TS spécialité - Applications du PGCD et du PPCM
Transcription
TS spécialité - Applications du PGCD et du PPCM
2ème séance II) THÉORÈME DE BÉZOUT Propriété ( identité de Bézout ) Soient a et b deux relatifs non nuls . Il existe toujours deux relatifs u et v tels que au + bv = PGCD ( a ; b ) Supposons, pour commencer, b > 0 et procédons à la division euclidienne de l’entier relatif a par l’entier naturel b : a = bq0 + r0 b = r0 q1 + r1 0 ≤ r0 < b 0 ≤ r1 < r0 r0 = r1q 2 + r2 … rk −1 = rk q k +1 + rk +1 … rn − 2 = rn −1qn + rn rn −1 = rn qn +1 + rn +1 0 ≤ r2 < r1 … 0 ≤ rk +1 < rk … 0 ≤ rn < rn −1 rn +1 = 0 En combinant ses égalités, il est possible d’exprimer tous les restes rk en fonction de a et b : rk = au k + bv k où u k et vk sont des entiers relatifs qui s’expriment en fonction de q 0 , q1 , … , qk . En particulier aussi, le dernier reste non nul rn qui est le PGCD de a et b . Si b < 0 , on procède à la division euclidienne de a par −b . Il existe ( d’après ce qui précède ) deux relatifs u ' et v ' tels que au '+ ( −b ) v ' = PGCD ( a ; −b ) . Puisque PGCD ( a ; −b ) = PGCD ( a ; b ) , on peut choisir u = u ' et v = − v ' . Remarque . La réciproque de cette propriété est fausse : pour a = 4 et b = 5 , on a 3 × 4 − 2 × 5 = 2 et pourtant PGCD ( 4;5 ) ≠ 2 . Le couple ( u ; v ) n’est pas nécessairement unique : pour a = 3 et b = 2 , on peut écrire 1× 3 − 1× 2 = PGCD ( 3; 2 ) = −1× 3 + 2 × 2 . Théorème ( de Bézout ) Deux entiers relatifs non nuls a et b sont premiers entre eux si, et seulement si, il existe deux entiers relatifs u et v tels que au + bv = 1 . Si a et b sont premiers entre eux, alors PGCD ( a ; b ) = 1 . D’après l’identité de Bézout, il existe deux relatifs u et v tels que au + bv = 1 . Réciproquement, supposons l’existence de deux relatifs u et v tels que au + bv = 1 Tout diviseur commun à a et b divise au et bv , donc aussi leur somme au + bv , c'est-à-dire 1 . Le PGCD de a et b est donc un entier positif diviseur de 1 . On a nécessairement PGCD ( a ; b ) = 1 . CQFD 1er exemple ( u = 1 et v = − 1 ) n et n + 1 sont premiers entre eux car 1× ( n + 1) − 1× n = 1 2ème exemple ( u = 2 et v = − 1 ) n + 2 et 2 n + 3 sont premiers entre eux car 2 × ( n + 2 ) − 1× ( 2n + 3) = 1 Programmation sur TI / CASIO EXERCICE → déterminer les coefficients de Bézout par l’algorithme d’Euclide EXERCICE ANALOGUE AU PRÉCÉDENT On pose a = 145 et b = 55 . Trouver PGCD ( a ; b ) par l’algorithme d’Euclide . Les lettres a et b désignent deux entiers naturels premiers entre eux avec a > b . a) Démontrer que a + b et a − b ne sont pas nécessairement premiers entre eux . En déduire un couple ( u ; v ) d’entiers relatifs tels que au + bv = PGCD ( a ; b ) . On détermine le PGCD de a et b par divisions successives : 145 = 55 × 2 + 35 ; 55 = 35 × 1 + 20 ; 35 = 20 × 1 + 15 ; 20 = 15 × 1 + 5 et 15 = 5 × 3 + 0 . Le nombre cherché est le dernier reste non nul : PGCD ( a ; b ) = 5 On « remonte » ensuite l’algorithme d’Euclide en isolant les différents restes : 5 = 20 − 15 × 1 ; 15 = 35 − 20 × 1 ; 20 = 55 − 35 × 1 ; 35 = 145 − 55 × 2 . Il ne reste alors plus qu’à combiner ces égalités . On obtient : 5 = 20 − ( 35 − 20 ×1) ×1 = −35 + 20 × 2 5 = −35 + ( 55 − 35 ×1) × 2 = 55 × 2 − 35 × 3 5 = 55 × 2 − (145 − 55 × 2 ) × 3 = 55 × 8 − 145 × 3 De 5 = 145 × ( −3) + 55 × 8 , on déduit que 5 = au + bv avec u = − 3 et v = 8 . b) Vérifier que, pour tout couple ( u ; v ) d’entiers relatifs, on a : u ( a + b ) + ( v − u ) b = au + bv c) En déduire que les entiers naturels a + b et b sont premiers entre eux . d) Démontrer de même que les entiers a + b et a sont premiers entre eux . e) Que peut-on dire des entiers naturels a + b et ab ? a) On construit un contre-exemple . Si a = 7 et b = 5 , on constate que a et b sont deux entiers naturels premiers entre eux tels que a > b . Pourtant a + b = 12 et a − b = 2 ne sont pas premiers entre eux ( car tous les deux divisibles par 2 ) . b) Pour tous , : u ( a + b ) + ( v − u ) b = ua + ub + vb − ub = au + bv . c) On sait que a et b sont premiers entre eux . D’après le théorème de Bézout, il existe deux relatifs u et v tels que au + bv = 1 . On déduit alors de la question b) l’égalité u ( a + b ) + ( v − u ) b = 1 . En réappliquant le théorème de Bézout, on EXERCICE → démontrer que deux entiers naturels sont premiers entre eux peut alors affirmer que a+b et b sont premiers entre eux . Les lettres a, b et c désignent des entiers naturels non nuls tels que : (1) a et b sont premiers entre eux ( 2) a et c sont premiers entre eux Démontrer qu’alors a et bc sont premiers entre eux . d) On procède comme en c) . D’après le théorème de Bézout, il existe deux relatifs u et v tels que au + bv = 1 . On a : v ( a + b ) + ( u − v ) a = va + vb + ua − va = 1 D’après le théorème de Bézout, les entiers a + b et a sont premiers entre eux . a et b sont premiers entre eux donc il existe deux entiers relatifs u et v tels que au + bv = 1 . Puisque a et c sont premiers entre eux, il existe de même, deux entiers relatifs u ' et v ' tels que au ' + cv ' = 1 . Par multiplication membre à membre des deux précédentes égalités, il vient successivement : ( au + bv )( au ' + cv ') = 1×1 a ( u '+ cuv ') + bcvv ' = 1 D’après le théorème de Bézout, les entiers a et bc sont premiers entre eux . e) En multipliant membre à membre les deux relations u ( a + b ) + ( v − u ) b = 1 et v ( a + b ) + ( u − v ) a = 1 on obtient une relation de la forme λ ( a + b ) + λ ' ab = 1 avec λ = uv ( a + b ) + u ( u − v ) a + v ( v − u ) b et λ ' = ( v − u )( u − v ) = − ( u − v ) 2 D’après le théorème de Bézout, les entiers a + b et ab sont premiers entre eux .