Faire de l`Université de Ouagadougou un pôle de services

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Faire de l`Université de Ouagadougou un pôle de services
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS
SECONDAIRE ET SUPERIEUR
-=-=-=-=-=-=-=SECRETARIAT GENERAL
-=-=-=-=-=UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
-=-=-=-=-=-=PRESIDENCE
BURKINA FASO
UNITE – PROGRES – JUSTICE
POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT INSTITUTIONNEL
DE L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
2013 – 2032
En 2032, l’Université de Ouagadougou est un pôle de services
universitaires performant et compétitif en Afrique.
Novembre 2012
Table des matières
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .................................................................................................................. 3
Avant-propos ..................................................................................................................................................... 6
INTRODUCTION ................................................................................................................................................. 7
I.
CONTEXTE GENERAL .................................................................................................................................. 8
I.1. Le contexte national ................................................................................................................................ 8
I.2.
L’enseignement supérieur et la recherche scientifique au Burkina Faso ....................................... 10
I.2.1. L’enseignement supérieur .............................................................................................................. 10
I.2.2. La recherche scientifique................................................................................................................ 11
I.3. Le contexte institutionnel ...................................................................................................................... 11
I.3.1. Présentation de l’Université de Ouagadougou .............................................................................. 11
I.3.2. Description des trois missions de l’Université de Ouagadougou ................................................... 13
I.3.3. Diagnostic et analyse du fonctionnement de l’université ............................................................. 14
II.
LES CHOIX STRATEGIQUES ................................................................................................................... 17
II.1. Missions ................................................................................................................................................ 17
II.2. Vision .................................................................................................................................................... 17
II.3. Valeurs .................................................................................................................................................. 17
II.3. Les axes stratégiques ............................................................................................................................ 18
Axe stratégique 1 : Formation ................................................................................................................. 18
Axe stratégique 2 : Recherche ................................................................................................................ 18
Axe stratégique 3 : Vie étudiante ............................................................................................................ 19
Axe stratégique 4 : Gouvernance ............................................................................................................ 19
Axe stratégique 5 : Ressources ................................................................................................................ 20
Axe stratégique 6 : Coopération .............................................................................................................. 21
CONCLUSION ................................................................................................................................................... 22
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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ATOS
:
Administratif, technique, ouvrier et de soutien
A.U.A.
:
Association des universités africaines
CAMES
:
Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur
CEDEAO
:
Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest
CERCI
:
Centre d’expérimentation sur la riziculture et les cultures irriguées
CFA
:
Communauté financière africaine
C.N.R.S.T.
:
Centre national de recherche scientifique et technologique
CRUFAOCI
:
Conférence des recteurs des universités francophones d’Afrique et de
l'Océan Indien.
C.V.R.S
:
Centre voltaïque de recherche scientifique
E.P.S.C.T.
:
Etablissement public de l’Etat à caractère scientifique, culturel et
technique
E.P.T.
:
Education pour tous
FONER
:
Fonds national pour l’éducation et la recherche
FONRID
:
Fonds national pour la recherche et l’innovation pour le
développement
IBAM
:
Institut burkinabé des arts et métiers
I.D.H.
:
Indice de développement humain
INERA
:
Institut de l’environnement et de recherche agricole
I.N.S.D.
:
Institut national de la statistique et de la démographie
I.N.S.S.
:
Institut des sciences des sociétés
IPERMIC
:
Institut panafricain d’études et de recherche sur les médias,
l’information et la communication
IRSAT
:
Institut de recherche en sciences appliquées et technologies
IRSS
:
Institut de recherche en sciences de la santé
I.S.S.P.
:
Institut supérieur des sciences de la population
LAC
:
Lettres, arts et communication
LE.SH.CO.
:
Lettres, sciences humaines et communication
L.M.D.
:
Licence-Master-Doctorat
MEF
:
Ministère de l’économie et des finances
MESS
:
Ministère des Enseignements secondaire et supérieur
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MESSRS
:
Ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la
Recherche scientifique
MRSI
:
Ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation
O.M.D.
:
Objectif du millénaire pour le développement
P.M.
:
Premier ministère
P.I.B
:
Produit intérieur brut
PNUD
:
Programme des Nations Unies pour le développement
REESAO
:
Réseau pour l’excellence de l’enseignement supérieur en Afrique de
l’Ouest
R.G.P.H.
:
Recensement général de la population et de l’habitat
SCADD
:
Stratégie de croissance accélérée et de développement durable
S.D.S.
:
Sciences de la santé
S.T.
:
Sciences et technologies
T.I.C.
:
Technologie de l’information et de la communication
UEMOA
:
Union économique et monétaire ouest africaine
S.E.A.
:
Sciences exactes et appliquées
S.H.
:
Sciences humaines
S.V.T
:
Sciences de la vie et de la terre
UEMOA
:
Union économique et monétaire ouest-africaine
U.O.
:
Université de Ouagadougou
V.P.
:
Vice-présidence
V.-P.E.I.P
:
Vice-présidence chargée des Enseignements et des Innovations
pédagogiques
V.-P. PRUE
:
Vice-présidence chargée de la Professionnalisation et des Relations
université-entreprises
V.-P.R.C.I.
