L`École centrale de Lyon - Comité national d`évaluation de l

Transcription

L`École centrale de Lyon - Comité national d`évaluation de l
CNE
Comité National d'Evaluation
des établissements publics à caractère
scientifique, culturel et professionnel
L'ÉCOLE CENTRALE DE LYON
Rapport d'évaluation
Novembre 1996
L'Ecole centrale de Lyon
Organisation de l'évaluation
Cette évaluation a été placée sous la responsabilité de Pierre Gilson, membre du Comité national
d'évaluation et de Jean Lasseur, consultant auprès du Comité.
Christine Crespy, chargée de mission, en a assuré la coordination.
Ont participé à l'évaluation :
En tant qu'experts
- Pierre Bertrand, professeur à l'Ecole Supérieure d'Electricité de Gif-sur-Yvette
- Serge Bories, professeur à l'Institut National Polytechnique de Toulouse
- René Castagné, professeur à l'Université Paris-Sud
- Louis Castex, professeur à l'ENSAM de Paris
- Michel Gantois, professeur à l'Institut National Polytechnique de Lorraine
Au titre du Secrétariat général du Comité
- Marie-Claude Ajolet, pour la présentation du rapport
- Rachida Amaouche, pour la gestion des missions
- Bruno Curvale, chargé d'études
- André Staropoli, secrétaire général.
Le Comité remercie les experts qui lui ont apporté leur concours. Il rappelle que ce rapport relève
de sa seule responsabilité.
l'Ecole centrale de Lyon
Table des matières
Chiffres-clés
7
Première partie : Présentation générale
15
I - Historique
17
II - Implantations et problèmes immobiliers
18
III - Les structures de l'ECL
20
IV - Le gouvernement
24
V - La gestion
27
VI - La formation
36
VII - La recherche
44
VIII - La vie résidentielle et associative
47
IX - Les relations de l'ECL avec l'extérieur
48
Deuxième partie : Les départements
65
I - Le département Acoustique
67
II - Le département Mécanique des fluides
70
III - Le département Photocatalyse, Catalyse et Environnement
77
IV - Le département Machines thermiques
79
V - Le département Electrotechnique
81
VI - Le département Electronique
87
VII - Le département Conception et développement de produits industriels
92
VIII - Le département Mathématiques, Informatique, Systèmes
94
IX - Le département Matériaux, Mécanique Physique
99
X - Le département Technologie des surfaces
104
XI - Le département Mécanique des solides
107
XII - Le département Physicochimie des matériaux
110
Conclusions et recommandations
113
Postface : réponse du Directeur
121
L'Ecole centrale de Lyon
CHIFFRES-CLÉS
Chiffres-clés
TGV v.Paris
A 7 v. St.Etienne-Marseille
réseau
autoroutier
et routier
principal
9
A 46 v.Paris
L’Ecole centrale de Lyon
Les effectifs de 1992-1993 à 1995-1996
Inscrits administratifs
Année d'études
1992-1993
1993-1994
1994-1995
1995-1996
1ère année
305
289
274
283
2ème année
281
317
296
281
3ème année
287
283
312
298
Total
873
889
882
862
81
115
83
84
Nombre total d'inscrits en DEA
142
161
133
114
Ingénieurs ECL inscrits en thèse
49
50
56
49
Nombre total d'nscrits en thèse
225
222
229
225
Élèves de 3ème année inscrits en DEA
Les diplômes délivrés
1992-1993
1993-1994
1994-1995
1995-1996
Diplômes d'ingénieurs
251
284
307
284
DEA
114
118
104
119
64
50
58
41
Doctorats
Les étudiants en 1994-1995
Boursiers 13%
Non-boursiers 87%
Autres étrangers 3%
Français 95%
Source : ECL
10
Étrangers de la
CE 2%
Femmes 13%
Hommes 87%
Chiffres-clés
Les inscriptions en DEA et en thèses
1994-1995
Inscrits en DEA **
Formations doctorales
Acoustique
ECL
Ext
16
6
Total
Inscrits en thèse
ECL
Ext
Total
22
8
12
20
Analyse numérique
4
4
1
5
6
Automatique
4
4
3
3
Dispositifs de l'électronique intégrée
7
3
10
6
14
20
Génie électrique
3
12
15
1
24
25
Génie civil
2
2
4
2
2
4
13
4
17
6
30
36
Génie des matériaux
Informatique
6
6
3
3
6
Matériaux composites
2
3
5
2
2
4
14
12
26
18
56
74
7
6
10
16
Mécanique
Sciences des matériaux
7
Thermique et énergétique
Total des ressources
5
8
13
3
12
15
83
50
133
56
173
229
1995-1996
Inscrits en DEA **
Formations doctorales
Acoustique
ECL
Ext
18
1
Total
Inscrits en thèse
ECL
Ext
19
8
10
Total
18
4
1
6
7
Analyse numérique
Modèles mathématiques et calcul scientifique
4
Dispositifs de l'électronique intégrée
7
1
8
4
20
24
Génie électrique
7
7
14
1
27
28
Génie civil - Sols - Matériaux - Structures physiques du bâtiment
3
3
3
3
6
12
5
33
38
Génie des matériaux : microstructure et comportement mécanique
et macroscopique des matériaux
10
2
Génie des systèmes industriels, conception, productique,
conception, productique, logistique *
7
Matériaux macromoléculaires et composites
Mécanique
7
0
1
1
2
2
2
4
17
12
29
17
56
73
2
1
Productique - Organisation et conduite des systèmes
de production *
2
1
Sciences des matériaux et des surfaces
5
5
5
5
10
Thermique et énergétique
3
6
9
2
14
16
84
30
114
49
176
225
Total des ressources
* Habilitation depuis 1995-1996
** inscrits à l'ECL
Source : ECL
11
L’Ecole centrale de Lyon
Les enseignants en 1994
Professeurs
33
Maîtres de conférences
52
Assistants
5
Second degré
15
ENSAM
9
Jouvence *
16
Total
130
Crédits PAST
8
Un crédit PAST correspond à un demi-service d'enseignant-chercheur
Structure du corps
Rang A
25,4%
Second degré
11,5%
Jouvence *
12,3%
* AMN, ATER, ALER et moniteurs
Les personnels administratifs et de service
Les effectifs en 1994-1995 par fonction
(en équivalent temps plein)
Catégories
Affectations
A
B
Dont
C et D
Total
Rang A
6,8
7,4%
Scolarité
0,5
1,0
5,3
Orientation
0,3
-
-
0,3
100,0%
Assistance à l'enseignement
1,3
7,8
9,7
18,8
6,9%
Administration de la recherche
0,6
4,5
9,5
14,6
4,1%
26,1
10,1
3,3
39,5
66,1%
Documentation
0,8
1,8
-
2,6
30,8%
Vie institutionnelle
2,2
1,3
8,4
11,9
18,5%
Service intérieur
-
0,5
2,5
3,0
-
Communication
2,7
1,4
0,7
4,8
56,3%
Vie de l'étudiant
1,0
2,0
-
3,0
33,3%
Restauration
-
1,0
28,3
29,3
Hébergement
1,0
-
19,6
20,6
4,9%
Gestion financière
4,0
1,8
10,4
16,2
24,7%
Gestion du personnel
2,0
1,8
2,8
6,6
30,3%
Logistique immobilière
0,5
1,5
16,8
18,8
2,7%
Nettoyage des locaux
-
-
23,8
23,8
-
Surveillance
-
-
4,0
4,0
-
Informatique
2,4
2,8
1,0
6,2
38,7%
Reprographie
-
-
1,5
1,5
-
Prestations de service
0,5
1,5
1,0
3,0
16,7%
45,9
40,8
148,6
235,3
19,5%
Assistance à la recherche
Total
-
.
Source : ECL
12
Chiffres-clés
La formation continue
Nombre d'heures
Volume
Nombre de stagiaires
Evolution du coût de
stagiaires
financier (en F)
en formation
l'heure stagiaire en F.
1993
81 031
6 629 000
717
81,8
1994
105 134
7 423 000
617
70,6
1995
89 367
6 390 600
462
71,5
L'activité de recherche en 1995-1996
Les effectifs des équipes de recherche (en équivalent temps plein)
Nombre
Enseignants-
Chercheurs
ITA
Jouvence
d'équipes
chercheurs
(a)
ATOS (b)
(c)
Jeunes équipes
1
3
Unités associées CNRS
7
86
50
84
15
1
Total
8
89
50
84
16
(a) chercheurs des organismes de recherche.
(b) CNRS, MEN, autres
(c) assistants normaliens et allocataires de recherche.
Les ressources globales TTC des activités de recherche de l'ECL de 1993 à 1995
(hors sociétés partenaires METRAFLU et SORETRIB)
1993
Crédits TTC
En francs
1994
En %
En francs
1995
En %
En francs
7 257 500
15,44%
7 257 500
Subventions du CNRS
4 811 808
10,23%
2 026 110
8,02%
3 508 810
8,21%
Subvention des collectivités locales
2 635 000
5,60%
463 000
1,83%
3 614 071
8,45%
14 704 308
31,28%
9 746 610
38,57% 17 702 581
41,40%
3 235 564
6,88%
1 380 077
5,46%
4 551 308
10,64%
4 320 121
9,19%
1 728 352
6,84%
3 463 130
8,10%
1,36%
84 317
43,56% 15 483 866
36,21%
Sous-total subventions publiques (a)
28,72% 10 579 700
En %
Subventions d'État - Ministères
24,74%
Contrats de recherche et prestations de service *
financés par : Ministères
Organismes publics de recherche
Collectivités locales
Entreprises et autres organismes
CE et autres ressources de l'Étranger
640 000
20 446 337
3 668 227
43,49% 11 005 334
7,80%
1 321 967
5,23%
1 557 639
3,64%
61,43% 25 055 943
58,60%
Sous-total contrats de recherche et prestations (b)
32 310 249
Total des ressources (a+b)
47 014 557 100,00% 25 266 657 100,00% 42 758 524 100,00%
* y compris taxe d'apprentissage
Source : ECL
13
68,72% 15 520 047
0,33%
L’Ecole centrale de Lyon
Les ressources en 1994 (hors salaires)
En KF
Ressources affectées
En %
28 630
45,9%
1 691
2,7%
Subvention de l'Etat (hors salaires)
18 098
29,0%
Dotations des collectivités locales
1 035
1,7%
Subventions d'autres organismes publics
1 204
1,9%
Autres ressources propres
11 756
18,8%
Total des ressources
62 414
100,0%
Droits d'inscription
Les dépenses de fonctionnement en 1994
(hors salaires sur budget Etat)
En KF
Infrastructures
En %
18 775
31,0%
7 842
13,0%
Charges non isolées
19 382
32,0%
Rémunérations sur budget
14 556
24,0%
Total des dépenses
60 555
100,0%
Autres charges isolées
Source : ECL
14
L'Ecole centrale de Lyon
Première partie
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Présentation générale
I - Historique
Jusqu'au milieu du XVIIIème siècle, l'approfondissement des connaissances
techniques ne procède que d'un apprentissage empirique acquis dans la quotidienneté de la
fabrique, de la manufacture, de l'atelier ou du chantier. La naissance de l'École des Ponts et
chaussées en 1747, celle de l'École des mines en 1778, ou encore de l'École polytechnique en
1794, préfigurent l'apparition d'un enseignement technique supérieur, mais c'est aux
fondateurs de l'École centrale des arts et manufactures que revient le mérite, quelques
trente ans plus tard, de définir les objectifs d'une grande école d'ingénieurs et de jeter les
bases de l'enseignement technique supérieur moderne. Le but de l'École, disent-ils, est de
former des directeurs d'usine, des chefs de manufactures, des ingénieurs civils, des
constructeurs, et en outre, de donner à tous ceux qui voudraient prendre part aux
spécialités industrielles, l'instruction qui leur est nécessaire, soit pour en apprécier la
valeur, soit pour en surveiller la marche. C'est de cette philosophie que s'inspirent les
créateurs de "l'École centrale lyonnaise pour le commerce et l'industrie" en 1857.
À cette époque, la dénomination "Centrale" n'était plus tout à fait dans l'air du
temps : mise à la mode par la Révolution, l'École polytechnique l'avait adoptée un temps, et
l'École centrale des arts et manufactures l'avait reprise à son compte après que la plupart
des établissements fondés sous cette appellation par les conventionnels eurent disparu.
Cependant, dans l'esprit des fondateurs de la grande maison parisienne, pétris de saintsimonisme, cette appellation n'avait pas vocation à demeurer exclusive : elle devait
s'appliquer à des écoles scientifiques provinciales orientées vers les applications
industrielles, qui auraient rassemblé, à la ville "centrale", les meilleurs éléments issus des
lycées, collèges et écoles techniques. Mais ce réseau d'écoles régionales, dont l'École
centrale des arts et manufactures devait constituer le pivot central, ne prendra jamais
corps et Lyon demeurera longtemps la première et la seule école centrale provinciale.
La génèse de l'École centrale de Lyon prend aussi ses racines dans l'éclosion du
capitalisme industriel : à cet égard, la parenté qui la lie au Crédit Lyonnais est révélatrice .
Le président fondateur de la banque, dont la création a précédé de peu celle de l'École,
figure parmi ses parrains, presque tous issus du milieu industriel lyonnais. Dans le même
temps où l'on en construit les assises financières, on se préocupe de former les responsables
concepteurs de cette industrie nouvelle.
Antérieurement, dès 1826, les Lyonnais avaient déjà manifesté des capacités
d'innovation et d'anticipation en matière d'enseignement technique, en créant l'École de la
Martinière, institution réputée où les frères Lumière firent leurs classes quelques
décennies plus tard. Cette école désignée sous l'appelation "École des sciences industrielles"
s'éloigne autant que possible du concept des écoles dites "pratiques" ou "professionnelles",
très en vigueur à l'époque, qui privilégie une approche empirique. L'adhésion à cette
démarche intellectuelle, qui utilise la culture générale pour résoudre les problèmes
pratiques de l'industrie, et la volonté de continuité pédagogique sont clairement affirmées
dans l'article premier des statuts de l'École centrale lyonnaise, société privée créée en 1857
qui "a pour objet la création et l'exploitation d'un établissement destiné à l'enseignement
des sciences industrielles, basé essentiellement sur les principes de l'École de la
Martinière". La nouvelle école est conçue pour offrir un débouché et une poursuite d'études
aux élèves les plus brillants de la Martinière, institution dont le cursus s'achève au niveau
du baccalauréat actuel.
17
Ecole centrale de Lyon
À l'origine, le programme de l'École centrale comporte, outre des contenus
scientifiques et techniques, des enseignements de droit commercial, d'anglais et d'allemand,
diversité à laquelle l'établissement renoncera quelques années plus tard au profit d'un
menu plus étoffé en mathématiques, physique ou chimie.
Les dix premières promotions forment un total de 170 ingénieurs recrutés
essentiellement dans la région lyonnaise. Jusqu'au lendemain de la première guerre
mondiale, les effectifs des promotions demeureront faibles, oscillant au gré des variations
de la situation financière, souvent médiocre, de l'établissement. Menacée de disparaître à
plusieurs reprises, l'École devra attendre 1883 pour acquérir une relative stabilité juridique
et prendre la forme d'une société anonyme placée sous le patronage officiel de la Chambre
de commerce de Lyon.
À cette reconnaissance des milieux économiques, s'ajoute bientôt le soutien de la
Ville de Lyon : en 1901, l'École s'installe sur un terrain loué à bas prix par la ville, rue
Chevreul, terrain qui lui sera cédé, quelques années plus tard, par le nouveau maire de
Lyon, Edouard Herriot, moyennant une somme modique.
Cette nouvelle implantation, sur les quais du Rhône, la rapproche
géographiquement de l'université mais des liens officiels ne seront noués qu'en 1929 : cette
année-là, sous la pression des anciens élèves qui sont demandeurs d'une reconnaissance
par l'État du titre délivré par l'École, elle devient, sans abandonner son appelation, ni
abdiquer son indépendance, "Institut technique supérieur de l'université de Lyon". En
1936, un décret l'autorise à délivrer, sans recourir à l'université, le diplôme d'ingénieur
ECL revêtu du visa du ministre de l'Instruction publique. En 1947, l'École, cédée à l'État,
devient une école nationale supérieure de l'enseignement technique.
Dès la fin des années 50, les projets de modernisation et de développement de
l'École sont bridés par l'exiguïté et l'obsolescence de la vieille maison de la rue Chevreul.
L'établissement bénéficie alors d'un concours de circonstances qui rapproche ses intérêts de
ceux de l'École centrale de Paris : le projet d'implantation de celle-ci en banlieue parisienne
est lié à la construction d'une école de même taille en province. C'est ainsi que l'École
centrale Lyonnaise s'installe, en 1966, dans des locaux neufs à Écully, dans la périphérie
lyonnaise.
En 1970, l'École sort de la tutelle de l'enseignement technique et prend son
appellation actuelle. Un concours de recrutement commun aux deux écoles centrales et à
Supélec fonctionne alors depuis peu.
Des dernières années de cette longue histoire, on peut retenir deux mutations
institutionnelles importantes : la transformation de l'École en établissement public à
caractère administratif en 1988, puis son nouveau statut d'établissement public à caractère
scientifique, culturel et professionnel en 1992. L'élaboration de la Charte de l'Intergroupe
des écoles centrales, en 1990, constitue un autre événement marquant qui renoue avec la
logique de réseau imaginée autrefois par les fondateurs de l'École centrale des arts et
manufactures : l'arrivée de Nantes et de Lille dans le cénacle très étroit des centraliens et
les dynamiques dont elles sont porteuses, marqueront sans doute un tournant dans
l'histoire de cette vénérable institution lyonnaise.
II - Implantations et problèmes immobiliers
L'établissement est installé sur un campus de 136 000 m2, à l'ouest de Lyon, sur
la commune d'Écully. L'ensemble représente une surface bâtie de 55 536 m2, dont
21 727 m2 pour la recherche et 11 200 m2 pour les résidences. L'École met, en effet, à la
18
Présentation générale
disposition des élèves-ingénieurs, deux résidences, un service de restauration, des
installations sportives et des locaux associatifs situés sur le même campus.
Les bâtiments de l'École ont été construits entre 1967 et 1969. Malgré un budget
d'entretien annuel important, le vieillissement du patrimoine immobilier impose des
travaux touchant notamment à la réfection des canalisations d'eau et de chauffage, à la
mise en conformité des installations électriques, ou encore, et dans une moindre mesure, à
la rénovation des panneaux de façade. Ces urgences ont été prises en compte par l'État qui,
dans le cadre du contrat quadriennal de développement signé le 22 novembre 1995, prévoit
d'affecter à ces opérations de mise en sécurité et de maintenance une enveloppe totale de
5,8 MF, répartie sur quatre ans et qui se décompose comme suit :
Descriptif des
Opérations
Réseau enterré d'eau
potable
Réseau primaire de
chauffage
Mise en conformité
électrique
TOTAL (KF)
1995
1996
1997
1998
600
1100
1700
Total
600
782
932
600
450
1382
2432
1382
1382
1382
5846
2814
Parallèlement, au titre des mesures d'urgence liées directement à la mise en
sécurité des installations, 2,5 MF ont été accordés à l'établissement au titre de l'année
1996, qui seront utilisés de la façon suivante :
Désenfumage et mise en place de portes pare-feu
Réfection des alarmes incendie
Rénovation des installations électriques du gymnase
1,293 MF
0,510 MF
0,697 MF
Ces travaux constituent la première phase d'un plan quadriennal de mise en
sécurité de l'établissement.
En revanche, les travaux nécessités par la mise en sécurité et la réfection des 600
chambres de l'ancienne résidence universitaire n'ont pas été pris en charge par l'État, ni
même mentionnés dans le contrat d'établissement, malgré les demandes insistantes de
l'École, et malgré la gravité de la situation et les risques encourus (cf chapitre VIII). Ces
travaux ont été évalués pour un montant de 30 MF.
Par ailleurs, l'École projette une extension de ses locaux. Le projet d'acquisition
d'un immeuble voisin n'ayant pas abouti, l'établissement a privilégié une solution qui limite
les dépenses de fonctionnement et de maintenance des nouvelles surfaces : d'une part, le
réaménagement complet du second étage de l'actuel bâtiment des enseignements
théoriques de l'École, et d'autre part la création d'une mezzanine dans un bâtiment de type
"hall" disposant en hauteur de l'espace disponible. La construction et l'équipement de ces
1000 m2 supplémentaires, ainsi que le réaménagement des locaux existants, qui avaient
été prévus dans le cadre du plan Université 2000, sont financés par la région Rhône-Alpes
qui a voté à cet effet la somme de 14 MF ; ils devraient être mis en service à la rentrée
1997.
19
Ecole centrale de Lyon
III - Les structures de l'ECL
1 - Les départements
Les statuts de l'ECL prévoient que l'établissement est composé de départements
d'enseignement et de recherche, participant au programme pédagogique commun de l'École
et conduisant sa politique scientifique dans le cadre des orientations définies par le Conseil
scientifique. Les départements sont dirigés par un directeur et dotés d'un conseil. Ce
conseil, qui a un rôle consultatif, peut être soit identique au Conseil de laboratoire de
l'unité associée du CNRS à laquelle est rattaché le département, soit constitué selon des
modalités propres définies par les statuts de l'École.
L'ECL est constituée de onze départements d'enseignement et de recherche dont
huit correspondaient, en 1994, à un laboratoire associé du CNRS.
Structure 1994 (contrat quadriennal 1991-1994)
Département
Acoustique
URA CNRS
URA CNRS n° 263 : LMFA (Laboratoire de
Mécanique des fluides et Acoustique)
Conception et développement de produits
industriels
Électronique
URA CNRS n° 848 : LEAME (Laboratoire
Électronique, Automatique et Mesures
électriques)
Électrotechnique
URA CNRS n° 829 : CEGELY (Centre de
Génie électrique de Lyon)
Machines thermiques
Jeune Équipe n° 141
Matériaux, mécanique physique
URA CNRS n° 447 : MMP (Matériaux,
Mécanique Physique)
Mathématiques, informatique, systèmes
URA CNRS n° 740 : EANLSE (Équipe
Analyse numérique de Lyon Saint-Étienne) pour la composante
mathématiques du département
Mécanique des fluides
URA CNRS n° 263 : LMFA (Laboratoire de
Mécanique des fluides et Acoustique)
Mécanique des solides
Équipe d'accueil n° 672 puis URA CNRS n°
855 : LTDS (Laboratoire de Tribologie et
Dynamique des systèmes)
URA CNRS 1385 : LPCE (Laboratoire de
Photocatalyse, Catalyse et Environnement
Physico-chimie des matériaux
URA CNRS 404 : LPCI (Laboratoire de
Physico-chimie des interfaces) pour l'équipe
chimie
URA CNRS n ° 848 LEAME (Laboratoire
Électronique, Automatique et Mesures
électriques) pour l'équipe physique
Technologie des surfaces
URA CNRS 855 : LTDS (Laboratoire de
Tribologie et Dynamique des systèmes)
20
Présentation générale
Structure 1995 (contrat quadriennal 1995-1998)
Département
Acoustique
Unité de recherche
UMR CNRS n° 5509 : LMFA (Laboratoire
de Mécanique des fluides et Acoustique)
Conception et développement de produits
industriels
Électronique
UMR CNRS n° 5512 : LEAME (Laboratoire
Électronique, Automatique et Mesures
électriques)
Électrotechnique
ESA CNRS n° 5005 : CEGELY (Centre de
Génie électrique de Lyon)
Machines thermiques
Programme pluriformations
(restructuration Machines thermiques avec
le LMFA)
Matériaux, mécanique physique
UMR CNRS n° 5621 : IFOS (Ingénierie et
Fonctionnalisation des surfaces)
Mathématiques, informatique, systèmes
UMR CNRS n° 5585 : EANLSE (Équipe
Analyse numérique de Lyon Saint-Étienne) pour la composante
mathématiques du département
Mécanique des fluides
UMR CNRS n° 5509 : LMFA (Laboratoire
de Mécanique des fluides et Acoustique)
Mécanique des solides
UMR CNRS n° 5513 : LTDS (Laboratoire de
Tribologie et Dynamique des systèmes)
URA CNRS 1385 : LPCE (Laboratoire de
Photocatalyse, Catalyse et Environnement
Physico-chimie des matériaux
Technologie des surfaces
UMR CNRS 5621 : IFOS (Ingénierie et
Fonctionnalisation des surfaces)
UMR CNRS n° 5512 : LEAME (Laboratoire
Électronique, Automatique et Mesures
électriques) pour l'équipe physique
UMR CNRS 5513 : LTDS (Laboratoire de
Tribologie et Dynamique des systèmes)
Dans certains secteurs disciplinaires, la direction du département et celle du
laboratoire sont assumées par deux personnes distinctes : c'est le cas en électronique, en
mathématiques, en physico-chimie des matériaux, ou encore en technologie des surfaces.
Dans les autres cas, le directeur du laboratoire est en même temps directeur du
département.
Comme les unités associées au CNRS sont elles-mêmes dotées d'un directeur et
d'un conseil d'unité et que leur politique scientifique est définie dans un cadre contractuel,
on peut se demander quels avantages tire l'ECL d'une telle pyramide de directeurs et de
conseils, au niveau de la direction du département d'enseignement et de recherche et à
celui de l'unité CNRS
Une telle superposition est génératrice de conflits : il semble urgent de revoir cette
organisation et de proposer une structure de direction plus ramassée et donc plus conforme
à la taille de l'établissement.
21
Ecole centrale de Lyon
Un projet de restructuration, qui consisterait à recomposer l'École autour des six
départements d'enseignement et de recherche suivants, est à l'étude :
Département
Mécanique des fluides, acoustique et
énergétique
Mécanique, matériaux, surfaces
Électronique, électrotechnique, physique
Génie industriel
Formation générale
Mathématiques, informatique
Laboratoire
UMR LMFA*
UMR LTDS*
UMR* Ingéniérie et fonctionnalisation des
surfaces (née de la fusion des URA 447 et
404)
UMR LEAME*
UPESA CEGELY*
UMR Analyse numérique*
À l'origine, seul existait un projet de création d'un département de Génie des
systèmes industriels, regroupant un certain nombre de composantes de l'École, dont
l'informatique. Cette intention, qui figurait dans le projet d'établissement, n'est pas reprise
dans le contrat. Le Conseil scientifique a émis entre temps d'extrêmes réserves sur
l'opportunité du projet, qui a été abandonné sous sa forme initiale
La recomposition prévue est inspirée par le souci de clarifier l'organisation de
l'École, superposition parfois confuse de structures d'enseignement et de recherche. Elle
répond aussi à un autre objectif : le dernier contrat quadriennal de développement prévoit
que la politique scientifique est conçue au niveau des directeurs d'unité du CNRS,
disposition en contradiction avec les statuts de l'École qui confèrent ce pouvoir aux
départements.
La création d'unités plus larges, structures de coordination englobant
l'enseignement et la recherche, et ne se confondant pas avec un laboratoire CNRS, est
conçue pour permettre d'une part, une organisation renforcée des enseignements par la
création d'unités pédagogiques, et d'autre part, une réelle maîtrise par l'établissement de
sa politique scientifique.
2 - Les services
Les statuts de l'établissements prévoient l'existence d'un certain nombre de
services communs placés sous l'autorité du directeur et ouverts à l'ensemble des personnels
et usagers de l'ECL : le centre de calcul, le centre de documentation, le service de
restauration et la résidence, le service audiovisuel, le gymnase et les équipements sportifs.
Dans les faits, la distinction n'est pas toujours aussi nettement établie entre ces
services et ceux relevant de l'organisation administrative générale : par exemple, la gestion
du restaurant est directement rattaché au secrétaire général tandis que la gestion des
résidences relève, pour partie, des missions confiées au directeur-adjoint. Au total, il
semble que, dans ses missions les plus quotidiennes, l'École conserve certaines pratiques de
l'époque où son organisation était largement calquée sur celle des grands lycées avec
internat : ainsi peut-on expliquer le rattachement direct de l'infirmerie de la résidence au
directeur.
Par ailleurs, un certain nombre de services relèvent de l'autorité du directeuradjoint, sans que cette tutelle soit nécessairement exclusive : il s'agit pour l'essentiel de la
Formation industrielle, des Relations internationales, de la Valorisation de la recherche et
22
Présentation générale
de la Formation permanente qui supposent des synergies et des complémentarités de
gestion, d'enseignement et de recherche.
Le tableau suivant résume la répartition des responsabilités au sein de
l'établissement :
DIR.
Conseil
d'administration
Conseil des études
Conseil scientifique
Comité hygiène et
sécurité
Départements
enseignement
/recherche
Formation scientifique
Formation troisième
cycle
Formation générale et
langues
Centre de
documentation
Centre de calcul
Formation industrielle
Relations
internationales
Valorisation de la
recherche
Formation
permanente
Admissions aux
concours
Gestion des
personnels
Logistique et
maintenance
Études prévisonnelles
et contentieux
Résidences
universitaires
Infirmerie de la
résidence
Restaurant
universitaire
Communication
Services financiers
Agence comptable
D.ADJ. D.ETU.
+
+
D.AD.
RECH.
SG
AG.
COMPT.
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
23
Ecole centrale de Lyon
3 - La filiale
Conformément à la loi de janvier 1984 et au décret du 4 décembre 1985 autorisant
les établissements public à caractère scientifique, culturel et professionnel à prendre des
participations dans des sociétés privées ou à créer des filiales, il existe à l'ECL, depuis le 4
février 1993, une filiale de droit privé "Centrale Lyon Innovation", société anonyme à
directoire et conseil de surveillance. Ainsi que le stipule la convention qui lie l'ECL à sa
filiale, cette dernière a pour mission de faire connaître, valoriser et développer les
compétences, moyens, produits et résultats de ses départements, laboratoires, services
auprès des entreprises industrielles de toutes tailles.
IV - Le gouvernement
Dès la publication de la loi de 1984 sur l'enseignement supérieur, l'École centrale
de Lyon met en place l'assemblée constitutive chargée de préparer un nouveau statut lui
permettant d'entrer dans le champ d'application de ce texte. Des raisons techniques
s'opposent à la publication du décret correspondant et, après une longue négociation avec la
tutelle, l'établissement prend le statut d'établissement public à caractère administratif.
Cette situation, qui avait été d'emblée considérée comme transitoire tant par le Ministère
que par les administrateurs de l'ECL, se révèle très vite difficilement applicable sur le
terrain. Elle fait donc l'objet de nouvelles discussions au cours de l'année 1991, qui
aboutissent en avril 1992 : à cette date, l'École devient établissement public à caractère
scientifique, culturel et professionnel, entrant ainsi dans le cadre de la loi Savary de 1984 ;
ses statuts sont approuvés par arrêté ministériel du 29 décembre 1992. Avec ce statut,
l'ECL acquiert son autonomie et des structures d'"école extérieure aux universités".
1 - La direction
Comme dans toutes les écoles d'ingénieurs, le directeur est nommé pour un
mandat de cinq ans renouvelable une fois, par le ministre de tutelle sur proposition du
Conseil d'administration. Le directeur est choisi dans l'une des catégories de personnels,
fonctionnaires ou non, qui ont vocation à enseigner à l'École. L'établissement est dirigé par
le directeur assisté d'un directeur-adjoint, d'un directeur des études, d'un directeur de
l'administration de la recherche et d'un secrétaire général. Par ailleurs, il existe un comité
de direction, composé des directeurs de départements, et, à titre consultatif, du directeuradjoint, du directeur des études et du secrétaire général.
L'actuel directeur, qui est en fonction depuis février 1994, assumait les fonctions
de directeur-adjoint dans la précédente équipe de direction. La disparition brutale de son
prédécesseur, Jacques Bordet, personnalité qui a marqué de son empreinte la marche de
l'École et qui demeure une référence pour la petite communauté, a pesé lourd dans
l'histoire récente de l'École. Il n'était sans doute pas facile de lui succéder.
24
Présentation générale
2 - Les conseils
Le Conseil d'administration comprend trente deux membres dont :
- seize personnalités extérieures à l'établissement (quatre représentants des
collectivités territoriales, deux représentants des organisations syndicales, six
représentants des activités économiques, un représentant du CNRS, un représentant d'un
grand service ou établissement public et deux personnalités, dont l'une choisie parmi les
propositions formulées par l'association des anciens élèves de l'ECL) ;
- seize membres élus (quatre représentants des professeurs d'université et
personnels assimilés, quatre représentants des autres personnels enseignants et assimilés,
quatre représentants des personnels administratifs, ingénieurs, techniciens, ouvriers et de
service, quatre représentants des élèves et étudiants).
Le président du Conseil d'administration est élu par le Conseil, parmi les
personnalités extérieures. La durée de son mandat est de trois ans. Le dernier président en
exercice, qui a pris ces fonctions le 22 juin 1996, est vice-président du groupe SNECMA.
Le Conseil s'est réuni trois fois en 1992, cinq fois en 1993, quatre fois en 1994 et
trois fois en 1995. Les délibérations du Conseil d'administration concernent la plupart des
aspects du fonctionnement de l'établissement : budgets et comptes financiers, contrats
d'établissement,
recrutement,
créations
d'emplois
d'enseignants,
programmes
pédagogiques, bilans de rentrée, structures de l'École, projets immobiliers ou de
maintenance ...
L'assiduité des membres du Conseil est bonne, qu'il s'agisse des personnalités
extérieures ou des représentants élus.
Le Conseil scientifique comprend, outre le directeur de l'École qui en assume la
présidence, vingt-huit membres dont vingt membres élus (quatorze enseignants, trois
étudiants de troisième cycle, trois IATOS) et huit personnalités extérieures (un
représentant du Conseil régional, trois représentants des activités économiques et des
grands services publics, un représentant du CNRS et trois personnalités désignées à titre
personnel par les autres membres du Conseil).
Le Conseil scientifique se réunit une dizaine de fois par an, le plus souvent en
formation réduite aux élus. Comme le prévoit l'article 18 des statuts de l'École, il propose
au Conseil d'administration les orientations de la politique de recherche, de documentation
scientifique et technique ainsi que la répartition des crédits de recherche. Le Conseil
aborde tous les aspects de la politique scientifique : contrats d'objectifs avec la Région,
contrat quadriennal, organisation des DEA (inscriptions, répartition des allocations,
dispenses...) répartition du BQR, émergence ou restructuration d'équipes de recherche,
arbitrage entre les demandes de moyens formulées par les laboratoires...). Par ailleurs, le
Conseil est consulté sur la mise en place d'enseignements nouveaux et sur le schéma
directeur informatique de l'École.
Le Conseil des études comprend vingt-et-un membres dont deux personnalités
extérieures à l'École (un représentant du Conseil régional et un représentant de
l'association des anciens élèves de l'École centrale ) et dix-neuf élus (huit enseignants, huit
élèves ou étudiants, trois représentants des personnels IATOS). Il est présidé par le
directeur de l'École. Il s'est réuni huit fois en 1994 et 1995. Les thémes abordés par Le
Conseil concernent essentiellement l'organisation pédagogique.
