Kim Allen, FEC, P.Eng.

Transcription

Kim Allen, FEC, P.Eng.
Présentation au
Comité permanent des finances de la Chambre des communes
Consultations prébudgétaires
Le 23 octobre 2012
Kim Allen, FEC, P.Eng.
Chef de la direction
Ingénieurs Canada
180, rue Elgin, 11e étage
OTTAWA (ONTARIO)
K2P 2K3
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Je vous remercie de me donner l’occasion de m’exprimer devant le Comité
permanent des finances de la Chambre des communes.
Je m’appelle Kim Allen et je suis le chef de la direction d’Ingénieurs Canada.
Ingénieurs Canada est l’organisme national qui représente les 12 organismes
provinciaux et territoriaux qui réglementent la profession d’ingénieur.
Nos ordres constituants regroupent plus de 250 000 ingénieurs canadiens qui
protègent et servent les intérêts du public. Plus de 60 000 étudiants de premier
cycle sont inscrits à des programmes de génie agréés dans 43 écoles de génie
au Canada.
Nous agréons les programmes de génie offerts dans ces universités pour faire
en sorte que tous les diplômés répondent aux exigences de formation requises
pour l’obtention du permis d’exercice du génie délivré par les organismes
provinciaux et territoriaux de réglementation du génie.
Les ingénieurs doivent assurer la sécurité du public. Aujourd’hui, nous proposons au
gouvernement fédéral des solutions à long terme à des questions auxquelles la
profession d’ingénieur est à même d’apporter son expertise, sa formation et son
expérience pour contribuer à créer un avenir plus sûr, plus durable et plus prospère
pour le Canada.
Je présenterai des recommandations sur trois sujets : les infrastructures, la
reconnaissance des titres de compétences étrangers et les compétences. Le
gouvernement fédéral pourrait intégrer ces recommandations à une solution
économique viable et à long terme pour le Canada.
Infrastructures
Les lois provinciales et territoriales stipulent que les ingénieurs doivent travailler
dans l’intérêt du public. Les ingénieurs ont la responsabilité de gérer les risques
associés à leur travail, ainsi que les impacts sur le public et sur l’environnement.
Le respect rigoureux des normes, des codes, des lois et des règlements garantit
que tous les Canadiens bénéficient d’un haut niveau de sécurité et de fiabilité de
leurs infrastructures. Il faut procéder à des investissements supplémentaires et
systématiques dans tout le pays pour maintenir ce haut niveau.
Ingénieurs Canada estime qu’il est possible d’assurer une reprise économique
durable et une plus forte croissance économique par le biais d’un plan
d’infrastructure à long terme, durable et stratégique. Ce plan aidera à maintenir
la compétitivité économique du Canada et notre qualité de vie. Le plan doit
comprendre des exigences de saine gestion des infrastructures publiques
essentielles. Il doit aussi tenir compte de la vulnérabilité d’actifs clés aux
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événements climatiques extrêmes, soutenir des investissements accrus et attirer
des talents. Il devrait être en place en 2014.
Les infrastructures publiques essentielles, comme les routes, les ponts,
bâtiments, les réseaux d’approvisionnement en eau et les systèmes d’eaux
pluviales et d’eaux usées, sont le pilier de l’économie canadienne. Lorsque les
Canadiens peuvent se rendre au travail, transporter les biens qu’ils fabriquent et
fournir les services dont leurs clients ont besoin de façon sécuritaire et efficace,
sans être entravés par la congestion routière ou les résultats de la négligence
des infrastructures, la productivité augmente.
La disponibilité d’un financement prévisible pour soutenir le bon fonctionnement
et l’entretien de ces actifs est essentielle pour protéger la qualité de vie et la
sécurité des collectivités canadiennes. Ces investissements prolongent la vie
utile des infrastructures. La question : payer maintenant, ou payer davantage
plus tard.
Nous croyons qu’il incombe au gouvernement fédéral de prendre l’initiative de
collaborer avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux pour
qu’un financement prévisible soit affecté à la construction et à l’entretien
d’infrastructures publiques essentielles, et ce, tout au long du cycle de vie de ces
actifs.
