Les brevets du génome dans un pot commun!

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Les brevets du génome dans un pot commun!
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235
1er septembre 2004
A N A LY S E
ACTUALITÉS
Les brevets du génome
dans un pot commun!
La société Pharming acquiert
le portefeuille de PPL Therapeutics
Accéder aux brevets sur les gènes
dans une entité unique. Voilà
qui donnerait un grand élan
à l’industrie et à la recherche
publique! Affymetrix lance le défi.
Pharming (Leiden, Pays-Bas) vient d’acheter le portefeuille
de PPL Therapeutics. L’emblématique biotech écossaise, qui avait
cloné Dolly, était en effet en grande difficulté. Plusieurs licences
et brevets font partie de la corbeille de la mariée et concernent
la production et la purification de fibrinogène recombinant
et de composés de collage de tissus ainsi que les procédés et les
savoir-faire relatifs à la purification du fibrinogène. Pour Francis
Pinto, CEO de Pharming, l’acquisition du portefeuille de
PPL Therapeutics va éviter à la société d’avoir à développer ces
activités. Grâce à cette opération, le hollandais acquiert des brevets
pour la production de protéines recombinantes ainsi que certaines
licences que PPL Therapeutics avait obtenues d’autres sociétés.
D
es brevets sur les gènes : on en
dépose et on en utilise une quantité, de part et d’autre de l’Atlantique, au Moyen-Orient, en Asie… La
liste est longue, que ce soit dans l’industrie
privée, les sociétés de biotechnologie,
les « big pharma », les centres de recherche,
les fondations ou le milieu académique.
L’américain Affymetrix, un des leaders
dans le domaine des biopuces, certes
intéressé par le développement de ses
ventes, a réfléchi à la question, en la
personne de Robert Wells, vice-président pour les relations avec le gouvernement et de la politique publique. « Cette
dispersion aboutit à un gâchis de temps
et d’argent. Les utilisateurs publics et
privés achètent des licences ici et là, par
petits bouts. Tout cela est fondé sur un
gène ”qui dit papa“, puis sur un autre ”qui
dit maman”, une approche qui manque
de pertinence. Car l’idée “un gène,
une maladie“ est réductrice. S U I T E P A G E 2
SOMMAIRE
PAGE 3
DÉVELOPPEMENT
Les cinquante Etats américains
raffolent des biotechnologies
PAGES 4 ET 5
TECHNOLOGIE
VIH : sur la voie des
inhibiteurs d’intégrase
PAGE 6
EN BREF
La société Pharming acquiert
le portefeuille de PPL Therapeutics
NicOx conclut un accord avec Pfizer
Les « quantum dots »
traquent les métastases
Bourse et Ils bougent
Internet, Rendez-vous, Programme
Lion Bioscience (Heidelberg, Allemagne, et Cambridge, Massachusetts)
vient de nouer des partenariats avec BioByte (Pomona, Californie)
et ChemNavigator (San Diego, Californie), deux entreprises américaines spécialisées en chimie informatique. D’après l’allemand,
BioByte serait un pionnier dans le domaine du Qsar (relation quantitative entre structure et propriété). La société intégrera son logiciel
« cLogPT » dans le système « LeadNavigator » de Lion Bioscience.
Le logiciel de BioByte fournit des estimations sur l’hydrophobie
et les interactions chimiques, et pas seulement de façon statistique.
ChemNavigator offre, de son côté, des logiciels qui permettent
de raccourcir les temps de développement, surtout dans la phase de
« drug discovery ». Le système « LeadNavigator » développé par Lion
Bioscience aide les chercheurs à prendre des décisions plus rapides.
Sanofi-Aventis va lancer une offre
de retrait obligatoire sur Hoechst
SOCIÉTÉ ÉMERGENTE
PraXcell, un acteur
de la thérapie cellulaire
Lion Bioscience noue des partenariats
en chimie informatique
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Le nouveau n° 3 de la pharmacie veut acheter les parts minoritaires
de l’ancien groupe allemand de Francfort. La loi allemande
l’y autorise. A peine l’offre publique d’achat (OPA) sur Aventis
terminée, Sanofi-Aventis lance une offre de retrait obligatoire
(OPR) sur les actions de Hoechst. En effet, le succès de l’opération
d’OPA a permis à Sanofi de prendre indirectement le contrôle
de Hoechst. Outre-Rhin, le détenteur de plus de 95 % des titres
d’une société peut réaliser une OPR (en France, plus de 98,09 %
des titres sont nécessaires). Une situation qui résulte de la fusion,
en 1999, de Hoechst avec Rhône-Poulenc. A ce moment-là,
1,91% des actionnaires n’avaient pas apporté leurs actions,
ils détenaient donc les parts d’une société dépourvue de sens.
Ces titres, basés en Allemagne, n’ont pas été gelés: ils ont progressé
de 85 % entre 2000 et 2004. Une bonne affaire. Avec son OPR,
Sanofi souhaite clarifier l’actionnariat du groupe. Au prix actuel,
le rachat des actions en circulation coûterait 561 millions d’euros.
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EN BREF
Le hollandais Crucell
vient de nouer un partenariat de licence avec
Wyeth Pharmaceuticals,
relatif au PER.C6, une
lignée de cellules destinée à la recherche préclinique sur la vectorisation par adénovirus. Crucell recevra un paiement
initial et des paiements
d’étapes, dont le montant n’a pas été révélé.