La lecture des comptes rendus révèle un certain patriotisme disciplinaire qui
conduit le plus souvent à superposer à l'existant de nouveaux cours ou de nouvelles
disciplines.
25
Ecole centrale de Lyon
Le Conseil des études n'a pas encore statué sur l'évaluation des enseignements,
mesure prévue dans le dernier contrat quadriennal. Un groupe de travail formé
d'enseignants de l'École a été mis en place en novembre 1996 ; une première enquête,
réalisée auprès des élèves de deuxième et troisième années et auprès des enseignants, est
en cours de dépouillement : ses résultats devraient être prochainement présentés devant Le
Conseil des études.
On peut reconnaître à ce conseil le mérite de constituer un lieu de rencontre
institutionnel entre élèves et enseignants.
Conclusion
Il convient de relever que l'organisation des élections, faites au scrutin de liste,
présente certaines difficultés dans un établissement de petite taille, doté des trois conseils
prévus par la loi de 1984.
3 - Le réglement intérieur
L'ECL est dotée d'un réglement intérieur constitué de quatre grandes rubriques :
- les dispositions réglementaires découlant des statuts (fonctionnement des
différents conseils) ;
- la vie de l'Ecole (droits et obligations des étudiants et des personnels ;
services communs ; hygiène et sécurité ; commission consultative locale de gestion des
personnels - relations extérieures ; activités syndicales et associatives) ;
- la formation continue ;
- la vie résidentielle.
4 - Le contrat quadriennal enseignement et recherche
Le contrat de développement de l'ECL, signé le 22 novembre 1995, reprend pour
l'essentiel les propositions du projet d'établissement proposé par l'Ecole. C'est le deuxième
exercice contractuel. Le contrat 1991-1995 s'articulait autour de cinq axes majeurs :
- augmenter la qualité et la quantité de ses ingénieurs ;
- mettre le potentiel de l'ECL au service des nouvelles formations
d'ingénieurs des techniques ;
- développer les relations internationales ;
- améliorer les conditions de vie et d'études.
Il faut bien constater que ces objectifs n'ont pas été réalisés en totalité, et que
l'État n'a pas tenu tous ses engagements, notamment en matière de conditions de vie et
d'études : la restructuration de la bibliothèque, qui aurait permis aux étudiants, à la fois de
disposer d'un outil documentaire modernisé et de lieux de travail personnel, n'a pas eu lieu,
malgré les engagements figurant dans le contrat. Le même document prévoyait aussi la
réfection des 600 chambres de l'ancienne résidence mais les moyens annoncés (5MF) n'ont
jamais été débloqués. Il convient, en dernier lieu, de mentionner que l'École n'a bénéficié de
la création que de huit emplois d'enseignants sur les vingt prévus. L'ECL, quant à elle, n'a
26
Présentation générale
pas respecté l'un de ses engagements : sa contribution aux nouvelles formations
d'ingénieurs est demeurée insignifiante.
Le contrat signé pour la période 1995-1998 affiche six objectifs :
- développer une formation de qualité axée sur la mise en place de la
"formation industrielle" préparant le futur ingénieur à assumer ses responsabilités
techniques, économiques, financières, sociales et humaines. Cette action sera complétée par
un développement de la formation générale et de la formation continue. Enfin, l'Ecole
réaffirme sa volonté de procéder à une évaluation des enseignements ;
- moderniser les équipements pédagogiques avec un accent particulier sur la
mise à niveau des moyens documentaires ;
- poursuivre la structuration de la recherche et permettre le développement
de nouveaux pôles ;
- optimiser la gestion et la sécurité de l'établissement ;
- mettre en place une politique du personnel ;
- développer les relations internationales.
Il faut constater que les objectifs de ce contrat correspondent bien aux réformes
urgentes auxquelles l'Ecole doit procéder.
V - La gestion
1 - La gestion financière
La gestion financière de l'établissement se caractérise par un manque de clarté :
les documents fournis n'ont pas permis, dans un premier temps, de procéder à une analyse
fiable de l'ensemble ; les divergences et les imprécisions nombreuses constatées dans les
données - souvent incomplètes - communiquées par l'établissement, rendaient très aléatoire
une approche globalisée de la situation financière de l'établissement.
Si les derniers documents dont le CNE a pu disposer ne répondent pas en totalité
aux questions posées, ils permettent néanmoins d'esquisser la structure de la réparttition
des dépenses et des recettes de l'établissement, telle qu'elle apparaît dans le budget, le
compte rendu d'exécution budgétaire et le compte financier 1995.
Structure des recettes en 1995 (KF)
Budget 1995
Ressources propres
Contrats de recherche
Formation permanente
Résidence - restaurant
Subventions ministère
de l'Éducation
nationale
Divers
TOTAL
580 (10%)
16 900 (29%)
4 500 (8%)
8 400 (14%)
18 600 (32%)
Compte rendu
Compte financier 1995
d'exécution du budget
1995
5 801 (10 %)
5 801 (10%)
17 087 (30 %)
17 807 (31%)
5 387 (10 %)
5 386 (9,5%)
8 620 (16 %)
8 620 (15%)
17 630 (31 %)
18 165 (32%)
4 200 (7%)
58 400 (100%)
1 727 (3 %)
56252 (100 %)
27
1 361 (2,5%)
56420 (100%)
Ecole centrale de Lyon
Structure des dépenses en 1995 (KF)
Compte rendu
d'exécution du budget
1995
10 187 (20 %)
19 114 (37 %)
4 812 (9 %)
7 569 (15 %)
4 670 (9 %)
5 086 (10 %)
51 438 (100 %)
Budget 1995
Enseignement
Recherche
Administration
Logistique
Résidence-restaurant
Formation permanente
TOTAL
11600 (20%)
19500 (33%)
7300 (13%)
9400 (16%)
6400 (11%)
4200 (7%)
58400 (100%)
Compte financier 1995
10 111 (20%)
21 575 (42%)
3 939 (8%)
3 403 (7%)
6 570 (13%)
5 387 (10%)
51 167 (100%)
Ces documents, et ceux présentés au Conseil d'administration du 16 juin 1996,
témoignent d'une réelle volonté de clarification, et montre que l'ECL est parvenue à une
maîtrise de son fonctionnement financier, mais ils ne doivent pas faire oublier qu'il reste
beaucoup à faire pour que l'École soit en mesure de présenter ses comptes de façon
satisfaisante.
L'Ecole dispose d'un agent comptable, directeur des services financiers. Il faut
souhaiter que cette situation reste stable : en effet, ces dernières années ont été marquées
par une succession rapide d'agents comptables, ce qui ne peut être que préjudiciable au
fonctionnement de l'établissement. On peut considérer aujourd'hui que l'agent comptable
exerce un contrôle a posteriori, ce qui fait effectivement partie de sa mission, mais qu'il n'y
a pas de véritable gestion budgétaire.
En effet, faute de disposer d'une comptabilité analytique, l'Ecole ne connaît pas
réellement ses coûts de fonctionnement, ce qui l'amène à reconduire d'une année sur l'autre
l'essentiel de son budget de fonctionnement sans recenser les économies potentielles et
procéder aux arbitrages qui en découleraient. Un système de taxes ou d'échanges de
services assez complexe a été mis en place avec la Formation continue, la Recherche, mais
il ne s'appuie pas sur une analyse préalable de coûts.
Les documents comptables fournis tant pour l'examen des comptes financiers que
pour la présentation du budget, n'ont fait, jusqu'à une date très récente, l'objet d'aucune
analyse permettant de comprendre leur signification et de juger du bien-fondé et des
évolutions des moyens affectés aux différentes fonctions. Le Conseil d'administration s'en
est plaint régulièrement et a demandé qu'une présentation compréhensible lui soit fournie.
Les deux citations suivantes sont révélatrices de l'état d'esprit des administrateurs :
"On ne retiendra au présent procès-verbal que les conclusions essentielles de la
présentation et de la discussion. Celle-ci a mis en évidence la difficulté rencontrée par les
membres du Conseil pour analyser et comprendre les données présentées. A plusieurs
reprises, les administrateurs ont fait mention de leur perplexité. Ils ont indiqué qu'il n'était
plus envisageable de délibérer sur la base de tableaux comptables hermétiques qui ne
constituent en rien l'indispensable outil de contrôle de gestion dont ils demandent la mise en
place depuis longtemps." (procès-verbal de la séance du 28 juin 1995 du Conseil
d'administration, examen du compte financier de l'exercice 1994).
"Le Président, quant à lui, renouvelle une remarque déjà formulée : malgré les
progrès accomplis, la manière dont les comptes sont établis et suivis permet toujours
difficilement de garantir, notamment sur le plan prévisionnel, l'absence totale de risque, tel
que celui couru aujourd'hui. Il importe donc que l'Ecole s'interroge sur sa volonté de mettre
en place un minimum de gestion budgétaire qui ne soit pas strictement ce que la
comptabilité publique impose et qui regarde essentiellement le passé, mais qui permette une
véritable gestion qui anticipe les risques". (procès-verbal de la séance du 8 février 1996 du
Conseil d'administration, bilan de la formation continue).
28
Présentation générale
On peut s'étonner, dans ces conditions, que budgets et comptes financiers aient
toujours été approuvés très majoritairement par Le Conseil d'administration.
Néanmoins, il faut croire que les administrateurs ont été entendus : au Conseil
d'administration du 19 juin 1996, les comptes sont présentés dans un souci de plus grande
clarté, assortis d'une document d'analyse reposant sur la distinction entre recettes et
dépenses "fléchées" et "non fléchées". Cette répartition qui permet, selon le directeur,
d'isoler les ressources et dépenses affectées - sur lesquelles aucune marge de manoeuvre
n'est offerte - de celles qui permettent d'effectuer des choix et donc de définir une véritable
politique d'établissement, représente un effort de clarification qui mérite d'être souligné. Il
faudra cependant développer et systématiser le dispositif pour en faire l'instrument de
gestion budgétaire dont l'École a le plus grand besoin.
Recommandation
La gestion financière de l'Ecole doit être revue. Pour ce faire, il convient
d'adopter les mesures suivantes :
- mettre rapidement en place les indicateurs permettant de
déterminer les coûts ;
- prendre les dispositions indispensables pour que l'Ecole puisse
produire une véritable analyse consolidée des comptes, intégrant la masse
salariale et l'ensemble des ressources contractuelles provenant de la recherche ;
- mettre en oeuvre un budget de gestion doté d'un dispositif de suivi
qui permettra d'éviter de désagréables surprises comme celle induite récemment
par la Formation continue (cf. chapitre IX) ;
- informer plus précisément les services financiers de l'ensemble
des activités de l'École.
2 - Les ressources humaines
Le corps enseignant
Au 1er octobre 1995, il était constitué de la façon suivante :
Sciences
Professeurs
Maîtres de
conférences
Assistants
Second degré
ENSAM
ATER
Crédits PAST
Total
Lettres,
langues
sciences
humaines
Technologie
Total
33
33
52
52
3
8
2
7
9
10
6
112
2
11
29
9
5
15
9
10
8
132
Ecole centrale de Lyon
Huit emplois ont été créés entre 1991 et 1994 : deux professeurs, quatre maîtres
de conférences, un professeur certifié et un professeur agrégé du second degré. Dans le
même temps les effectifs de l'École progressaient de 12, 34%. Si l'augmentation du potentiel
n'a pas suivi celle des effectifs, l'encadrement (7,4 étudiants pour un enseignant) reste
globalement satisfaisant et conforme à la moyenne nationale des écoles d'ingénieurs (7,6).
La répartition des enseignants-chercheurs entre sections du CNU montre une
prépondérance de la mécanique et des sous-disciplines qui s'y rattachent comme
l'acoustique, la mécanique des fluides, ou encore celle des solides : les professeurs et
maîtres de conférences rattachés à la section n° 60 du CNU (Mécanique, Génie mécanique,
Génie civil) représentent presque 30 % de l'effectif des enseignants-chercheurs de l'École.
Le nombre d'heures complémentaires pour l'enseignement initial est trop élevé :
16 800 heures, alors que le potentiel statutaire représente environ 24 000 heures. Par
ailleurs, 1660 heures sont consacrées à la formation continue. Les enseignants-chercheurs
de l'établissement assurent 37% des heures complémentaires consacrées à la formation
initiale, les intervenants extérieurs non enseignants, 38% et les enseignants du second
degré, 21%. En revanche, la contribution des enseignants-chercheurs des autres
établissements est particulièrement faible : ces derniers n'effectuent que 5% de ces heures.
Il y a pourtant, si l'on se réfère aux deux contrats quadriennaux successifs, une
volonté d'ouverture sur l'extérieur : l'établissement affiche une politique de recrutement
extérieur, démarche qu'il a mise en oeuvre ces dernières années, et fonde de grands espoirs
dans les possibilités de mobilités et d'échanges offertes par l'intergroupe.
Néanmoins, les mutations devraient être de faible ampleur dans les années à
venir : la pyramide des âges conduit à constater que les départs en retraite seront peu
nombreux ; par ailleurs, il est probable que l'établissement, très correctement doté, ne
bénéficiera pas de créations d'emplois en nombre très significatif.
Recommandation
Le volume des heures complémentaires consacrées à l'enseignement
initial représente une charge financière anormalement élevée dans un
établissement très correctement doté en emplois d'enseignant. Ce nombre
d'heures devrait être réduit. En outre, il serait souhaitable qu'une part plus
significative de ces heures soit assurée par des enseignants-chercheurs d'autres
établissements, permettant ainsi à l'École de développer des collaborations
pédagogiques et de mettre en oeuvre sa politique d'ouverture vers l'extérieur.
Les personnels techniques et administratifs
En 1995, l'ECL disposait de 235 emplois équivalents temps plein, dont 163
emplois d'État, 45,7 rémunérés sur ressources propres, 24,5 sur budget des grands
organismes et 1,5 sur celui de la filiale.
Trois grandes fonctions absorbent 150,6 emplois : il s'agit de la recherche (54,1) ,
de la restauration et de l'hébergement (49,9) et de la logistique immobilière (46,6). Si la
catégorie A est fortement représentée dans les tâches d'assistance à la recherche, la
catégorie C est dominante dans les autres secteurs d'activité mentionnés : par exemple, la
restauration et l'hébergement concentre 47, 9 emplois de catégorie C contre un emploi de
catégorie A.
On peut en conclure que le taux d'encadrement en personnels administratifs et
techniques est plus que satisfaisant pour un établissement qui accueille environ un millier
d'étudiants et qui compte 132 enseignants, même si l'on tient compte de la lourdeur des
charges inhérentes à l'hébergement et à la restauration. Dans ces conditions, la part faite à
30
Présentation générale
la fonction documentaire qui doit se contenter de 1,5 emplois apparait particulièrement
dérisoire (cf. infra).
En matière de gestion des personnels techniques et administratifs, comme dans
d'autres domaines, les départements jouissent d'une grande autonomie de fait : les
personnels sont avant tout personnels du laboratoire ou du département, ce qui ne favorise
ni la mobilité, ni un quelconque redéploiement des moyens.
Le Comité hygiène et sécurité, dont le nouveau cadre réglementaire est en cours
d'élaboration, se réunit très régulièrement : un diagnostic général de sécurité a été établi
qui a donné lieu à un classement des bâtiments. Des choses ont été réalisées depuis deux
ans, mais la démarche est récente et il reste beaucoup à faire pour que la sécurité devienne
une préocupation essentielle et partagée : à titre d'exemple, il n'est venu aucun participant
à un stage organisé par l'établissement sur la sécurité ; les réglements de sécurité ne sont
pas encore affichés par les laboratoires alors que les personnels manient quotidiennement
des produits parfois extrêmement dangereux.
Cette sensibilisation est d'autant plus indispensable que rien n'est fait en matière
de médecine préventive, en dehors du contrôle imposé par l'Administration. Le Conseil
d'administration, qui considère que c'est une dépense à la charge de l'État, n'a jamais
accepté d'inscrire un centime à ce titre. L'École envisage cependant de débloquer des fonds
pour procéder à certaines visites médicales ; cette action s'inscrirait dans le cadre du Pôle
Universitaire Lyonnais.
La formation des personnels n'est pas une préocupation majeure de
l'établissement ; on demeure dans un registre limité et classique : les langues, la
bureautique - qui, seule, semble connaître un certain succès auprès des personnels - , les
préparations aux concours. Dans le cadre du contrat, l'État alloue à l'ECL une somme de
100 KF par an pour ces actions de formation.
La commission consultative des personnels, constituée des élus ITARF et ATOS
dans les trois conseils, propose aussi des arbitages en matière d'avancement.
Les obligations de service sont conformes à une disposition locale commune à
plusieurs établissements lyonnais : 45 jours de congé annuel et 37 heures 30 de travail
hebdomadaire. Les primes sont réparties sur la base du taux moyen, sans modulation.
Recommandation
Il est indispensable que l'École se dote d'une véritable politique des
ressources humaines, notamment en élaborant un programme de formation de
ses personnels tenant compte à la fois de la diversité de leurs missions et de la
réalité des besoins de l'établissement. Par ailleurs, il est nécessaire de
sensibiliser l'ensemble de la communauté aux problèmes de sécurité, qui
devraient figurer au premier plan des préoccupations de l'établissement.
3 - Les moyens documentaires
Les statuts de l'Ecole centrale de Lyon, prévoient l'existence du "Centre de
documentation", en tant que "service commun" à l'ensemble de l'établissement, au même
titre que le Centre de calcul, le service de restauration, le service audiovisuel et le gymnase.
Ce service, placé sous l'autorité du directeur, est affectataire de moyens en personnels et en
équipements appartenant à l'établissement. Ouvert à l'ensemble des personnels et usagers
de l'ECL, il a pour vocation de concourir, en liaison étroite avec les départements
d'enseignement et de recherche, aux missions de l'École, telles qu'elles découlent de ses
statuts. Néanmoins, le centre de documentation, désigné sous la dénomination de
31
Ecole centrale de Lyon
"Bibliothèque centrale" à l'ECL , et dont le rôle peut être assimilé à celui d'un service
commun de documentation, n' a pas de statut propre.
L'organisation documentaire
Les fonds documentaires de l'ECL sont répartis entre une bibliothèque centrale et
dix bibliothèques spécialisées, chacune intégrée à un département d'enseignement et de
recherche de l'Ecole. La bibliothèque centrale date de la fondation de l'ECL, en 1857. Le
fonds constitué ces trente dernières années est en majeure partie du niveau de deuxième
cycle. En revanche, les bibliothèques des départements, qui possèdent des fonds spécialisés
de niveau troisième cycle, ont été mises en place, pour la plupart, à partir de 1967, date du
transfert de l'Ecole sur le campus d'Ecully.
Dans un grand nombre de domaines, il existe une bonne coopération entre la
bibliothèque centrale et les bibliothèques des départements. Ainsi, la bibliothèque centrale
regroupe la gestion de la plupart de leurs abonnements et établit chaque année un
catalogue général des périodiques aussi exhaustif que possible. Certains départements font
répertorier leurs ouvrages par la bibliothèque centrale. Les départements ont également
très souvent recours aux services de la bibliothèque centrale pour des recherches
bibliographiques et l'accès à des documents extérieurs à l'Ecole. Aucune règle d'intégration
n'a jamais été fixée dans le domaine de la documentation : chaque chef de département
mène de façon complètement autonome sa politique documentaire. Il est à noter qu'en
raison de la spécificité des thèmes de recherche de chacun des départements, il n'existe
pratiquement aucun risque d'achat d'ouvrages ou d'abonnement en double.
Il n'existe pas de "Conseil de la documentation", ni de commissions spécialisées
d'acquisition.
La politique documentaire
La responsable de la bibliothèque centrale est placée sous l'autorité du directeur
des Etudes de l'Ecole, à qui elle soumet les décisions importantes concernant la politique
documentaire. Mais la documentation n'est pas associée assez étroitement à la définition
des politiques d'enseignement et de recherche : la responsable de la bibliothèque centrale
ne participe à aucun des conseils de l'établissement. Dans les départements, la politique
documentaire est élaborée de façon autonome par chaque chef de département dans le
cadre des conseils de département.
L'ECL a conçu un projet documentaire dans le cadre du Contrat quadriennal
1995-1998. Ce projet, consistant dans la mise à niveau des moyens documentaires pour
l'enseignement, figurait dans le précédent contrat, mais n'avait pas abouti. Force est de
constater que l'ECL a donc pris beaucoup de retard dans ce domaine et qu'un gros effort est
indispensable pour moderniser la bibliothèque : réaménagement et implantation dans de
nouveaux locaux, informatisation, restructuration de l'accès aux collections avec mise en
place de systèmes de sécurité contre le vol, création de salles de travail et de lecture, mise
en réseau des différentes bibliothèques à l'intérieur même de l'Ecole. Mais le projet
d'informatisation et de mise en réseau des bibliothèques de l'Ecole ne pourra se réaliser
sans une collaboration étroite entre la bibliothèque et les personnels du Centre de calcul et
une intégration de la documentation dans la politique informatique de l'École.
32
Présentation générale
Les moyens de la documentation
Les personnels
La bibliothèque centrale repose actuellement sur trois personnes, ce qui
représente un emploi et demi équivalent temps plein. Jusqu'à une période récente, le
service bénéficiait d'un mi-temps supplémentaire, qui a lui a été enlevé au profit de la
cellule Communication. Il est actuellement question de restituer à la bibliothèque un
emploi à temps complet.
À une exception près, les fonctions documentaires sont assumées à temps très
partiel par des personnes dont ce n'est ni l'activité, ni la compétence principale.
Le budget
Le budget global de la bibliothèque centrale est de 160 000 F pour l'exercice 1995.
Dans l'attente de la restructuration, aucun renouvellement de matériel n'a été programmé.
Le budget de la bibliothèque est utilisé pour les seuls besoins documentaires des
élèves. Les départements remboursent intégralement les frais engagés par leurs chercheurs
dans le cadre des interrogations de bases de données et la fourniture de documentation
extérieure.
La gestion des dépenses d'infrastructure est prise en charge par l'Ecole.
Les équipements et l'informatisation
Une aide de la Région Rhône-Alpes d'un montant de 135 KF, obtenue en 1991 au
titre des contrats d'objectifs, a permis, grâce à l'acquisition d'un logiciel de gestion
documentaire, de mettre en oeuvre très progressivement l'informatisation de la
bibliothèque.
Les locaux
La bibliothèque occupe actuellement le rez-de-chaussée d'un bâtiment dont le
premier étage abrite des laboratoires de langues. La surface disponible est d'environ
220 m2, dont 100 m2 d'archives. La salle de travail, d'une superficie de 45 m2, représente
0,15 m2 par lecteur, soit une place assise pour 70 lecteurs.
L'installation prévue du département des langues dans de nouveaux locaux
devrait permettre de libérer tout le premier étage du bâtiment, soit une surface de 450 m2,
et de procéder à un réaménagement de la bibliothèque centrale. La discussion sur les
moyens correspondants est ajournée à la mi-parcours du contrat quadriennal, l'État
apportant dans un premier temps une aide scientifique et méthodologique à la définition du
projet.
Les collections
Les collections de la bibliothèque centrales comprennent environ 10 000 titres
d'ouvrages dans les disciplines concernant les sciences de l'ingénieur et des ouvrages
33
Ecole centrale de Lyon
couvrant les domaines de l'économie et de la gestion, auxquels s'ajoute un important fonds
de 5 000 ouvrages anciens et de collections de périodiques, dont certains datent du XIXe
siècle, voire du XVIIIe siècle. Les collections des bibliothèques des départements
regroupent environ 10 000 ouvrages. On compte également 193 périodiques spécialisés,
dont les abonnements sont, pour la plupart, gérés par la bibliothèque centrale.
L'ensemble de ces ouvrages est partiellement en accès libre.
Les acquisitions
Les acquisitions d'ouvrages par la bibliothèque centrale se font, pour l'essentiel,
en concertation avec les enseignants qui proposent des titres d'ouvrages ou de périodiques
en cohérence avec leurs enseignements. Les étudiants peuvent également présenter des
propositions qui sont considérées en priorité et presque toujours retenues.
La part des dépenses documentaires, y compris le coût des interrogations de bases
de données et la fourniture aux élèves de documents d'origine extérieure, représente
environ 80 % du budget de la bibliothèque, soit environ 150 000 F pour 1993, ou 170 F par
élève-ingénieur. Au cours des trois dernières années, les collections de la bibliothèque
centrale se sont enrichies de 250 ouvrages par an. Les nouvelles acquisitions ont été
principalement effectuées dans les domaines de l'informatique, des mathématiques, de la
mécanique, de l'électronique et des matériaux.
Depuis 1993, la bibliothèque centrale supporte également le coût de maintenance
du logiciel de gestion mis en place en 1992, dont le montant est de 11 000 F environ. Cette
charge s'est traduite par une diminution sensible du budget consacré à l'achat d'ouvrages,
seul poste compressible si l'on veut conserver les abonnements essentiels dont le coût
augmente sensiblement chaque année.
Conclusion
Il est très regrettable que le projet documentaire du précédent contrat, qui devait
"permettre aux élèves-ingénieurs de prendre une part plus grande, par un effort personnel
individualisé, à la formation qui leur est offerte", n'ait pas été suivi de réalisations
concrètes. La mise en place d'un centre de ressources, qui donne aux élèves les moyens de
travailler de façon plus autonome et qui développe l'accès aux instruments modernes de
documentation et d'information, constitue en effet l'un des outils essentiels de la réforme
des études. Cela ne saurait se concevoir sans une action de formation des élèves-ingénieurs
aux usages et aux techniques de la recherche documentaire et de l'analyse bibliographique.
Recommandation
Le réaménagement de la bibliothèque doit s'accompagner de la poursuite
du plan d'informatisation. Engagé de manière très parcellaire, il doit être mené à
son terme par la constitution d'un réseau interne, lui-même relié au réseau de
l'établissement. Par ailleurs, il convient de doter la bibliothèque centrale des
moyens en personnels qualifiés nécessaires à sa mission. Enfin, il est nécessaire
que l'organisation documentaire de l'École intègre de façon plus systématique les
bibiothèques de département.
34
Présentation générale
4 - Les nouvelles technologies de communication
L'École s'est particulièrement attachée à promouvoir les nouvelles technologies de
communication et notamment les réseaux Web : elle dispose, sur le réseau Internet, d'une
présentation très développée de ses activités d'enseignement et de recherche,
essentiellement réalisée et mise à jour par un groupe d'élèves-ingénieurs.
Par ailleurs, l'établissement a récemment mis en place un Espace Entreprise doté
de stations informatiques permettant aux élèves de s'impliquer dans des actions de
formation et de conseil en liaison avec les PMI et PME de l'ouest de l'agglomération
lyonnaise : celles-ci devraient pouvoir trouver, grâce à l'Espace Entreprise et aux
potentialités offertes par le réseau Internet, l'appui technologique, Le Conseil et les
équipements dont elles ont besoin.
L'École vient d'accueillir une équipe CNRS relevant du domaine des Sciences de
l'homme et de la société, spécialisée dans la téléformation et le dialogue homme-machine,
dans les locaux qui hébergent l'Espace Entreprise : ce rapprochement devrait favoriser des
synergies fécondes entre les deux activités.
5 - Le Centre de calcul et la Mission informatique
Service commun rattaché au directeur, le Centre de calcul de l'ECL gère les
matériels informatiques communs de l'établissement dans les domaines de la gestion
financière, de l'enseignement et de la recherche.
Pour la gestion financière, il dispose d'un DPS 6 BULL, bientôt sous UNIX HBX
pour permettre la mise en place du système NABUCO. Pour l'enseignement, il assure la
gestion de quatre salles, soit un parc de 55 postes en libre service ou réservés pour les
cours. L'enseignement et la recherche bénéficient depuis 1992 de stations graphiques haute
performance qui utilisent UNIX comme système d'exploitation et sont reliées en réseau à
des serveurs ; elles s'intégrent aussi au réseau ETHERNET.
Cette structure fonctionne avec trois personnes : un informaticien de gestion
rémunéré sur ressources propres de l'établissement, un ingénieur d'études qui assure la
responsabilité du service et un adjoint technique, chargé plus particulièrement de l'aide
aux utilisateurs, de l'exploitation et de la sauvegarde.
Les responsabilités décisionnelles sont confiées à la Mission informatique. Placée
sous l'autorité du directeur, cette mission, dirigée par un enseignant, procède à toutes les
études appropriées pour l'élaboration et la mise en oeuvre du plan d'équipement
informatique de l'établissement pour l'ensemble de ses activités et assure une mission de
conseil et d'assistance auprès du Centre de calcul pour les réseaux et les équipements
communs, qu'il s'agisse de matériels ou de logiciels. La mission propose, pour décision, au
directeur les différentes solutions techniques envisageables, aux coûts les plus adaptés. La
Mission informatique doit être saisie pour avis de tout programme de mise en place
d'équipements informatiques, quel que soit le domaine d'application.
Cette mission est constituée de huit personnes : deux professeurs, un maître de
conférences, deux chargés de recherche du CNRS, un ingénieur d'études du CNRS, un
ingénieur de recherche et un ingénieur d'études. Le responsable du Centre de calcul est
membre de la Mission informatique. Le directeur-adjoint, le directeur des études, le
directeur de l'administration de la recherche, le secrétaire général participent, si
nécessaire, aux réunions de la mission avec voix délibérative.
35
Ecole centrale de Lyon
Le schéma directeur élaboré par la mission en 1989 prévoyait notamment la
création de deux salles supplémentaires de douze postes, projet d'extension qui ne s'est pas
concrétisé, faute de locaux disponibles, et qui dépend désormais des restructurations
prévues dans l'ensemble de l'établissement. Il est également prévu de raccorder les
résidences au réseau de l'École - ce qui est plus aisé pour les nouvelles résidences que pour
les anciennes-, et de mettre en place le système NABUCO.
VI - La formation
1 - Le recrutement
Le concours
Le recrutement est effectué par un concours commun aux quatre Écoles centrales
et à Supélec, à l’issue des classes préparatoires aux grandes écoles avec une répartition
d’environ 70 % en série M et 25 % en série P’. La série TA est très peu représentée.
Quelques élèves provenant des classes préparatoires polytechniques intègrent l’ECL.
Résultats du concours 1994
Inscrits
Présents
Admissibles
Classés
Entrés
M
4451
4379
1279
1161
175
P'
2924
2863
792
700
61
TA
158
143
30
24
5
TOTAL
7533
7385
2101
1885
241
P'
2924
792
700
68
TA
158
30
24
6
TOTAL
7533
2101
1884
258
P'
3127
799
700
55
TA
222
29
TOTAL
7998
2107
4
223
Résultats du concours d’entrée 1995
Inscrits
Admissibles
Classés
Entrés
M
4451
1279
1160
184
Résultats du concours d'entrée1996
Inscrits
Admissibles
Classés
Entrés
M
4649
1279
1150
164
36
Présentation générale
En 1997, la réforme des classes préparatoires sera mise en oeuvre et il est prévu
que les Écoles centrales recrutent leurs élèves de la façon suivante :
Prévisions de recrutement des Écoles centrales pour 1997
LYON
PARIS
NANTES
LILLE
Effectifs
des
promotions
MP
PC
PSI
PT
TSI
MT
275
125
67
60
20
3
10
(44%)
(23,5%)
(21%)
(7%)
(1%)
(3,5%
160
85
65
10
6
-
(49%)
(26%)
(20%)
(3%)
(2%)
95
50
50
10
5
(45%)
(24%)
(24%)
(4%)
(2%)
80
45
38
8
5
(45%)
(25%)
(21%)
(4%)
(3%)
326
212
180
-
Les recrutements parallèles
En outre, l'École procède à des recrutements parallèles : en 1996, elle a accueilli 7
titulaires d'un DEUG, 5 d'un DUT, 2 d'un DEST et 25 d'une maîtrise.
L'établissement admet des élèves titulaires d’un DUT en Génie électrique ou
Génie mécanique et Productique. Pour 40 candidatures, 20 dossiers sont retenus par une
commission interne à l’ECL, composée de professeurs : 5 recrutements sont intervenus en
1995. Selon les responsables de l'École, ces élèves connaissent parfois des difficultés en
première année, qui se résolvent les années suivantes. Trois enseignants sont affectés à
leur suivi spécifique mais ces élèves ne sont pas spécialement regroupés. En revanche, les
étudiants étrangers bénéficient d’une remise à niveau en mathématiques et en analyse
numérique en première année.
Un recrutement en deuxième année est possible pour les titulaires d’une
maîtrise : sur 140 candidatures, 50 dossiers ont été retenus et 25 étudiants admis.
Ce type de recrutement pourrait être prochainement abandonné. Le recrutement
des DUT, DEUG et maîtrise serait supprimé. Seuls les candidats titulaires d’une licence
pourraient concourir pour une entrée en première année des Ecoles centrales. L'ECL est
très réticente à l'égard de ce projet, issu de l'intergroupe, mais elle serait prête à l'appliquer
le cas échéant.
2 - L'évolution des effectifs
De 70 en 1969 le nombre d’élèves par promotion est passé à près de 300 (cf.
chiffres-clés). Le déménagement à Ecully a permis cette évolution effectuée par paliers avec
une montée en puissance de 150 en 1971 à 250 en 1988, puis à 300 élèves en 1996. Ce
dernier chiffre semble devoir être une limite supérieure pour les années à venir.
37
Ecole centrale de Lyon
3 - La conception et l’organisation des études
Le cursus
- la première année
La formation en première année
Unité de Valeur
Matière - Matériaux
Mécanique - Energétique
Génie électrique
Langages scientifiques
(Mathématiques, Analyse
numérique, Informatique)
Formation industrielle
Module de
base
obligatoire
2
(48 h)
2
(56 h)
3
(98 h)
3
(122,5 h)
Module
Module de
d'approfondissement transfert
au choix
1 parmi 7
3
(de 21 h à 22 h)
(60 h)
1 parmi 6
3
(de 24,5 h à 25 h)
(80 h)
3
(36 h)
1
(12 h)
3
(86 h)
Volume horaire
par unité de
valeur
129 à 130 h
160,5 à 161 h
134 h
134,5 h
Projet
40 h encadrées
86 h
40 h
Langues
60 h minimum
60 h
Sport
60 h minimum
60 h
TOTAL
484, 5 h
45,5 h à 47 h
274 h
8044 h à 805, 5 h
Le tronc commun s'étend sur l'ensemble de la première année et les trois quarts
de la seconde. Il comporte les fondements de la formation de l'ingénieur ECL : formation
scientifique, technique et technologique, formation industrielle et initiation à l'entreprise,
formation générale et humaine, entraînement au travail en équipe.
