Astérix est en danger
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Astérix est en danger
LES SPECTACLES BD/Polémique C O U L I S S E S SYLVIE UDERZO, fille du dessinateur C E N’EST PLUS un petit village gaulois, c’est Dallas. Depuis décembre, la famille Astérix se déchire au grand jour. D’un côté, Hachette Livre et Albert Uderzo. De l’autre, sa fille, Sylvie. Car après dix-huit mois d’intenses négociations, le génial dessinateur, bientôt 82 ans, a vendu le monopole de l’édition et de la gestion d’Astérix à Hachette Livre. Concrètement, il a cédé au groupe 40 % des Editions Albert René, qui éditent les aventures du petit Gaulois* et gèrent les droits dérivés. Anne Goscinny, l’héritière du scénariste René Goscinny, a cédé ses 20 %. L’enjeu pour Hachette ? Le contrôle de ce héros dont chaque album se vend entre 2,5 et 3 millions d’exemplaires. Surtout, l’auteur a autorisé l’acquéreur à poursuivre la série après sa disparition. Impensable il y a peu encore. Licenciée des Editions Albert René par son père, Sylvie Uderzo, à qui il reste encore 40 % des parts, est « entrée en résistance » dans une tribune publiée dans « le Monde ». Elle va attaquer la vente. Contactés hier, ni Hachette ni Albert Uderzo n’ont souhaité s’exprimer. Qu’arrive-il à la famille d’Astérix ? I Sylvie Uderzo. Une clique nauséabonde a brisé une cellule familiale extrêmement unie. Mon père ne me parle plus. Cela fait dix-huit mois que je suis au fond du trou. Moi, j’ai toujours un père, mais lui, je doute fort qu’il ait encore une fille. Je ne veux pas le combattre et je ne le ferai jamais. Mais mon devoir, c’est de faire en sorte que certaines choses ne se fassent pas. Car Astérix est en danger. Quel est le danger ? Sylvie Uderzo, dont le père Albert a cédé ses droits à Hachette Livre, conteste cette vente. (AFP/FR. GUILLOT, ៑ L’hommage à Nougaro LP/PH. DE POULPIQUET.) Avec les lecteurs, on n’a pas le droit à l’erreur. Ils veulent continuer Astérix. Mais comment faire aussi bien que deux génies comme Uderzo et Goscinny ? Astérix a besoin d’âme pour exister et nous étions cette âme. Aujourd’hui, qui va le protéger ? Des chiffres, des tableaux, des opérations marketing… Non, voir l’œuvre magique de mon père finir comme ça, ce n’est pas possible. Pourquoi votre père a-t-il vendu Astérix ? Je ne comprends pas. Il a pris des décisions à l’emporte-pièce. Je pense qu’il a subi des pressions. Aujourd’hui, il y a un grand groupe de presse en France qui a tout pouvoir Alors que la troupe Age Tendre et Têtes de Bois se produit jusqu’à dimanche au palais des Congrès, le producteur Michel Algay vient de recruter Sheila pour sa tournée. Elle rejoindra la quatrième saison de ce spectacle réunissant vedettes des années 1960, 1970 et 1980, qui a déjà attiré plus de 1,5 million de spectateurs depuis 2006. L’interprète des « Rois mages » fera ses débuts le 13 mars à Châteauroux (Indre). Aux côtés des piliers de la troupe, d’autres nouveaux sont annoncés : Isabelle Aubret, Fabienne Thibault, Gérard Blanc, la Compagnie Créole ou les Charlots, reformés pour l’occasion. Sophie Darel, l’ancienne complice de Guy Lux, assurera désormais la présentation. (LP/FREDERIC DUGIT.) « Astérix est en danger » ៑ Sheila entre dans l’Age tendre sur Astérix. Des financiers qui veulent récupérer une poule aux œufs d’or. Votre père ne voulait pas que son personnage lui survive. Pourquoi ce revirement ? C’est impossible à comprendre. Mon père m’a toujours dit : « Je refuse que mon personnage me survive sur le plan éditorial. » Même moi, je n’aurais jamais imaginé qu’un