Les DPI et Les DPA : deux précieux mécanismes pour réguler
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Les DPI et Les DPA : deux précieux mécanismes pour réguler
77 77 SEINE-ET-MARNE SEINE ET MARNE Suite de la PAGE 2 Ces modifications ont été apportées pour rendre « plus attractif » le mécanisme de la Déduction Pour Aléas (DPA). Remarque : ce plafond de 150 000 € concerne toutes les Dpa restantes, mais aussi les Dpi réalisées à compter du 31 décembre 2012. Dans ce plafond de 150 000 €, il convient d’intégrer également les intérêts capitalisés du compte Dpa. L’utilisation des Dpi est modifiée En effet, à compter du 31 décembre 2012, il n’est plus possible d’affecter une DPI pour une immobilisation amortissable. La déduction pour investissement peut alors être utilisée dans les cinq années qui suivent pour l’acquisition de parts sociales de coopératives agricoles, ou l’acquisition ou la production de stocks dont le cycle de rotation est supérieur à un an, appelés stocks à rotation lente. La Dpa est un moyen de constituer une épargne de précaution, déductible lors de sa constitution, avec la possibilité de débloquer cette épargne lors de la survenance d’un aléa. Cette somme sera réintégrée fiscalement lors de cet événement et est supposée être imposable dans une tranche d’imposition inférieure du fait que cet aléa aura une incidence sur le résultat. Une Earl avec deux exploitants clôture ses comptes au 31 décembre 2013 avec un résultat de 75 000 €. Les dpa restantes s’élèvent à 40 000 €, les intérêts capitalisés à 2 500 €, et les Dpi réalisées au 31 décembre 2013 de 37 500 €. A la clôture au 31 décembre 2013, cette Earl pourra pratiquer jusqu’à 54 000 € de dpi ou dpa (soit 2 x 27 000 €), car le plafond global d’encours est inférieur à 150 000 € (80 000 = 40 000 + 2 500 + 37 500). Si cette Earl avait pratiqué avant 2012 des dpi, et qui n’auraient pas été consommées, ces dpi ne rentreraient pas dans ce plafond de 150 000 €. Cet aléa peut être d’origine climatique, économique et en cas de rachat de franchises. Cette Dpa peut aussi être utilisée pour le paiement des primes d’assurances. La Dpa doit s’accompagner l’année de sa constatation, d’un versement de 50 % sur un compte bancaire ou d’assurance « dédié » ; c’est la partie « monétarisée ». Les 50 % restants sont déduits hors comptabilité, sans flux financier. Le versement sur le compte dédié doit être fait dans les 6 mois de la date de clôture et ,au plus tard, lors du dépôt de la déclaration fiscale agricole. A défaut, elle est réintégrée au terme du cinquième exercice suivant. exemple Les sommes déduites au titre de ces deux mécanismes sont d’une part plafonnées au résultat de l’exercice et, d’autre part, à un plafond global « de stocks de Dpi et de Dpa non utilisées » au maximum de 150 000 €. exemple La Dpi et la Dpa sont très utilisées par les agriculteurs ; il nous a paru nécessaire de refaire le point sachant que l’instruction fiscale n’est toujours pas parue ! Nous publierons des correctifs le cas échéant... Les exploitants agricoles peuvent pratiquer à l’occasion de la clôture des comptes une Déduction Pour Investissement (DPI) et/ou une Déduction Pour Aléas (DPA). Des modifications ont été apportées pour les exercices clos à compter du 31 décembre 2012. A compter de cette date, ces deux dispositifs font l’objet d’un plafond commun à hauteur de 27 000 €, pour un exercice de 12 mois. Ce plafond est multiplié par le nombre d’associés exploitants, dans un maximum de 3, pour les Earl et les Gaec. • Paiement des primes et cotisations d’assurance : tous contrats d’assurance de dommage aux biens et pertes d’exploitation. Dans ce cas, il faut reprendre la somme sur le compte Dpa avant la clôture de l’exercice fiscal qui comprend le paiement des assurances. La déduction pour aléa, à redécouvrir… Yves Dionis du Séjour - Directeur AS 77 Un plafond commun Il y a désormais cinq catégories d’utilisation de la DPA : 31 décembre 2012 doivent être en priorité utilisées à l’occasion d’investissements amortissables agricoles. En revanche, les nouvelles Dpi qui seraient faites à compter du 31 décembre 2013, et en l’absence de stocks à rotation lente, ou d’acquisition de parts de coopératives, devront être réintégrées au plus vite pour limiter les effets de la majoration de 0,40 % par mois. Elle peut aussi être utilisée en cas de baisse de résultat de plus de 40 % constatée par rapport à la moyenne des trois exercices précédents. Mais attention