La formation scientifique, technique et technologique comprend les quatre grands
domaines suivants, organisés en unités de valeur regroupant les enseignements
fondamentaux et les activités pratiques associées :
- Matière, matériaux
- Mécanique, énergétique
- Génie électrique
- Langages scientifiques
Les élèves valident cinq unités de valeur. Chaque unité de valeur est composée de
trois types de modules :
- les modules de base établissant les fondements des grandes disciplines des
sciences pour l'ingénieur et représentant un cours de 1 h 30 et une séance de travaux
dirigés de deux heures ;
38
Présentation générale
- les modules de transfert concrétisant la formation par l'application technologique
et la démarche expérimentale, constitués de séances de quatre heures de travaux pratiques
de laboratoire, de bureaux d'études, d'études de cas ;
- les modules d'approfondissement : les élèves font des choix qui ne peut être
toujours respectés pour d’évidentes questions de nombre d’élèves par groupe.
La formation industrielle comprend, outre les stages (cf. infra), une unité de
valeur "L'entreprise et ses méthodes" sans module de base.
Les élèves sont répartis en 12 groupes de TD, éclatés en “ molécules de base ” de 6
élèves pour les activités pratiques, notamment dans le cadre des modules de transfert.
Cette formule, qui offre des conditions d'études privilégiées, est néanmoins très coûteuse en
temps d’enseignement.
Les cours se déroulent sur 35 semaines à raison de 28 h par semaine environ. Un
travail en équipe donne lieu à la rédaction d'un rapport intermédiaire en milieu d’année
scolaire, suivi d'un rapport et d'une soutenance en fin d’année.
Par ailleurs, depuis la rentrée 1996, l'École organise, en début d'année
universitaire, un séminaire de communication d'une durée de deux jours.
- la deuxième année
La formation en deuxième année
Unité de valeur
Matière - Matériaux
Mécanique - Energétique
Génie électrique
Langages scientifiques
(Mathématiques,
Analyse numérique,
Informatique)
L'entreprise et ses
méthodes
UV optionnelle
2
(32 h)
4
(91 h)
2
(28 h)
Volume
horaire
par unité
de valeur
4
(77 h)
7
(164,5 h)
5
(105 h)
3
1
4
(75 h)
(12 h)
(87 h)
2
(76 h)
2
(76 h)
80 h
Module de
Module
Module de
base
d'approfondissement
transfert
1
(24 h)
2
(49 h)
2
(56 h)
1 parmi 7
(21 h)
1 parmi 6
(24,5 h)
1 parmi 7
(21 h)
Projet
4
(80 h)
30 h encadrées
Langues
52 h minimum
52 h
Sport
52 h
52 h
TOTAL
418 h
30 h
66, 5 h
239 h
723, 5 h
On retrouve la même organisation qu’en première année pour les trois quarts de
l'année. La validation de cinq unités de valeur est là aussi obligatoire.
La partie optionnelle occupe les deux derniers mois de l'année : les élèves doivent
choisir quatre enseignements parmi une trentaine et constituer ainsi une sixième unité de
valeur personnalisée. Les cours ne sont ouverts que si un minimum de 12 élèves sont
candidats.
39
Ecole centrale de Lyon
Dans le domaine de la formation industrielle, mention particulière doit être faite
des études de cas : dans le cadre de petits groupes, les élèves collaborent avec le monde
industriel sur des problèmes d’actualité, ce qui donne lieu à une véritable coopération avec
des ingénieurs en exercice.
Compte tenu des recrutements effectués en deuxième année, l'effectif est réparti
en 14 groupes de TD. En deuxième année, le cursus se déroule sur 32 semaines à raison de
28 h par semaine environ. Les cours se terminent fin mai, ce qui permet d’effectuer ensuite
le stage obligatoire de huit semaines.
- la troisième année
- la troisième année au sein de l'ECL
L’élève dispose d'un éventail de choix très large, ce qui conduit à des cursus tous
différents.
La dernière année est décomposée en trois trimestres : le premier du 15
septembre à Noël, le deuxième de début janvier à fin mars et le troisième qui va jusqu'à fin
juin avec prolongation possible en juillet et en août. Les cours sont organisés sur 25
semaines (jusqu'à fin mars).
Les élèves ont le choix entre six options :
. électronique et génie électrique (EI)
. génie civil (GC)
. génie industriel (GI)
. informatique et automatique (IA)
. matériaux, mécanique, surfaces (MS)
. mécanique (ME)
Dans l’option, l’élève peut choisir une filière d’option verticale (comprenant 7
cours dans l’option et 4 hors de l’option) ou transversale (constituée de 6 cours dans l’option
et 5 hors de l’option). Si l’élève étudie une langue optionnelle en plus de la langue
obligatoire, le nombre de cours est réduit de 11 à 10. Jusqu'en 1992, la liberté de choix
laissée aux élèves aboutissait parfois à des parcours incohérents. La structuration en
filières a constitué un progrès, très relatif dans la mesure où l'on en compte tout de même
43.
Par ailleurs les élèves effectuent, au premier trimestre, un travail bibliographique
sur un sujet libre : ils sont encadrés et notés.
Au deuxième trimestre, une trentaine d'heures sont consacrées à un travail
préparatoire au travail de fin d’études (TFE) qui sera encadré et noté par le même
professeur. Ce travail, dont le sujet est défini fin janvier, dure de trois à cinq mois. Le TFE
se fait en liaison avec un laboratoire de l'École ou un industriel : dans ce cas, le travail est
encadré à la fois par un tuteur industriel et par le professeur de l'ECL responsable du suivi
du TFE.
En juin ou en septembre, le TFE est présenté devant un jury composé du tuteur
industriel, du professeur de l'ECL responsable du suivi et d’un professeur coordonnateur de
l’ECL.
Au cours de la troisième année, les élèves ont la possibilité d'effectuer une
semaine de mobilité dans l'une des trois autres écoles de l'intergroupe, en choisissant un
thème complémentaire de celui de l'option choisie, développé principalement à partir
d'activités pratiques.
- la troisième année hors de l'ECL
Les élèves de l'ECL ont la possibilité d'effectuer, sous certaines conditions, la
troisième année à l'extérieur de l'ECL, soit dans des écoles françaises dont les trois autres
40
Présentation générale
Écoles centrales, soit à l'étranger. Une vingtaine d'élèves par an est concernée par les
échanges dans le cadre de l'intergroupe. Comme le montrent les chiffres, Paris rallie
l'écrasante majorité des suffrages des Lyonnais : 15 effectuent leur troisième année à Paris
alors que les deux autres écoles n'attirent qu'un élève chacune.
En 1995-1996, le flux total d'élèves échangés (en cumulant les troisièmes années
hors de l'École et les semaines de mobilité) a représenté un total de 380 élèves.
Les stages
En fin de première année, un stage ouvrier est obligatoire. Il donne lieu à un
rapport et à une soutenance devant des industriels. La note de stage proposée lors de cette
soutenance est intégrée dans les notes de deuxième année.
En fin de deuxième année, un stage de 8 semaines, au minimum, est effectué en
entreprise. Le rapport de stage fait l’objet d’une double correction, l’une sous l’aspect
industriel et l’autre sous l’aspect scientifique.
La formation générale et humaine
- les langues
Les élèves qui ont un excellent niveau d'anglais lors de leur entrée à l'École,
attesté par une note égale ou supérieure à 14, ne sont pas obligés d'en poursuivre l'étude,
mais ils y sont fermement encouragés. En revanche, les autres doivent choisir l'anglais
comme première langue. Tous les élèves peuvent étudier une deuxième langue parmi celles
enseignées à l'ECL (anglais, allemand, italien, espagnol, russe, japonais, chinois). 50% des
élèves environ font ce choix.
Tous les élèves inscrits en anglais passent un TOEFL en fin de deuxième année.
De façon plus générale, à cette étape du cursus, quelle que soit la langue choisie, une
certification extérieure sanctionne le niveau linguistique. En troisième année, les étudiants
sont initiés à la culture anglo-saxonne ainsi qu'à la négociation en langue anglaise.
Cet ensemble cohérent, structuré et robuste, doit beaucoup à la compétence de
l'équipe enseignante.
- la culture générale et humaine
Elle paraît être le parent pauvre de la formation des centraliens alors que ces
élèves ne semblent pas toujours avoir une perception fine de leur environnement humain,
social et économique. En dehors d'un cours d'histoire des sciences et des techniques, l'École
n'offre que peu d'enseignements de nature à élargir le champ intellectuel de ses futurs
ingénieurs. Par ailleurs, il existe des cours obligatoires d'économie générale et d'économie
de l'entreprise, un enseignement sur les relations économiques internationales, un cours de
géostratégie et un cours de gestion des ressources humaines. En outre, on propose aux
élèves une préparation au DEUG de sciences économiques. Mais ces enseignements
occupent, à l'évidence, une place trop marginale dans le dispositif pédagogique de l'École.
Il convient de mentionner aussi que le centre de documentation n'est pas encore
organisé de façon à rendre la culture générale très accessible (cf.chapitre V).
- les activités physiques et sportives
Elles sont obligatoires à raison de deux heures par semaine. Leur évaluation est
faite par une note de présence (10/20 minimum si la présence est continue) à laquelle se
rajoute une note de niveau. Si la note finale est jugée insuffisante, les élèves doivent
41
Ecole centrale de Lyon
effectuer une revalidation en fin de cursus, et réaliser un dossier sur le sport au cours de
l'été.
- les activités personnalisées
Lors des deux premières années, un projet est à réaliser en petit groupe de cinq à
six étudiants, en accord avec les laboratoires de recherche, à leur initiative ou à celle des
élèves. Ces projets, qui font l'objet d'un rapport et d'une soutenance, sont évalués en cours
d'année et lors de la soutenance.
Les procédures en cas d'échec
Chaque année d'étude est validée par un jury qui sanctionne les élèves dont les
résultats sont insuffisants. Les mesures suivantes peuvent être prises :
- revalidation d'une unité de valeur en septembre ;
- exclusion temporaire pour une année scolaire : les élèves effectuent alors
un stage dans l’industrie suivi, à l'issue de l'année d'exclusion, d'une soutenance devant un
jury qui évalue leur motivation à poursuivre. Cette procédure est intéressante et efficace ;
- si le TFE est noté moins de 10, réalisation d'un nouveau TFE dans les
quatre années qui suivent l'échec.
Conclusion
Le dispositif en vigueur pour les activités pratiques et d'application est à
l'évidence pertinent et efficace (la taille très restreinte des groupes, certes fort coûteuse en
temps d'enseignement, ménage des conditions d'études privilégiées). L'importance donnée à
l'enseignement des langues et aux activités physiques et sportives peut être considérée
comme très positive et la qualité des enseignements est globalement très satisfaisante.
L'allégement des heures encadrées - objectif qui figurait dans le premier contrat
quadriennal - semble avoir été atteint dans la mesure où leur volume a décru, passant de
35 à 25 heures par semaine.
Néanmoins, la structure et le contenu du cursus appellent un certain nombre
d'observations.
Le poids de la recherche détermine trop étroitement l'offre d'enseignement : la
pédagogie apparaît comme annexe par rapport à la recherche. Si la recherche est
indispensable pour nourrir la formation et si la richesse du potentiel de l'ECL constitue un
atout indéniable, la pédagogie a ses exigences propres qui ne peuvent être subordonnées
totalement à celles de la recherche. L'existence de laboratoires prestigieux et reconnus ne
peut justifier celle d'une carte des enseignements aussi variée et éclatée qui nuit à la clarté,
voire à la cohérence des parcours, même si des efforts de structuration ont été réalisés avec
la mise en place de filières, qui demeurent toutefois au nombre de 43 pour 300 élèves par
promotion. Ceci justifie pleinement le projet de restructuration qui devrait donner lieu à la
création d'unités pédagogiques fortes, véritables contrepoids des unités de recherche.
Le développement de la formation générale, objectif que l'École s'est assigné dans
le dernier contrat quadriennal, constitue une autre priorité : la part de la formation
humaine et de la culture générale est insignifiante.
À l'exception des secteurs Mécanique des fluides et Mécanique des solides,
l'autarcie est de mise : l'offre pédagogique provient exclusivement de compétences internes
à l'École. Les échanges avec les autres établissement sont faibles. On observe le même
42
Présentation générale
comportement autarcique au sein de l'École : la mobilité interne des enseignants est encore
très insuffisante.
L'organisation pédagogique adoptée par l'École centrale apparaît complexe et on
ne peut que demeurer perplexe sur l'idée directrice qui la structure : quel type d'ingénieur
entendent former les responsables de l'École ? Au delà du discours, de la notion d'ingénieur
généraliste maintes fois évoquée, mais trop peu souvent définie ou explicitée, il semble bien
que l'ECL n'ait pas suffisamment poussé la réflexion, ni sur les objectifs à atteindre, ni sur
les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir.
Recommandation
Quels que soient l'intérêt et la richesse du potentiel de recherche de
l'École, le projet pédagogique ne peut se réduire à une offre pléthorique
d'enseignements procédant de ces compétences scientifiques, sans structure
directrice et sans réflexion sur les contenus et les objectifs de la formation. Il est
nécessaire de simplifier et de clarifier les parcours, cette démarche devant
s'appuyer sur un véritable projet pédagogique et une définition précise et
actualisée de l'ingénieur généraliste : il sera indispensable, notamment, de mieux
prendre en compte les fonctions d'encadrement et d'animation d'équipe qui sont
celles du futur ingénieur, en développant et en diversifiant l'offre de formation
générale. Il conviendra également que la troisième année soit une année de
synthèse où la fonction ingénierie occupe une place dominante. Enfin, l'École
doit avoir recours de façon plus systématique aux professionnels et aux
enseignants-chercheurs des autres établissements : le Pôle universitaire lyonnais
et le réseau des Écoles centrales apparaissent comme les viviers naturels de ces
collaborations potentielles.
4 - L'insertion professionnelle
Actuellement, les ingénieurs formés par l'Ecole centrale de Lyon accèdent à un
marché de l'emploi en pleine mutation. Les conditions ont évolué : en effet, c'est dans les
PME que se situent les gisements actuels d'embauche quand les grandes entreprises
travaillent à effectif constant, voire en diminution. Pour les PME, le recrutement d'un
ingénieur constitue souvent une solution pour pallier le manque de cadres ou d'expertise de
haut niveau : compte tenu de la taille de l'entreprise, il est évident que le profil et la
personnalité de l'ingénieur sont des critères d'embauche beaucoup plus déterminants que
pour une grande industrie, où l'ingénieur est intégré dans une équipe. Par ailleurs, la
concurrence est forte sur le marché français qui a absorbé l'accroissement massif des
effectifs d'ingénieurs formés entre 1985 et 1995. Enfin, l'ouverture des frontières conduit
fréquemment à l'embauche d'ingénieurs étrangers alors que la formation linguistique des
élèves-ingénieurs français n'est pas toujours immédiatement opérationnelle.
Si la situation n'inspire pas encore d'inquiétudes majeures, comme le montrent les
enquêtes menées en 1996, il n'en reste pas moins que le temps de recherche s'accroît et que
le risque augmente d'un décalage entre les attentes de l'industrie et la formation reçue, si
celle-ci ne prend pas mieux en compte les évolutions du marché de l'emploi.
En 1996, deux enquêtes ont été réalisées, l'une par l'École sur la promotion 1992
avec un taux de réponses de 25 %, l'autre par la Conférence des grandes écoles sur les
43
Ecole centrale de Lyon
promotions 1993, 1994 et 1995 avec un taux de réponses de 40 %. Les résultats, qu'il faut
interpréter avec prudence compte tenu de la faiblesse de la participation, sont les suivants :
Promotions
Titulaires d'un emploi
En recherche d'emploi
Études complémentaires
Service national
1992
88%
5,5%
6,5%
1993
78%
7%
15%
1994
51%
27%
12%
10%
1995
16%
12%
25%
47%
Le temps de recherche moyen s'établit autour de 4,5 mois, mais il est à noter que
ce délai est d'autant plus long que la recherche a commencé tardivement. Une majorité de
ces ingénieurs perçoivent une rémunération comprise entre 170 et 210 KF.
Recommandation
Si l'image de l'École centrale demeure un sésame efficace pour intégrer
le marché de l'emploi, il convient néanmoins que l'École prenne conscience des
mutations en cours et s'adapte aux évolutions du monde des entreprises.
L'insertion professionnelle des ingénieurs doit faire objet d'une réflexion
conduite par les responsables de l'École en liaison avec l'Association des anciens
élèves, s'appuyant sur des enquêtes régulières et aussi exhaustives que possible.
VII - La recherche
L'École centrale de Lyon développe une très importante activité de recherche :
cela se traduit par la présence de nombreux laboratoires associés au CNRS, par une offre
de formations doctorales d'une grande richesse et par la qualité et le nombre des thèses
soutenues.
Les structures de la recherche
Le dernier contrat quadriennal n'a pas provoqué de mutations d'ampleur dans les
structures de la recherche.
En 1995, l'ECL comptait huit URA CNRS (cf. chapitre III), une jeune équipe
(Machines thermiques) et trois laboratoires non reconnus dans le cadre du contrat
précédent : Informatique, Automatique et Conception et développement de produits
industriels.
Actuellement, l'École abrite, en dehors des laboratoires qui ne font l'objet d'aucune
reconnaissance par le CNRS, cinq UMR, une URA CNRS (Photocatalyse, catalyse et
environnement) et une UPRES A. Le laboratoire de Machines thermiques est en cours de
44
Présentation générale
restructuration sous la tutelle du laboratoire de Mécanique des fluides. L'UMR Ingénierie
et Fonctionnalisation des surfaces résulte de la fusion de deux URA CNRS : l'URA CNRS
404 Physico-chimie des interfaces et l'URA CNRS 447 Matériaux, mécanique, physique.
La politique scientifique
Les axes majeurs de la politique scientifique, tels qu'ils sont décrits dans le
projet d'établissement, sont les suivants :
- La recherche d'un lien étroit avec l'industrie
La formation d'ingénieurs généralistes de haut niveau suppose un corps
professoral performant appuyant sa compétence sur des travaux de recherche reconnus,
tant par les instances d'évaluation des universités et des grands organismes de recherche
que par les industriels qui les financent à travers les contrats. Cette obligation de
reconnaissance par les milieux industriels exige une approche rigoureuse des problèmes
soumis aux enseignants-chercheurs par les entreprises partenaires.
- Une diversité voulue et assumée
Le caractère généraliste de la formation implique que des recherches de haut
niveau soient menées dans toutes les sciences de base, mais cette permanence voulue de la
diversité ne fait jamais perdre de vue l'impérative obligation d'excellence : cette exigence
conduit l'établissement à rechercher systématiquement l'association des équipes avec le
CNRS.
- Le développement de pôles d'excellence de taille suffisante
La démarche de l'établissement consiste à mettre en place des chaînes complètes de
recherche s'étendant du niveau fondamental au niveau appliqué dans un même champ
disciplinaire. Ceci implique le développement de pôles d'excellence de taille suffisante
(LMFA, LTDS, IFOS), adossés à des projets scientifiques bien définis et jouant un rôle
majeur au sein de la communauté scientifique régionale et nationale.
L'intérêt d'une telle organisation est lié aux regroupements de compétences comme
à la démarche disciplinaire qui en résulte : il devient possible d'aborder de front des
problèmes complexes et d'intégrer les résultats de la recherche fondamentale dans une
approche globalisée.
- La recherche de partenariats forts
Il n'est évidemment pas possible de constituer de tels ensembles de recherche
pour toutes les disciplines présentes à l'École, ce qui conduit l'établissement à rechercher
des partenariats avec les laboratoires des autres établissements. Le développement de
synergies entre sciences humaines et sciences exactes constitue un autre axe stratégique de
l'École.
Les principes d'utilisation du bonus qualité recherche, qui résulte d'un
prélèvement de 15% sur les fonds attribués aux équipes par le Ministère, sont les suivants :
- soutenir des opérations scientifiques d'envergure en confortant des
montages financiers qui font intervenir des sources diverses, provenant en particulier du
Conseil régional ou de partenaires industriels ;
- favoriser des restructurations internes ou la création de nouvelles entités.
Ces soutiens prennent diverses formes, telles que l'achat d'équipements
scientifiques, l'aménagement de locaux ou encore une contribution au fonctionnement.
Le BQR représente à peu près 690 KF par an.
45
Ecole centrale de Lyon
Le financement de la recherche
Les ressources de la recherche représentaient, en 1995, un montant de 42,758 MF
dont 10,5 MF provenant de subventions ministérielles, 3,5 MF d'organismes publics de
recherche, 3,6 MF des collectivités locales et 25,055 MF des contrats de recherche.
Les ressources de la recherche ont été affectées par une baisse très sensible en
1994 : de 47 MF en 1993, elles sont passées à 25,2 MF en 1994. Ceci s'explique en grande
partie par l'effondrement des ressources contractuelles qui ont diminué de moitié (de
32,3 MF en 1993 à 15,5 MF en 1994), mais aussi par une diminution significative des
subventions des ministères, des organismes publics et des collectivités locales (cf. chiffresclés).
Les études doctorales
En 1995, l'ECL était habilitée à délivrer 12 DEA :
Titre du DEA
Acoustique
Analyse numérique,
équations aux dérivées
partielles et calcul
scientifique
Dispositifs de l'électronique
intégrée
Établissement de tutelle
INSA Lyon
ECL
INSA Lyon
Génie civil, Sols, Matériaux,
Structures, Physique du
bâtiment
Génie électrique
INSA Lyon
Génie des systèmes
industriels, Conception,
Productique, Logistique
Matériaux polymères et
composites
Paris ECAM
Mécanique
ECL
INSA Lyon
Lyon I
Génie des matériaux
INSA Lyon
Productique
INSA Lyon
Sciences des matériaux et
des surfaces
Thermique énergétique
INSA Lyon
Lyon I
46
Établissements
cohabilités
ECL
Lyon I
ENS Lyon
Lyon I
Saint-Étienne
ECL
Lyon I
Saint-Étienne
Lyon I
ECL
ENTPE
Lyon I
INSA Lyon
ECL
ENISE (Saint-Étienne)
Lyon I
ECL
Saint-Étienne
ECL
INSA Lyon
ECL
Lyon I
ECL
Lyon I
Lyon II
ECL
Lyon I
INSA Lyon
ECL
Présentation générale
En 1995-1996, L'Ecole a inscrit 114 étudiants dont 84 élèves de l'ECL, dans ces
DEA (cf. chiffres-clés).
L'ECL participe à l'École doctorale "Mécanique, Énergétique, Génie civil et
Acoustique. Elle est également impliquée dans la mise en place de deux autres écoles
doctorales : "Matériaux et Sciences des surfaces" et "Électronique, Électrotechnique et
Automatique".
Le flux moyen annuel de théses soutenues est de l'ordre de 60 à 65. La part des
ingénieurs ECL dans les soutenances de thèses représente 25%.
VIII - La vie résidentielle et associative
L'association des élèves
L'association des élèves, qui regroupe 800 des 900 élèves de l'École, est l'un des
acteurs essentiels de l'École. Elle participe aux réflexions stratégiques de l'établissement.
Elle assume par ailleurs toute l'animation du campus et la gestion des activités extrauniversitaires, qu'elles soient culturelles, intellectuelles ou sportives. Plus de quarante
clubs sont à la disposition des élèves : ils proposent une multitude d'activités couvrant une
palette très étendue de centres d'intérêt (rock, dessin, cuisine, vélo, théâtre, yoga etc...).
Elle organise de nombreuses manifestations à caractère festif (concerts, soirées, festivals),
ou sportif, comme le challenge de Centrale Lyon. Le Forum, lieu privilégié de rencontre
entre centraliens et entreprises, et le Gala, grande soirée de prestige, sont les deux temps
forts de l'année.
L'association gère aussi une imprimerie qui se charge de toutes les publications
scolaires ou associatives de l'École et une cafétéria. Elle abrite également trois juniors
entreprises.
L'association organise le week-end d'intégration, destiné aux nouveaux élèves qui
peuvent ainsi nouer des liens avec les anciens. Elle accueille les élèves des autres
établissements de l'intergroupe dans le cadre des semaines thématiques et lors d'un weekend de ski.
Certaines actions font l'objet d'un véritable partenariat entre l'École et
l'association, comme la réalisation du numéro spécial annuel de la revue "Technica",
document de promotion de l'École qui s'adresse aux élèves des classes préparatoires.
L'association des anciens élèves de l'École centrale de Lyon
L'Association des anciens élèves a joué un rôle important dans l'histoire de l'École.
Après une période de relatif effacement, elle s'est, depuis quelques années, à nouveau
impliquée de façon plus active dans la vie de l'École. Actuellement, un ancien élève assure
une présence hebdomadaire de deux heures au sein de l'établissement et se tient à la
disposition des élèves. Par ailleurs, l'Association mène des enquêtes sur le placement des
jeunes diplômés et sur l'image de l'ECL auprès des entreprises ; elle conduit également une
réflexion sur le cursus de l'École et participe à la mise en place de l'Espace Entreprise. La
direction de l'École et l'Association des élèves attendent de cette organisation une présence
active des entreprises au sein de l'établissement.
47
Ecole centrale de Lyon
Les résidences
Si les étudiants disposent de locaux vastes et confortables pour leurs activités
associatives, leurs conditions d'hébergement laissent à désirer quand ils sont locataires de
l'ancienne résidence. Cette résidence de 600 chambres, vétuste et obsolète quant aux
normes de sécurité, aurait dû bénéficier d'une réfection, mais les crédits prévus au contrat
précédent n'ont pas été ouverts. De graves défectuosités dans l'installation électrique,
mettant en cause la sécurité des personnes, sont apparues entre temps, ce qui nécessite des
travaux d'ampleur que les crédits prévus initialement ne suffisent plus à couvrir. La
résidence universitaire, propriété de l'État, est gérée par l'établissement sous sa
responsabilité directe mais, sans cofinancement, l'établissement ne peut dégager les
moyens nécessaires à cette réfection évaluée à 35MF. L'État, sollicité, a refusé de prendre
en charge ou de contribuer à cette dépense. Pour tenter de trouver une solution et de
réaliser, au minimum, l'indispensable mise en sécurité des chambres, l'École a lancé un
appel d'offres auprès des Offices publics d'HLM de l'agglomération lyonnaise. Seul l'OPAC
du Rhône a présenté plusieurs propositions dont le montage financier est en cours de
négociation : en effet, cette opération présente des risques financiers pour l'École, surtout si
l'on met en oeuvre l'un des projets - le seul susceptible d'être retenu sur le plan
architectural - qui consiste à augmenter très sensiblement la superficie et le degré de
confort offert à la fois dans les chambres et les parties communes ; cela se traduirait par
une augmentation importante des loyers, qui pourrait affecter le taux de remplissage de la
résidence.
IX - Les relations de l'ECL avec l'extérieur
1 - La formation permanente à l'ECL
Perçue comme un impératif par les ingénieurs, quel que soit leur domaine
d'activité, la formation permanente répond à la nécessité d'actualiser des connaissances
scientifiques et techniques en constante évolution. Grâce à la richesse de son potentiel
d'enseignement et de recherche, l'École centrale de Lyon est particulièrement qualifiée pour
faire face à cette demande. Plus de 900 stagiaires ont été accueillis au cours de 120
sessions, d'une durée directement adaptée aux enseignements dispensés.
La formation continue est une activité relativement récente dans l'histoire de
l'École, dans la mesure où elle n'a débuté qu'en 1989 avec la nomination d'un responsable à
plein temps. Compte tenu de ce démarrage tardif et de l'existence dans les autres
établissements du site lyonnais d'une offre performante, l'École a décidé de privilégier
quatre orientations qui la situent sur des créneaux spécifiques et lui permettent d'éviter
toute concurrence avec ces établissements :
- la spécialisation ;
- les programmes longs qualifiants liés aux demandes des entreprises ;
- l'organisation en réseau ;
- le développement international.
48
Présentation générale
Les programmes
- Les programmes longs de spécialisation et les mastères
L'École propose les formations suivantes :
-"Technicien d'industrialisation des matériaux composites", réalisé en
collaboration avec l'INSA et l'université Lyon I, qui représente 600 heures en alternance ;
-"Conception mécanique assistée par ordinateur", qui permet d'acquérir une
spécialisation de haut niveau très appréciée des entreprises et qui s'adresse à un public de
demandeurs d'emploi de niveau bac + 3 ; cette formation, financée par la Région RhôneAlpes, comprend 500 heures de cours et deux mois en entreprise ;
- "Management de projets industriels", dont l'objectif est de développer le
savoir-faire des participants (ingénieurs ou cadres) en management de projet, c'est-à-dire
définir les objectifs, maitriser les méthodes et outils généraux, piloter le changement dans
l'entreprise, organiser et animer ; d'une durée de 18 semaines (10 semaines de formation à
l'ECL, 8 semaines de stage en entreprise), ce programme est financé par l'ANPE et l'APEC.
- un mastère "Organisation et management des réseaux informatiques
complexes d'entreprises" qui vise un public de niveau bac + 5 (DEA, ingénieur) ou bac + 4, à
condition de pouvoir justifier d'une expérience professionnelle ; l'objectif de la formation est
d'apprendre à concevoir et organiser des projets de développement nécessitant de maîtriser
les aspects techniques du travail en réseau ; le programme comprend 430 heures de cours
et six mois en entreprise.
- Les programmes inter-entreprises
Ces actions transversales portent sur plus de 120 thèmes scientifiques et
industriels très spécialisés. Chaque thème est présenté au cours de stages d'une durée
variant de trois à cinq jours. Les anciens élèves, qui reçoivent le calendrier général de ces
stages, en constituent le public privilégié. Mais sur l'ensemble des stages proposés par le
catalogue de 1995-1996, seuls 16 ont été ouverts et les formations proposées ne procèdent
pas toujours de compétences internes à l'École.
Certains de ces programmes ont une dimension internationale de plus en plus
affirmée, notamment les actions conduites dans les domaines de la tribologie et de
l'acoustique.
- Les programmes intra-entreprise
Ces actions permettent d'amorcer ou d'accompagner le développement de
l'entreprise, de concevoir des programmes de formation souples et adaptés à la culture de
l'entreprise et de prendre en compte des rythmes de formation spécifiques ; elles
nécessitent la mise en oeuvre d'une ingénierie complète, depuis le diagnostic préalable
jusqu'à l'évaluation et au suivi du stage.
Ces formations correspondent souvent à la transformation d'un stage interentreprises, notamment sur quatre grands thèmes :
- amélioration de la qualité, de la productivité, de la sécurité ;
- introduction des technologies nouvelles ;
- modifications des processus de production ;
- évolution des structures et de l'organisation du travail.
49
Ecole centrale de Lyon
- Les programmes internationaux
Les coopérations internationales constituent l'un des axes privilégiés de la
politique de formation continue de l'École.
Elles prennent plusieurs formes :
- des actions de formation courtes en liaison avec un colloque, dans le cadre
du programme COMETT ;
- l'organisation, en collaboration avec l'École centrale de Paris et l'École des
mines de Saint-Étienne, d'un mastère "Management des systèmes industriels" en Pologne
(Universités de Wroclaw et de Szczecin), en Ukraine (Université polytechnique de
Kharkov), en Russie (Université technique d'Etat de Moscou) ; les stages impliquant la
Pologne ont d'abord été soutenus par l'association France-Pologne puis par le programme
TEMPUS ; les stages développés en Ukraine ont reçu le concours de l'Ambassade de France
en Ukraine : ils font l'objet d'une demande de soutien auprès de TEMPUS ; ces stages ont
représenté en 1994-95 un volume financier de 3 MF pour environ 3000 heures
d'enseignement (enseignements de langue compris) ;
- la formation de cadres russes des secteurs du pétrole, du gaz et de la
chimie ;
- la formation de professeurs d'écoles d'ingénieurs ukrainiennes
(perfectionnement des professeurs d'économie et de gestion de ces écoles, en partenariat
avec l'Institut de formation des professeurs rattachés à l'Université de Kiev) ;
- la reconversion de cadres des industries de l'armement en Ukraine (stages
de "stratégie de la reconversion industrielle" se déroulant partiellement en France).
Une activité en difficulté
Les trois quarts des actions de formation continue sont gérés par un service
commun qui emploie 7 personnes : 4 contractuels, 2 emplois gagés et 1 emploi rémunéré sur
le budget de la filiale "Centrale Lyon Innovation", structure qui prend en charge
essentiellement des programmes intra-entreprises et des stages d'origine privée se
déroulant à l'étranger.
Le service de formation permanente connaît des difficultés financières : une étude
diligentée par le directeur-adjoint en septembre 1995 a permis de constater un déficit réel
cumulé de 900 KF, et une perspective de déficit de 520 KF pour 1996, si aucune mesure
n'était prise. Cette situation résulte essentiellement d'une prévision globale trop optimiste
du développement des activités de formation continue, ce qui a, par exemple, conduit le
service à recruter un collaborateur supplémentaire, en 1993, pour la gestion des stages
intra-entreprises : si ces formations se sont beaucoup développées, la diminution
importante des stages inter-entreprises a placé le service dans une situation durablement
difficile ; plusieurs subventions allouées sur la base d'un nombre de stagiaires surévalué
ont dû être remboursées ; en outre, la reprise par l'Association France-Pologne de la gestion
directe d'un mastère a provoqué une réduction significative des ressources escomptées à ce
titre. Il en a été de même pour les actions conduites en partenariat avec l'École des mines
de Saint-Étienne, dès lors que cet établissement en a repris la gestion pour la confier à son
service interne. Par ailleurs, le service de formation continue dispose d'emplois gagés de
fonctionnaires dont le salaire doit être remboursé à l'État, dette qui n'a pas encore été
acquittée et qui se monte à 360 KF (somme incluse dans le déficit total cumulé).
En outre, le prélèvement de 8% opéré par l'École s'est révélé excessif, dans la
mesure où il s'accompagnait de l'obligation pour le service d'assumer la charge salariale de
plusieurs collaborateurs de l'agence comptable, chargés de la gestion administrative des
actes induits par les activités de formation continue.
50
Présentation générale
Ayant dressé le constat d'une défaillance dans le suivi de gestion de la formation
continue, le Conseil d'administration, lors de sa séance du 8 février 1996, a arrêté un
certain de nombre de mesures administratives et financières, de nature à assainir la
situation :
- inscription au budget de l'exercice 1996 d'une avance remboursable de
200 KF ;
- affectation au remboursement de la dette du prélèvement opéré sur le
chiffre d'affaires 1996 de la formation continue ;
- limitation à 30% des crédits ouverts lors de la mise en place d'une action,
tant que les encaissements correspondants ne sont pas effectifs ;
- diminution de la masse salariale par réduction des rémunérations et
suppression d'un poste ;
- suppression de la sous-traitance à l'extérieur ;
- retour sur le budget général de l'établissement des salaires des personnels
de l'agence comptable rémunérés sur le budget de la formation continue.