:
Vice-présidence chargée de la Recherche et de la Coopération
internationale
U.F.R.
:
Unité de formation et de recherche
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Avant-propos
L’Université de Ouagadougou connait des difficultés de divers ordres. L’observation montre
d’ailleurs qu’il en est de même dans de nombreuses universités africaines notamment celles de la
sous région. Pour ce qui touche spécifiquement les difficultés ayant trait /relevant de l’académique
et du pédagogique une des tentatives majeures de les aplanir réside depuis 2008 dans
l’instauration du système Licence-Master-Doctorat. Cela laisse clairement comprendre que pour
bâtir des lendemains meilleurs il est plus que jamais temps de revoir tout notre système de
formation. Il est évident qu’à partir de ce moment des énergies, des pensées et des idées se
doivent d’être mobilisées tout azimut pour la cause. Connaissant l’attachement de tout un chacun
à notre maison commune doublé d’un fort engagement, ce changement de paradigme semblait
bien a notre portée
Aussi, voudrais-je en ma qualité de premier responsable de cette université me féliciter de
l’aboutissement de ce processus participatif sous la forme d’un document dénommé : « Politique
de développement institutionnel de l’Université de Ouagadougou, 2013-2032 ». À travers une
vision claire et partagée il est destiné à orienter nos actions stratégiques pendant les vingt
prochaines années. D’un autre coté, il constitue par essence une véritable opportunité pour tous
les acteurs de l’Université de Ouagadougou de se retrouver autour d’un idéal qui se décline selon
les six axes que sont :
 la formation ;
 la recherche ;
 la vie étudiante ;
 la gouvernance ;
 les ressources ;
 la coopération.
Rappelons qu’au sein de notre communauté, les étudiants représentent une de nos raisons d’être
par conséquent leur réussite constitue une préoccupation majeure. C’est la raison pour laquelle je
voudrais que notre réflexion et les actions qui en découleront soient orientées vers la promotion
d’un environnement favorable et propice à la formation de cadres compétents à même de
répondre aux besoins de notre nation.
J’appelle de tous mes vœux que la vision à l’horizon 2032 « L’Université de Ouagadougou est un
pôle de services universitaires performant et compétitif en Afrique », bénéficie pour sa mise en
œuvre de l’adhésion de tous et la participation de chacun.
Le Président de l’Université de Ouagadougou
Professeur Karifa BAYO
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INTRODUCTION
Dans tous les secteurs d’activités d’un pays, pour atteindre des résultats probants, les stratégies et
les réformes constituent entre autres des instruments de choix permettant l’atteinte des objectifs
envisagés et, le cas échéant, de réajuster les trajectoires des programmes mis en place.
En ce qui concerne l’enseignement supérieur dans la sous région, de nombreuses initiatives ont
été développées pour tenter de résoudre les crises universitaires qu’il connait. Parmi elles, celle
issue du Réseau pour l’excellence de l’enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest (REESAO) a
permis d’accéder, entre autres, à une institutionnalisation du système Licence-Master-Doctorat
dans les universités de l’Afrique de l’Ouest francophone.
Dans ce cadre, l’Université de Ouagadougou (U.O.) est en quête de l’excellence à travers une
réflexion intense et permanente. Elle ne perd pas de vue l’opportunité offerte au plan national par
l’adoption d’une stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) qui
nécessite une forte implication des universités dans la formation de ressources humaines
compétentes et l’exploitation des résultats de recherche pour le développement.
Tout ce qui précède et bien d’autres
considérations comme la volonté de rompre
avec les
tâtonnements du passé ainsi que le souci de promouvoir l’excellence, l’Université de
Ouagadougou se dote d’un document de politique de développement institutionnel. Ce document
témoigne bien de cette détermination de disposer d’un outil de pilotage à moyen et long termes en
vue de s’assurer un développement harmonieux.
Il comporte deux grandes parties. La première, intitulée, « le contexte général » est consacrée à
une présentation succincte du pays, de l’organisation de son enseignement supérieur et de sa
recherche et enfin de l’Université de Ouagadougou elle-même. La deuxième partie, qui a pour titre,
« les choix stratégiques », développe les priorités de l’Université de Ouagadougou pour les 20
prochaines années.
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I. LE CONTEXTE GENERAL
I.1. Le contexte national
Le Burkina Faso (ex Haute-Volta), avec pour capitale Ouagadougou, est un pays sahélien enclavé
de 274 200 Km², situé au cœur de l’Afrique occidentale. Il compte dans un ordre administratif
décroissant 13 régions, 45 provinces, 350 départements et plus de 8000 villages. Il est limité
par le Mali au nord et à l’ouest, le Niger à l’est, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire au
sud. Les ressources du pays proviennent essentiellement de l’agriculture, de l’élevage et, dans
une moindre mesure, de l’activité minière.
La population est estimée en 2012 à 17 000 000 d’habitants (environ 62 habitants/ Km²) avec un
taux d’accroissement moyen annuel de 3,1 %. Il est attendu une population de 21 500 000
habitants à l’horizon 2020. Les Burkinabè vivent dans un contexte de pauvreté. En effet, plus d’un
tiers d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté. En 2011, le Burkina Faso se classait
parmi les pays les moins avancés (181e/187) selon l’Indice de développement humain (I.D.H.) du
PNUD.