Valera (New Jersey)
a réalisé un tour de
série C de 11,5 millions
de dollars. Metaphore
Pharmaceuticals (New
Jersey) a réuni 40,2 millions de dollars dans un
financement de série D.
Aerovance (Californie),
filiale de Bayer, vient
de créer une spin-off et
a rassemblé 32 millions
de dollars. Pharmos
(New Jersey) a levé
16,8 millions de dollars
dans un placement privé.
CuraGen (New Haven,
Connecticut) va sponsoriser des études cliniques
pour développer
un traitement anticancéreux. La société avait
acheté au danois TopoTarget un agent inhibiteur, le PDX101. CuraGen
prendra en charge
plusieurs essais cliniques
pour tester l’efficacité
du produit, qui est en
phase I. Le PDX101
est destiné au traitement
des cancers solides
et hématologiques.
Trois sociétés indiennes
de biotechnologie (deux
de Bangalore et l’autre
de Pune) vont intégrer
le Centre d’innovation
de Francfort. Cet
accord de délocalisation
sera signé en octobre.
BioRad (Californie)
a acheté MJ GeneWorks
(Waltham Massachusetts), qui se positionne
dans le domaine de
l’expression des gènes.
L’opération a atteint
32 millions de dollars.
MJ GeneWorks est
un spécialiste des instruments et des consommables utilisés par
la recherche biologique.
ACTUALITÉS
NicOx conclut un accord avec Pfizer
La société niçoise NicOx vient de signer un accord de recherche et développement
avec l’américain Pfizer. L’entreprise de biotechnologie, créée en 1996, cède une
licence mondiale exclusive sur des composés donneurs d’oxyde nitrique (NO)
en début de développement. Le français recevra un million d’euros en paiement
initial et un autre million dans six mois. Si Pfizer exerce son option, NicOx
obtiendra 35 millions d’euros de paiements d’étapes, sans compter les redevances.
La biotech développera des produits donneurs de NO destinés au criblage
préclinique et à la caractérisation. Mais Pfizer se chargera du développement
et des ventes. La nature de la maladie ciblée n’a pas été dévoilée. Aujourd’hui,
NicOx emploie 55 salariés et détient 8 composés en essais cliniques :
6 en phase II et 2 en phase I. Il est coté au Nouveau Marché d’Euronext Paris.
Une bonne nouvelle, après quelques difficultés rencontrées par la société.
BioAlliance: un tour de 12 millions d’euros
BioAlliance Pharma, spécialisé dans le domaine de la résistance
aux médicaments, a levé 2 millions d’euros supplémentaires pour compléter son
troisième tour de table de 12 millions. Dans ce tour de financement mené par
Auriga Partners, l’investissement complémentaire est venu de Siparex Ventures.
Pascal Demichel, directeur de participations chez Siparex Ventures, rejoint
le conseil de surveillance de la biotech. Les fonds permettront de financer
des médicaments pour lutter contre le cancer et le VIH, et notamment
le Miconazole-Lauriad, comprimé oral bioadhésif à prise quotidienne unique.
Il s’agit de traiter les candidoses orales de nombreux patients atteints d’immunodépression (dont cancer ou VIH), qui reçoivent une chimiothérapie ou prennent
des médicaments immunosuppresseurs. Le produit est testé dans deux
essais cliniques de phase III en Europe : l’un sur des patients séropositifs et l’autre
sur des malades souffrant de cancer de la tête et du cou, et qui suivent une radiothérapie. La société prévoit de déposer, cette année, un dossier d’IND (Investigational New Drug) pour réaliser une étude clinique de phase III aux Etats-Unis.
Ce financement permettra aussi de soutenir le développement du programme
de Transdrug-Doxorubicine, fondé sur la technologie des nanoparticules.
A N A LY S E S U I T E
(SUITE DE LA PAGE 1)
Les brevets du génome dans un pot commun!
L’environnement compte. Comment
être efficace si on ne raisonne pas sur
le plan fonctionnel ! » Sans compter
que certains brevets peu intéressants réussissent à bloquer le système.
Mais quelle est la solution ? De plus
en plus, l’Europe suit la ligne américaine en matière de brevetabilité des
gènes. Et le Vieux Continent est loin
de penser que le génome est la propriété de l’humanité et qu’on ne saurait, par souci d’éthique, le breveter.
« La dispersion des données et des
banques nuit au développement des
entreprises, explique Robert Wells. La
seule solution est de mettre en commun tous ces brevets dans une entité
globale et indépendante : par
exemple, les NIH (National Institutes
of Health), la Fondation Bill-Gates
ou Rockefeller, des centre européens,
comme l’Inserm, ou encore l’OMS
(Organisation mondiale de la santé).
Ce « pool » permettrait d’accélérer les
processus de R&D, dans le privé ou
le public. Il serait aussi bénéfique
aux détenteurs de brevets, qui ne
parviennent pas à contrôler les entreprises à qui ils ont cédé une licence. »
Cette mise en commun constituerait
un catalyseur ultrapuissant pour faire
bouger l’industrie des biotechnologies. « Je voulais aussi faire un clin
d’œil vers le grand public, ce payeur
d’impôts, qui finance la recherche
publique : il a le droit de savoir
où va cet effort. C’est une bonne
chose que ces sommes lui reviennent,
puisqu’elles permettent, à terme,
de renforcer le potentiel d’une industrie privée, engagée dans le secteur
de la santé publique. » Robert Wells
souhaite fortement que l’initiative
aboutisse. « D’ici six mois à un an,
le projet devrait avancer. » Les
brevets des gènes accessibles dans
un lieu unique. Un rêve ! ■
HÉLÈNE GUYOT
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SOCIÉTÉ ÉMERGENTE
PraXcell, un acteur
de la thérapie cellulaire
Conservation de cornée, greffe de moelle osseuse, mise au
point de milieux de culture… PraXcell aide la thérapie cellulaire.
