et stimulé par l’investissement des membres du comité
d’orientation de la Fondation Bru.
Olivier Lexa, directeur général
20
Redécouvrir la
musique romantique
française
Le romantisme musical français
ou l’épopée du sentiment au XIXe siècle
« Gluck et Louis XVI vont faire de nouveaux Français. » C’est par cette
affirmation aux allures de prophétie que Voltaire exprime déjà, en 1774,
la sensation diffuse d’une ère nouvelle : un bouleversement profond des
moeurs et des goûts se prépare. Pour autant, la notion de « romantisme » ne
s’impose pas immédiatement – ni à l’époque, ni aujourd’hui – pour caractériser la musique française composée entre 1780 et 1830. Quoique La
Nouvelle Héloïse de Rousseau (1760), les Poèmes d’Ossian de Macpherson
(1765) ou les Souffrances du jeune Werther de Goethe (1774) annoncent
une nouvelle sensibilité, « préromantique », il faut attendre la génération
de Berlioz et de ses contemporains pour que, brandissant la Symphonie
fantastique (1830) en guise de manifeste, on affirme l’existence d’un
«romantisme » musical français. Et pourtant, se plonger dans les écrits du
premier xix e siècle (celui de l’Empire et de la Restauration) révèle que le
terme y est utilisé sans réserve pour définir le style des « derniers classiques », contemporains germaniques de Beethoven. Voyez Stendhal, pour
qui la musique de Haydn est « pleine d’une imagination romantique ».
Voyez Hoffmann parlant de Mozart ; écoutez Berlioz conclure : « Gluck est
le premier des romantiques »…
À bien y regarder, le court règne de Louis XVI (1774-1792) porte déjà en
lui les caractéristiques essentielles du xixe siècle : dans tous les domaines
de l’art, d’innombrables trouvailles et expériences – tantôt anecdotiques,
tantôt visionnaires – préparent le goût du siècle suivant. Y eut-il véritablement un classicisme « à la manière de Mozart » en France ? En musique, il
n’est pas une fierté de la « génération romantique » dont on ne puisse déjà
trouver l’exemple dans des pages composées bien avant la Révolution. Le
théâtre lyrique rejette le merveilleux et les passions caractéristiques du
baroque pour se plonger au coeur du « sentiment », notion romantique par
excellence. Iphigénie en Tauride de Gluck (1779), Les Danaïdes de Salieri
(1784) ou Œdipe à Colone de Sacchini (1786) s’inscrivent ainsi durablement au répertoire de l’Opéra, comme autant d’ouvrages fondateurs d’une
nouvelle esthétique. Parallèlement, le souffle symphonique qui balaie
Paris voit naître les premières symphonies ambitieuses qui, de Gossec à
Méhul, conduisent à Reber ou David. La virtuosité des concertos de SaintGeorge, Kreutzer ou Davaux est bientôt « transcendée » par Jadin, Hérold,
Liszt ou Alkan, tandis que les genres intimistes – romances, sonates, trios,
quatuors – fleurissent dans les salons et font toute la gloire d’Onslow ou
Panseron. Autant d’aspects qui rattachent bien plus cette période de genèse
à l’avenir plutôt qu’au passé.
1830 marque une étape qui n’est pas seulement symbolique. À l’heure
de la Monarchie de Juillet, le romantisme – jusqu’alors tenu en bride –
enfante ses plus éclatantes réalisations : citer Hernani de Victor Hugo, La
21
Mort de Sardanapale de Delacroix, Robert le Diable de Meyerbeer, Giselle
de Adam et la Symphonie fantastique de Berlioz est certes réducteur, mais
suffisamment éloquent. Troublante et singulière simultanéité. Paris, terre
d’accueil, devient le modèle de l’Europe. Chopin, Liszt, Paganini, Rossini,
Meyerbeer y croisent Berlioz, Halévy ou Auber. Cette émulation, unique
dans l’histoire musicale, ouvre au romantisme de nouveaux horizons. Le
Grand Opéra français se veut le creuset de la mixité stylistique. Le spectacle parisien est désormais pluriel, synthèse de mélodies italianisantes,
d’harmonies germaniques, de déclamation, de machineries et de ballets
à la française. Son frère de sang, l’opéra-comique, répond aux mêmes
exigences, cultivant le demicaractère sous la plume d’un Boieldieu et la
franche drôlerie entre les mains d’Offenbach.
Dans le même temps, soutenue par le développement de la facture des
instruments (Érard, Sax…), la musique instrumentale devient le vecteur
d’une expression jusqu’alors insoupçonnée, à l’origine de nouvelles pratiques comme le récital de soliste. Pour certains, elle est désormais apte à
surpasser la musique scénique dans l’évocation des sentiments et des atmosphères, elle doit être « parlante ». Cette perception théâtrale de la musique
instrumentale sera à l’origine de nouveaux genres, comme le fameux «
poème symphonique ». En 1905, La Mer de Debussy couronne tardivement
un demi-siècle de recherches en ce sens. Un jalon important est posé : la
musique est devenue un art « sérieux ». Loin du divertissement d’agrément,
elle veut qu’on l’écoute et ne se contente plus d’être entendue.
Passées les années 1850, le terme de « romantisme » est chose acquise
dans le vocabulaire musical. Avec Gounod, Saint-Saëns, Massenet et Bizet,
une génération entière de compositeurs affermit le style, cisèle le langage
et raffine l’expression. Faust, Samson & Dalila, Manon et Carmen – ce
« rayon de lumière méditerranéen dissipant le brouillard de l’idéal wagnérien » dont parle Nietzsche – sont autant de stèles dressées à la gloire du
goût national. Simultanément, le statut du compositeur évolue puisque les
femmes peuvent désormais revendiquer leur appartenance à ce monde
jusqu’alors réservé : Louise Farrenc, Cécile Chaminade, Augusta Holmès
et Pauline Viardot sont jouées publiquement et largement éditées.