Ce train de mesures devrait s'accompagner d'une réflexion générale sur la
formation permanente, conduite par le Comité des directeurs de département, le Conseil
des études et le Conseil scientifique. L'une des dérives qui préoccupent les responsables de
l'établissement est le recours massif à la sous-traitance : les actions valorisant le savoirfaire technique de l'École ne représentent plus que 30% des programmes de formation
continue, alors que la formation permanente devrait permettre de mettre en valeur ses
domaines d'excellence.
Évolution du budget du service de formation continue (KF)
1992
1993
1994
1995
RECETTES
(PROGRAMMES COURTS, LONGS, INTERNATIONAUX)
- Contrats ECL
4653
5608
5129
5423
- Contrats École des mines
976
306
25
de Saint-Étienne
Total recettes
5629
5914
5154
5423
DÉPENSES
- Prélèvement de 8% hors
410
422
391
301
sous-traitance
- Montant fixe personnel
249
222
225
227
comptabilité
Total reversement aux
659
644
616
528
services généraux de l'ECL
Dépenses directes liées aux
2420
3162
2771
3399
stages
Fonctionnement du service
2550
2306
1942
2023
de formation continue
Total dépenses
5629
6112
5329
5950
Solde
0
- 198
- 175
- 627
1996
(prévu)
4550
45550
300
300
2772
1478
4550
0
Par ailleurs, on constate que le montant des contrats de formation continue gérés
par Centrale Lyon Innovation a connu une baisse régulière : il est passé de 2, 7MF en 1993
à 1,6 MF en 1995.
51
Ecole centrale de Lyon
Évolution des activités de formation continue gérées par Centrale Lyon
Innovation
1993
Participants français :
programmes intra-entreprise
Participants étrangers :
formation
Participants étrangers :
transport et hébergement des
stagiaires
Total recettes
Dépenses directes liées aux
stages
Frais de gestion filiale
Versements à l'ECL
Fonctionnement service de
formation permanente
Total dépenses
Solde
1994
RECETTES
455
387
1995
1996
(prévu)
1052
1250
593
564
358
100
1651
943
200
100
1610
1450
1090
937
2699
1894
DÉPENSES
2175
1362
176
98
250
109
53
370
78
47
395
101
72
340
2699
0
1894
0
1610
0
1450
0
Conclusion
Les responsables de l'établissement semblent avoir pris conscience de la gravité
des difficultés que connaît la formation continue et des erreurs d'appréciation qui sont à
l'origine de ces difficultés.
Ils ont notamment compris que, quelle que soit l'originalité du créneau visé, il est
indispensable de mettre à profit savoir-faire et compétences de l'École. Pour autant, on ne
peut exclure systématiquement tout recours à la sous-traitance, dans la mesure où cette
pratique peut être extrêmement positive. La volonté de développement international a
généré une offre de programmes à l'étranger qui a permis de limiter la chute du chiffre
d'affaires, dans un contexte de crise générale de la formation permanente. Néanmoins, les
programmes internationaux supposent un management spécifique et une mise en oeuvre
difficile sur les plans technique, pédagogique et financier : cette difficulté appelle une
gestion rigoureuse, qualité dont le service de formation continue ne semble pas avoir fait
preuve ces dernières années.
Recommandation
Il est nécessaire que l'École réorganise ses activités de formation
continue autour de ses compétences et qu'elle profite de sa notoriété pour
proposer des actions sur des créneaux rentables et porteurs d'avenir. Elle devra
52
Présentation générale
également rester particulièrement vigilante quant au management des actions de
formation continue internationale.
2 - La gestion et la valorisation de la recherche
L'École centrale a été l'une des premières écoles d'ingénieurs à développer des
activités de recherche scientifique. Dès 1959, la création d'un laboratoire de Mécanique des
fluides inaugure la mise en place d'un dispositif de recherche, conforté les années suivantes
par l'émergence de laboratoires dans les principales disciplines des sciences de l'ingénieur.
Ces laboratoires ont, dès leur création, travaillé en étroite collaboration avec l'industrie et
ont, pour une grande part, financé leur activité grâce à des contrats passés avec des
entreprises industrielles.
Actuellement, l'activité de valorisation de la recherche s'appuie sur trois types de
structures : un service de valorisation de la recherche interne à l'établissement, une filiale
de droit privé (Centrale Lyon Innovation), et ce que l'établissement désigne sous
l'appelation générique de "sociétés partenaires de recherche", dénomination qui recouvre
des réalités très variables selon les sociétés.
Le service de gestion et de valorisation de la recherche
Ce service a pour mission d'être à l'écoute de la demande industrielle, tout en
gardant un contact étroit avec les compétences technologiques des laboratoires. Le service
emploie actuellement trois personnes à temps complet : un ingénieur d'études, qui assume
la responsabilité du service, et deux assistantes, l'une à temps complet et l'autre à 80%.
Le service assiste les enseignants-chercheurs et les chercheurs lors de la
négociation du contrat, pour sa mise en forme juridique et pour l'évaluation des coûts de
l'étude. Ce contrat peut être géré soit par le service, soit par la filiale. Dès la conclusion de
l'accord, le service procède à l'ouverture des crédits de recherche. Le service prélève
généralement 6% du montant au titre des frais d'infrastructure ou frais généraux, et 4% au
titre des frais de gestion, pendant la durée du contrat. Font exception à cette règle les
contrats passés avec la Région Rhône-Alpes dans le cadre du Fonds d'incitation au transfert
de technologie et dans celui des programmes thématiques. Les licences ne donnent pas lieu
à perception de frais généraux ou de gestion : les retours sur licence se répartissent entre le
laboratoire (25%), les inventeurs (25%), l'ECL (15%), le service de valorisation (20%) et
éventuellement le CNRS (15%) ; en 1995, le montant des redevances sur licence perçu par
l'établissement s'élevait à 28 546 F. Le volume financier des contrats gérés par le service
représentait, en 1995, un chiffre d'affaires total de 14,76 MF, réparti entre les laboratoires
de la façon suivante :
- 27% pour l'UMR de Mécanique des fluides et acoustique ;
- 13% pour l'UMR d'Électronique, automatique, mesures électriques ;
- 23% pour l'UMR de Tribologie et dynamique des systèmes ;
- 22% pour l'UMR d'Ingénierie et de fonctionnalisation des surfaces ;
- 13% pour l'UPRES A CEGELY ;
- 2% pour les laboratoires restants.
en cours.
Pour la même année 1995, on recensait 128 ouvertures de contrats et 150 contrats
53
Ecole centrale de Lyon
Le service s'occupe de l'émission des factures et du réglement des échéances par le
contractant. Il s'assure aussi de l'envoi par le responsable scientifique des rapports
d'exécution des travaux.
La valorisation de la recherche est l'une des autres missions du service : mise en
relation des compétences existant dans les laboratoires de l'École, des industriels
susceptibles de développer un produit ou une technologie et des sources de financement
correspondantes ; protection des résultats de la recherche ; participation à la négociation de
contrats de licence ; gestion des portefeuilles de brevets et des contrats de licences de brevet
ou de savoir-faire. Par ailleurs, le service assure la promotion de l'image de marque
scientifique de l'ECL, par la diffusion de l'information scientifique et technique et par la
veille technologique. Enfin, le service est membre de plusieurs réseaux d'échanges
d'informations scientifiques : "Présence Rhône-Alpes" qui gère les contacts entre les
conseillers technologiques des CCI et les centres de compétences comme l'ECL, le réseau
CURIE qui réunit toutes les structures françaises d'interface recherche-industrie, le réseau
CLORA qui regroupe tous les organismes de recherche dans le but de recueillir les
informations émanant de la Commission de l'Union Européenne.
La filiale
L'activité de "Centrale Lyon Innovation", filiale de droit privé, a débuté en janvier
1993. Cette société est conçue par l'École comme un outil stratégique au service de sa
politique de valorisation de la recherche.
C'est une société anonyme à directoire et conseil de surveillance dont l'École
centrale détient 73% des actions. Une convention-cadre régit les relations entre l'École et sa
filiale.
La création de la filiale visait initialement quatre grands objectifs, décrits dans le
rapport d'opportunité transmis au ministère de l'Éducation nationale et au ministère des
Finances en janvier 1992 :
- faciliter les relations avec les industriels en assurant la promotion de
l'École et de l'ensemble de son potentiel auprès des entreprises ;
- assurer et développer les ressources de l'École provenant de la recherche
par des actions de prospection et de marketing, par l'exploitation, pour leur compte, et à
leur demande, des produits conçus par les laboratoires, par l'utilisation des possibilités de
recours aux crédits bancaires pour développer certaines activités commerciales, par les
rapatriements à l'ECL d'un certain nombre de contrats passés par l'intermédiaire des
filiales des établissements voisins ;
- bénéficier d'une plus grande souplesse dans la gestion des contrats, sur le
plan financier et en matière de personnel ;
- regrouper les participations de l'ECL prises dans les sociétés partenaires
de recherche pour constituer une holding établissant clairement les liens de l'ECL avec les
sociétés qu'elle a contribué à créer, et éviter ainsi à l'École de perdre progressivement une
partie de ses activités.
Cet exposé des motifs appelle plusieurs commentaires : les missions des deux
entités se recoupent, notamment pour la promotion ou les actions de prospective et de
marketing. Il apparaît cependant que la filiale a parfaitement rempli certains de ses
objectifs ; la répartition des contrats entre le service et la filiale obéit à une régle non
écrite : les contrats nécessitant l'embauche de personnel sont gérés par la filiale, les autres
par le service. De ce fait, les charges de personnels (salaires, traitements et charges
sociales) représentaient, en 1994, 58,5% des dépenses de la filiale. Il est également à noter
que l'activité de la filiale comprend des actions de formation continue, ce qui était prévu
dans le rapport d'opportunité mais ne figure pas dans les statuts de la société. Les activités
de formation continue concernent la réalisation de programmes "intra-entreprise" et
représentent, en 1995, 14,7% du montant des contrats signés par la filiale.
54
Présentation générale
En 1995, le volume financier des contrats de recherche gérés par Centrale Lyon
Innovation représentait un chiffre d'affaires d'un montant total de 9,7 MF décomposé
comme suit :
- 26% pour l'UMR de Mécanique des fluides et acoustique,
- 56% pour l'UMR de Tribologie et dynamique des systèmes,
- 8% pour l'UPRS A CEGELY.
Les 10% restants se répartissent entre divers laboratoires de l'établissement ; il
est à noter qu'aucun contrat de l'UMR LEAME n'est géré par la filiale.
Pour la même année, on comptait 58 ouvertures de contrats.
Centrale Lyon Innovation perçoit 12% sur les contrats dont 5% au titre des frais
généraux, reversés à l'ECL sous forme de redevance, et 7% pour frais de gestion. La société
dispose de quatre emplois permanents.
La filiale a pris des participations dans quatre sociétés partenaires de recherche :
SCIENCE ET SURFACE (20%), SORETRIB (20%), MICROCODE (4%) et METRAFLU
(2%).
L'ECL et l'ENS de Lyon se proposent de créer une filiale commune s'appuyant sur
Centrale Lyon Innovation. L'absence d'une filiale de droit privé à l'ENS de Lyon,
l'importance de la recherche fondamentale dans les deux établissements, les collaborations
existantes dans plusieurs domaines incitent à ce rapprochement, déjà amorcé dans la
mesure où la filiale de l'ECL gère des contrats de recherche pour le compte de l'ENS. Ce
projet, en gestation depuis 1994, doit permettre à l'ENS de disposer d'un moyen de gestion
de valorisation de la recherche, à l'ECL de rentabiliser son investissement et de réaliser des
économies d'échelle dans le fonctionnement de la filiale, aux deux établissements de
concrétiser leurs intentions de collaboration et de partenariat. Centrale Lyon Innovation
changerait de dénomination pour adopter celle de CENOLY (Centrale Normale Lyon
Innovation). L'ENS prendrait une participation dans le capital de la société nouvellement
créée à hauteur de 28, 54%.
55
Ecole centrale de Lyon
Les sociétés partenaires de recherche
Sociétés
Date de
Activités
création
METRAVIB
1968
- Vibration des structures
- Imagerie acoustique et champ proche
- Modèle rhéologique matériau à fort amortissement
- Instrumentation d'analyse et de surveillance
METRAFLU
1972
- Aérothermodynamique et Turbomachines
- Aérodynamique et Environnement
- Milieux polyphasiques et Génie chimique
- Aéro et hydroacoustique
CRMT
1976
- Combustion - Injection
- Moteur diésel et à essence
- Instrumentation pour automobile
CEDRAT
1977
- Promotion de logiciels appliqués à l'électrotechnique
(machines, réseau, capteurs)
SOMICRONIC
1980
- Fabricant et sous-traitant en Electronique
SPORETEC
1983
- Promotion de la Recherche en équipements sportifs
ATEMI
1984
- C.F.A.O. appliquée à la Mécanique
SCIENCE ET
1985
- Prestation de service en analyse de surface
1985
- Etudes en Tribologie
SURFACE
SORETRIB
- Conception et fabrication d'appareillages
PRODEMAT
1985
- Développement et commercialisation de machines
d'essais mécaniques pour matériaux
SCANTEK
1988
- Commercialisation du système de cartographie par
photoluminescence
KADE-TECH
1988
- Logiciel et système-expert pour la commande
automatique d'ateliers flexibles
P.E.P.I.T.
1988
- Centre pilote européen pour la Turbulence
TECHSPORT
1990
- Réseau de recherches appliquées aux industries du
sport
MECAMASTER
1990
MICROCODE
1991
- Commercialisation du logiciel Mecamaster
- Cotation et calcul des efforts en 3D
- Conseil et développement en Micro-électronique
- Conception et fabrication de circuits intégrés
spécifiques
56
Présentation générale
Ces sociétés ont en commun d'avoir été créées par des enseignants-chercheurs de
l'établissement. En 1996, on en recense 16 (cf. tableau). La première a été créée en 1968, la
plus récente date de 1991. Dans les faits, le terme générique de "société partenaire de
recherche" recouvre des réalités variées quant à la nature des relations que ces sociétés
privées entretiennent avec l'ECL.
Certaines ont pris une indépendance complète par rapport à l'ECL : elles
disposent de leurs propres locaux, de leur propre personnel et n'entretiennent avec
l'établissement que des relations de bon voisinage, éventuellement assorties de quelques
liens contractuels épisodiques : c'est le cas pour METRAVIB, CRMT et ATEMI.
D'autres sont restées proches de l'École mais n'ont aucun lien juridique avec elles :
leurs domaines de recherche sont proches de ceux de certains laboratoires et il peut arriver
qu'elles aient recours aux chercheurs de l'École. SOMICRONIC, SOPRETEC, TECHSPORT
et MECAMASTER appartiennent à cette seconde catégorie.
Un troisième groupe est constitué par les sociétés liées à l'établissement par des
contrats d'exploitation de licences : il s'agit de CEDRAT, PRODEMAT, SCANTEK et
KADETECH.
PEPIT est une association régie par la loi de 1901, regroupant des laboratoires
universitaires, des organismes industriels et des collectivités territoriales.
Les quatre sociétés restantes sont des sociétés dans lesquelles Centrale Lyon
Innovation détient une participation. Au sein de ce groupe, il faut distinguer, d'une part,
SCIENCE ET SURFACE et MICROCODE dont l'activité est extérieure à l'établissement
et, d'autre part, METRAFLU et SORETRIB dont l'activité se déroule en partie ou en
totalité dans ses locaux.
SCIENCE ET SURFACE ne paie pas de redevance, elle n'a pas non plus distribué
de dividende. Des collaborations scientifiques existent cependant entre les deux
organismes. Une convention régit l'utilisation par la société privée du microscope à
transmission de l'École centrale.
MICROCODE n'est pas liée à l'établissement par une convention ; elle ne verse ni
dividende, ni redevance et le logiciel, qui a donné lieu à la création de la société en 1991
(carte accélératrice de calcul en mécanique des fluides), semble technologiquement dépassé.
METRAFLU vit en étroite symbiose avec le laboratoire de Mécanique des fluides,
premier laboratoire de l'École centrale par l'importance. La création de METRAFLU avait
comme intérêt essentiel de permettre l'embauche de personnels de recherche à une époque
où la rareté des créations d'emplois de fonctionnaires interdisait un développement à la
hauteur des ambitions du laboratoire. Il en résulte une situation confuse, où la réalité des
échanges entre le laboratoire et METRAFLU est difficilement mesurable. Sur les 11,4 MF
de chiffre d'affaires réalisé par la société, les transferts visibles vers l'École représentent à
peu près 500 KF. Mais METRAFLU rémunère des personnels, cofinance une extension du
laboratoire, et achète des matériels qui deviennent la propriété de l'École. Il convient de
noter que le montant des redevances versées par la société est passé de 819 KF en 1993 à
336 KF en 1995. Il semblerait que METRAFLU décide de façon unilatérale que certains
contrats, ou parties de contrats, ne donnent pas lieu à reversement. Il existe une
convention liant les deux établissements, mais elle s'apparente à un contrat de location et
d'utilisation des locaux de l'École : tout contrat dépassant 10 000F est renvoyé à une
convention particulière. Par souci de transparence et pour préserver ses intérêts, L'ECL
envisage la filialisation de METRAFLU.
SORETRIB versait une redevance de l'ordre de 106 KF, légèrement en hausse
depuis 1993, mais les activités de SORETRIB viennent d'être intégrées à la filiale..
Le total des redevances provenant des sociétés partenaires de recherche
représente une somme assez faible et en baisse continue : 0,76MF en 1992, 0,71MF en
1993, 0,67MF en 1994 et 0,42MF en 1995.
57
Ecole centrale de Lyon
Évolution des ressources de la recherche contratuelle
On constate une baisse très sensible de l'activité contractuelle en 1994 et, si un
léger mieux s'amorce en 1995, il faut cependant remarquer que le nombre d'ouvertures de
contrats diminue de façon continue.
Évolution des chiffres d'affaire cumulés du service et de la filiale
C. A ECL
C. A CLI
Total
1990
23,73
1991
25,57
1992
18,85
23,73
25,57
18,85
1993
17,96
13,17
31,13
1994
13,97
8,7
22,67
1995
14,76
9,73
24,49
Ouvertures de contrats (contrats transférés de l'ECL à la CLI compris)
ECL
CLI
Total
1992
206
206
1993
195
106
301
1994
155
88
243
1995
128
63
191
Conclusion
Traditionnellement tournée vers le monde industriel, l'ECL a été pionnière en
matière de valorisation de la recherche et de collaboration avec les entreprises. La
complexité du dispositif actuel est, sans aucun doute, le fruit de cette histoire déjà longue.
Mais, si cette proximité avec l'industrie constitue indéniablement une richesse, et si l'École
peut, à juste titre, tirer satisfaction du nombre des entreprises créées dans sa mouvance,
elle doit mettre en oeuvre la volonté de simplification et de clarification qui a inspiré la
création de la filiale.
Il est, par exemple, indispensable de mieux définir les compétences respectives de
la filiale et du service : il semble, en effet, que leurs missions se recoupent. Même si l'on
perçoit clairement les souplesses de gestion offertes par la filiale, cette structure ne peut
être envisagée uniquement en fonction des facilités et des simplifications pratiques qu'elle
autorise. Par ailleurs, en l'absence de définition claire des rôles de chacune des structures,
il existe entre elles un risque de concurrence dans la recherche contractuelle, surtout quand
la conjoncture économique est difficile.
Il faut bien constater aussi que l'objectif, assigné à la filiale, de clarification des
relations entre l'établissement et les sociétés partenaires de recherche, n'a pas encore été
atteint : Centrale Lyon Innovation apparaît comme une structure supplémentaire se
superposant aux autres, sans modification notable du fonctionnement de l'ensemble. Les
prises de participation, fort symboliques dans certains cas, n'ont pas permis à l'École
d'exercer un véritable contrôle sur les activités de ces sociétés et de préserver ainsi ses
intérêts. La notion même de société partenaire appelle un commentaire : le partenariat
implique une réciprocité, mais les retours financiers vers l'établissement, seul indice dont
on dispose pour apprécier ces échanges, sont très faibles et, ce qui est plus inquiétant, en
décroissance.
En outre, le terme générique de société partenaire recouvre des réalités très
différentes quant aux liens que ces sociétés entretiennent avec l'École : avec la plupart
58
Présentation générale
d'entre elles, le partenariat, occasionnel, ne s'inscrit pas dans un cadre conventionnel, et la
spécificité de la relation n'apparaît pas clairement. Dans ce cas de figure, la notion de
société partenaire est envisagée moins comme un cadre opérationnel de développement et
de valorisation de la recherche que comme une référence au passé et à la genèse commune
de ces sociétés.
À l'inverse, l'étroite symbiose qui caractérise les liens entre METRAFLU et son
laboratoire d'origine, constitue une situation ambiguë à laquelle l'École, qui en est très
consciente, envisage de remédier par la filialisation. Il n'est cependant pas question
d'intégrer les activités de METRAFLU dans la filiale existante, comme cela est envisagé
pour SORETRIB.
Recommandation
La pérennisation de la situation actuelle ne peut profiter à l'École.
L'assainissement indispensable passe par une banalisation de ses relations avec
certaines des "sociétés partenaires" qui ne constituent pas un apport réel pour
l'établissement, ni en termes de collaborations scientifiques, ni en termes de
recherche contractuelle. L'abandon de la dénomination "société partenaire de
recherche", appliquée à ces établissements, contribuerait certainement à dissiper
toute ambiguïté. Par ailleurs, il convient que les relations avec les autres
sociétés, notamment METRAFLU, s'inscrivent dans un cadre conventionnel
régissant avec précision les modalités d'échange entre les entreprises et
l'établissement ou sa filiale. En effet, il est essentiel, compte tenu de la
conjoncture économique, que tous les liens financiers ou légaux associant l'École
à des personnes physiques ou à des sociétés, y compris Centrale Lyon Innovation,
soient recensés et analysés par l'agent comptable et par un juriste spécialisé,
éventuellement amendés pour éviter qu'une quelconque défaillance de l'une des
parties ne rejaillisse sur l'École.
3 - Les relations avec les établissements voisins
L'Ecole centrale de Lyon est isolée géographiquement du reste de la communauté
scientifique et universitaire de Lyon.
Sur le campus d'Ecully, elle voisine avec l'Ecole supérieure de commerce,
établissement avec lequel elle a noué il y a quelques années des coopérations dans le
domaine de la création d'entreprise et du management industriel et technologique : l'ECL
et l'ESC ont eu en commun deux options de troisième année, enseignements qui
concernaient une douzaine d'élèves ingénieurs, mais qui semblaient fort peu intéresser les
étudiants de l'École supérieure de commerce. Sur la base d'un accord conclu entre les deux
institutions, l'ECL payait à l'ESC ce que lui économisait la formation de ses élèves dans
cette école. Pour des raisons financières, l'ESC a été contrainte de dénoncer l'accord et
d'exiger de son partenaire le paiement du coût réel d'accueil de ses élèves, ce que l'ECL
n'était pas en mesure d'accepter. Il existe néanmoins des relations entre les deux écoles :
les élèves de l'ESC déjeunent au restaurant de l'ECL, et les étudiants développent des
activités communes (Junior Entreprise, actions humanitaires ...).
L'essentiel des partenariats concernent l'INSA (10 DEA cohabilités) et l'UCBL (11
DEA cohabilités). Les collaborations sont très développées dans le cadre de la recherche.
L'un des axes de la politique scientifique de L'Ecole centrale de Lyon consiste à mettre en
place des réseaux de recherche de taille critique, pour une mise en commun de compétences
et de moyens avec les partenaires universitaires ou industriels. Dans ce contexte, l'Ecole
59
Ecole centrale de Lyon
participe à plusieurs projets de recherche régionaux, nationaux ou européens comme
"l'Institut de Tribologie" qui associe l'INSA de Lyon et deux établissements anglais, le
"Centre d'études de durabilité des matériaux" auquel collaborent des laboratoires de
l'INSA, de l'INP de Grenoble et de l'Ecole des mines de Saint-Etienne, le "Centre de
recherches lyonnais sur les matériaux et composants micro-opto-électroniques" qui réunit
des compétences provenant de l'INSA et de l'UCBL, "le Pôle européen pilote pour la
turbulence Lyon - Grenoble" qui associe l'UCBL, l'université Grenoble I, l'INP de Grenoble
et l'ENS de Lyon". Un projet fédératif d'ampleur est en cours dans le domaine de la
"Mécanique des fluides".
La région Rhône-Alpes est un acteur essentiel du développement de ces
collaborations scientifiques : elle finance des investissements et définit des programmes
thématiques régionaux. La région, qui souhaite éviter la duplication des équipements milourds, favorise les synergies et les mises en commun de moyens et de compétences.
Bien qu'ayant conçu un projet de filiale commune (CENOLY), l'Ecole centrale de
Lyon et l'ENS collaborent apparemment encore assez peu : un DEA cohabilité (Analyse
numérique) mais aucun projet de recherche commun à l'exception du "Pôle européen pilote
pour la turbulence Lyon - Grenoble".
Si la recherche est l'occasion de liens étroits avec les établissements voisins, il
n'en est pas de même pour la pédagogie : l'Ecole centrale de Lyon fonctionne dans une
grande autarcie. Ainsi les intentions de collaboration avec les universités Lyon II et
Lyon III, mentionnées dans le projet et le contrat d'établissement, ne sont-elles pas encore
concrétisées, alors que le renforcement envisagé des programmes de culture générale et de
gestion dépend directement de l'aboutissement de ces projets de coopération.
Conclusion
La priorité donnée à la recherche imprime sa marque aux relations que l'Ecole
centrale de Lyon entretient avec son environnement scientifique. Si l'Ecole est
parfaitement intégrée dans le réseau scientifique local et en constitue l'un des pôles, le
champ de ses échanges et de ses collaborations se limite à la recherche. Le fonctionnement
pédagogique, comme la vie des élèves, demeurent inscrits dans le cadre étroit de l'Ecole,
l'isolement géographique confortant cette tendance.
Recommandation
L'École doit mettre à profit la richesse de son environnement
universitaire pour rompre avec le fonctionnement autarcique qui caractérise son
organisation pédagogique, en développant ses liens avec l'ensemble des
établissements du pôle lyonnais, et, notamment, en concrétisant ses intentions de
collaboration avec les universités Lyon II et Lyon III.
60
Présentation générale
4 - L'Intergroupe des Ecoles centrales
Intervenue en 1990, la constitution de l'Intergroupe des Ecoles centrales
s'assignait les buts suivants :
- mettre en oeuvre des moyens de coordination et des modalités permettant
. une harmonisation de leurs recrutements ;
. un accord de leurs programmes pédagogiques et de leurs méthodes ;
. des flux significatifs d'échanges d'étudiants ;
. d'autres échanges, en particulier au niveau des formations doctorales ;
- mettre en commun leurs expériences de collaboration internationale et
coordonner leurs politiques dans ce domaine ;
- engager des actions communes pour
. créer de nouvelles formations technologiques ;
. constituer de nouveaux pôles d'excellence ;
. élargir la collaboration avec les entreprises, en particulier dans les
domaines de la coopération technologique et de la formation continue ;
- harmoniser leur politique de communication et faire connaître les Ecoles
centrales en France et à l'étranger ;
- élargir la collaboration avec la communauté scientifique et universitaire,
notamment sur la base des accords régionaux.
A l'origine, il s'agissait surtout de constituer un pôle de relations internationales
de taille critique, en regroupant des établissements similaires et géographiquement
dispersés. Par la suite, le projet s'est élargi en intégrant des préoccupations pédagogiques
et scientifiques. Mais il n'en reste pas moins que six ans après sa constitution, la totalité
des objectifs de l'Intergroupe ne s'est pas traduite dans les faits.
La mise en place d'un concours commun aux quatre écoles, le développement
d'une politique internationale dans le cadre du réseau TIME, les collaborations
institutionnelles matérialisées par la tenue de réunions régulières entre les responsables de
chacun des établissements, la mise en oeuvre d'une politique de mobilité, tous ces liens
témoignent sans doute d'une volonté de fonctionnement en réseau. Mais pour l'heure, le
bilan est moins probant en matière de collaborations scientifiques : même si un congrès des
jeunes thésards associe les quatre écoles chaque année et si les enseignants des autres
écoles sont présents dans les jurys de thèse en nombre significatif, la complémentarité
entre les quatre écoles permettrait des synergies qui ne sont pas encore développées.
Par ailleurs, le réseau associe, d'une part, des écoles anciennes et prestigieuses
porteuses de l'appellation d'Ecole centrale depuis l'origine et, d'autre part, des
établissements qui ont accédé récemment au statut d'Ecole centrale et, pour lesquels cette
nouvelle dénomination constitue une promotion et une reconnaissance : pour ces raisons,
l'appartenance à l'Intergroupe est mise en exergue et valorisée par les nouvelles venues.
Néanmoins, il apparaît que les anciennes, qui n'ont pas puisé dans l'Intergroupe une source
de prestige supplémentaire, ne sont pas moins impliquées dans la vie du réseau : l'ECL, par
exemple, joue un rôle moteur dans les principales actions communes, que ce soit dans les
échanges d'élèves en troisième année, les semaines de mobilité ou encore la semaine
thématique "matériaux" organisée à l'Ile d'Oléron ; il faut mettre également à son actif les
accords conclus récemment entre l'Intergroupe et quatre universités chinoises.
Cependant, il faut bien constater la persistance d'un certain déséquilibre dans les
échanges au détriment des écoles provinciales : la mobilité des Parisiens vers la province
demeure encore trop faible.
61
Ecole centrale de Lyon
5 - Les relations internationales
L'ECL fait de gros efforts pour développer ses relations internationales. Tout en
participant au réseau TIME avec les quatre Écoles centrales, elle développe son propre
réseau de relations.
La politique d'ouverture internationale de l'École obéit à des logiques qui sont le
plus souvent scientifiques et pédagogiques, mais aussi parfois géographiques ou
économiques, ce qui lui vaut d'être très encouragée et soutenue par les autorités régionales
et départementales. Par ailleurs, l'École a été ou est engagée dans de nombreux
programmes européens comme BRITE-EURAM, COMETT, COPERNICUS, etc. Elle a
établi des relations avec les pays de l'Europe centrale et orientale, les pays du Maghreb et
en Asie avec le Japon, la Chine, le Viet-Nam et l'Indonésie.
Le service des relations internationales est sous la responsabilité directe du
directeur-adjoint de l'École. Il emploie une personne à temps plein et une secrétaire à
temps partiel. Il convient de noter le soin extrême, la précision, et pour tout dire le
professionnalisme, avec lesquels les échanges sont abordés et traités par le service.
La politique internationale menée par l'établissement s'articule autour de trois
objectifs prioritaires :
- les échanges d'étudiants avec ou sans l'obtention d'un double diplôme ;
- le développement de coopérations scientifiques ;
- la formation continue.
Les échanges d'étudiants
Des échanges ont lieu dans le cadre du programme Erasmus (en moyenne 25
départs et 20 accueils chaque année).
Ils se développent aussi désormais dans le cadre du réseau TIME : l'École a signé
des accords de coopération avec plus de vingt universités appartenant aux pays de l'Union
Européenne. Les échanges peuvent aller du stage en entreprise au séjour de deux années
aboutissant à l'obtention d'un double diplôme. Chaque année, environ 10 élèves de l'École
s'inscrivent au double diplôme et l'École reçoit environ 10 étudiants étrangers. En 1995, 12
doubles diplômes ont ainsi été délivrés avec la Technishe Hochschule de Darmstadt, le
Politecnico de Milan et l'Université polytechnique de Catalogne. Le double diplôme est géré
selon une procédure très stricte aboutissant à la signature d'un accord entre
établissements. Les cursus doivent avoir au préalable un tronc commun de deux ans dans
lequel les enseignements ont été reconnus équivalents. L'échange se fait durant les deux
années qui suivent, de sorte que la scolarité comporte une année supplémentaire. Les
étudiants sont tous volontaires. Ils sont sélectionnés sur leur résultats au cours des deux
premières années et sur des épreuves de langue.
Au total, en cinq ans (de 1990 à 1995), 291 élèves sont partis en stage de deuxième
ou de troisième année, dont 55 au Japon, 48 aux USA, 41 en Allemagne, 34 au RoyaumeUni, 24 au Canada, 11 en Chine etc... Réciproquement, l'École a organisé l'accueil en
France de 213 élèves en provenance principalement d'Allemagne et du Royaume-Uni. Le
service des relations internationales a été pionnier pour les échanges d'étudiants avec le
Japon : grâce à un effort de plus de dix ans et en dépit de difficultés tenant au contexte
industriel et culturel local, l'École est parvenue à tisser un réseau de relations, souvent
personnalisées. Un effort identique est fait en direction de la Chine. Deux missions
successives en 92 et 93 ont permis de placer deux stagiaires de l'École dans les universités
de Qing Hua et de Swju . Quatre professeurs de ces universités ont été accueillis à l'École
62
Présentation générale
pour des séjours de trois à neuf mois. Ces échanges réussis ont ensuite permis la signature
d'un accord de coopération avec ces universités.
La formation continue internationale
L'École gère actuellement un programme de formation continue impliquant six
universités d'Europe centrale et orientale pour des enseignements de "management
industriel" au niveau d'un "mastère" (cf. supra).
Les échanges scientifiques
Dans ce domaine, les relations sont classiques et les échanges sont généralement
le fait des équipes de recherche ou des départements.
Entre 1991 et 1995, l'École a reçu plus de 90 visiteurs étrangers pour des séjours
en laboratoire allant de trois mois à un an, et elle a accueilli vingt stagiaires postdoctoraux. Par ailleurs, le service des relations internationales a organisé de nombreuses
visites à l'étranger pour des enseignants-chercheurs de l'École.
Enfin, l'École a joué un rôle important dans la création d'entités de portée
européenne comme l'Institut européen de Tribologie, l'Alpine Center Fluid Mechanics, et le
réseau ERCOFTAC.
Recommandation
L'École centrale de Lyon a su développer une politique de relations
internationales originale structurée et efficace sans céder à la tentation
d'éparpillement qui caractérise nombre d'établissements. On ne peut que
l'encourager à poursuivre l'effort de rationalisation et de concentration qui soustend son action internationale et à développer les échanges étudiants.
63
L'Ecole centrale de Lyon
Deuxième partie
LES DÉPARTEMENTS
Les Départements
I - Département Acoustique
Oganisation du département
Le département d'Acoustique de L'École centrale de Lyon est dirigé par un
professeur d'université. L'équipe pédagogique comprend trois professeurs d'université,
trois maîtres de conférences et un ATER. Les équipements scientifiques et les locaux du
département d'Acoustique sont répartis sur deux sites de l'Ecole centrale. La superficie
totale de ces locaux représente 850 m2, ce qui, compte tenu de la superficie des grands
équipements scientifiques et de travaux pratiques, laisse peu de place aux bureaux des
chercheurs.
