Dans le jardin d`Eden - Racines et Traditions en Pays d`Europe

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Dans le jardin d`Eden - Racines et Traditions en Pays d`Europe
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Vu sur le site <L'épopée atlante>
Dans le jardin d'Eden
«« Les traditions d'un âge d'or, datant en général de l'époque d'avant le Déluge, sont très répandues et presque indissociables des traditions concernant un
"Paradis originel", un "Jardin d'Eden".
Serait-ce le souvenir d'une Atlantide ...édénique (justement) ?
Il est clair qu'il devrait avoir été assez agréable de vivre dans l'Atlantide décrite
par Platon et que cette ville comme toutes les métropoles ("ville-mère", étymologiquement) n'aurait pu que rayonner dans le monde entier, un peu à la manière de Rome au
siècle d'Auguste, de Venise au temps des Doges ou de Londres sous Victoria.
Une ville, telle qu'elle est décrite dans le Critias ( voir "L'Empire des Fils de Poséidon") regorgeant de richesses, en relations commerciales avec un immense empire,
jouissant d'une administration sage, etc., ne pouvait qu'être un "phare" pour le reste du
monde. C'est peut être ce souvenir qui nous a été transmis par la tradition d'un paradis
primordial, d'un "Jardin d'Eden".
La tradition la plus connue, à défaut d'être la plus ancienne, est celle que l'on
trouve dans la Genèse (II,8-II,15). On sait que "l'homme" a été placé par "l'Eternel"
dans un jardin "en Eden, du côté de l'orient" dans le but de le cultiver et de le garder.
Dans ce jardin se trouvent des arbres de toute espèce, agréables à voir et produisant
des fruits bons à manger (dont le fameux "arbre de la connaissance du bien et du
mal"). Le jardin était irrigué par un fleuve qui se divisait en quatre bras. Et le texte de
préciser le nom de chacun de ces bras:
"Le nom du premier est Pischon; c'est celui qui entoure tout le pays de Havila,
où se trouve l'or. L'or de ce pays est pur; on y trouve aussi le bdellium et la pierre
d'onyx. Le nom du second fleuve est Guihon; c'est celui qui entoure tout le pays de
Cusch. Le nom du troisième est Hiddékel; c'est celui qui coule à l'orient de l'Assyrie.
Le quatrième fleuve, c'est l'Euphrate. "
De toute évidence voilà un "paradis" bien ancré en Mésopotamie (Hiddékel est
supposé être le Tigre) mais il ne faut peut-être pas s'arrêter aux apparences... Dès
l'Antiquité certains ont pensé que le Nil et le Gange étaient les deux fleuves non-identifiés ( le Pischon et le Guihon) et le "pays de Cusch" a longtemps été assimilé à
l'Ethiopie. De nos jours on pense qu'il y a eu une erreur (ou approximation) dans les
traductions successives d'une langue à l'autre et que "à l'orient" devrait plutôt
s'entendre comme "au commencement" ... ce qui change tout.
Singularité de la Genèse par rapport à tous les autres paradis: l'unicité de
l'homme. Il serait plus conforme aux traditions de comprendre qu'il s'agit d'un nom
générique désignant le genre humain et non un individu isolé [1].
Quoi qu'il en soit ce paradis originel, comme bien d'autres éléments des traditions des Hébreux, est tributaire des autres traditions de la région et principalement de
celles de Mésopotamie.
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Notes R&T : un individu isolé = Le reproche philosophique ou sociologique fait d’ordinaire à
l’Occidental est en fait post chrétien et le faire remonter à cette phrase de la Genèse est peut être abusif, surtout si l’on considère le “communautarisme” quelquefois excessif de son peuple…
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Le mot Eden est en effet originaire de Mésopotamie. En akkadien, edinu signifie plaine, et, en sumérien, edin est un terrain fertile ou irrigable.
Les premières mentions écrites d'un jardin paradisiaque apparaissent sur des tablettes
cunéiformes de l'antique Sumer. Là, ce lieu mythique s'appelle Dilmun et est bien entendu un endroit planté d'arbres magnifiques, porteurs des plus beaux fruits dans un
environnement floral bigarré et ensoleillé. Il est à noter que ce lieu est réservé aux
dieux* et que les humains n'y sont pas admis à une exception près, Ziusudra,
l'équivalent sumérien de Noé, [Utnapishtim dans l'épopée de Gilgamesh] sera à titre
exceptionnel admis dans le jardin divin. Comme l'Éden biblique, Dilmun est situé à
l'est, là où le soleil se lève, à l’embouchure des deux fleuves, à l’autre bout du monde.
