Bien au job et bien à la maison

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Bien au job et bien à la maison
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JEUDI 10 SEPTEMBRE 2015 LE NOUVELLISTE
LE SAVIEZ-VOUS?
En Valais, des personnes actives ont le sentiment
d’être vidées émotionnellement au travail.
entre
SANTÉ
OVS
30% 35 et 49 ans
entre
13% 15 et 34 ans
21% entre
50 et 64 ans
SANTÉ ET TRAVAIL Il est bon de trouver un équilibre entre sa vie privée et sa vie professionnelle. Cela peut éviter de se retrouver
dans une situation d’épuisement.
Bien au job et bien à la maison
«Si l’entreprise le permet, il peut
être intéressant de demander la
flexibilité du temps de travail. Le télétravail peut aussi être une bonne
solution ou encore le temps partiel», souligne Delphine Maret,
chargée de projets à Promotion
Santé Valais, coordinatrice du
programme entreprise en santé.
«L’employé peut également fixer
des priorités dans son travail, déléguer, ou encore organiser sa journée la veille», continue-t-elle. A
côté de la vie professionnelle, il
est bon de conserver une vie sociale et de faire des activités que
l’on aime. «Il faut les fixer dans son
agenda comme n’importe quel autre rendez-vous», recommande
Delphine Maret. Pour préserver
sa santé, il faut également veiller
à avoir une alimentation équilibrée et à dormir suffisamment
(entre 7 et 8 heures).
LYSIANE FELLAY
Aujourd’hui, dans le monde du
travail, il faut être réactif, rapide
et compétitif. L’employé doit
faire preuve d’une grande flexibilité. Le tout se déroulant dans
une optique de rentabilité maximale. Un job parfait pour une
personne parfaite en somme. Eh
bien non, il n’est pas toujours facile d’être au top 365 jours par
an… «Aujourd’hui, on a érigé une
sorte de mythologie de l’homme
fort qui réussit», note le Dr
Philippe Rey-Bellet, médecinchef du Département de psychiatrie et psychothérapie du
Les patrons
«
z
devraient faire
la promotion
du plaisir au
travail.»
DR PHILIPPE
REY-BELLET
MÉDECIN-CHEF
DU DÉPARTEMENT
DE PSYCHIATRIE ET
PSYCHOTHÉRAPIE
DU CENTRE
HOSPITALIER
DU VALAIS ROMAND
EN BREF
Centre hospitalier du Valais romand, Hôpital de Malévoz.
Dans les grandes lignes, cet
homme fort se lève à 5 heures du
matin pour faire son footing. Il
rentre à la maison, prépare le petit-déjeuner des enfants, les
amène à l’école. Ensuite, il se
rend au travail et se montre particulièrement efficace. Le soir, il
profite de passer un moment
avec ses amis. Il se couche vers
minuit. «C’est un peu absurde et
surtout irréalisable. Il y a une «discrépance» entre un idéal de soi et
la réalité. Aujourd’hui, il est important de savoir s’écouter. Nous devons revenir à nos motivations,
nous interroger sur ce qui soustend notre action ou notre position, nous poser la question du
sens. Il faut remettre l’église au mi-
Le rôle des patrons
lieu du village. La vie n’est pas faite
que du travail», rappelle le Dr
Rey-Bellet. Pour lui, une personne peut s’investir énormément dans son travail tant
qu’elle reste consciente que ça
n’est qu’une partie de sa vie, et
ainsi limiter les risques pour sa
santé, comme le burn-out.
Profit et productivité
Le burn-out se caractérise par
un état d’épuisement général, à
la fois psychique, émotionnel et
mental. Les batteries sont épuisées et la personne a du mal à récupérer. «Historiquement, les
premières descriptions des burnouts concernaient des professionnels de la santé avant de s’étendre
à toutes professions. Il y avait parfois un trop fort décalage entre les
valeurs de l’employé, ses espoirs et
la réalité», rappelle le Dr ReyBellet. A côté de cela, il peut arriver que l’employé pour être
performant au travail néglige sa
vie privée, sa famille, ses amis ou
encore ses loisirs. Il faut alors rechercher un équilibre. «Tout
d’abord, il faut se fixer des objectifs
réalistes. Si je veux décrocher à
tout prix le prix Nobel de médecine, il y a de fortes chances que ma
vie soit une longue déception jusqu’à ma mort. Nous avons néanmoins tous besoin de rêver. C’est
un moteur. Par contre, le rêve ne
doit pas devenir un but en soi, précise-t-il. Les changements sociétaux avec le profit et la productivité érigés plutôt que des buts
comme des moyens a sans doute
eu un impact considérable. Si cela
n’est pas étroitement lié à un projet
de société, cela n’a aucun sens,
continue-t-il. Il faut toujours se
poser la question du sens. Quelle
est la satisfaction d’un manager
qui a fait un gros bénéfice permettant de rémunérer les actionnaires
à coup de millions, mais qui, dans
le même temps, a dû licencier
5000 personnes pour parvenir à
son résultat?»
