Dossier pédagogique I am Kuba - Festival Enfances dans le monde

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Dossier pédagogique I am Kuba - Festival Enfances dans le monde
Dossier pédagogique
I am Kuba
Carte d’identité
I am Kuba
Documentaire, 58 minutes
Norvège/Pologne/Allemagne, 2014
Réalisateur : Åse Svenheim Drivenes
VO sous-titrée français
Sommaire
Synopsis du film
Les protagonistes du documentaire
I.
Préparer la projection du film
Thématiques abordées
Chiffres
Définitions
Eléments de contexte
Ce qu’en disent les textes internationaux
Enjeux présentés dans ce film
Ressources à exploiter / bibliographie
II.
Vérifier la bonne compréhension du film
« Digérer » le film
Cerner les enjeux
III.
Poursuivre la réflexion et ouvrir le débat
Annexe : qu’est-ce qu’un documentaire ?
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Synopsis
Après la faillite de leur entreprise, les parents de Kuba (12 ans) se séparent et quittent la Pologne
pour trouver du travail à l’étranger. Kuba se retrouve seul pendant des mois avec son petit frère
Mikotaj (8 ans) dont il a la charge. Les enfants reçoivent ponctuellement des aides dans leur
entourage familial mais vivent seuls au quotidien. Le temps passant, le tout jeune adolescent
commence à mal tourner, obligeant sa mère à prendre la décision de l’emmener lui et son frère avec
elle en Autriche.
Une histoire particulièrement symptomatique de ce que l’on pourrait appeler les « euro-orphelins ».
On estime en effet que rien qu’en Pologne, plus de 100 000 enfants ont un ou leurs deux parents qui
travaillent à l’étranger.
Dans la région de Varsovie, entre 3 000 et 7 000 enfants vivraient complètement seuls pendant que
leurs parents travaillent à l’étranger.
Les protagonistes du documentaire
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Kuba, 12 ans se retrouve seul la plupart du temps avec son petit frère, et a ainsi beaucoup de
responsabilités. Il vit dans des conditions matérielles tout à fait satisfaisantes, mais sans la
présence quotidienne de ces parents.
Mikotaj, 8 ans, est le petit frère de Kuba.
Les parents de Kuba et Mikotaj
I.
Préparer la projection du film
Thématiques abordées
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Le droit à l’éducation
Le droit de vivre avec ses parents
Les responsabilités des parents
La capacité de résilience de chaque enfant
Chiffres
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En 2007, près de 2 millions de Polonais étaient émigrés (sans compter le nombre de
travailleurs clandestins), faisant le choix de résider dans les pays de l’Union européenne.
(Magazine « Questions de femmes », article de 2009 « Pologne : quand les parents sont
partis… »)
Dans un article de juin 2008, le quotidien polonais Gazeta Wyborcza estime qu’au moins
100 000 enfants polonais ont un de leurs parents ou parfois les deux, qui travaillent à
l’étranger.
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Un rapport de l’ONG Pedagogium indique que 89% des «euro-orphelins» sont confiés à leurs
grands-parents ou à des proches (famille ou amis), et 3% se retrouvent placés dans des
orphelinats d’État.
Sur 110 000 enfants polonais placés dans des orphelinats d’Etats, un sur quatre a au moins
l’un de ses parents à l’étranger (rapport de la Fondation Droit Europe de 2009).
Définitions
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Un euro-orphelin est un enfant dont les parents ont émigré à l’étranger dans un pays de
l’Union Européenne pour un temps non déterminé afin de trouver du travail, le laissant dans
son pays d’origine en le confiant à un membre de la famille, à un voisin ou parfois même
seul. Ce phénomène est connu dans plusieurs pays et notamment en Pologne où la presse a
rebaptisé ces enfants «eurosieroty» (euro- orphelins en français).
La résilience est la capacité d’un individu ou d’un groupe à surmonter de très grandes
difficultés et à croître dans la vie. Il peut d’agir d’un traumatisme, de grande pauvreté, d’une
maladie grave, d’un deuil lourd, ou d’autres problèmes. Au-delà de la résistance, il s’agit
d’une capacité à reconstruire la vie, et parfois même à transformer un malheur en quelque
chose de positif, comme l’aveugle qui devient un excellent musicien.
Eléments de contexte
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La Pologne est devenue membre de l’Union européenne le 1er mai 2004 et membre de
l’espace Schengen le 21 décembre 2007.