Pourtant, le conflit franco-germanique de 1870 sème le trouble dans
les esprits et inquiète l’art lui-même. Malmené par le symbolisme d’un
Debussy ou le wagnérisme d’un Vincent d’Indy, le postromantisme profite
encore quelque temps du soutien des sociétés de concerts, du Conservatoire
et de l’Académie des beaux-arts, se crispant dans l’affirmation véhémente
d’un « style national » paradoxalement très influencé par Wagner et ses
compatriotes. Aux abords du xxe siècle, il s’essouffle insensiblement et doit
céder la place à une modernité plurielle : émouvoir et surprendre, ces
valeurs si âprement défendues un siècle auparavant, imposent désormais
d’autres langages. Une page se tourne à l’heure où l’Europe, déchirée,
plonge dans le premier conflit mondial.
22
Un centre de
musique romantique
à Venise
Les Italiens en France
Dès le règne de Louis XVI (1774-1792), Paris devient le centre de la
vie musicale européenne : c’est là, seulement, que les plus grandes carrières peuvent se voir couronnées. Les Italiens y accourent en masse,
favorisés par les goûts de Marie-Antoinette : Piccinni, Cambini, Sacchini
ou Salieri se voient ainsi réserver le meilleur accueil. Dans leur sillage,
plusieurs générations se succèdent : qu’ils soient compositeurs (Paisiello,
Cherubini, Spontini, Rossini, Donizetti…), instrumentistes virtuoses
(Viotti, Paganini…) ou chanteurs (Zingarelli, Malibran, Colbran, Pasta,
Rubini…), tous triomphent devant un public acquis au bel canto et à la
virtuosité. L’Italie redevient le modèle qu’elle avait été un siècle plus tôt.
Les Français en Italie
Encouragés par l’expansion napoléonienne, les meilleurs artistes
parcourent alors l’Europe. De Saint-Pétersbourg à Berlin en passant par
Stockholm et Londres, les Français sont partout. Une seule destination
accapare pourtant leur attention : l’Italie. Désireux de s’imprégner des
maîtres anciens et modernes – de Palestrina à Rossini –, les jeunes compositeurs érigent le « voyage d’Italie » en étape incontournable de leur
formation, ce que ratifient les institutions du temps (Conservatoire et
Institut) en officialisant cette démarche par la création du prix de Rome
de composition (1803). La notion d’École nationale apparaît alors : puisque les Italiens sont si doués pour plaire, l’État napoléonien exige des jeunes talents français qu’ils aillent sur place s’imprégner de ces nouveaux
modèles.
Venise « romantique » : hier et aujourd’hui
Les échanges entre la France et l’Italie n’ont jamais été si forts qu’à
l’heure du romantisme naissant. Si la Villa Médicis est, à Rome, l’écrin doré
où la France entend faire éclore ses gloires futures, Florence, Naples ou
Milan attirent aussi ces esprits curieux de nouveauté. Venise, plus encore,
s’impose comme une source d’inspiration intarissable. Son passé prestigieux, sa poésie singulière, frappent les esprits : tous, de Hérold, Halévy
et Gounod à Massenet, Bizet et Debussy conservèrent de la cité des doges
une image indélébile et prégnante. Relisons certains d’entre eux :
❚ Louis-Ferdinand Hérold : Lettre à M. Haudebourt (27 février 1821).
J’avais vu Venise en été. En ce moment, c’est tout autre. Les masques courent de tout côté ; c’est un bruit, une joie inconcevable. Tout le monde est
tranquille et l’on ne songe qu’à s’amuser : c’est le paradis de l’Europe.
❚ Charles Gounod : Mémoires d’un artiste (1841). Venise, joyeuse et triste,
lumineuse et sombre, rose et livide, coquette et sinistre, contraste permanent, assemblage étrange des impressions les plus opposées : une perle
dans une sentine. Venise est une enchanteresse.
23
❚ Théodore Dubois : Souvenirs de ma vie (été 1863). C’est surtout Venise
qui me charma et me prit tout entier. Que de belles soirées et même de
nuits lumineuses passées en gondole! Que de promenades à travers les
petites ruelles si pittoresques de cette ville unique ! Je ne sais rien de plus
poétique que de rêver au clair de lune sur le grand Canal au seul bruit de
la rame frappant doucement l’eau. On voudrait ne plus s’en aller jamais.
❚ Jules Massenet : Lettre à Ambroise Thomas (26 septembre 1865). Le
premier soir de notre arrivée, nous avions la pleine lune, aussi nous sommes-nous promenés dans tous les canaux avec un bonheur infini. Les
nuits étaient encore très chaudes. Il y a ici une société de peintres qui se
réunissent, les soirs de lune et chantent des chœurs vénitiens, dans des
barques, sur le grand canal. C’est d’un ravissant effet.
❚ Gabriel Pierné : Lettre à ses parents (14 février 1885). On sait mainte-
nant que je suis à Venise. Nous y sommes arrivés hier soir à 4h35, et nous
venons de passer une journée délicieuse. Vive l’Italie, et surtout Venise et
Naples.
❚ Gustave Charpentier : Mémoires (17 août 1888). Au-dessus des colon-
nades et des portiques, la lune argente les toits irréguliers et les flèches
gothiques ; dans les canaux qui reflètent sa lueur glissent, rapides, les
gondoles au dos noir. Et une foule bigarrée, coloriée, dévale des ponts et
des quais, ani­mée, joyeuse, dans un grand silence que traverse seul le
bruit des rires et des appels. Allah est grand, Mahomet est son prophète et
Venise est la plus belle ville du monde.
