Interv crèche privée
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Interv crèche privée
Intervention sur la gestion d'une crèche par marché de services – 5 min Je voterai contre cette délibération, qui propose la gestion d'une crèche par un marché de prestation de service, et je veux réaffirmer une fois de plus mon opposition de principe à ces marchés, qu'il s'agisse de délégations de service public ou de marchés de service, pour gérer les structures d’accueil de la petite enfance, en dehors des associations qui portent un réel projet. Nous devrions, puisque l’exploitation prend fin le 31 juillet 2015 remunicipaliser cette structure. La gestion des crèches est totalement incompatible avec les objectifs de recherche de profit d'entreprises privées lucratives. Nous devons avant tout nous demander quel est l'intérêt des enfants. Une fois de plus, vous argumentez le recours à la gestion privée et non public par la soidisante nécessité d'offrir une amplitude horaire décalée par rapport aux horaires habituels. Ici il s’agit d’une amplitude horaire de 8h à 20h. L'objectif, selon vos dires, est de mettre des équipements publics à la disposition des parisiens avec des horaires correspondant à leurs vies. Mais où ce nouvel élargissement d'horaires qui vise à accompagner la dérégulation de nos vies en ville, peut-il donc mener ? Ne dépassons pas les amplitudes horaires de onze heures. Ce n'est pas aux enfants, et notamment aux tout-petits enfants, de s'adapter au rythme effréné et inhumain de notre société et des évolutions que lui imposent les logiques libérales à l'œuvre. Evidemment les familles, et plus encore les familles monoparentales et les mères seules avec leurs enfants, premières victimes de la précarité et de temps de travail aux horaires décalés et imposés, sont celles qui ont le plus besoin de structures de petite enfance adaptées à leurs problématiques. C'est une raison supplémentaire pour assurer un niveau de qualité et d'exigence, tant du point de vue des qualifications que des taux d'encadrement des plus exigeants pour ce type d'expérimentation si elles devaient se mettre en place. Mais je vous signale que ce n’est pas dans le 16ème arrondissement qu’elles sont les plus nombreuses. La recherche de la satisfaction des demandes de places, en structures d'accueil de la petite enfance, ne doit pas conduire la Ville de Paris à sacrifier la qualité de l'accueil des tout-petits. Par ailleurs, les employeurs doivent réaliser que s’ils imposent des horaires incompatibles avec la vie de famille, alors à eux de s’engager dans le financement des réponses collectives à y apporter ! Mais le mieux reste encore de limiter au maximum les situations contraintes d’horaires décalés. Au passage, ce débat nous ramène à celui de la MIE sur le travail dominical et de nuit. J'ai eu l'occasion d'y réaffirmer que notre rôle n’est pas de contribuer à la dégradation qu’impose la dérégulation de nos vies que veut imposer une partie du patronat et les grandes enseignes du commerce. Cette pression pour l'élargissement des horaires d'ouverture de nombreux services publics marque bien le caractère absurde et infini de cette dérégulation du travail : après avoir dérégulé tous les rythmes de travail, on demande aux services publics de s'y adapter ! Et comme le service public coûterait prétendument trop cher, on décide de confier ces missions à des entreprises privées ! Il faut mettre fin à cette logique libérale sans fin. Soyons honnêtes entre nous. Si vous recourez au privé, c'est pour une seule et unique raison : parce que cela coûte moins cher à la Ville, et cela coûte moins cher à la Ville parce que les politiques salariales du privé ne sont pas les mêmes que celles du public. Mais le résultat, c'est que ce sont les tout-petits qui ne vont pas bénéficier de la même qualité de service public. Car à conditions de qualité du service public rendu et respect équivalents des conditions de rémunération et de travail des salariés équivalentes, le public coûte moins cher ! Et cela pour une raison simple : c'est qu'il n’a pas à dégager des marges de profit ! Il réinvestit donc toutes les marges éventuelles dans l'amélioration des conditions existantes d'exercice du service public. A Paris, nous devons nous donner les moyens de ne créer que des crèches municipales ou des crèches associatives, porteuses d’un projet de co-éducation et d’implication des habitants. Et ce n'est pas parce que le recours à des structures privées reste très limité, qu'il serait politiquement acceptable. C'est pourquoi je demande que la Ville de Paris n'ait pas de recours à travers les marchés, les DSP ou les subventions, à des entreprises privées lucratives dans ce domaine. Et je voterai contre cette délibération, qui augmente, une fois encore, la marchandisation de la gestion des établissements de la petite enfance.