La langue officielle du pays est le français avec un nombre de locuteurs de l’ordre de 10% de la
population. Une soixantaine de langues nationales existent sur le territoire dont les plus parlées
sont le moré, le foulfouldé, le goulmatchema et le dioula. En plus de la diversité ethnique de sa
population, le Burkina Faso compte trois (03) confessions religieuses majeures réparties sur
l’ensemble du territoire. Il s’agit de l’islam (60,5%), du christianisme (23,2%) et de la religion
traditionnelle (15,3%) selon les statistiques du dernier recensement national (R.G.P.H., 2006). Ce
fond socioculturel riche est accompagné d’une coexistence pacifique entre ces groupes ethniques
et confessions religieuses.
En matière d’éducation, pour une population essentiellement jeune, la demande reste forte. Aussi,
face à une offre réduite et aux pratiques socioculturelles peu favorables, le taux de scolarisation et
celui d’alphabétisation restent modestes. Le système éducatif se compose d’une partie formelle
(avec quatre ordres : le préscolaire, le primaire, le secondaire et le supérieur) et d’une partie non
formelle moins développée mais encadrée par des services publics. Au niveau de l’enseignement
supérieur, le taux de fréquentation est de 0,32% soit 348 étudiants pour 100 000 habitants. Selon
les projections de l’Institut national de la statistique et de la démographie (I.N.S.D., 2006) du
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Burkina, le pays aura une population de 5 377 269 de scolaires et d’étudiants (de 16 à 30 ans) en
2020, soit 25% de la population totale, contre 23% actuellement.
Au plan politico-institutionnel, après trois régimes constitutionnels de 1960 à 1980 et une série de
régimes d’exception, le Burkina Faso s’est résolument engagé dans un processus démocratique
dans les années 1990 avec l’adoption par voie référendaire de la Constitution le 2 juin 1991.
La vision actuelle que porte le pays est de créer, à moyen terme, les conditions d’un pays
émergent et ce, dans le cadre d’un Etat unitaire et décentralisé. C’est dans cette optique que le
pays a fait de la valorisation du capital humain un moyen d’impulsion de son développement.
L’opérationnalisation de cet objectif passe par la mise en place d’un système éducatif performant,
à travers l’adoption et la mise en œuvre d’instruments juridiques et/ou politiques, tant nationaux
qu’internationaux.
La loi d’orientation de l’éducation adoptée le 30 juillet 2007 appuie cette nouvelle vision de la
politique éducative au Burkina Faso. Aussi, la réforme du système éducatif permettra-t-elle, entre
autres, la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (O.M.D.) et de l’Education
pour tous (E.P.T.). Au plan gouvernemental, les principaux engagements qui ont une incidence sur
l’éducation tirent leurs fondements des documents de référence que sont, entre autres, la
Constitution, la loi d’orientation de l’éducation, la lettre de politique éducative et la Stratégie de
croissance accélérée et de développement durable (SCADD).
Le système éducatif burkinabè, hérité du modèle français, connaîtra un tournant important avec la
mise en œuvre de la réforme de l’éducation entamée en 2007. L’innovation réside dans
l’institutionnalisation de la gratuité et de l’obligation scolaires pour tous les enfants âgés de 6 à 16
ans au Burkina Faso. Cela a favorisé la scolarisation d’un plus grand nombre d’enfants en âge
d'aller à l'école, notamment ceux des zones rurales et ceux issus des classes sociales
défavorisées. Le secteur de l’éducation, plus spécifiquement le sous-secteur du supérieur, fait
intervenir de nombreux partenaires tels que l’Etat, à travers ses départements ministériels, les
collectivités territoriales (structures décentralisées : communes, régions), le secteur privé, les
partenaires techniques et financiers, et les partenaires sociaux. Il y a lieu alors de redéfinir et de
préciser, à travers une approche législative et institutionnelle adaptée, les rôles de tous les
intervenants dans la conception et la conduite de la politique relative aux enseignements
secondaire, supérieur et à la recherche scientifique au Burkina Faso.
Le Burkina Faso a adopté depuis 1995 la décentralisation comme axe fondamental de
développement et de l’enracinement de la démocratie. Cette forme d'administration du territoire,
tout en conférant à des collectivités territoriales une relative autonomie administrative, permet une
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participation effective des populations à l'exercice du pouvoir et à la gestion des affaires locales.
Le processus de décentralisation en cours a connu un essor particulier en 2006 avec la
communalisation intégrale qui est perçue comme une étape censée impulser le développement à
la base au Burkina Faso.
Le pays a mis en œuvre entre 2000 et 2010 des réformes structurelles pour accroître les
performances de l’économie tout en fournissant des efforts importants afin d’améliorer les atouts
compétitifs de son économie. Il a ainsi enregistré des résultats remarquables en matière de
croissance. En termes réels, cette croissance a été en moyenne de 5,2% avec un pic de 8,7% en
2005. Toutefois, la croissance économique a été très erratique, à cause essentiellement des aléas
climatiques et des chocs exogènes récurrents. Ainsi, à cause du fort taux de croissance
démographique (3,1%), l’augmentation réelle du P.I.B. par tête ne se situe qu’à 2%.