Ingénieurs Canada croit aussi que les gouvernements doivent établir la priorité
des projets qui recevront du financement de manière à corriger d’abord les
déficiences des infrastructures publiques essentielles. Bien que les
infrastructures publiques ne se résument pas aux routes, aux ponts, aux
bâtiments et aux systèmes d’eau dont nous dépendons tous, il s’agit là d’actifs
indispensables qui assurent la sécurité et la santé des Canadiens et qui doivent
être pris en compte de façon prioritaire.
Reconnaissance des titres de compétences étrangers
Ingénieurs Canada estime également que le gouvernement fédéral doit
collaborer avec ses partenaires provinciaux et territoriaux afin d’attirer et de
retenir les talents nécessaires à la croissance de notre économie. Des
améliorations au système d’immigration et des mesures visant à corriger les
pénuries de certaines compétences bien précises dans l’ensemble du pays
contribueront à placer les travailleurs compétents dans les emplois qui leur
conviennent, au bon moment. Cette approche est bonne pour l’ingénieur et
bonne pour le pays.
Les plans récemment mis de l’avant par le gouvernement fédéral pour changer le
mode d’évaluation des titres de compétences à des fins d’immigration pourraient
aider. Avec la collaboration d’intervenants, dont les professions réglementées
comme le génie, le gouvernement fédéral doit harmoniser les pratiques
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d’évaluation et de demande de permis afin que les immigrants s’intègrent
rapidement dans notre économie et notre société.
Plus de 20 p. cent des ingénieurs qui exercent au Canada ont été formés à
l’étranger. Chaque année, nos ordres constituants traitent environ 5 500
demandes de permis provenant de diplômés étrangers. Ce nombre est parmi les
plus élevés pour toutes les professions réglementées.
Ingénieurs Canada appuie le concept des immigrants « prêts à recevoir leur
permis » pour les professions réglementées. En pratique, cela signifie que le
gouvernement fédéral doit travailler avec les professions réglementées pour
s’assurer que l’évaluation des titres de compétences à des fins d’immigration est
reconnue par les organismes de réglementation provinciaux et territoriaux. Cela
permettrait d’éviter les retards pour les requérants, les retards pour les
organismes de réglementation, de même que les retards pour le gouvernement
et pour les employeurs potentiels.
Compétences
D’ici 2020, on s’attend à ce que plus de 95 000 ingénieurs partent à la retraite et
que 16 000 nouveaux emplois en génie soient créés. Gérer ce processus et le
recrutement afin de répondre à cette demande de remplacement est une priorité,
qui devrait focaliser l’attention sur la nécessité de recruter des ingénieurs
expérimentés et spécialisés.
Ingénieurs Canada demande au gouvernement fédéral de collaborer avec les
provinces et les territoires afin de soutenir les études en sciences, en
technologie, en génie et en mathématiques à tous les niveaux, en insistant sur la
promotion de la diversité.
Au cours des cinq dernières années, dans l’ensemble du pays, la croissance
nette du nombre d’ingénieurs s’est établie à 15,8 p. cent. Les Territoires, la
Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador, l’Alberta et le Manitoba ont affiché des
taux de croissance considérablement supérieurs à la moyenne nationale.
Ingénieurs Canada et ses ordres constituants sont résolus à améliorer la
représentation des femmes et des Autochtones au sein de la profession
d’ingénieur.
Les femmes constituent 47 p. cent de l’ensemble de la main-d’œuvre
canadienne, mais à peine 11 p. cent de la main-d’œuvre en génie. Aujourd’hui,
seulement 18,6 p. cent des stagiaires en génie sont des femmes. Ingénieurs
Canada croit qu’il est possible de viser une cible de 30 p. cent de nouvelles
ingénieures d’ici 2030. Il serait avantageux pour notre croissance économique
que le gouvernement fédéral soutienne l’élaboration de programmes visant à
aider les femmes à étudier et à travailler dans ce domaine.
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La meilleure façon de combler la pénurie de main-d’œuvre et de talents est
d’exploiter tout le potentiel qu’offre notre pays, tout en accueillant les immigrants
qui peuvent compléter et diversifier nos forces.
Pour conclure, j’aimerais remercier les membres du Comité d’avoir permis à
Ingénieurs Canada de présenter ses recommandations, au moment même où
vous préparez vos propres recommandations pour le prochain budget fédéral.
Je vous remercie d’avoir écouté nos commentaires et je suis à votre disposition
pour répondre à vos questions.