DOSSIER 16 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005
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DOSSIER 16 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005
FRANCE Catholique FRANCE www.france-catholique.fr 3, 50 € ISSN 0015-9506 81 ème année - Hebdomadaire n°2965 - 25 février 2005 Dossier : Celte et chrétien ? Une mission en Bretagne BREVES FRANCE EUROPE : La date du référendum sur la Constitution européenne devrait être fixée très rapidement, l’hypothèse sousjacente étant qu’avec la progression du « non » dans les sondages, la campagne la plus courte serait la meilleure ; le scrutin pourrait avoir lieu fin mai ou début juin. C’est le 28 février que le Parlement se réunit en Congrès à Versailles pour l’adoption définitive de la révision constitutionnelle préalable au référendum. Organisé depuis le début du mois de février, le vote interne organisé par les Verts a donné 53% en faveur du « oui » à l’Europe. SANTE : Présenté le 15 février à l’Académie nationale de médecine, le système EOS issu des travaux de Georges Charpak, Prix Nobel de physique, permet de faire des radiographies en réduisant fortement les doses de rayons X et à moindre coût. L’Agence française de sécurité sanitaire a demandé la prolongation de la suspension de deux essais de vaccin, sur 68 volontaires français, contre le Sida à la suite d’un incident de santé signalé par les Américains lors d’un programme de même nature. La recherche française risque de perdre ainsi au moins un an dans ses études pour un vaccin contre le virus. L’équipe Inserm de Créteil, va pouvoir, grâce à un décret signé le 16 février en application de la loi de bioéthique de juillet 2004, travailler légalement sur des cellules souches prélevées sur des embryons de quelques jours fécondés in vitro. SOCIAL : Jean-Louis Borloo a présenté le 16 février son plan pour le développement des services à la personne dont il attend la création de 500 000 emplois sur trois ans ; il prévoit le lancement en 2006 d’un chèque service universel sur le modèle du chèque emploi-service. DEMOGRAPHIE : Le bilan démographique de l’INSEE pour l’année 2004 met l’accent sur la progression de l’espérance de vie ; la France reste l’un des pays les plus féconds en Europe avec 1,91 enfant par femme, mais le mariage recule par rapport au pacs et à l’union libre. JUSTICE : Incarcéré en Belgique, Michel Fourniret, déjà mis en examen pour six meurtres commis en France, est accusé par son épouse de deux autres meurtres perpétrés dans l’Yonne. 2 POLYNESIE : L’indépendantiste Oscar Temaru a déposé le 16 février une motion de censure contre le président de Polynésie, Gaston Flosse (UMP), avec l’appui probable de deux élus centristes dont les voix sont nécessaires pour obtenir une majorité. EDUCATION : La réforme Fillon a été votée en première lecture par les députés le 18 février. Les articles concernant la réforme du bac avaient été enlevés par le gouvernement confronté à la fronde des lycéens, mais deux amendements (sur l’apprentissage obligatoire de “La Marseillaise” et sur un enseignement du “fait religieux”) ont été ajoutés. BRETAGNE : Le conseil général d’Ille-etVilaine, a voté le 18 février, à la quasi unanimité, un voeu de changement de nom du département. Le nom souhaité est “Haute-Bretagne”. JUSTICE : L’ancien préfet Jean-Charles Marchiani, 61 ans, a été remis en liberté la semaine dernière alors qu’il était en détention provisoire depuis trois mois dans le cadre de l’enquête sur des pots de vin versé lors de la vente de chars de combat Leclerc. Un ancien directeur juridique de Thomson de 72 ans a été mis en examen. Il est soupçonné d’avoir touché une part (un million de francs) des “rétro-commissions” versées par des intermédiaires chinois lors de l’achat par Taïwan de frégates françaises en 1991. MONDE LIBAN : L’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et de 14 autres personnes le 14 février risque de plonger le pays dans une période de graves difficultés ; la responsabilité de l’attentat est imputée à la Syrie. Les Etats-Unis et la France ont demandé au Conseil de sécurité l’ouverture d’une enquête internationale. Jacques Chirac s’est rendu à Beyrouth le 16 février pour rendre hommage au ministre défunt et témoigner de l’amitié de la France envers le Liban. Après la mobilisation qui a accompagné les funérailles des victimes, l’opposition mise sur la colère antisyrienne en vue des élections législatives prévues pour le printemps. De leur côté, les Etats-Unis ont menacé le régime syrien de nouvelles sanctions. (Lire nos articles en pages 6 et 7). EUROPE : Les Espagnols ont ratifié le 20 février le Traité européen avec 76% de «oui» ; mais le taux d’abstention a atteint 58%. Les Portugais sont appelés aux FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 urnes le 10 avril, tandis que la Grèce a l’intention de procéder par voie parlementaire avant le mois de juin prochain. PORTUGAL : Les élections législatives anticipées du 20 février ont donné 119 sièges sur 230 au Parti socialiste dirigé par José Socrates, avec 45% des suffrages exprimés. ENVIRONNEMENT : Ratifié par 140 Etats à l’exception notable des Etats-Unis, le protocole de Kyoto est entré en vigueur le 16 février ; 35 pays industrialisés se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% par rapport au niveau de 1990 d’ici à 2012 ; Jacques Chirac a confirmé l’engagement de la France pour un objectif plus ambitieux : réduire de 75% ses émissions en 2050. SOUDAN : Les Etats-Unis ont introduit au Conseil de sécurité le 14 février un projet de résolution renforçant les sanctions contre les responsables des exactions et violences au Darfour. ALGERIE : L’humoriste antisémite Dieudonné qui venait présenter son spectacle le 17 février s’en est pris, lors d’une conférence de presse, au gouvernement français, au «lobby sioniste» et à la Shoah qualifiée de «pornographie mémorielle». ETATS-UNIS : L’affaire Executive Life, du nom de la compagnie californienne en faillite reprise dans des conditions controversées par le Crédit lyonnais, approche de son dénouement ; les audiences devaient s’ouvrir le 15 février à Los Angeles ; l’enjeu représentait plusieurs milliards de dollars pour les parties françaises, mais une transaction de dernière minute serait intervenue pour 600 millions de dollars. ROYAUME-UNI : Le synode général de l’Eglise d’Angleterre a abordé le 15 février à Londres la question de la consécration de femmes évêques, question très controversée alors que l’ordination de femmes prêtres reste contestée. J.L. A NOS AMIS Tous les récépissés fiscaux, pour les actionnaires de notre société de presse ou les donateurs aux associations nous soutenant ont été envoyés. Merci à tous pour votre engagement et votre patience, et pardonnez-nous aussi de ne pas y avoir mis plus “les formes” pour vous exprimer notre reconnaissance. Vérifiez-rapidement ces documents en vue de votre déclaration de revenus. EDITORIAL SOMMAIRE ACTUALITÉ 4 JUSTICE Le procès d’Outreau 5 SOCIAL Accidents du travail Alice Tulle Josiane Lambret 6 LIBAN L’Orient compliqué 7 LIBAN L’espoir d’un général exilé Yves Lamarck Hubert Vanderberghe/Michel Aoun DOSSIER 8 LA BRETAGNE L’Emmanuel en mission Brigitte Pondaven/Père Yves-Marie Couët 11 Prière à saint Yves 12 Le Christianisme et la Culture Celte Hervé-Marie Catta 16 Qui sont les celtes ? 18 Le baiser de Notre-Dame Jean Loguevel ESPRIT 20 MEMOIRE DES JOURS Visage d’innocence Robert Masson 21 ECCLESIA 25 LECTURE Solitude sacerdotale Père Guy Gilbert 3e dimanche de Carême Père Michel Gitton 26 DEBAT Jean-Paul II et la laïcité Père Ludovic Lécuru MAGAZINE 28 HISTOIRE Un siècle de laïcité Père L.L.. 30 THEATRE Le manège de l’amour 31 MULTIMEDIA CD-Rom sur la culture 32 LIVRES 33 MUSIQUE 34 EXPOSITIONS 35 CINEMA 36 TELEVISION 38 BLOC-NOTES Pierre François Pierre Thomas Autour de la francophonie P.F. Le “De profundis” de V. Paulet Pierre Agut Porcelaine japonaise Ariane Grenon “Je préfère qu’on reste amis” Marie-Christine d’André Votre début de soirée M.-C. A. Vie associative et d’Eglise Brigitte Pondaven Photo de couverture : © Pascal Lambot Une enveloppe BICE est jointe à tous les exemplaires de ce numéro Ce que Jean-Marie Lustiger nous a appris ous avons salué, la semaine dernière, le départ du cardinal Jean-Marie Lustiger, pour le remercier de ces vingtquatre années au service de l’Eglise de Paris et, plus largement encore, de l’Eglise universelle. Nous nous réservons d’accueillir, comme il convient, son successeur, Mgr Vingt-Trois, choisi par le Saint-Père en raison de sa proximité avec son prédécesseur et de qualités propres à assurer une continuité féconde du labeur accompli. Mais nous n’avons pas encore satisfait au devoir de reconnaissance à l’égard d’un archevêque dont la stature spirituelle nous aura marqués au-delà de ce que nous pouvons exprimer. Il s’agit de comprendre comment Jean-Marie Lustiger a été témoin de l’Evangile aujourd’hui et, très précisément en cette période où la civilisation s’est trouvée bousculée au point de fragiliser les liens sociaux et les représentations intellectuelles du destin humain. Dès les débuts de son épiscopat à Paris, il était patent que Jean-Marie Lustiger, non seulement n’éluderait aucune question de fond - concernant aussi bien la foi que les interrogations des hommes sur eux-mêmes - mais qu’il les aborderait de telle façon qu’on irait jusqu’au bout de la réflexion. par Gérard LECLERC En d’autres termes, le Cardinal avait la passion de son temps, mais aucune complaisance pour ses perversions. Toujours attentif à cerner les causes de ses faiblesses pour formuler son espérance. Cela supposait une curiosité universelle. Tout le passionnait, et il n’y avait rien des sciences humaines, des courants philosophiques, des tendances du corps social qui échappait à son attention. Mais cette attention était celle d’un esprit souverainement libre qui ne s’en laissait pas compter par les déterminismes prétendus du devenir, par les presciptions d’une certaine sociologie complètement idéologisée. Il dominait ses objets d’observation pour toujours revenir, selon le mot de Marguerite Léna, à une pensée réflexive qui ressaisissait l’homme dans ses interrogations ultimes. Ainsi revenait-il sans cesse à la foi et à ses vertus illuminatives, et tout lui était occasion d’évangéliser. Notre pratique du journalisme nous donnait la possibilité d’en percevoir sans cesse, de la façon la plus vivante, le mode de pensée. C’est parce qu’il se refusait à tous les clichés et les systèmes convenus qu’il pouvait creuser l’analyse d’un phénomène et c’est parce qu’il était dans une méditation continue de la parole de Dieu et dans la profondeur de la prière, qu’il avait la grâce d’exprimer, hic et nunc, les raisons de son espérance. Ainsi était-il absolument moderne, sans jamais sacrifier aux idoles de la modernité. Ainsi était-il préparé à affronter toute la difficulté d’une société déstabilisée, tout en mûrissant une pastorale de l’initiation chrétienne et de la formation de l’homme intérieur. Son inflexible espérance lui donnait la certitude que l’instauration du Royaume selon les béatitudes était la chance toujours proche d’une humanité aimée de Dieu. ■ N FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 3 ACTUALITE JUSTICE Les leçons par Alice TULLE d’Outreau Portant sur une affaire de pédophilie très médiatisée, le procès d’Outreau fut une catastrophe judiciaire. Le rapport Viout détaille les réformes indispensables. ’affaire ? Des abus sexuels commis sur des mineurs. L’affaire dans l’affaire ? Le mauvais fonctionnement de l’institution judiciaire. Des magistrats qui placent en détention préventive sans preuves ni indices, sur dénonciation d’adultes et d’enfants. Des experts qui portent caution "scientifique" à d’étranges témoignages. Des magistrats sous la pression des associations de lutte contre la pédophile, oubliant l’indispensable sérénité qui doit être celle de la justice, quels que soient les crimes commis. Des avocats qui créent une agitation de mauvais aloi. L’information sur l’affaire ? Des médias qui exploitent tout à la fois l’émotion justifiée, le voyeurisme, le scandale qui fait monter le taux d’écoute. La fin de l’affaire ? Sept personnes acquittées, dont deux qui avaient passé trente mois en détention provisoire. Le procès d’Outreau est une catastrophe. Après le verdict, le Garde des Sceaux l’a reconnu. Il ne s’est pas contenté de recevoir personnellement les sept personnes acquittées et de leur donner des assurances quant à leur indemnisation. Dominique Perben a compris qu’il fallait L ( entreprendre une transformation en profondeur de la procédure pénale : depuis l’affaire de Bruay-en-Artois (1972), les scandales se succèdent sans que les six réformes entreprises depuis 1985 par des gouvernements de gauche (réformes Badinter, Sapin, Guigou) et de droite (réformes Chalandon, Méhaignerie, Perben) aient pu éviter une accumulation de dégâts irréparables. C’est pourquoi, dès le 3 juillet dernier, le garde des Sceaux a confié à Jean-Olivier Viout, procureur général près la Cour d’appel de Lyon, la présidence d’un groupe de travail "chargé de tirer les enseignements du traitement judiciaire de l’affaire dite d’Outreau". Ce groupe a remis son rapport début février. Les critiques et les 59 propositions qu’il contient auront dans les prochaines mois leur traduction législative. On a considéré que la parole de l’enfant était par définition véridique, parce qu’elle était celle de l’innocence même, en oubliant qu’un enfant est fragile, impressionnable, imaginatif. Il faut donc confier l’audition des mineurs dénonçant une in- fraction pénale à des unités spécialisées ou à des enquêteurs formés à cet effet. On a fait confiance à des expertises trop légèrement effectuées. Il faut imposer aux experts une formation spécifique et continue pour les affaires concernant des mineurs. On a laissé un nouveau juge instruire une affaire délicate. Il faut que les magistrats instructeurs nouvellement nommés soient affectés à des juridictions qui comportent plusieurs juges d’instruction et donner une formation spécifique à ceux qui s’occupent de mineurs. Il faut aussi que les juges des libertés et de la détention (une innovation de la précédente décennie) et les juges des enfants bénéficient de plus de pouvoirs dans le déroulement de la procédure. Ce qui revient à encadrer le juge d’instruction dans les affaires de mœurs concernant des mineurs. Le procès d’Outreau s’est Le procès d’Outreau s’est déroulé dans une confusion totale 4 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 déroulé dans une confusion totale. Il faut que le président de la cour d’assises utilise ses pouvoirs - et veiller à ce qu’un enfant ne puisse subir les conséquences négatives de son audition. Les médias ont leurs responsabilités dans le dysfonctionnement de l’institution judiciaire. Il faut créer une fonction de "magistrat-référent" chargé des relations avec la presse lors des procès fortement médiatisés et développer des sessions de formation associant magistrats et journalistes. Les améliorations proposées sont nécessaires. Encore faudrait-il que le législateur profite de la prochaine réforme pour mettre fin à la dangereuse confusion entre instruction, enquête et accusation qui existent lors de la procédure d’instruction et pendant l’audience. La décision sur ce point est urgente, si l’on veut éviter de nouvelles catastrophes judiciaires. ■ La semaine prochaine nous parlerons du livre de Dominique Baudis, victime aussi de dysfonctionnements de la justice. ACTUALITE par Josiane LAMBRET TRAVAIL Attention accidents Les accidents du travail diminuent, mais la souffrance dans le travail augmente. Le gouvernement vient d’annoncer les mesures qu’il compte mettre en œuvre. U en décembre par le ministère du Travail, la pénibilité du travail et l’exposition aux risques se sont accrues entre 1994 et 2003. Non sans souligner quelques aspects positifs (semaines moins longues, tâches moins répétitives), l’enquête de la Dares ( 1 ) fait apparaître des évolutions inquiétantes : les salariés sont de plus en plus nombreux à travailler le samedi et le dimanche, le nombre d’ouvrières travaillant la nuit est en augmentation. Surtout, les souffrances nerveuses et psychiques s’accroissent : beaucoup de salariés se plaignent de travailler "sous pression", et de vivre sous la menace d’agressions verbales (les caissières de supermarchés par exemple) ou physiques (les conducteurs de bus sur les lignes de banlieue). Même tendance négative pour ce qui concerne l’exposition au bruit et aux produits chimiques. Malgré la mécanisation, 41% des salariés se plaignaient en 2003 d’avoir à déplacer des charges lourdes (contre 38% en 1994) et il est établi que près de 7,5 millions de salariés français sont obligés de soulever ou de déplacer des charges lourdes. Une étude par secteurs fait apparaître que la pénibilité du travail a surtout augmenté dans l’agriculture