❚ Henri Rabaud : Lettre à Max d’Ollone (18 septembre 1895). Oui, je suis
à Venise, et tu comprends que l’on s’en vante ! Ville merveilleuse ! Titiens
merveilleux ! Véronèses merveilleux ! Bellinis merveilleux ! Saint-Marc,
la place, le palais, tout, tout merveilleux ! Quelle chose inouïe que l’intérieur de Saint-Marc ! Et tout, tout !…
Si l’histoire de Venise, marquée par l’ère Gothique, la Renaissance et le
Baroque, fut partiellement réécrite au xixe siècle, elle est aujourd’hui mise
en relief par un nouveau dynamisme dans tous les domaines de la création. Plaque tournante des échanges culturels en Europe et bien au-delà,
Venise s’imposait comme l’un des lieux les plus à même d’accueillir le nouveau projet de la Fondation Bru, le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française. Installé dans un palazzetto (le casino Zane)
acquis et restauré à cet effet, ce centre a pour mission l’étude, l’édition et
la valorisation du répertoire français romantique (1780-1920), rayonnant
au niveau international et revivifiant l’axe franco-italien si important au
xixe siècle.
24
Les missions
du Centre
CONCERTS ET SPECTACLES
❚ 118 manifestations
(concerts, spectacles,
colloques)
❚ 27 concerts à Venise
❚ 44 lieux de concerts
et de spectacles dans
10 pays différents (Italie,
France, Suisse, Espagne,
Pays-Bas, Belgique, Pologne,
Chine, Taiwan, Singapour)
❚ Plus de 120 ensembles,
chefs et solistes
❚ 88 compositeurs
valorisés par le concert,
l’édition ou le disque
❚ Nombre de colloques
chaque saison : 4
❚ Nombre de chantiers de
recherche en cours : 17
L
a mission première du Palazzetto Bru Zane – Centre de musique
romantique française est la diffusion de ce répertoire à l’échelle
internationale. Aboutissement du travail de recherche et d’édition, concerts et spectacles rythment l’activité du Centre tout au long de
l’année.
Chaque saison, une centaine de concerts s’organise en trois temps
forts. À l’automne et au printemps, deux festivals thématiques mettent tour
à tour en lumière différents visages du romantisme (un compositeur, un
instrument, une institution…) et font entendre tous les genres musicaux
du xixe siècle : récital, musique de chambre, pièces symphoniques, ouvrages sacrés et opéras. En hiver, un rendez-vous « Le salon romantique »
réunit au Palazzetto Bru Zane une dizaine d’artistes et d’ensembles, dans
des programmes variés de musique française.
L’ensemble de ces concerts est diffusé en collaboration avec différents
programmateurs internationaux. Parmi les partenaires : Opéra Comique
(productions scéniques et concerts), le Conseil général de Moselle (En
Terre romantique – Biennale de musique romantique), l’Ambassade de
France en Italie (Suona francese).
RECHERCHE
La recherche scientifique est au cœur des activités du Palazzetto Bru
Zane – Centre de musique romantique française.
Son objectif est double :
– valoriser les œuvres méconnues de compositeurs célèbres tels Bizet,
Gounod, Massenet, etc. ;
– réhabiliter des figures rarement jouées au concert comme Méhul, Hérold,
Onslow, Alkan, Pierné et beaucoup d’autres.
Le travail musicologique s’effectue en collaboration avec des conservatoires, universités et centres de recherche internationaux. Jalonnées
par des colloques et des journées d’étude, ces actions scientifiques s’intéressent également aux domaines liés à la musicologie : histoire de l’art,
organologie, littérature, arts de la scène…
PUBLICATIONS
Les collections éditoriales du Palazzetto Bru Zane – Centre de musique
romantique française se déclinent selon plusieurs catégories :
Partitions
Les partitions courantes présentent un texte musical modernisé et
25
❚ Nombre de partitions
éditées chaque année : 20
facilement accessible pour l’interprète. Les éditions monumentales, quant
à elles, sont augmentées d’appareils critiques scientifiques. Le catalogue
des partitions publiées par le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique
romantique française se veut représentatif des différents genres de cette
période : symphonie, concerto, musique de chambre, opéra, mélodie,
musique sacrée…
Livres sur la musique
❚ Nombre de livres édités
chaque année : 8
Biographies, correspondances, essais, ouvrages collectifs, actes de colloques, écrits du xixe siècle ou dictionnaires, donnent tour à tour la parole
aux acteurs et aux témoins de la vie artistique de cette époque ainsi qu’à
leurs commentateurs d’aujourd’hui.
Disques et DVD
❚ Nombre d’enregistrements
discographiques soutenus
ou coproduits chaque
saison : 10
Chaque année, le Palazzetto Bru Zane collabore à la parution
d’enregistrements en partenariat avec différents labels engagés dans la
redécouverte d’œuvres rares du romantisme français.
26
L’équipe du
Palazzetto
Bru Zane
❚ Nicole Bru, présidente
❚ Olivier Lexa, directeur général
❚ Alexandre Dratwicki, directeur scientifique
❚ Benoît Dratwicki, directeur artistique
❚ Lino Gagliotta, administrateur
❚ Rosa Giglio, chargée de communication et de production
❚ Katia Amoroso, chargée de billetterie et assistante de direction
❚ Baptiste Charroing, chargé de mission diffusion
PALAZZETTO
BRU ZANE
CENTRE
DE MUSIQUE
ROMANTIQUE
FRANÇAISE
Coordonnées :
Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française
San Polo 2368, Campiello del Forner o del Marangon
30125 Venise
www.bru-zane.com
[email protected]
27
La première saison
de la fondation Palazzetto
Bru Zane – Centre de musique
romantique française
Le week-end d’inauguration : 3-4 octobre 2009 (Venise)
– Conférence de presse
– Concerts
– Inauguration
– Visite du Palazzetto Bru Zane
Le week-end d’inauguration du Palazzetto Bru Zane
coïncidera avec l’ouverture de son premier festival.
