Bien au job et bien à la maison
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Bien au job et bien à la maison
18 JEUDI 10 SEPTEMBRE 2015 LE NOUVELLISTE LE SAVIEZ-VOUS? En Valais, des personnes actives ont le sentiment d’être vidées émotionnellement au travail. entre SANTÉ OVS 30% 35 et 49 ans entre 13% 15 et 34 ans 21% entre 50 et 64 ans SANTÉ ET TRAVAIL Il est bon de trouver un équilibre entre sa vie privée et sa vie professionnelle. Cela peut éviter de se retrouver dans une situation d’épuisement. Bien au job et bien à la maison «Si l’entreprise le permet, il peut être intéressant de demander la flexibilité du temps de travail. Le télétravail peut aussi être une bonne solution ou encore le temps partiel», souligne Delphine Maret, chargée de projets à Promotion Santé Valais, coordinatrice du programme entreprise en santé. «L’employé peut également fixer des priorités dans son travail, déléguer, ou encore organiser sa journée la veille», continue-t-elle. A côté de la vie professionnelle, il est bon de conserver une vie sociale et de faire des activités que l’on aime. «Il faut les fixer dans son agenda comme n’importe quel autre rendez-vous», recommande Delphine Maret. Pour préserver sa santé, il faut également veiller à avoir une alimentation équilibrée et à dormir suffisamment (entre 7 et 8 heures). LYSIANE FELLAY Aujourd’hui, dans le monde du travail, il faut être réactif, rapide et compétitif. L’employé doit faire preuve d’une grande flexibilité. Le tout se déroulant dans une optique de rentabilité maximale. Un job parfait pour une personne parfaite en somme. Eh bien non, il n’est pas toujours facile d’être au top 365 jours par an… «Aujourd’hui, on a érigé une sorte de mythologie de l’homme fort qui réussit», note le Dr Philippe Rey-Bellet, médecinchef du Département de psychiatrie et psychothérapie du Les patrons « z devraient faire la promotion du plaisir au travail.» DR PHILIPPE REY-BELLET MÉDECIN-CHEF DU DÉPARTEMENT DE PSYCHIATRIE ET PSYCHOTHÉRAPIE DU CENTRE HOSPITALIER DU VALAIS ROMAND EN BREF Centre hospitalier du Valais romand, Hôpital de Malévoz. Dans les grandes lignes, cet homme fort se lève à 5 heures du matin pour faire son footing. Il rentre à la maison, prépare le petit-déjeuner des enfants, les amène à l’école. Ensuite, il se rend au travail et se montre particulièrement efficace. Le soir, il profite de passer un moment avec ses amis. Il se couche vers minuit. «C’est un peu absurde et surtout irréalisable. Il y a une «discrépance» entre un idéal de soi et la réalité. Aujourd’hui, il est important de savoir s’écouter. Nous devons revenir à nos motivations, nous interroger sur ce qui soustend notre action ou notre position, nous poser la question du sens. Il faut remettre l’église au mi- Le rôle des patrons lieu du village. La vie n’est pas faite que du travail», rappelle le Dr Rey-Bellet. Pour lui, une personne peut s’investir énormément dans son travail tant qu’elle reste consciente que ça n’est qu’une partie de sa vie, et ainsi limiter les risques pour sa santé, comme le burn-out. Profit et productivité Le burn-out se caractérise par un état d’épuisement général, à la fois psychique, émotionnel et mental. Les batteries sont épuisées et la personne a du mal à récupérer. «Historiquement, les premières descriptions des burnouts concernaient des professionnels de la santé avant de s’étendre à toutes professions. Il y avait parfois un trop fort décalage entre les valeurs de l’employé, ses espoirs et la réalité», rappelle le Dr ReyBellet. A côté de cela, il peut arriver que l’employé pour être performant au travail néglige sa vie privée, sa famille, ses amis ou encore ses loisirs. Il faut alors rechercher un équilibre. «Tout d’abord, il faut se fixer des objectifs réalistes. Si je veux décrocher à tout prix le prix Nobel de médecine, il y a de fortes chances que ma vie soit une longue déception jusqu’à ma mort. Nous avons néanmoins tous besoin de rêver. C’est un moteur. Par contre, le rêve ne doit pas devenir un but en soi, précise-t-il. Les changements sociétaux avec le profit et la productivité érigés plutôt que des buts comme des moyens a sans doute eu un impact considérable. Si cela n’est pas étroitement lié à un projet de société, cela n’a aucun sens, continue-t-il. Il faut toujours se poser la question du sens. Quelle est la satisfaction d’un manager qui a fait un gros bénéfice permettant de rémunérer les actionnaires à coup de millions, mais qui, dans le même temps, a dû licencier 5000 personnes pour parvenir à son