Une bonne santé du pis est précieuse: partie 2
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Une bonne santé du pis est précieuse: partie 2
20 CONSEIL 10 / 04 Une bonne santé du pis est précieuse: partie 2 Une traite minutieuse et propre, ainsi qu’une installation de traite qui fonctionne correctement sont les conditions pour obtenir un lait de qualité et conserver des pis sains. En cas d’apparition répétée de maladies du pis, le contrôle et, le cas échéant, la correction du déroulement et de la technique de traite sont la condition pour le succès durable des traitements et des mesures d’assainissement. jbg/sbu. L’installation de traite est l’instrument le plus important du producteur de lait. Toutefois, les services de vulgarisation en économie laitière indiquent toujours un pourcentage élevé d’installations de traite qui présentent des défauts. Les dérèglements ou l’usure se manifestent seulement de manière furtive et sont ainsi remarqués tardivement. L’installation de traite peut endommager le pis soit par la transmission de germes soit en blessant ou en sur-sollicitant les trayons. Etant donné que les hormones du stress ralentissent le débit laitier, le calme et le confort de la vache sont importants avant et pendant la traite: les vaches heureuses donnent plus de lait et sont plus faciles à traire. Les erreurs et la négligence du trayeur favorisent en revanche les maladies du pis. Une bonne préparation et la propreté conservent des pis sains Le respect de l’ordre de traite est un facteur central pour obtenir le succès lors de l’assainissement des troupeaux à problèmes. C’est pourquoi les vaches en traitement et les vaches malades doivent être marquées et traites en dernier. Si l’ordre ne peut pas être respecté, la griffe de traite doit au moins être rincée après la traite d’une vache malade. Une traite avec ménagement commence par une bonne préparation du pis. Grâce à l’ammouillage, le premier lait riche en bactéries est séparé et les maladies du pis peuvent être reconnues rapidement sur la base des modifications du lait. L’ammouillage dans le gobelet de pré-traite empêche la multiplication des germes sur le sol (en stabulation entravée sur la surface de couchage!) et leur transmission à des quartiers sains et à d’autres animaux. Le nettoyage du pis et la préparation à la traite ne servent pas seulement au respect des prescriptions de qualité, mais stimulent également le flux laitier. Le massage des trayons, en particulier du bout des trayons, très riche en terminaisons nerveuses, libère l’hormone oxytocine, laquelle fait descendre le lait hors du tissu de la glande dans la partie des citernes. La durée totale de préparation (20 secondes) et la durée jusqu’à la pose de la griffe de traite (60 secondes) sont déterminantes pour une traite rapide, avec ménagement et avec le moins d’égouttage possible. Lors du travail de traite, un (auto)contrôle est important Le processus de traite doit toujours être sous contrôle du trayeur. Aucun autre travail ne doit être réalisé à côté. C’est seulement ainsi qu’une griffe qui glisse peut être remise en place immédiatement ou que la traite Il se forme une kératose au niveau des muscles de fermeture sur-sollicités: le risque d’inflammation du pis augmente de manière massive à vide après la fin du débit laitier, irritante, peut être évitée de manière conséquente. Des gobelets de traite qui font du bruit causent un effet de retour, dans lequel les particules sont catapultées, par l’air entrant, à contre sens du flux de lait en direction du pis. Cela est particulièrement dangereux en fin de traite, lorsque le canal du trayon n’est plus rincé par le lait trait. C’est pourquoi, lors de l’égouttage à la machine et surtout lors du retrait de la griffe de traite, il faut faire attention à ce que l’air ne rentre pas. Le trempage ou la pulvérisation des trayons pour la désinfection après la traite soutient toutes les autres mesures. Le remplacement régulier des manchons n’est pas un luxe Marquer les animaux qui ont la mamelle malade et les traire à la fin: le risque d’infection pour les animaux sains est ainsi réduit Le manchon divise le gobelet en deux espaces: l’espace de pulsion et l’espace du trayon, qui intègre et entoure le trayon lors de la traite. Alors qu’un vide constant règne durant toute la durée de la traite dans l’espace du trayon, le vide varie dans l’espace de pulsion. Cette pulsation est importante afin de prévenir les accumulations de sang et de liquide de tissu dans le bout du trayon et ainsi éviter les endommagements de la muqueuse pouvant aller jusqu’à la kératose de l’ouverture du canal du trayon. Le bon fonctionnement du rythme de traite dépend de l’épaisseur de la paroi du manchon et de son élasticité. Des manchons plus souples s’adaptent mieux au trayon, mais sont plus rapidement abîmés et doivent être remplacés plus souvent. Les vieux manchons deviennent inélastiques et rugueux! Ils sont désagréables