❚ Samedi 3 octobre en journée :
Concert
❚ Samedi 3 octobre à 20 h 30 :
Concert à la Scuola grande San Giovanni Evangelista
CONCERTO KÖLN – Andreas Spering, direction – Alain Planès, pianoforte
Œuvres de Jadin, Hérold, Beethoven, Haydn et Onslow
(Durée du concert : 2 heures avec entracte)
❚ Dimanche 4 octobre à 15 h :
Concert à la Scuola grande San Giovanni Evangelista
LES MUSICIENS DU LOUVRE-GRENOBLE – Marc Minkowski, direction
Œuvres de Cherubini, Gluck et Haydn
(Durée du concert : 2 heures avec entracte)
28
Les Festivals
La saison 2009-2010
LES SOURCES DU ROMANTISME FRANÇAIS
3 octobre-7 novembre 2009
Gluck et Berlioz sont aujourd’hui deux figures bien identifiées de
l’histoire musicale française. Une idée répandue fait de l’un le principal
représentant du classicisme français au début du règne de Louis XVI, et de
l’autre la personnalité emblématique d’un romantisme musical d’avantgarde à l’heure de la Révolution de juillet. Pourtant, Berlioz lui-même voit
en Gluck « le premier des romantiques », affirmant paradoxalement : « Je
suis un classique. – Romantique ? Je ne sais pas ce que cela signifie »…
Bien avant 1789, une nouvelle sensibilité s’affirme à la lueur des dernières lumières d’un siècle finissant. Les sources de ce renouveau esthétique
sont multiples : si l’art lyrique italien et le mouvement symphonique germanique impressionnent les Français, ce sont surtout les écrits de Goethe,
Schiller ou Walter Scott qui, complétant l’héritage des philosophes nationaux (Voltaire et Rousseau en tête), trouvent un écho immédiat dans maintes partitions. Prophétisant une imminente révolution du goût, Voltaire
affirme dès 1774 : « Louis XVI et Gluck vont faire de nouveaux français ».
Imaginaires fantastiques, sentiments exacerbés, virtuosité transcendante
sont les composantes de la nouvelle esthétique romantique. Se glissant
– insensiblement d’abord – dans les anciennes formes musicales héritées
du siècle de Louis XV (la tragédie lyrique, l’opéra-comique, la sonate, le
concerto et la symphonie), elles en briseront bientôt le moule pour s’épanouir entre les mains de Berlioz et de ses contemporains, à l’heure où la
bataille d’Hernani (1830) menée par Victor Hugo marquera l’avènement
d’une école romantique française. C’est cette histoire du goût et des sensibilités que le festival Les sources du romantisme français souhaite illustrer. À travers une quinzaine de concerts, des pages oubliées et d’autres
plus célèbres retraceront la naissance de l’école symphonique française,
l’émergence du « salon romantique », et les révolutions de l’art lyrique sur
la scène de l’Opéra entre 1780 et 1830.
❚ 12 programmes
❚ 35 concerts
(dont 10 à Venise)
❚ 1 colloque
❚ 28 ensembles, chefs et solistes :
Concerto Köln, Les Musiciens du Louvre-Grenoble, Le Cercle de l’Harmonie,
Le Concert Spirituel, Orchestre national de France, Les Siècles, Marc Minkowski,
Jérémie Rhorer, Sir Colin Davis, Hervé Niquet, François-Xavier Roth, Andreas Spering,
Sophie Koch, Anna Caterina Antonacci, Mireille Delunsch, Maria Riccarda Wesseling,
Jean-Paul Fouchécourt, Sébastien Guèze, Tassis Christoyannis, Judith Van Wanroij,
Alain Planès, Florence Malgoire, Olivier Baumont, Christine Schornsheim, Sabine Toutain,
Trio AnPaPié, Quatuor Mosaïques, Quatuor Diotima, Juliette Deschamps.
29
Les Festivals | L a saison 2009-2010
LE SALON ROMANTIQUE
17-27 février 2010
Faire entendre, faire comprendre, faire aimer le répertoire romantique
français est au cœur des activités du Palazzetto Bru Zane. Ouvrir ses portes
à de jeunes interprètes de talent est sans doute la façon la plus engagée de
les aider à aborder cette musique, à la travailler et à la jouer aussi souvent
que possible. Tel est l’enjeu du festival Le salon romantique qui réunit,
chaque hiver, une dizaine d’artistes et d’ensembles en début de carrière
dans des programmes variés de musique française. L’occasion pour eux
de se confronter à des pages célèbres du répertoire, ou de découvrir des
œuvres oubliées et parfois même inédites. Afin d’accompagner ces jeunes
interprètes, les concerts sont ensuite diffusés grâce à un soutien engagé
du Palazzetto Bru Zane à leurs côtés. La première édition de février 2010
sera l’occasion d’entendre des auteurs aussi divers que Boieldieu, Onslow,
Isouard, Berlioz, Offenbach, Donizetti, Lalo, Lecocq, Dubois, Fauré,
Debussy et Messager. Tous connus en leur temps, la postérité n’a pourtant
choisi d’en retenir qu’un petit nombre. Confiées à l’enthousiasme de jeunes interprètes dont les carrières sont déjà prometteuses, leurs musiques
révèlent pourtant d’égales qualités, et sont habitées par ce même esprit
« français », tour à tour savant, léger, mélancolique ou passionné.
❚ 6 programmes – 16 concerts (dont 6 à Venise)
❚ 12 ensembles et solistes :
Isabelle Druet, Kareen Durand, Katia Vellétaz, Stéphanie-Marie Degand, Raphaël Chrétien,
Olivier Peyrebrune, Mélanie Clapiès, Patrick Hemmerlé, Romain Descharmes, Frédéric Rubay,
Stéphane Jamin, Quatuor Cambini.