L
a start-up toulousaine a opté
pour un modèle de société associant la création de dispositifs
médicaux et la mise au point de
milieux pour la culture cellulaire et
l’ingénierie tissulaire. A son origine :
deux médecins chercheurs, Patrice
Richard et Lin Zeng, et un pharmacien, Michel Eymeri. Leur objectif :
résoudre certains écueils rencontrés par la thérapie cellulaire actuelle.
« Nous avons mis au point un système de transport et de conservation de cornées ergonomique et efficace », explique Patrice Richard,
cogérant de PraXcell et responsable
des prélèvements de moelle osseuse
dans le service de greffe de moelle
de l’hôpital Saint-Louis (Paris).
Plus besoin de transfusion
La qualité du tissu est décisive dans
le succès de la greffe. Or, jusqu’à présent, aucun système spécifique n’a
été mis au point pour la contention
du tissu (30 % des cornées prélevées
n’arrivent jamais au bloc). PraXcell
propose un kit breveté et testé avec
succès dans les hôpitaux de Brest et
de Besançon. « Nous avons diminué
très sensiblement le nombre de cornées perdues », souligne Patrice
Richard. Autre activité : les chercheurs ont développé un système
fermé de prélèvement de moelle
osseuse. « J’étais lassé de voir prélever des moelles osseuses de mauvaise qualité », raconte Patrice
Richard. Le dispositif de PraXcell
fournit une puissance d’aspiration
plus importante. Ainsi, le greffon
est plus riche en cellules. « Nous
aspirerons les cellules nichées dans
les travées osseuses, où se trouvent
les cellules souches », précise-t-il.
Atout majeur : moins de risque de
prélever trop de sang, donc plus
besoin de transfuser le donneur.
« Le deuxième avantage est que les
cellules sont prélevées en circuit
fermé, donc parfaitement stérile »,
ajoute-t-il. Breveté et déjà testé sur
le cochon et le mouton, le système
sera essayé sur l’homme en octobre
2004. Des tests physiologiques évalueront la qualité des greffons prélevés. Enfin, le troisième brevet de
PraXcell porte sur un dispositif de
prélèvement de sang de cordon
ombilical, capable de saisir, en une
minute, le double du volume de
sang prélevé selon les techniques
courantes. En parallèle de ces grands
projets, PraXcell a développé sept
milieux de culture cellulaire, avec
l’équipe du laboratoire de biologie
cellulaire hématopoïétique de l'hôpital Saint-Louis, pour produire des
traitements de thérapie cellulaire
à partir de la moelle osseuse. « La
mise en place d’un laboratoire de
production de milieux de culture
cellulaire, accrédité pour l’utilisation
clinique et la culture cellulaire, est
un besoin réel et urgent en France
et en Europe », souligne le chercheur. Aujourd’hui, la gamme compte
sept milieux, adaptés aux cellules
hématopoïétiques et dendritiques,
aux souches mésenchymateuses et
de Langherans, ainsi qu’aux mégacaryocytes, aux chondrocytes et aux
myocytes, développés en deux
gammes (recherche et essais cliniques). La plate-forme technologique devrait être prête au début de
2005, au moment où de nombreux
chercheurs hospitaliers en thérapie cellulaire passeront au stade
des essais cliniques. Incubé en région
toulousaine depuis avril 2004, PraXcell investira bientôt 250 mètres
carrés de salles blanches près du
futur Cancéropole. ■ NADIA TIMIZAR
FICHE D’IDENTITÉ
LIEU : Toulouse (Midi-Pyrénées)
SPÉCIALITÉ : développement d’outils
pour la thérapie cellulaire
CRÉATION : novembre 2003
FINANCEMENT : 70 000 euros de prêt
remboursable de l’incubateur
EFFECTIF : 3 personnes
CONTACT : Patrice Richard, cogérant
Tél. : 05 34 31 67 47
E-mail : [email protected]
Site Internet : http://www.praxcell.com
EN BREF
L’allemand Europroteome
(Hennigsdorf) plaide
la cessation de paiement.
La société développe des
systèmes de diagnostic
et des produits ciblant
les protéines membranaires, dans le domaine
du cancer. La firme, qui
avait signé un partenariat avec Abbott pour
le cancer du sein, est
en négociation avec des
acheteurs potentiels.
Novartis va monter une
unité de fabrication de
comprimés à Singapour.
Le mois dernier, la
société avait ouvert au
même endroit son Institut des maladies tropicales, au sein de Biopolis.
La recherche porte
sur les traitements de
la dengue et de la tuberculose résistante.
Roche (Bâle, Suisse) et
Ambit Biosciences (San
Diego, Californie) ont
annoncé leur collaboration pour plusieurs années.
De plus, Roche entre dans
le capital de son partenaire. Le suisse utilisera
la plate-forme de criblage de kinases d’Ambit.