Ce pays compte aujourd’hui environ 38 500 000 habitants (selon Eurostat, données de
l’année 2015).
La Pologne est une république parlementaire.
L’ensemble des pays de l’ancien bloc de l’Est a connu une situation économique difficile
(avec un fort taux de chômage) à la suite de la transition de 1989. Cela a entraîné une grande
émigration qui s’est fortement accélérée à partir de l’ouverture des marchés aux
ressortissants de l’Union Européenne (en 2008 pour la Pologne). Il s’agit de la mise en
application du principe de libre circulation des travailleurs.
Cette émigration motivée par la volonté d’avoir un meilleur salaire et de meilleures
conditions de vie à l’étranger a entraîné ce que l’on appelle le phénomène des euroorphelins.
La Pologne n’est pas le seul pays concerné. Par exemple, en Roumanie, environ 350 000
enfants, soit 8% de la population mineure du pays sont euro-orphelins (Rapport UNICEF
2007).
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Ce qu’en disent les textes internationaux
La Convention des Droits de l’Enfant, adoptée le 20 novembre 1989 à l’ONU, a fêté ses 25 ans en
2014.
La Pologne a signé la Convention relative aux droits de l’enfant le 26 janvier 1990 et l’a ratifié le 7
juin 1991.
La Convention relative aux droits de l’enfant est le premier traité international juridiquement
contraignant concernant les droits des enfants. Elle définit leurs droits fondamentaux et aborde tous
les aspects de la protection de l’enfance.
Pourquoi une Convention relative aux droits de l’enfant ? (Extraits tirés du préambule)
- « Dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, les Nations unies ont proclamé que
l'enfance a droit à une aide et à une assistance spéciales.
- Considérant qu'il importe de préparer pleinement l'enfant à avoir une vie individuelle dans la
société, et de l'élever dans l'esprit des idéaux proclamés dans la Charte des Nations unies, et en
particulier dans un esprit de paix, de dignité, de tolérance, de liberté, d'égalité et de solidarité,
- Ayant à l'esprit que, comme indiqué dans la Déclaration des droits de l'enfant, "l'enfant, en raison de
son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d'une protection spéciale et de soins
spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance" ».
Quels Etats se sont engagés à respecter la Convention ?
-
La quasi-totalité des Etats membres de l’ONU ont signé et ratifié la CDE.
Suite aux ratifications du Sud-Soudan et de la Somalie (en cours de validation) début 2015,
seuls les Etats-Unis n’ont pas ratifié la Convention et n’en sont que signataires.
Signer ou ratifier : quelle différence ?
- Un pays signataire signifie son accord avec le texte et s’engage à ne pas commettre d’actes
contraires au traité.
- La ratification, qui intervient habituellement après la signature, oblige juridiquement le pays à
respecter la Convention. Il doit alors en rendre des comptes tous les 5 ans devant le Comité des
droits de l’enfant de l’ONU.
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Le droit à l’éducation est inscrit dans l’article 28 de la Convention relative aux droits de
l’enfant :
« 1) Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation, et en particulier, en vue
d’assurer l’exercice de ce droit progressivement et sur la base de l’égalité des chances :
a) Ils rendent l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous ;
b) Ils encouragent l’organisation de différentes formes d’enseignement secondaire,
tant général que professionnel, les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et
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prennent des mesures appropriées, telles que l’instauration de la gratuité de
l’enseignement et l’offre d’une aide financière en cas de besoin ;
c) Ils assurent à tous l’accès à l’enseignement supérieur, en fonction des capacités
de chacun, par tous les moyens appropriés ;
d) Ils rendent ouvertes et accessibles à tout enfant l’information et l’orientation
scolaires et professionnelles ;
e) Ils prennent des mesures pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire
et la réduction des taux d’abandon scolaire.
2) Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour veiller à ce que la discipline
scolaire soit appliquée d’une manière compatible avec la dignité de l’enfant en tant qu’être
humain et conformément à la présente Convention.
3) Les Etats parties favorisent et encouragent la coopération internationale dans le domaine de
l’éducation, en vue notamment de contribuer à éliminer l’ignorance et l’analphabétisme dans
le monde et de faciliter l’accès aux connaissances scientifiques et techniques et aux
méthodes d’enseignement modernes. A cet égard, il est tenu particulièrement compte des
besoins des pays en développement. »

Le droit des enfants de vivre avec ses parents est inscrit dans l’article 9 de la convention
relative aux droits de l’enfant :
1) « Les Etats parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur
gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et
conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans
l’intérêt supérieur de l’enfant. Une décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas
particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l’enfant, ou lorsqu’ils
vivent séparément et qu’une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l’enfant.