et dans la construction : en 2000, la Caisse nationale d’assurance maladie dénombrait plus de 193.000 accidents dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Il faut enfin noter que les statistiques ne tiennent évidemment pas compte des 100 000 personnes qui mourront prématurément, dans les vingt prochaines années, à la suite de leur exposition à l’amiante. Sur la base du connu et du prévisible, le ministre délégué aux Relations du travail, Gérard Larcher, a présenté le 17 février un plan sur la santé au travail devant le Conseil supérieur de prévention des risques professionnels. Le ministre a annoncé la création d’une agence publique. Elle permettra de renforcer les contrôles quant au respect des règles sanitaires, veillera à une meilleure formation des personnels s’occupant de santé sur les lieux de travail et mettra au point des programmes de prévention des maladies professionnelles – par exemple les troubles musculo-squelettiques, de plus en plus répandus. De manière spécifique, dix experts de haut niveau seront employés par la nouvelle agence publique pour étudier les conditions d’utilisation des fibres destinées à remplacer l’amiante. Les intentions exprimées sont bonnes. On peut cependant s’interroger sur la nécessité de cette nouvelle agence, placée sous la double tutelle des ministères de l’Emploi et de la Santé, qui s’ajoutera à l’Institut national de recherche et de sécurité et à l’Institut national de l'environnement industriel et des risques. Face aux risques du travail, le risque de la bureaucratie n’est pas négligeable. ■ (1) Direction des études statistiques du ministère de l’Emploi. L’enquête porte sur 50.000 salariés, interrogés en 2002/2003 par les médecins du Travail. Surtout, les souffrances nerveuses et psychiques s’accroissent FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 ( ne hôtesse de l’air tuée la semaine dernière à Orly dans un accident de passerelle et une grève surprise des agents de piste pour protester contre la mise-à-pied de son collègue qui n’aurait pas respecté les consignes de sécurité ont remis en lumière un sujet que les médias évoquent rarement : celui des accidents du travail. Au chapitre de la violence ordinaire, c’est l’insécurité dans la rue et les crimes de sang qui font prime. Les chiffres de 2001 montrent que les homicides (1 pour 56.529 habitants) sont beaucoup moins nombreux que les accidents du travail (1 pour 12.625 habitants). Or pour les deux principales chaînes de télévision, ces accidents font l’objet de 2%, tout au plus, des reportages consacrés aux violences quotidiennes. Il importe de prendre une plus juste mesure du phénomène, sans perdre de vue sa complexité. Le fait est que, suite à la réduction du travail industriel et à l’automatisation de nombreuses tâches, les accidents du travail avec arrêt maladie ont baissé d’un tiers en trente ans. Mais les conditions générales du travail se dégradent car de nouveaux risques et de nouveaux troubles sont apparus – notamment l’aggravation des souffrances psychiques. Selon une enquête publiée 5 ACTUALITE LIBAN L’Orient par Alice TULLE compliqué L’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri dépasse le cadre strictement libanais. Faut-il privilégier la piste syrienne ou l’irakienne ? a Syrie est le suspect n°1, désigné immédiatement par Washington. L’ancien premier ministre s’opposait à la prolongation de la présence militaire syrienne au Liban. Il aurait pu rejoindre le druze Kamil Joumblatt et le maronite Amine Gemayel pour gagner ensemble les élections prévues dans quelques mois. Cela cadrerait parfaitement avec les accusations dont Damas avait fait l’objet de la part du président Bush et de sa secrétaire d’Etat Condi Rice. L’attentat vient à point nommé pour illustrer la nocivité du pouvoir syrien. Pourquoi le président Assad aurait-il pris un tel risque à ce moment précis ? Par esprit de provocation, ne voulant pas paraître céder aux menaces américaines ? Ou par faiblesse, incapable de contrôler ses services ? Une autre hypothèse doit être creusée. Le pouvoir syrien aurait au contraire subi un affront majeur, échouant spectaculairement à assurer la sécurité dans un pays qu’il contrôle. C’est un échec pour Assad, ouvrant à une grave déstabilisation de son autorité. Quand on connaît la Syrie, on sait que la minorité alaouite est honnie des sunnites qui vivent dans l’intérieur, L ( sans solution de continuité avec le triangle sunnite irakien. C’était d’ailleurs la cause profonde de la cassure des deux partis Baas, la branche irakienne de Saddam Hussein opposée à la branche syrienne. Si l’on admet que le terrorisme débridé que connaît désormais l’Irak - en dépit de l’occupation américaine qui n’a rien à envier à celle du Liban par l’armée syrienne -, est l’œuvre des extrémistes sunnites, on ne voit pas pourquoi il ne gagnerait pas la Syrie et la Liban à partir de ses bases de Faloujah ou de la région de Tikrit d‘où les Américains les chassent. Hariri est sunnite, mais il est l’homme des Saoudiens. Ceux qui s’en prennent violemment au royaume des Saoud n’ont aucune raison de ne pas s’en prendre à sa créature la plus représentative. Les Américains auraient-ils oublié Al Kaïda ? La Syrie et l’Iran lui apparaissentelles soudain plus dangereuses que leur démon favori ? Si élections libres il y avait au Liban, la première force politique du pays n’est-elle pas les chiites comme en Irak ? Les Américains constatent que se constituent à travers le MoyenOrient deux bandes transversales parallèles : au nord, le couloir sunnite dont on vient de parler, au sud, du Khorasan à la Bekaa et à l’Hermon, un couloir chiite. Le Hezbollah contre lequel Washington a aussitôt dirigé sa vindicte est contrôlé par les alaouites de Damas sur place, les mollahs de Najaf et Qerbala encore plus que par Téhéran. En faisant sauter le verrou syrien, Washington risque l’embrasement. L’Europe se confond avec les Etats-Unis dans la défense de la souveraineté de l’Etat libanais, mais reste en-deçà sur la condamnation sans nuances du Le Liban résume toutes les contradictions du Moyen Orient 6 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 parti chiite. Elle voit les distinctions nécessaires à opérer pour ne pas simplifier à l’extrême un Orient compliqué. Le Liban résume, comme lors de la guerre civile, toutes les contradictions du MoyenOrient. Il n’est pas étonnant que la politique nouvelle annoncée urbi et orbi par la Maison Blanche provoque des remous dans ce pays martyre. Il faudrait pouvoir convaincre les acteurs qu’il est dangereux de penser à passer en force ou d’étendre au Liban le modèle irakien actuel. Il faut dénoncer l’irakisation du Liban (et de la Syrie) après avoir voulu éviter la libanisation de l’Irak. ■ ACTUALITE LIBAN L’espoir de propos recueillis par Hubert VANDENBERGHE Michel Aoun pas la première fois que cela arrive chez nous. Le général Michel Aoun, en exil en France, est persuadé que l’assassinat de Rafic Hariri sonne, du fait de la maturité du peuple libanais, le glas de l’ingérence syrienne. Il y a un soulèvement à Beyrouth contre le pouvoir en place et contre les Syriens. Je suis persuadé que cela va durer jusqu'à leur départ. Il appartient à la France et à l'Amérique d'agir pour que la communauté internationale assume ses responsabilités visà-vis d'un peuple libanais qui est captif et qui lutte par tous les moyens pacifiques dont il dispose pour recouvrer ses droits fondamentaux. © JOSEPH MAROUN Oui. Nous nous sommes ren- ensemble pour le Liban et pour ■ Quelles sont vos réactions face à l'assassinat de Rafic Hariri ? contrés au sein de l'opposition le repos de l'âme de Rafic Hariri. Cela gêne la Syrie pour qui plurielle dont l'objectif prioriMichel Aoun : Je dénonce ce crime abominable, qui n'est hélas pas le premier du genre. Que l'on se souvienne seulement de la façon dont ont péri deux présidents de la République libanaise (Béchir Gemayel et René Moawad), des journalistes comme Riad Taha et Salim ElLawzi, des députés comme Nazem El-Kadiri, des religieux comme le Mufti de la République Hassan El-Khaled, le cheikh Mohammed Assaf, le mufti de Tripoli Sobhi Al-Saleh, le leader druze Kamal Joumblatt, le sunnite Mohammed Choukaïr. Aucun de ces crimes n'a été officiellement élucidé… ■ Que va-t-il se passer maintenant ? ■ Vous vous êtes beaucoup rapproché des Américains qui ont condamné la Syrie par une loi. Avez-vous de bons espoirs concernant le second mandat de George W. Bush ? Oui. Et je crois donc que ■ Avez-vous présenté vos condo- taire est le recouvrement de la le Liban doit rester un pays clanique incapable de se diriger. bientôt cela va s'exprimer par souveraineté du Liban. léances à la famille Hariri ? la coopération franco-amériMadame Hariri séjournait ■ Cet assassinat va-t-il changer la ■ Si le coup vient de Damas n'est- caine. La réunion entre le prédonne pour les prochaines élecce pas là une erreur qui pourrait sident Chirac et le président dans la capitale française au tions législatives ? être fatale au régime syrien ? Bush, ce lundi 21 février 2005, moment de l'attentat. Dès que afin d'étudier le cas du Liban, j'ai appris la nouvelle, je me suis Tout le monde craignait que Oui, certains pensent que est un grand espoir. C'est une rendu à sa résidence parisienne. Le Président Chirac et son é- l'assassinat de Rafic Hariri ne c’est trop gros pour être pos- occasion de montrer à des répouse étaient d'ailleurs eux- dégénère en guerre civile. Moi, sible. Mais les Syriens s'ima- gimes comme le régime syrien mêmes présents sur place, pour j'étais persuadé du contraire et ginent toujours pouvoir absorber que l'époque du terrorisme polisoutenir dans leurs malheurs les évènements m'ont donné le choc, endosser les remon- tique est définitivement termiraison : le peuple s'est conso- trances internationales, puis re- née. Il n'est plus admissible Madame Hariri et sa famille. lidé dans son unité et des cen- prendre leur politique, comptant qu'un Etat se permette d'asser■ Au-delà du message de sympa- taines de milliers de chrétiens sur l'insouciance de la commu- vir et de tenir en tutelle l'un de thie personnelle, peut-on entre- et de musulmans ont prié tous nauté internationale. Ce n'est ses voisins. ■ voir une convergence politique, au sein de l'opposition à la Syrie, entre le courant aouniste et le courant haririste ? FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 ( Il y a un soulèvement à Beyrouth contre le pouvoir en place 7 DOSSIER UNE MISSION EN BRETAGNE L’Emmanuel propos recueillis par Brigitte PONDAVEN à Saint-Hélier 8 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 Le clocher de St-Hélier J'ai 39 ans. Je suis prêtre depuis 1998, incardiné au diocèse de Rennes, membre de la Communauté de l'Emmanuel comme Procession d’entrée... sept autres prêtres en Bretagne. Ma formation s'est déroulée au séminaire de Rennes où sont actuellement quatre séminaristes bretons de l'Emmanuel, un cinquième, du diocèse de Nantes, est formé à Paris. A Nantes, nous ont été confiés l'Eglise et le quartier de La Madeleine, dans la grande île de la Loire. A Vannes deux anciennes paroisses ont été regroupées pour former un ensemble à l'ouest du port, Notre-Dame de Lourdes et Saint-Pie X. A Rennes nous sommes donc chargés de Saint-Hélier, près de la gare. J’en suis devenu le curé en 2002, assisté de Paul de la Morinière, également prêtre de l'Emmanuel au diocèse de Rennes. L'archevêque, Mgr François Saint-Macary, nous a nommés là, en accord avec le Modérateur de la Communauté Emmanuel, pour qu'avec un grand nombre de frères et sœurs nous “mettions le paquet” ensemble. Nous avons la chance aussi d'avoir le P. Chérel, aumônier de la prison, qui nous aide, principalement sur la chapelle Saint-Bernard, une annexe. Ainsi, avec de plus en plus de paroissiens, anciens ou arrivés récemment, avec des sœurs des maisons religieuses du quartier, avec des © BEATRICE BOUAN ■ Père Yves-Marie Couët, dites-nous qui vous êtes et quel est votre mission ici à Rennes. Les prêtres de la communauté de l’Emmanuel ne sont pas nombreux en Bretagne ? © BEATRICE BOUAN Quand une paroisse catholique se sent assez dynamique, quand elle est animée par une de ces communautés nouvelles - comme “l’Emmanuel” - nées dans les années 1970 dans un grand mouvement de “Renouveau charismatique”, il n’est pas rare qu’elle décide de faire une “Mission”. Il s’agit tout simplement de sortir des murs de l’église et d’aller à la rencontre des habitants du quartier pour leur témoigner de la joie qu’il y a à être chrétien aujourd’hui. “France Catholique” a décidé de s’associer à sa manière à cette Mission bretonne. Non en publiant des informations que les Rennais auront de toute manière par d’autres canaux, mais en rouvrant certains débats classiques à propos du christianisme et de la Bretagne. Notre intention est d’ailleurs de prolonger ces débats tout au long des prochaines semaines tant il y a matière à argumenter et tant nous savons que la Bretagne intéresse au plus haut point tous les chrétiens de France. © BEATRICE BOUAN DOSSIER ... et prêche du Père Couët lors de la messe du dimanche à Saint-Hélier. sœurs consacrées également de l'Emmanuel qui, en plus de leur travail d'enseignement ou autre, viennent s'investir ici pour parler de Jésus aux gens, nous avons fini par former un groupe de chrétiens heureux et convaincus : le temps de la “mission” était venu. Nous avons déjà régulièrement une prière pour les malades à laquelle commencent à venir beaucoup de personnes. ■ Pourquoi justement une “mission” ? La croissance du nombre de personnes fréquentant l'église Saint-Hélier le dimanche, ou vos diverses activités ne vous suffisaient donc pas ? Proposer à tous la Bonne Nouvelle du Salut, c'est la nature même de l’Eglise : “instrument du Salut ” dit le concile de Vatican II, dans ce beau texte intitulé “Lumière des Nations” (Lumen Gentium). Et Jésus n'a-t-il pas dit : “Vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint...Vous serez alors mes témoins... jusqu'aux extrémités de la terre” (Actes des Apôtres, 1,8) ? Mais dans cette ville de Rennes, dans notre quartier, aux portes mêmes de notre église et Ce dont les gens manquent, c’est d’espérance aux pieds de notre beau calvaire du début du XIXe siècle tant et tant de personnes n'ont jamais vraiment entendu parler de la foi, ou ont pris avec le temps de la distance. Le Christ nous montre dans les Evangiles le souci qu'Il a de toute personne : “je ne suis pas venu pour les Justes, mais pour les pécheurs”, il est le Bon Pasteur qui laisse 99 brebis pour aller chercher la centième qui s'est perdue. ■ Vous considérez que les non-pratiquants sont des pécheurs ? Je les regarde et je les aime avec Jésus, qui les regarde aujourd'hui à travers nous comme il regardait les foules en Palestine il y a 2.000 ans et disait : “Ils sont comme des brebis sans berger”. Il faut prendre les trois textes ensemble. Quand Jésus dit qu'il n'est pas venu pour les Justes cela ne veut pas dire qu'il les rejette, mais qu'il veut faire connaître aussi son amour et son espérance - le Royaume de Dieu - aux non-pratiquants et aux non-croyants. Ce dont les gens manquent, c'est d'espérance. Certains vont jusqu’à lire chaque jour leur horoscope FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 9 DOSSIER 10 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 Cela permettra à des personnes ne venant pas à l'église de rencontrer des témoins du Christ. De leur poser des questions. Certains d'entre nous qui ont fait ce genre de mission en France ou en Irlande les années passées nous ont dit combien finalement des gens n'osant pas aller à l'Eglise sont heureux de rencontrer des missionnaires dans une maison, chez des amis et de leur dire ce qui les tracasse, ce qu'ils ont sur le cœur, leur poser des questions sur la vie, sur l'amour. Nous visiterons aussi les maisons de retraites, nous aurons des activités dans les écoles, nous inviterons les SDF pour un repas ensemble... certains d'entre eux, nos amis, vont participer même à la mission. Nous aurons des grandes Prières spéciales, auxquelles nous attendons beaucoup de monde: - Prière pour les malades et les personnes qui souffrent( le jeudi 10 mars à 18h30. - Prière à saint Yves pour ceux qui ont des procès, ou des difficultés dans la famille, avec les voisins, dans le travail ou les affaires (le samedi 12 mars à 11h30). Et des soirées tous les jours, destinées notamment aux étudiants en sciences (nos voisins) : - “Chercheur et chrétien ?” Avec un grand scientifique français, Philippe Quentin (mardi 8 mars 20h30). aux couples - “Etre heureux en couple ou en famille”, avec l'Ecole des Couples (9 mars à 20h30). Enfin, dans l'église, la prière d'adoration sera permanente, “nous on annonce, mais c'est le Seigneur qui convertit”. On se demande parfois si la foi existera encore demain en France tellement la diminution des pratiquants s'accélère. Nous répondons : au contraire, l'Eglise va renaître. Pour