Activités d'enseignement
Les activités d'enseignement du département d'Acoustique s'exercent dans le
cadre de l'UV Mécanique et Énergétique en première et en deuxième années, dans celui
de l'option Mécanique-énergétique en troisième année, et dans celui du DEA
d'Acoustique.
En première et en deuxième années, il s'agit d'une introduction à l'Acoustique
ou d'un cours optionnel sur les écoulements turbulents.
Dans le cadre du tronc commun, le département d'Acoustique assure les
charges suivantes : 19h 30 de cours, 26 h de TD et 4 h de TP en première année ; 12 h de
cours et 8 h de bureau d'études, en deuxième année ; soit un volume horaire de 69 h30.
Compte tenu du caractère très spécialisé de la discipline, l'essentiel des
enseignements est évidemment dispensé en troisième année. Il s'agit de cours d'un
niveau très élevé, dont certains sont d'ailleurs dispensés dans le cadre du DEA. Les
enseignements de troisième année se concentrent sur les filières suivantes :
Aéronautique, Contrôle actif en mécanique, Environnement. Les travaux pratiques et
dirigés, ansi que les bureaux d'études, occupent une place importante dans
l'enseignement du département.
A ces enseignements, il convient d'ajouter les charges provenant de
l'encadrement des projets de première et de deuxième années, ainsi que les travaux de
fin d'études. Pour un potentiel statutaire de 1120 h, le département a effectivement assuré
1530 h en 1994-1995, soit 420 h en heures supplémentaires.
67
Ecole centrale de Lyon
Enseignements de troisième année
Cours
TD/BE
(nbre d'heures) (nbre d'heures)
Acoustique, Propagation
et Diffraction
Acoustique, Sources et
Rayonnement
Aéro-acoustique
(DEA Acoustique)
Contrôle actif en Mécanique
(DEA Acoustique)
Turbulence
(DEA Acoustique)
Ordre et Chaos
Total
TP
(nbre d'heures)
22
8
8
22
8
8
22
8
8
22
4
12
22
8
8
22
12
4
132
48
48
On notera en particulier l'intérêt manifesté par les élèves de troisième année
pour l'ensemble des cours proposés. Les effectifs sont, en effet, supérieurs à 20 et, dans
certains cas, voisins de 60.
Formation doctorale
Le département d'Acoustique est directement impliqué dans le DEA
d'Acoustique de Lyon. Ce diplôme a pour vocation de former des acousticiens possédant
une large culture de base en acoustique, ainsi qu'une connaissance approfondie d'une
spécificité du domaine, à choisir parmi les axes de recherche suivants :
- bruit généré par les structures vibrantes et les écoulements turbulents ;
- propagation des ondes acoustiques dans les milieux inhomogènes et
turbulents ;
- ultrasons et acoustique sous-marine ; signaux et images ultrasonores ;
- acoustique physiologique ;
- méthodes de réduction des bruits ; matériaux absorbants ; contrôle actif.
L'enseignement compte 135 heures de cours, réparties en cinq modules, et 40
heures de bureau d'étude et de travaux pratiques, soit 175 heures au total. L'initiation à la
recherche se fait au cours d'un stage de cinq mois dans un laboratoire d'accueil. Dans le
cadre de ce stage est prévue une initiation aux différents aspects de la conduite de la
recherche (bibliographie et techniques documentaires, utilisation des moyens
informatiques du laboratoire, etc.). Dans le même temps, les étudiants doivent assister
aux conférences et séminaires organisés par les laboratoires d'accueil. Le recrutement
de cette formation est très sélectif. Pour l'année universitaire 1995-1996, le nombre
d'élèves de l'ECL inscrits au DEA d'Acoustique est de 18. Le DEA d'Acoustique de Lyon
est rattaché à l'Ecole doctorale MEGA (Mécanique, Énergétique, Génie civil,
Acoustique).
68
Les Départements
Activités de recherche
Le département d'Acoustique développe ses activités de recherche dans le cadre
de l'UMR Laboratoire de Mécanique des fluides et Acoustique, qui associe l'ECL et
l'UCBL. Le département d'Acoustique constitue l'une des cinq équipes de l'UMR. Créée
il y a une dizaine d'années pour oeuvrer dans les domaines de l'aéro-acoustique et de
l'hydro-acoustique à l'aide de la soufflerie anéchoïde qui en fait son originalité, l'équipe
d'acoustique travaille sur les thèmes suivants :
- Acoustique des écoulements à grande vitesse,
- Contrôle actif,
- Acoustique de l'environnement.
L'équipe de recherche dispose de 14 emplois permanents dont 9 enseignantschercheurs, 2 chercheurs CNRS et 2 personnes rémunérées par la Société METRAFLU.
Le personnel non permanent, constitué d'un ATER et de boursiers d'origines diverses
représente 11 personnes. Outre les dotations provenant du Ministère et du CNRS, un
large support contractuel alimente le budget de l'équipe. Les principaux grands
organismes et entreprises avec lesquels le laboratoire entretient des relations suivies
sont notamment : la DRET, la STCAM, le ministère de l'Environnement, la SNCF,
EUROCOPTER, le CNES, l'ONERA, TURBOMECA, l'EDF.
Les publications de l'équipe, aussi bien au plan qualitatif que quantitatif, se
situent à un niveau remarquable. De nombreux travaux sont publiés dans des revues à
audience internationale (JAS, J. d'Acoustique, Acustica, Theoretical and Computational
Fluid Dynamics, Waves in Random Media, CRAS). Entre 1992 et 1994, on compte 15
publications dans des revues à comité de lecture, 27 communications dans des colloques
avec actes et 5 thèses de doctorat. Enfin, sept personnes du laboratoire ont été invitées en
tant que conférenciers dans des congrès internationaux,
L'équipe d'Acoustique participe depuis plusieurs années à ASANCA (Advanced
Study for Active Noise Control in Aircraft), programme BRITE-EURAM de
l'Aéronautique, avec une dizaine d'industriels et le Laboratoire de Mécanique et
d'Acoustique de Marseille. Par ailleurs, un programme EUCLID est prévu pour 6 ans en
concertation avec la Hollande, l'Italie et la Grande-Bretagne. L'équipe d'Acoustique a
apporté, par ailleurs, une contribution importante à l'organisation scientifique et
matérielle de plusieurs congrès internationaux. Elle a, en outre, accueilli pour quelques
mois, dans le cadre de travaux communs de recherche, plusieurs scientifiques étrangers
de réputation internationale.
En matière de collaborations régionales et locales, il convient de souligner la
forte implication de l'équipe d'Acoustique dans le FIRTECH "Énergétique et Mécanique
des machines" et dans le réseau associé "Énergétique et Combustion", qui regroupe une
vingtaine de laboratoires de Lyon, Grenoble, Paris, Rouen, Lille, Orléans.
Conclusion
On peut porter sur ce département un jugement globalement très positif :
l'équipe soudée et dynamique bénéficie d'équipements scientifiques exceptionnels et
constitue un pôle régional d'acoustique fort, en parfaite complémentarité avec les
activités développées dans le domaine de la Mécanique des fluides. Le manque de locaux
constitue le problème essentiel du département.
69
Ecole centrale de Lyon
II - Département de Mécanique des fluides
Oganisation du département
Le département de Mécanique des fluides de L'École centrale est dirigé par un
professeur d'université. L'équipe pédagogique est constituée de quatre professeurs,
quatre maîtres de conférences et un ATER. Le département dispose d'une superficie de
locaux d'environ 5200 m2, comprenant les bureaux des chercheurs, les installations
expérimentales et d'essai, et les équipements scientifiques destinés aux travaux
pratiques des étudiants de l'École, mais également des élèves de licence et de maîtrise de
Mécanique de l'UCB Lyon I et de l'Institut des sciences et techniques de l'ingénieur de
Lyon (ISTIL). Ces locaux sont actuellement complètement saturés et des extensions sont
souhaitables.
Les équipements scientifiques comprennent des installations de grandes
dimensions (une soufflerie atmosphérique, une soufflerie de grilles d'aubes de turbines,
des bancs turbomachines...). Ces équipements sont généralement dotés de moyens
d'investigation expérimentale (visualisation, acquisition, traitement) parmi les plus
modernes. Les équipements de TP sont également de grande qualité, tant en ce qui
concerne l'initiation à la métrologie (anémométrie classique et laser) que l'initiation
aux aspects phénoménologiques fondamentaux. Au total, le laboratoire dispose de 22
installations de TP. Il dispose également de moyens informatiques importants, reliés
entre eux grâce au réseau local ETHERNET.
La connexion du centre de calcul avec des centres extérieurs dotés de très gros
équipements permet aux enseignants-chercheurs et chercheurs du laboratoire de
développer les gros codes concernant la simulation 3D des écoulements turbulents et
polyphasiques.
Activités d'enseignement
On mesurera, dans les tableaux qui suivent, l'implication du département dans
la formation sur les trois années du cursus.
70
Les Départements
Enseignements de tronc commun en première année
Mécanique des
milieux continus
(module de base)
Techniques
expérimentales en
mécanique des fluides
(module de transfert)
Mécanique des fluides
parfaits
(module
d'approfondissement)
Mécanique des fluides
visqueux
(module
d'approfondissement)
Total
Cours
(nbre d'heures)
TD
(nbre d'heures)
7
9
TP
(nbre d'heures)
8
10,5
14
9h
12
4
26,5
35
12
Enseignements de deuxième année (tronc commun et UV optionnelle)
Cours
(nbre d'heures)
Transfert d'énergie
(module de base)
Techniques
expérimentales en
mécanique des fluides
et énergétique
(module de transfert)
Calcul en mécanique
des fluides
(module de transfert)
Fluides compressibles
(module
d'approfondissement)
Calcul numérique en
mécanique des fluides
(UV optionnelle)
Aéro-énergétique des
machines à flux
continu
(UV optionnelle)
Pollution et gestion des
eaux
(UV optionnelle)
Total
9
TD
TP/BE
(nbre d'heures) (nbre d'heures)
12
8h
4
10,5
10
12
4
8
12
8
20
63,5
42
71
12
Ecole centrale de Lyon
Enseignements de troisième année
Cours
(nbre d'heures)
Aérothermodynamique
22
des turbomachines
(module de base)
Écoulements
22
tridimensionnels en
turbomachines
(cours de DEA)
Simulation numérique
22
des écoulements
(cours de DEA)
Instabilité
22
Hydrodynamique
(cours de DEA)
Total
88
TD
TP/BE
(nbre d'heures) (nbre d'heures)
8
8
8
8
16
16
48
16
Le département dispense ses enseignements dans le cadre de l'UV MécaniqueÉnergétique en première et en deuxième années et dans celui de l'option Mécanique en
troisième année.
Les filières concernées par l'option Mécanique-Énergétique sont les suivantes :
Aéro-acoustique, Mécanique des fluides fondamentale, Propulsion à flux continu,
Calcul scientifique, Environnement.
La contribution du département de Mécanique par rapport aux charges
planifiées par élève dans l'UV Mécanique-Énergétique, représente 56% en première
année et 35% en deuxième année.
Outre ces enseignements, les personnels du département de Mécanique ont en
charge la définition, le suivi et l'évaluation des projets de première et de deuxième
années, ainsi que les travaux dirigés de fin d'études TFE.
En niveau et en contenu, les cours, qui sont classiques pendant les deux
premières années, correspondent bien aux objectifs affichés pour la formation
d'ingénieur avec, notamment, l'approfondissement des enseignements fondamentaux
et la mise en place des fondements de la Mécanique énergétique.
En troisième année, les cours de l'option Mécanique sont excellents et, pour la
plupart, d'un niveau élevé, ce qui explique qu'ils figurent également dans les
programmes de DEA.
Il faut souligner la place importante offerte aux TD, TP et BE pendant toute la
durée du cursus. En effet, le volume d'heures consacrées à une approche personnalisée
des enseignements est parfois plus important que celui des cours : c'est, à l'évidence, une
formule efficace.
Les charges annuelles d'enseignement du département représentent 2100
heures alors que le potentiel statutaire est de 1700 heures. 23,5 % de la charge est donc
effectuée en heures complémentaires. Cette situation tient en partie au découpage des
effectifs d'une promotion en petits - voire en très petits - groupes.
72
Les Départements
Formations doctorales
Le département de Mécanique est très fortement impliqué dans deux formations
doctorales comportant le sceau de L'École centrale :
- le DEA de Mécanique sous triple sceau ECL/UCB/INSA,
- le DEA de Thermique-Energétique sous triple sceau ECL/UCB/INSA.
Ces deux DEA sont rattachés à l'École doctorale MEGA (Mécanique,
Énergétique, Génie civil, Acoustique). Le DEA de Mécanique comprend une filière
spéciale "Mélangeage turbulent" mise en place par l'ECL et l'École polytechnique
fédérale de Lausanne ; les mêmes partenaires sont impliqués dans une option commune
"Turbomachines". Le département de Mécanique assure une participation dans le DEA
de Physique non linéaire à multiples sceaux (École normale supérieure de Lyon,
Universités Lyon I et Grenoble I).
Le DEA de Mécanique s'articule autour d'un tronc commun et de cinq filières.
Quelle que soit la filière de recherche retenue, chaque étudiant doit suivre
obligatoirement un enseignement dont le volume horaire est de l'ordre de 125 heures
réparties en cinq UV de 25 heures.
Les filières proposées sont les suivantes :
- Systèmes Mécaniques, Conception, Fabrication, Utilisation ;
- Mécanique des Fluides ;
- Tribologie et Mécanique des solides ;
- Mécanique des structures ;
- Filière spécifique Lyon-Lausanne Dynamique des fluides.
L'initiation à la recherche se fait au cours d'un stage de 800 heures sous la
responsabilité scientifique de l'une des équipes d'accueil, mais aussi dans des
laboratoires industriels ou à l'étranger. Il conduit à la rédaction et à la soutenance d'un
mémoire.
Les étudiants doivent également assister aux séminaires mensuels de l'École
doctorale MEGA. Il leur est, en outre, très vivement conseillé d'assister aux séminaires
organisés régulièrement dans chaque laboratoire à l'occasion de visites de
personnalités scientifiques extérieures.
Le recrutement de cette formation est très sélectif (84 admis pour 317
candidatures en 1993-1994 ). Pour l'année universitaire 95-96, 17 élèves de l'ECL sont
inscrits au DEA de Mécanique.
Le DEA de Thermique et Énergétique comprend un tronc commun obligatoire
de 65 heures et des cours d'options pour un volume horaire d'au moins 60 heures.
L'assistance aux séminaires réguliers organisés par l'École doctorale est obligatoire.
Les options spécialisées offertes sont les suivantes :
Transferts thermiques ;
Transferts convectifs dans les milieux polyphasiques et réactifs ;
Propulsion : Turbomachines et moteurs alternatifs.
Comme pour le DEA de Mécanique, l'initiation à la recherche se fait
principalement au cours du stage dans l'un des laboratoires d'accueil des doctorants
directement associés à la formation ou dans d'autres laboratoires privés ou publics dont
l'activité relève de la Thermique ou de l'Énergétique. Ce stage a une durée minimale de
600 heures. Il conduit à la rédaction d'un mémoire.
L'étudiant participe également aux tables rondes, séminaires et réunions
organisés par le laboratoire d'accueil. Le recrutement de la formation est très sélectif (32
admis pour 170 candidatures en 1993-1994). En 1995-1996, trois élèves de l'ECL sont
inscrits en DEA Thermique-Énergétique.
73
Ecole centrale de Lyon
Activités de recherche
Le Département Mécanique des fluides développe ses activités de recherche
dans le cadre du Laboratoire de Mécanique des fluides et d'Acoustique, UMR associant
l'ECL et l'UCBL. L'université assure une présence forte au sein du laboratoire, en raison
de l'appartenance d'un grand nombre d'enseignants-chercheurs du Centre de
Mécanique de l'UCBL. En effet, le développement de la Mécanique à l'UCBL, ces dix
dernières années, s'est accompagné d'un renforcement du potentiel du laboratoire en
enseignants-chercheurs ; à terme, le laboratoire devrait bénéficier de son rattachement à
l'Institut des sciences et techniques de l'ingénieur de Lyon, récemment créé, et disposer
d'un encadrement encore accru. L'implantation de locaux de recherche dans l'Institut
devrait impliquer de façon plus concrète l'université dans le fonctionnement matériel
du laboratoire. Ceci devrait permettre aussi des rapprochements avec les autres
laboratoires de l'Institut et de l'université.
Les axes scientifiques qui fédèrent l'ensemble des activités de recherche de ces
équipes sont les suivants :
- instabilité, turbulence, contrôle des écoulements et contrôle acoustique
actif ;
- aérothermodynamique, acoustique et phénomènes instationnaires ;
- mélange, écoulements polyphasiques et combustion turbulente.
L'activité de recherche, développée par le département de Mécanique des fluides
au sein de l'UMR, est conduite par quatre équipes de taille équivalente :
- Aérothermodynamique ;
- Turbulence aéronautique et atmosphérique ;
- Écoulements polyphasiques et Milieux réactifs ;
- Turbomachines.
thèmes :
Les recherches de l'équipe Aérothermodynamique
rotation ;
se déploient sur quatre
- Combustion turbulente et écoulements à haute température ;
- Aérodynamique interne des écoulements turbulents supersoniques ;
- Dynamique des écoulements soumis à des effets de compression et de
- Stabilité des écoulements magnétohydrodynamiques.
L'équipe Turbulence aéronautique et atmosphérique met plus
l'accent sur :
- Grandes et petites échelles de la turbulence ;
- Environnement atmosphérique ;
- Modélisation des aspects fondamentaux de la turbulence.
précisément
L'équipe Écoulements polyphasiques et Milieux réactifs développe une activité
articulée sur deux thèmes :
- Écoulements diphasiques dispersés ;
- Dynamique des mélanges fluides.
Quant à l'équipe Turbomachines, dont l'activité est très étroitement liée à celle
de la Société METRAFLU, elle s'intéresse plus précisément aux thèmes suivants :
- Ecoulements tridimensionnels et instationnaires en turbomachines
multi-étagées ;
- Phénomènes de refroidissement en turbines ;
74
Les Départements
- Dessin de machines (prédimensionnement et optimisation de machines
par méthodes inverses).
L'ensemble de ces recherches, d'une grande actualité et d'un grand intérêt
scientifique et technique, s'appuie sur la mise en oeuvre de moyens méthodologiques très
souvent conçus et développés au sein du laboratoire : méthodes numériques, traitement et
analyse d'images de premier plan.
Le laboratoire dispose de 66 permanents dont 10 enseignants-chercheurs de
l'ECL, 11 chercheurs CNRS, 10 enseignants-chercheurs provenant de l'UCBL, de
l'Université de Saint-Étienne et de l'INSA de Lyon, 10 ITA CNRS, 6 IATOS de l'ECL, 2
IATOS de l'UCBL et 17 personnes rémunérées par la société METRAFLU : le laboratoire
de Mécanique s'est engagé depuis plus de vingt ans dans une politique de recrutement
d'ingénieurs, techniciens et administratifs de statut privé pour faire face à ses besoins
en personnels, tant sur le plan de la recherche fondamentale que sur celui de ses
engagements contractuels. Le personnel non permanent constitué d'ATER et de
boursiers représente 38 personnes, auxquelles il convient d'ajouter une dizaine de
visiteurs longue durée.
Pour 1993, le montant global du budget consolidé hors infrastructures s'élève à
38,564 MF dont 20,94% provenant du CNRS et 27,7% de l'État. Les ressources
contractuelles qui représentent 34,39% du budget, traduisent un effort toujours soutenu
d'ouverture sur des domaines très diversifiés (aéronautique, transports, génie chimique,
environnement, génie d'élaboration des matériaux, etc.). La masse salariale s'élève à
28,47 MF, soit 73,83 % du budget consolidé : elle se répartit entre l'Etat (32,66%), le CNRS
(25, 19%), les contrats industriels gérés par l'ECL, l'UCBL et METRAFLU (20, 02%) et les
bourses d'origines diverses (22%). L'ensemble du budget de fonctionnement et
d'équipement de l'unité s'élève, en 1993, à 10,1 MF dont 2,56 MF provenant d'organismes
publics et 7,25 MF provenant d'opérations contractuelles (gérées par l'ECL, Centrale
Lyon Innovation, le CNRS ou METRAFLU).
En nombre et en qualité scientifique, les publications du département se situent
à un excellent niveau. Pour l'exercice 1993-1994, on relève 68 publications dans des
revues avec comité de lecture, 69 communications dans des colloques avec actes et comité
de lecture, 13 conférences sur invitation et 35 thèses de doctorat. Les revues dans
lesquelles les résultats scientifiques sont publiés sont, pour la plupart, des références
internationales.
Le laboratoire développe un importante activité contractuelle puisqu'un tiers du
budget consolidé de l'UMR provient de contrats avec des partenaires publics ou privés
très diversifiés (EDF, DRET, SNECMA, IFP, CNES, ONERA, etc...). Il est également à
noter qu'un protocole d'accord entre Électricité de France (Centre lyonnais
d'Ingénierie), L'École centrale de Lyon et la Société METRAFLU fixe les modalités
d'utilisation d'une soufflerie EDF en place dans le laboratoire, destinée à l'étude
environnementale d'impacts de sites industriels à risques, et à la recherche scientifique
sur les phénomènes de dispersion turbulente en couches limites atmosphériques. Enfin,
le laboratoire accueille un nouveau professeur nommé sur une chaire industrielle en
Sciences de l'Environnement créée à l'ECL, à l'initiative et avec le soutien financier
d'EDF.
L'implication du département de Mécanique dans le contexte régional de
développement de la discipline est très importante ; les exemples suivants en
témoignent :
- le département de Mécanique et le département d'Acoustique, réunis au sein de
l'UMR, sont à l'origine de la création du "Pôle européen pilote pour la Turbulence de
Lyon-Grenoble". Le pôle, qui a adopté un statut associatif, regroupe les principaux
laboratoires de la région Rhône-Alpes impliqués dans le domaine de la turbulence et de
la combustion (le laboratoire des Écoulements géophysiques et industriels de
75
Ecole centrale de Lyon
l'Université Joseph-Fourier et de l'INP de Grenoble, le laboratoire d'Analyse numérique
Lyon Saint-Étienne, le laboratoire de Physique de l'École normale supérieure de Lyon) ;
- l'UMR est à l'origine de la création d'un FIRTECH "Énergétique et
Mécanique des machines" qui regroupe, outre le laboratoire de Mécanique des fluides et
d'Acoustique, une dizaine de laboratoires de Lyon et de Grenoble autour d'un programme
de recherche en aéro et hydrodynamique, énergétique, acoustique et vibrations.
L'objectif est de former, par la recherche, et en liaison avec des partenaires industriels,
des ingénieurs pour la conception et l'optimisation des machines à flux continu. La
spécialité aérodynamique est présente à Lyon avec d'importants moyens d'essais. A la
suite d'une récente réorganisation nationale, le laboratoire est impliqué dans le nouveau
réseau de FIRTECH national "Énergétique et Combustion" ;
- l'ECL et l'INSA de Lyon ont signé, en 1992, un accord de coopération dont
l'objectif est la mise en place, à l'échelon local, d'une politique cohérente de recherche
dans le domaine de la mécanique des fluides. Les responsables d'établissement ont, en
particulier, décidé de rapprocher leurs activités de recherche en Mécanique des fluides.
Les thématiques de recherche communes concernent essentiellement l'étude des
phénomènes transitoires dans les fluides, notamment pour les machines hydrauliques et
les phénomènes de dispersion de particules appliqués à l'hydrologie fluviale ;
- le laboratoire est à l'initiative de la mise en place d'un Consortium IndustrieRecherche en Turbomachines, associant l'ensemble des laboratoires nationaux
impliqués dans ce domaine et les principaux industriels concernés ;
- le laboratoire est à l'origine de la création d'un Groupement scientifique pour
l'Hydraulique environnementale, associant des équipes de recherche de l'ECL, de
l'INSA, de l'UCB Lyon I et le CEMAGREF. Les écoulements hydrauliques, l'érosion, la
régulation, les transferts et les transports, notamment en rivière, sont les thèmes
scientifiques fédérateurs. Un programme d'étude et de recherche sur la "simulation
hydraulique des crues brutales et cartographie des zones touchées" a été proposé à la
région Rhône-Alpes.
Par ailleurs, l'activité internationale du département de Mécanique est très
développée : il est représenté dans un Comité d'objectifs scientifiques et techniques
européens (Complex the dimensional viscous flows : prediction, modeling,
manipulation, control) et partie prenante de nombreux contrats européens, tels que
Capital Humain Mobilité, Joule, Brite, CEE CNRS. Il convient également de mentionner
de nombreux contacts, assortis de conventions de collaboration, avec des laboratoires
étrangers, notamment en Suisse, au Maroc, au Brésil, en Italie ou encore aux États-Unis.
Conclusion
Ce département se caractérise par une forte cohésion et un évident dynamisme.
Il jouit d'un rayonnement scientifique et technique incontestable, tant aux plans
régional que national ou international. Cependant, si les équipements scientifiques sont
de grande qualité, le manque de locaux est indéniable.
La relation symbiotique, existant entre le laboratoire de Mécanique des fluides
et la société privée METRAFLU, génère une situation confuse : si l'embauche de
personnels salariés par la société privée a permis au laboratoire de s'abstraire des
contraintes imposées par la rareté des créations d'emplois publics, et ainsi de développer
les activités du laboratoire, il n'en reste pas moins que l'absence de clarté et la confusion
qui caractérisent les échanges entre les deux structures ne peuvent perdurer. La
filialisation, solution envisagée par les responsables de l'École, devrait porter remède à
cette situation(cf. chapitre IX).
76
Les Départements
III - L'URA CNRS Photocatalyse, Catalyse et Environnement
Organisation de l'unité de recherche
La photocatalyse ne constitue pas un département mais une URA CNRS, dirigée
par un directeur de recherche, dont le personnel relève exclusivement du CNRS.
L'effectif du département comprend, outre le directeur de l'unité, deux directeurs de
recherche, deux chargés de recherche, deux ingénieurs de recherche et deux ingénieurs
d'études. Les équipements scientifiques, appareils et dispositifs
expérimentaux,
constituent un ensemble de grande qualité parfaitement adapté aux recherches
expérimentales du département.
Activité d'enseignement
Excepté l'accueil de stagiaires (élèves-ingénieurs de l'ECL, étudiants de
l'UCBL ou de l'ENS de Lyon), l'URA n'a aucune charge d'enseignement dans le cadre
de la scolarité de l'ECL.
Formation doctorale
Le personnel du département ne participe, ni n'intervient dans aucune
formation doctorale, si ce n'est au titre de laboratoire d'accueil d'étudiants de DEA. Au
cours des quatre dernières années ont ainsi été accueillis, dans le cadre de leur stage,
des étudiants des DEA Analyse physico-chimique, Chimie analytique, Catalyse et
chimie-physique des interfaces, Sciences et technologies de l'industrie chimique.
Activités de recherche
Avant 1984, l'équipe était localisée à l'Institut de la Catalyse. Sur
recommandation de la Direction du département de la Chimie du CNRS, il lui a été
demandé d'intégrer l'ECL, dans la perspective d'un regroupement avec l'équipe de
Physico-chimie des Interfaces. Pour diverses raisons, ce projet de rapprochement et de
restructuration n'a pu se concrétiser ; en janvier 1989, le CNRS a transformé la jeune
équipe Photocatalyse en URA. L'ECL a demandé la transformation de l'URA en UMR,
demande qui a été refusée par le Ministère en 1995. L'équipe, qui a le statut d'URA
jusqu'au 31 décembre 1996, doit, sur la demande du CNRS, intégrer une URA CNRS de
l'Université Lyon I.
77
Ecole centrale de Lyon
Les activités de recherche concernent :
- les dépollutions photocatalytiques et catalytiques avec notamment
. la dépollution des eaux contenant des composés divers aromatiques,
hétérocycles saturés, acides aliphatiques, pesticides. Des résultats originaux ont été
obtenus concernant la dégradabilité et l'identification des produits intermédiaires de
dégradation ;
. le traitement d'effluents gazeux dans la perspective de mettre au point
les catalyseurs d'épuration des gaz émis par les véhicules automobiles et les
installations fixes ;
. la caractérisation par des mesures de conductivité électrique de
catalyseurs de dépollution ;
- les phototransformations chimiques naturelles en phase hétérogène ; trois
thèmes sont plus particulièrement développés :
. la photochimie troposphérique pour recueillir des données concernant la
cinétique de disparition des polluants atmosphériques ;
. les phototransformations chimiques à la surface des sols (rôle des
phototransformations dans le devenir chimique des pesticides).
Au cours de la période 1992-1995, 55 publications dont 7 chapitres d'ouvrage ont
figuré dans des revues dotées de comités de lecture. Compte tenu du faible effectif de
l'unité de recherche, cette activité peut être jugée abondante. Une appréciation identique
s'impose en ce qui concerne la qualité, puisque la majorité des publications sont faites
dans des revues de niveau international. Pour la même période, on enregistre 59
communications avec publication dans des actes de congrès, ce qui témoigne également
d'une bonne insertion de l'URA au sein de la communauté scientifique.
L'activité contractuelle se situe également à un bon niveau, aussi bien du point
de vue national qu'international : il convient de préciser qu'outre les liens noués avec
l'industrie, l'URA entretient de nombreuses relations internationales et appartient à
une sorte de réseau, en partie contractuel, en partie informel, de laboratoires
s'intéressant aux mêmes phénomènes sous des aspects complémentaires et/ou avec des
techniques différentes. Ces relations internationales suivies ont donné lieu à des
publications communes avec les États-Unis (University du Texas), le Canada
(Université Concordia à Montréal, le Japon (Meisei University à Tokyo et le National
Institute of Materials and Chemical Research de Tsukuba) et plusieurs universités et
instituts italiens et espagnols.
Par ailleurs, l'URA entretient des collaborations avec l'UCBL, avec l'École des
mines de Saint-Étienne, le Laboratoire pour l'utilisation du rayonnement
électromagnétique à Orsay et l'Institut de recherches sur la catalyse. Dans le cadre de
l'ECL, le département mène quelques actions ponctuelles avec les départements de
Machines thermiques, de Mécanique des fluides et Acoustique, de Matériaux et
Mécanique physique.
Conclusion
Le département de Photocatalyse, Catalyse et Environnement, occupe une
position tout à fait singulière au sein de l'ECL : son activité, reconnue par ailleurs de très
grande qualité, y est tout à fait marginale dans la mesure où elle ne débouche sur aucun
enseignement et qu'elle ne s'intégre que très ponctuellement et très occasionnellement à
l'ensemble scientifique de l'établissement. Il ne paraît donc pas justifié de maintenir
cette activité au sein de l'établissement, alors que certains départements réclament des
accroissements de superficie. En outre, l'isolement et la faible interactivité de ce
département risquent d'être préjudiciables au développement et au renouvellement de ses
orientations thématiques.
78
Les Départements
De ce fait, il serait très souhaitable que la solution envisagée, consistant à
intégrer l'équipe au sein d'une UMR de l'Université Lyon I qui travaille sur les mêmes
thématiques, puisse aboutir rapidement.
IV - Département Machines thermiques
Organisation du département
Créé en 1960, le département de Machines thermiques compte trois professeurs,
trois maîtres de conférences et six IATOS. Les équipements sont principalement
constitués par des bancs de moteurs à combustion utilisés jusqu'en 1995, aussi bien pour
l'enseignement que pour la recherche. Actuellement, ces équipements paraissent mieux
adaptés aux TP qu'à une véritable activité de recherche, l'environnement métrologique
étant en effet complètement dépassé.
Les locaux occupent une superficie au sol de plus de 1000 m2.
Le département de Machines thermiques est donc très largement doté, aussi
bien en locaux qu'en personnel IATOS.
Activités d'enseignement
Les activités d'enseignement du département de Machines thermiques
s'exercent dans le cadre de l'UV Mécanique-Énergétique. En première et deuxième
années, ces activités concernent le tronc commun ; en troisième année, le département
assure des enseignements de l'option génie civil, - enseignements qui devraient être
supprimés prochainement - et de l'option mécanique-énergétique, ansi que deux cours
d'intérêt général. Dans l'option mécanique-énergétique, le département a plus
précisément en charge la filière énergétique des moteurs à combustion interne. Il
intervient également dans la filière environnement.
A ces enseignements planifiés, il convient de rajouter les charges inhérentes à
l'encadrement des projets de première et de deuxième années, ainsi que les travaux de
fin d'études.
Le total de la charge assurée est de 1600 heures pour un potentiel statutaire de
1344 heures, soit 256 heures assurées en heures complémentaires.
Comme l'indique le décompte ci-dessous, la charge de cours assurée par ce
département apparaît relativement faible. Les activités non planifiées représentent près
de la moitié de la charge effective :
Répartition de la charge d'enseignement
Cours
Travaux dirigés, bureaux d'études, tests
Travaux pratiques
Activités non planifiées
Total
79
Volumes horaires
164,5 h
461 h
638 h
700 h
1600 h
Ecole centrale de Lyon
Les cours de troisième année sont bien suivis par les étudiants : 25 inscrits en
énergétique des moteurs alternatifs à combustion interne, 29 étudiants en combustion et
nuisances, 29 étudiants en système d'exploitation des machines thermiques
alternatives.
L'organisation pédagogique appelle les remarques suivantes :
- la charge en travaux pratiques, relativement importante, peut requérir la
présence de quatre enseignants dans le même créneau horaire. Seuls, quatre
enseignants acceptent de les encadrer, ce qui induit un manque de souplesse en cas
d'absence de l'un des enseignants : la présence d'un ATER ne suffit pas toujours à
régler le problème ;
- l'un des enseignant a la charge des TP de conception mécanique, alors que sa
spécialité est l'automatique et que le département ne dispense pas d'enseignement dans
cette discipline, excepté dans le cadre des projets d'élèves. Il est fréquemment rappelé
aux enseignants du département Mathématiques, Informatique, Systèmes (MIS)
l'intérêt qu'ils auraient à utiliser les compétences de cet enseignant ;
- un autre enseignant n'effectue qu'une fraction de sa charge statutaire et le
département ne peut lui proposer des enseignements en rapport avec ses compétences. Par
ailleurs, l'administration de l'École ne lui affecte pas de missions particulières
intégrables dans son service. Le département attend de la direction de l'établissement
qu'elle résolve ce problème.
Formation doctorale
Le département intervient dans le cadre du DEA de Thermique et Énergétique
(un cours de 20 heures sur l'énergétique des moteurs alternatifs).