King Pharmaceuticals
(Bristol, Tennessee)
et Palatin Technologies
(Cranbury, New Jersey)
vont développer, faire
agréer et commercialiser
ensemble le PT-141
de Palatin Technologies,
destiné au traitement
des dysfonctionnements
sexuels masculin et féminin. Le composé ne vise
pas le système vasculaire, comme le fait le
Viagra. A l’inverse de ce
produit, le PT-141 n’interagit pas avec les nitrates.
Eurofins Scientific
annonce une marge opérationnelle de 9,8 % au
deuxième trimestre 2004.
Le programme de rationalisation a été bénéfique sur le semestre.
Pour cette période,
le résultat net s’établit
à 1,7 million d’euros.
Le résultat d’exploitation
croît de 100 %, à 6,4 millions, et l’Ebitda, de 46 %,
à 11,6 millions d’euros.
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DÉVELOPPEMENT
Les cinquante Etats américai
des biotechnologies
Les Etats américains font de gros efforts pour développer la recherche en
biotechnologie. Une étude menée par le cabinet Batelle dresse un portrait du pays,
leader mondial dans le domaine. L’Europe arrive bien loin derrière le champion.
L
es chiffres parlent d’euxRECETTES DE LA RÉUSSITE DES ETATS AMÉRICAINS
mêmes : 885 000 personnes, 17 000 entreprises
disponibles à chaque étape Avoir accès
Avoir des universités
réparties sur les 50 Etats du
de développement (18),
d’avant-garde (33), qui
à des installations
pays, y compris Hawaï. Les Etatsde l’amorçage à la
forment dès le 1er cycle
et à des équipements (37)
commercialisation
Unis sont bien à la tête des bio Construire une culture
Pratiquer une politique
technologies dans le monde.
Disposer de fonds fédé- économique, d’impôts et
entrepreneuriale avec
L’effort entamé il y a plus de
raux ou de recherche (33)
des réseaux Universitéde législation favorable (33)
trente ans continue. Quarante
industrie
(39)
Etats pratiquent une politique
Avoir des collaborateurs Etre patient et penser
active dans le secteur, contre
talentueux
au long terme
Trouver des capitaux
14 voici trois ans. Et on prévoit
une croissance rapide pendant
la prochaine décennie. Tous les
marchés seront concernés : services, production ou l’Arizona a investi 440 millions de dollars dans ses unirecherche. La santé se révélera probablement, comme versités. La politique est aussi de rechercher des
auparavant, un secteur dominant. Cette industrie atti- niches dans les biosciences. En outre, les leaders de
rera du monde, puisque les biosciences et la pharmacie l’enseignement supérieur se montrent de plus en plus
offrent des salaires très attrayants : 63 000 dollars, en enthousiastes dans leur désir de contribuer aux écomoyenne, par an. L’emploi devrait progresser de 13 %, nomies régionales. Les investissements privés sont
hors santé, d’ici 2012. Les dispositifs médicaux, pour encouragés par des baisses d’impôts. Chacun tente d’atleur part, représentent 37 % du total des postes. Quant tirer les meilleurs scientifiques et de se donner une
à la recherche, elle ne compte que 13 % des emplois. image de philanthrope du domaine de la santé. Vingt
En fait, plus de la moitié des Etats disposent d’une base et un Etats ont investi 2,3 % des taxes prélevées sur
d’emplois dans au moins un secteur des biosciences. le tabac dans le secteur des biosciences. Cependant,
Seulement 3 Etats – Californie, Illinois et Pennsylva- les priorités de ces Etats varient beaucoup : construire
nie – sont présents dans 3 des 4 sous-secteurs : dis- des capacités de recherche et développement ; encoupositifs médicaux, recherche, médicaments et agriculture. rager les interactions entre industriels et académiques ;
transformer de la technologie en produits ou en serGros investissements de la part des Etats vices ; trouver des capitaux et stimuler la croissance
des emplois. Dans chacun de ces domaines, les Etats
Le New jersey, la Pennsylvanie, l’Illinois, la Caroline ont leur spécificité. Onze d’entre eux se sont dotés de
du Nord et l’Indiana se positionnent essentiellement centres d’excellence – notamment en Californie et
dans le domaine des médicaments. La Californie com- dans l’Ohio –, 10 ont préparé des programmes de
prend presque un quart des emplois du secteur de la recherche, 33 gèrent des fonds. L’Indiana et le New
recherche. Surtout, chaque Etat lance des initiatives Jersey ont organisé des fonds fédéraux. Des projets desparticulières pour faire avancer les biotechnologies, ce tinés à la commercialisation ont été lancés dans le Maryqui se traduit par de gros investissements. L’Institut land (MdBio) et en Oklahoma, sans oublier des fonds
Scripps de Floride pour la recherche en biotechnolo- de commercialisation. Biogenerator (Saint Louis, Misgie dispose ainsi de 510 millions de dollars, tandis que souri) fournit de l’argent, de la preuve du concept à
la commercialisation. Il existe 37 incubateurs dans
l’ensemble des Etats-Unis. Quant aux associations
régionales de biotechnologie, on en trouve 39, dont
la fameuse Biocom de San Diego. La promotion des biotechnologies passe par une formation précoce dans l’enseignement supérieur, au niveau des premier et deuxième
cycles. En Californie existe ainsi une initiative concernant les technologies appliquées de la biologie, et la
Caroline du Nord a créé un consortium dévolu au « bio-
On prévoit une croissance
rapide de tous les marchés
du secteur – médical,
agro, environnement – dans
la prochaine décennie.