deux raisons. La première est que Dieu veut que tout homme soit sauvé, la seconde que rien n'est impossible à Dieu. Alors, si Jésus lui même veut transformer le cœur des habitants de Rennes, pourquoi aurions-nous peur de faire la mission avec lui ? ■ © BEATRICE BOUAN dans le journal pour savoir si quelque chose de beau et de neuf va leur arriver. Mais ce ne sont pas les étoiles et les planètes qui vont leur apporter l'espérance, les guérir de leurs blessures et de leurs rancunes, les réconcilier entre membres d'une même famille ou entre voisins les aider à accompagner leur vieux père qui va mourir. Au cours de cette mission nous voulons porter cet amour du Christ pour tout homme à tous les habitants du quartier, à tous ceux que cette “Bonne Nouvelle” pourra intéresser. Comment garderions pour nous ce trésor que nous avons reçu gratuitement : l'amour de Dieu qui nous donne la paix, la joie et l'espérance ! A Paris la Grande Mission dans la ville de la Toussaint 2004, à laquelle nous avons participé pour plusieurs d'entre nous, nous a montré combien les gens sont en attente, comme ils ont un désir. Nous ne forcerons personne, évidemment, mais nous les inviterons tous à découvrir s'ils le veulent le secret de notre propre bonheur. C'est le Ces jeunes gens meilleur cadeau que nous puissions leur faire, viennent de différents pays du monde. Ils et la plus belle marque de respect. ont donné généreusement une année de leur vie ■ Quelles seront les grandes lignes de la mission ? pour approfondir leur foi à l’Ecole Tout d'abord nous irons à la rencontre d’évangélisation de des habitants de la paroisse, deux par deux, Paray-le-Monial. Ils en sonnant à leur domicile pour dire qui feront leurs nous sommes, écouter leurs questions, les “premières armes” de inviter aux différentes activités, conférences témoins du Christ à et prières. Rennes. Faites-leur Avec Paul de la Morinière, l'autre prêtre de bon accueil. l'Emmanuel affecté à Saint-Hélier, nous avons l'habitude de faire des visites comme ça chaque semaine depuis trois ans, et cela, se passe très bien. Cette fois, ce seront des dizaines de visiteurs au même moment qui frapperont aux portes des maisons et des appartements dans toutes les rues du quartier. Nous aurons aussi plusieurs “rencontres dans des maisons”: des paroissiens invitent des voisins et connaissances à une rencontre chez eux avec des missionnaires : par exemple avec deux jeunes de “l'EIFE”, l'école de Mission de Paray le Monial avec laquelle nous sommes associés dans cette mission, ou d'autres laïcs volontaires de Rennes ou venus d'ailleurs pour évangéliser avec nous. DOSSIER Une grande prière à Saint Yves pour tous ceux qui ont des procès, des difficultés dans la famille, dans le travail, avec les voisins ou dans les affaires aura lieu pendant la mission de Saint-Hélier à Rennes le samedi 12 mars à 11h30 à l'église Saint-Hélier, 129, rue Saint-Hélier, à Rennes. Pour ceux qui ne pourraient y participer mais voudraient s'y associer pour eux mêmes ou leurs amis, voici le texte de la prière. Prière à saint Yves pour les plaideurs Seigneur nous nous adressons à vous avec confiance, appuyés sur la prière de votre serviteur Saint Yves ; Vous êtes le Dieu de l'amour et de la vérité, de la justice et de la paix, et vous avez donné à Yves Hélori en son temps de juger avec équité, d'assister les pauvres et de les défendre comme avocat dans leurs procès ; d'appeler l'Esprit Saint sur lui-même et sur les plaideurs ; Vous avez voulu que son sens de la justice et son aide aux plaideurs en difficulté perdurent à travers les siècles en confirmant par des miracles nombreux sa sainteté, je prends aujourd'hui saint Yves comme mon avocat auprès de vous afin qu'il vous supplie avec moi dans mes difficultés actuelles (procès, injustices), (brouilles familiales ou de voisinage), (calomnies et médisances), (incompréhensions, difficultés dans le contrat de travail), (difficultés administratives), (conflits commerciaux ou dans les affaires), (procès pénaux), (haines et jalousies dans les relations personnelles et sociales) de m'obtenir justice et paix, équité, miséricorde, réconciliation. Et vous, Seigneur Esprit Saint que Jésus nous a laissé comme avocat et défenseur, qui avez assisté Saint Yves durant son office de Juge, son service d'Avocat et son Dévouement pour les pauvres & les malheureux, donnez-moi un bon avocat et défenseur, inspirez le ainsi que mes juges, et aussi mes adversaires, pour obtenir justice et paix ; et si c'est possible réconciliation ; venez visiter mon cœur, donnez-moi de supporter sans haine les épreuves auxquelles je suis confronté ; de votre huile de guérison guérissez mon cœur ; donnez-moi la force de supporter comme vous l'avez fait l'injustice des hommes ; donnez-moi le cas échéant de supporter la justice des hommes pour le mal que j'ai fait et obtenez-moi l'indulgence et la miséricorde ; donnez-moi l'Espérance ; donnez-moi s'il le faut un regard nouveau sur mon procès et mes griefs, la possibilité de transiger ; donnez-moi la grâce du pardon, dans le temps qui serait nécessaire, des blessures et injustices reçues et libérez ainsi mon cœur ; donnez la paix dans cette famille, (ou) dans ce village, (ou) dans cette communauté, (ou) dans cette entreprise (ou) ce groupe social ; ● ● ● ● ● ● ● ● ● Saint Yves, grand saint patron et avocat des pauvres gens, avec vous je me confie (tel que je suis aujourd'hui) de tout mon cœur au Seigneur Dieu et à son Amour miséricordieux ! ■ FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 11 DOSSIER Le Christianisme et la Comme promis, voici un premier thème de débat, qui servira à certains d’introduction lors d’une première prise de contact lors de la Mission, ou plus vraisemblablement lors de rencontres ultérieures. a Bretagne offre dans ses monuments, sa poésie, ses chants et traditions un témoignage vigoureux d'une culture chrétienne savante et populaire, tour à tour décadente et renaissante. Aussi bien l'Irlande et, dans une certaine mesure, les autres pays celtes, spécialement Pays de Galles et Ecosse. Pourtant certains n'hésitent pas à affirmer que le Christianisme aurait détruit les cultures antérieures pour cause de paganisme, y compris dans les pays celtes. Certains auteurs anglais écrivent naïvement que les Chrétiens auraient entraîné le déclin de la culture Celte. Mais y aurait-il encore aujourd'hui une culture celte si des chrétiens ne l'avaient pas, non seulement sauvée, mais continuée ? Un grand préhistorien breton, P.R. Giot, a reproché à l'Eglise Catholique d'avoir détruit des monuments mégalithiques à cause de leur caractère idolâtrique. Plus récemment un flot de pourfendeurs du catholicisme répète à satiété que le christianisme aurait "récupéré des fêtes païennes". C'est l'inénarrable histoire de La Toussaint succédant à la fête de Samain en en La Croix d’Antrim, volant, nous dit-on, la signification ! Comme si Irlande, 1ère moitié du e c'était un crime d'avoir sauvé des cultures anté- 9 siècle, bronze et émail. de la collection rieures ce qu'il y avait de beau et de profond ? du Hunt Museum. Y aurait-il encore quelqu'un pour évoquer les Limerick, Irlande. D.R. L 12 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 Cul symboles de Samain si le Christianisme ne nous les avait pas transmis ? Et plus, transfigurés par l'espérance ? Dans les pays celtes de l'extrême ouest européen, car il n'y a plus de culture celte en dehors de l'Ecosse, l'Irlande, le Pays de Galles, la Cornouaille Anglaise et la Bretagne, le christianisme a parfois effacé mais le plus souvent conservé, transformé, en tout cas a continué l'histoire et donné un essor aux patrimoines culturels littéraires et artistiques des anciens Celtes. Il a repris certains symboles, certaines valeurs, souvent ce qu'il y avait de plus beau, dans la culture et jusque dans le culte païen; il a donné plus de profondeur à ces valeurs et symboles et, par une alliance de sens nouvelle ou plus profonde, leur a redonné un avenir. Dans le cadre bref de cet article nous présenterons des éléments de réflexion qui pourront donner un certain poids à cette thèse. Considérations sur la pureté supposée des cultures Dans sa préface pour une édition de la fin du XX e siècle des Confessions de saint Patrick un savant jésuite irlandais remarquait que saint Patrick avait écrit dans la langue latine un ouvrage de culture typiquement celtique. Je ne referai pas son analyse, tellement c'est évident. Moi-même, j'ai ouvert les yeux au monde en pays bretonnant, tant par la langue, les cantiques, la symbolique les hommes, les paysages et les monuments. Je me suis retrouvé, à la lecture de cette préface, réconcilié avec les deux parties de moi-même, la française et la bretonne. Peu de temps après avoir découvert cette observation éclairante, je rencontrais une Russe professeur de littérature française qui me demandait de prononcer pour ses élèves quelques DOSSIER par Hervé-Marie CATTA ture Celte Les chrétiens et le Mégalithisme La Bretagne possède, on le sait, l'ensemble le plus nombreux et le plus spectaculaire laissé par la Civilisation des Mégalithes, au Néolithique. Ne commettons pas l'erreur naïve (encore fréquente aujourd'hui) de considérer ces menhirs ou dolmens, ou le fameux Cairn de Barnenez, comme des réalisations celtiques. Deux mille ans séparent le Mégalithisme de l'apparition des civilisations celtiques anciennes. Quant à la repopulation de l'Ancienne Armorique par l'immigration bretonne venue de Grande-Bretagne, elle est postérieure aux débuts du christianisme. Elle va entraîner une évangélisation ou une réévangélisation des Armoricains autochtones. En vérité quelle a été l'attitude des chrétiens en Bretagne du haut Moyen Age vis-à-vis de ces monuments mystérieux ? P.R. Giot lui-même a noté que si dans certains cas les histoires des saints bretons racontent des destructions d'idoles, dans lesquelles nous devinons des mégalithes, cela n'intervient que dans certains cas (précisément relatés) où le Brignogan (finistère) Le christianisme aurait détruit les cultures antérieures pour cause de paganisme © PASCAL LAMBOT phrases en breton. Elle leur expliquait "que la contribution de la culture bretonne à la littérature française avait été considérable". Cette affirmation est vraie du cycle du roi Arthur jusqu'aux Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, et l'on peut dire qu'elle n'est démentie ni par le XXe siècle ni par celui qui commence, le XXIe. On pourrait ainsi proposer comme un "paradigme" - un schéma riche de compréhension pour un ensemble de faits - que la rencontre interculturelle est source d'enrichissement mutuel des langues et des cultures. Il n'y a pas de culture pure, mais des traditions, des emprunts et des transferts sources de renouvellement. Ce paradigme est vrai aussi des relations entre Eglise et cultures. culte superstitieux de tel peulvan causait un problème grave. Aujourd'hui le Parlement a bien dressé une liste des "sectes dangereuses "... Mais Giot note également que dans d'autres cas, l'Eglise a non seulement toléré, mais acclimaté les menhirs. L'histoire de saint Samson est significative à ce sujet, avec la permanence en son domaine épiscopal jusqu'à nos jours, comme preuve, des menhirs du Mont Dol. Quant aux "menhirs christianisés" bien que peu nombreux, ils sont très intéressants. Des néo-païens y voient une atteinte à "la pureté" du mégalithisme, près de 4.000 ans après sa disparition ! Quel mal fait donc cette croix sculptée au sommet d'un menhir comme à Saint-Druzec ? N'a-t-elle pas redonné vie au menhir après des millénaires ? De même ces petites croix à peine entaillées dans la pierre comme à l'âge de bronze on avait entaillé des haches FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 13 DOSSIER symboliques sur des monuments antérieurs de deux ou trois millénaires ? Ces modifications d'un monument antérieur ne sont pas plus scandaleuses les unes que les autres, ni que par comparaison l'adjonction au Louvre des XVIe–XVIIe et XIXe siècles d'une pyramide de verre de notre temps. Le christianisme et les cultures celtiques Passant maintenant à la culture celtique, nous constations d'abord un fait massif : le christianisme a de fait transmis presque tout ce qui nous est parvenu des cultures celtes préchrétiennes de l'extrême ouest celte : j'en dirai quelques mots pour l'Irlande, pour la Bretagne, et pour l'Ecosse en terminant avec un chant de l'île de Barra. En France, les Gaulois intéressent de nouveau, mais à part Astérix et la Guerre des Gaules, que reste-t-il de la culture celte gauloise ? La langue gauloise ne nous est guère connue qu'à travers un calendrier de bronze, quelques citations d'auteurs latins et des inscriptions. Des druides gaulois, nous ne savons presque rien. Mais comme langues celtes, le breton, l'irlandais, le gaélique d'Ecosse et le gallois se sont transmis jusqu'à nos jours. Certes ce ne fut pas sans peines ni persécutions... (Le préfet des Côtes-du-Nord vient de décider que son administration parlerait anglais aux résidants anglophones, dont le nombre est conséquent. Mais il n'y a toujours pas d'ordre aux administrateurs pour parler breton aux bretonnants autrement plus nombreux dans le département...) Mais si les traditions celtes préchrétiennes en pays celtes nous sont parvenues, c'est en grande partie, grâce aux chrétiens. Que l'on songe aux récits irlandais du haut Moyen Age, ce sont les seuls grâce auxquels nous connaissions quelque chose de sérieux sur les Druides et les Bardes, leur éthique, leur situation sociale, leur cosmologie et leur compréhension du monde, leur métaphysique, leur vision de l'au-delà, sans compter toute l'histoire-légende de l'Irlande ancienne. Pour l'art celte par l'archéologie nous pouvons remonter d'un côté dans l'ère préchrétienne à la civilisation celte de Hallstatt, puis à celle de la Tène. Mais le plus grand développement de ce qui caractérise l'art celte est reconnu aux VIIIe-XIe siècles chrétiens. Comment expliquer cette continuité dans une histoire artistique ? Cette créativité à partir de motifs anciens dans ces bestiaires, ces entrelacs et ces couleurs ? Que l'on contem- 14 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 Comment expliquer cette continuité dans une histoire artistique ? ple donc les illustrations des fameux évangéliaires celtes-irlandais, les croix, les émaux, les cloches, tels qu'on les trouve par exemple dans les collections du Hunt Museum de Limerick (Irlande) : c'est en chrétienté que le génie celtique a continué à porter son développement et peut être ses plus belles productions. Maintenant revenons en Bretagne par la littérature : nous avons multiplicité d’exemples : préfère-t-on les vieux récits transmis par la tradition orale ? Le Barzaz Breiz et les cantiques nous donnent du préchrétien, comme "Les Nombres", remontant sans doute disait Hersart de la Villemarqué à l'enseignement traditionnel druidique, avec aussi de l'ancien païen christiannisé. Dans le trésor des contes, il y a un passage continu de l'ancien au nouveau, du païen au chrétien, sans que l'on puisse souvent attribuer purement à l'un ou à l'autre le récit ou les images. Si l'on veut chercher les exemples de création de culture chrétienne s'inspirant des thèmes celto-païens, j'aime assez la Chronique de SaintBrieuc. La culture celtique s'y mêle aux traditions littéraires gréco-latines, l'histoire à l'imaginaire, l'Enéide latine, au cycle celtique de Merlin, le christianisme à tout ce qui l'a précédé. Signe des temps, la Chronique de Saint-Brieuc à l'orée du XVe siècle (1400) développe ses interprétations des Prophéties de Merlin avec de vigoureuses revendications à l'encontre... des Grands-Bretons, les Anglais. Avec cette Chronique nous sommes deux cent cinquante ans après l'époque ou Geoffroy de Montmouth, Breton embarqué en Angleterre à la suite de Guillaume le Conquérant, traduisait du vieux breton-gallois les légendaires gallois où le préchrétien a été baptisé de façon charmante. Un peu comme Tolkien de nos jours, sans l'intention savante. Je penserais également pour ma part que le populaire "Kantik ar Baradoz" (le Cantique du Paradis) contient sinon des versets entiers, du moins probablement beaucoup d'éléments celtes anciens : on le vérifie dans des images comme celle des âmes qui s'envolent comme une alouette vers la lune et les étoiles. En ce qui concerne les croyances, une christianisation s'est faite sans heurt sur certains éléments. L'idée d'éternité, par exemple. Selon Roux et Guyonvarc'h ("Les druides"), il ne faut pas confondre les métamorphoses de type magique et symbolique de certains héros des histoires irlandaises ou arthuriennes et l'idée de la réincarnation. Les Celtes de l'Ouest préchrétiens croyaient en trois vies, comme un succédané, audacieux et trop timide en même temps, de l'éternité. DOSSIER C'est à partir de ce terrain prêt aux notions d'Eternité et de Paradis que s'est développée en Bretagne spécialement