Sur la période 2000-2010, le budget de l’Etat est passé d’environ 463 milliards à 1200 milliards de
francs CFA, soit une augmentation de 158%. La part consacrée à l’éducation et à la formation
professionnelle représente 15,35% du budget global en 2000 et 16,57% en 2010. De 2% du PIB
en 2000, le pourcentage réservé à l’enseignement supérieur est passé seulement à 2,16% en
2010. Ce taux est largement insuffisant au regard des proportions consacrées à l’éducation. En
2008, il était toujours faible et se situait à 3,1% alors qu’il était censé atteindre 9% du PIB.
I.2. L’enseignement supérieur et la recherche scientifique
I.2.1. L’enseignement supérieur
L’enseignement supérieur au Burkina Faso relève du Ministère des Enseignements secondaire et
supérieur (MESS). Cet ordre d’enseignement, tant du public que du privé compte selon les
statistiques de l’année académique 2010-2011, 60 établissements se déclinant en universités,
instituts et grandes écoles. Avec ses 7 établissements sur les 60 que compte le Burkina Faso,
l’enseignement supérieur public reçoit 47 604 étudiants soit 80% de la population estudiantine
contre 13 394, soit 20%, pour l’ensemble des 53 établissements privés.
Le rythme actuel de croissance de la population combiné à une amélioration continue du taux de
scolarisation au niveau de l’enseignement secondaire conduit à une forte demande d’éducation
dans l’enseignement supérieur. Cette situation exige l’accroissement des capacités d’accueil, la
diversification des filières de formation, et la nécessité de s’inscrire dans une politique de
déconcentration et de décentralisation de l’enseignement supérieur. A cela s’ajoute, si l’on veut
améliorer la qualité interne et externe de la formation, l’obligation d’accroître les effectifs
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d’enseignants et du personnel d’appui. En ce qui concerne les filières de formation, l’enseignement
supérieur public couvre quasiment toutes les disciplines, tandis que l’enseignement supérieur privé
est beaucoup plus orienté vers le secteur tertiaire (gestion, management, informatique de
gestion…).
I.2.2. La recherche scientifique
Dans le domaine de la recherche, les tout premiers programmes du pays remontent au début des
années 1900 avant même la création du territoire de la Haute-Volta en 1919 avec la création des
stations agricoles de recherche. Par la suite apparaitront, successivement, le Centre voltaïque de
la recherche scientifique (C.V.R.S.) en 1960 et le Centre d’expérimentation sur la riziculture et les
cultures irriguées (CERCI) en 1973. Le C.V.R.S. sera transformé en Centre national de la
recherche scientifique et technologique (C.N.R.S.T.) en 1978. Ce dernier demeurera le cadre
formel de coordination des différentes structures chargées de la recherche scientifique et
technologique. Les recherches y sont dirigées par quatre instituts relevant des domaines
prioritaires de développement que sont : agriculture et environnement (INERA), sciences
appliquées (IRSAT), santé (IRSS) et sciences humaines (I.N.S.S.).
A partir de la création de l’Université de Ouagadougou en 1974, le développement de la recherche
a reçu une stimulation importante. Cette tendance s’est renforcée avec l’accroissement du nombre
d’universités publiques qui entraîne un plus grand recrutement d’enseignants-chercheurs qui
assurent non seulement la recherche fondamentale mais également la recherche appliquée dans
toutes les disciplines.
Par ailleurs, l’intérêt national de plus en plus porté à la recherche scientifique s’est traduit, entre
autres, par la création du Ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MRSI) en 2011.
Ce ministère a contribué à la formalisation du Fonds national pour la recherche et l’innovation pour
le développement (FONRID) en plus du Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER)
qui existe déjà au sein du MESS.
De nombreuses recherches sont également menées dans différents départements ministériels et
structures de référence nationale, régionale et internationale.
I.3. Le contexte institutionnel de l’Université de Ouagadougou
I.3.1. Présentation de l’Université de Ouagadougou
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L’Université de Ouagadougou a été créée en avril 1974. Après plusieurs restructurations
intervenues notamment en 1985 et 1991 et une « refondation » en 2000 qui a fait de la
professionnalisation une priorité, l’U.O. a finalement acquis le statut d’Etablissement public de
l’Etat à caractère scientifique, culturel et technique (E.P.S.C.T.) depuis décembre 2000 et jouit de
la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle est chargée de missions suivantes : (i)
l’élaboration et la transmission de la connaissance, (ii) la formation, (iii) la recherche et (iv) la
réponse aux besoins de la nation.
A partir du décret N°2000-559/ PRES/ P.M./ MESSRS/ MEF du 12 décembre 2000, l’Université de
Ouagadougou s’est dotée d’un nouvel organigramme. Désormais, une présidence assure la
direction de l’université avec l’appui de trois (03) vice-présidences qui sont :
- la vice-présidence chargée des Enseignements et Innovations pédagogiques (V.-P.E.I.P.) ;
- la vice-présidence chargée de la Recherche et de la Coopération internationale (V.P.R.C.I.) ;
- la vice-présidence chargée de la Professionnalisation et des Relations UniversitéEntreprises (V.-P. PRUE).