En Perse, dans les jardins clos, appelés justement "paradis" ( pairidaeza en ancien
Perse à rapprocher aussi du sanscrit paradêsha “région suprême”, l'eau était très présente. Le plus souvent, semble-t-il, elle était distribuée par deux grands canaux restangulaires, qui marquaient les axes de l'enclos et se rencontraient au centre en un vaste
bassin où ils paraissaient diverger d'une fontaine à quatre bouches, figurant la source
des quatre fleuves primordiaux du "paradis terrestre", berceau de la première vie humaine, de la première civilisation peut être.
En Chine, le séjour des Immortels est le Kun-lun, véritable centre du monde (malgré
son emplacement "loin vers l'Occident" et porte du ciel. La souveraine de cette région
est Xi Wang Mu, la "Dame-Reine de l'Occident" , épouse de "l'Auguste de Jade". Son
palais est bâti sur le sommet de la montagne, il a neuf étages et est entièrement fait de
jade. Autour du palais s'étendent de magnifiques jardins suspendus circulaires (qui évoquent ceux de Babylone) où coule une fontaine et où pousse le Pêcher d'Immortalité.
L'Eden de la Méso-Amérique est en général appelé Tulan, et souvent "Tulan des
Eaux". A Teotihuacan les parois des temples sont ornées de fresques: l'une montre le
dieu de l'eau accueillant les bienheureux admis dans son paradis qui n'est autre qu'un
immense jardin luxuriant riche en eaux courantes et en plantes tropicales.
Dans la mythologie* nordique, le séjour des divins Ases, au matin des temps, est nommé Asgard, c'est à dire l'enceinte des dieux. C'est un lieu fortifié bâti dans une plaine
toujours verte (nommée Idavoll cette plaine a longtemps été assimilée à l'Éden
biblique...) dans laquelle ils ont bâti leurs palais. C'est un lieu paisible où s'élève le temple des dieux "bâtiment le mieux construit qui soit sur la terre et aussi le plus grand"
tout en or (car il y avait grande abondance de ce métal à Asgard) [2].
En Inde, le mont Meru est tout à la fois le séjour (enchanteur) des dieux et le centre, le
pivot du monde. C'est tout particulièrement la demeure d'Indra.
----------------------------------------------La croyance fortement ancrée que le Paradis terrestre ou au moins une partie
de ce lieu était encore concrètement présent en ce monde a entraîné, tout au long de
l'Histoire des voyages, une quête qui a été un puissant moteur pour les explorateurs de
toutes époques ou pays jusqu'au moins le XIX°siècle.
2
or : cf. § orichalque in article Ambre* sur <racines.traditions.free.fr>…
3
La croyance que ce paradis avait échappé au Déluge* impliquait une situation
très élevée, dans une montagne. Toutes les localisations géographiques ont peu à peu
été imaginées : on a cherché à l'est (Ceylan, Sumatra, la Chine, le Tibet ou l'Inde) ; on
a cherché au nord le Paradis Hyperboréen, puis au sud puisque Thomas d'Aquin le
suggérait "sous l'équateur en un lieu très tempéré"... On a cherché en Éthiopie, en
Arménie....
En 1500, Christophe Colomb considère qu'il y a de grands indices de présence du Paradis terrestre au delta de l'Orénoque! Il faut dire qu'une bonne part de la littérature
médiévale n'avait guère laissé de doutes sur une localisation occidentale et océanique.
L'histoire de Saint-Brandan qui s'était lancé sur le vaste océan à la recherche du Paradis terrestre et ... l'avait (peut-être!) trouvé – "Ils voient une terre très fertile en beaux
bois et en prairies. Les prés splendides et constamment en fleurs, y forment un jardin
..." – a dû faire rêver plus d'une génération de navigateurs.