la littérature sur le mystère de la Mort, le thème du Purgatoire et celui du Paradis. Les âmes sont mortes, mais pas au sens du roman russe de Gogol : elles ont toujours une existence pour les Celtes de l'Ouest, elles peuvent avoir des liens avec les vivants, parfois aussi dangereux que dans les récits préchrétiens: les morts pouvaient entraîner avec eux les vivants (anciens Historiques Irlandais). Mais le plus souvent c'est dans le sens chrétien de la communion des saints qu'est réinterprété le fonds symbolique ancien. Les âmes du Purgatoire viennent implorer des prières pour entrer en Paradis, comme dans la Légende de la Cathédrale (Dr Fouquet, Vannes, 1857) et tant d'autres. Voir aussi les classiques Légendes de la mort chez les Bretons armoricains d'Anatole Le Braz. Ce thème était également fort prégnant en Irlande au XIXe siècle: il donnera naissance à Halloweeen, la Veille de la fête de tous les saints, où les âmes en peine viennent secouer les vivants pour obtenir des prières. On est à mi-chemin entre la coopération-communion des saints, et l'ancien thème préchrétien où le mort entraîne magiquement le vivant pour qu'il soit avec lui dans sa seconde ou troisième vie. Devenu avec le temps tradition enfantine innocente dans les Pays Anglo-Saxons, cet Halloween nous reviendra avec les grimaces et le morbide de conjuration (conjurer la mort par sa La Cloche de Cashel, caricature) dans l'opération commerciale 9e siècle, bronze. de ces dernières années. Hunt Museum.. Le Chant au Soleil de Barra Le Festival Inter-celtique de Lorient réunit maintenant l'été près de 500.000 personnes. C'est dans ce cadre, il y a une dizaine d'années, que le musicien Shaun Davey a commencé à composer et présenter au public sa suite orchestrale "The Pilgrims" aujourd'hui mondialement connue. Cette suite avait pour lien l'évocation, à travers les sept traditions celtiques de l'Ouest (y compris Man, Cornwell et Galice), des voyages de mission du temps des moines et des saints Celtes de s Ve-VIe siècles, " the Pilgrims ". Barra est l'une des îles méridionales de l'archipel des Hébrides à l'ouest de l'Ecosse. Le "chant de Barra", mis en musique et orchestré par Shaun Davey, est un très ancien hymne au soleil dont les deux premiers couplets sont apparemment préchrétiens, et le dernier explicitement chrétien. A quelle époque ce travail at-il été accompli ? On sait seulement que cette version du chant est très ancienne, et que sans sa mise en musique récente devant un public international, elle serait restée pratiquement inconnue. Et pourtant, le Chant de Barra, "A Ghrian" c'est comme le chef-d’œuvre exemplaire de l'accueil dans le christianisme celte des valeurs poétiques de l'ancienne religion : hymne poétique au soleil qui se lève et se couche dans la mer, suivi sans heurt, en continuité et comme un apogée, de la confiance au Dieu chrétien qui donnera la grâce de s'endormir en confiance jusqu'au matin, sûr de se réveiller comme le soleil de la mer. Aujourd'hui beaucoup de cultures accèdent à l'histoire et se rencontrent d'un coup avec la mondialisation. Pour les chrétiens de ces cultures, ils doivent affronter les questions de l'acculturation de la foi chrétienne. Puisse l'histoire du christianisme celtique, et particulièrement le chant de Barra, leur donner l'audace et la grâce de relever . D.R ce défi. ■ Une journée à Saint-Hélier pendant la mission du 4 au 13 mars 2005 : Du lundi au vendredi : 8h15 Prière de louange - 8h45 Messe - 9h15 à 11h Confessions - 9h15 à 18h30 Adoration eucharistique - 17h à 18h30 Confessions - 18h30 Messe Samedis : 8h45 Prière de louange - 9h15 Adoration - 12h Messe - 17h Messe à Saint-Bernard - 18h15 Messe Dimanches : 10h00 Prière de louange - 10h30 Messe Samedi 5 mars, à 20h30 : Procession et veillée mariale (au départ de la chapelle Saint-Bernard) Mardi 8 mars, à 20 h30 : Soirée Sciences et Foi "Chercheur et chrétien, est-ce compatible ?", par Philippe Quentin, professeur de physique théorique, université Bordeaux 1 (suite du programme en page 17) FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 15 DOSSIER Qui sont les Celtes ? Les Celtes désignent un ensemble de peuples de langues et de cultures s’étageant sur trois millénaires. Quelle commune identité peut-il y avoir entre tant d’époques et de civilisations différentes ? ujourd’hui les Celtes, ou ceux qui se disent tels, aiment à se reconnaître dans un passé héroïque et mystérieux. Comment quelque chose de cette origine - la première "civilisation celte" connue remonte à 700 ans avant Jésus Christ peut-elle avoir encore une influence et une signification ? La lointaine période dite de "La Tène" dans la préhistoire a livré des objets d’art dans de nombreux cimetières au premier millénaire Av. J C depuis la vallée du Danube jusqu’à la Grande Bretagne. L’extension des Celtes atteint l’Asie Mineure (les fameux "Galates"), l’Espagne, l’Ecosse et l’Irlande. Envahisseurs, conquérants ? Ou anciens habitants qui ont adopté la langue celte ? Tout est possible, peu de choses sont certaines, et les thèses aujourd'hui divergent, mais enfin, ils étaient là. Ils affrontent les Grecs et pillent Olympie, menacent Rome depuis la "Gaule Cisalpine", sont asservis par elle ou repoussés au-delà des Alpes. Puis la Gaule devient "GalloRomaine", la Grande-Bretagne subit une influence moins forte de Rome après laquelle resurgira une nouvelle culture celte. Les GrandsBretons sont repoussés dans l’ouest, au Pays de Galles et en Cornouailles. De là ils passent en Armorique où ils établissent la Bretagne. Le reste de l’Europe continentale est romanisée, puis subit les diverses invasions germaniques, slaves, hongroises et danoises. Dès le VIe siècle l’originalité celte caractérisée par ses langues ne subsiste guère que dans l’extrême ouest mais s’est maintenue jusqu’au XIXe A 16 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 Une étonnante énergie et une attraction toujours poétique et merveilleuse siècle. Mais ces rameaux de langues celtes que sont le gaélique Irlandais, le gaélique scot (Ecosse), le cornique (Cornouailles anglaise ou "Cornwall"), le gallois (Pays de Galles), le manx (Ile de Man) et les Quatre Bretons ( Léon, Trégor, Cornouailles et Vannes) sont aujourd’hui presque réduits au volontarisme. Les Celtes finiront-ils ultimement chassés des terres européennes dissous dans les brouillards de l’Atlantique Nord où l’horizon se confond avec l’Au-delà de leurs légendes et de leur mystique ? Si aucune civilisation n’est immortelle, aucune culture non plus n’a jamais été et ne sera une culture pure propre à une population et identique à son génie. La "Celtitude" aujourd’hui, est revendiquée beaucoup plus par des Irlandais qui parlent anglais que par ceux qui encore parlent le gaélique, des Américains qui n’ont jamais mis le pied dans l’extrême ouest européen, des Bretons qui écrivent en français. Car il demeure pourtant une source permanente héroïque et mystique, aventureuse et imaginative d’inspiration celtique. On peut considérer que cette source s’est mêlée de façon créative d’abord à l’ancien monde ; puis après la disparition de la civilisation romaine à l’essor de la nouvelle civilisation européenne au Moyen Age, puis aux littératures anglaises et françaises depuis le XIe siècle jusqu’à nos jours ; aux aventures des grandes découvertes, aux établissements d’outre-mer, à l’extension des Etats Unis. Dans la "mondialisation" telle qu’elle se présente au début du XXIe siècle, chacun se recherche une identité et des antécédents, une culture d’élection. Dans cette recherche la celtitude affiche une étonnante énergie et une attraction toujours poétique et merveilleuse comme aux temps où les récits du Roi Arthur avaient séduit toute l’Europe de l’Ouest. En est témoin cette renaissance de la musique celtique : A Lorient (dans le "Morbihan", le seul département français à nom breton), ville de cent mille habitants, 350.000 personnes participent DOSSIER l’été au "Festival inter-celtique". A cent kilomètres de là, en peine Bretagne intérieure et ignorée, la petite ville de Carhaix, 5.000 habitants, a vu en quelques années son "festival des vieilles charrues" passer de quelques centaines de participants au début à 150.000 l’été 2.002. Sur les routes de Bretagne et du Pays de Galles le Nouveau Tro Breiz (Tour de Bretagne) rassemble des milliers de marcheurs allant par les lieux d’histoire et de légende aux Cathédrales des " Evêques Fondateurs ". Bien sûr chaque époque "réinvente les Celtes" comme le XVIIIe réinventait les Gaulois, comme le XIXe donnait les "Songes d’Ossian", les romans écossais de Walter Scott, ou les Recueils de traditions chantées en Breton Armoricain du Barzaz Breiz. Dans la peinture, la Bretagne connaîtra au tournant des XIXe et XXe siècle une période faste dont Pont Aven, les Synthétistes et les Nabis sont les phares. Aujourd’hui, dans les librairies de Dublin comme de Belfast, de Rennes ou de Quimper fleurissent les "Atlas des Celtes", les "Arts des Celtes", des Histoires, des Légendes des manuels de linguistique, des initiations à la Mystique celte, des savants traités sur les Druides (à partir des Récits Irlandais). A Tréguier (Bretagne nord ) on a fêté de façon grandiose le 7e centenaire de saint Yves, l’un des saints bretons les plus populaires et les plus authentiques. Ainsi la celtitude n’est pas en train de disparaître malgré le déclin du parler populaire des vieux dialectes bretons, gallois, irlandais ou écossais. Non, dans la mondialisation des cultures qui s’opère actuellement sous l’action dominante de l’économico-anglais, grandit le désir d’être du monde et en même temps d’être autrement : la celtitude reste une chance : elle est un témoin vivant de l’être autrement, elle est l’une des réponses au désir de l’homme de se découvrir racines et inspiration pour une identité personnelle et une créativité. La Celtitude d’aujourd’hui, une fois de plus se revivifie, s’adopte, se réinvente. Elle ne sera jamais la même, peu importe, elle vit, et demeure une source. ■ Croix, dite “celtique” © PASCAL LAMBOT par Jean LOGUEVEL Une journée à Saint-Hélier pendant la mission du 4 au 13 mars 2005 (suite) Mercredi 9 mars, à 20 h30 : "Etre heureux en couple et en famille" soirée organisée par l’Ecole des Couples. Mini- shows, desserts, tisane ... Mercredi 9 et samedi 12 mars, à 15h : Spectacle pour enfants "Le retour du Maître", écrit, mis en scène et joué par l’Ecole Internationale d’Evangélisation. (entrée libre) Jeudi 10 mars, à 18h30 : Prière pour les malades et ceux qui souffrent. Vendredi 11 mars, à 9h30 : Petit-déjeuner autour du thème : "Etre femme aujourd’hui" ; à 20h30 : Soirée "A la rencontre de Dieu" Samedi 12 mars, à 11h30 : Grande Prière à saint Yves pour ceux qui ont des procès ; à 19h15 : Grande Fête soirée pour les jeunes : musique, témoignages, buffet (s'inscrire). Dimanche 13 mars, à 10h30 : Messe à Saint- Hélier avec Mgr Saint-Macary Presbytère, 129, rue St-Hélier 35000 Rennes, tél. 02.99.41.82.94. FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 17 DOSSIER Le baiser de Notre-Da Dans la pénombre qui sent la pierre humide et la mousse, les pèlerins s’avançaient un à un, pour baiser la statue de granit. On l’avait descendue de la niche au dais de Kersanton, pour la proposer, ainsi que le veut la coutume, à la vénération des fidèles. Le pardon de Notre Dame du Fou-du-Bois a des senteurs d'automne. Le ciel est bas sur les terres du Léon et les feuilles de hêtre, à l'entrée de Coat-Junval, roussissent dans le vent sous les premiers brouillards. ans la pénombre qui sent la pierre humide et la mousse, les pèlerins s’avançaient un à un, pour baiser la statue de granit. On l’avait descendue de la niche au dais de Kersanton, pour la proposer, ainsi que le veut la coutume, à la vénération des fidèles. Le pardon de Notre Dame du Fou-du-Bois a des senteurs d'automne. Le ciel est bas sur les terres du Léon et les feuilles de hêtre, à l'entrée de Coat-Junval, roussissent dans le vent sous les premiers brouillards. De tous les chemins, de toutes les fermes, tapies derrière les talus, sortent les pèlerins. Ils viennent de Saint Méen, de Ploudaniel, du Drennec, d'Electrec et de Saint Frégant, de Plouider, de Pont-du-Chatel, de Trèflez ou de Plouescat, de Goulven, de Kerlouan, de Lesneven, de Plabennec, de Locmaria, de Plouvien, de Bourg-Blanc et de Kersaint, derrière leurs croix d'or et leurs bannières aux velours passés, fiers de cette vieille fierté paroissiale qui n’a peut-être rien d'évangélique, mais qui les met en marche, vers les clochers du Folgoët, vers Notre Dame et vers l'Eglise. Et dans l'église, ils redeviennent enfants de Dieu. Dans le sanctuaire obscur, noirci par la fumée des cierges, sous les grands vitraux historiés, ils "font leur pardon". L’un derrière l'autre, ils rapprochaient de Notre Dame. D'une main, prenant appui sur l'épaule de pierre noire, ils embrassaient la vieille statue, comme on embrasse quelqu’un qui est de la famille, silencieusement, sans s’attarder. Qu'elle était grande, dans sa simplicité, cette rencontre sans paroles, entre le pèlerin de la terre et la Dame du ciel ! Si c'était sur la pierre que se posaient les mains, si c'était le granit que les lèvres effleuraient, c'était Marie que tous ces pauvres rencontraient. Pauvres par le cœur, allant, cierge en main, vers la figure noire et courtaude, debout entre les glaïeuls rouges et blancs, devant l'autel. Qui saura ce dont ces baisers rapides ou appuyés, ces milliers de baisers, étaient porteurs ? Personne ne dira ce que disaient ces baisers-là, qui ressemblent à ceux qu'on échange en silence, lors d'un deuil ou d'une grande épreuve, lors qu'on se trouve audelà des mots ? La vieille paysanne dont la main cherche le bras de la Vierge, l'embrasse comme elle embrasse une voisine chère, dont on a pris le fils. Elles ne se disent rien, elles se comprennent et ça se voit. Et ce paysan jeune, au regard ardent, aux mains dures et carrées, qui D.R. D 18 FRANCECatholique N°2965 25 FÉVRIER 2005 LE FOLGOET Vaillante, obstinée comme une Bretonne DOSSIER me s'avancera, au milieu de tout un peuple, au chant du vieux cantique "Patronez dous ar Folgoët... notre Mère et notre Dame", derrière les grandes bannières chamarrées, derrière les évêques bénissant, elle ira, Notre Dame, vaillante, obstinée comme une Bretonne, porter au nom de tous les siens le cri de tous ses Salaüns, de tous ces pauvres et de ces fols, qui, au milieu du banquet de leur vie, "n'ont plus de vin...". ■ Extrait de "Les mares de septembre", éditions La Longue Vue. © PASCAL LAMBOT s'approche et baise avec un infini respect les joues de pierre de cette femme qu'en secret, dans son cœur tendre et solitaire, depuis des années, il implore... Interminable file qui progresse, le cierge à la main, portant tant de douleurs et tant d'espoirs... Une mère élève son enfant à la hauteur de Jésus, dont le front est poli par les lèvres des "pardonneurs". L’enfant apprend, dans un geste, qu'il est connu de Jésus et accueilli par sa Mère. Il est déposé sur les dalles, face au brasier des cierges auquel sa mère ajoute le sien. Devant ces centaines de flammes qui crépitent, l'enfant devine l'espérance qui palpite au cœur des hommes. Même les forts, ces hommes au front durci, aux doigts gourds, viennent gauchement baiser la statue. Ils n'ont rien à lui dire, c'est Marie qui le sait, elle seule, vivante, et doucement penchée vers eux, dans les traits de la lourde statue qui vacille un peu chaque fois que les mains appuyées sur elle s'en déprennent. Et ils s'en vont, presque à regret, les pèlerins timides comme des enfants. L’un après l'autre, ils passent et dans leur poitrine tendue, leur cœur s'apaise, lorsqu'ils ont baisé NotreDame. Tout à l'heure, porté sur les bras de six ou huit hommes, ce bloc de pierre couronné d'or Nous remercions Dominique de Lafforest et les éditions la Longue Vue de nous avoir permis de partager avec vous ce texte sur le Pardon du Folgoët. Dominique de Lafforest originaire de Carantec est l’un des meilleurs écrivains Bretons d’aujourd’hui. Ordonné prêtre à 50 ans il a été pendant plus de dix ans curé de la Paroisse de Sacré-Cœur à Uccle près de Bruxelles. Aujourd'hui, avec le P. Christian Cherel, il a la charge de SaintPie X – Notre-Dame de Lourdes à Vannes. Ainsi la Bretagne le retrouve. Mais il est aussi le prêtre animateur du Tro Breiz chaque été (voir France Catholique n° 2817 du 4 janvier 2002 (téléchargeble sur www.france-catholique.fr) Il a contribué, comme journaliste au “Télégramme de Brest” à la restauration de 300 Chapelles et monuments du Patrimoine Breton dans les années 70. FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 19 ESPRIT En mémoire des jours Visage d’innocence Par Robert Masson e fut comme une lampe qui s’éteint parce qu’elle n’a plus d’huile. Depuis un moment on la voyait s’approcher de l’ultime, et c’était comme toujours dans une démarche immobile qui valait tous les parcours. La mort et son