L’Université de Ouagadougou demeure la plus grande université au Burkina Faso en termes
d’effectifs d’étudiants (soit plus de 38 000 étudiants en 2012) et d’enseignants (près de 450
enseignants en 2012) malgré le détachement des U.F.R. Sciences juridiques et politiques et
U.F.R. Sciences économiques et de gestion dans le cadre de la création de la nouvelle université
Ouaga 2 en 2004.
Le système de gestion budgétaire de l’UO est centralisé et suit les procédures de gestion de la
comptabilité publique. Par ailleurs, le système de contrôle de dépenses en vigueur est celui du
contrôle à priori quand bien même d’autres types de contrôle à posteriori pourraient également
être institués. Son budget a connu un taux d’accroissement de 2007 à 2011 de 86,89% ; passant
de l’ordre de 7,5 milliards de francs C.F.A. à environ 14 milliards de francs CFA
en 2011.
Cependant, une analyse plus fine des ressources financières de l’université permet de dégager les
constats ci-après :
-
un faible accroissement du niveau des recettes propres (environ 30%) passant d’environ 1
milliard à 1,5 milliard de francs CFA ;
-
un fort accroissement des subventions (73,28%) passant de 4,5 milliards à environ
8 milliards de francs CFA en 2011.
Au cours de son évolution, l’Université de Ouagadougou a signé des accords ou conventions de
partenariat avec de nombreuses structures dans le monde (Asie, Amérique, Afrique et Europe)
portant sur la recherche, la formation et les échanges scientifiques. Cela a permis des
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collaborations dans toutes les disciplines avec des laboratoires nationaux et internationaux de
recherche. Ainsi, des filières de formation, des groupes de recherche et d’expertise ont été mis en
place autour de programmes et d’infrastructures de recherche. Malgré l’insuffisance du soutien
financier national, les équipes et laboratoires de l’université ont conduit des projets de recherche
d’envergure dans le cadre d’initiatives personnelles, de coopération internationale ou de
programmes interuniversitaires.
I.3.1. Description des trois missions de l’Université de Ouagadougou
La plus importante mission de l’Université de Ouagadougou et la plus connue est la formation de
cadres compétents au service du développement. Depuis sa création l’Université de Ouagadougou
a mis à la disposition du pays et des autres pays de la sous-région Ouest Africaine, des cadres
compétents dans tous les domaines de la vie active.
Pour diversifier et mieux adapter ses offres de formation tout en améliorant la qualité de ses
enseignements, l’Université de Ouagadougou a entamé depuis 2005, des réflexions sur le
système Licence-Master-Doctorat (L.M.D) au sein du REESAO. La mise en œuvre de cette
réforme dans un contexte d’accroissement de la population estudiantine, de raréfaction des
ressources financières et d’insuffisance des ressources humaines, est un défi majeur pour la
communauté universitaire. Au cours de l’année académique 2011, l’Université de Ouagadougou a
présenté des offres de formation dans 73 filières, couvrant une grande partie des domaines de
formation. Les structures de formation actuelles sont :
-
l’U.F.R. LAC : Unité de formation et de recherche en Lettres, Arts et Communication ;
-
l’U.F.R. S.E.A. : Unité de formation et de recherche en Sciences exactes et appliquées ;
-
l’U.F.R. S.D.S. : Unité de formation et de recherche en Sciences de la Santé
-
l’U.F.R. S.H. : Unité de formation et de recherche en sciences humaines ;
-
l’U.F.R. S.V.T. : Unité de formation et de recherche en Sciences de la vie et de la Terre ;
-
l’IBAM : Institut burkinabè des arts et métiers ;
-
l’IPERMIC : Institut panafricain d’études et de recherche sur les médias, l'information et la
communication.
-
l’I.S.S.P : Institut supérieur des sciences de la population.
Dans le cadre de l’application graduelle du système L.M.D. amorcée depuis
l’année 2008,
l’Université de Ouagadougou a entrepris à partir de 2011, d’organiser la recherche au sein de trois
écoles doctorales que sont :
-
Ecole doctorale Sciences et Technologies (S.T.) pour les sciences de la vie, de la terre et
les sciences exactes (chimie, physique, informatique, mathématiques) ;
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-
Ecole doctorale Sciences de la Santé
(S.S.) pour les sciences médicales et
pharmaceutiques ;
-
Ecole doctorale Lettres, Sciences humaines et Communication (LESHCO).
Pour l’organisation de la recherche, deuxième mission de l’Université de Ouagadougou, une
restructuration des centres et laboratoires de recherche est en cours dans les écoles doctorales.
En attendant, plusieurs projets de recherche ont été exécutés à l’UO et plus de 200 publications
paraissent annuellement dans des journaux et revues scientifiques nationaux, régionaux et
internationaux. Par ailleurs, l’Université de Ouagadougou compte aujourd’hui plusieurs centres
d’excellence qui sont des lieux de convergence de chercheurs de 27 groupes de recherche et 61
laboratoires qui travaillent aussi bien dans les sciences fondamentales que les sciences
appliquées et sur des thématiques multidisciplinaires. Un plan stratégique et opérationnel de la
recherche 2012-2016, a dressé les grands axes d’intervention pour les prochaines années en vue
d’une recherche de qualité visible et adaptée aux besoins de la société.