2) Dans tous les cas prévus au paragraphe 1 du présent article, toutes les parties intéressées
doivent avoir la possibilité de participer aux délibérations et de faire connaître leurs vues.
3) Les Etats parties respectent le droit de l’enfant séparé de ses deux parents ou de l’un d’eux
d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux
parents, sauf si cela est contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant. »
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Enjeux présentés dans ce documentaire
Quelques pistes pour appréhender la complexité de la situation :
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L’émigration massive impacte la société polonaise. Au-delà des conséquences
démographiques, on observe le développement d’un phénomène connu sous le nom des
« euro-orphelins ».
Outre son angle économique, le phénomène des euro-orphelins provoque des conséquences
sociologiques non négligeables :
- des enfants chefs de famille
- des conséquences psychologiques (déprime, comportement agressif…)
- un risque accru de comportement à risque et de délinquance
- une réalité que cachent les enfants à leurs enseignants et autres éducateurs, à la
demande de leurs parents. La situation est difficile à suivre et ainsi beaucoup plus
lourde à porter pour les enfants
- un contact difficile entre l’école et la famille de l’enfant.
Ces enfants supportent mal la séparation. Bien que la situation matérielle soit souvent
satisfaisante, il leur manque la présence quotidienne de leurs parents (attention le soir,
jeux, suivis des devoirs, …).
Les conséquences de l’absence des parents sont nombreuses et se manifestent sous
différentes formes tels que la baisse des résultats scolaires, l’absentéisme mais aussi de
petits ou grands actes de délinquance.
Ressources à exploiter
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Site officiel du film I am Kuba
Documentaire vidéo « Les ’euro-orphelins’ : un phénomène qui touche l’Europe de l’Est »
publiée par Euronews en 2008
Article sur le phénomène des euro-orphelins de 2009 « Pologne : quand les parents sont
partis… » de Prune Antoine publié dans le magazine « Questions de femmes » (qui a
notamment remporté le prix du journalisme européen Louise Weiss)
Article du huffington post « Nouveau projet de loi en Roumanie: un espoir pour les euroorphelins ? » publiée par CareFrance en 2011
Convention relative aux droits de l’enfant
Convention relative aux droits de l’enfant expliquée aux enfants réalisé par le comité suisse
de l’UNICEF
Une définition simple de la résilience, par Stefan Vanistendael, chercheur associé au BICE.
Droits de l’enfant et résilience. Deux approches fécondes qui s’enrichissent mutuellement. Les
cahiers du BICE, Genève, 2009 (commander un exemplaire sur le site du BICE)
La résilience ou le réalisme de l’espérance : blessé, mais pas vaincu. Les cahiers du BICE,
Genève, 2009 (commander un exemplaire sur le site du BICE)
DEKEUWER-DEFOSSEZ, Françoise. Les droits de l’enfant. Collection Que sais-je, Presses
universitaires de France, 2010.
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II.
Vérifier la bonne compréhension du film
« Digérer » le film
L’enseignant pourra interroger ses élèves en utilisant les questions ci-dessous.
1. Quelles sont les images du film qui vous ont le plus marqué ? Pourquoi ?
2. Quelles séquences du film illustrent la situation difficile que vivent Kuba et Mikotaj ?
Cerner les enjeux
1. Pourquoi les parents de Kuba décident-ils de partir à l’étranger et de laisser leurs enfants
seuls en Pologne ? Le texte grisé correspond à des réponses possibles à trouver par les
élèves.
 Pour trouver du travail.
 Pour offrir à leurs enfants de bonnes conditions de vie.
2. Quelles images du film montrent que Kuba est encore un enfant malgré les situations qu’il
vit ? Le texte grisé correspond à des réponses possibles à trouver par les élèves.
 Kuba s’endort aux côtés de sa mère quand cette dernière lui raconte une histoire.
 Sa mère lui manque.
 Il pleure au moment de dire au revoir à ses parents quand ceux-ci lui rendent visites
chacun leur tour et partent.
 Quand son père rentre à la maison, il vérifie les devoirs de ses fils.