résultat?» Les ressources SANTÉ AU TRAVAIL: SI LES PATRONS Y TROUVAIENT LEUR COMPTE? «La santé au travail ne sert pas uniquement à éviter un burn-out. Elle est avantageuse pour les collaborateurs, mais aussi pour les patrons, concède Delphine Maret, chargée de projets à Promotion Santé Valais, coordinatrice du programme entreprise en santé. En se souciant de la santé des employés, les patrons vont trouver des collaborateurs plus motivés, moins stressés, moins souvent absents et ayant une meilleure productivité. L’employé dont on prend soin aura également une plus grande loyauté envers l’entreprise. Cette dernière aura des coûts moins importants liés aux absences ou au re- crutement. Le climat de travail sera également plus sain», continue-t-elle. Pour donner les clés de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée aux employés, Promotion Santé Valais propose la mise en place d’un atelier de deux heures aux entreprises (organisé sur demande). L’objectif principal est d’aider les participants à déterminer et analyser les conséquences d’un déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle. Il s’agit également de trouver les ressources utiles et disponibles pour éviter les situations de stress pouvant conduire à terme à un burn-out. } Pour retrouver du sens et un équilibre, il faut redonner de la place aux autres parties de sa vie. Il faut identifier ce qui est vraiment important pour soi. «Ensuite, mieux vaut se fixer des objectifs réalistes. Il est préférable de faire les choses petit à petit», recommande le Dr Philippe ReyBellet. Il faut se rappeler qu’on ne joue pas sa vie au travail. Cela aide à dédramatiser et à prendre le recul nécessaire. Ensuite, il est intéressant d’identifier toutes les ressources à notre disposition. Enfin, les patrons ont également un rôle important à jouer. «S’ils pensent uniquement en termes de rentabilité, ils poussent tout le système à la catastrophe. En réfléchissant uniquement en termes de rentabilité, cela donne un système violent et maltraitant. Les patrons devraient faire la promotion du plaisir au travail. C’est crucial. Les employés doivent sentir qu’ils font quelque chose d’utile. Nous devons sortir de ce dogme de la performance», note le Dr Rey-Bellet. } Vendredi 11 septembre 2015, l’émission «L’antidote - Banalisation des médicaments: une pilule amère» sera diffusée sur Canal 9 à 18 h 30, 19 h 30, etc., puis à 20 h samedi et dimanche. Rediffusion lundi. POUR ALLER + LOIN Vous souhaitez avoir plus d’infos? Une formation peut être dispensée en entreprise pour trouver un équilibre vie professionnelle et vie privée: www.entreprise-ensante.ch/valais/equilibreprofessionnelle-privee-53.html ASSOCIATION VIVRE AVEC LA DOULEUR CHRONIQUE ATELIER POST-ADOPTION Partager cette douleur invisible avec les autres La parole aux personnes adoptées La douleur chronique ne se voit pas. Elle ne s’entend pas. Elle est souvent taboue. Il s’agit pourtant d’une réelle pathologie à traiter. Ces maux peuvent couper une personne de sa vie sociale ou professionnelle ou encore bouleverser sa vie privée. Le sujet reste souvent tabou. C’est un mal encore trop peu connu de la population. Cela reste donc difficile d’aborder le sujet de la douleur chronique et de ses répercussions sur la vie de la personne touchée. Dans ce contexte, c’est d’autant plus important de pouvoir partager son vécu avec d’autres personnes concernées. L’as- Adopter un enfant bouleverse la vie de la famille adoptive. Il est intéressant pour ces familles de partager leur vécu avec d’autres personnes ayant traversé les mêmes expériences. L’antenne valaisanne d’adopte.ch organise un atelier post-adoption le 10 octobre à Sion de 9 h à 12 h. Les organisa- sociation vivre avec la douleur chronique organise régulièrement des rencontres. Elles offrent aux participants un espace pour comprendre, pour échanger ou encore pour dépasser leurs souffrances. Les prochaines rencontres auront lieu le 14 septembre à Sion, le 17 septembre à Martigny ou encore le 22 septembre à Sierre. } Infos sous: vivreavecladouleurchronique.ch teurs ont demandé à des personnes adoptées de transmettre leurs messages aux parents adoptifs. Des personnes adoptées et une maman adoptive animeront l’atelier. } Infos et inscriptions: [email protected] ou 079 425 28 15 ou www.adopte.ch + DOSSIER COMPLET PARTENARIAT DSSC Service cantonal de la santé publique www.vs.ch/sante Retrouvez l’ensemble des articles sur ce sujet: dossier.lenouvelliste.ch www.promotionsantevalais.ch www.addiction-valais.ch