Une bonne santé du pis est précieuse: partie 2

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Une bonne santé du pis est précieuse: partie 2
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CONSEIL
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Une bonne santé du pis est précieuse: partie 2
Une traite minutieuse et propre, ainsi qu’une installation de traite qui fonctionne correctement sont les conditions pour obtenir un lait de qualité et conserver des pis sains. En
cas d’apparition répétée de maladies du pis, le contrôle et, le cas échéant, la correction
du déroulement et de la technique de traite sont la condition pour le succès durable des
traitements et des mesures d’assainissement.
jbg/sbu. L’installation de traite
est l’instrument le plus important du producteur de lait.
Toutefois, les services de vulgarisation en économie laitière indiquent toujours un pourcentage
élevé d’installations de traite qui
présentent des défauts. Les dérèglements ou l’usure se manifestent seulement de manière furtive et sont ainsi remarqués tardivement. L’installation de traite
peut endommager le pis soit par
la transmission de germes soit
en blessant ou en sur-sollicitant
les trayons.
Etant donné que les hormones
du stress ralentissent le débit laitier, le calme et le confort de la
vache sont importants avant et
pendant la traite: les vaches heureuses donnent plus de lait et
sont plus faciles à traire. Les
erreurs et la négligence du
trayeur favorisent en revanche
les maladies du pis.
Une bonne préparation et la
propreté conservent des pis
sains
Le respect de l’ordre de traite est
un facteur central pour obtenir
le succès lors de l’assainissement des troupeaux à problèmes. C’est pourquoi les vaches
en traitement et les vaches
malades doivent être marquées
et traites en dernier. Si l’ordre ne
peut pas être respecté, la griffe
de traite doit au moins être rincée après la traite d’une vache
malade.
Une traite avec ménagement
commence par une bonne préparation du pis. Grâce à l’ammouillage, le premier lait riche
en bactéries est séparé et les
maladies du pis peuvent être
reconnues rapidement sur la
base des modifications du lait.
L’ammouillage dans le gobelet
de pré-traite empêche la multiplication des germes sur le sol
(en stabulation entravée sur la
surface de couchage!) et leur
transmission à des quartiers
sains et à d’autres animaux. Le
nettoyage du pis et la préparation à la traite ne servent pas
seulement au respect des prescriptions de qualité, mais stimulent également le flux laitier. Le
massage des trayons, en particulier du bout des trayons, très
riche en terminaisons nerveuses, libère l’hormone oxytocine,
laquelle fait descendre le lait
hors du tissu de la glande dans
la partie des citernes. La durée
totale de préparation (20 secondes) et la durée jusqu’à la pose
de la griffe de traite (60 secondes) sont déterminantes pour
une traite rapide, avec ménagement et avec le moins d’égouttage possible.
Lors du travail de traite, un
(auto)contrôle est important
Le processus de traite doit toujours être sous contrôle du
trayeur. Aucun autre travail ne
doit être réalisé à côté. C’est seulement ainsi qu’une griffe qui
glisse peut être remise en place
immédiatement ou que la traite
Il se forme une kératose au niveau des muscles de fermeture sur-sollicités:
le risque d’inflammation du pis augmente de manière massive
à vide après la fin du débit laitier,
irritante, peut être évitée de
manière conséquente. Des gobelets de traite qui font du bruit
causent un effet de retour, dans
lequel les particules sont catapultées, par l’air entrant, à contre sens du flux de lait en direction du pis. Cela est particulièrement dangereux en fin de traite,
lorsque le canal du trayon n’est
plus rincé par le lait trait. C’est
pourquoi, lors de l’égouttage à
la machine et surtout lors du
retrait de la griffe de traite, il
faut faire attention à ce que l’air
ne rentre pas. Le trempage ou la
pulvérisation des trayons pour la
désinfection après la traite soutient toutes les autres mesures.
Le remplacement régulier des
manchons n’est pas un luxe
Marquer les animaux qui ont la
mamelle malade et les traire à la fin:
le risque d’infection pour les
animaux sains est ainsi réduit
Le manchon divise le gobelet en
deux espaces: l’espace de pulsion
et l’espace du trayon, qui intègre
et entoure le trayon lors de la traite. Alors qu’un vide constant
règne durant toute la durée de la
traite dans l’espace du trayon, le
vide varie dans l’espace de pulsion. Cette pulsation est importante afin de prévenir les accumulations de sang et de liquide
de tissu dans le bout du trayon et
ainsi éviter les endommagements de la muqueuse pouvant
aller jusqu’à la kératose de l’ouverture du canal du trayon.
Le bon fonctionnement du rythme de traite dépend de l’épaisseur
de la paroi du manchon et de son
élasticité. Des manchons plus
souples s’adaptent mieux au
trayon, mais sont plus rapidement abîmés et doivent être remplacés plus souvent. Les vieux
manchons deviennent inélastiques et rugueux! Ils sont désagréables pour les vaches, conduisent à un mauvais massage des
trayons et à des entrées d’air. Les
fentes dans les vieux caoutchoucs
sont des lieux de reproduction
pour les germes et il s’y accumule
des restes de lait et de produit de
nettoyage. C’est pourquoi un
remplacement après 750 heures
de service resp. tous les 180 jours
n’est pas un luxe: il est même fortement recommandé.