approche nous remettent forcément devant la radicalité de nos existences. On pressentait l’inéluctable, mais on ne parvenait pas à l’accepter. On est saisi par la mort, mais nous ne sommes pas faits pour elle. Ce n’était pas moins vrai pour le cas dont je parle. Celle qui s’en allait sous nos yeux, c’était toute une histoire qui éclairait son destin et le nôtre. Elle était née trisomique, et on ne savait pas grand chose alors de cette maladie, dont on disait que c’était du “mongolisme”, ce qui n’était pas fait pour atténuer le choc du malheur annoncé. Je me souviens encore du jour où sa maman est rentrée, bouleversée, d’une consultation en C pédiatrie, où on lui avait révélé ce dont son enfant était atteint. La grâce de cette enfant nouvellement née, c’était d’avoir des parents, et qui sans hésiter, assumèrent leur enfant. Il décidèrent, de l’aimer doublement encore si possible. C’était au début d’un printemps où tout appelait aux célébrations de la vie. On sortait tout juste en effet d’une guerre, la deuxième du nom, qui n’avait laissé dans son sillage, que mort et désolation. On était en 47. Il s’en est fallu de quelques jours, pour que l’on puisse lui souhaiter son anniversaire. Mais hier encore ce n’était pas tous les enfants dans son cas, qui pouvaient espérer pareille mesure de vie. Les progrès de la médecine ne sont pas un mot. Ils permettent au moins à tous une égalité de chances pour ce qui est des durées de vie. D’une certaine façon, c’était d’un miracle dont on s’émerveillait au chevet d’Agnès, tel était son nom. Ses parents, sa mère tout spécialement, ont résolu de tout faire pour leur fille. Dans ce tout, il y eut un étonnant labeur de persévérance et d’amour, pour tout dire. On sait les séquelles de la trisomie, qui brouille la capacité de langage de ceux qui en souffrent. Il y a comme un emprisonnement de l’être, qui fait de ces innocents 20 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 des orphelins de la parole. Sa maman n’était pas plus préparée que d’autres à faire face. Elle avait cette faculté qu’on ne tient pas d’un savoir universitaire : elle croyait à l’amour. C’est une façon qui valait toutes les thérapies. Sans en négliger aucune, bien entendu. Là est toute la clé d’une existence qui n’a rien à envier aux plus belles réussites. Celles que vous donnent les rangs d’honneur dans le monde. Agnès n’en fit pas moins l’école de sa mère. Elle parvint même à un degré d’autonomie remarquable. Elle fut reçue à son certificat d’études, et vingt-cinq années durant elle travailla au ministère des Affaires sociales, qu’elle rejoignait tous les matins par ses propres moyens, au prix d’allées et venues dans les métros, avec changements obligés, comme souvent dans ces grandes métropoles comme Paris. Si l’on savait apprécier les choses à leur juste prix, on aurait toutes les raisons de s’émerveiller. Agnès avait eu toute sa part d’amour. Celle qu’elle avait reçue, et celle qu’elle savait donner. Le centuple dont nous parle l’Evangile, et qui est à prendre à la lettre, quand on sait lire. Ces dernières années, elle avait malheureusement perdu son père, et ce ne fut pas une petite épreuve pour elle et sa mère, bien entendu. Mais il y avait de la vaillance dans cette famille qui avait toujours fait face. Seul chagrin que cette enfant - elle l’était restée au bon sens du mot - a causé à sa mère, ce fut de la voir s’éteindre, au long de toutes ces semaines où le déclin se faisait inexorable. La maman n’était pas aveugle. Elle vivait cette longue marche comme un chemin de croix. Il y avait quelque chose de la Piéta, dans cette maman qui n’avait plus que la Vierge à qui s’en remettre. Le visage qu’Agnès offrait en ultime, c’était un visage d’éternité. Comme si elle voulait essuyer les larmes des yeux de sa maman. L’amour a fait les premiers pas, et il ouvre, dès ce monde, un chemin de Ciel, où nous précèdent tous ceux qui vont au pas de l’innocence, si souvent méconnus. Agnès à sa façon, était des leurs. Avec cette grâce qui lui était propre, d’avoir reçu de son père et de sa mère tout l’amour auquel elle avait droit. Mais elle aussi fait partie de cette grande famille des enfants de Dieu. Et qui nous redisent le prix infini de la vie. Que de fois ai-je entendu la maman d’Agnès redire, à qui voulait l’entendre : “Toute vie est sacrée.” Elle savait de quoi elle parlait. Savons-nous pour notre part, de quoi nous nous amputons, quand on dénie à ces enfants jusqu’au droit de naître ? ■ C D.R. ’est avec joie que je lui avais imposé les mains, le jour de l’ordination sacerdotale. Deux ans après, il m’écrivait : "J’étais si heureux ce jour-là. La solitude me pèse. C’est très dur certains jours." Je tente de le soutenir de loin, de trop loin. Et il n’est pas le seul. Que le cardinal Barbarin, devant notre pape, ait osé dénoncer une lente mais assez nette hémorragie des jeunes prêtres est courageux, significatif et surtout vérifié. Imaginez le tout jeune prêtre, juste sorti du séminaire. Il a vécu dans un cocon communautaire fait d’échanges, de prières, d’études sous haute et fraternelle protection. Précipité dans un ministère qui va le dévorer, il va s’y jeter à corps perdu. Sacrements, réunions, jeunes, pastorales multiples vont l’engloutir. Il se repaît, tout d’abord, de cette demande apostolique immense suscitée par sa jeunesse et le manque de prêtres. Sa juste trentaine sera noyée parmi les septuagénaires que nous sommes devenus majoritairement. Une chance qui peut aussi l’isoler. J’ai connu, il y a quarante ans, cette euphorie dans mon sacerdoce naissant, en Algérie. Des prêtres éclairés et très présents ont été parmi mes plus solides garde-fous. Mais surtout des couples chrétiens, vivant en plein coeur d’un peuple musulman, ont été des oasis sauveurs pour mes premiers pas dans une vie apostolique riche et périlleuse à la fois. Ces couples avaient besoin de se retrouver et me sollicitaient beaucoup pour des échanges au cours de repas conviviaux. Arrivé en France en 1970, j’étais d’un seul coup en plein désert. Les prêtres, accueillants certes mais surchargés et surtout balayés à cette époque par les effluves contestataires de mai 68, me semblaient loin malgré leur fraternité. Heureusement, mon équipe éducative était là. Athées, bouddhistes, musulmans ou chrétiens, ils ne me quittaient pas d’une semelle. Mon équipe reste toujours une présence chaleureuse, proche, vivante. Mes adjoints m’accompagnent partout, témoins indispensables pour m’éviter des dérapages et participer à ce que je vis. Mon ministère particulier me fait frôler, en effet, maints périls. Leurs réflexions et échanges, même si nous avons plus de quarante ans de différence d’âge, restent inestimables. De plus, je peux prier avec certains d’entre eux. Ce qui est une respiration spirituelle forte et vitale. Si l’Église a permis que les jeunes loubards soient mon peuple préférentiel, ce sont mes équipiers qui ont dû sauver mon sacerdoce. Seul, je me serais certainement fourvoyé malgré une mission apostolique très belle. Puisse chaque jeune prêtre trouver un nécessaire équilibre pour son humanité. Alors son sacerdoce désiré et aimé trouvera sa plénitude. Homme parmi les hommes, la solitude peut le laminer, lui qui a consacré toute sa vie au service des humains. Chrétiens, votre proximité fraternelle est inestimable pour que la vie de vos prêtres soit heureuse et équilibrée. Père Guy GILBERT © Christicity - www.guygilbert.net “Association Père Guy Gilbert, Bergerie de Faucon” 46, rue Riquet 75019 Paris - Tél. : 01 40 35 75 46 dernier livre paru de Guy Gilbert : “Kamikaze de l’Espérance”, Stock, 16,45 €. A la suite de l’attentat qui a provoqué la mort de Rafic Hariri, le Patriarche Boutros Nasrallah Sfeir, chef de l’Eglise catholique du Liban, a fait retentir les cloches de toutes les églises de Beyrouth au moment des obsèques de l’ancien Premier ministre libanais. Dans un climat politique devenu très pesant, il a déclaré, à propos de la possibilité d’obtenir le départ des troupes syriennes, que l’ONU doit "s’employer à mettre à exécution" la résolution 1559 (décidée à l’automne dernier), "mais sans trop heurter et avec beaucoup de doigté", de façon à "ne pas humilier le Syrie", tout en permettant au Liban de "gérer par lui-même ses propres affaires". D.R. LIBAN Solitude sacerdotale Lucien DAMOUR Le cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d’Etat adressé, au nom du pape Jean-Paul II, un télégramme de condoléances au cardinal Nasrallah Pierre Sfeir, patriarche d’Antioche des Maronites, à la suite de l’assassinat de l’ancien président du conseil des ministres de la République du Liban, M. Rafic Hariri, le 14 février, à Beyrouth. "A la suite du terrible attentat qui a coûté la vie à Monsieur Rafic Hariri, ancien président du conseil des ministres de la République libanaise, ainsi qu’à de nombreuses autres personnes, le Saint-Père déplore vivement ce geste criminel qui offense Dieu et les hommes créés à son image et à sa ressemblance", dit le télégramme publié le 18 février par la salle de presse du Saint-Siège. Il dit encore : "Priant ardemment pour la terre bien-aimée du Liban, il implore une fois encore la miséricorde de Dieu sur la région du Moyen-Orient, qui aspire à une paix juste et durable". "Le Pape invite tous les fidèles catholiques du Liban à un engagement persévérant pour la paix et à la collaboration avec tous les hommes de bonne volonté pour bâtir, dans le dialogue, un avenir de concorde dans le pays et entre les peuples de la région". Le pape Jean-Paul II a effectué un voyage apostolique au Liban en mai 1997 pour confier FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 21 aux fidèles, et tout spécialement aux jeunes du pays, son exhortation apostolique postsynodale "L’Eglise au Liban". Quant au synode des évêques pour le Liban, il avait été convoqué par le pape JeanPaul II le 12 juin 1991. Le Pape avait fait suivre son discours de convocation par un appel adressé à tous les Libanais, et par une lettre aux patriarches et évêques catholiques du Liban, en juillet 1991. De larges initiatives de concertation ont eu lieu durant la période de préparation au synode, du 12 juin 1991 jusqu’à l’automne 1995. Le synode a été marqué par la participation des représentants des cinq Eglises non catholiques et des trois communautés musulmanes aux séances de l’assemblée. Celle-ci s’est tenue au Vatican du 26 novembre au 14 décembre 1995. ZF05021801 ISRAEL La commission bilatérale des représentants d’Israël et du Saint-Siège sur des questions touchant le régime fiscal des institutions de l’Eglise en Israël s’est réunie le 16 février à Jérusalem. De nouveaux entretiens devraient avoir lieu en mars et en avril en vue de la signature d’un accord. L’exemption fiscale des biens ecclésiastiques et l’accès aux tribunaux israéliens de la part de l’Eglise ont été, parmi les thèmes clefs de la rencontre. La dernière rencontre avait eu lieu le 16 décembre. Interrogé par téléphone, sur Radio Vatican le 18 février ; le P. David Maria Jaeger, franciscain, juriste de la Custodie de Terre Sainte, a déclaré : "on a exprimé la volonté concordante de faire aboutir la négociation, et l’on a fixé trois autres journées d’entretiens en mars et en avril, dans l’intention de conclure au moins la partie la plus substantielle des négociations. Je peux dire que certains des problèmes doivent encore être résolus, en particulier pour ce qui concerne la garantie de l’accès de l’Eglise aux tribunaux, la défense des propriétés à caractère religieux, et l’extension des impôts de propriété locale ". Il précisait : "Il règne une bonne atmosphère. Les personnes impliquées dans les négociations se connaissent depuis un bout de temps. On attend qu’une atmosphère si bonne se traduise effectivement dans des textes et des accords. On a à notre disposition des hypothèses de solutions satisfaisantes, à mon avis, pour les deux parties…" Il ajoutait : "J’espère que l’on puisse conclure rapidement. C’est à l’ordre du jour il y a déjà d’autres questions qui attendent la conclusion du round actuel. Avant tout, un accord est nécessaire pour l’assistance pastorale des personnes en circonstances de mobilité limitée, surtout pour les prisonniers. Il faut conclure un accord à propos des permis d’entrée et de séjour pour le personnel ecclésiastique et religieux. Il y a des accords à at- teindre concernant les écoles catholiques. Tout cela est urgent et attend la conclusion de l’accord fiscal et sur les propriétés ". Positive aussi l’évaluation de l’ambassadeur d’Israël près le Saint-Siège, M. Oded Ben Hur. celui-ci a dit à Radio Vatican : “Evidemment, je partage ce sentiment d’optimisme. On a compris l’intention sérieuse et la bonne volonté du côté israélien, d’arriver finalement à la conclusion de ces négociations. Nous prévoyons la conclusion pour les 20-21 avril, lors de la troisième rencontre. Nous espérons arriver à la conclusion textuelle de l’accord. Après, nous pourrons vraiment commencer à mettre en pratique ces plans que nous avons dans "nos tiroirs", pour ainsi dire, pour "décoller" ensemble. Les contacts entre les deux délégations sont repris en juillet dernier, avec pour objectif de mettre en pratique l’Accord fondamental de 1993, qui établit certains critères légaux pour la reconnaissance du statut juridique de l’Eglise catholique dans l’Etat israélien. ZF05021805 ITALIE Le Pape rendra une visite officielle au président italien Carlo Azeglio Ciampi le 29 avril à l'occasion de la Sainte Catherine, protectrice de l'Italie. Le Pape et le chef d'Etat italien ont le même âge, 84 ans. FATIMA A quelques jours de la mort du dernier témoin des apparitions de la Vierge du Rosaire à trois pastoureaux de la petite ville portugaise de Fatima, le père Jacinto Farias, président de la Commission scientifique du Congrès de Fatima, a affirmé que les textes de sœur Lucie sont un témoignage fondamental pour l’Eglise. "L’expérience de sœur Lucie est une expérience de continuité et celle-ci a été fidèle, a dit le prêtre à l’agence de presse portugaise ‘Ecclesia’. Je pense que ce que l’avenir nous réserve est un développement encore plus profond ". "Nous ne devrions pas rencontrer de nouveauté", poursuit-il. "La richesse du message de Fatima est d’une extrême simplicité, et dans le même temps, donne de nombreux fruits au niveau pastoral et théologique ". En ce qui concerne les écrits intitulés "Fatima 1" et "Fatima 2", témoignages de soeur Lucie écrits tout au long de sa vie, le père Farias explique qu’il y a eu "une intériorisation des événements, parce qu’une enfant de dix ans et une femme de quarante ont une perception diverse des choses, même s’il existe une continuité dans une relecture intérieure". Pour le prêtre, l’évolution ne dépend pas de la conjoncture politique, nationale et internationale, comme cela a été affirmé à plusieurs reprises. Cela supposerait en effet "une extrême préparation intellectuelle de sœur Lucie pour suivre ces événements et en faire une lecture 22 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 critique, un fait qui ne me semble pas vraisemblable ". "Dans la question concrète du message de Fatima relative à l’athéisme militant du marxisme et du matérialisme dialectique, il existe des documents où l’on dit que sœur Lucie pensait que la Russie était une femme ou une personne à laquelle était demandée la conversion. Il y avait un message qui dépassait la conscience de la voyante elle-même", a t-il expliqué. Le fait qu’aujourd’hui le message ait été replacé dans son contexte et que dans le cadre du catholicisme ait été établie une série de relations et d’interprétations dans le sens d’une stratégie pastorale, est pour le père Farias "parfaitement légitime". "Le cardinal Cerejeira disait que ce n’est pas l’Eglise qui a imposé Fatima, mais Fatima qui s’est imposée à l’Eglise", rappelle-t-il en citant l’ancien patriarche de Lisbonne. Du reste, c’est seulement à partir des années 30, que l’Eglise a reconnu le miracle de Fatima, du fait de l’adhésion populaire massive non seulement au Portugal mais dans le monde entier". Le fait que sœur Lucie puisse être considérée comme un symbole national, dépend pour le père Farias "de la perspective dans laquelle on analyse la question", mais selon lui, c’est Fatima qui est un symbole, "parce que c’est une référence pour le Portugal". Ce n’est pas un hasard si le pays ibérique est connu comme l’Etat aux trois "F" : Futebol (le football, sport très suivi), Fado (le chant traditionnel portugais), et précisément Fatima. Ces trois éléments "sont des exemples de trois traditions diverses, sportive, culturelle et religieuse, qui expriment notre identité", ajoute le prêtre. Quant à l’analyse du message de Fatima, elle se place désormais "au plan de l’herméneutique", car "l’analyse historique est terminée". "Il est nécessaire d’effectuer encore une analyse théologique, profiter du potentiel latent dans le contenu du secret", poursuit-il. "Au début, François n’entendait