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BOURSE
ins raffolent
manufacturing » et à la pharmacie. Douze Etats se sont
dotés d’un ou de plusieurs parcs de recherche. Et des
crédits d’impôt pour encourager les capitaux-risqueurs
ou les « business angels » peuvent être offerts. Les
Etats ont aussi la possibilité d’investir directement dans
les VC (Venture Capital) ou les entreprises. Les fonds
de pension représentent une autre voie.
La Californie, berceau des biotechnologies
Bien que peu cité dans l’étude, le Texas a fait quelques
annonces marquantes concernant le domaine des biotechnologies. Le gouverneur Rick Perry a indiqué :
« Nous allons financer un centre de recherche, pour
25 millions de dollars, et un projet sur dix ans devrait
créer 22 200 emplois. » Un centre d’imagerie sera également construit à Houston par GE Healthcare. Il se
situera tout près du plus grand hôpital de la nation,
le Texas Medical Center. La Caroline du Nord, de son
côté, s’est révélée un challenger dans les biotechnologies. Ces dix dernières années, les VC ont réussi à
y investir plus de 400 millions de dollars et à créer
une cinquantaine d’entreprises. La région bénéficie d’une
recherche médicale de haut niveau. Des institutions,
comme le North Carolina Biotechnology Center, le
Research Triangle Institute, le Consortium de bioinformatique et de génomique, et l’université de Duke,
font que l’Etat n’a pas à rougir face au Massachusetts
ou à la Californie. En fait, celle-ci s’affirme comme le
berceau de la biotechnologie. BayBio est ainsi l’association la plus puissante du nord de la Californie. Mise
en réseau, défense des intérêts des entreprises, achats
centralisés : tels sont les services dont ses membres
bénéficient, sans oublier la veille scientifique et réglementaire. Genentech en fait partie. La région compte
trois cités majeures : San Francisco, Oakland et San José.
Avec un PIB de 300 milliards de dollars, elle se situe,
toutes activités confondues, au 24e rang des nations
du monde. A l’occasion du congrès « Bio », un accord
a été signé entre l’Advancing California’s Emerging Technologies, Acet (situé à Almeda) et la Life Science
Agency, à Dusseldorf (Allemagne). Il s’agit d’encourager les entreprises américaines à s’implanter en Westphalie. Des sociétés, comme Target Discovery et Biometrology, ont rencontré les instances germaniques.
Ainsi, les firmes américaines commencent à considérer les pays européens comme des lieux d’installation
possible et devraient choisir les pays offrant les
meilleures conditions en matière d’impôts, de réglementation, de partenariats avec les « big pharma »
et d’importance du marché. Une tout autre stratégie
que celle qui consiste à regarder du côté de l’Asie. Reste
à savoir accueillir ces entreprises et à analyser l’intérêt de tels rapprochements. ■
HÉLÈNE GUYOT
AMGEN
Les actions d’Amgen (Thousand
Oaks, Californie) ont progressé
fortement ces dernières semaines,
de 53,21 dollars, le 9 août,
à 58,85 dollars, le 25 août.
La société avait touché le fond
pour les 52 dernières semaines
en juin dernier, avec un
montant de 52,15 dollars, et, depuis
avril, l’action n’a jamais atteint
60 dollars. Certains analystes
pensent que la hausse
actuelle ne pourra pas durer,
étant donné la concurrence
de Johnson & Johnson, dans
le domaine des traitements pour
l’anémie, et les réformes du système de santé, qui pourraient
affecter les remboursements
aux Etats-Unis et ailleurs.
L’achat récent de Tularik a été
bénéfique pour l’action
AVI BIOPHARMA
La société (Portland, Oregon)
a vu ses actions réaliser une
progression de 17 %, à la suite
de la signature d’un accord avec
les centres de prévention
et de contrôle des maladies
(CDC), dans le cadre de l’avancée
des essais sur le virus de
la dengue. Selon la firme, NeuGene,
tel est le nom du traitement, s’est
montré efficace au cours des études
préliminaires. La dengue est
associée à un moustique et sévit
dans les régions tropicales.
La maladie peut être mortelle.
L’action a progressé de 26 cents
et a clos, le 24 août, à 2,60 dollars.
Avi BioPharma est un spécialiste
de la technologie antisens.
La société travaille aussi dans
les domaines des maladies rénales,
du métabolisme des médicaments
et de la resténose cardio-vasculaire.
ILS BOUGENT
■
INRA
MME MARION GUILLOU est nommée
présidente de l’Institut national
de la recherche agronomique (Inra).
Déjà directrice générale, elle
prendra également en charge la mission
auparavant dévolue au président
du conseil d’administration.
BIO
JIM GREENWOOD, sénateur américain,
devient président de l’organisation
américaine pour l’industrie des
biotechnologies Bio, organisatrice
du salon du même nom aux Etats-Unis.
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EN BREF
Pour produire de façon
efficace la viscumine, une
lectine du gui possédant
des propriétés pharmacologiques intéressantes,
le centre de recherche
en biotechnologie GBF
(Braunschweig, Allemagne) et la société Viscum (Gladbach) ont identifié puis introduit
le gène codant cette substance dans Escherichia
coli. Les quantités produites sont ainsi supérieures à celles obtenues
par extraction. Cette
substance entre en phase
de recherche clinique.
Via la microscopie à deux
photons, des chercheurs
de l’Institut Curie (Paris)
ont filmé la rencontre
entre les cellules dendritiques, chargées de présenter les antigènes aux
cellules de l’immunité,
et les lymphocytes T.