Lors du remplacement, il faut
faire attention au fait que
chaque manchon ne convient
pas dans chaque gobelet de traite. Des manchons trop courts ou
trop longs ne peuvent pas, tout
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comme ceux qui sont vieux et
inélastiques, entourer complètement le bout du trayon; leur
action de pression est diminuée
et des accumulations de lait en
sont la conséquence. Après le
retrait de la griffe de traite, les
trayons ont alors une couleur
rouge foncé à bleuâtre, le canal
du trayon devient plus fin, il se
forme un épaississement de la
peau de l’ouverture du trayon et
les défenses immunitaires locales sont affaiblies. De tels
trayons sont très sensibles à la
pénétration de germes. Il se
passe la même chose si les
trayons eux-mêmes sont trop
longs ou trop courts. Des ouvertures trop grandes ou trop petites des manchons conduisent en
général à une traite incomplète
et à un nombre de cellules élevé.
La taille des manchons doit ainsi
être adaptée à la taille moyenne
des trayons du troupeau.
Les pulsateurs sont constamment exposés à l’air de l’étable
Les pulsateurs peuvent être collés, bouchés ou défectueux.
Pour les pulsateurs à air, le
nombre de pulsation devrait
être contrôlé toutes les semaines avec la montre: 60 pulsations à la minute. Des hémorragies qui apparaissent sous
forme de points sur la peau du
trayon sont un signe de fausse
pulsation et nécessitent un
contrôle urgent de l’installation.
Si la pulsation n’est plus correcte, le lait peut passer d’un quartier à l’autre. Une transmission
d’agents pathogènes des quartiers malades aux quartiers
sains en est la conséquence.
Le vide doit être correct
Les services de vulgarisation en
économie laitière remarquent
toujours et encore que le vide de
beaucoup d’installations est trop
élevé. En cas de vide trop élevé,
le travail de traite est trop agressif, en particulier au début et à la
fin de la traite, lorsque le débit
laitier est faible. Il peut s’ensuivre une kératosie ou des hernies
des trayons.
Souvent, les problèmes se
situent au niveau du régulateur
Travail de traite
– traire en premier les vaches saines, ensuite celles qui sont
douteuses et finalement celles dont le pis est malade!
– la durée entre la stimulation et la pose de la griffe se monte à
env. 60 secondes
– le débit laitier intervient au plus tard 15 secondes après la
pose de la griffe de traite
– tous les tuyaux pour le lait ou pour l’air sont branchés
correctement
– contrôler, grâce à la palpation, que le pis ait été vidé après le
débit laitier
– retrait de la griffe de traite sans laisser entrer d’air.
– après le trempage des trayons, le trayon entier est mouillé
– contrôle du filtre à lait à la fin de la traite quand à la présence
de flocons et de salissures comme autocontrôle pour un
travail correct
Technique de traite
– entretien et contrôle régulier
– remplacement des manchons après 750 heures de travail
resp. 180 jours
– faire attention aux trayons rouges ou bleuâtres après le retrait
de la griffe et aux kératoses de l’ouverture du canal du trayon
– contrôle régulier du vide pendant la traite. Le réglage du vide
de l’installation de traite doit être adapté individuellement
– la tête du manchon doit bouger de manière claire pendant la
traite
– pas d’entrée d’air dans la conduite du lait
(le lait ne doit pas faire de mousse)
Le contrôle régulier du vide durant
la traite devrait autant être un automatisme que le contôle du comptetours sur le tracteur.
de vide insuffisamment entretenu. Il doit être nettoyé régulièrement, sinon le vide peut s’élever
de lui-même. Votre installateur
de machine à traire peut vous
expliquer comment le régula-
teur fonctionne, à quelle fréquence il doit être nettoyé et
comment le vide peut être réglé.
Là, l’installation devrait être
disposée de façon à ce que le
vide puisse être contrôlé lors de
la traite.
Un vide de traite trop faible ou
qui varie dérange le débit laitier
et conduit au reflux du lait trait
dans les trayons. D’autre part,
cela rallonge la durée de traite
et conduit ainsi à une sur-sollicitation du pis et au fait que
le manchon perd son action
de massage, étant donné qu’il
n’entoure plus complètement
le trayon. Une griffe de traite
qui ne tient pas bien peut être
un indicateur d’un vide trop
faible ou qui varie. Toutefois,
avant «de bricoler» avec le vide,
les autres causes d’une griffe
qui tombe doivent absolument
être exclues: les endroits non
étanches dans l’installation de
traite, les mauvais manchons,
les sollicitations inégales des
gobelets de traite, les griffes
non flexibles ou une mauvaise
préparation à la traite.

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