TENNIS-BALLON
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TENNIS-BALLON
SPORT 16 TENNIS-BALLON JEU, SET ET BUUUT! Ce qui n’était au départ qu’un exercice d’échauffement pour les footballeurs est devenu au fil des ans bien plus qu’un simple jeu. Le tennis-ballon, sport national dans certains pays de l’Est, a pourtant du mal à se dissocier du football en France. Une image préjudiciable pour le développement de cette discipline, qui attend sa reconnaissance par le ministère de la Jeunesse et des Sports. M élange de foot, de tennis et de volley, le tennis-ballon est loin d’être méconnu en France. C’est une technique d’entraînement bien connue des footeux, et il n’est pas rare de voir les joueurs de l’équipe de France ou de grands clubs disputer une petite partie pour s’échauffer. Pour autant, cette discipline ne se résume pas à un simple exercice. Il est aujourd’hui un sport à part entière, qui a développé son propre championnat il y a douze ans. «Aujourd’hui, il existe une trentaine de clubs répartis en trois divi- sions. Et nous espérons en créer une quatrième», explique Guillaume Ortis, président du FC Sète 34 Tennis-Ballon (qui est à ce jour, avec vingt-quatre titres, le club français le plus titré de l’Hexagone) et très impliqué dans le développement du jeu sur le plan national. Inspiré du sepaktakraw, une discipline asiatique qui remonte au XIe siècle, le tennis-ballon est introduit en France en 1943 par Albert Batteux, qui en a fait la découverte dans Direct Soirno 834 • Mardi 19 octobre 2010 les pays de l’Est. Alors sélectionneur de l’équipe de France de football, il utilise cette discipline afin d’améliorer les qualités techniques des joueurs. Peu à peu, le tennis-ballon se détache du domaine du foot pour devenir une discipline à part entière. Plusieurs clubs associatifs vont ainsi voir le jour un peu partout en France, jusqu’à la création en 1997 de la Ligue française de tennisballon, chapeautée dès 2003 par la Fédération tennis-ballon France (FTBF). UN SPORT À PART ENTIÈRE Technique, tactique, physique Joués en simple, en double ou en triple, les matchs se déroulent en deux sets gagnants de onze points. Le principe ? Se renvoyer le ballon en se faisant des passes au-dessus du filet (trois passes maximum et un rebond de chaque côté par échange). Technique, tactique et physique sont donc les maîtres mots de ce sport. «Le tennis-ballon a certes un côté très ludique, mais en compétition, il s’agit vraiment d’un sport de haut niveau», analyse Guillaume Ortis. «La pratique nécessite une certaine souplesse, DÉCOUVERTE EN PRATIQUE Pour pratiquer le tennisballon, les joueurs utilisent des ballons spécifiques fabriqués en République tchèque par la marque Gala. Il s’agit d’un ballon de football de type n° 5 en cuir (pression inférieure à la normale). Plus léger et plus élastique qu’un ballon de foot classique, il est utilisé pour toutes les compétitions nationales et internationales. Ce ballon n’est toutefois pas obligatoire pour les divers tournois ou opens privés organisés en France et dans le monde entier. A noter, l’ouverture imminente des sites www.tennisballon.com et www.futnet.fr. beaucoup de technicité et une bonne condition physique. A la différence du football, où certains joueurs peuvent passer 90 minutes à regarder le ballon, dans cette discipline, tous les joueurs sont sollicités en permanence.» De quoi proposer au public un beau spectacle. D’autant plus que les prouesses techniques ne manquent pas entre les bicy- clettes, les reprises de volée ou encore les smashs que réalisent les joueurs. En manque de notoriété Si, en France, les passionnés de tennisballon ont tout mis en œuvre pour développer diverses compétitions, il lui manque aujourd’hui un peu de notoriété pour s’affirmer comme un sport à part entière et non comme un simple complément technique du footballeur. «Nous avons déposé un dossier au ministère de la Jeunesse et des Sports. Nous n’arriverons probablement pas à avoir une fédération spécifique au tennis-ballon, mais c’est en bonne voie pour que le sport soit reconnu», explique Guillaume Ortis. Une reconnaissance que ce pratiquant convaincu attend, comme beaucoup d’autres passionnés, avec impatience. Mais cela ne l’empêche pas d’être déjà tourné vers l’avenir et de collaborer avec les instances internationales au développement du tennis-ballon à travers le monde. Le week-end dernier avait d’ailleurs lieu un congrès à Genève pour la création de l’UNIF (Union international Futnet), qui devrait regrouper près de trente nations à travers le monde et se charger notamment d’organiser les championnats du monde de futnet (terme international pour désigner le tennis-ballon) dont les prochains devraient avoir lieu à Dubai en 2013. Suffisament de raisons pour donner enfin au tennis-ballon la visibilité qu’il mérite.