30
Les Festivals | L a saison 2009-2010
LE PIANO ROMANTIQUE
8 avril-19 mai 2010
En France, l’aventure du piano romantique débute sous l’impulsion
conjointe de la facture instrumentale et de la virtuosité naissante. Dès
l’Empire, Pleyel et Érard rivalisent d’ingéniosité pour mettre au point des
pianofortes de plus en plus subtils et sonores. Simultanément, l’émancipation du vedettariat, au sens moderne du terme, isole le virtuose de la masse
des interprètes. Qui, plus que le pianiste, peut alors prétendre incarner le
nouveau héros romantique, tantôt agité d’actions engagées, tantôt replié
dans un isolement mélancolique ? Le répertoire pianistique se ressent de
cette dualité : au moment où fleurissent les pièces intimistes – « nocturne
», « ballade » et « fantaisie » – le concerto pour piano adopte des tournures de plus en plus imposantes, improbables même, propres à satisfaire
les attentes d’un public pour qui le « spectaculaire » doit être permanent.
Entre ces deux genres, l’un de salon, l’autre de concert, le rôle du piano
devient omniprésent dans la musique de chambre, la mélodie… et jusque
sur la scène de l’opéra où il est utilisé à maintes occasions. Non content
de posséder un immense répertoire propre, l’instrument se fait tout aussi
bien transcripteur et arrangeur. Dans les innombrables fantaisies sur des
thèmes célèbres, le virtuose ajoute aux mélodies connues des guirlandes de fioritures destinées à éblouir. Inversement, le piano romantique
ne craint pas de se substituer à un orchestre tout entier et la Symphonie
fantastique de Berlioz réduite par Liszt pour piano seul n’est pas moins
spectaculaire que les grandes paraphrases de Thalberg. Si l’école allemande, de Beethoven à Brahms, passe pour l’expression la plus aboutie du
romantisme pianistique, c’est qu’on méconnaît encore l’œuvre pionnière
de Français comme Hérold ou Alkan. Il n’est, pour s’en persuader, qu’à se
laisser surprendre par ces musiques et celles, plus tardives, de Castillon,
Saint-Saëns, Fauré, Dubois et beaucoup d’autres.
❚ 13 programmes – 29 concerts (dont 11 à Venise)
❚ 1 colloque
❚ 28 ensembles, chefs et solistes :
Orchestre du Capitole de Toulouse, Orchestre de la Suisse romande, Sinfonia Varsovia,
Les Siècles, Marek Janowski, Tugan Sokhiev, François-Xavier Roth, Hervé Niquet, Nicholas
Angelich, Martin Helmchen, Benjamin Righetti, Jean-Frédéric Neuburger, Bertrand Chamayou,
Vanessa Wagner, Lidija et Sanja Bizjak, Arthur Schoonderwoerd, David Violi, Frédérick Haas,
Mira Glodeanu, Laurent Martin, Nicolas Krüger, Salomé Haller, Quatuor Modigliani, Quatuor
Ardeo, Quatuor Satie, Trio Talweg.
31
Les Festivals | L a saison 2009-2010
LES SPECTACLES LYRIQUES
27 avril 2009-29 juin 2010
Les spectacles scéniques coproduits en 2009-2010 par le Palazzetto
Bru Zane – Centre de musique romantique française dressent un panorama varié du théâtre lyrique français tout au long du xixe siècle. Le
romantisme s’y dévoile sous des jours inconnus : accents déchirants, sentiments contrastés, humour piquant, lyrisme exacerbé. Avec Altre stelle, ce
sont les premiers romantiques qui sont à l’honneur, ceux dont Berlioz et
ses contemporains se voudront les héritiers : Gluck, Méhul et Cherubini.
Parmi les extraits retenus figurent quelques chefs-d’œuvre qui marqueront leur époque, tels qu’Armide de Gluck (1777) ou Médée de Cherubini
(1797). Béatrice et Bénédict de Berlioz (1862) est une œuvre espiègle où le
compositeur évite consciencieusement la grandiloquence et le pathétique
tourmenté caractéristiques de ses autres opéras. Quelques années plus
tard, en 1867, Ambroise Thomas signe Mignon qui sera l’une des œuvres
les plus jouées au xixe siècle. Fortunio de Messager (1907), tout comme
Pelléas et Mélisande de Debussy (1902), ouvre au romantisme les portes du
xxe siècle. Si le premier se place dans la lignée d’Offenbach et de Massenet
(dont il emprunte le ton et le style), le second « réinvente » la prosodie
française, comme Lully et Gluck le firent en leur temps. Il donne à l’opéra
français un nouveau souffle.
❚ 5 spectacles – 35 représentations
❚ 2 colloques
❚ Avec :
Orchestre de Paris, Orchestre philharmonique de Radio France, Orchestre Révolutionnaire et
Romantique, La Chambre Philharmonique, Les Siècles, Accentus, Les Éléments, Monteverdi
Choir, Sir John Eliot Gardiner, Louis Langrée, Emmanuel Krivine, François-Xavier Roth, Anna
Caterina Antonacci, Joseph Kaiser, Jean-Sébastien Bou, Jean-François Lapointe, Virginie
Pochon, Christine Rice, Allan Clayton, Sandrine Piau, Marie Lenormand, Nicolas Cavallier,
Phillip Addis, Karen Vourc’h, Nathalie Stutzmann, Denis Podalydès, Juliette Deschamps, Dan
Jemmett, Jean-Louis Benoit, Stéphane Braunschweig…
32
LEs Partenaires
Partenaires de la SAISON
Opéra Comique
L’Opéra Comique et le Palazzetto Bru Zane ont choisi de s’associer et
de mettre en commun leurs moyens et leur savoir-faire pour promouvoir
le répertoire français romantique : chaque saison, le Palazzetto participe
aux productions d’opéras français du xixe siècle présentées dans cette salle.