Activités de recherche
Le laboratoire, reconnu comme Jeune équipe par le contrat quadriennal
précédent (1991-1994) est actuellement en restructuration, sous la tutelle du Laboratoire de
Mécanique des fluides et d'Acoustique. La thématique dominante est la combustion dans
les moteurs Diesel, sous quelques aspects concernant l'environnement immédiat de la
chambre de combustion. En particulier, trois thèmes sont développés :
- combustion turbulente (effets pariétaux, flamme de diffusion) ;
- écoulements diphasiques dispersés (jets diphasiques dispersés) ;
- mélange turbulent dans les moteurs et méthodes de diagnostic.
On peut signaler que dix-sept thèses ont été soutenues depuis 1991, sur les
thématiques suivantes :
- aérothermique de la combustion du gazole ;
- transfert thermique dans les moteurs avec prise en compte du rayonnement
des suies ;
- comportement du moteur Diesel en régime transitoire.
Il existe une volonté commune manifeste de conclure l'opération de
restructuration en cours au mieux des intérêts de chacune des parties. Ce projet est à
encourager car, outre l'activité scientifique du département Machines thermiques qu'il
doit permettre de stimuler, ce plan offre également la possibilité de répondre aux
problèmes de locaux auxquels se trouvent confrontés les départements de Mécanique des
fluides et d'Acoustique. Il est à noter que les personnels du département, impliqués dans
un programme pluriformation mené en relation avec le Laboratoire de Mécanique des
80
Les Départements
fluides et Acoustique, ont demandé leur intégration dans cette UMR, requête qui a reçu
l'aval de l'ECL et de l'Université Lyon I, ainsi qu'un avis favorable du CNRS.
V - Le Département d'Électrotechnique
Organisation du département
La structure du département illustre assez bien la définition de l'unité
d'enseignement et de recherche telle qu'elle est décrite dans les nouveaux statuts de
l'établissement. Le département héberge, en effet, une part importante des équipes de
recherche du CEGELY et son directeur est également directeur de l'UMR.
L'encadrement pédagogique est composé de deux professeurs, de cinq maîtres de
conférences et de deux agrégés. L'équipe des enseignant-chercheurs, chercheurs et ITA,
paraît très soudée autour de son directeur. L'implication des ITA dans les tâches de
gestion du matériel et de prototypage est complète. Les ITA jouent également un rôle
essentiel dans l'assistance aux élèves, notamment dans le cadre de leurs travaux de fin
d'études (TFE). Le laboratoire et les salles de manipulation sont ouvertes aux élèves (de
tous les départements) tous les jours de 8h à 19 h, en libre accès. Le groupe des doctorants,
et notamment les moniteurs, partagent les objectifs et s'investissent réellement dans les
diverses tâches d'organisation ou d'encadrement des élèves au moment des projets.
Activités d'enseignement
Compte tenu des dédoublements, la charge d'enseignement effective du
département s'élève à 346 h de cours et à 960 h de TP encadrées par groupe de trois élèves.
Ce volume d'heures se rapproche de celui du potentiel d'encadrement statutaire. Une
décroissance du nombre des élèves inscrits dans le département entraînerait un surencadrement qui bloquerait évidemment tout recrutement de jeunes enseignantschercheurs. On peut envisager deux remèdes à cette situation : d'une part, donner à ces
enseignements l'importance horaire qui devrait leur revenir dans le cursus global de
l'École, notamment en première et seconde années, d'autre part, moderniser et rendre
plus attractifs les enseignements et les recherches de ce département, en présentant la
discipline pour ce qu'elle est vraiment, c'est-à-dire une discipline moderne aux
réalisations techniques et industrielles de premier plan dans le monde.
La répartition des thèmes sur les trois années donne en effet une image
classique de la discipline. Elle tend à obéir à une logique inductive : on part des
composants pour en venir aux systèmes. Cette vision n'est pas vraiment moderne, et c'est
peut être l'une des raisons de la désaffection des étudiants pour l'option. On pourrait, par
exemple, mettre davantage l'accent, dès la première année, sur les aspects systèmes (de
puissance) et contrôle, sans hésiter à introduire très tôt le formalisme du contrôle. Dans
une telle perspective, un regroupement avec l'électronique et une partie de l'automatique
serait probablement bénéfique.
Les enseignements dispensés en cours et en TP, et plus encore les projets de fin
d'études confiés aux étudiants, intègrent, pour une part importante, les aspects systèmes,
contrôle et régulation, aussi bien au niveau des composants qu'au niveau des ensembles
convertisseurs-machines.
81
Ecole centrale de Lyon
Un gros effort a été fait pour renouveler les travaux pratiques et les moyens
matériels servant de support aux projets d'élèves. L'équipement et les thèmes de travaux
pratiques sont à la fois modernes et proches de problèmes industriels ou de recherche. Cet
effort a porté ses fruits pendant un certain temps : le nombre des étudiants a augmenté un
temps, mais il a recommencé à décroître. Compte tenu de la très grande rapidité avec
laquelle évoluent les composants
(microcontrôleurs,
interfaces
analogiquesnumériques, composants et circuits intégrés de puissance etc.) et les algorithmes de
contrôle associés, il est nécessaire de maintenir un taux de renouvellement élevé des
manipulations de TP dans le département. Ceci devrait être facilité par un bon
développement d'un axe de recherche systèmes et contrôle au sein du CEGELY.
On notera enfin la charge de cours et de TP encore très importante des étudiants
de troisième année.
Liste des enseignements du département
INTITULÉS
Première année
Électrotechnique (cours de
base)
Deuxième année
Synthèse de la conversion
électromécanique
Conversion statique de
l'énergie électrique
Énergie électrique (option)
Électromagnétisme et CAO
(option)
Initiation au contrôle non
destructif (option)
Troisième année
Composants et électronique de
puissance (DEA de Génie
électrique)
Électromagnétisme : champs et
modèles (DEA de Génie
électrique)
Compatibilité
électromagnétique
Microprocesseurs et leur
environnement
Physique de la décharge et
matériaux diélectriques (DEA
de Génie électrique)
Électricité et applications (DEA
de Génie électrique)
Contrôle et commande des
actionneurs électromagnétique
(DEA de Génie électrique)
TOTAL
COURS
TD
Nombre d'heures
TP/BE
15
20
12
Nombre d'heures
9
12
9
12
12
8
12
8
6
4
Nombre d'heures
22
12
4
22
16
22
16
22
16
22
16
22
16
22
16
241
76
112
Les enseignants-chercheurs du département assurent également une
importante activité de formation continue interne à l'École ou en collaboration avec
d'autres établissements : participation à une NFI en formation continue à l'Institut de
82
Les Départements
technologie chimique, démarrage d'une NFI en maintenance et métrologie,
participation à certains enseignements du CESI et du CNAM, organisation de plusieurs
stages ponctuels à l'École, en contrôle non destructif et en CAO électromagnétique.
Formation doctorale
Le département d'Électrotechnique est responsable du DEA de Génie électrique
de Lyon. L'ECL est habilitée à délivrer ce DEA, conjointement avec l'INSA et
l'Université Claude-Bernard. Il est de ce fait l'un des points de rencontre du pôle
lyonnais. L'entente et les échanges entre les établissements semblent bien fonctionner
sous l'impulsion de l'ECL. En 1995 - 1996, ce DEA a accueilli sept étudiants de l'ECL. La
poursuite en thèse concerne en moyenne chaque année une vingtaine d'étudiants, dont
un élève-ingénieur.
Le département d'électrotechnique assure environ 60% des enseignements.
Certains des cours de troisième année d'ingénieur servent de base aux enseignements
du DEA. Ils représentent environ 75% de la totalité. Le contenu de ces cours porte, de ce
fait, davantage sur des connaissances établies, et pour certaines devenues des
classiques, que sur des aspects proches des domaines nouveaux apparus récemment en
recherche et en cours de développement.
Le poids de l'UCB, trop faible, et la présence du CEGELY, malgré l'excellence et
la notoriété de ses chercheurs, ne suffisent donc pas, comme on vient de le voir, à
équilibrer le contenu des programmes et à donner plus de place à une véritable initiation
à la recherche. C'est le point faible de ce DEA. Cet aspect, qui se retrouve souvent dans les
DEA habilités en école d'ingénieurs, fait douter qu'il s'agisse là d'une véritable
initiation à la recherche.
Le département, à travers ses équipes de recherche, apporte, par ailleurs, une
contribution importante, et de qualité, à la formation doctorale dans l'École en
accueillant une vingtaine de chercheurs préparant leur doctorat.
Activités de recherche
Le département abrite la partie la plus importante du Centre de Génie électrique
de Lyon, UMR qui vient d'être contractualisée. L'intitulé CEGELY regroupe en effet des
équipes de recherche de l'ECL, de l'INSA et de l'Université Claude-Bernard. Ce
regroupement est né, en 1992, à l'initiative du département d'électrotechnique de l'ECL et
de l'équipe Composants de puissance de l'INSA. Fortement soutenu par ces 2
établissements, il a connu une croissance importante.
L'UMR réunit maintenant, dans ses 3 thèmes de recherche, 22 permanents
(dont 9 de l'ECL) et, en moyenne, une trentaine de doctorants (dont une vingtaine à
l'ECL). L'encadrement est assuré par 5 professeurs, 13 maîtres de conférences, 4 chargés
de recherches du CNRS et 9 ITA. L'unité de recherche accueille, au total, 46 doctorants.
La dotation annuelle du laboratoire est d'environ 370 KF venant du Ministère et
de 240 KF venant du CNRS. En 1994, l'École lui a attribué 120 KF sur son BQR. Outre cette
dotation de base, le laboratoire dispose de ressources contractuelles d'un montant annuel
d'environ 1800 KF.
L'activité du CEGELY s'articule autour de trois thèmes :
- Modélisation et CAO en électromagnétisme ;
- Circuits et systèmes ;
- Composants et électronique de puissance.
L'équipe Modélisation et CAO en électromagnétisme compte deux emplois et
demi de professeurs, trois maîtres de conférences, deux chargés de recherche, deux
83
Ecole centrale de Lyon
agrégés, 2 ingénieurs de recherche et 18 doctorants. Ce sous-ensemble du laboratoire
publie, en moyenne, une douzaine d'articles par an dans des revues internationales à
comité de lecture et participe à de nombreux congrès avec actes et comité de lecture.
L'équipe fait soutenir trois à quatre thèses par an. Elle entretient des relations suivies
avec des laboratoires étrangers, aux États-Unis notamment, et avec des laboratoires
industriels (EDF, Renault, Dassault, etc.).
Cette partie du CEGELY est la plus ancienne. De niveau international, elle joue
incontestablement un rôle moteur pour le CEGELY et donne à l'ensemble ses bases
informatiques et de calcul numérique auxquelles les autres parties peuvent se référer.
C'est certainement, dans son domaine, un laboratoire d'excellence.
L'équipe travaille sur trois thèmes :
- Modélisation tridimensionnelle des phénomènes électromagnétiques
Les études théoriques sont conduites en vue du développement d'une base
logicielle performante, capable de résoudre des problèmes électromagnétiques en trois
dimensions, comme par exemple les problèmes dits "ouverts", réputés difficiles en
éléments finis et pouvant prendre en compte les phénomènes de propagation. Le
laboratoire a mis sur le marché le logiciel PHI3D pour le calcul des structures sans
propagation. Ce progiciel est distribué par Cedrat.
- CAO des dispositifs électromagnétiques
Il s'agit d'utiliser les modèles développés pour appréhender des phénomènes
physiques nouveaux ou concevoir de nouveaux systèmes. Les axes principaux sont ici le
chauffage par induction, la modélisation des écrans électromagnétiques, la simulation
des régimes transitoires dans les installations, comme par exemple les
transformateurs.
- Contrôle non destructif
Il s'agit d'une série d'études sur les émetteurs, les capteurs et les logiciels de
traitement pour les méthodes de contrôle dites électromagnétiques, comme la
magnétoscopie, la conduction électrique et les courants de Foucault. Les études sont
menées en collaboration avec la DGA, AIA et Dassault. Sur ce thème, le laboratoire a
acquis une réputation d'expert, à l'échelon national au moins. Il entretient des relations
suivies avec plusieurs PME. Il est à noter également que cette équipe a reçu le soutien de
l'École et de la Région Rhône-Alpes, via le Fonds d'incitation au transfert de
technologie.
L'équipe Circuits et Systèmes compte un professeur, 6 maîtres de conférences et
14 doctorants. Ce second sous-ensemble du CEGELY publie annuellement cinq à six
articles dans des revues internationales de haut niveau avec comité de lecture et
participe à de nombreux congrès avec actes et comité de lecture. En moyenne, quatre à
cinq thèses sont soutenues chaque année.
Ce thème recouvre trois domaines :
- Réseaux en régime perturbé et compatibilité électromagnétique
Les recherches sont menées en liaison avec l'EDF, le CNET, le CEA et Renault.
Elles portent principalement sur les effets de la foudre sur les circuits multifilaires et sur
la compatibilité électromagnétique des circuits de puissance. Ces études font l'objet
d'une collaboration avec le LESIR de l'ENS Cachan. Ces thèmes sont en expansion à la
fois dans leurs approfondissements fondamentaux et dans leurs applications. Ils ont
débouché sur des résultats intéressants comme la mise au point récente d'un
condensateur quadrupolaire permettant de diminuer sensiblement les perturbations
conduites dans les cellules de commutation. La Région Rhône-Alpes encourage
l'extension de cette activité vers la susceptibilité électromagnétique des convertisseurs
(programme Émergence).
84
Les Départements
- Hautes tensions et décharges dans les liquides
Les études de l'isolation en hautes tensions portent sur les phénomènes
d'électrisation statique dans les appareillages haute tension (transformateurs de
puissance), la tenue des composés liquides ou gazeux comme le SF6 en vue d'applications
dans les câbles triphasés, la modélisation de la foudre, la conception d'une nouvelle
génération de condensateurs de puissance. Cet ensemble génère de nombreuses
collaborations industrielles caractérisées par leur stabilité. L'équipe développe
également une activité très intéressante dans le domaine des interrupteurs statiques de
puissance haute tension (12 kV, 300A) et ultra-rapides, destinés à la protection des
installations. Cette activité se développe à la fois sur le plan de la conception et sur le plan
expérimental, avec la mise au point de bancs d'essai originaux.
- Commande numérique des ensembles convertisseurs-machines et
intégration des circuits de commande
La structuration de l'équipe de recherche sur la commande numérique des
ensembles convertisseurs machines est récente. L'équipe se positionne sur l'étude des
algorithmes de commande et leur implantation technologique en introduisant les
possibilités offerte par les circuits intégrés spécifiques (ASICs) en matière
d'amélioration des performances dynamiques, de la robustesse des algorithmes, de leur
compatibilité électromagnétique et de leur fiabilité.
Cette équipe jeune doit encore faire ses preuves. Le sujet dont elle est porteuse
peut cependant être appelé à jouer un rôle primordial dans la restructuration des
disciplines électronique et électrotechnique au sein de l'École.
L'équipe Composants et électronique de puissance compte un emploi et demi de
professeur, 7 maîtres de conférences, 2 chargés de recherche, et 14 doctorants. Ce thème
est essentiellement développé à l'INSA. Ce sous-ensemble du CEGELY publie
essentiellement dans des colloques internationaux avec actes (une moyenne de six
colloques de portée internationale par an, en 1994 et en 1995). Cinq thèses de doctorat ont
été soutenues à l'INSA en 1995.
Le thème composants et circuits de puissance est développé dans trois sousdomaines:
- modélisation de systèmes
Les sous-ensembles de puissance, comme, par exemple, les convertisseurs, sont
considérés comme des systèmes hétérogènes et modélisés en utilisant la technique des
graphes de liens associés au réseaux de Petri. Le logiciel PACTE, point d'aboutissement
de cette approche originale, serait sur le point d'être commercialisé.
- modélisation de composants
L'activité composants cherche à pallier une carence manifeste des modèles des
composants de puissance tels qu'ils existent dans les simulateurs classiques comme
SPICE ou ELDO. L'approche est de type macromodèle et utilise également la technique
des graphes de liens. Elle semble donner de bons résultats notamment sur les
composants bipolaires comme les GTO et les IGBT.
- composants magnétiques en électronique de puissance
Les études de composants magnétiques pour l'électronique de puissance visent
également à compenser une carence des modèles en ce qui concerne la prise en compte
des formes d'ondes non sinusoïdales générées par les convertisseurs. Les modèles
seront de type comportemental et devront prendre en compte l'évolution de la température
du composant.
Le thème souffre manifestement de l'absence en France d'une industrie des
composants de puissance. Bien que sa cohérence ne soit pas toujours évidente, l'activité
de ce sous-ensemble paraît bonne en ce qui concerne la modélisation des composants et
85
Ecole centrale de Lyon
des sous-ensembles électroniques, dépositaires d'un ensemble de connaissances
indispensables à l'industrie. On ne peut donc que soutenir les efforts de cette équipe pour
maintenir ses connaissances à la pointe des développements les plus récents dans ce
domaine. L'orientation est plus discutable, en revanche, en ce qui concerne la
technologie des composants et il paraît dangereux de la laisser dériver vers des
recherches amont sur un matériau comme le carbure de silicium, dont l'avenir
industriel est encore incertain.
Le CEGELY a récemment redéfini sa politique de développement autour de
quatre axes dits structurants, que l'on peut assimiler à des opérations de recherche
communes à l'ensemble de ses équipes :
- l'axe interfaces et matériau qui sera moteur dans le développement des
modèles numériques et de leur vérification expérimentale ;
- l'axe compatibilité électromagnétique qui est défini fort judicieusement
comme recouvrant non seulement l'étude des perturbations causées par les équipements,
mais également l'étude de règles de conception assurant leur compatibilité aux normes
CEM. Il recouvre donc une part du thème systèmes et commande. Cet axe est appelé à un
développement en étroite relation avec l'industrie ;
- l'axe Enseignement Assisté par Ordinateur : défini autour du projet
européen COLOS, il peut être intéressant à plus d'un titre, ne serait-ce que parce qu'il
devrait amener les équipes à réfléchir sur leurs approches pédagogiques respectives, et
immanquablement à comparer les structures, la flexibilité et l'efficacité des systèmes
éducatifs dans leur ensemble. Mais on ne peut évidemment pas compter sur cette activité,
qui ne manipulera forcément que des connaissances établies, pour renouveler les thèmes
et les connaissances du laboratoire. En ce sens, cette activité est plus proche des missions
pédagogiques du département que de la recherche proprement dite. Ce n'en est pas moins
un excellent point de passage entre ces deux aspects de la mission générale d'une école
d'ingénieurs.
Profitant de cette expérience, le CEGELY est un élément moteur dans la mise en
place, au sein de l'École, d'un groupe de recherche pluridisciplinaire baptisé ICTT
(Interactions collaboratives, télé-formation et télé-activités). La création de ce groupe
résulte de compétences sur le site de l'École centrale, et d'une volonté forte de
l'établissement de développer ce type d'activité pluridisciplinaire. Ce groupe rassemble
des chercheurs du laboratoire GRACIMP impliqués dans des études sur le travail
coopératif et des chercheurs du CEGELY travaillant sur les domaines de la
représentation informatique des grandeurs physiques en génie électrique, ainsi que
dans le domaine de la télé-formation. Un groupe de chercheurs en sciences humaines et
sociales est venu renforcer cette équipe, dont l'ambition est de développer une
complémentarité entre sciences pour l'ingénieur et sciences humaines et sociales,
débouchant sur une production scientifique commune relative à l'usage des technologies
interactives.
- l'axe conception et optimisation d'une chaîne de traction pour véhicule
électrique qui été défini en collaboration avec PSA. Il regroupe évidemment l'essentiel
des forces du thème commande et contrôle. Bien que les thèmes de recherche, comme la
structuration et l'optimisation d'une machine synchrone, le contrôle d'axe et la
commande de l'ensemble convertisseur-machine avec la CEM du convertisseur, soient
récents et porteurs, il faudra veiller à leur donner un contenu amont suffisant pour
étendre leur portée et assurer leur renouvellement. Mais il est fort possible que, dans une
restructuration des départements électronique et électrotechnique, cet axe, surtout dans
sa partie consacrée à la commande et au contrôle, se trouve amené à jouer un rôle
fédérateur important. Sur ce domaine d'activité, le laboratoire participe actuellement à
la mise en place d'un GDR.
86
Les Départements
Conclusion
Constituant une équipe soudée et motivée, les enseignants-chercheurs et les
IATOS sont bien impliqués, non seulement dans le fonctionnement pédagogique et
scientifique du département, mais encore dans les tâches d'intérêt général de l'École :
participation aux conseils, mission informatique, relations industrielles avec les PME,
etc. Le rayonnement du laboratoire est excellent et le département peut mettre à son actif
de très bonnes relations avec les entreprises. Tout ceci crée incontestablement une très
bonne dynamique. Il convient cependant de noter que les problèmes de sécurité, tout
particulièrement importants dans ce département, sont parfois insuffisamment pris en
compte.
Le département doit pourtant faire face à une situation très préoccupante créée
par le manque d'attractivité de la discipline auprès des élèves, comme en témoigne la
fréquentation des cours de l'option en troisième année, souvent inférieure à 12 étudiants.
Cette désaffection, commune à la plupart des formations universitaires dans la
discipline "électrotechnique", pose le problème de la place et du poids de la discipline
dans le cursus et plus particulièrement, de son importance dans les enseignements de
première et de deuxième années.
VI - Le Département d'Électronique
Organisation du département
L'encadrement du département Électronique est assuré par 2 professeurs, 8
maîtres de conférences et 3 ITA relevant de l'Éducation nationale. Le département
s'appuie en principe sur le Laboratoire d'Électronique, Automatique et Mesures
Électriques (LEAME) mais on constate que l'interpénétration des deux entités se fait
mal, au détriment d'une véritable politique de l'École en matière d'enseignement de
l'électronique.
En dépit de son intitulé, le LEAME déclare se positionner entre le département
d'Électronique et la composante physique du département de Physicochimie des
matériaux. En effet, tout porte à constater que le centre de gravité de ce laboratoire se situe
bien plus du côté des matériaux et des microstructures que sur la trajectoire d'une unité
de recherche destinée à soutenir et à nourrir les enseignements d'électronique d'une
école d'ingénieurs : cette contradiction se traduit à la fois dans le centrage de ses thèmes
et dans la répartition des ressources entre entités du laboratoire.
La part prise par les personnels CNRS du LEAME dans les missions
d'enseignement est cependant loin d'être négligeable (59 heures de cours à l'École, 28
heures de bureau d'études, 38 heures de TP, 24 heures de cours de DEA à Grenoble, des
encadrements de travaux de fin d'études, de DEA et de thèses). Mais ces chiffres, pour
intéressants qu'ils soient, masquent la réalité d'une participation reposant sur une offre
déterminée par les thèmes de recherche du laboratoire, et non pas sur une définition et
une prise en compte des besoins d'enseignement de la filière électronique de l'École.
Le LEAME met régulièrement à disposition de l'enseignement la salle blanche,
le réacteur d'épitaxie des matériaux III-V et divers moyens de caractérisation électrique.
Le laboratoire contribue, dans la mesure de ses moyens, à la gestion, au fonctionnement
87
Ecole centrale de Lyon
et à l'entretien des locaux qu'il partage avec le département ; le LEAME participe
financièrement aux frais généraux et à l'aménagement des infrastructures de
l'ensemble département-laboratoire. Deux de ses ITA partagent leur temps de service
entre le laboratoire et le département, respectivement pour les tâches de gestion et
l'assistance électronique et informatique.
Il n'en reste pas moins que la rénovation du matériel pédagogique électronique
du département, et surtout son actualisation, demeurent difficiles, compte tenu de la
faiblesse des moyens accordés aux départements par l'École. Par ailleurs, si les ITA du
LEAME apportent leur concours aux tâches de gestion communes, ils ne participent en
rien aux travaux d'encadrement pédagogique.
Activités d'enseignement
Liste des enseignements du département
INTITULÉS
Première année
Électronique générale (module de base)
Deuxième année
Électronique analogique (mod.d'appr.)
Électronique digitale pour le traitement de
l'information (mod.d'appr.)
Physique des composants (mod.d'appr.)
Intégration des fonctions logiques
électroniques (option)
Conception de systèmes industriels (option)
Chaînes de microprocesseurs (option)
Troisième année
Conception de CI pour les très hautes
fréquences (DEA)
Architecture des systèmes intégrés VLSI
(DEA)
Conception de circuits et de systèmes
analogiques (DEA)
Composants de l'électronique et de l'optique
intégrées (DEA)
Méthodes modernes de conception des
systèmes électroniques (DEA)
Opto-électronique et télécommunications
(DEA)
Signal et bruit
TOTAL
COURS
TP
TP/BE
15
Nombre d'heures
20
12
9
9
Nombre d'heures
8
8
8
8
9
12
12
12
12
4
4
8
4
4
Nombre d'heures
22
16
22
16
22
16
22
16
22
16
22
16
22
16
232
54
154
En deuxième année, 20 à 25 étudiants sont inscrits aux cours de l'option. Les
cours d'approfondissement, ouverts aux étudiants des autres options, accueillent environ
cinquante étudiants sur six options. En troisième année, une vingtaine d'étudiants
suivent l'option, et huit sont inscrits au DEA "Dispositifs de l'Electronique intégrée".
88
Les Départements
Formation doctorale
Le département d'Électronique est fortement impliqué dans les enseignements
du DEA "Dispositifs de l'Electronique intégrée" dont la responsabilité incombe à
l'INSA. Le DEA est, de ce fait, également l'un des points de rencontre du pôle lyonnais.
L'entente et les échanges entre les établissements semblent ici également bien
fonctionner.
En 1995 - 1996, ce DEA a accueilli sept étudiants de l'ECL. En moyenne, un élève
ingénieur poursuit en thèse chaque année.
Le département d'électronique assure en DEA environ 150 heures
d'enseignement, cours et TD confondus, dont la plupart se recoupent avec les cours de
troisième année d'ingénieur.
Activités de recherche
Le Laboratoire d'Electronique, Automatique et Mesures électriques (LEAME),
sous l'impulsion de son directeur mène, dans les thèmes matériaux, technologie et
physique des composants, nanotechnologies et optique, et, dans le domaine très actuel et
pointu des microcapteurs, des recherches de très grande qualité riches en potentialités
d'applications industrielles.
L'UMR est organisée en 6 équipes de recherche qui réunissent un total de 14
enseignants-chercheurs, 9 chercheurs CNRS, 10 techniciens et 2 administratifs. 6 des 8
techniciens et les 2 administratifs appartiennent à l'enseignement supérieur. En 1996,
la répartition des ressources en personnel entre les équipes est la suivante :
- Matériaux et structures III-V : un directeur de recherches du CNRS, deux
chargés de recherches, un maître de conférences, un technicien, un assistant-ingénieur
et cinq doctorants ;
- Technologie et physique des composants à semi-conducteurs III-V : un
directeur de recherches du CNRS, trois chargés de recherches, un maître de conférences,
un assistant-ingénieur et trois doctorants ;
- Imagerie de photoluminescence : un professeur, un maître de
conférences, un chargé de recherches, un technicien et trois doctorants ;
- Nanotechniques : un professeur, deux maîtres de conférences, un
technicien et un doctorant ;
- Optique : deux professeurs, un maître de conférences, un chargé de
recherches, un technicien et un doctorant ;
- Conception des circuits et systèmes : un professeur, trois maîtres de
conférences, un professeur agrégé et quatre doctorants.
Enfin les services généraux du laboratoire regroupent trois techniciens et un
assistant-ingénieur.
La dotation annuelle du laboratoire est d'environ 290 KF venant du Ministère et
de 530 KF en provenance du CNRS. En 1994, l'École lui a attribué 150 KF sur son BQR. Le
laboratoire bénéficie également d'une dotation moyenne de 550 KF par an de la Région et
de ressources contractuelles à hauteur de 500 KF par an en moyenne.
Le laboratoire inscrit actuellement environ cinq jeunes chercheurs en doctorat
chaque année, mais entre 1990 et 1994 il n'y a eu que 19 soutenances de thèse.
89
Ecole centrale de Lyon
En 1996, ces six équipes répartissent leur potentiel de recherche sur neuf
opérations qui sont regroupées à leur tour sous quatre titres :
Micro optoélectronique :
- Passivation des matériaux et composants III-V ;
- Matériaux et structures III-V épitaxiées ;
- Expertise et contrôle des matériaux et des technologies III-V par
imagerie de photoluminescence ;
- Physique et technologie de dispositifs à effet de champ sur semiconducteurs III-V ;
- Composants opto-électroniques à base de matériaux organiques.
Microtechnologies :
- Micro-techniques et micro-systèmes.
Conception de circuits et systèmes :
- Conception et modélisation de systèmes analogiques.
Matériaux et physique :
- Films minces diélectriques pour l'électronique et l'optique ;
- Surfaces et nanotechniques.
Le laboratoire publie en moyenne une douzaine d'articles dans des revues
internationales à comité de lecture, ce qui constitue un chiffre annuel très honorable,
d'autant que ces articles paraissent, pour la plupart, dans des revues très cotées. Mais, un
seul de ces articles provient de l'équipe Conception de circuits et systèmes. En revanche,
cette équipe participe à un nombre important de colloques internationaux avec actes
publiés et comité de lecture. Le laboratoire donne chaque année à l'étranger quatre ou
cinq conférences sur invitation, presque toutes dans le domaine des matériaux de la
physique des composants ou des nanotechnologies.
L'un des domaines les plus prometteurs, et dans lequel le LEAME effectue
véritablement une percée, est celui des micro-dispositifs sur semi-conducteurs III-V. Ces
structures reposent sur l'idée que les propriétés électro-optiques et électro-mécaniques des
semi-conducteurs III-V peuvent se conjuguer avec les technologies de dépôts de couches
minces de ces matériaux pour donner naissance à toute une série de capteurs. Le
laboratoire ayant su maîtriser ces très difficiles technologies en atteignant de bonnes
performances et une bonne reproductibilité, il lui a été possible de donner naissance à un
ensemble de microdispositifs intéressants et ouvrant un champ nouveau :
- microcapteurs magnétiques en structure HEMT pseudomorphiques ;
- microdispositifs micro-mécaniques et micro-optiques à base de structures
déformables ;
- miroirs de Bragg pour l'optique intégrée, etc.
Il y a là manifestement un savoir-faire qui peut déboucher sur l'un des sujets
porteurs du moment : les microtechnologies et les microsystèmes.
Lorsque l'on s'intéresse à ces aspects, on ne peut manquer de remarquer qu'un
autre laboratoire de l'École, le Laboratoire de Physicochimie des interfaces, a lui aussi
atteint un niveau de compétences internationalement reconnu dans des domaines très
complémentaires, comme, par exemple, les micro-capteurs chimiques ou les
identificateurs de gaz. Un rapprochement avec le Laboratoire de Physicochimie des
interfaces a été tenté mais n'a pas abouti ; l'ECL a donc choisi de fédérer les deux
laboratoires appartenant au secteur chimie (Physicochimie des interfaces et Matériaux,
mécanique-physique) en une seule UMR. Il convient cependant de mentionner
l'existence d'un Programme pluriformations, associant le LEAME et l'ancien
90
Les Départements
laboratoire de Physicochimie des interfaces, sur le thème des micro-technologies et
modèles de microcapteurs physiques, chimiques et biologiques intégrés.
À l'issue de l'analyse du LEAME, trois constatations s'imposent :
- même si des projets communs se dessinent dans le domaine des
microsystèmes, on distingue encore nettement deux groupes ; un premier groupe
rassemble les thèmes ou opérations se rapportant à la physique des matériaux, des
composants et microstructures et aux nanotechnologies. Le second traite du thème
Conception de circuits et systèmes ; le LEAME déclare en effet "concentrer ses efforts de
recherche autour de deux thèmes fédérateurs" :
- matériaux, surfaces et hétérostructures ;
- microsystèmes, opto-électronique et optique.
Le LEAME déclare aussi "maintenir des activités en micro-électronique et
renforcer ses efforts en CAO".
- il existe un énorme déséquilibre dans les moyens humains et matériels mis à
disposition de ces groupes, déséquilibre accentué par le fait que la centrale de technologie
est au service exclusif du premier ensemble (la technologie micro-électronique coûte très
cher). Tous les personnels CNRS et tous les techniciens appartiennent au premier
groupe.
- l'encadrement doctoral est faible, et paradoxalement apparemment mieux
assuré par le second groupe, pourtant le plus faiblement doté.
Ces constatations conduisent aux conclusions suivantes : le LEAME n'est pas
un laboratoire d'électronique mais un laboratoire de matériaux, nanotechnologies et
microstructures ; dans ces domaines, il est incontestablement un laboratoire
d'excellence. Par ailleurs, il est porteur, dans le domaine des microtechnologies et
microsystèmes, d'un potentiel d'innovation très prometteur qu'un rapprochement avec le
laboratoire de Physicochimie des interfaces pourrait sans doute amplifier. Cependant,
ces domaines ne couvrent qu'une partie marginale des thèmes qu'il faudrait envisager
pour équilibrer et promouvoir un enseignement d'électronique en école d'ingénieurs.
Par ailleurs, force est de constater que la formation par la recherche n'est pas la priorité
première du LEAME. Enfin, même si certaines évolutions sont perceptibles (en 1996,
l'École a affecté une part du BQR à cette équipe sur proposition du LEAME), l'équipe
Conception des circuits est encore isolée, sous-dotée dans cet ensemble et faiblement
productive : la situation résulte principalement de l'échec d'une politique orientée
exclusivement vers le développement industriel d'une carte dédiée au calcul parallèle,
produit qui a donné lieu à la création d'une entreprise dont les activités ne profitent ni au
département, ni au laboratoire.
Conclusion
La situation complexe du département, l'absence constatée d'interactivité entre
activités de recherche et d'enseignement, sont l'héritage du passé. C'est à la fois la cause
et la traduction d'un manque de perspectives fortes et de cohésion, parfois de
mésententes, qui se traduisent par un malaise évident. L'axe électronique a été
fortement influencé par l'introduction, il y a une quinzaine d'années, d'une équipe de
recherche qui s'est spécialisée sur l'étude et la technologie des matériaux et interfaces
III-V. Si, à cette époque, les perspectives industrielles d'une électronique très rapide
construite sur le GaAs, encore très prometteuses, pouvait justifier ce choix, il présentait,
en revanche, une certaine incompatibilité avec la mission d'enseignement de
l'électronique au sein d'une école d'ingénieurs généralistes. Il est bien évident par
ailleurs que le poids du CNRS a été déterminant dans la pérennisation de ce qui apparaît
maintenant comme une erreur d'orientation. Par ailleurs, la tentative de développement
d'un axe "conception de circuits intégrés" n'a pas donné les résultats escomptés, d'une
91
Ecole centrale de Lyon
part, faute d'avoir consenti, au moment opportun, à investir les moyens matériels et les
ressources humaines à un niveau suffisant et, d'autre part, du fait des difficultés
d''évaluation de telles recherches par le CNRS. Cet axe subsiste encore mais connaît de
très graves difficultés.