Les ressources
SANTÉ AU TRAVAIL: SI LES PATRONS Y TROUVAIENT LEUR COMPTE?
«La santé au travail ne sert pas uniquement à éviter un
burn-out. Elle est avantageuse pour les collaborateurs,
mais aussi pour les patrons, concède Delphine Maret,
chargée de projets à Promotion Santé Valais, coordinatrice du programme entreprise en santé. En se souciant
de la santé des employés, les patrons vont trouver des
collaborateurs plus motivés, moins stressés, moins souvent absents et ayant une meilleure productivité. L’employé dont on prend soin aura également une plus
grande loyauté envers l’entreprise. Cette dernière aura
des coûts moins importants liés aux absences ou au re-
crutement. Le climat de travail sera également plus
sain», continue-t-elle. Pour donner les clés de l’équilibre
entre vie professionnelle et vie privée aux employés,
Promotion Santé Valais propose la mise en place d’un
atelier de deux heures aux entreprises (organisé sur demande). L’objectif principal est d’aider les participants à
déterminer et analyser les conséquences d’un déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle. Il s’agit également de trouver les ressources utiles et disponibles
pour éviter les situations de stress pouvant conduire à
terme à un burn-out. }
Pour retrouver du sens et un
équilibre, il faut redonner de la
place aux autres parties de sa vie.
Il faut identifier ce qui est vraiment important pour soi.
«Ensuite, mieux vaut se fixer des
objectifs réalistes. Il est préférable
de faire les choses petit à petit», recommande le Dr Philippe ReyBellet. Il faut se rappeler qu’on ne
joue pas sa vie au travail. Cela
aide à dédramatiser et à prendre
le recul nécessaire. Ensuite, il est
intéressant d’identifier toutes les
ressources à notre disposition.
Enfin, les patrons ont également un rôle important à jouer.
«S’ils pensent uniquement en termes de rentabilité, ils poussent tout
le système à la catastrophe. En réfléchissant uniquement en termes de
rentabilité, cela donne un système
violent et maltraitant. Les patrons
devraient faire la promotion du
plaisir au travail. C’est crucial. Les
employés doivent sentir qu’ils font
quelque chose d’utile. Nous devons
sortir de ce dogme de la performance», note le Dr Rey-Bellet. }
Vendredi 11 septembre
2015, l’émission «L’antidote
- Banalisation des
médicaments: une pilule
amère» sera diffusée sur Canal 9 à 18 h 30,
19 h 30, etc., puis à 20 h samedi et
dimanche. Rediffusion lundi.
POUR ALLER
+ LOIN
Vous souhaitez
avoir plus d’infos?
Une formation peut être dispensée en
entreprise pour trouver un équilibre vie
professionnelle et vie privée:
www.entreprise-ensante.ch/valais/equilibreprofessionnelle-privee-53.html
ASSOCIATION VIVRE AVEC LA DOULEUR CHRONIQUE
ATELIER POST-ADOPTION
Partager cette douleur invisible avec les autres
La parole aux personnes adoptées
La douleur chronique ne se voit pas. Elle ne s’entend pas.
Elle est souvent taboue. Il s’agit pourtant d’une réelle pathologie à traiter. Ces maux peuvent couper une personne de
sa vie sociale ou professionnelle ou encore bouleverser sa
vie privée. Le sujet reste souvent tabou. C’est un mal encore
trop peu connu de la population. Cela reste donc difficile
d’aborder le sujet de la douleur chronique et de ses répercussions sur la vie de la personne touchée.
Dans ce contexte, c’est d’autant plus important de pouvoir
partager son vécu avec d’autres personnes concernées. L’as-
Adopter un enfant bouleverse
la vie de la famille adoptive.
Il est intéressant pour ces familles de partager leur vécu
avec d’autres personnes ayant
traversé les mêmes expériences. L’antenne valaisanne
d’adopte.ch organise un atelier
post-adoption le 10 octobre à
Sion de 9 h à 12 h. Les organisa-
sociation vivre avec la douleur chronique organise régulièrement des rencontres. Elles offrent aux participants un espace pour comprendre, pour échanger ou encore pour dépasser leurs souffrances.
Les prochaines rencontres auront lieu le 14 septembre à
Sion, le 17 septembre à Martigny ou encore le 22 septembre à Sierre. }
Infos sous:
vivreavecladouleurchronique.ch
teurs ont demandé à des personnes adoptées de transmettre
leurs messages aux parents
adoptifs. Des personnes adoptées et une maman adoptive
animeront l’atelier. }
Infos et inscriptions:
[email protected] ou 079 425 28 15
ou www.adopte.ch
+
DOSSIER COMPLET
PARTENARIAT
DSSC Service cantonal
de la santé publique
www.vs.ch/sante
Retrouvez l’ensemble
des articles sur ce sujet:
dossier.lenouvelliste.ch
www.promotionsantevalais.ch
www.addiction-valais.ch

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