 Kuba joue avec ses amis en colonie de vacances.
3. Quelles images du film montrent que Kuba assume des responsabilités d’adulte alors qu’il
n’est encore qu’un adolescent ? Le texte grisé correspond à des réponses possibles à trouver
par les élèves.
 Kuba s’occupe de Mikotaj tous les jours pour le lever.
 Il se dispute avec son petit frère pour que celui-ci mange autre chose que des chips.
 Il surveille qu’il se lave.
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4. En Pologne, au moins 100 000 enfants ont un de leurs parents ou parfois les deux, qui
travaillent à l’étranger. Pour désigner ces enfants, dont Kuba et Mikotaj font partie, on utilise
le terme d’euro-orphelin. Quelle définition pourriez-vous en proposer ?
5. Dans le film, Kuba est convoqué par un juge pour enfants. Selon vous, pourquoi Kuba a-t-il
enfreint certaines règles ?
6. D’après vous quels sont les droits respectés et bafoués pour Kuba et Mikotaj ? Le texte grisé
correspond à des réponses possibles à trouver par les élèves. Dans la plupart des cas, les
deux colonnes peuvent être remplies.
Droits des enfants respectés
Droits des enfants bafoués
Le droit de vivre avec Les parents de Kuba et de Mikotaj Leurs parents ne sont pas souvent
ses parents
leur rendent visite.
à la maison avec eux.
Le droit à l’éducation
Kuba et Mikotaj vont à l’école.
Leurs parents ne sont pas souvent
là pour les éduquer (au sens large
et non pas seulement au sens
d’instruire).
Le droit au bien être Kuba et Mikotaj reçoivent des Kuba et Mikotaj sont souvent seuls.
(notamment à l’amour appels téléphoniques de la part de Il leur manque l’amour et
gratuit et à l’attention) leurs parents. Ces derniers posent l’attention dont ils ont besoin eu
des questions à leurs enfants pour quotidien.
savoir comment se passe leurs
journées, l’école…
Le droit à la santé
Ils ne courent pas un grand danger. Ils ne sont pas surveillés
Quelqu’un est là pour les surveiller quotidiennement, Mikotaj ne
de temps en temps, et cuisine leurs mange plus que des chips en
repas.
l’absence de ses parents.
Le droit à un niveau de Kuba et Mikotaj vivent dans un
vie décent
appartement, ils ont chacun leurs
chambres. Kuba a même un
ordinateur dans sa chambre. Ils
mangent à leur faim.
7. Selon vous, de quoi manquent le plus Kuba et Mikotaj ? Pourquoi ?
8.
Pourquoi Kuba cache-t-il la réalité à son entourage (professeurs…) ? A votre avis, ce secret
est-il difficile à porter pour Kuba et Mikotaj ? Pourquoi ?
9. Kuba et Mikotaj vivent une situation familiale compliquée, avec des parents aimants mais
peu présents. Cette situation est-elle comparable à celle vécue par des enfants dont les
parents travaillent beaucoup, sont souvent en déplacement, ou ne rentrent que très tard le
soir, laissant à une nourrice le soin de s’occuper d’eux ?
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10. La situation de ces deux enfants aurait-elle été plus facile si leurs parents avaient pu les
placer dans un établissement scolaire doté d’un internat ? Pourquoi ?
11. Faut-il chercher à mettre fin à ces migrations professionnelles ? Quels sont les avantages de
ces migrations et quels pourraient être les effets néfastes en cas d’interdiction de ces
dernières ?
III.
Poursuivre la réflexion et ouvrir le débat
L’enseignant pourra approfondir la réflexion. Voici quelques pistes possibles :
1) Quelles sont les différentes étapes de la construction de l’Union Européenne ? Qu’est-ce que
l’espace Schengen ? Quand a-t-il été créé ? Quels pays y participent ou refusent d’en faire
partie ? Pourquoi ?
2) A la lumière du texte complet de la convention relative aux droits de l’enfant, proposer aux
élèves d’effectuer des recherches sur les étapes et dispositifs de placements des enfants en
France ainsi que sur les différentes autorités qui interviennent. L’intérêt supérieur de l’enfant
est-il pris en considération ? Les droits de l’enfant vous semblent-ils respectés ?
3) Qu’est-ce que la résilience ? Si la famille ne joue pas son rôle de protection, quel peut être
est le rôle des professionnels (éducateurs, avocats, médiateurs…) dans un processus de
résilience ?
