remarques toponymiques sur la carte du bearn du pasteur
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remarques toponymiques sur la carte du bearn du pasteur
- 20 - REMARQUES TOPONYMIQUES SUR LA CARTE DU BEARN DU PASTEUR PIERRE LA FITTE SOLON 1642. Michel GROSCLAUDE traditionnelles que le "Doumy" actuel); Evescat (= plus conforme à l'étymologie "évêché" que le "Bescat" actuel); La Cadee (= plus conforme à l'étymologie que le "Lacadée" actuel); La Seube (= la signification "la forêt" apparaît mieux que dans le "Lasseube" actuel); Leduch (tout à fait conforme à la prononciation locale) ;Loubigné (conforme à la prononciation locale, évidemment meilleur que le stupéfiant "Louvigny" actuel); Noye (probablement plus correct que le "Anoye" actuel); S. Haus (tout à fait conforme à la prononciation locale. Actuellement Saint-Faust)... etc. Je commencerais par deux remarques générales: - Les limites assignées au Béarn ne coïncident évidemment pas avec celles que la Révolution a données aux Basses-Pyrénées: Arzacq, SaintMédard, Lacadée et Sault-de-Navailles sont en dehors des limites de la Souveraineté de Béarn. - Même si la carte que nous avons sous les yeux est plus rigoureuse que ses devancières, comme le dit Ph. Chareyre, elle comporte bien des inexactitudes dans la position des localités dont certaines sont considérables. Ainsi, les situations de Piets et de Garos sont inversées; Osse-en-Aspe se trouve du mauvais côté du Gave d'Aspe; et surtout Bourgabé est relégué aux limites du Béarn et des Landes (en mesures actuelles, cela représente une vingtaine de km d'erreur!). * * * En se plaçant au strict point de vue de la correction onomastique, on doit pouvoir classer les noms de lieux donnés dans la carte en plusieurs catégories: 2 - Toute une série de noms, qui nous paraissent graphiés d'une façon acceptable, compte tenu souvent du fait que les règles orthographiques étaient mal ou peu fixées. 1 - Toponymes correctement graphiés, c'est-àdire dont la graphie est conforme à la fois à la prononciation et à l'étymologie... parfois même meilleure que l'orthographe officielle actuelle. Aistialesc (= Estialescq); Angais; Arance; Arros; Artez; Artix; Aspis (= Aspis); Asson; Atos (= Athos); Baliros; Belloc; Beuste; Billère; Biron; Bourdette; Cardesse; Conches (= Conchez); Despart (= Départ); Dognen; Gan; Goues(= Goès); Iasses (= Jasses); Iuranson; Lac; Le Leu; Lembege (= Lembeye); Lescar; Maslac; Moneins (= Monein); Montestruc; Morlas; Nay; Orthez; Pardies; Pau; Pietz; Pontac; Prechac; Rebenac; Saubalade (= Sauvelade); Saussede; Sauveterre; Somolon (= Soumoulou) .... etc. Bourgarbé (= plus conforme à l'étymologie Bourg Garber, le "Bougarbé" actuel); Castetins (= plus conforme à l'étymologie que le "Castétis" actuel); Domii (= plus conforme aux graphies - 20 - 3 - Toponymes déformés par une erreur d'information, plus généralement par une erreur évidente de lecture. Abivos (=Abidos); Andrin (=Andrein); Aosse (Osse-en-Aspe); Artiguetombe (=Artiguelouve); Aubus (=Arbus); Bartanez (=Bastanès); Beurie (=Beyrie); Bieleseguue (= Vielleségure); Bonnest (=Bonnut); Coarale (=Coarraze); Galos (=Gélos); Labos (=Abos); Limendons (=Limendous); Loubiem (=Loubieng); Lous (=Lons); Moreno (=Mourenx); Salers (=Salies-de-Béarn); Tarse (=Tarsac).... etc. 5 - Totalement inidentifiables. Ayons (peut-être Agoués); La Helote, Sandreta; Scueiac; Violé ... etc. 4 Toponymes devenus totalement méconnaissables, pour lesquels on peut à la rigueur formuler une hypothèse à partir de leur emplacement (supposé convenable) sur la carte. Arauguaison (=Araujuzon); Arramio (=pour Arramous. Graphie actuelle Ramous); Auzane (=pour Auzenx. Graphie actuelle Ozenx); Bouil (=Boeilh); Bralaba (=Brassalay ? Dans la commune de Biron); Bugeges (=Bruges); Casteitue (=Castetner ?); Castelbouc (=Castetbon); Dalaunsum (=Balansun); Flagetman (=Hagetmau); La Gro (=Lagor); Lanepros (=Laneplaa ?); Mirepedi (=Mirepeix); Mollon (=Meillon); Poti (=Poey-Lescar); Secolana (=Sainte-Colome ?); Selugnac (=Sevignac ?) ... etc. 6 - Enfin le curieux "Guillem qui nou brespeit" que nous écririons en orthographe moderne "Guilhem qui non vrespeja". Vrespejar signifiant "goûter, faire le repas de l'après-midi", la phrase pourrait vouloir dire "(Maison de) Guilhem qui n'a pas de quoi trop manger". Ce nom de lieu pourrait alors aller rejoindre les multiples "bramafam" qu'on trouve en pays d'Oc. Bien entendu, il ne nous a pas été possible de localiser cette maison sur des cartes actuelles. * * * Je peux difficilement éviter la conclusion que l'auteur de la carte (à moins qu'il s'agisse de fautes introduites par l'ignorance de l'imprimeur) connaît assez mal le Béarn. Les cacographies stupéfiantes sont quand même trop nombreuses ! Et certaines d'entre elles sont surprenantes: Lagor écrit La Gro, alors qu'il y avait une communauté protestante importante, ou encore Brassalay dont le châtelain était (ou avait été) une personnalité protestante connue.