ni ne voyait, Jacinthe entendait et voyait, mais ne parlait pas, a rappelé le père Farias en faisant référence aux deux autres pastoureaux auxquels la Vierge était apparue à Fatima. Lucie était la voix, la protagoniste, ainsi sa spiritualité demeurera toujours au sein même de cette expérience". Après la mort du dernier témoin des apparitions mariales, a conclu le prêtre, du point de vue théologique il n’y aura plus de "grandes nouveautés", mais Fatima connaîtra probablement un développement majeur "en termes de rayonnement spirituel et pastoral". ZF05021809 STATUT DU FOETUS Le 10 octobre 2003, vers 5 heures du matin, Kevin Germon, un chauffeur livreur de 30 ans qui avait consommé du cannabis, avait perdu le contrôle de sa camionnette sur l'au- toroute A 30, à hauteur de Hayange, en Moselle. Le véhicule était entré en collision avec la voiture conduite par Florinda Braganca, 34 ans, enceinte de 22 semaines et qui avait été tuée sur le coup, ainsi que l’enfant qu’elle portait. La cour d'appel de Metz a confirmé jeudi 17 février la condamnation de première instance, pour un seul homicide involontaire, à trois ans de prison dont un an ferme, du chauffeur à l'origine de l’accident, tout en refusant de reconnaître un second homicide pour le fœtus. Le mari de la victime, partie civile, a aussitôt fait savoir par l'intermédiaire de son avocat, Me Bertrand Becker, qu'il entendait se pourvoir en cassation "pour que soit enfin reconnue la détresse d'une famille face à un drame odieux et, qui plus est, ignoré par la justice". "Il y a un débat moral qui a sa place au Parlement mais qui, en revanche, n'a pas lieu d'être devant les juridictions de la République", avait pour sa part répondu, pour la défense, Me David Pawlik. La cour d'appel de Metz a fait application de la jurisprudence de la Cour de cassation qui a déjà jugé à plusieurs reprises que l'enfant à naître n'a pas d'existence selon le droit pénal français, conclut l’AFP. ZF05021706 RUSSIE L’évêque du diocèse catholique de la Transfiguration de Novosibirsk, en Sibérie, Mgr Joseph Werth, jésuite, a été élu président de la conférence des évêques catholiques de Russie, lors de leur assemblée générale qui s’est tenu en janvier à Saint-Pétersbourg. Mgr Werth succède à cette charge à Mgr Thaddée Kondrusiewicz évêque du diocèse de la " Mère de Dieu " de Moscou. "L’Eglise catholique fera tout son possible pour collaborer avec l’Eglise orthodoxe de Russie pour annoncer l’Evangile", a affirmé le prélat à l’issue de son élection. En Fédération de Russie, il existe quatre diocèses catholiques, qui ont reçu des noms "spirituels" par respect pour les diocèses " territoriaux" orthodoxes. Mgr Werth est né à Karaganda, au Kazakhstan en 1952, et il a été ordonné prêtre en tant que Jésuite en 1984. Mgr Werth est un ami de Jean Paul II. Au cours d’une visite en paroisse, à Rome, le Pape avait cité son ami missionnaire en exemple lors d’une rencontre avec les jeunes. A 38 ans, il avait été nommé par le Pape, en 1991, à la chute du régime soviétique administrateur apostolique des catholiques de Sibérie. Et en 2002, il était devenu le premier évêque du diocèse de la Transfiguration de Novosibirsk. ZF05021709 CHINE Mgr Jean Gao Kexian, évêque "clandestin" des diocèses de Zhoucun et de Yantai, dans la province du Shandong, est décédé le 24 janvier dernier. Selon des sources catholiques en Chine, Mgr Gao est décédé dans un hôpital de la ville de Binzhou. Peu avant sa mort, la Sécurité publique avait appelé la femme du neveu de l’évêque pour que celle-ci se rende à son chevet, mais Mgr Gao était déjà dans le coma, incapable de s’exprimer. La cause du décès n’a pas été rendue publique. Selon les mêmes sources, la Sécurité publique a organisé la crémation de la dépouille de l’évêque très rapidement après le décès, avant d’envoyer l’urne funéraire dans le village natal de Mgr Gao, situé dans le district voisin de Boxing. Dans le village de l’évêque, investi par d’importantes forces de police, les funérailles se sont déroulées en catimini, aucun prêtre et aucun catholique n’ayant été autorisé à y prendre part. L’annonce du décès de Mgr Gao avait été faite prématurément par des catholiques, il y a quelques mois. Très peu d’éléments de la biographie de Mgr Gao sont disponibles. Agé de 78 ans (certaines sources indiquent 81 ans), Mgr Gao avait été arrêté par la police le 16 octobre 1999 et, depuis cette date, aucune information n’avait filtré quant à une éventuelle inculpation ou quant à son lieu de détention. Quant à sa vie passée, on sait seulement que, lorsqu’il était séminariste, il fut arrêté et envoyé en camp de travail à Longzhen, dans le Heilongjiang, où il a passé de nombreuses années. Libéré, il fut ordonné prêtre en 1983, puis consacré dans la clandestinité évêque de Zhoucun en 1993. En 1997, il lui fut demandé d’administrer le diocèse de Yantai. lankare devient une Eglise autonome au sein de l’Eglise catholique, avec le pouvoir d’élire et de nommer ses propres évêques selon les règles fixées par le Code de droit canon oriental. Agé de 69 ans, Mgr Baselios a été ordonné évêque en 1978, à l’époque pour le diocèse de Bathery, situé dans le nord du Kerala. Transféré en 1995 à Trivandrum (dénomination ancienne de la ville de Thiruvananthapuram), capitale de l’Etat du Kerala, il a pris la tête de l’Eglise syromalankare, le siège de Trivandrum étant celui d’un archidiocèse métropolitain. Mgr Baselios a par ailleurs assumé la présidence de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde et est encore aujourd’hui son deuxième vice-président. Parmi les personnalités qui ont félicité Mgr Baselios et l’Eglise syro-malankare, on trouve le ministre-président du Kerala, Oomman Chandy, ainsi que le cardinal Varkey Vithayathil, archevêque majeur de l’Eglise syro-malabare, et Mgr Soosa Pakiam, responsable de l’archidiocèse de rite latin de Trivandrum. L’Eglise catholique en Inde compte 149 diocèses – 119 pour le rite latin, 25 pour le rite syro-malabar et cinq pour le rite syro-malankar. Outre l’archidiocèse de Trivandrum, l’Eglise syro-malankare a trois autres diocèses situés au Kerala et un dernier au Tamil Nadu. Parmi les Eglises catholiques de rite oriental, depuis la mise en œuvre du nouveau code de droit canon des Eglises orientales de 1991, seules les Eglises ukrainienne, syro-malabare et désormais syromalankare ont été instituées en archevêchés majeurs. © EDA - ZF05021710 [A propos de l’Eglise orthodoxe syrienne en Inde : les deux branches de l’Eglise orthodoxe, syrienne et malankare, se réclament toutes deux de l’apôtre Thomas (qui aurait évangélisé le sud de l’Inde lors d’un voyage au Kerala en l’an 52 de notre ère. Vingt ans plus tard, il serait mort martyr à Mylapore, dans l’Etat voisin du Tamil Nadu). Une partie de ces chrétiens de saint Thomas s’opposa à la tentative des missionnaires portugais de leur faire rejoindre l’Eglise catholique de rite latin et fit allégeance au patriarche d’Antioche en 1665. Cependant, en 1909, le patriarche de l’époque ayant excommunié un évêque indien, celui-ci refusa de reconnaître son autorité. Trois ans plus tard, il obtint d’un patriarche rival que son excommunication soit déclarée invalide et fut nommé par lui chef de l’Eglise orthodoxe en Inde. C’est ainsi qu’est née l’Eglise orthodoxe malankare.] INDE L’Eglise syro-malankare, principalement implantée dans l’Etat du Kerala, est issue de l’Eglise orthodoxe syrienne de l’Inde. En 1930, un groupe de fidèles (deux évêques, un prêtre, un diacre et un laïc) a quitté cette Eglise pour rejoindre l’Eglise catholique et fonder l’Eglise syro-malankare, troisième rite catholique en Inde, avec celui de l’Eglise latine et celui de l’Eglise syro-malabar. Comme les fidèles de l’Eglise syro-malabare, les fidèles de l’Eglise syro-malankare se rattachent au rite syriaque et, comme eux, ils font remonter leur Eglise à l’apôtre Thomas, qu’ils présentent comme le premier évangélisateur de l’Inde.Pour Mgr Baselios, la reconnaissance accordée par le SaintSiège représente "un moment historique pour l’Eglise malankare". Intervenant au moment où son Eglise fête le soixante-quinzième anniversaire de son union avec l’Eglise catholique, il a ajouté que ce geste encouragera certainement les catholiques malankares à se montrer "plus actifs" dans les tâches d’évangélisation. Des proches du nouvel archevêque majeur ont annoncé qu’un synode des évêques malankares sera convoqué prochainement, afin de discuter des implications administratives et hiérarchiques que la décision du Vatican entraîne. Avec son nouveau statut, l’Eglise syro-ma- © EDA ZF05021606 AUTELS Un consistoire pour cinq causes de canonisation a eu lieu ce jeudi 24 février, à 11 h, en la salle Clémentine du palais apostolique du Vatican. Il concerne les causes de canonisation de cinq bienheureux : - Jozef Bilczewski (1860-1923), évêque ukrainien gréco-catholique, béatifié en 2001 ; - Gaetano Catanoso (1879-1963), prêtre italien fondateur de la congrégation des Sœurs de Sainte Véronique, missionnaires de la SainteFace, béatifié en 1997 ; - Zigmund Horazdowski (1845-1920), prêtre FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 23 catholique romain ukrainien, béatifié en 2001, fondateur de la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph ; - Alberto Hurtado Cruchaga (1901-1952), prêtre chilien, jésuite, béatifié en 1994 ; - Felice de Nicosie (1715-1787, au siècle Filippo Giacomo Amoroso), capucin sicilien. Le bureau des célébrations liturgiques pontificales annonce par ailleurs sept nouvelles béatifications pour le 2 avril prochain : - Vladyslas Findysz (1907-1964), Polonais; - María De Los Ángeles Ginard Martí (18941936), Espagnole; - Bronislas Markiewicz (1842-1912), Polonais; - Rita Amada de Jesus (1848-1913), Espagnole; - Maria Crocifissa Curcio (1877-1957), Italienne; Eurosia Fabris (1866-1932), Italienne. - Léon Dehon (1843-1925). Les éditions Nouvelle Cité, ont récemment publié un Prier 15 jours avec Léon Dehon, de Yves Ledure. On peut lire dans la présentation de ce livre : “Le Père Dehon (1843-1925) appartient à cette génération de prêtres de la seconde moitié du XIXe siècle qui ont préparé l'Église à entrer dans la modernité. Il milite pour une église qui se détache de ses liens politiques pour devenir l'alliée du peuple. Chaud partisan de la démocratie, il invite l'Église à prendre en compte les aspirations du peuple à plus de justice et d'égalité. Il sera le commentateur écouté des encycliques sociales de Léon XIII. Par le collège qu'il fonde, les sessions de formations, par ses nombreux écrits, il se veut éducateur de prêtres ouverts aux questions de société, de laïcs chrétiens engagés. En fondant une congrégation - les prêtres du Sacré-Cœur -, il propose uns spiritualité qui met l'accent sur l'intériorité et le Dieu-Charité. Un type de prêtres religieux qui prennent le temps de se former (4 doctorats) pour mieux servir.” Le XXIe Chapitre de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur s’est tenu à la Curie générale à Rome du 12 mai au 13 juin 2003, sur le thème : "Dehoniens en mission : un cœur ouvert et solidaire". La Congrégation des prêtres du Sacré-Cœur, présente dans 38 nations, compte 2.300 religieux, prêtres et frères. ZF05021605 Don L. Giussani Don Luigi Giusssani, fondateur du mouvement « Communion et Libération » est très souffrant, et le pape Jean-Paul II vient à cette occasion de lui adresser une lettre, lui assurant sa prière et sa proximité spirituelle. Mgr Luigi Giussani est né près de Milan, à Desio, en 1922. Il souffre d’une pneumonie et un communiqué du mouvement indique que son état est « grave » et le pronostic des médecins « réservé ». Le mouvement Communion et Libération a fêté ses cinquante ans l’an dernier. ZF05022008 Notre campagne de carême Déjà on nous a donné les noms et adresses de 245 prêtres de moins de dix ans de sacerdoce et séminaristes à abonner ; d'autres prêtres nous écrivent ayant entendu parler de notre campagne de 1000 abonnements pour demander à en bénéficier. Notre campagne répond donc à une réelle attente, et vous avez commencé, chers lecteurs, à donner généreusement pour assurer votre solidarité avec la jeune Eglise qui se construit en France. Continuons jusqu'à 1000. L'indépendance de la presse d'opinion n'est pas chose si aisée. Depuis janvier dernier pour l’expédition de France Catholique nous constatons une augmentation de 28%, dissimulée sous des “accords” qui font semblant de respecter l’esprit des ordonnances de 1945 et les missions de service public dont la Poste reste dépositaire. Il en reste certes quelque chose mais, tout de même, est en train de s’achever le temps où faire un journal d’opinion apportait la considération des autorités. Elles souhaitaient naguère une animation du débat démocratique par une presse indépendante des grands groupes industriels et financiers. On se souvenait alors de la mainmise sur la presse par ces groupes durant les années d’avantguerre. L’inversion des perspectives est saisissante pour l’historien de la presse. C'est un vaste débat qui dépasse le cas de France Catholique. Aujourd’hui, nous sommes comme beaucoup d’autres journaux sommés de gagner de l’argent ou de laisser la place à ceux qui en ont... beaucoup. Un croche-pied de temps en temps de la part de l’administration elle-même ne choquera même personne. L'Etat considère désormais que les tarifs postaux réservés à tous les journaux sont une charge inutile : l'indépendance de la presse ne l'intéresse plus, en tout cas il ne veut plus en assurer les conditions. Que pouvons-nous dire, que faire ? Paniquer ? Céder au découragement ? Il y aurait parfois de quoi, car par ailleurs notre public naturel - les catholiques français pratiquants « à plein » - se rétrécit - dit-on de 2% par an. Et bien ce n’est pas dans notre nature. Nous allons continuer notre travail à France Catholique, avec sang froid et détermination en considérant les services que nous pouvons rendre pour préparer un avenir qui, de toute manière, sera triomphal par le retour du Christ. Nous avons placé en tête de nos colonnes “Ecclesia” l’article du père Guy Gilbert, plein de sollicitude pour les jeunes prêtres. N’est-ce pas là le cœur vivant de bien des solutions que l’Eglise devra trouver en France dans les vingt prochaines années ? N’est-ce pas aussi la clef du problème de France Catholique pour trouver les nouveaux lecteurs qui assureront sa rentabilité ? Dans la formation des séminaristes d’aujourd’hui, si nous ne réagissons pas, la lecture d’un hebdomadaire comme le nôtre n’est quasiment plus possible. Parce que les crédits d’abonnements des séminaires ont été réduits pour différents motifs. Parce que la génération des formateurs actuels a rompu souvent avec les pratiques intellectuelles de leurs prédécesseurs. Parce que le journal n’est plus distribué par les paroisses. Il est des journaux plus copieux, mieux présentés ou plus faciles à lire. Mais notre honneur n'est-il pas de donner avec nos moyens dérisoires, comme la veuve de l'Evangile, nos deux piécettes ? Et de donner notre service d'information et de réflexion chrétienne dans un souci total de fidélité et de justesse ? Quel journal, comme France Catholique, depuis si longtemps, s’adresse précisément à un public de catholiques soucieux de transmettre, simplement, une véritable culture chrétienne ? Pour tenter de dépasser les “recettes”, les “émotions” ? Pour donner à côté des témoignages qui confortent la foi, des études et des dossiers qui la nourrissent ? Nous prétendons qu'avec vous lecteurs, nous avons rencontré un public extraordinaire qui a fait de ces impératifs un art de vivre sa foi. Un public déterminé à vivre et transmettre car cette “science” d’être chrétien mérite de revivre avec chaque nouvelle génération, et notamment ces jeunes prêtres qui entrent aujourd’hui dans les paroisses et s’apprêtent à être “brisés comme des miettes de pain” (selon l'expression du Père Bro) sous le poids des responsabilités, comme Jésus donne son corps pour être le pain vivant offert au monde. Voulez-vous que nous fassions ensemble l’effort de faire passer le témoin ? C’est l’objet de la “campagne de carême” de “France Catholique”. Cet effort nous le continuerons jusqu'à ce que nous ayons réussi en prenant le temps nécessaire pour faire découvrir une manière de traiter simplement l’actualité avec cette capacité de réflexion qui est avec l'Esprit Saint un don de Dieu à l'homme et avec l'audace de ce que les médias ne vous apportent pas : l’Espérance. Si les projections statistiques les plus pessimistes (cf le dernier livre de Jean Sévilla) annoncent seulement 4.500 prêtres en activité pour 2014, raison de plus pour que ceux-ci soient “chouchoutés” et confortés dès aujourd’hui et que nous participions à l'essor de nouvelles vocations. Par la prière, par la présence des laïcs dans toutes les tâches matérielles ? Certes. Mais aussi en leur offrant un journal qui “abonne à l’espérance” ! C'est pourquoi