La réponse aux besoins de la nation est certes importante mais elle reste insuffisamment
comptabilisée dans ses acquis. Le Burkina Faso est un pays en développement et les
enseignants-chercheurs constituent des acteurs de premier choix que le pays sollicite pour
apporter leur expertise ou leur éclairage dans les prises de décisions ou dans la conduite
d’importantes activités pour la société (études diverses, consultations, soutiens à des structures
publiques et privées, participation à des émissions dans les médias, animation de conférences,
etc.).
I.3.3. Diagnostic et analyse du fonctionnement de l’université
L’analyse diagnostic du fonctionnement de l’université montre quelques forces et de nombreuses
faiblesses. Cependant, quelques opportunités se présentent à elle pour accroître sa performance
interne pour autant qu’elle puisse maîtriser les menaces auxquelles elle doit faire face.
 Les forces
Les principales forces de l’Université de Ouagadougou identifiées sont les suivantes :
-
qualité de son enseignement et de sa recherche ;
-
existence d’instances statutaires de décision fonctionnelles ;
-
existence de directions académiques et fonctionnelles ;
-
participation à des réseaux régionaux et internationaux lieu de mutualisation d’expériences
(REESAO, CRUFAOCI, AUA, AUF, etc.) et d’évaluation (CAMES) ;
-
engagement et sérieux des différents acteurs.
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Ces atouts se traduisent par un fort taux de succès des enseignants chercheurs aux différentes
commissions ou concours de promotion académique et par un bon classement parmi les
universités d’Afrique noire francophone (Shanghaï University Ranking). A cela s’ajoute l’appui
continu de l’Etat à travers sa subvention pour son fonctionnement interne.
 Les faiblesses
Les faiblesses de l’Université de Ouagadougou, quoique nombreuses, sont essentiellement les
mêmes que l’on rencontre dans plusieurs universités de la sous-région. Il s’agit de :
-
absence d’une vision partagée par toute la communauté universitaire ;
-
insuffisance des ressources humaines en nombre et en spécialité à tous les niveaux ;
-
insuffisance et vétusté des infrastructures et équipements de formation et de recherche;
-
politisation qui ne permet pas une utilisation rationnelle des compétences disponibles ;
-
inefficacité de la gouvernance de l’UO se traduisant par l’absence d’outils de gestion
stratégique ;
-
insuffisance des ressources financières ;
-
insuffisance et inefficience des services offerts aux étudiants (aide au choix des filières,
services sociaux, services sportifs, services culturels) et au personnel enseignant et ATOS
(système de santé) ;
-
inadéquation entre les offres de formation et les besoins du marché de l’emploi.
 Les opportunités
La principale opportunité qui se présente à l’Université de Ouagadougou reste l’intérêt de plus en
plus marqué des plus hautes autorités pour le développement du capital humain. Les autres
opportunités sont notamment les suivantes :
-
la création de nouvelles formations universitaires ;
-
l’intérêt croissant des organisations régionales et internationales, sous-régionales et
africaines (CEDEAO, UEMOA, Banque Mondiale etc.) pour soutenir le développement de
l’enseignement supérieur et de la recherche;
-
l’attachement manifeste de la communauté universitaire à un changement qualitatif dans le
mode de fonctionnement de l’université ;
-
Le basculement dans le système L.M.D.
 Les menaces
Les menaces au fonctionnement de l’Université de Ouagadougou sont :
-
le sous-financement structurel de l’université,
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-
l’inadéquation des modes de gestion financière, administrative et académique de
l’université ;
-
l’inefficience du dialogue social.
C’est au regard de ces défis à relever que l’Université de Ouagadougou se dote du présent
document de politique de développement institutionnel autour d’une vision partagée à proposer.
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II. LES CHOIX STRATEGIQUES
L’Université de Ouagadougou en tant que première université du pays et la plus importante doit se
donner les moyens de conserver son rang de leader dans la formation des cadres diplômés. Face
au nombre toujours croissant des effectifs d’étudiants, la formation devra être orientée vers des
choix stratégiques par une opérationnalisation du LMD en vue de permettre le succès des
étudiants et une mise à disposition de cadres compétents au service de la nation.
Pour consolider l’ensemble de ses missions, l’Université de Ouagadougou, à travers ses acteurs,
propose une vision centrée sur les services universitaires. Ainsi, l’UO deviendra une structure
compétitive et performante à la condition d´améliorer aussi bien ses principes et méthodes de
gestion que les conditions de participation de chaque membre de la communauté. La réussite de
cette ambition suppose le renforcement du système L.M.D. par la mise en place de moyens
adéquats.
II.1. Missions
L’Université de Ouagadougou depuis sa création en 1974 est chargée essentiellement de :
-
l’élaboration et la transmission de la connaissance ;
-
la formation ;
-
la réponse aux besoins de la nation.