Ils ont montré que cette
association ne peut se
faire sans les protéines
Rac 1 et 2, qui préparent
les premières en modifiant leur forme. Une
découverte importante
pour l’immunothérapie.
(« Science », 20 août)
Une étude, réalisée par
l’Université de Pennsylvanie, sur l’intégration
des rétrovirus dans
le génome, révèle que les
vecteurs issus du VIH ont
tendance à s’intégrer près
des gènes actifs et ceux
dérivés du virus de
la leucémie murine, près
des signaux de début
de transcription, alors
que ceux dérivés du virus
de la leucosarcomatose
aviaire ne montraient pas
de préférence marquée.
(« PLoS Biology », août)
Dans « Nature Immunology » (septembre),
des chercheurs de Roche
(Bâle, Suisse) avec des
immunologistes de Boston indiquent avoir
découvert un peptide,
nommé « Clip », qui jouerait un rôle déterminant
dans le déclenchement
de réponses immunitaires pro-inflammatoires, comme dans les
maladies auto-immunes.
TECHNOLOGIE
VIH: sur la voie des
inhibiteurs d’intégrase
Des résultats précliniques prometteurs et une connaissance
de plus en plus précise du rôle de l’intégrase dans
la réplication du virus font de cette voie thérapeutique
une solution possible face aux approches classiques.
A
près les inhibiteurs de la transcriptase inverse et ceux des
protéases, les molécules dirigées contre l’intégrase constituent
une approche prometteuse pour combattre le virus du sida. Le parisien BioAlliance Pharma apporte à ce sujet des
informations inédites, tant sur le plan
scientifique que thérapeutique. Lors
du cycle de réplication du virus du
sida, l’ARN viral est « rétrotranscrit »
en ADN double brin ; cette molécule
est ensuite intégrée dans le génome
de l’hôte pour que puissent s’exprimer les gènes viraux. Cette étape
d’intégration de l’ADN est assurée
par l’intégrase, une protéine nettement moins connue et étudiée que les
protéases ou la transcriptase inverse.
Diminution de l’ADN viral
Comme de nombreux laboratoires
académiques et les deux grands du
monde pharmaceutique, Merck et
GlaxoSmithKline (GSK), le français
BioAlliance Pharma, en étroite collaboration avec l’Ecole normale supérieure de Cachan, le CNRS et l’Inserm, a développé des inhibiteurs de
l’intégrase. Ces petites molécules,
nommées « styrylquinolines » (SQLs),
empêchent in vitro la fixation de l’intégrase sur l’ADN et inhibent ainsi l’intégration dans le génome. C’est du
moins ce que la société a montré
dans la revue « Molecular Pharmacology » (janvier 2004). Car les premiers essais in vivo réalisés par la suite
ont apporté des résultats inattendus.
« Lors de nos essais sur des modèles
animaux, nous nous sommes aperçus
que les SQLs agissaient en fait de
manière plus précoce, avant l’étape
d’intégration de l’ADN », explique
Hervé Leh, chef du projet chez BioAlliance et coauteur de l’étude. « Nos
molécules, en effet, réduisent la quantité d’ADN viral. Il semblerait qu’elles
affectent l’accumulation d’ADN lors de
la phase de transcription inverse. »
(« Journal of Virology », juin 2004).
Une découverte qui a son importance.
Non seulement elle apporte des informations scientifiques inédites sur
l’intégrase : cette protéine agirait
ainsi avant l’étape d’intégration ellemême, peut-être au niveau de la synthèse d’ADN. Mais encore, ces résultats suggèrent que les inhibiteurs
SQLs fonctionnent de manière totalement différente de ceux de Merck
ou de GSK. Ces derniers, dits « strand
transfer inhibitors », inhibent l’intégration elle-même. « Nos molécules
sont donc complémentaires, et non
concurrentes, précise Hervé Leh. Elles
n’agissent pas sur le même spectre
de virus. D’ailleurs, les virus du sida
sélectionnés pour être résistants aux
inhibiteurs de Merck ne sont pas
résistants aux SQLs, et vice-versa. »
BioAlliance se montre donc aujourd’hui sereine en ce qui concerne la
poursuite de son développement.
« Nous avons ouvert une nouvelle voie
de recherche », s’enthousiasme le
chef du projet. La société travaille
pour l’heure sur la chimie analytique
de ses composés pour pouvoir monter un dossier d’autorisation de mise
sur le marché (AMM). D’après son
« business plan », des études précliniques devraient débuter fin 2005.
De son côté, Merck (West Point, Pennsylvanie) avance également. Le
23 juillet dernier, il a en effet montré (« Science ») que son inhibiteur
d’intégrase était efficace sur des
singes rhésus infectés par un virus
hybride humain-simien. Quand la
drogue est administrée au début de
l’infection, avant le déclin des lymphocytes T CD4, elle supprime la présence du virus et maintient les taux
de lymphocytes. Les animaux sont
alors capables de développer une
réponse immunitaire contre le virus.
Cette thérapie s’est aussi avérée efficace à un stade plus avancé de la
maladie, mais avec une durabilité et
une amplitude variant en fonction
des animaux. La stratégie d’inhibition
de l’intégrase pour combattre le virus
du sida est donc en bonne voie. ■
STÉPHANIE COHEN
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TECHNOLOGIE
Les «quantum dots» traquent les métastases
Les « quantum dots » (QD) ne cessent d’attirer l’attention. Cet été encore, deux
publications ont montré que ces nanocristaux fluorescents (voir « Biotech Info »
n° 217) présentent un avantage certain pour la localisation fine des tumeurs.