De ce fait, les personnels de ce département apparaissent désorientés et
démotivés : faute d'un leader capable d'imposer des choix stratégiques et de les mettre en
œuvre sur le plan scientifique, les équipes sont en attente d'un message clair de l'École.
Cette situation ne peut se pérenniser longtemps sans menacer, à terme, l'existence même
du département
VII - Le Département Conception et développement de produits
industriels
Organisation du département
Ce département atypique existe depuis l'arrivée de l'Ecole centrale sur le site
d'Ecully en 1967. En effet, contrairement à ce que prévoient les statuts de l'Ecole, ce
département n'est pas un département de recherche. Par ailleurs, il ne comporte aucun
enseignant de statut universitaire. L'équipe est composée de deux professeurs agrégés,
d'un professeur technique adjoint de statut ENSAM et d'un technicien qui assume
l'ensemble des tâches d'assistance à l'enseignement. Il n'existe pas de conseil de
département mais des réunions régulières où l'on débat du fonctionnement de la
structure.
Le département dispose d'un parc de PC et de stations de travail (13 HP et SGI)
connectés en réseau et équipés d'un certain nombre de logiciels : Euclid, MECAmaster,
AutoCAD, CAD-X1, Mechanical Cost Advantage. La superficie dont dispose le
département est satisfaisante.
Le budget de fonctionnement de ce département se décompose
approximativement comme suit :
- Crédits d'enseignement et taxe d'apprentissage : 110 KF ;
- PRIMECA : 160 KF ;
- Formation continue : 120 à 130 KF ;
- Activités de conseil et prestations : 200 à 250 KF.
Activités d'enseignement
L'objectif du département est de former les éléves ingénieurs aux méthodes
modernes de conception, qui est une fonction essentielle de l'ingénieur.
La formation s'articule autour de quatre thèmes principaux :
- la construction mécanique, grâce à des études complètes de produits en
collaboration avec les industriels ;
- la conception et la fabrication assistée par ordinateur, en utilisant
principalement le modeleur 3D Euclid et des applications, intégrées au réseau des
stations de travail, sur des réalisations ou des développements industriels ;
92
Les Départements
- l'analyse et l'expertise en architecture d'ensembles mécaniques
(calculs d'efforts 3D, chaînes de cotes 3D, génération assistée de cotation ISO) ;
- l'analyse de la valeur et le "value management", en liaison avec des
partenaires industriels lors du développement de produits.
La répartition des enseignements est la suivante :
- première année
UV Mécanique et Energétique (conception 1) : 40 h de cours, 4 h de
TP ;
- deuxième année
U.V. Mécanique et Energétique (conception 2) : 24 h de bureau
d'étude ;
U.V. Mécanique et Energétique (conception mécanique) : 10 h30 de
cours et 14 h de TD ;
U.V. optionnelle : 12h de cours et 8 h de bureau d'étude.
- troisième année
Génération de produits nouveaux : 22h de cours et 16 h de bureau
d'étude ;
Conception intégrée : 22h de cours et 16 h de bureau d'étude.
Les enseignants ne parviennent à assurer l'intégralité de leur service
statutaire qu'en prenant en charge les encadrements de projets, réalisés pour une bonne
part avec des industriels.
Par ailleurs, le département participe à deux projets pilotes dans
l'enseignement de la Conception mécanique assistée par ordinateur : Colos avec le
département d'Electrotechnique, l'autre dans le cadre du groupement national
PRIMECA. Il assure également des enseignements dans le cadre de la formation
permanente (un stage long sur la "Conception mécanique assistée par ordinateur").
Formations doctorales
Le statut des personnels, l'absence de laboratoire de recherche font qu'aucun
membre du département n'a la responsabilité d'une formation ; cependant le
département assure une participation à l'enseignement dans deux DESS (CFAO et
Qualitilogie) et dans le DEA Génie des systèmes industriels.
Activités de recherche et de développement
Bien que dépourvu de laboratoire de recherche, le département développe une
activité tournée vers la production de produits logiciels, sur les thèmes suivants :
- la génération assitée de cotes 3 D (un logiciel a été commercialisé par la société
MECAmaster Sarl),
- les méthodes et outils d'analyse de la valeur (le département s'est fixé comme
objectif la production d'un logiciel d'expertise original).
Bien que ce département ne soit pas un département de recherche il faut
mentionner deux activités qui ont, et devraient donner lieu à des produits logiciels d'un
grand intérêt pour l'ECL. Il s'agit tout d'abord d'une activité sur la génération assistée
93
Ecole centrale de Lyon
de cotes 3D, qui a déjà donné lieu a un logiciel distribuée par la Société MECAmaster
Sarl, et d'autre part de travaux sur les méthodes et outils de l'Analyse de la Valeur avec
l'objectif de développer un logiciel d'expertise original.
S'il y a peu de publications à l'actif du département (11 communications depuis
1990), il faut cependant souligner sa très bonne insertion régionale et nationale. Sa
présence active au sein des institutions suivantes en témoigne :
- Comité exécutif de l'Atelier inter-établissement de productique,
- Groupe Rhône-Alpes-Auvergne de l'AFAV(Association française de
l'analyse de la valeur)
- GRUE, groupe des utilisateurs d'Euclid,
- Centre de formation agrée AutoCAD.
Conclusion
Il est clair que ce département aurait tout à gagner à la mise en place d'un
département d'enseignement et de recherche de Génie industriel dans la mesure où il est
beaucoup trop petit pour développer seul une activité de recherche significative. Par
ailleurs, ses enseignants se sentent mal intégrés dans l'École, à cause de leur statut qui
les tient éloignés de la recherche et leur impose des charges d'enseignements beaucoup
plus lourdes que celles de leurs collégues. Enfin, le départ prévu de l'un des enseignants,
spécialisé dans l'analyse de la valeur, risque de remettre en cause des équilibres
fragiles.
VIII - Département de Mathématiques - Informatique - Systèmes
Organisation du département
L'équipe de ce département se compose de 17 enseignants-chercheurs, de trois
emplois techniques et administratifs, trois ATER et 10 doctorants. La structure parait
fonctionner de manière satisfaisante : elle est doté d'un conseil, très équilibré dans sa
représentation, qui se réunit une fois par mois en moyenne. Ce département est constitué
de trois équipes distinctes : mathématiques, informatique et automatique.
Le département possède un réseau Ethernet, relié au réseau de l'École à travers
un pont filtrant. Si les superficies de locaux allouées aux membres permanents
paraissent satisfaisantes, il n'en est pas de même pour les doctorants et les stagiaires qui
ne disposent que d'une surface totale de 67 m2. En 1996, le budget du département est de
315 KF dont 210 KF au titre des enseignements et 105 KF au titre de la recherche.
94
Les Départements
Activités d'enseignement
Les enseignements de mathématiques sont répartis sur les trois années du
cursus de la façon suivante :
INTITULÉ
COURS
Première année
Mathématiques (module de base)
Analyse numérique (module de
base)
Deuxième année
Probabilités-statistiques (module
de base)
Calcul scientifique (module de
base)
Introduction à l'analyse
fonctionnelle (module optionnel)
Méthodes d'éléments finis
(module optionnel)
Plans d'expériences (module
optionnel)
TD
TP/BE
27
Nombre d'heures
36
12
16
Nombre d'heures
15
20
9
12
12
12
8
12
8
Troisième année
Nombre d'heures
(modules optionnels)
Optimisation
Systèmes dynamiques
Méthodes performantes en calcul
scientifique
Introduction aux ondelettes
Singularités d'EDP en domaine
anguleux
TOTAL
22
22 h
16
16
22
16
22
16
22
16
217
84
96
Compte tenu des dédoublements de groupes et des enseignements de DEA, les
mathématiques représentent une charge totale d'enseignement de 1700 heures équivalent
TD.
95
Ecole centrale de Lyon
Les enseignements d'informatique se décomposent de la façon suivante :
INTITULÉ
COURS
Première année
Algorithmes et structure de
données (tronc commun)
Langage de programmation en C
(tronc commun)
13 h 30
TD
TP/BE
Nombre d'heures
18
12
Deuxième année
Introduction à la programmation
objet (tronc commun)
UNIX et programmation C++
(tronc commun)
Systèmes d'information (option)
Systèmes d'exploitation (option)
Méthodes de conception de
logiciels (option)
Nombre d'heures
9
10
12
Troisième année
Intégration et travail coopératif
Base de données
Intelligence artificielle
Infographie
Ingénierie de projets
informatiques
Réseaux et applications réparties
Ingénierie des interfaces
Programmation sous contraintes
12
12
8
8
12
8
Nombre d'heures
TOTAL
22
22
22
22
16
16
16
16
22
16
22
22
22
16
16
16
234 h 30
28
176
En première année, les élèves disposent d'une salle au centre de calcul, et en
seconde année, de deux salles équipées de 22 postes de travail en libre service.
Chaque année, environ 40 à 50 élèves sont inscrits dans l'option "Informatique et
automatique" : une vingtaine d'ingénieurs sont formés avec une spécialisation
informatique.
Néanmoins, on relève des incohérences dans la progression des parcours, liées
au système optionnel et à la liberté de choix laissée aux élèves ; par ailleurs, les
enseignants sont dans une incertitude permanente quant au maintien de leur
enseignements (un cours non dispensé, faute d'un nombre suffisant d'élèves deux
années consécutives, est supprimé).
96
Les Départements
Les enseignements d'automatique se répartissent comme suit :
INTITULÉ
Deuxième année
Automatique des processus
linéaires
Automatique des processus non
linéaires
Synthèse des régulateurs
industriels
Systèmes à "événements"
discrets
Troisième année
Systèmes asservis
Automatique des processus
linéaires multivariables
Commande optimale
Automatique manufacturière
Structuration de la production
manufacturière
TOTAL
COURS
TD
TP
BE
Nombre d'heures
13 h 30
18
9
12
9
12
12
8
22
8
Nombre d'heures
12
4
22
16
22
22
16
16
22
16
153 h 30
50
20
68
Le potentiel d'enseignement représente 1056 heures. Compte tenu des
dédoublements, la charge d'enseignement s'élève à 1278 heures qui se décomposent de la
façon suivante : 1000 heures en deuxième et troisième années, 200 heures de projets et 78
heures en DEA et DESS.
Formations doctorales
Pour le secteur mathématiques, le département est impliqué dans le DEA
"Analyse numérique, équations aux dérivées partielles et calcul scientifique", qui
s'appuie sur les compétences de deux UMR : l'UMR 128 "Mathématiques pures et
appliquées" de l'ENS de Lyon et l'UMR 5585 "Analyse numérique" qui associe l' UCBL,
l'Université de Saint-Étienne, l'INSA de Lyon et l'ECL. Cette formation doctorale
accueille 4 centraliens.
Dans le domaine de l'informatique, le département participe au
DEA"Productique : organisation et conduite des systèmes de production", mis en place
récemment par l'INSA, l'ECL et les universités Lyon I et Lyon II. En 1995 - 1996, deux
élèves de l'ECL suivaient les cours de ce DEA.
L'ECL est par ailleurs associé au DEA "Automatique industrielle" délivré par
l'UCBL, l'INSA de Lyon et l'Université de Savoie.
97
Ecole centrale de Lyon
Activités de recherche
L'équipe de mathématiques est l'une des composantes de l'UMR 5585,
regroupant les chercheurs travaillant en analyse numérique
dans
quatre
établissements : l'ECL, l'INSA de Lyon, l'UCBL et l'Université de Saint-Etienne.
Les principaux thèmes de recherche développés dans l'UMR sont:
- les méthodes numériques à haute performance ;
- les équations d'évolution et les propriétés qualitatives ;
- le calcul parallèle ;
- les théories de la turbulence ;
- l'approximation spectrale ;
- l'histoire des mathématiques appliquées.
L'équipe de l'ECL est essentiellement impliquée dans les deux premiers thèmes
et sa production scientifique est d'excellent niveau : depuis 93, on compte 12 publications
sur le premier thème, 10 sur le second, principalement dans des revues internationales
de qualité.
Jusqu'en 1993, l'équipe d'informatique était caractérisée par des thèmes de
recherche très dispersés et un niveau des publications faible. L'équipe a alors été
rattachée au LISPI (Laboratoire d'informatique des systèmes de production industrielle),
structure commune à l'INSA de Lyon et à l'Université Claude Bernard, qui était
reconnue alors comme équipe d'accueil par le ministère de l'Enseignement supérieur et
de la Recherche. Depuis lors, le LISPI a subi une restructuration et l'équipe de l'ECL est
maintenant rattachée au GRACIMP (Groupe de recherches en apprentissage, coopération
et interfaces multimodales pour la productique) impliquant l'INSA, l'Université Lyon I
et l'ECL). Le thème central des recherches de cette équipe est l'étude des techniques de
conception de collecticiels, c'est-à-dire de logiciels permettant le travail coopératif à
distance et dotés d'interfaces sophistiquées. Il faut noter également une participation aux
activités du GDR-PRC"Communication homme-machine", la soutenance de 9 thèses
entre 1991 et 1994, l'organisation de manifestations nationales. Actuellement 6 thèses
sont en cours ainsi que deux projets : l'un en EAO (projet Teleco 3), l'autre en CAO, en
liaison avec PRIMECA.
En 1991, les thèmes de recherche de l'équipe d'automatique avaient été jugés trop
dispersés et le niveau des publications faible. Depuis lors, la partie dite "discrète" a été
rattachée au LISPI, tandis que la partie dite "continue" a rejoint le LAGEP (Laboratoire
d'automatique et de génie des procédés), UPRES A de l'Université Claude Bernard.
Conclusion
Ce département n'a pas l'homogénéité que l'on pourrait attendre d'un
département d'enseignement et de recherche. C'est un assemblage artificiel, composé de
trois équipes qui n'entretiennent aucune collaboration et dont les potentiels scientifiques
sont très hétérogènes. Si l'équipe d'analyse numérique, rattachée à une UMR, est d'un
excellent niveau et explore des domaines de recherche d'un intérêt certain pour une école
d'ingénieurs, l'équipe d'informatique, intégrée récemment au GRACIMP, n'a pas
encore fait ses preuves.
L'automatique pose un problème plus délicat encore : il n'existe pas de
département d'automatique à l'ECL. La discipline est présente dans plusieurs
98
Les Départements
départements de l'École, outre celui de Mathématiques, Informatique, Systèmes. Il est
très difficile de savoir si l'absence de structure était la cause ou la conséquence de
l'absence d'un laboratoire. On semble se satisfaire du fait que l'automatique se trouve
dispersée dans toutes les disciplines dès lors qu'elles abordent l'aspect système. Il faut
rappeler que l'automatique existe en tant que telle. Le formalisme qu'elle a développé
recouvre certes à peu près toutes les disciplines. Ce ne doit pas être un argument pour l'y
dissoudre.
La création, projetée par la direction, d'un département de Génie industriel qui
inclurait, entre autres disciplines, l'automatique et la productique, ne ferait
qu'accentuer cette dispersion. Les problèmes de recrutement et l'absence du support d'un
laboratoire interdisent une solution facile. On peut cependant suggérer quelques pistes :
- en France et à l'étranger, cette discipline s'est principalement
développée en conjonction avec le traitement des signaux et au voisinage des
technologies servant de support au traitement de ceux-ci. En école d'ingénieurs,
l'automatique ne peut se développer sans lien avec l'informatique industrielle,
l'électronique ou l'électrotechnique.
- la mise en place d'un département de Génie industriel regroupant les
aspects de l'automatique transversaux à l'ensemble des disciplines serait-elle
pertinente ? Il faudrait, dans cette hypothèse, distinguer soigneusement les aspects de
l'automatique propres à la gestion de la production de ceux spécifiques à chaque
discipline, qu'il faudrait veiller à préserver : en effet, des départements comme
l'électrotechnique et l'électronique, par exemple, pourraient y perdre l'un des aspects les
plus modernes de leur ancrage industriel. Une grande flexibilité dans l'approche serait
donc nécessaire.
IX - Le Département Matériaux, Mécanique Physique
Organisation du département
Le département Matériaux, Mécanique Physique est constitutif de l'ancienne
URA 447 "Matériaux-mécanique physique" qui a reçu en 1994 le renfort des chimistes de
l'URA 404 (cf. infra). Ainsi s'est constitué le laboratoire "Ingénierie et fonctionnalité
des surfaces" (IFOS, UMR 5621). Le directeur du département est également le
responsable du laboratoire.
Ce département est composé de 7 professeurs, 7 maîtres de conférences, un chef
de travaux, 4 emplois CNRS, un demi-poste d'ATER, un moniteur, 11 techniciens, et 36
doctorants. Il dispose d'équipements nombreux, récents et de bonne qualité, financés
essentiellement sur des crédits de recherche. Le département bénéficie de locaux d'une
superficie suffisante, mais qui ne semblent pas conformes aux normes de sécurité
actuelles ; par ailleurs, leur disposition ne favorise ni les échanges, ni les rencontres.
La gestion du département est collégiale et consensuelle.
Activités d'enseignement
Le département est impliqué dans l'UV "Matière-Matériaux".
Les
enseignements dispensés le sont en étroite collaboration avec les départements
99
Ecole centrale de Lyon
Technologie des surfaces et Physicochimie des matériaux. Il participe en outre aux UV
optionnelles de deuxième année et à l'option de troisième année.
Les enseignements concernent les fondements des sciences de la matière et des
matériaux et sont regroupés sous quatre rubriques :
- physique,
- chimie,
- métallurgie,
- matériaux, surfaces.
Le potentiel enseignant théorique représente 2 600 h équivalent TD pour une
charge de 3 472 h équivalent TD. Dans les faits, le département dispose de 2000 h
d'enseignements statutaires pour couvrir une charge effective de 4415 h, dont les trois
quarts sont dispensées sous forme de TP.
L'ensemble des cours est structuré logiquement avec une forte orientation vers
les matériaux métalliques, spécialisation commune à la plupart des enseignants.
Compte tenu de la dimension généraliste de la formation, il conviendrait sans doute de
donner plus de place à l'évocation des matériaux polymères ou céramiques, ou encore des
matériaux utilisés en génie civil (bois, béton). Par ailleurs, il convient de relever que la
troisième année est très orientée vers les études doctorales alors que celles-ci ne
concernent qu'une minorité d'élèves-ingénieurs.
Enfin, la conformité des installations aux normes de sécurité actuelles n'est
pas toujours assurée, notamment en ce qui concerne le four ou certaines machines
d'essai.
100
Les Départements
Liste des enseignement du département Matériaux, mécanique physique
Intitulés
Cours
Première année
Élaboration, mise en forme
(UV matière-matériaux)
Thermodynamique appliquée
(UV matière-matériaux)
Notions de ruine des matériaux
(UV matière-matériaux)
Matériaux pour l'ingénieur 1
(transfert)
(UV matière-matériaux)
Participation à caractérisation
physique (UV matière-matériaux)
TD
TP ou BE
Nombre d'heures
9
12
9
12
9
12
28
2
Deuxième année
Physique des matériaux
(UV matière-matériaux)
Physique des défauts
(UV matière-matériaux)
Mécanismes des traitements
thermiques (UV matière-matériaux)
Matériaux pour l'ingénieur 2
(UV matière-matériaux)
Matériaux : savoir choisir (option)
Initiation au CND (option)
2
4
Nombre d'heures
9
12
9
12
9
12
20
20
12
Troisième année
Optimisation des matériaux
(option Matériaux et DEA Génie des
matériaux)
Tenue en service des matériaux
(option Matériaux et DEA Génie des
matériaux)
Tenue en service des surfaces
(option Matériaux et DEA Génie des
matériaux)
Performances et adaptation
(option Matériaux et DEA Génie des
matériaux)
8
Nombre d'heures
TOTAL
22
16
22
16
22
16
22
16
176
74
124
Formations doctorales
Le département participe à trois formations doctorales, rattachées à l'École
doctorale "Matériaux" de Lyon :
- le DEA "matériaux macromoléculaires et composites" ;
- le DEA "Génie des matériaux" ;
- le DEA "Sciences des matériaux et des surfaces".
101
Ecole centrale de Lyon
En 1995 - 1996, les effectifs de ces DEA sont les suivants :
Génie des
Sciences des
Matériaux
Matériaux
Matériaux
Effectif total*
12
2
5
dont élèves de l'ECL
10
1
5
5
2
5
Poursuites d'études
en thèse (élèves de
l'ECL)
* Inscrits à l'ECL
Activités de recherche
Jusqu'en 1995, les activités de recherche du département ont eu comme cadre
l'URA CNRS MMP (Matériaux, mécanique physique), créée en 1993. Le laboratoire
comprenait deux entités :
- le groupe Céramique-Biomatériaux-Caractérisation physique qui
entretenait une collaboration étroite avec l'École dentaire de Lyon. Ses thèmes de
recherche concernait la diffraction des rayons X, la détermination des contraintes
résiduelles, la microscopie électronique à balayage ;
- le groupe Caractérisation micromécanique des matériaux spécialisé
dans la durabilité des matériaux composites et dans l'analyse microstructurale de
l'usure des matériaux nouveaux ou traditionnels ; des collaborations étroites liaient ce
groupe aux polyméristes de l'UCBL et aux mécaniciens du contact de l'INSA de Lyon.
En 1995, cette URA a fusionné avec l'URA 404 "Laboratoire de physicochimie
des interfaces" pour constituer l'UMR "Ingénierie et fonctionnalisation des surfaces".
Ce nouvel ensemble regroupe 19 chercheurs (quatre emplois du CNRS, sept
emplois de professeurs des universités, sept maîtres de conférences et un chef de travaux)
et 11 ingénieurs, techniciens ou administratifs. Il accueille également 36 doctorants. Sur
son budget, le laboratoire finance les salaires d'un technicien et d'une secrétaire à mitemps. Le laboratoire dispose, en outre, d'un ingénieur de recherche rémunéré sur des
fonds provenant des activités de formation continue.
Le budget du laboratoire représente environ 4MF dont la plus grande part
provient de ressources contractuelles ; l'apport de l'École représente une somme totale de
400 KF, dont 170 KF au titre de l'enseignement et 230 KF au titre de la recherche.
Le projet scientifique de la nouvelle UMR IFOS est structuré en quatre
opérations :
Réponse des matériaux aux sollicitations tribologiques complexes
Cette activité, en partie complémentaire de celle menée au sein du LTDS (cf.
infra), concerne la métallurgie et les problèmes de diffusion aux contacts solide-solide
fortement sollicités. Le travail mené est minutieux, sérieux et reconnu
internationalement. L'IFOS et le LTDS se retrouve au sein de l'IET (Institut européen de
tribologie) dont la vocation internationale semble encore limitée.
102
Les Départements
Durabilité des matériaux
Cette activité concerne un sujet largement développé dans de nombreux
laboratoires français sur la liaison durabilité (mécanismes d'endommagement) en
fonction de la microstructure. Dans le cas présent, l'application aux matières
organiques est originale. L'objectif est de rechercher les stockages d'énergie et les sites
de piégeage de charges électriques conduisant à des claquages diélectriques avec,
parfois, des fusions locales. On notera le partenariat avec le CEA/DAM pour le
développement d'un moyen de caractérisation, l'électroscope à effet miroir.
Structures fonctionnelles : reconnaissance (bio) chimique et détection
Ce groupe, issu du rapprochement avec l'URA 404, développe une activité qui a
débouché sur de nombreux brevets concernant les greffages chimiques qui privilégient
des systèmes d'affinité ou des systèmes catalytiques. L'équipe a créé le club
" microcapteurs chimiques "qui associe 20 sociétés et 40 laboratoires et qui édite une
revue trimestrielle à dimension nationale. Cette équipe, atypique dans une école telle
que l'ECL, mérite d'être soutenue : elle présente des potentialités susceptibles de
développements majeurs.
Élaboration de structures superficielles multifonctionnelles
Cette activité est habituelle pour un laboratoire de matériaux. Tous les dépôts
destinés à constituer des barrières thermiques (ambages des moteurs d'avion) ou des
zones d'accrochage en biomécanique présentent des risques de décollement des couches
déposées à haute température (laser, torche plasma) ou par voie chimique. Ces travaux
concernent généralement l'analyse des contraintes par diffractométrie X, qui est bien
développée ici, ou l'analyse des surfaces (microdureté, microscopie, analyse). Un autre
aspect de ce thème concerne le greffage pour améliorer la fonctionnalité des surfaces.
Par ailleurs, trois centres d'étude ont été constitués en forte interaction avec les
laboratoires extérieurs et les milieux industriels :
- Caractérisation des matériaux ;
- Caractérisation des biosystèmes ;
- Valorisation, cellule de transfert.
Conclusion
C'est un département qui fonctionne bien, alliant activités d'enseignement et
de recherche dans une certaine harmonie. Néanmoins, on peut formuler les réserves
suivantes :
- le poids des TP ou BE dans la charge d'enseignement est excessif,
- la sécurité de certaines installations nécessite des travaux de mise en
conformité.
103
Ecole centrale de Lyon
X - Le Département Technologie des surfaces
Organisation du département
Ce département abrite une UMR dont le responsable est distinct de celui du
département. Le conseil de département et le conseil de l'unité de recherche donnent
parfois lieu à des réunions communes. La structure compte une quarantaine de
permanents. Elle dispose d'équipements de recherche et de TP très performants, la
recherche ayant très largement contribué à équiper l'enseignement. Les locaux sont
vastes, propices à l'organisation d'échanges.
L'équipe pédagogique est constituée de trois professeurs des universités, trois
maîtres de conférences, un professeur certifié et deux enseignants du cadre ENSAM.
Les activités d'enseignement et de recherche du département s'articulent autour
d'un thème central : la tribologie. Cette science a pour objet l'étude des lois régissant le
frottement, la lubrification et l'usure.
Activités d'enseignement
Le département participe, dans le cadre du tronc commun, aux enseignements
de l'UV Mécanique et Énergétique Le département assure par ailleurs des
enseignements dans le cadre des options de troisième année :
- matériaux, mécanique, surfaces ;
- mécanique ;
- génie civil et industriel.
La présence d'enseignants du cadre ENSAM au sein de l'équipe pédagogique
aboutit à un potentiel d'enseignement élevé pour un nombre restreint d'enseignants :
2300 heures équivalent TD réparties entre 9 personnes. La charge d'enseignement
théorique s'élève à 3260 heures équivalent TD mais elle atteint 4070 heures effectives,
composées à 80 % de TP, proportion que l'on peut juger excessive.
Il est à noter que la fabrication mécanique, à l'origine de l'existence de ce
département, ne tient plus qu'une place très faible dans la formation : on peut se
demander si le futur ingénieur, qui n'aura jamais approché une machine-outil de
production saura reconnaître, dans une usine, un tour, une fraiseuse, une rectifieuse etc.
Par ailleurs, les enseignements en gestion de production moderne et en
organisation, qui auraient pu constituer une part importante de la formation délivrée
dans ce département, se voient réduits à un cours d'option de troisième année, d'une
durée de 22 heures.
104
Les Départements
Liste des enseignements du département Technologie des surfaces
Intitulés
Première année
Caractérisation physique
Cours
Matière mal condensée
Matériaux pour l'ingénieur
Mécanique, Robotique
TD
TP ou BE
Nombre d'heures
6
8
9
12
8
20
9
Fabrication
Deuxième année
Solides non cristallins
12
4
12
Nombre d'heures
9
12
Matériaux pour l'ingénieur
12
Mécanismes
10,5
Fabrication
Mouillage, adhérence, colloïdes
(option)
Troisième année
Tribologie
(DEA Mécanique)
Caractérisation des surfaces
(DEA Acoustique)
Comportement mécanique des
polymères
(DEA mécanique)
Interactions mécaniques
(DEA Acoustique)
Dynamique des mécanismes
(DEA Mécanique)
Mécanique des vibrations
(DEA Acoustique)
Techniques de production
Robots industriels
TOTAL
14
16
20
Nombre d'heures
22
12
22
16
22
12
22
16
22
16
22
16
22
22
239,5
16
16
192
58
Formations doctorales
Le département de technologie des surfaces inscrit ses élèves dans plusieurs
DEA auxquels participent les enseignants : Mécanique, thermique et énergétique, Génie
civil, Chimie analytique, Acoustique, Génie des matériaux, Sciences des matériaux,
Génie biologique et médical.
Ces DEA appartiennent principalement à deux Écoles doctorales :
- École doctorale des matériaux de Lyon (EDML) ;
- École doctorale de mécanique (MEGA).
Cette multiplicité ne fait que traduire l'éclectisme et le rayonnement d'une
équipe pédagogique qui compte des personnalités de renom international.
105
Ecole centrale de Lyon
Activités de recherche
Le laboratoire de Tribologie et dynamique des systèmes (LTDS), URA CNRS,
constitué en 1992 et devenu UMR en 1995, regroupe les compétences du département de
Technologie des surfaces et de celui de Mécanique des solides à l'ECL, ainsi que celles
du département Physique des interfaces à l'ENI de Saint-Étienne. Les problèmes de
tribologie et de mécanique des solides, des surfaces et de dynamique des systèmes sont
abordés à plusieurs niveaux d'observation : de la macro-structure comportant des jeux et
des frottements jusqu'à la molécule dans la zone de contact entre solides. Le laboratoire
joue un rôle charnière, faisant cohabiter l'expérimentation au niveau nanométrique et
la modélisation mécanique, modélisation des milieux granulaires et hétérogènes, et des
systèmes.
Le laboratoire, qui comprend 43 permanents et 48 doctorants en 1995-1996, est
financé, hors salaires, à 82 % par les contrats, 4 % par le CNRS et 14 % par le MESR pour
un budget de 10 MF. Par ailleurs, le laboratoire est lié à la société partenaire de
recherche, la SORETRIB qui met à sa disposition deux ingénieurs sous contrat.
La recherche est organisée autour de trois thèmes :
Tribologie et surfaces
L'étude des surfaces frottantes est menée sous l'angle mécanique et
topographique. C'est une activité fondamentale de ce laboratoire qui compte des
chercheurs originaux et inventifs dont l'apport scientifique est réel et significatif.
Surfaces et milieux hétérogènes
Dans ce thème, divers aspects assez dissemblables sont abordés tels que forces
de surfaces, lubrification limite, rhéologie et grandes déformations, matériaux
granulaires. L'ensemble conduit, dans les différents domaines, à des travaux
d'excellente qualité et assez largement publiés.
Dynamique des mécanismes et des structures
Les études sont diverses et se rapportent principalement à la mécanique
vibratoire ainsi qu'au contrôle actif. Ces travaux sont tous à la pointe de la connaissance
dans leur domaine et contribuent aussi au renom du laboratoire.
Conclusion
Le département et le laboratoire fonctionnent avec une direction bicéphale, mais
efficace et conviviale. Leur implantation prochaine dans les locaux de l'Institut
européen de tribologie, devrait contribuer à élargir et enrichir cet ensemble
remarquable. On peut cependant regretter la part trop faible de l'enseignement de
fabrication mécanique et l'insuffisance des équipements qui lui sont consacrés.
106
Les Départements
XI - Le Département Mécanique des solides
Organisation du département
Le département est doté d'un conseil constitué de dix élus et de quatre membres
nommés par le responsable de département : l'engagement et le charisme de ce dernier
contribue à préserver un bon équilibre entre les différentes composantes du département.
L'activité de recherche se fait au sein du Laboratoire de Tribologie et
dynamique des systèmes (ancienne URA 855 devenue UMR 5513). Le département
participe à deux des trois thèmes de recherche de ce laboratoire qui regroupe les activités
scientifiques des départements de Mécanique des solides et de Technologie des surfaces.
L'équipe pédagogique est composée de trois professeurs des universités, six
maîtres de conférences, deux PAST, un professeur certifié et deux assistants. Quatre
techniciens les assistent.
Activités d'enseignement
La charge d'enseignement effective du département est de 5 430 heures
équivalent TD (dont 11 % de cours magistraux, 16 % de TD et 73 % de TP et BE), alors que
le potentiel enseignant représente environ 3 500 h équivalent TD. On pourrait
certainement remédier à ce déficit en modifiant la taille des groupes de travaux
pratiques.
Les cours de base sont assurés en partenariat avec d'autres départements :
- celui d'Acoustique pour la mécanique générale,
- celui de Mécanique des fluides pour la mécanique des milieux continus.
Cette heureuse initiative a pour effet de permettre des échanges entre
enseignants-chercheurs de disciplines connexes et on ne peut que l'encourager.
Le département assure également toute la charge de l'option génie civil qui,
cette année, n'accueille que 14 élèves alors qu'habituellement, elle en compte une
trentaine. Il est essentiel d'enrayer cette tendance à la baisse qui serait préjudiciable à
un enseignement dont l'intérêt est évident et essentiel pour l'ECL. L'équipe, qui est de
très bon niveau, mériterait d'être confortée par l'École.
Si les enseignements sont globalement de bonne qualité, il convient néanmoins
de relever la place trop faible consacrée à la résistance des matériaux dont le nombre et
la durée des TP sont réduits à l'excès. Dans une école dont la mécanique constitue l'un
des axes forts, il s'agit, à l'évidence, d'une lacune.
107
Ecole centrale de Lyon
Liste des enseignements du département Mécanique des solides
Intitulés
Cours
TD
TP ou BE
Première année
Nombre d'heures
Mécanique générale et analytique
10,5
14
(Module de base)
Mécanique des milieux continus
6,5
9
(Module de base)
Solides élastiques et non élastiques
10,5
14
(Module d'approfondissement)
Vibration des machines
9
12
4
(Module d'approfondissement)
Mécanique des vibrations
(Module de transfert)
8
Mécanique des solides
(Module de transfert)
8
Deuxième année
Nombre d'heures
Éléments de calcul des structures
12
16
(Module de base)
Vibration des structures
9
12
4
(Module d'approfondissement)
Statique et stabilité des structures
10,5
14
(Module d'approfondissement)
Calculs en mécanique des solides
16
(Module de transfert)
Mécanique des sols (option)
20
Plaques et coques (option)
20
Troisième année
Nombre d'heures
Stabilité des systèmes mécaniques
22
16
(option mécanique et DEA Mécanique)
Dynamique des structures
(option mécanique et DEA Mécanique,
22
16
Acoustique)
Calculs avancés en conception de véhicules
22
16
(option génie industriel)
Méthode expérimentale en mécanique des
22
16
solides
Propagation des vibrations
22
16
(DEA Acoustique)
Génie parasismique
22
16
(option génie civil et DEA Génie civil)
Travaux souterrains
22
16
(option génie civil et DEA Génie civil)
Mécanique des sols appliquée au calcul des
22
16
ouvrages
(option génie civil et DEA Génie civil)
Grands ouvrages (option génie civil)
22
16
Méthodes numériques en mécanique des
22
16
sols (option génie civil)
Comportement mécanique des matériaux
22
16
(DEA Génie des matériaux)
Mécanique et thermodynamique des
22
16
milieux continus (DEA Mécanique)
Calcul des structures élastiques et
22
16
plastiques
TOTAL
394
91
248
108
Les Départements
Formations doctorales
L'École doctorale MEGA comprend quatre DEA dont trois sont accessibles aux
élèves de l'ECL. Il s'agit des DEA :
- Mécanique,
- Génie Civil,
- Acoustique.