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Qu’est-ce qu’un documentaire ?
Définition du documentaire
 Film visant à faire connaître un pays, un peuple, un artiste, une technique, etc. (définition
Larousse).
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Le documentaire a pour sujet la réalité et non une histoire inventée.
Les personnes filmées ne sont pas des acteurs, elles ne jouent pas un rôle.
« Il diffère de la fiction dans la mesure où il a généralement un but informatif […] Le
documentaire se propose […] à partir de prises de vues (et sons) considérées comme des
documents, de se référer au réel, de le restituer sur l'écran et, éventuellement, de l'interpréter. »
(Fiche sur le documentaire)
Un documentaire est créé à partir de personnages réels et de leur histoire.
Un documentaire se construit par les choix narratifs du réalisateur.
Le documentaire peut se construire comme une démonstration, il embrasse alors un grand
nombre de personnes, mais il peut également suivre sur une longue durée quelques personnes
spécifiques.
Tournage et montage
 Le réalisateur filme un certain nombre de faits réels, ces scènes ne sont pas jouées.
 Ensuite, il sélectionne les scènes qui construiront le documentaire. Cette sélection est
indispensable car le réalisateur ne peut pas garder toutes les scènes filmées.
 Le documentaire peut être ponctué d’interventions de spécialistes qui appuient les propos du
réalisateur. Il peut également contenir des documents informatifs comme des graphiques.
 Des musiques d’ambiance peuvent être ajoutées lors du montage final afin d’apporter de
l’émotion aux scènes.
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La voix off
 Présente dans bon nombre de documentaires, la voix off peut avoir pour objet de préciser la
situation au spectateur ou de révéler la subjectivité du réalisateur ou des personnes filmées. Elle
peut servir de base narrative pour l’exposition des faits. (Fiche sur le documentaire)
 La voix off est enregistrée indépendamment du tournage des scènes, après les premières étapes
de montage.
 L’absence de voix off peut signifier la volonté pour le réalisateur de laisser les images et les
personnages parler d’eux-mêmes.
Quelles différences entre documentaire et reportage ?
Le documentaire est une œuvre artistique où le réalisateur fait des choix d’auteur : façon de filmer,
rythme, musique. Le reportage est quant à lui une œuvre informative où le journaliste suit la ligne
éditoriale du média pour lequel il travaille.
« - Dans les reportages et magazines, les personnages filmés sont objets. C'est-à-dire traités comme
des matériaux informatifs. Ils sont présents dans l'image principalement pour l'information qu'ils
portent ou apportent : dans l'apparence de leur comportement sociétal, dans leur démarcation du
quotidien ou par la parole qu'ils délivrent en tant qu'acteurs ou témoins d'une situation particulière...
- Dans les documentaires, les personnages filmés sont sujets. C'est-à-dire traités dans la
compréhension de leur subjectivité et des interrelations complexes qui se tissent entre celle-ci,
l'auteur et le spectateur potentiel. » (Source : surlimage.info)
Autrement dit, dans un documentaire, les personnes filmées peuvent faire évoluer le point de vue du
réalisateur sur le sujet. C’est rarement le cas dans un reportage, notamment car le journaliste passe
moins de temps avec les personnes filmées. Un réalisateur de documentaire passe parfois plusieurs
années immergé dans son sujet.
Pourquoi des documentaires au festival Enfances dans le monde ?
 Les documentaires que nous présentons ce sont d’extraordinaires histoires vraies. Pour filmer la
vie réelle, les réalisateurs ont vécu au quotidien avec les personnes qu’ils ont filmé ce qui leur a
permis de capter des moments incroyables.
 Au BICE, nous apprécions cette forme cinématographique car elle est particulièrement à même
de sensibiliser le grand public à la réalité des droits des enfants.
 C’est un défi pour un réalisateur que de miser sur la réalité incertaine sans prédéfinir de
scénario : lorsqu’il débute le tournage, le réalisateur ne connaît pas la fin. Et il parvient à se faire
oublier auprès des personnes qu’il filme afin de montrer vraiment la réalité.
Liens pour aller plus loin :
 Fiche sur le documentaire, Collège au cinéma, Albain Michel Ikomb
 Article Le documentaire télévisé : les enjeux d'une définition controversée, Sophie BarreauBrouste, sociologue, spécialiste de la culture et des médias, ina expert
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