Dans « Nature Biotechnology » (août), des chercheurs d’Atlanta (Géorgie, EtatsUnis) et la société Cambridge Research and Instrumentation (Massachusetts)
ont encapsulé des QD multifonctionnels dans un copolymère amphiphile sur
lequel étaient fixés des anticorps ciblant les cellules tumorales. Injectés en souscutané ou par voie systémique à des souris, les QD s’accumulèrent dans
les tumeurs et permirent une visualisation ultrafine et multicolore in vivo. Par
ailleurs, à New York, des chercheurs de l’université Rockfeller ont utilisé les QD
pour étudier le phénomène de métastase (« Nature Medicine » on line,
29 août). Ils ont administré en intraveineuse, à des souris, des cellules tumorales
marquées par des QD. Ils ont pu suivre simultanément la pénétration de cinq
populations différentes de cellules dans le tissu pulmonaire.
Thérapie génique pour les maladies du sang
Dans le cas des maladies hématologiques, la thérapie génique est souvent
confrontée à un problème majeur : les cellules de la moelle osseuse modifiées et
greffées n’ont pas l’avantage par rapport aux cellules endogènes. « A l'exception
du cas des enfants-bulle, où il suffit de corriger quelques cellules pour avoir un
effet positif, dans la majorité des maladies du sang, il est très difficile d’atteindre
le seuil thérapeutique», explique François Moreau Gaudry, de l’équipe Inserm217
à Bordeaux. Pour obtenir cet avantage, cette équipe a utilisé un système dans
lequel le gène thérapeutique est associé à un gène protecteur nommé «MGMT».
Celui-ci code une enzyme, chargée de réparer les lésions de l’ADN provoquées
par les drogues alkylantes utilisées en chimiothérapie, tel le BCNU. Pour conférer
un avantage aux cellules modifiées, le gène MGMT introduit est différent
du gène sauvage par une mutation qui rend l’enzyme résistante à l’inhibiteur BG.
Ainsi, après administration des cellules souches modifiées à des souris modèles
de la protoporphyrie, les chercheurs ont réalisé un traitement très doux au BCNU
et au BG. Les cellules endogènes se sont donc trouvées désavantagées face aux
cellules modifiées. « La correction était totale, même six mois après le traitement,
souligne le chercheur. Ce protocole pourrait être appliqué à d’autres maladies,
comme la drépanocytose ou la thalassémie. » (« Gene Therapy », 29 juillet)
L’Union européenne croit au «pharming»
Alors que le « pharming » (production de médicaments par les plantes)
rencontre des difficultés techniques et réglementaires importantes, notamment
en Europe, la Communauté européenne vient de décider le financement,
à hauteur de 12 millions d’euros, d’un consortium, réunissant 7 pays européens
ainsi que l’Afrique du Sud, pour développer cette approche. Conduit par l’Institut
Fraunhofer (Aix-la-Chapelle), Pharma-Planta devra recenser méthodes et lieux
de production sûrs, et mettre au point des traitements contre le sida, la rage
ou la tuberculose. Dans un premier temps, les travaux se concentreront
sur le développement dans le maïs d’un anticorps neutralisant le virus du sida.
Viendrait ensuite celui d’un anticorps monoclonal pour traiter la rage. Maïs,
tabac et tomates seront, a priori, les plantes utilisées.
Analyser le contenu des cellules une par une
Le département de chimie de l’université de Stanford (Californie) a développé
un système microfluidique pour analyser, à haut débit, le contenu chimique
de cellules uniques. Cet appareil est constitué d’une « pico-pipette »
et de deux valves formées par lithographie, dont l’une comprend trois états: ouvert,
semi-ouvert, fermé. Les réactions se passent dans une chambre réactionnelle de
70 picolitres. L’appareil est capable d’isoler une cellule unique à partir d’un milieu,
de doser et délivrer les agents chimiques, de réaliser la lyse des cellules et la
«dérivation» des divers composants, puis de séparer ces derniers par électrophorèse par capillarité suivie d’une détection par fluorescence. (« PNAS », 31 août)
EN BREF
Responsable de la
dissolution des caillots
de sang, le plasminogène
est le facteur clé de
pathogénicité des streptocoques de groupe A.
En activant le plasminogène, la bactérie
inhibe la coagulation
du sang, qui empêche
son développement
dans le système sanguin.
(« Science », 27 août)
Le département de génétique et de microbiologie
de l’Université autonome
de Barcelone (Espagne)
a créé un serveur
international de bioinformatique pour réaliser des études à grande
échelle sur la diversité
génétique. Le PDA
(Pipeline Diversity Analysis ; http://pda.uab.es)
est capable, à cet effet,
d’extraire des séquences
génomiques des
grandes bases de données publiques.
D’après des chercheurs
du Georgia Institute of
Technology (Etats-Unis),
la lentille d’eau Lemna
minor est capable d’extraire et de « séquestrer »
rapidement et efficacement des polluants aussi
variés que des pesticides,
des résidus pharmaceutiques, des composés
chlorés, fluorés ou mixtes.
