Référence 9 La production de semence
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Référence 9 La production de semence
Référence 9 La production de semence Référence 9 La production de semence Résumé La semence est un élément clé pour une bonne production de riz. L’utilisation des semences certifiées est vivement conseillée. Cependant, les producteurs de riz n’ont souvent pas accès aux semences certifiées. Cette référence fait le point sur la production de semence à partir de la parcelle de production du producteur, la détermination de sa qualité et son stockage. La semence est un des premiers intrants de la production rizicole. On appelle semences : des graines de riz viables, dotées d’une pureté variétale et d’un taux de germination au moins égal à 80 %, elles sont dépourvues de maladies, de graines d’adventices et d’impuretés. La production de semences nécessite beaucoup plus de soins et de technicité qu’une simple production de paddy. Dans un système intensif, cas de la riziculture irriguée, elle se fait selon des normes techniques strictes établies qui garantissent après évaluation au champ puis au laboratoire, un produit de qualité : la semence certifiée. Il est vivement conseillé d’utiliser des semences certifiées. Cependant, les producteurs n’ont souvent pas accès aux semences certifiées. Une semence de qualité tout à fait acceptable peut être obtenue à partir de la parcelle de production du paysan, lorsque les recommandations ci-après sont observées ; ce système est appelé « système semencier communautaire » (en anglais : communitybased seed production system, CBSS). Recommandations pour améliorer la qualité des semences Sélection de la partie de la parcelle qui servira à la production de semence Le processus d’obtention de la semence prend effet bien avant la récolte. À la maturité il est souvent trop tard pour distinguer les hors-types. Il est recommandé de choisir une partie du champ où les plants représentant la variété sont les plus vigoureux et les plus homogènes. Ensuite, on procède à l’élimination des espèces étrangères (plants étrangers et mauvaises herbes) dans la partie choisie. À la maturité on doit récolter la semence avant le reste du champ et la sécher et battre séparément. Séchage Lorsque la semence est nouvellement récoltée, elle est encore humide et doit par conséquent être séchée. Une semence bien séchée, se conserve bien et les attaques par les insectes ou les maladies fongiques sont limitées. Pour effectuer un bon séchage il faut : • étaler la semence à l’air libre pendant quelques jours ; la semence doit être séchée de préférence à l’ombre, à défaut, sous un soleil de faible intensité ; • éviter le séchage sous le soleil ardent (de plomb) qui pourrait provoquer des fissures de la semence ; • éviter de sécher sur le goudron, il peut également endommager la semence du fait d’une élévation et/ou d’une fluctuation trop importante de la température ; • remuer de temps en temps les semences afin d’assurer une bonne ventilation. Page 36 Curriculum APRA-GIR : Manuel technique (Wopereis et al., 2008) Référence 9 La production de semence Le battage Le battage doit être réalisé avec une certaine précaution afin de réduire les risques d’endommager la semence, de contagion par les maladies ou de mélanges de variétés. Pour ce faire il faut : • nettoyer soigneusement l’aire de battage. L’aire de battage peut être dallée avec du ciment ou de l’argile. Le cas échéant, couvrir le sol avec une bâche, un tapis en plastique ou un tissu ; • battre chaque variété à part ; • procéder au vannage immédiatement après. Si le battage est effectué à la batteuse, il faut vérifier que cette dernière a été bien nettoyée au préalable. Il est recommandé de laisser la machine tourner à vide pendant un petit moment pour faire sortir les graines qui sont restées coincées à l’intérieur. Une fois le battage commencé, il faut éliminer par mesure de prudence, les 2 ou 3 premiers kilos battus pour éviter des mélanges par des graines coincées que le simple fait de tourner la machine à vide n’a pu enlever. Le vannage Le vannage a pour objectif de nettoyer la semence, c’est-à-dire de la débarrasser des impuretés. Ces impuretés peuvent être de la paille, des débris végétaux, des semences de mauvaises herbes, des insectes ou des cailloux. Pour faire un bon vannage il faut : • bien nettoyer l’aire de battage. On peut utiliser une bâche, un tapis en plastique ou un tissu ; et de préférence à des endroits différents ; • regrouper dans un même endroit les récipients contenant la même variété. Tout comme le battage, si le vannage est effectué à la machine (ce qui n’est pas fréquent en Afrique de l’Ouest) il faut vérifier que cette dernière a été au préalable bien nettoyée, la faire tourner à vide pendant un moment et par mesure de prudence, écarter les 2 à 3 premiers kilos de semences vannées. Le stockage Le stockage constitue une étape délicate dans la gestion des semences. Elle peut durer de quelques semaines à plusieurs mois et mérite par conséquent une attention particulière. Plusieurs méthodes de conservation sont actuellement utilisées. Le grenier traditionnel est bien adapté à l’environnement du paysan et ne nécessite pas beaucoup d’investissement. Conservation dans le grenier en zone de savane : • bien nettoyer le grenier ; • vérifier que le riz a été bien séché ; • éviter tout mélange de variétés (stocker de préférence une variété par grenier) ; ouvrir le grenier de temps en temps pour permettre une bonne aération. Si nécessaire, utiliser des Curriculum APRA-GIR : Manuel technique (Wopereis et al., 2008) Page 37 Référence 9 La production de semence insecticides pour éloigner les ravageurs. Des insecticides naturels peuvent être préparés à partir de matériaux locaux tels que : les feuilles de neem séchées, les écorces de caïlcédrat, le poivre noir, le piment, la menthe (thé africain), les cendres de différentes plantes insecticides. En plus des greniers, d’autres moyens de conservation sont utilisés fréquemment. Il s’agit notamment de paniers, de caisses, de canaris, etc. Les semences peuvent aussi être conservées dans les sacs. Les précautions à prendre dans ce cas sont : • vérifier que le paddy a été séché ; • traiter les semences avec des insecticides. Des insecticides naturels (feuilles de neem ou de la menthe) peuvent être assez efficaces contre les termites et les foreurs de tiges ; • déposer les sacs sur les palettes (morceaux de bois) pour assurer une bonne aération. En cas de traitement des semences avec un insecticide chimique, demander à l’agent de développement local de recommander un produit. Les produits les plus utilisés sont l’Actellic 50, le Malathion et le Chlorpyriphos. Ces produits doivent être manipulés avec précaution. Test de germination Avant de procéder au semis, il est essentiel de s’assurer que les semences germent bien. Pour ce faire, il est recommandé de : • placer une étoffe préalablement mouillée sur une assiette ; • placer 100 graines sur l’étoffe ; • couvrir les graines avec les bouts de l’étoffe ; • placer l’assiette à l’ombre ; • maintenir l’étoffe humide (ajouter de l’eau chaque fois que nécessaire). • Au bout d’une semaine environ, déplier l’étoffe et compter le nombre de graines qui ont germé et survécu : o si plus de 80 graines ont germé, la semence est bonne et peut être semée ; o si moins de 80 graines et plus de 60 ont germé, la quantité de semences à utiliser à l’hectare doit être revue à la hausse ; o si moins de 60 graines ont germé, ne pas semer et trouver d’autres semences. Bibliographie consultée – pour en savoir plus Bèye A.M., Jones M.P., 2002. Système semencier communautaire : cas de la riziculture traditionnelle. Guide du technicien. Collection ADRAO, Formation, Bouaké, Côte d’Ivoire. Page 38 Curriculum APRA-GIR : Manuel technique (Wopereis et al., 2008)