II.2. Vision
La vision partagée pour guider les actions de l’Université de Ouagadougou pour les 20 prochaines
années est ainsi formulée : « l’Université de Ouagadougou est un pôle de services universitaires
performant et compétitif en Afrique ».
II.3. Valeurs
Les valeurs qui sous-tendent la vision de l’Université de Ouagadougou sont les suivantes:
-
éthique ;
-
imputabilité ;
-
performance ;
-
innovation ;
-
coopération et intégration ;
-
participation.
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II.3. Les axes stratégiques
La politique de développement institutionnel que l’université entend mettre en œuvre pour
accroître ses performances internes et externes et servir de principal pourvoyeur de ressources
humaines pour le développement économique du Burkina Faso s’articule autour de six axes
stratégiques.
Axe stratégique 1 : Formation
Proposer des offres de formation innovante, attractive et performante
L’objectif premier de toute université est la formation des cadres pour les besoins de
développement du pays. L’Université de Ouagadougou étant le principal centre de formation du
Burkina Faso, elle se doit d’offrir une formation innovante, attractive et performante. En plus de la
formation classique, l’Université de Ouagadougou s’efforcera d’accroître ses offres de formations
en fonction de l’évolution économique du pays. Pour cela, elle entend :
-
réussir la mise en œuvre du L.M.D ;
-
créer de nouvelles filières de formation et d’enseignement en lien avec les progrès
scientifiques et les préoccupations de la société ;
-
proposer des offres de formations continues en liaison étroite avec les préoccupations
du monde du travail ;
-
soutenir l´innovation pédagogique notamment par l´intégration des TIC ;
-
assurer une formation doctorale compétitive et attractive ;
-
instaurer une démarche qualité en matière de formation.
Axe stratégique 2 : Recherche scientifique
Promouvoir une recherche scientifique de qualité, visible et adaptée aux besoins de la société.
L’Université de Ouagadougou se donne pour ambition de mener des recherches de qualité,
visibles et adaptées aux besoins de la société, en liaison avec des partenaires nationaux et
internationaux. L’opérationnalisation de cette ambition passe par le développement institutionnel et
organisationnel de la recherche et des écoles doctorales ainsi que l’accroissement des capacités
techniques et financières de la recherche. Cette vision est déclinée ainsi qu’il suit :
-
le renforcement des capacités de recherche ;
-
la visibilité et la valorisation de la recherche et des services à la société ;
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-
la mise en place d’un système d’encouragement direct et fonctionnel à la recherche.
Axe stratégique 3 : Vie étudiante
Faire des campus de l’Université de Ouagadougou un cadre d’épanouissement et de réussite pour les étudiants
Les étudiants constituent une composante essentielle et la principale raison d’être de l’université. Aussi,
doit-elle garantir une qualité de vie étudiante dans un environnement de travail agréable et rassurant.
L’accueil et les offres de service pédagogique, social et culturel doivent concourir à l’épanouissement, à
la réussite des étudiants et à l’amélioration de leurs relations avec les autres composantes de la
communauté universitaire.
La réalisation de cet objectif pourrait incomber aux vice-présidences dont il conviendrait de reformuler les
missions.
En outre, l’Université de Ouagadougou cherchera à renforcer ses propres services administratifs,
sociaux, culturels et sportifs en vue de :
-
moderniser et diversifier les services d’accueil, d’information, d’orientation et d’inscriptions ;
-
adapter les services et leur gestion aux besoins académiques et sociaux des étudiants pour
promouvoir leur réussite (bibliothèques, centres de ressources, informations, etc.) ;
-
créer un cadre de concertation et de sensibilisation de la communauté universitaire sur les
droits et devoirs de tous les acteurs ;
-
créer des services de suivi, de soutien à la réussite et d’encadrement afin de favoriser le
maintien des étudiants au campus jusqu’à la fin de leur cycle de formation ;
-
actualiser les fonds documentaires et favoriser l’accès aux ressources en ligne ;
-
développer des infrastructures sportives et culturelles pour l’épanouissement intellectuel,
psychologique et physique des étudiants ;
-
institutionnaliser l’appui aux clubs/ associations d’étudiants pour le soutien aux activités
académiques ;
-
créer une interface entre l’université et les différentes structures en charge de la gestion
des aspects liés à la vie étudiante (CENOU, CIOSPB, FONER, etc.) pour la gestion des
problèmes des étudiants.
Axe stratégique 4 : Gouvernance
Mettre en place un système de gouvernance performant et fédérateur
Pour être un pôle de référence intellectuelle et morale de la société, l’université doit se doter
d’institutions stables, consensuelles, fédératrices et démocratiques. Le mode de gouvernance
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administrative et académique doit reposer sur une autonomie fonctionnelle, une simplification de
l'organisation et une clarification des responsabilités entre les décideurs politiques et l'institution
universitaire. En outre, pour tirer parti de son autonomie, il convient que l’UO parvienne à une
gouvernance académique, administrative, financière, et socioculturelle améliorée. Ceci passe par
une nouvelle organisation et une définition propre des priorités d'actions pour atteindre les objectifs
suivants :
-
mettre en place une politique de gestion académique, administrative et financière
performante et adaptés aux réalités de l’UO ;
-
renforcer la gouvernance institutionnelle par une politique de désignation par mode électif à
tous les postes de responsabilité académique (présidence de l’université, directeurs et
directeurs adjoints, coordonnateurs, chefs de département) ;
-
moderniser la gestion académique, administrative, financière et sociale ;
-
mettre en place une stratégie de communication.