aux modifications récentes. A compter des exercices clos à compter du 31 décembre 2013, les Dpi qui ne sont pas utilisées « conformément à leur objet », sont majorées d’un montant égal à 0,40 % par mois depuis la déduction de la Dpi. Cette majoration n’est pas appliquée dans le cas où les Dpi sont utilisées pour l’acquisition de parts de coopérative, ou pour des stocks à rotation lente. Un agriculteur en individuel clôture ses comptes au 31 décembre 2013 et son résultat est de 50 000 €. Le montant des Dpa et dpi non utilisées par le passé s’élève à 77 500 € dont 1 500 € d’intérêts capitalisés. En raison de son résultat, il souhaite pratiquer une Dpa de 20 000 €. Pour ce faire, dans la déclaration agricole au 31 décembre 2013 qui sera déposée au 17 mai 2014 (de façon dématérialisée), il portera en déduction fiscale cette somme de 20 000 €. Concrètement, il devra aussi verser à son partenaire financier une somme de 10 000 € (20 000 €/2), représentant la partie « monétarisée », au plus tard le 17 mai 2014. Si cet agriculteur clôturait ses comptes au 30 juin 2013, il aurait eu jusqu’au 31 décembre 2013 pour déposer cette somme de 10 000 € sur le compte dédié. Question : Est-il possible sur un même exercice de déduire en « panachant » Dpi et Dpa ? Oui, à condition de respecter les règles définies ci-dessus. >> POUR RÉSUMER Et les réintégrations ? Dpi faites aux Pour partsPour stocks àPour desPour baisseMajoration de Clôtures comptables de coop rotation lente investissements agricoles de résultat 0,40 % par mois Avant 31/12/2012OuiOuiOuiOuiNon Entre le 31/12/2012 et 30/12/2013OuiOuiNonOuiNon A compter duOuiOuiNonOuiOui si utilisation sur baisse 31/12/2013 de résultat > 40 %, ou au bout de 5 ans La réintégration des sommes ayant fait l’objet d’une épargne au titre des Dpa doit nécessairement se traduire par un prélèvement sur le compte DPA à hauteur de 50 % de la somme déduite + intérêts capitalisés y afférents. • Pour compenser une baisse de revenu liée à la baisse de valeur ajoutée (VA), liée à un aléa économique : la baisse de VA de l’année doit être supérieure de 10 % à la moyenne des VA des trois années précédentes, dans des conditions d’exploitation comparables. En cas de survenance d’un aléa d’origine économique au titre d’un exercice, l’épargne professionnelle peut être prélevée, dans la limite du montant de la baisse de valeur ajoutée subie au titre de l’exercice de cette survenance et déterminé par différence entre la moyenne des valeurs ajoutées des trois exercices précédents et la valeur ajoutée de l’exercice réalisée dans des conditions comparables. • Paiement des dépenses afférentes à un aléa assuré (incendie, dommage aux cultures, perte de bétail, dommage aux bâtiments assurés). • Paiement des dépenses afférentes à un aléa non assuré, limité aux aléas reconnus par arrêté ministériel ou préfectoral, le cas de l’aléa déclaré par l’exploitant étant exclu. • Acquisition de fourrages de précaution. Pour les aléas (hors paiement des primes d’assurances), l’administration fiscale tolérait jusqu’alors que le prélèvement soit opéré au plus tard un an après la survenance de l’aléa ; elle considère aussi (a priori) qu’il n’y a pas d’ordre d’imputation pour réintégrer les Dpa. Si, au bout de 7 ans, les Dpa ne sont pas utilisées pour les objets cités ci-dessus, elles sont réintégrées au résultat, majorées d’un montant égal à 0,40 % par mois depuis la déduction de la Dpa. Et ces sommes concernées deviennent alors une épargne « libre » (à l’ouverture de l’exercice qui suit la réintégration) et doivent être retirées du compte Dpa. exemple Les DPI et les DPA : deux précieux mécanismes pour réguler les revenus Notre conseil : les Dpi réalisées avant les clôtures au L’agriculteur dans notre situation précédente qui a réalisé 20 000 € de Dpa en 2013 paye au titre de 2014 des primes d’assurances pour 4 500 €. Il peut débloquer 4 500 € de dpa pour cet objet ; dès lors, il devra retirer de son compte Dpa « monétarisé » la somme de 2 250 € (4 500/2), plus les intérêts y afférents avant le 31 décembre 2014. Dans sa déclaration agricole au 31 décembre 2014, sera réintégrée la somme de 4 500 € (2 250 € retirés de son compte Dpa + 2 250 € de Dpa « non monétarisé ») plus les intérêts. Si notre agriculteur avait subi un aléa le 15 avril 2014, il aurait a priori jusqu’au 15 avril 2015 pour retirer les sommes (50 %) de son compte aléa. Suite pAGE 15 2 / Mars 2014 ARRÈGE AS 77 AS 77 ARRÈGE Mars 2014 / 15