Des chercheurs américains de l’Indiana ont mis
au point des complexes
à base de rhodium,
capables de pénétrer
à l’intérieur de cellules
tumorales et du virus
Sinbdis et de devenir
toxiques sous l’action
d’UVA. Les dommages
causés à l’ADN sont
alors fatals. (« Inorganic
Chemistry », 26 août)
Le gène codant la molécule principalement
responsable du goût
de la fraise vient d’être
identifié par une équipe
allemande de l’Université
technique de Munich
(Allemagne). Cette
découverte pourrait
ouvrir la voie à la production de fruits ayant
un goût plus marqué.
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LES LIENS DE LA SEMAINE
Le site internet présente la liste
de ces sociétés par domaines
d’activité, chacune faisant
l’objet d’une fiche enrichie en
informations sur les technologies
maîtrisées et les produits
développés. Il propose enfin
le vade-mecum des liens internet
relatifs à la création d’entreprise :
propriété industrielle,
accompagnement à la création,
valorisation de la recherche.
• En attendant « Biotechnica
2005 », la ville de Berlin
accueille la 2e Conférence
européenne de biotechnologie,
les 21 et 22 septembre
prochains, sous l’égide
du « Biotechnica Business
Forum 2004 ». La première
journée sera consacrée
aux biotechnologies,
considérées comme potentiel
de haute technologie
au niveau européen.
La deuxième journée mettra
l’accent sur les implantations
des sociétés de biotechnologie
✂
les sociétés savantes – comme
la Société de chimie industrielle
(SCI), qui comprend un secteur
biotech, ou la Société française
de microbiologie (SFM) – et les
institutions : CNRS, Commissariat
à l’énergie atomique (CEA),
universités. Adebiotech publie,
tous les deux ans, un annuaire
des biotechnologies et des
bio-industries, qui est envoyé sous
réserve d’inscription au comité.
PROGRAMME
RENDEZ-VOUS
• L’université GeorgeWashington, située dans
la ville du même nom aux Etatsunis, organisera le colloque
« Biotech Bugs », les 20 et
21 septembre prochains,
sur le thème des insectes
génétiquement modifiés
(les « futurs IGM » ?). Quelles
règles devront encadrer
les éventuelles introductions
dans le milieu naturel ?
Site internet :
www.pewagbiotech
.org/events/0920/
www.adebiotech.org
L’association française pour
le développement des
biotechnologies Adebio, qui
existe depuis plus de vingt ans,
et le Comité biotech fusionnent
leurs réseaux, sous le nouveau
label « Comité Adebiotech ».
Le site internet dévoile
les différentes activités du Comité
et son organisation : un conseil
scientifique assure le lien entre
L’Etat pense aux bioénergies
sur le territoire allemand
et leur cohérence par rapport
à l’industrie biotechnologique
européenne.
Site internet : www.biotechnica.de.
A l’heure où le pétrole revient à près de 50 dollars le baril,
le développement des bioénergies a été abordé en Conseil
des ministres, le 19 août dernier. En première ligne :
le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche
et des Affaires rurales. Car si les bioénergies ne remplaceront
pas complètement le pétrole, elles permettent déjà au pays
d’économiser 11 millions de tonnes de pétrole, soit 2,5 à
3 milliards d’euros d’importations. Les énergies renouvelables
– éolien, solaire et biomasse – peuvent apporter des solutions.
Le gouvernement se conformera aux recommandations
européennes pour les biocarburants, qui fixent leur part
à 5,75 %. Le recours accru à ces sources permettra, d’ici six ans,
d’augmenter de 50% la contribution des énergies renouvelables.
• L’université d’Evry-Vald’Essonne, site labellisé
du réseau national Genopole,
présente une « Introduction
avancée à la biologie postgénomique », à travers
les disciplines de la biologie
cellulaire, de la génétique
moléculaire et de la génomique.
Cet événement aura lieu
du 27 septembre au 1er octobre.
Site internet :
www.genopole.org
Une publication de « L’Usine Nouvelle » - 12-14, rue Médéric 75815 Paris Cedex 17
Tél. : 01-56-79-41-00 – Fax : 01-56-79-45-60
• Le 12 octobre prochain,
la Maison de la chimie
hébergera une conférencedébat, portant sur « L’avenir
de la recherche pharmaceutique
en France », animée
par M. Alain Carpentier,
de l’Académie des sciences.
Contact : M. Jack Blachère
Tél. : 01 44 41 43 78
E-mail : seances
@academie-sciences.fr
Prix de l’abonnement 2003, France, 1 an (44 numéros) : 565 € TTC,
6 mois (22 numéros) : 298 € TTC (TVA 2,10 %). Étranger : nous consulter
Service abonnements: 4130 – Fax: 41 34 – Petites annonces: Georges Marécaux: 4157.
Rédaction : Hélène Guyot (rédactrice en chef) : 45 48 ; Stéphanie Cohen : 39 02 ;
Olivier Ketels.
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Dépôt légal 3e trimestre 2004 - Éditeur : Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire :
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Directeur de la publication : Philippe Santini. Imprimé par Dupliprint, 2, rue Descartes
95330 Domont. Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse : 0606 I 78859.
N° ISSN : 1294 -2537.
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conditions édictées par la circulaire 471 du 17/08/89 dont, sur demande, une copie peut être mise à votre disposition.
4CBT
www.club-alfa.com
Club d’entreprises, le Club Alfa
regroupe 41 start-up, lauréates
des « Tremplins de la création
d’entreprises en santé humaine »
de la Fondation Aventis-Institut
de France. Ce réseau cherche
à privilégier les collaborations
ou les partenariats avec
des laboratoires de recherche
(publics ou privés), mais aussi
les rapprochements entre biotech.