En miroir de ces productions et en écho aux festivals vénitiens, les deux
institutions proposent des programmes originaux élaborés en commun
et confiés à des artistes de premier plan. Parallèlement à ces concerts et
spectacles, deux colloques sont co-organisés à l’Opéra Comique, dont les
actes sont publiés dans la collection de livres du Palazzetto Bru Zane en
collaboration avec Symétrie.
www.opera-comique.com
Centre de Musique Baroque de Versailles
Le Palazzetto Bru Zane et le Centre de Musique Baroque de Versailles
ont uni leurs démarches d’exploration du patrimoine musical français
pour mettre en valeur la dernière génération de compositeurs du xviiie siècle qui furent, pour la plupart, les pionniers du romantisme : Grétry, Jadin,
Montgeroult, Boëly, Cambini… Plusieurs concerts et un colloque accueillis
à Venise et à Versailles témoigneront de la richesse d’une période encore
mal connue, et que les deux institutions souhaitent défendre ensemble
dans le cadre de leurs missions respectives.
www.cmbv.fr
En Terre romantique
Biennale de musique romantique – Moselle 2009
Dans le cadre de ses nouvelles ambitions d’animation et d’action culturelles, le Conseil général de Moselle a choisi de s’associer au Palazzetto Bru
Zane pour imaginer une biennale de musique romantique qui se tiendra,
tous les deux ans à compter de l’automne 2009, sur l’ensemble de son territoire départemental. Fédérant l’énergie de nombreux partenaires locaux
(artistes, ensembles, conservatoires, festivals, salles de concerts, associations et collectivités), cette biennale sera organisée par la structure départementale « Moselle Arts Vivants ». Elle soulignera notamment la richesse du
répertoire laissé par des Mosellans célèbres (Thomas, Pierné, Charpentier,
Schmitt, Gouvy) et accueillera certains concerts programmés à Venise, dans
la saison du Palazzetto Bru Zane. D’autres actions de création, de diffusion
et de valorisation artistiques seront réalisées en réseau.
www.cg57.fr
33
Suona francese
Créé en 2008 et mis en œuvre par l’ambassade de France en Italie et
la fondation Nuovi Mecenati dédiée à la création contemporaine francoitalienne, le festival Suona francese présente la musique et les artistes
français dans toute l’Italie grâce à un réseau de partenaires, de programmateurs et de salles. Après le répertoire contemporain (2008) et baroque
(2009), Suona francese a choisi de consacrer son édition du printemps
2010 à la musique romantique, et entretient une collaboration étroite avec
le Palazzetto Bru Zane dans le cadre de sa saison d’ouverture.
Partenaire de la recherche
Conservatoire de musique de Genève – Haute école
de musique
Le Conservatoire de musique de Genève et le Palazzetto Bru Zane
développent ensemble un projet de recherche intitulé « Les matériels
d’orchestre : du document à la pratique ». Celui-ci est organisé en deux
étapes : catalogage détaillé des collections genevoises de matériels d’orchestre (comprises entre la fin du xviiie siècle et le début du xxe siècle) puis
étude de ce fonds dans une perspective de musicologie appliquée. Ce travail aboutira à l’utilisation des partitions dans un cadre pédagogique. Des
colloques et journées d’études permettront, sur le long terme, la publication d’ouvrages traitant des pratiques musicales de cette période.
www.cmusge.ch
Partenaire des éditions
Symétrie
Fondée en 1999 par deux musiciens issus du Conservatoire national
supérieur de musique de Lyon, Symétrie est l’une des rares maisons d’édition musicale francophones à publier à la fois des partitions, des livres et des
revues consacrés à la musique classique. Sa collection d’écrits musicologiques Perpetuum mobile propose biographies et correspondances de compositeurs et de musiciens, ouvrages collectifs, essais et dictionnaires ; les
revues savantes (L’Orgue, Tempus perfectum) ou pédagogiques (Comment
jouer...) côtoient des ouvrages scientifiques et techniques consacrés à la voix
et des livres grand public (beaux livres, livres-disques, romans et nouvelles). Symétrie attache la plus grande importance au travail éditorial effectué en étroite collaboration avec les auteurs ou les compositeurs afin de
présenter des ouvrages de qualité, tant d’un point de vue scientifique que
d’un point de vue esthétique. Symétrie utilise à cet effet les techniques les
plus modernes de production alliées au meilleur de la tradition des métiers
de l’édition.
www.symetrie.com
PartenaireS MÉDIAS
un événement
34
calendrier
des concerts
en Italie, en France
et à l’étranger
35
Festivals
Avril 20 0 9
“Les sources du romantisme”
27 avril
Théâtre des Champs-Élysées (Paris, France)
“Le salon romantique”
30 avril
Théâtre des Champs-Élysées (Paris, France)
“Le piano romantique”
mai 20 0 9
30 mai
Spectacles lyriques
J uin 20 0 9
6 juin
Oriental Art Center (Shangai, Chine)
Forbidden City Hall (Beijing, Chine)
ao û t 20 0 9
23 août
Manoir de Villers (Villers, France)
sep t embre 20 0 9
12 septembre
Besançon (France)
oc t obre 20 0 9
2 octobre
Collégiale Saint-Rémy (Fénétrange, France)
3 octobre
Château de Manderen (Manderen, France)
3 octobre
Scuola Grande San Giovanni Evangelista (Venise, Italie)
4 octobre
Scuola Grande San Giovanni Evangelista (Venise, Italie)
4 octobre
Salon impérial de la gare (Metz, France)
4 octobre
Château de Versailles (Versailles, France)
4 octobre
Château de Versailles (Versailles, France)
4 octobre
Château de Versailles (Versailles, France)
6 octobre
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
8 octobre
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
8 octobre
Opéra de Dijon (Dijon, France)