Axe stratégique 5 : Ressources
Disposer de ressources humaines, financières, et infrastructurelles à la hauteur de notre vision
L’Université de Ouagadougou doit résolument engager une politique structurelle de mobilisation
des ressources afin d’accroître ses recettes propres pour l’autofinancement de ses activités pour
au moins 50% à l’horizon 2030.
Pour accroître ses capacités d’accueil, l’université doit adopte une stratégie de construction
d’infrastructures et d’acquisition de technologies modernes. Ces réalisations devront mettre à la
disposition de la communauté universitaire un environnement de travail agréable et stimulant. La
réalisation de cette vision s’appuiera sur des ressources humaines compétentes et engagées. Il
s’agit entre autres de :
-
accroître les ressources financières par la diversification des sources de mobilisation des
finances internes et externes ;
-
mettre en place une politique de gestion efficiente des budgets ;
-
adopter et mettre en œuvre une politique de développement infrastructurel et technologique
en relation avec l’accroissement des effectifs des étudiants et les besoins d’une formation
de qualité (diversification des sites des campus) ;
-
créer une fondation pour l’UO ;
-
moderniser les modes de paiement et de dépense pour assurer une plus grande
transparence et une gestion efficiente des ressources (paiement des frais d’inscription, des
heures supplémentaires, et de vacation, etc.) ;
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-
mettre en place une politique de management des ressources humaines, académiques et
administratives, respectueuse du dialogue social par :
 la formation et le recrutement de personnel académique ;
 le recrutement du personnel administratif et technique.
Axe stratégique 6 : Coopération
Dynamiser la coopération nationale et internationale
L’université dans la réalisation de ses missions qui lui sont assignées travaille en collaboration
avec plusieurs acteurs tels que l’Etat, les collectivités territoriales, le secteur privé, les partenaires
techniques et financiers, et les partenaires sociaux. Il y a lieu alors de redéfinir et de préciser à
travers une approche législative et institutionnelle adaptée, les rôles de tous les intervenants dans
la conception et la conduite de la politique de l’enseignement supérieur au Burkina Faso. Ainsi,
pour la mobilisation des finances, la quête de l’excellence dans un environnement compétitif, les
objectifs suivants sont-ils visés :
-
développer la coopération au plan national avec les instituts de recherche, les partenaires
techniques et financiers, les acteurs et bénéficiaires des formations, les industries ;
-
développer la coopération nationale, régionale et internationale en matière de formation et
de recherche ;
-
dynamiser de grands programmes de coopération quinquennaux bilatéraux et
multilatéraux ;
-
conduire des programmes d’intégration avec les réseaux et institutions d’enseignement
supérieur ;
-
promouvoir la mobilité/échange d’étudiants et du personnel par la capitalisation des
voyages d’études ;
-
établir la collaboration dans toutes les disciplines avec des laboratoires nationaux et
internationaux de recherche.
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CONCLUSION
Le document de politique de développement institutionnel de l’Université de Ouagadougou est un
cadre de référence unique pour les actions à mener sur une période de vingt ans en vue de son
développement au profit de toute la nation.
En effet, l’Université de Ouagadougou s’est fixée une période de vingt ans pour être un pôle
attractif de services universitaires performant et compétitif en Afrique. Cependant, de nombreux
défis doivent être relevés pour réaliser une telle ambition. Il s’agit notamment d’instaurer une
gouvernance participative, d’accroître les capacités d’accueil, de mettre en place des mécanismes
efficaces de régulation des flux tout en préservant la qualité des enseignements, d’assurer
l’efficacité interne et externe de l’université, de trouver un système de motivation du personnel et
des moyens de recrutement en nombre suffisant, d’assurer une dialogue permanent entre les
différents acteurs, d’assurer l’équité du système, de dynamiser la coopération et renforcer le
financement des activités de formation et de recherche.
Pour relever ces défis, le plan de développement institutionnel de l’Université de Ouagadougou est
conçu pour une durée de vingt ans en liaison avec sa mission première. En outre, l’Université de
Ouagadougou recherche un environnement favorable à la bonne exécution de sa mission de
formation et de recherche à travers une bonne gouvernance de l’ensemble de son système,
l’amélioration de la vie étudiante, la mobilisation des ressources et la dynamisation de la
coopération nationale et internationale.
La mise en œuvre de cette politique de développement institutionnel (2013-2032) devrait, à terme,
permettre de placer l’Université de Ouagadougou à un niveau beaucoup plus appréciable sur le
continent africain. Elle se traduira, entre autres, par l’élaboration d’un premier plan décennal
stratégique et opérationnel (2013-2022). C’est ainsi qu’une démarche participative a été
privilégiée, en fédérant les énergies de tous les acteurs de l’Université de Ouagadougou pour une
mise en œuvre réussie.
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