en ce carême, nous voulons, grâce à vous, offrir 1000 abonnements à des prêtres ayant moins de 10 ans de sacerdoce et à des séminaristes. Une fois de plus merci. Frédéric AIMARD 24 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 ESPRIT Lectures de la messe du 27 février 2005 3ème dimanche de Carême Ce dimanche, "dimanche de la Samaritaine", fait partie de la grande série baptismale qui scande fortement notre Carême (les 3°, 4° et 5° dimanches, qui comportent les grands récits johanniques de la Samaritaine, de l’Aveugle-né et de Lazare, sont traditionnellement le cadre des "scrutins", destinés à expulser le Démon des futurs baptisés de Pâques) : de toutes les manières, il s’agit de nous rendre sensibles au renouvellement apporté par notre naissance dans le Christ, dont nous attendons impatiemment la reviviscence à Pâques. Nous la voyons successivement à travers le thème de l’eau vive, de la lumière et de la vie nouvelle arrachée à la mort. Donc ce dimanche, l’eau vive. ● La perspective de l’eau qui apporte la vie a évidemment tout un passé. Non seulement parce que dans ces pays de soleil, l’eau est un bienfait inappréciable qui apporte avec lui la verdeur, la fraîcheur, l’apaisement de la soif, bref la vie, mais parce que la Révélation s’était déjà saisie du thème de l’eau pour en faire la manifestation du don de Dieu. Le passage de l’Exode lu en premier nous en dit assez sur le sujet. La circonstance est dramatique, on est dans le désert et l’eau vient à manquer, mais surtout la foi est absente, les miracles de la sortie d’Egypte encore toute proche n’ont pas suffi à créer la confiance, et le peuple récrimine et s’en prend au seul qu’il ait sous la main : Moïse, coupable d’avoir engagé toute cette aventure qui semble se terminer en impasse. Le miracle est donc là pour ranimer tout à la fois la vie des corps et celle des cœurs, décidément étroitement liées ensemble. ● C’est exactement à ce point que l’aventure reprend avec Jésus, à cette différence près que la femme de Samarie n’attend plus rien, qu’elle ne récrimine pas mais s’enferme dans son marasme. Il s’agit pour Jésus de raviver sa soif d’une vie digne de ce nom, en partant de ● RESURRECTION La théologie au service de l'évangélisation ANNÉE A par Michel GITTON ce qui se présente : sa quête quotidienne et harassante de l’eau nécessaire pour elle et son "homme", travail vain, toujours à recommencer et dont elle ne peut malgré tout se dispenser. Jésus pour briser sa carapace se rend vulnérable et lui demande à boire. Le résultat ne se fait pas attendre : ironie, sarcasmes, insolences vont pleuvoir dans le début de l’entretien, mais cela ne trouble pas Jésus qui, doucement, comme en sourdine, continue d’avancer et mêle l’expérience immédiate de l’eau à puiser à celle de l'eau nouvelle de l’Esprit qu’il vient apporter. Elle n’est pas conquise, mais commence à écouter. C’est là que Jésus vient agir à la manière d’un sourcier, en mettant le doigt sur l’échec de sa vie conjugale, il lui révèle le désert spirituel où elle se trouve et la rend, pour la première fois, humble, prête à écouter. C’est là que viennent les vraies questions, un peu conventionnelles d’abord (où adorer ?), puis de plus en plus profondes (le Messie ?). La source s’est ouverte. ● Saint Paul, à sa manière, plus théologique, nous dit la grande nouveauté de notre vie chrétienne : l’Esprit Saint répandu ("infusé") dans nos cœurs. Tel est le fruit de la Rédemption : non pas le simple effacement de nos dettes, mais la vie nouvelle jaillissant à nouveau. Cette restauration de l’homme intérieur plonge saint Paul dans une admiration débordante. Plus loin dans sa lettre aux Romains, au chapitre 8, il n’aura pas trop d’une page entière pour nous dire les prodiges de l’Esprit habitant le cœur humain. Ici, il nous parle de notre "accès au monde de la gloire" qui s’opère par la foi, une certaine manière de correspondre avec le ciel, qui suppose que notre intérieur a été irrigué par une source toute fraîche jaillie en nous. ● Ah, si tu savais le don de Dieu ! ■ L’Espagne des saints - L’Espagne du fandango L’Espagne des grandes cités historiques TOLÈDE - CORDOUE - SÉVILLE AVILA - L’ESCORIAL - SÉGOVIE n° 105-106 décembre 2004 - mars 2005 Pour commander ce numéro, écrire à : n° 105-106 Résurrection, 13 € 57, rue du Simplon, 75018 PARIS Abonnements : 1 an (6 n°) : ➤ France 37,5 € ➤ Etranger 43,5 € 2 ans (12 n°) : ➤ France 67,5 € ➤ Etranger 81 € Joindre le règlement à l’ordre de Résurrection mai au matin du 23 avril 2005 au 2 Groupes : Jeunes (étudiants+lycéens) : 499 € * Adultes sportifs : 645 € * Familles : 735 € * * Ces prix ont été établis aux tarifs de l’automne 2004 et sont susceptibles d’être légèrement modifiés. 42 86 80 98 Renseignements au 01 Voyage animé par la Communauté Aïn Karem ✂ L'éloquence sacrée Trajet : train + car (association de fidèles reconnue dans le diocèse de Paris) Coupon à remettre ou à renvoyer le plus tôt possible : au Père GITTON - 25, rue Vieille Notre-Dame - 77160 PROVINS ou à Catherine BRION - 8, rue amiral de Coligny - 75001 PARIS ❏ M. ❏ Mme ❏ Mlle ................................................................................................. Adresse : .................................................................................................................... ................................................................................................................................... ❏ Est intéressé(e) par la catégorie : ❏ JEUNES / ❏ ADULTES SPORTIFS / ❏ FAMILLES ❏ Accepte de s’investir dans la préparation ❏ Désire avoir plus de renseignements (courriel : ....................................................) FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 25 DEBAT JEAN-PAUL II laïcité selon doctrine socia La la La lettre que Jean-Paul II a adressée aux évêques de France, le 11 février, fait partie des documents permettant de mieux saisir la manière dont l’Église attend des catholiques de France l’application du principe de la laïcité. ans le cadre du centenaire de la loi de séparation de 1905, cette lettre formule des attentes sociales et pastorales après un siècle de mutations du paysage religieux, des valeurs et des modes de vie. Les propos de ce document ne sont pas nouveaux à 100%. Le ton est singulièrement différent de celui du discours du Saint-Père que Jean-Paul II avait tenu aux ambassadeurs, en janvier 2004, dans lequel il dénonçait un laïcisme idéologique. La France s’était sentie visée. Aujourd’hui, le texte invite les catholiques de France à trouver des réponses adéquates aux relations entre la société et l’Église, qui soient originales et conformes à la mission. Jean-Paul II commence par un bref rappel historique. Bien qu’au début du siècle personne ne pouvait pressentir l’évolution de la laïcité comme idée et comme pratique dans D ( 26 la société, il apparaît que “la démarche religieuse de l’homme n’était plus alors considérée que comme un simple sentiment personnel, méconnaissant de ce fait la nature profonde de l’homme, être à la fois personnel et social dans toutes ses dimensions, y compris dans sa dimension spirituelle.” On retrouve ici la connotation nettement anthropologique d’un pape dont la pensée et la réflexion sur l’homme auront profondément marqué le XXe siècle. Les années 20 virent ensuite la reconnaissance par la République du fonctionnement particulier de la hiérarchie catholique et le rétablissement des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, permettant “une entente au jour le jour, qui ouvrait la voie à un accord consensuel de fait sur les questions institutionnelles de portée fondamentale pour la vie de l’Église.” S’adressant aux évêques de France, Jean-Paul II prend plaisir à citer les noms de grands pasteurs, théologiens, spirituels français qui ont contribué à un titre particulier à la mission de l’Église à l’échelle européenne et bien souvent au-delà. Henri de Lubac, Robert Schumman, Madeleine Delbrêl, Jérôme Lejeune, d’autres encore, “ont eu une influence décisive sur la vie sociale dans votre pays et, pour certains, dans la construction de l’Europe ; tous fondaient leur démarche intel- Trouver des réponses adéquates aux relations entre la société et l’Eglise, qui soient originales... FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 lectuelle et leur action sur les principes évangéliques.” Il n’y a pas eu deux consciences en eux, une conscience humaine et l’autre chrétienne. “Parce qu’ils aimaient le Christ, ils aimaient aussi les hommes et s’attachaient à les servir.” En d’autres termes, parce qu’ils ont trouvé dans l’Évangile une source inépuisable de sens pour eux et pour les hommes de leur temps, “ces Français, Françaises” n’ont pas pris la peine de classer leur mission en œuvres sociales ou politiques d’un côté, et en œuvre apostolique de l’autre. Leur mission doit se poursuivre parce que “ces hommes et ces femmes, qui ont puisé dans l’Évangile, dans leur démarche spirituelle et dans leur vie chrétienne, des éléments et des principes [...] pour apporter avec joie leur pierre à la construction du corps social”, demeurent des modèles de la juste mise en œuvre des valeurs de la laïcité. Cette insistance du Saint-Père sur l’unité profonde entre vie spirituelle et service de la res publica est certainement l’aspect le plus original de sa lettre dans le contexte du centenaire de la loi de séparation. La laïcité n’est pas un empêchement à la mission, mais sa confirmation. Le centenaire de la loi de 1905 doit être donc l’occasion d’un renouveau apostolique inspiré des figures chrétiennes qui ont marqué le siècle passé. Dans cette ligne, Jean-Paul II encourage les évêques à veiller à la formation intellectuelle des fidèles, notamment en matière de doctrine sociale de l’Église, et à une réflexion philosophique sérieuse. Les faits montrent DEBAT par le Père Ludovic LECURU le de l’Eglise tice, la liberté, le respect de la vie et les autres droits de la personne et des communautés. La participation des laïcs à la vie publique n’est pas une ingérence dans le gouvernement du pays, mais l’occasion d’appliquer le principe de la laïcité qui reconnaît la libre opinion de chacun. C’est l’ambiguïté actuelle qui reste encore à lever : ou bien on refuse aux chrétiens, pasteurs et fidèles, le droit de participer aux débats de société en raison de leur foi, et on tombe dans un laïcisme intolérant, ou bien la société française se met à l’écoute de leurs positions morales et sociales et exerce ainsi un authentique pluralisme conforme aux normes de la laïcité. Quoiqu’il en soit, Jean-Paul II précise que la formation intellectuelle ne saurait suffire. C’est avant tout dans leur vie spirituelle et ecclésiale que les chrétiens puiseront les forces et les inspirations nécessaires “pour participer à la res publica, et pour donner un élan nouveau à la vie sociale et une espérance renouvelée aux hommes et aux femmes de notre temps.” Tel est l’enjeu pastoral de cette lettre : la foi chrétienne ne doit pas se contenter d’être vécue en interne, mais se manifester à l’intérieur des consciences et de là jouer un rôle missionnaire décisif dans l’édification d’une culture de vie conforme à l’Évangile. ■ La participation des laïcs à la vie publique n’est pas une ingérence dans le gouvernement du pays ( qu’il s’agit d’une attente exprimée par de nombreux laïcs, de plus en plus nombreux à fréquenter sessions de formation et initiation biblique. Malheureusement, bien des jeunes sortent des universités et des grandes écoles sans avoir reçu d’enseignement philosophique ou anthropologique suffisant. Pire : “sans dimension morale, les jeunes ne peuvent qu’être tentés par la violence et par des comportements qui ne sont pas dignes d’eux.” Ces carences expliquent en partie pourquoi tant de chrétiens se laissent intimider par les contre-valeurs ambiantes et ne sont pas toujours en mesure d’apporter des réponses appropriées aux grands enjeux de société. Il faut dire qu’un siècle de sécularisation a souvent conduit à une confusion entre expression extérieure du culte et affirmation de sa conscience chrétienne, comme si toute prise de position de la part d’un chrétien en matière politique, éthique ou économique relevait d’une démarche confessionnelle. C’est oublier que l’affirmation d’une vérité procédant de la connaissance naturelle de l’homme ne remet pas en cause le principe de laïcité. Qu’un chrétien se réfère personnellement à sa foi dans un débat d’idées, cela ne regarde que lui. Gare aux préjugés. Si l’État, en tant que juridiction constitutionnelle, est laïc en ce sens qu’il est non-confessionnel, la société en tant que milieu de relations interpersonnelles, elle, ne l’est pas. Toute institution, y compris l’Église, a le droit de prendre la parole dans les débats de société concernant la jus- FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 27 HISTOIRE LAICITE Un siècle de malen fructueux ? Tout le monde attend l’anniversaire de la loi votée le 6 décembre 1905. Décembre prochain nous dira si cette année 2005 aura été celle d’un statu quo, d’un durcissement ou d’un bilan historique... n vue du bilan, Paul Airiau dans son ouvrage "100 ans de laïcité française", aborde de front synthèse législative et analyse historique d’une loi dont l’esprit, mais presque pas la lettre, n’a cessé d’évoluer tout au long du XXe siècle. Certes, ce n’est pas le législateur de 1905 qui a inventé la laïcité. Le principe de la séparation des pouvoirs temporel et spirituel remonte aux premiers chrétiens qui, d’accord pour payer l’impôt à César, ne l’étaient pas pour l’adorer comme un dieu, au prix le plus souvent de leur vie. Mais, du moins en France, c’est un lieu commun d’affirmer que la laïcité est un produit du libéralisme des Lumières. Confusion que Paul Airiau, historien de formation et enseignant, souligne d’emblée : "Si la loi de séparation a été identifiée à la laïcité, c’est qu’il s’est joué [durant un siècle] E ( quelque chose d’important", écrit-il. Oui, mais quoi ? Pour répondre à cette question, un peu d’histoire est donc nécessaire. Lorsque la loi est votée en 1905, nul ne prévoit encore son avenir. En revanche, personne à cette date n’ignore le processus qui a conduit à son élaboration. La concession du roi Louis XVI en faveur de la création d’un état civil laïque destiné à donner un statut aux protestants, jusqu’alors exclus des registres du baptême catholique, répondait aux vœux des penseurs modernes et contenait en germe l’aspiration révolutionnaire d’exclure Le catholicisme et l’Etat ne parlent pas de la même chose lorsqu’ils parlent de la laïcité 28 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 du domaine civil une autorité conduite par des principes religieux. La perte du monopole du spirituel au sein de l’administration va se poursuivre avec l’œuvre d’un Bonaparte soucieux de souffler sur les braises d’un gallicanisme qui a toujours cherché à limiter au maximum les interventions romaines dans la vie de l’Église de France. Si le Concordat de 1802 rétablit les relations avec Rome, les "Articles organiques", rédigés et signés par le seul Bonaparte à l’insu du Vatican, en précisent les modalités qui n’ont d’autre but que de circonscrire institutionnellement le champ religieux dans l’espace public. Ce "premier seuil de laïcisation" n’épargne pas la médecine. Ni l’école. Si le cas de la première est entendu, (la loi de 1803 introduit le délit "d’exercice illégal de la médecine" et aboutit à une lutte d’influence entre médecins, dont le parcours est désormais établi et validé par l’État, et les congrégations religieuses vouées au service de la santé), la laïcisation de la seconde, en revanche, a suscité bien des remous, en suscite toujours et en suscitera encore. Pourquoi, en France, un siècle d’histoire de la laïcité signifie-t-il un siècle d’obsession scolaire ? Principalement, pour deux raisons. La première tient au fait que la spiritualité fondée sur la pauvreté, l’obéissance et la chasteté des congrégations religieuses, dont un grand nombre s’étaient consacré à HISTOIRE tendu par le Père Ludovic LECURU l’enseignement, était intrinsèquement incompatible avec la devise républicaine "Liberté, égalité, fraternité". À cette différence déjà fondamentale, s’ajoutaient les succès de l’enseignement privé, en particulier professionnel, qui affaiblissaient l’idéal républicain d’unité et d’égalité. L’école républicaine se doit d’être le laboratoire des acquis de la société moderne fondés sur la liberté de pensée en opposition avec la liberté de conscience propre aux écoles confessionnelles. Pour comprendre cette nuance subtile, Paul Airiau explique que le catholicisme et l’État ne parlent pas de la même chose lorsqu’ils parlent de laïcité, que ce soit au sujet de l’école ou de la loi naturelle : "Le catholicisme accepte partiellement la laïcité en ce qu’elle est l’établissement de la neutralité de l’Éat et de la liberté de conscience. Il la refuse en ce qu’elle