9 octobre
Arsenal (Metz, France)
10 octobre
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
10 octobre
Château de Versailles (Versailles, France)
10 octobre
Auditorio Miguel Delibes (Valladolid, Espagne)
10 octobre
Adagio (Thionville, France)
10 octobre
La Courroie (Avignon, France)
12 octobre
Scuola Grande San Giovanni Evangelista (Venise, Italie)
12 octobre
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
13 octobre
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
16 octobre
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
17 octobre
Centre de Musique Baroque de Versailles (France)
17 octobre
Arsenal (Metz, France)
18 octobre
Théâtre des Champs-Élysées (Paris, France)
19 octobre
Palais des Beaux-Arts (Bruxelles, Belgique)
24 octobre
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
28 octobrePoznan (Pologne)
28 octobre
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
novembre 20 0 9
5 novembre
Opéra Comique (Paris, France)
6 novembre
Théâtre de l’Alliance française (Singapour)
7 novembre
Teatro La Fenice (Venise, Italie)
11 novembre
National Chiao Tung University (Hsinchu, Taiwan)
12 novembre
China Medical University (Taichung, Taiwan)
14 novembre Wei Wu Ying Center for the Arts (Kaohiung, Taiwan)
Novembre
Salle Jiaozi (Chengdu, Chine)
Novembre
Conservatoire (Shenyang, Chine)
36
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Descharmes
Debussy, Chabrier, Dubois
Descharmes
Debussy, Chabrier, Dubois
Druet / Jamin
Berton, Rossini, Gounod, Bizet
Descharmes
Debussy, Chabrier, Dubois
Concerto Köln / Planès / Spering
Jadin, Onslow, Hérold
Quatuor Ardeo / Violi
Franck, Pierné
Concerto Köln / Planès / Spering
Jadin, Onslow, Hérold
Les Musiciens du Louvre-Grenoble / Minkowski
Haydn, Gluck, Cherubini
Durand / Vellétaz / Rubay
Offenbach, Lecocq, Varney
Trio AnPaPié
Boëly, Jadin, Haydn
Fouchécourt / Malgoire / Baumont
Dauvergne, Boieldieu, Grétry
Quatuor Cambini
Cambini, Jadin, David
Planès
Adam, Jadin, Mozart
Trio AnPaPié
Boëly, Jadin, Haydn
Le Cercle de l’Harmonie/Delunsch / Wesseling / Rhorer
Salieri, Cherubini, Spontini
Les Musiciens du Louvre-Grenoble / Minkowski
Haydn, Gluck, Cherubini
Fouchécourt / Malgoire / Baumont
Dauvergne, Boieldieu, Grétry
Planès
Adam, Jadin, Mozart
Le Cercle de l’Harmonie / Delunsch / Wesseling / Rhorer
Salieri, Cherubini, Spontini
Trio Talweg
Thomas, Dubois, Fauré
Trio AnPaPié
Boëly, Jadin, Haydn
Le Cercle de l’Harmonie / Delunsch / Wesseling / Rhorer
Salieri, Cherubini, Spontini
Colloque
Les sources du romantisme
Colloque
Les sources du romantisme
Schornsheim
Onslow, Boëly, Hérold
Colloque
Les sources du romantisme
Quatuor Mosaïques
Kreutzer, Jadin, Boëly
Le Concert Spirituel / Les Chantres du CMBV / Niquet
Andromaque (Grétry)
Le Concert Spirituel / Les Chantres du CMBV / Niquet
Andromaque (Grétry)
Quatuor Mosaïques
Kreutzer, Jadin, Boëly
Trio AnPaPié
Boëly, Jadin, Haydn
Quatuor Diotima
Arriaga, Onslow, David
Orchestre national de France / Koch / Toutain/Davis
Berlioz
Quatuor Diotima
Arriaga, Onslow, David
Orchestre national de France / Koch / Toutain/Davis
Berlioz
Quatuor Diotima
Arriaga, Onslow, David
Quatuor Diotima
Arriaga, Onslow, David
Quatuor Diotima
Arriaga, Onslow, David
Quatuor Diotima
Arriaga, Onslow, David
Quatuor Diotima
Arriaga, Onslow, David
37
décembre 20 0 9
10 décembre
Opéra Comique (Paris, France)
12 décembre
Opéra Comique (Paris, France)
14 décembre
Opéra Comique (Paris, France)
16 décembre
Opéra Comique (Paris, France)
16 décembre
Opéra Comique (Paris, France)
18 décembre
Opéra Comique (Paris, France)
18 décembre
Opéra Comique (Paris, France)
20 décembre
Opéra Comique (Paris, France)
20 décembre
Opéra Comique (Paris, France)
janvier 2010
10 janvier
Opéra Théâtre de Besançon (Besançon, France)
février 2010
12 février
Opéra Comique (Paris, France)
12 février
Salle Malesherbes (Maisons Laffitte, France)
13 février
Opéra Comique (Paris, France)
17 février
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
19 février
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
21 févrierPalazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
23 févrierPalazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
24 février
Opéra Comique (Paris, France)
24 février
Victoria Hall (Genève, Suisse)
25 février
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
25 février
Victoria Hall (Genève, Suisse)
26 février
Opéra Comique (Paris, France)
26 février
Opéra Comique (Paris, France)
27 févrierPalazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
28 février
Chapelle du Méjan (Arles, France)
28 février
Opéra Comique (Paris, France)
mars 2010
2 mars
Opéra Comique (Paris, France)
2 mars
Grand Théâtre de Provence (Aix, France)
2 mars
Opéra Comique (Paris, France)
4 mars
Opéra Comique (Paris, France)
4 mars
Opéra Comique (Paris, France)
6 mars
Opéra Comique (Paris, France)
30 mars
Grand Théâtre de Provence (Aix, France)
avril 2010
1er avril
Grand Théâtre de Provence (Aix, France)
8 avrilHalle aux grains (Toulouse, France)
8 avril
Opéra Comique (Paris, France)
9 avril
Opéra Comique (Paris, France)
10 avril
Opéra Comique (Paris, France)
12 avril
Opéra Comique (Paris, France)
14 avril
Opéra Comique (Paris, France)
15 avril
Opéra Comique (Paris, France)
15 avril
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
16 avril
Opéra Comique (Paris, France)
17 avril
Scuola Grande San Rocco (Venise, Italie)
18 avril
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
18 avril
Opéra Comique (Paris, France)
21 avril
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
21 avril
Accademia Nazionale di Santa Cecilia (Rome, Italie)