En 1995 - 1996, les effectifs de ces DEA sont les suivants :
Inscrits*
Dont élèves de
l'ECL
Poursuite d'études
en thèse (élèves de
l'ECL)
* Inscrits à l'ECL
Mécanique
29
Génie civil
3
Acoustique
19
17
3
18
17
3
8
Le département Mécanique des solides contribue pour une part significative
enseignements de ces DEA, surtout dans le cadre des cours d'option.
aux
Activités de recherche
Les activités de recherche du département de Mécanique des solides se déroulent
au sein du Laboratoire de Tribologie et dynamique des surfaces (LTDS, UMR 5513) et
concernent la mécanique des milieux continus et la dynamique des structures (cf.
supra).
Conclusion
Ce département fonctionne de façon globalement satisfaisante : l'équilibre est
préservé entre ses différentes composantes grâce au dynamisme et à l'implication de son
responsable. Par ailleurs, le développement de partenariats avec les départements
d'Acoustique et de Mécanique des fluides génère des échanges féconds entre
enseignants-chercheurs de disciplines connexes.
Néanmoins, il conviendrait de contenir, dans des proportions raisonnables, la
part de la charge d'enseignement inhérente aux TP et BE, dispensés en très petits
groupes. En outre, la désaffection enregistrée par l'option Génie civil est inquiétante et il
serait souhaitable d'enrayer ce phénomène.
109
Ecole centrale de Lyon
XII - Le Département Physicochimie des matériaux
Organisation du département
Ce département s'appuyait, à l'origine, sur le Laboratoire de Physicochimie des
interfaces (LPCI, URA CNRS 404). Mais des dissensions internes et la perte d'actualité
de l'électrochimie ont conduit à la partition du LPCI, les physiciens rejoignant le
LEAME (UMR 5512) et les chimistes intégrant la nouvelle UMR IFOS (Ingénierie et
fonctionnalisation des surfaces) qui résulte de la fusion de l'URA 447 (Matériaux,
Mécanique physique) et de l'URA 404. Le département survit sous une forme provisoire il n'y a plus de conseil de département - dans l'attente d'une restructuration de l'École
qui entérine ces évolutions.
Il convient de noter cependant que les physiciens, regroupés au même étage,
fonctionnent au sein d'une équipe pédagogique soudée très disponible pour les élèves.
C'est aussi le cas des chimistes, installés à l'étage inférieur. Il ne semble donc pas que
les étudiants aient à souffrir de la séparation intervenue entre physiciens et chimistes.
L'encadrement du département est composé de deux professeurs des universités,
trois maîtres de conférence, un ATER et deux techniciens.
Les activités d'enseignement
Par le jeu des dédoublements de cours, des groupes de travaux dirigés et de
travaux pratiques, la charge du département peut être estimée à 393 h de cours,1131 h de
TD et 2092 h de TP, soit une charge totale d'enseignement de 3 200 h équivalent TD pour
un potentiel enseignant de 2 400 h environ.
Il ne semble pas exister de problème sérieux. L'ensemble est de bonne qualité,
aussi harmonieux que possible et bénéficiant de l'engagement total de quelques fortes
personnalités.
110
Les Départements
Liste des enseignements du département Physicochimie des matériaux
Intitulés
Cours
Première année
Physique microscopique
(module de base)
Thermodynamique macroscopique et
microscopique (module de base)
Rayonnement électromagnétique
(module de base)
Thermodynamique des surfaces
(module d'approfondissement)
Matériaux pour l'ingénieur 1
(module de transfert)
Physique
(module de transfert)
Participation à caractérisation
physique
TD
TP / BE
Nombre d'heures
12
12
12
12
12
16
9
12
12
12
2
Deuxième année
Physique quantique
(module d'approfondissement)
Méthodes physique d'étude des
matériaux
(module d'approfondissement)
Ingénierie atomique et moléculaire
(module d'approfondissement)
Physique des composants
(module d'approfondissement)
Électrochimie et applications (option)
Physique nucléaire (option)
Environnement (option)
Matéraux plastiques et composites
(option)
2
4
Nombre d'heures
Troisième année
Énergie nucléaire
9
12
9
12
9
12
9
9
12
12
16
12
12
8
8
4
Nombre d'heures
Semi-conducteurs et microstructures
Physique de l'état solide
Biomolécules, surfaces et matériaux
fonctionnels
Physique des surfaces et des couches
minces
Ingénierie des surfaces en milieu
liquide
Procédés d'élaboration des
microstructures
TOTAL
22
16
22
16
22
16
22
16
22
16
22
16
22
16
286
111
114
160
Ecole centrale de Lyon
Formations doctorales
Le dispositif de formation doctorale comprend le DEA "Sciences des
matériaux", qui concerne les physiciens et deux DEA s'adressant aux chimistes :
"Dispositifs intégrés de l'électronique" et "Analyse physico-chimique".
Le DEA "Sciences des matériaux", qui fait partie de l'École doctorale des
matériaux de Lyon (EDML) a accueilli en 1995 - 1996 cinq élèves ingénieurs. Chaque
année, un élève de l'ECL fait sa thèse au sein du laboratoire LEAME. Il est à noter que les
enseignements de tronc commun sont dispensés à l'extérieur de l'ECL, et que les cours
d'option de troisième année de l'ECL figurent comme options du DEA.
En 1995 - 1996 , le DEA "Dispositifs intégrés de l'électronique" compte sept
élèves de l'ECL ; par ailleurs, quatre élèves sont inscrits en thèse. Aucun élève de l'ECL
ne figure parmi les étudiants du DEA Analyse physico-chimique. La spécialité originale
en élaboration de capteurs chimiques permet aux chimistes d'être activement présents
dans ces DEA.
Activités de recherche
Les physiciens ont évolué de l'électrochimie vers les traitements
électrochimiques de semi-conducteurs ; ils sont intégrés au laboratoire LEAME / UMR
5512 (cf. supra).
Ils participent notamment à deux opérations de ce laboratoire :
- films minces diélectriques pour l'électronique et l'optique,
- surfaces nanotechnologies .
Les chimistes se sont engagés dans une recherche originale concernant le
greffage chimique des semi-conducteurs. Ils sont intégrés à l'UMR 5621 IFOS qui résulte
de la fusion des URA 447 et 404 (cf. supra).
Conclusion
Les enseignants des deux entités du département (physique et chimie) font
preuve d'incontestables qualités pédagogiques. Quelle que soit la nouvelle organisation
de l'ECL, il conviendra de préserver ce fonctionnement en unités pédagogiques, riche de
synergies qui contribuent à la qualité des cours, des exercices dirigés et des travaux
pratiques. Enfin, les locaux, où se mêlent activités d'enseignement et de recherche
donnent une bonne image de ce que peut être l'activité d'enseignants-chercheurs sachant
ménager un équilibre entre leur activité de recherche et leurs tâches d'enseignement.
112
L'Ecole centrale de Lyon
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Conclusions et Recommandations
L'École centrale de Lyon, institution plus que centenaire, figure parmi les fleurons
du patrimoine français des grandes écoles. Mais le prestige attaché à la dénomination
"École centrale", la place qu'elle occupe dans la hiérarchie de renommée des écoles, ainsi
que la qualité reconnue de ses recherches, devraient lui imposer de garder le souci
permanent de faire coïncider l'image et la réalité et de se situer dans une démarche
prospective. Dans cette mesure, l'évaluation externe doit être reçue comme une aide.
Cette évaluation intervient précisément à un moment où l'École, consciente d'un
certain nombre de dérives, s'est engagée - bien qu'encore insuffisamment - dans la voie des
réformes. C'est la raison pour laquelle les conclusions et recommandations qui suivent
s'appliquent à l'existant, mais tiennent aussi compte des projets en cours, notamment pour
la restructuration de l'École.
Un certain nombre de constatations, qui découlent presque toutes les unes des
autres, s'imposent à l'issue de cette évaluation :
- l'École est très fortement liée aux milieux industriels : elle puise une partie
de sa force et de son identité dans cette étroite et ancienne proximité ;
- l'École constitue un pôle de recherche reconnu : la prédominance de la
recherche est une réalité qui imprègne son fonctionnement et ses orientations ;
- la structuration de l'École autour des laboratoires aboutit à un ensemble
éclaté où les capacités d'arbitrage de la direction sont limitées et les synergies difficiles à
mettre en oeuvre ;
- le poids de la recherche détermine étroitement l'offre pédagogique sans
qu'une réflexion structurante sur les contenus et les objectifs de la formation n'apparaisse ;
- la difficulté que rencontre le pouvoir central pour imposer une véritable
politique d'établissement et l'absence d'instrument de pilotage se traduisent par une
gestion dépourvue de transparence et révélatrice d'un fonctionnement cloisonné ;
- une restructuration, qui restituerait à la direction la maîtrise du pilotage
de l'établissement, tant du point de vue pédagogique que scientifique, constitue une
nécessité dont la direction de l'École a pris toute la mesure, mais qu'elle éprouve quelques
difficultés à concrétiser.
Des liens étroits avec le monde industriel
Les liens très étroits de l'École avec le milieu industriel constituent l'une des
caractéristiques essentielles de l'École. Fondée par des industriels lyonnais, elle a conservé,
tout au long de son parcours, une grande proximité avec l'industrie. L'École a, par exemple,
été pionnière en matière de développement des applications industrielles de la recherche :
dès 1968, des entreprises privées ont été créées dans sa mouvance, à l'initiative de certains
de ses enseignants-chercheurs. Ces sociétés, désignées sous la dénomination "sociétés
partenaires de recherche", constituent un élément fort de l'image de marque que l'École
s'est constituée.
Dans ces conditions, il est d'autant plus regrettable que l'insertion professionnelle
des ingénieurs et son évolution ne soient pas suivies avec l'attention qu'elles méritent. Le
placement des centraliens sur le marché de l'emploi n'est pas apparu comme une
préocupation majeure de l'École, dans une conjoncture jusqu'à maintenant moins
menaçante pour eux que pour d'autres diplômés de l'enseignement supérieur. Compte tenu
des mutations du monde industriel et de son internationalisation, cette situation privilégiée
ne paraît ni acquise, ni figée.
115
Ecole centrale de Lyon
Recommandation
Il convient que l'École mette à profit la richesse de ses liens avec les
milieux industriels pour mener une réflexion prospective sur l'insertion
professionnelle de ses futurs diplômés, notamment dans les PMI.
Un pôle de recherche reconnu
L'École a compris, avant beaucoup d'autres écoles d'ingénieurs, l'intérêt de
développer une recherche de qualité en son sein. Dès la fin des années 50, elle a créé des
laboratoires de recherche qui ont acquis, depuis lors, une notoriété et un rayonnement à
l'échelle internationale.
Le potentiel de recherche de l'École centrale de Lyon frappe autant par sa richesse
et sa diversité que par sa qualité : la présence très forte du CNRS en atteste. Une autre des
caractéristiques de l'activité scientifique de l'École est l'importance des liens et les
collaborations noués avec les établissements scientifiques du site lyonnais, notamment
l'INSA et l'UCBL.
Mais L'ECL, qui est à l'évidence convaincue de la nécessité de ces synergies pour
construire des réseaux de recherche de taille critique, a insuffisamment développé ses
relations dans le cadre régional, ce que l'on peut regretter. Par ailleurs, la volonté de
diversité et de développement d'une recherche de qualité dans toutes les sciences de base,
telle qu'elle est affirmée dans le dernier contrat quadriennal, ne peut faire l'économie d'un
effort de cohérence ; l'absence de synergies entre les laboratoires de l'École favorise le
développement de démarches parallèles et cloisonnées.
Recommandation
Si des recompositions ont été mises en oeuvre, qui ont abouti à la
création d'une UMR résultant de la fusion de deux URA, il est nécessaire de
réfléchir à d'autres regroupements pour que le potentiel scientifique de l'École
s'appuie sur une structuration cohérente, notamment dans le domaine de la
tribologie, thème abordé actuellement par deux laboratoires de l'École. Par
ailleurs, l'ECL détient certainement la possibilité de conforter, sur le site
lyonnais, le pôle national d'excellence qui existe sur le thème des
microtechnologies et des microsystèmes, en rapprochant les équipes du
Laboratoire Électronique, Automatique et Mesures électriques qui travaillent sur
les matériaux et les microstructures de certaines des équipes de l'ancienne URA
de Physicochimie des interfaces.
Une structuration de l'établissement calquée sur celle de la
recherche
L'établissement apparaît comme un ensemble très éclaté et compartimenté,
structuré autour des laboratoires de recherche, un laboratoire correspondant généralement
à un département. L'autonomie des laboratoires, confortée par la politique du CNRS,
génère une superposition d'instances décisionnelles, génératrice de confusion et de conflits,
116
Conclusions et Recommandations
que les réductions budgétaires ne devraient pas contribuer à apaiser. Ces contraintes, qui
limitent sérieusement les capacités d'arbitrage de la direction, hypothèquent toute politique
d'établissement, privant ainsi l'École d'une vision stratégique et prospective.
Recommandation
La nécessité d'une restructuration est clairement perçue par les
responsables de l'École : on ne peut que les encourager dans cette voie.
Une offre pédagogique étroitement déterminée par le poids de la
recherche
Si les enseignements sont globalement de qualité, dispensés, grâce à la taille
restreinte des groupes, dans des conditions qui donnent satisfaction aux élèves et aux
enseignants, si l'on peut considérer comme positive l'importance donnée à l'enseignement
des langues et à la pratique sportive, il faut bien constater que l'organisation pédagogique
souffre de la prédominance de la recherche qui détermine beaucoup trop étroitement l'offre
d'enseignements, notamment en troisième année, et par ailleurs, d'une conception trop
traditionnelle de la formation des ingénieurs, essentiellement articulée autour des contenus
scientifiques, techniques et technologiques.
Le projet pédagogique ne peut se réduire à une offre d'enseignements, certes de
qualité, mais sans structure directrice, ni réflexion prospective sur les contenus et les
objectifs de la fonction de l'ingénieur généraliste. Si la recherche doit nourrir
l'enseignement, il ne faut pas qu'elle en restreigne l'importance et l'oriente sans tenir
compte des réalités socio-économiques. L'existence de laboratoires reconnus ne peut
justifier celle d'une carte des enseignements aussi variée qu'éclatée qui nuit à la lisibilité
et, parfois, à la cohérence des parcours.
Par ailleurs, on ne peut que s'inquiéter de l'insignifiance actuelle des
enseignements de culture générale dans le cursus, quand on connaît l'importance qu'elle
est amenée à prendre dans la formation des futurs ingénieurs.
Recommandation
L'École doit mettre en oeuvre un véritable projet pédagogique appuyé
sur une définition solide et actualisée de l'ingénieur généraliste : il sera
notamment indispensable de clarifier et de simplifier les parcours et de mieux
prendre en compte les fonctions d'encadrement et d'animation d'équipe qui sont
celles du futur ingénieur, en développant fortement et en diversifiant l'offre de
formation générale, quitte à diminuer le poids de certains autres enseignements.
Une gestion difficilement compréhensible
Comme l'illustrent à la fois les difficultés rencontrées par le Comité pour réunir
les informations nécessaires à l'évaluation et les constats dressés dans les domaines de la
gestion financière, de la valorisation de la recherche ou encore de la formation continue, la
gestion de l'établissement est difficilement compréhensible et révélatrice d'un
fonctionnement très compartimenté dont les responsables de l'École n'ont pas l'entière
117
Ecole centrale de Lyon
maîtrise. Si des efforts de clarification - qu'il faut encourager - ont été entrepris récemment
l'École a encore beaucoup à faire pour acquérir une vision globale et cohérente de sa gestion
et parvenir ainsi à une réelle maîtrise de son fonctionnement.
Recommandation
Il est indispensable que l'établissement se dote des instruments
nécessaires à son pilotage, notamment en matière de gestion financière et
budgétaire.
Une restructuration nécessaire
La restructuration, telle qu'elle est conçue par l'établissement, doit aboutir, par
des regroupements disciplinaires, à la mise en place d'unités plus larges gérant
enseignement et recherche et assurant un rôle de coordination, démarche qui doit lui
permettre de recouvrer la maîtrise de sa politique pédagogique et scientifique.
Il convient de relever que le projet de restructuration, sous sa forme actuelle, n'est
pas encore parvenu à maturité : il est apparemment très récent dans la mesure où il ne
figurait ni dans le projet d'établissement, ni dans le contrat d'établissement et qu'il a été
présenté au Comité sous une forme encore très peu élaborée. Cependant, même à cette
étape, on peut formuler des observations et des recommandations, tant en ce qui concerne
les principes généraux qui sous-tendent ce projet d'organisation que sur les regroupements
disciplinaires envisagés.
1) Pour mettre en oeuvre une telle restructuration, il faudrait résoudre la
contradiction apparente entre la cohérence et l'équilibre dans la mission de formation
généraliste et le découpage scientifique créé par les laboratoires.
Recommandation
Il est souhaitable de disjoindre la structure des départements de celle
des UMR, chaque fois que cela est nécessaire.
2) Le projet de regrouper l'électronique, l'électrotechnique et la physique en un
seul département risque d'être lourd de conséquences et constituerait une régression.
Recommandation
Il convient de créer un nouveau département regroupant l'électronique
et l'électrotechnique et d'y développer un noyau fort, par exemple, sur le thème
"systèmes et contrôle" : cette spécificité devrait apparaître dans l'intitulé du
département qui pourrait éventuellement adopter une dénomination telle que
"sciences et technologie des systèmes électriques et électroniques". Il serait
souhaitable de maintenir les relations du futur département avec le CEGELY et
avec les équipes du LEAME travaillant sur les circuits électroniques intégrés.
Il faudrait, par ailleurs, augmenter la part des enseignements de
première année réservée aux disciplines du nouveau département et modifier le
contenu des cours de première et de seconde années en mettant en avant les
aspects systèmes et ingénierie.
118
Conclusions et Recommandations
En outre, développer les relations entre ingénierie mécanique et
ingénierie électrique constituerait un rapprochement très pertinent. Un tel
regroupement ferait émerger un département capable de dialoguer de manière
fructueuse avec l'entité mécanique et créerait des synergies fécondes.
3) En ce qui concerne le projet de création d'un département Génie industriel, il
est difficile, dans l'approche proposée, de distinguer ce qui relève d'une réflexion - bien
réelle dans l'établissement - sur les objectifs, et ce qui tient à la nécessité de résoudre des
problèmes individuels ou circonstanciels, comme par exemple celui des automaticiens et des
informaticiens.
L'émergence dans l'industrie, d'une fonction, voire d'une discipline, désignée par
le vocable "d'ingénierie", est un fait économique récent apparu principalement dans les
pays de haute technologie. On peut dire que cette discipline s'est forgée à partir de la
nécessité de disposer d'un savoir et d'outils nouveaux pour maîtriser des systèmes devenus
de plus en plus complexes. Elle serait en quelque sorte la "science des assemblages
complexes". On voit bien en quoi elle peut être complémentaire de la fonction d'ingénieur
traditionnelle, qui intervient plutôt au niveau de la fabrication des sous-ensembles. Le
contenu de cette discipline pose un problème plus difficile qu'il n'y paraît. Cette discipline
est évidemment transversale, et nécessite la connaissance des aspects les plus récents des
technologies. Mais en même temps, elle doit faire appel à la théorie des systèmes et aux
outils de gestion (mathématiques, logiciels et matériels comme les réseaux) les plus
modernes. C'est donc un thème qui aurait sa place dans une école généraliste comme l'ECL.
L'un des points de rencontre entre l'organisation verticale des disciplines (en
départements) et cette vision horizontale qu'impose l'ingénierie se situe dans la "gestion
des technologies". On entend par là tous les aspects économiques et de ressources humaines
qu'implique l'utilisation d'une technologie et des objets qui en sont issus. Ces aspects sont,
de plus, présents dans la demande du secteur économique.
Recommandation
Il paraît tout à fait souhaitable que des enseignements d'ingénierie
soient envisagés au niveau de toutes les disciplines industrielles et que leurs
parties communes (par exemple les outils mathématiques et informatiques)
soient enseignées dans un tronc commun obligatoire, de préférence en seconde
ou en troisième année. Dans cette mesure, la création d'un département de Génie
industriel n'apparaît pas opportune.
119
L'Ecole centrale de Lyon
POSTFACE : RÉPONSE DU DIRECTEUR
06 février 1997
ECOLE CENTRALE DE LYON
Réponse du Directeur
au rapport du Comité National d'Evaluation
Le Comité a procédé à l'évaluation de l'École Centrale de Lyon alors que celle-ci était
largement engagée dans une réflexion approfondie sur l'évolution nécessaire de ses structures
et de son enseignement.
C'est donc un établissement en pleine mutation qui a été évalué. Cette situation spécifique, dont
le rapport du CNE ne fait pas mention, peut expliquer à elle seule certaines des difficultés
rencontrées par les experts et dont leur rapport rend compte.
Le Directeur de l'Établissement est pour l'essentiel d'accord avec l'analyse présentée par le
Comité ; il la résume en quelques points :
• Qualité de la Formation dispensée par l'École ; elle est attestée par le placement très
favorable des jeunes diplômés, par les jugements recueillis à l'aide d'enquêtes auprès des
entreprises, des jeunes diplômés et des élèves présents à l 'Ecole.
• Qualité des Relations Internationales de l'Établissement et de la préparation de ses élèves
à des carrières à l'étranger.
• Qualité des relations établies par l'établissement avec le monde industriel et les
entreprises.
• Qualité exceptionnelle des laboratoires de recherche de l'ECL.
En ce qui concerne les principales recommandations, le Directeur fait siennes les suivantes:
- Nécessité de poursuivre la réflexion pour repenser les structures de l'École de façon à mieux
assurer la cohérence des missions d'Enseignement et des activités de Recherche de l 'Ecole.
Ce chantier est en cours . Sa difficulté ne peut être méconnue dès lors qu'il s'agit de réformer
en profondeur tout en prenant en compte les aspirations des différentes composantes de la
communauté ECL (enseignants, élèves, anciens élèves, industriels, chercheurs, équipes
CNRS)
Il convient notamment de donner un caractère officiel aux Unités de Valeur de tronc commun
qui, depuis la profonde réforme des études effectuée en 1989-1990, sont le fondement du
programme pédagogique.
Ce point essentiel n'a pas à mon sens retenu suffisamment l'attention du Comité.
L'enseignement de tronc commun, qui est le fondement du concept d'ingénieur généraliste
centralien, trouve sa cohérence dans le cadre des UV et non dans celui des départements ou
des laboratoires qui semble seul avoir retenu l'attention du Comité.
36 Avenue Guy de Collongue
BP 163 - 69131 Ecully Cedex
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Ecole Centrale de Lyon. Réponse au rapport du Comité National d'Evaluation - 06.02.1997 p. 2
- Nécessité de compléter et de développer les actions déjà entreprises dans le domaine de la
formation générale et humaine.
- Nécessité de mettre en place un centre de documentation moderne et accueillant.
L'Etablissement attend en ce domaine que la tutelle lui accorde, lors de son renouvellement à
mi-parcours, les moyens promis dans le dernier contrat quadriennal.
Cet accord de fond avec les conclusions du rapport du Comité étant affirmé, le Directeur de
l'École tient à mentionner son désaccord sur quelques points :
- La mission d'évaluation a été excessivement courte pour un établissement complexe. Les
experts à leur demande, n'ont rencontré qu'un certain nombre de personnes qu'ils avaient
choisies. A partir de ces entretiens, ils ont tiré des conclusions sans appel sur des questions
qui ne peuvent être analysées qu'avec prudence, en particulier la question de la place des
différentes disciplines dans le tronc commun. Ces questions doivent être considérées en
tenant compte de toutes les disciplines nécessaires à la formation d'ingénieur et des demandes
(très diverses d'ailleurs) des entreprises. En aucun cas, les réponses à un ensemble de
questions complexes qui interagissent les unes sur les autres ne s'imposent avec évidence.
- La mission d'évaluation a rencontré des élèves, et en particulier leurs représentants, mais il
ne semble pas qu'elle ait tiré un grand parti de ces entretiens qui étaient très positifs pour
l'Ecole. L'avis des élèves ne peut certes en aucun cas être considéré comme une évaluation
de la formation dispensée par un établissement.
Il n'en demeure pas moins une composante indispensable de toute évaluation.
- Il est difficile d'admettre le reproche selon lequel l'ECL vit en autarcie, repliée sur
elle-même. Les Écoles doctorales, les formations en DESS, des laboratoires répartis sur trois
sites universitaires lyonnais, les liens avec la MAFPEN, l'IUFM, témoignent à l'évidence du
contraire. Par ailleurs, le recours à des interventions extérieures est difficile à mettre en œuvre
concrètement:
- pour l'essentiel, les compétences sont à l'École
- la surcharge des personnels « extérieurs » est telle qu'ils déclinent le plus
souvent l'offre qui leur est faite.
- En ce qui concerne la gestion, le Directeur de l'Établissement tient à souligner que les
documents présentés ont été extraits de la présentation requise par la comptabilité publique
dont l'interprétation est difficile. Il regrette donc que le Comité ait conclu, à son sens
hâtivement, à leur caractère inexploitable.
Par contre, il aurait été opportun de s'interroger notamment sur l'inadéquation entre ce cadre
budgétaire réglementaire national, essentiellement conçu pour de grandes Universités, et la
prise en compte des spécificités inévitables d'une École.
E. PASCAUD
Directeur de l'Ecole Centrale de Lyon
Table des sigles
BE : Bureau d'étude
CEGELY : Centre de génie électrique de Lyon
CLI : Centrale Lyon Innovation
EANLSE : Équipe d'analyse numérique de Lyon - Saint-Étienne
ENISE : École nationale d'ingénieurs de Saint-Étienne
ESCL : École supérieure de commerce de Lyon
IFOS : Ingénierie et fonctionnalisation des surfaces
INSAL : Institut national des sciences appliquées de Lyon
LEAME : Laboratoire d'électronique, automatique et mesures électriques
LMFA : Laboratoire de mécanique des fluides et acoustique
LPCE : Laboratoire de photocatalyse, catalyse et environnement
LPCI : Laboratoire de physicochimie des interfaces
LTDS : Laboratoire de tribologie et dynamique des systèmes
MMP : Matériaux, Mécanique Physique
NABUCO : Nouvelle analyse budgétaire et comptable
NFI : Nouvelle formation d'ingénieur
TFE : Travail de fin d'études
UCBL : Université Claude Bernard de Lyon
UMR : Unité mixte de recherche
URA : Unité de recherche associée
Publications du Comité national d’évaluation
Evaluations institutionnelles
L’université de Toulon et du Var, 1992
L’université Montpellier I, 1992
Les universités
L’université des sciences et technologies de Lille I,
1992
L’université Louis Pasteur - Strasbourg I, 1986
L’université de Nice, 1992
L’université de Pau et des pays de l’Adour, 1986
L’université du Havre, mai 1992
L’université de Limoges, 1987
L’université Michel de Montaigne - Bordeaux III,
1992
L’université d’Angers, 1987
L’université de Rennes II- Haute Bretagne, 1987
L’université Paris VII, avril 1988
L’université P. Valéry - Montpellier III, 1988
L’université de Savoie, 1988
L’université Claude Bernard - Lyon I, 1988
L’université Paris VIII - Vincennes à Saint-Denis, 1988
L’université de Provence - Aix-Marseille I, 1988
L’université de Technologie de Compiègne, 1989
L’université Paris Sud - Paris XI, 1989
L’université de La Réunion, 1989
L’université Lumière Lyon II, 1989
L’université Jean Monnet - Saint-Etienne, 1989
L’université Jean Moulin - Lyon III, 1992
L’université de Picardie-Jules Verne - Amiens, 1992
L’université Toulouse - Le Mirail, 1992
L’université Nancy I, 1992
L’université Bordeaux I, 1993
L’université René Descartes - Paris V, 1993
L’université de Haute Alsace et l’ENS de Chimie de
Mulhouse, 1993
L’université Pierre Mendès France - Grenoble II, 1993
L’université Paris IX - Dauphine, juin 1993
L’université de Metz, 1993
L’université d’Orléans, 1993
L’université de Franche-Comté, 1993
L’université Robert Schuman - Strasbourg III, 1993
L’université Rennes I, 1989
L’université des Sciences et Techniques du
Languedoc - Montpellier II, 1993
L’université du Maine, Le Mans, 1989
L’université de Perpignan, 1993
L’université Ch. de Gaulle - Lille III, 1990
L’université de Poitiers et l’ENSMA, 1994
L’université Paris XII - Val de Marne, 1990
L’université François Rabelais - Tours, 1994
L’université d’Aix-Marseille II, 1994
L’université J.Fourier - Grenoble I, 1991
L’université Paris XIII - Paris Nord, 1994
L’université Strasbourg II, 1991
L’université Stendhal - Grenoble III, 1994
L’université de Nantes, 1991
L’université Bordeaux II, 1994
L’université de Reims, avril 1991
L’université des sciences sociales - Toulouse I, 1994
L’université des Antilles et de la Guyane, 1991
L’université d’Auvergne - Clermont-Ferrand I, 1994
L’université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, 1991
L’université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II, 1994
L’université de Bretagne occidentale - Brest, 1991
L’université Nancy II, 1994
L’université de Caen - Basse Normandie, 1991
L’université Paul Sabatier - Toulouse III, 1994
L’université de Valenciennes et du HainautCambrésis, 1991
L’université Aix-Marseille III, 1994
L’université de Rouen, 1991
L’université de la Sorbonne nouvelle - Paris III, 1991
L’université Paris X, 1991
L’université de Corse Pascal Paoli, 1995
L’université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1995
L’université Paris I - Panthéon Sorbonne, 1995
L’université Paris-Sorbonne - Paris IV, 1995
L’université de Bourgogne, 1995
L’université du droit et de la santé - Lille II, 1995
Les universités nouvelles, 1996
L’université d’Artois,1996
L’université de Cergy-Pontoise, 1996
L’université d’Evry - Val d’Essonne, 1996
L’Ecole nationale supérieure de mécanique et des
microtechniques de Besançon, 1995
L’Ecole nationale supérieure de chimie de Paris, 1995
L’Ecole nationale supérieure d’Arts et métiers, 1995
Le Muséum national d’histoire naturelle, 1996
L’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques, 1996
L’université du Littoral, 1996
L’université de Marne-la-Vallée, 1996
L’université de Versailles - St-Quentin-en-Yvelines,
1996
L’université Panthéon-Assas - Paris II, 1996
Les évaluations de retour
L’université Louis Pasteur - Strasbourg I, 1994
L’université de Nantes, 1995
L’Ecole centrale de Nantes, 1995
Les écoles et autres établissements
L’Ecole française de Rome, 1986
L’Ecole nationale des Ponts et chaussées, 1988
L’université Rennes I, 1995
Evaluations disciplinaires
La Géographie dans les universités françaises :
une évaluation thématique, 1989
L’Ecole normale supérieure, 1990
L’Ecole supérieure de commerce de Dijon, 1991
Les Sciences de l’information et de la communication,
1993
L’Ecole nationale supérieure de mécanique de
Nantes, 1991
L’Odontologie dans les universités françaises, 1994
L’Institut national polytechnique de Grenoble, 1991
La formation des cadres de la Chimie en France, 1996
L’Ecole française d’Athènes, 1991
L’Institut des sciences de la matière et du rayonnement - Caen, 1991
L’Institut national des langues et civilisations
orientales, 1991
L’Institut national des sciences appliquées de
Rouen, 1991
L’Ecole des Chartes, 1992
L’Observatoire de la Côte d’Azur, 1992
L’Institut national polytechnique de Lorraine, 1992
L’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, 1992
Les Ecoles d’architecture de Paris-Belleville et de
Grenoble, 1992
Le Groupe ESC Nantes-Atlantique, 1992
Rapports sur les problèmes généraux et la
politique de l’Enseignement supérieur
Rapports au Président de la République
Où va l’Université ?, (rapport annuel) Gallimard, 1987
Rapport au Président de la République, 1988.
Priorités pour l’Université, (rapport 1985-1989),
La Documentation Française, 1989
Rapport au Président de la République, 1990
Universités : les chances de l’ouverture, (rapport
annuel), La Documentation Française, 1991
Rapport au Président de la République, 1992
Universités : la recherche des équilibres, (rapport
1989-1993), La Documentation Française, 1993
Le Conservatoire national des Arts et métiers, 1993
Rapport au Président de la République, 1994
L’Ecole nationale supérieure de chimie de
Montpellier, 1993
Evolution des universités, dynamique de l’évaluation (rapport 1985-1995), La Documentation
Française, 1995
L’Institut national des sciences appliquées de
Toulouse, 1994
Rapport au Président de la République, 1996
L’Institut national polytechnique de Toulouse, 1994
Rapports thématiques
Recherche et Universités, Le Débat, n° 43,
janvier-mars 1987, Gallimard
L’enseignement supérieur de masse, 1990
Les enseignants du supérieur, 1993
Le devenir des diplômés des universités, 1995
Les personnels ingénieurs, administratifs,
techniciens, ouvriers et de service dans les
établissements d’enseignement supérieur, 1995
Les magistères, 1995
Bulletins n° 1 à 22
COMITE NATIONAL D'EVALUATION
1995 - 1997
Monsieur Jean-Louis AUCOUTURIER, président
Monsieur Georges CREMER, vice-président
Monsieur Henri DURANTON, vice-président
Monsieur Claude CAMBUS
Monsieur Raymond LEGEAIS
Monsieur Yves CHAIGNEAU
Monsieur Patrick LEGRAND
Monsieur François DAGOGNET
Monsieur Georges LESCUYER
Monsieur Robert FLAMANT
Monsieur Maurice MAURIN
Monsieur Pierre GILSON
Madame Chantal MIRONNEAU
Monsieur Jean-Claude GROSHENS
Monsieur Pierre TOUBERT
Monsieur Claude JESSUA
Secrétaire général
Monsieur André STAROPOLI
43, rue de la Procession 75015 PARIS Tel. : 01 40 65 60 97 - Télécopie : 01 40 65 63 94
Internet : http://www-cne.mesr.fr
Autorité administrative indépendante
Directeur de la publication : Jean-Louis Aucouturier
Edition - Diffusion : Francine Sarrazin

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