En Grèce, l'île des Bienheureux est connue (dans les textes!) depuis la plus haute Antiquité (" l'île des Bienheureux est rafraîchie par les brises océanes " selon Pindare) et
n'oublions pas le fameux "Jardin des Hespérides" et ses pommes d'or dont l'entrée
est gardée par un dragon*.
En terre celtique Tir Na N'Og, l'île de la jeunesse éternelle, joue un rôle similaire…
(voir la page "Les îles fabuleuses..." pour d'autres îles encore), etc., etc., etc…
-------------------------------------------------Si l'on tente de composer un "portrait-robot" du "Paradis terrestre" on est conduit à conserver les éléments qui se rencontrent le plus fréquemment à travers les différentes mythologies qui en ont gardé le souvenir.
a./ Un espace clos et donc protégé
b./ Une fontaine centrale
c./ Quatre "fleuves" ou plutôt quatre canaux perpendiculaires
d./ A l'intérieur un jardin luxuriant où toutes choses se trouvent en abondance
e./ Au départ, un lieu réservé aux "dieux*" avant d'y accueillir quelques mortels particulièrement "méritants".
f./ Maintenant, un lieu inaccessible. C'est pour beaucoup de mythologies la "terre originelle".
g./ Cet endroit est souvent mis en relation avec une montagne ou au moins une certaine élévation.
Si l'on compare cet ensemble de points communs avec la description que Platon donne de l'Atlantide on ne peut que conclure que "l'île sacrée qui était alors sous le
soleil" (Critias) s'apparente fort à ce jardin paradisiaque.
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a./ Même espace clos à l'abri de sa triple enceinte (ou de la grande enceinte de pierre
qui englobe toute la capitale)
b./ Même fontaine centrale (celle qu'a fait surgir Poséidon)
c./ Mêmes canaux (autour de la ville et dans la plaine centrale qui en est littéralement
quadrillée)
d./ Mêmes richesses agricoles (Toutes ces choses ( fleurs, fruits, essences
aromatiques...) (l'île) les produisait belles et merveilleuses, en quantité illimitée.)
e./ Même population: des êtres... divins. (C'est-à-dire (?) ... des Atlantes, des êtres
ayant une connaissance bien plus grande que les autres peuples vivant à la même époque et que les traditions ultérieures ont divinisé.)
f./ Même inaccessibilité actuelle du lieu, même terre originelle supposée de la civilisation.
g./ Même mise en relation de l'Atlantide avec des montagnes (Et les montagnes qui
l'entouraient étaient célébrées en ce temps-là, car elles surpassaient en nombre, en majesté et en beauté toutes celles qui existent aujourd'hui) ou même avec une élévation
(celle où habitait Clitô et que Poséidon investit pour fonder la métropole atlante.)
Tout concourt donc (au moins) à faire de l'Atlantide*
"un" véritable jardin d'Eden.
Selon l'hypothèse développée ici, cette concordance n'est pas considérée
comme fortuite mais s'accorde parfaitement avec le reste du scénario : des Atlantes
rescapés auraient investi les terres préservées, disposant de plus de connaissances que
les autres survivants ils auraient assuré les fonctions militaires et religieuses dans les
groupes de survivants des autres peuples et leur auraient transmis le regret d'un âge
d'or originel, d'un lieu de bonheur suprême (surtout par rapport à leur état de dénuement postérieur), jardin paradisiaque dont les traditions nous ont transmis le souvenir
sous des noms différents mais décrivant toutes le même endroit primordial.
Dans ce cadre, l'Atlantide peut donc être considérée
comme "le" véritable jardin d'Eden... »»
- - - - - - - - - - J. EISSART : site <L'épopée atlante> - - - - - - - - - -
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N. B. : Les Notes en bas de page sont de < racines.traditions.free.fr >
Les mots avec astérisques* sont des titres d’articles consultables aussi dans le Livre CD
de cette association et ils correspondent à la 1°0 et à la 2° partie de notre étude sur
Les Origines de l’Arbre de Mai
comme étant issu d’une Atlantide* boréenne pré cataclysmique du XIIIème s. AEC.
Ces articles* – 1° Thèse & 2° “Les Sources” – sont chargés progressivement sur le site
et ils sont mis à jour en fonction de vos interventions par courriel (e.mail)…
Visitez nous donc régulièrement puisque :
“Il y a toujours du nouveau” sur < racines.traditions.free.fr > !