24 avril
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
27 avril
Théâtre de Nîmes (Nîmes, France)
29 avril
Théâtre de Nîmes (Nîmes, France)
30 avril
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
38
Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée
Fortunio (Messager)
Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée
Fortunio (Messager)
Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée
Fortunio (Messager)
Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée
Fortunio (Messager)
Haller / Krüger
Fauré, Debussy, Chausson
Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée
Fortunio (Messager)
Haller / Krüger
Fauré, Debussy, Chausson
Orchestre de Paris / Podalydès / Langrée
Fortunio (Messager)
Haller / Krüger
Fauré, Debussy, Chausson
Quatuor Cambini
Cambini, Jadin, David
Colloque
La modernité française
Les Siècles / Wagner / Roth
Auber, Thomas, Dubois, Fauré
Colloque
La modernité française
Durand / Vellétaz / Rubay
Offenbach, Lecocq, Varney
Quatuor Cambini
Cambini, Jadin, David
Druet / Jamin
Berton, Rossini, Gounod, Bizet
Clapiès / Hemmerlé
Fauré, Chabrier, Roussel
La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine
Béatrice et Bénédict (Berlioz)
Orchestre de la Suisse romande / Helmchen / Righetti / Janowski
D’Indy, Saint-Saëns, Ravel
Descharmes
Debussy, Chabrier, Dubois
Orchestre de la Suisse romande / Helmchen / Righetti / Janowski
D’Indy, Saint-Saëns, Ravel
La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine
Béatrice et Bénédict (Berlioz)
Druet / Jamin
Berton, Rossini, Gounod, Bizet
Degand / Chrétien / Peyrebrune
Lalo, Chausson
Chamayou
Franck, Fauré, Alkan
La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine
Béatrice et Bénédict (Berlioz)
La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine
Béatrice et Bénédict (Berlioz)
Chamayou
Franck, Fauré, Alkan
Druet / Jamin
Berton, Rossini, Gounod, Bizet
La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine
Béatrice et Bénédict (Berlioz)
Druet / Jamin
Berton, Rossini, Gounod, Bizet
La Chambre Philharmonique / Jemmett / Krivine
Béatrice et Bénédict (Berlioz)
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Orchestre du Capitole de Toulouse / Angelich / Sokhiev
Saint-Saëns, Bizet
Colloque
L’art officiel
Colloque
L’art officiel
Orchestre philharmonique de Radio France / Benoit / Roth
Mignon (Thomas)
Orchestre philharmonique de Radio France / Benoit / Roth
Mignon (Thomas)
Orchestre philharmonique de Radio France / Benoit / Roth
Mignon (Thomas)
Les Siècles / Wagner / Roth
Auber, Thomas, Dubois, Fauré
Quatuor Modigliani / Neuburger
Schmitt
Orchestre philharmonique de Radio France / Benoit / Roth
Mignon (Thomas)
Les Siècles / Wagner / Roth
Auber, Thomas, Dubois, Fauré
Lidija et Sanja Bizjak
Chopin, Messager, Ravel
Orchestre philharmonique de Radio France / Benoit / Roth
Mignon (Thomas)
Trio Talweg
Thomas, Dubois, Fauré
Les Siècles / Wagner / Roth
Auber, Thomas, Dubois, Fauré
Schoonderwoerd
Chopin, Kalkbrenner
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Quatuor Ardeo / Violi
Franck, Pierné
39
mai 2010
6 mai
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
7 mai
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
8 mai
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
12 mai
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
12 mai
Het Muziektheater (Amsterdam, Pays-Bas)
13 mai
Accademia Filarmonica Romana (Rome, Italie)
14 mai
Het Muziektheater (Amsterdam, Pays-Bas)
14 mai
Scuola Grande San Rocco (Venise, Italie)
15 mai
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
15 mai
Het Muziektheater (Amsterdam, Pays-Bas)
19 mai
Palazzetto Bru Zane (Venise, Italie)
22 mai
Salle du Parlement (Besançon, France)
mai
Nantes (France)
j uin 2010
8 juin
Théâtre de Caen (Caen, France)
11 juin
Opéra de Lille (Lille, France)
14 juin
Opéra Comique (Paris, France)
16 juin
Opéra Comique (Paris, France)
18 juin
Opéra Comique (Paris, France)
22 juin
Opéra Comique (Paris, France)
24 juin
Opéra Comique (Paris, France)
27 juin
Opéra Comique (Paris, France)
29 juin
Opéra Comique (Paris, France)
j uille t 2010
29 juillet Église d’Escoutoux (Thiers, France)
ao û t 2010
Août
40
Cathédrale de Rouen (Rouen, France)
Colloque
Le concerto pour piano
Colloque
Le concerto pour piano
Glodeanu / Haas
Steibelt, Viotti, Hérold
Quatuor Satie / Martin
Gouvy, Castillon
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Sinfonia Varsovia / Neuburger / Niquet
Hérold, Bizet, Gounod
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Sinfonia Varsovia / Neuburger / Niquet
Hérold, Bizet, Gounod
Haller / Krüger
Fauré, Debussy, Chausson
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Chamayou
Franck, Fauré, Alkan
Schoonderwoerd
Chopin, Kalkbrenner
Glodeanu/Haas
Steibelt, Viotti, Hérold
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Les Siècles / Antonacci / Deschamps / Roth
Altre Stelle
Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy)
Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy)
Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy)
Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy)
Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy)
Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy)
Orchestre rév. et rom. / Monteverdi Choir / Braunschweig / Gardiner Pelléas et Mélisande (Debussy)
Quatuor Satie / Martin
Gouvy, Castillon
Les Siècles / Wagner / Roth
Auber, Thomas, Dubois, Fauré
41
Palazzetto Bru Zane
Centre de musique romantique française
San Polo 2368,
Campiello del Forner o del Marangon
30125 Venise
www.bru-zane.com
[email protected]