Psaume 88 Tout est foutu, il n`y a plus d`espoir

Transcription

Psaume 88 Tout est foutu, il n`y a plus d`espoir
Psaume 88
Tout est foutu, il n'y a plus d'espoir...
Seigneur, au fond du trou, je crie encore vers toi, m'entends-tu ?
Mais peut-être que ma prière ne m'intéresse même plus,
que mes larmes ne te font même plus d'effet.
J'en ai marre, je ne tiens plus le coup,
je n'ai que des ennuis, ce n'est plus une vie,
je suis un homme fini, liquidé,
presque mort et enterré.
J'ai beau t'appeler jour et nuit, tu es aux abonnés absents,
tu n'as plus l'air de t'intéresser à moi.
Laissez votre adresse, on vous écrira... oui, mais alors au cimetière.
J'y crois pas ! Si tu es tout-puissant,
c'est toi qui m'envoies à la tombe, qui m'ouvres les ténèbres,
les abîmes, les précipices où je dégringole ?
Je suis ballotté dans la tempête, submergé par les vagues.
C'est toi qui éloignes de moi tous mes amis,
qui fais de moi une horreur à mon propre regard ?
Je suis prisonnier au fond de mon trou, fatigué de lutter,
usé par le désespoir, devant les issues murées.
Tout est foutu, il n'y a plus d'espoir.
Ecoute-moi, Seigneur, pour une fois !
Je crierai mon désespoir et ma détresse jusqu'au bout,
même si tu t'en moques !
Et qu'est-ce que tu vas gagner à ma mort ?
Vivant, je pourrais chanter ta gloire,
ce n'est pas dans un cercueil que je vais me mettre à le faire ?
Ce sera trop tard pour un miracle,
ça ne mettra pas longtemps que tout le monde m'aura oublié.
Et qu'est-ce qui restera de moi ?
Une pierre tombale dans un cimetière,
et un squelette prêt pour une danse macabre
mais plus pour te louer !
J'en ai marre de prier pour rien,
de parler sans réponse à un Dieu qui se cache
et qui a l'air de me repousser.
Ça dure depuis l'enfance, j'ai essayé d'y croire, mais je craque !
Je ne tiens plus le coup sous ta colère que je ne comprends pas,
tu m'as complètement démoli par ton indifférence.
Ça ne sert à rien de prier un Dieu qui ne répond pas.
Je suis cerné par le malheur, je ne m'en sortirai pas.
Je n'ai plus d'amis, tu as fait fuir tous mes proches,
ma seule compagne, ce sont les ténèbres de la mort.
Je te crie ma prière, mais à quoi bon ?
Tout est foutu, il n'y a plus d'espoir.
© Bonnet 2004 - Réservé à l'usage privé