autre que mon père prenne le crayon. Je l’ai vu dessiner cinquante ans de ma vie, je ne peux imaginer quelqu’un d’autre. C’est purement affectif. Vous vous sentez en résistance ? Oui. César est rentré dans le village. Ce petit village de Gaulois, c’était une symbolique extraordinaire. Ça voulait dire : on est en résistance, on défend des valeurs. Aujourd’hui, Astérix a baissé les armes aux pieds de César. Mais moi, je suis Gauloise et il paraît qu’elles sont très guerrières. Alors je sors mon glaive et j’y « va ». Propos recueillis par Renaud Saint-Cricq * Les Editions Albert René ont sorti hier un livre dessiné, « Comment Obélix est tombé dans la marmite », autour d’aquarelles d’Albert Uderzo, sur un texte de Goscinny. 34 pages, 8,50 ". Claude Nougaro aurait eu 80 ans cette année. Pour continuer à faire vivre l’œuvre du chanteur décédé en mars 2004, expositions, concerts et rééditions vont se succéder jusqu’en décembre (voir le site www.anneenougaro.com). Dès le 2 mars, sortira un coffret de 5 CD baptisé « les 100 Plus Belles Chansons » de Nougaro. L’un des disques comportera un live inédit enregistré en février 1977 à l’Olympia. Le même jour sera publié en DVD « l’Enchanteur », anthologie en images du répertoire du Toulousain. Théâtres privés/Rentrée Du beau monde sur les planches L ES THEATRES privés ont fait connaître hier l’essentiel de leurs projets pour ce début de saison. Et les surprises ne manquent pas. Francis Huster, s’inspirant de la célèbre trilogie de Marcel Pagnol, présentera un spectacle intitulé « César, Fanny, Marius » qu’il interprétera luimême avec son ami et complice Jacques Weber sur la scène du Théâtre Antoine à partir du 30 janvier. Une douzaine de comédiens participeront à ce spectacle évidemment très attendu. Mélanie Thierry en « Baby Doll » Patrick Chesnais, Josiane Stoléru et Anna Gaylor seront les principaux interprètes de « Cochons d’Inde », une fantaisie burlesque de Sébastien Thiéry, mise en scène par Anne Bourgeois, qui sera créée le 16 janvier au Théâtre Hébertot. Dix jours plus tard, Jean-Félix Lalanne se livrera à son propre « Double Jeu », au Petit Hébertot. Roland Giraud, lui, revêtira la soutane dans « Bonté divine », une comédie de Frédéric Lenoir et Louis-Michel Colla où il sera confronté à un rabbin, un imam et un bonze ! Création le 21 janvier à la Gaîté-Montparnasse. Samuel Labarthe, bien décidé à vendre un appartement légué par JEUDI 15 JANVIER 2009 son père, découvrira qu’il est occupé par… Line Renaud dans « Très Chère Mathilde », une pièce d’Israël Horovitz (à partir du 28 janvier sur la grande scène du Marigny). A l’Atelier, Mélanie Thierry et Xavier Gallais seront réunis dès le 20 janvier dans « Baby Doll », une adaptation par Pierre Laville de l’œuvre de Tennessee Williams, cependant qu’à la Comédie des Champs-Elysées, le même Xavier Gallais profitera des jours de relâche pour procéder avec Bernadette Laffont et Robin Renucci à une lecture d’extraits de « Marcel Proust, A la recherche du temps perdu ». Le 20 janvier encore, Stephane Freiss, Valeria Bruni-Tedeschi et Edith Scob seront réunis dans « Je t’ai épousé par allégresse » à la Madeleine. Arié Elmaleh et Joséphine de Meaux interprèteront au La Bruyère « le Bug » de Richard Strand et, au Théâtre de l’Œuvre, Jérôme Pradon, seul en scène, retracera l’étonnant « Opéra de Sarah » conçu par Alain Marcel. Dix jours plus tard, au Théâtre des Mathurins, Daniel Colas mettra en scène « Le facteur sonne toujours deux fois » de James M. Cain. On finit toujours par se retrouver en pays connu ! André Lafargue 31