pour les vaches, conduisent à un mauvais massage des trayons et à des entrées d’air. Les fentes dans les vieux caoutchoucs sont des lieux de reproduction pour les germes et il s’y accumule des restes de lait et de produit de nettoyage. C’est pourquoi un remplacement après 750 heures de service resp. tous les 180 jours n’est pas un luxe: il est même fortement recommandé. Lors du remplacement, il faut faire attention au fait que chaque manchon ne convient pas dans chaque gobelet de traite. Des manchons trop courts ou trop longs ne peuvent pas, tout 21 CONSEIL / PLATE-FORME 10 / 04 comme ceux qui sont vieux et inélastiques, entourer complètement le bout du trayon; leur action de pression est diminuée et des accumulations de lait en sont la conséquence. Après le retrait de la griffe de traite, les trayons ont alors une couleur rouge foncé à bleuâtre, le canal du trayon devient plus fin, il se forme un épaississement de la peau de l’ouverture du trayon et les défenses immunitaires locales sont affaiblies. De tels trayons sont très sensibles à la pénétration de germes. Il se passe la même chose si les trayons eux-mêmes sont trop longs ou trop courts. Des ouvertures trop grandes ou trop petites des manchons conduisent en général à une traite incomplète et à un nombre de cellules élevé. La taille des manchons doit ainsi être adaptée à la taille moyenne des trayons du troupeau. Les pulsateurs sont constamment exposés à l’air de l’étable Les pulsateurs peuvent être collés, bouchés ou défectueux. Pour les pulsateurs à air, le nombre de pulsation devrait être contrôlé toutes les semaines avec la montre: 60 pulsations à la minute. Des hémorragies qui apparaissent sous forme de points sur la peau du trayon sont un signe de fausse pulsation et nécessitent un contrôle urgent de l’installation. Si la pulsation n’est plus correcte, le lait peut passer d’un quartier à l’autre. Une transmission d’agents pathogènes des quartiers malades aux quartiers sains en est la conséquence. Le vide doit être correct Les services de vulgarisation en économie laitière remarquent toujours et encore que le vide de beaucoup d’installations est trop élevé. En cas de vide trop élevé, le travail de traite est trop agressif, en particulier au début et à la fin de la traite, lorsque le débit laitier est faible. Il peut s’ensuivre une kératosie ou des hernies des trayons. Souvent, les problèmes se situent au niveau du régulateur Travail de traite – traire en premier les vaches saines, ensuite celles qui sont douteuses et finalement celles dont le pis est malade! – la durée entre la stimulation et la pose de la griffe se monte à env. 60 secondes – le débit laitier intervient au plus tard 15 secondes après la pose de la griffe de traite – tous les tuyaux pour le lait ou pour l’air sont branchés correctement – contrôler, grâce à la palpation, que le pis ait été vidé après le débit laitier – retrait de la griffe de traite sans laisser entrer d’air. – après le trempage des trayons, le trayon entier est mouillé – contrôle du filtre à lait à la fin de la traite quand à la présence de flocons et de salissures comme autocontrôle pour un travail correct Technique de traite – entretien et contrôle régulier – remplacement des manchons après 750 heures de travail resp. 180 jours – faire attention aux trayons rouges ou bleuâtres après le retrait de la griffe et aux kératoses de l’ouverture du canal du trayon – contrôle régulier du vide pendant la traite. Le réglage du vide de l’installation de traite doit être adapté individuellement – la tête du manchon doit bouger de manière claire pendant la traite – pas d’entrée d’air dans la conduite du lait (le lait ne doit pas faire de mousse) Le contrôle régulier du vide durant la traite devrait autant être un automatisme que le contôle du comptetours sur le tracteur. de vide insuffisamment entretenu. Il doit être nettoyé régulièrement, sinon le vide peut s’élever de lui-même. Votre installateur de machine à traire peut vous expliquer comment le régula- teur fonctionne, à quelle fréquence il doit être nettoyé et comment le vide peut être réglé. Là, l’installation devrait être disposée de façon à ce que le vide puisse être contrôlé lors de la traite. Un vide de traite trop faible ou qui varie dérange le débit laitier et conduit au reflux du lait trait dans les trayons. D’autre part, cela rallonge la durée de traite et conduit ainsi à une sur-sollicitation du pis et au fait que le manchon perd son action de massage, étant donné qu’il n’entoure plus complètement le trayon. Une griffe de traite qui ne tient pas bien peut être un indicateur d’un vide trop faible ou qui varie. Toutefois, avant «de bricoler» avec le vide, les autres causes d’une griffe qui tombe doivent absolument être exclues: les endroits non étanches dans l’installation de traite, les mauvais manchons, les sollicitations inégales des gobelets de traite, les griffes non flexibles ou une mauvaise préparation à la traite.