pose une incompétence de l’État en matière métaphysique, qui le conduit à se régler sur sa construction juridique propre." C’est en effet un positivisme de cette sorte que Jean-Paul II stigmatise lorsqu’il déplore que la distinction entre pouvoir politique et religions aboutisse à l’exclusion du spirituel de la sphère sociale. Le problème est encore plus concret lorsqu’il conduit à récuser toute réflexion morale de la part des chrétiens sur les questions de société. À la fin du XXe siècle, le principe de laïcité dut affronter des situations d’un autre ordre. Les années 90 ont vu en effet apparaître les affaires dites du voile islamique. En votant leur loi, les députés de 1905 étaient loin d’imaginer que leur débat servirait encore de base à celui d’une société qui n’avait plus rien à voir avec la leur. Ils étaient surtout loin d’imaginer qu’une telle situation allait révéler les limites d’une loi qu’un siècle de références avait cherché à transformer en quasi-dogme. Face à une religion aussi monolithique que l’islam et de surcroît largement implantée en France, il devient difficile d’établir la distinction entre temporel et religieux chère à l’idéal républicain. Parce que la culture musulmane, vivant au sein d’une société française dont on a voulu exclure toute grille de lecture confessionnelle, ne peut être comprise qu’à la lumière de concepts religieux, le spirituel est redevenu, en partie du moins, un moyen indispensable pour comprendre la vie sociale et politique d’un peuple. Un comble. Voilà comment un siècle de néga- tion de la place du religieux dans l’espace social conduit nos pouvoirs publics à des impasses. Certes, "le religieux demeure légalement restreint au cultuel, cantonné dans le privé collectif, souligne l’auteur. Mais sa désagrégation individuelle prive l’État et le politique du partenaire qui le définissait." En destituant l’autorité du spirituel, le temporel perd ses critères d’action et sa crédibilité de garant de l’ordre public. Une société fondée sur une révocation systématique, voire idéologique, du fait religieux, s’altère elle-même. En finale, le fil conducteur de cet ouvrage est l’interrogation de savoir au nom de quoi la laïcité s’érige en principe transcendant, capable à elle toute seule de répondre aux aspirations d’égalité et de liberté présentes dans le cœur des hommes. ■ Paul Airiau, "100 ans de laïcité française", Presses de la renaissance, 284 pages, 18 €. FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 29 THÉATRE "LE MANÈGE" Amour toujours par Pierre FRANÇOIS toujours pareil "Le manège" est une belle réponse désenchantée sur ce qu’on croit être l’amour. Comique aussi. Salvatrice ? oilà une pièce aussi surprenante que réussie. De quel manège s’agit-il, se demanderont les personnes rationnelles ? Celui des amours interchangeables de nos contemporains ? Celui qui naît du doute quant à l’histoire d’un(e) partenaire ? A chacun son choix, nous ne sommes pas ici en terrain de raison mais de sentiments plus ou moins vivants, plus ou moins vifs, plus ou moins réels aussi. Qu’est-ce qu’aimer si les mêmes phrases peuvent être dites plusieurs fois de suite, ou pro- V "Le manège" se situe dans le royaume imaginaire des faux semblants Paroles de vérité " Jonas " est une pièce d’une heure quarante-cinq. Ceci étant posé et malgré quelques invraisemblances (un rabbin qui passe son temps à citer le Nouveau Testament), elle fonctionne plutôt bien. Car la transposition de l’histoire de Jonas est crédible. Elle raconte de façon intéressante et vivante la réaction - type Moïse - de l’homme face à une mission qu’il juge au-dessus de ses forces. Certains dialogues entre Jonas et son Créateur sont dans la veine de ceux de Don Camillo avec le Christ. Mais l’auteur a serré de tellement près les différents récits de vocation de l’Ancien Testament dans la première moitié de son spectacle que l’on est comme désarçonné lorsqu’il abandonne les deux premiers versets du premier chapitre du livre de Jonas pour aborder la suite de l’histoire à travers une transposition un peu plus libre. Jonas délivre son message à l’occasion des remerciements que le gouvernement lui fait pour avoir ramené un monstrueux sousmarin, mais est puni de bannissement tandis que ses paroles frappent de hauts responsables. Ce schéma a le mérite de bien poser les éternelles questions de la mission et de la rétribution. Il est vrai que la pièce est un peu bavarde, mais elle reste une excellente catéchèse jouée par un comédien expérimenté. Un mot sur l’endroit où se donne ce spectacle. L’aire Falguière, dont la décoration extérieure peut surprendre, est une structure associative encore jeune qui s’est donné pour objet de programmer des auteurs vivants dans des mises en scènes de qualité. Au risque de se tromper, on la sent en train de passer des balbutiements du début à une programmation de plus en plus professionnelle. ■ "Jonas", avec Bruno Balp, mis en scène par Pierre Vial. A l’"Aire Falguière", 55 rue de la procession, 75015 Paris. Du mercredi au samedi à 20h30, le dimanche à 17h30. Places à 15/TR 10 €. Tél : 01.56.58.02.32, 01.40.43.92.73. Jusqu’au 6 mars. 30 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 noncés par l’un comme par l’autre ? Ce qui fait l’extraordinaire de l’amour, nous dit un des personnages, n’est pas le discours, qui est toujours aussi banal, mais la situation dans laquelle il s’exprime. Tandis qu’un autre avoue : "j’aimais une autre que toi à travers toi". Au théâtre du Petit Montparnasse, la pièce démarre rideau à peine levé entre un homme qui squatte l’appartement de son ancienne petite amie et cette dernière qui voudrait recevoir le nouveau tranquillement. Répétitions, vrais et faux malentendus, rencontres inopportunes, tous les ressorts du vaudeville sont là, mais pas l’esprit. Ici, on peut rire intelligemment, à condition de se laisser emporter par le délire de ces deux couples dans lesquels personne ne sait plus qui il est exactement. Quelle est d’ailleurs la réalité de ces duos ? La question mérite d’autant plus d’être posée que les comédiens nous font rapidement passer de l’autre côté de la réalité. Car "Le manège" se situe moins dans un salon contemporain sobre où s’exprimeraient de vrais sentiments que dans le royaume imaginaire des faux semblants. Est-il d’ailleurs vraiment question d’amour dans cette pièce, ou bien de jeu de séduction et de jalousie ? Toujours est-il qu’imbroglios et bons mots à la saveur désespérée ("quand tu touches le fonds, tu continues de creuser") fonctionnent efficacement. Les renversements permanents de situation sont bien servis par des comédiens qui ont le talent nécessaire pour - exercice difficile – faire rire en resservant plusieurs fois le même texte. On est face à de vrais talents, à tous les stades de l’œuvre : écriture, mise en scène, jeu, décor. ■ "Le manège", de Florian Zeller, avec Nicolas Vaude, Nicolas Briançon, Marine Delterme, Anne Charrier. Au Petit Montparnasse, 31 rue de la Gaîté, 75014 Paris. Du mardi au samedi à 21h. Matinées le samedi à 16h30 et le dimanche à 14h30. Tél. : 01.43.22.77.74. Site : www.theatremontparnasse.com MULTIMEDIA ■ MATHS 6ÈME CD-Rom PC/Mac/Linux, éd. Génération 5,20 € Particulièrement indiqué pour le travail à la maison, ce logiciel étudie l’ensemble du programme de la classe de 6ème. Chaque question donne lieu à une correction adaptée. Le score obtenu permet de vérifier l'acquisition des notions. L'historique des résultats peut être conservé et des bilans détaillés affichés. En cas d'erreur, l'élève peut "dérouler" à sa guise, une aide animée étape par étape, afin de connaître les méthodes de résolution (pratique pour les parents désireux d'aider leur enfant). Particulièrement appréciable : un exercice recommencé est proposé avec des situations géométriques ou valeurs différentes et des instruments virtuels : compas, équerre, rapporteur..., facilitent la prise en main facilitée des instruments réels. ■ QRISTAL CD-Rom PC, éd. Synapse Développement, Diff. éd. Profil, 99 €. Ce logiciel permet d’effectuer des recherches en interrogeant en langage "normal". Sur Internet il met en œuvre un méta-moteur puis applique des techniques d'analyse pour extraire les résultats. Il indexe aussi le contenu de votre disque dur, permettant de rechercher aussi dans vos documents. Plus remarquable, à l’issue de la recherche, Qristal propose une réponse simple et précise. Exemple sur Internet : "Quel âge a Nicolas Sarkozy ?", Réponse : "49 ans (date de naissance : 28 janvier 1955)". Pour réaliser ces prouesses le logiciel s'appuie sur la technologie "Cordial" qui effectue une analyse syntaxique et sémantique des phrases. Il intègre aussi un système de traitement des langues. SELECTION Culture et formation par Pierre THOMAS ■ ACTIVE ESPAGNOL, COFFRET COMPLET 4 CD-Rom PC, 2 CD-Audio, 2 livrets, 1 micro-casque, magazine en ligne, 40 leçons par E-mail, éd. Montparnasse multimedia / Mindscape, 100 € Active - également en anglais - se présente sous la forme d’un voyage en compagnie d’un professeur particulier de langue maternelle. Ce tuteur vidéo dialogue avec l’utilisateur pour le guider et le motiver à tout moment. Chaque séquence débute par un dialogue interactif autour d’une scène de la vie quotidienne, introduisant le vocabulaire et la grammaire traités dans les exercices. Un magazine en ligne mis à jour chaque semaine et des leçons par E-mail complètent cette méthode particulièrement vivante et efficace. ■ ENGLISH +, COLLECTION COMPLETE 2 DVD-Rom, 1CD-Rom PC, 3 CD-Audio, micro-oreillette, accès site Internet, éd. Edusoft / Emme, 80 € Très complet, ce programme, qui existe aussi pour l’américain, propose plus de 1000 heures d’apprentissage de l’anglais selon quatre pôles essentiels : lire, écouter, écrire et parler. Un système évolué de reconnaissance vocale permet à l’utilisateur de jauger et corriger sa prononciation aussi bien en ce qui concerne l’intonation que la prononciation. Un accès au site Internet "English +" offre un tutorat, des jeux et des actualités pour prolonger et approfondir son imprégnation et son apprentissage. ■ LAROUSSE MULTILINGUE 2 CD-Rom PC, éd. Larousse/ diff. Emme, 50 €. Ce programme installe sur votre ordinateur trois dictionnaires pour traduire du français à l’anglais, l’espagnol, l’allemand et vice-versa. Assorti des fonctions bureautiques essentielles telles que copier/coller, imprimer… il intègre un moteur de recherche prenant en compte les différentes formes des mots (pluriel, verbes conjugués) assorti d’un correcteur d’orthographe bilingue. Les dictionnaires sont accessibles directement depuis les logiciels de traitement de texte, messagerie et navigateur Internet. ■ ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS VERSION 10 DVD-Rom PC/Mac, éd. Encyclopaedia Universalis, diff. Emme, 150 €. Après les collections papier et les premières versions électroniques de la célèbre et monumentale encyclopédie, cette version se veut une approche de troisième génération combinant supports électronique et papier. Le DVD s’accompagne désormais de livres, les notionnaires, dont 6 volumes sont actuellement prévus : Notions, Disciplines, Doctrines, Civilisations, Géopolitique et Arts. Le premier, "Notions" est fourni avec le pack DVD. Ces ouvrages proposent à l’utilisateur d’optimiser sa requête dans l’encyclopédie à partir de notions essentielles. Par rapport à la version 9, les outils de recherche et d’affichage ont aussi été perfectionnés, des dossiers d’initiation sur 10 thèmes majeurs sont apparus et le contenu s’est enrichi notamment de 600 articles et de nombreuses illustrations multimédias. ■ HARRAP’S UNABRIDGED PRO CD-Rom PC, éd. Harrap, diff. Emme, 75 €. Dictionnaire électronique bilingue, ce CD-Rom contient le contenu intégral des 2 grands "Harrap" : le Harrap’s Unabridged et le Harrap’s Business. Il combine un contenu hautement professionnel à de nombreux outils tels que : moteur de recherche pointu pour la traduction d’expressions, de pluriels et de verbes conjugués, modules dédiés aux difficultés grammaticales et conjugaisons, notes explicatives sur la culture du pays ainsi qu’accès et navigation par hypertexte et hyperappel depuis un traitement de texte ou des pages Internet. Il intègre également un guide de communication et une alerte sur les pièges de traduction. ■ EGYPTE MYSTÉRIEUSE 5 CD-Rom PC, 1 DVD vidéo, éd. Emme, 35 €. Ce coffret tous publics fait revivre plus de 6000 ans d’une civilisation égyptienne qui a marqué l’histoire de l’humanité. Un grand film interactif, de très nombreuses animations et vidéos, des reconstitutions en 3D de tombes et pyramides, des visites complètes du musée du Caire et des plus belles galeries égyptiennes du Louvre sont ainsi accessibles à travers une interface très conviviale. Vous pouvez aussi découvrir la splendeur de l’Egypte grâce à une croisière touristique interactive "Voyage au fil du Nil". Une croisière que vous pouvez d’ailleurs compléter en visionnant "Voyage sur le Nil", le DVD vidéo offert avec le coffret. FRANCECatholique N°2965 25 FÉVRIER 2005 31 LIVRES SELECTION... Autour de la francophonie par Pierre FRANÇOIS Certains ouvrages parlent plus directement du monde francophone et de la francophonie que d’autres. Petit inventaire, très incomplet. errifiant, le livre de Leila Marouane(1) l’est d’autant plus qu’il s’agit d’une biographie à peine déguisée. Le récit est celui du mariage forcé d’une jeune maghrébine à la suite d’un flirt. Exit l’espoir d’études ou l’égalité entre hommes et femmes dans une Algérie laïque. Sa mère s’est déjà réfugiée dans la folie pour ne pas voir la nature totalitaire du père. Quant à elle, son salut ne sera dû qu’à un deus ex machina en fin d’ouvrage. Même si elle a le mérite d’inviter les hommes de tous continents à faire un examen de conscience sur l’histoire de leurs coutumes ancestrales, cette fiction a l’inconvénient de n’être porteuse d’aucune vie, d’aucun espoir, contrairement au témoignage de cette femme iranienne emprisonnée et qui n’a jamais su à quoi elle devait d’en être sortie sauve. (2) Beaucoup plus léger est "Un petit séjour en France" (3), de Paul-Marie Coûteaux. Ce fonctionnaire quatre coins de l’hexagone de la France, selon la formule attribuée à Edgard Faure, il y promène sa truffe chercheuse et quelques-uns de ses préjugés. Tout cela est exprimé d’une façon certes parfois précieuse mais si plaisante qu’on va au bout de cet inventaire de nos us et coutumes supposés avec délectation. Il eut pour corécipiendaire du prix Charles Oulmont, Dominique Eddé. Celle-ci a publié “Cerf volant”.(4) Hélas, arrivé au-delà de la quarantième page, on ne sait toujours pas de quoi elle nous parle, dans un français certes très pur, à moins qu’elle n’ait choisi de faire s’entrecroiser deux récits. Cette lecture est donc à réserver aux habitués des belles dissertations aux plans sinueux. C’est d’autant plus regrettable qu’il s’agit d’un livre traitant du monde francophone hors de nos frontières géographiques. Par contre, il est un livre touchant dont les chapitres sur l’école parleront même à un enfant de moins de dix ans (vérification faite) : "Ma France" (5), de Georges Memmi. Ce dernier, juif T 32 FRANCECatholique N°2965 25 FÉVRIER 2005 "Ma France", à méditer sur ce que nous croyons être notre identité tunisien “rapatrié” en France à l’indépendance, y raconte sa lente accession vers notre nationalité. On y sent un amour irraisonné pour notre patrie, souvent incompris, parfois trahi. Mais il y a une grande bonté au bout de cette plume, qui nous introduit dans les affres d’une démarche encore moins simple psychologiquement qu’administrativement. Il y a là matière à méditer sur ce que nous croyons être notre identité. Ce petit tour de la planète francophone, déjà incomplet, le serait encore plus si on ne signalait pas le dernier exemplaire de la revue "Panoramiques". (6) "L’avenir s’écrit aussi en français" est le titre de cette compilation d’articles contradictoires durant plus de deux cents pages. C’est clair, roboratif et instructif. On y apprend par exemple la différence entre l’anglais et le "globish", pidgin limité à 1500 mots et compris par 80 % de la planète, mais pas forcément par les anglo-américains eux-mêmes. Et on y trouve quelques conseils pour mener une thérapeutique de l’anglomanie, à côté d’articles parfaitement lucides quant à la réduction du champ d’influence de notre langue. ■ (1) "La jeune fille et la mère", de Leila Marouane, au Seuil (2) "Evine, mémoires d’une iranienne en prison", par Parvaneh Alizadeh aux éditions Khavaran. (3) "Un petit séjour en France", de Paul-Marie Coûteaux, chez Bartillat (4) "Cerf volant", de Dominique Eddé, chez L’Arpenteur (Gallimard) (5) "Ma France", de Georges Memmi, chez Safed-Werndorfer (6) "Panoramiques,une revue qui ne pense pas nécessairement comme tout le monde", n° 69. Aux éditions Corlet, Z.I. De Vire, BP 86, 14 110 Condé sur Noireau, Tél. : 02.31.59.53.81. MUSIQUE ORGUE ET CHOEUR Le par Pierre AGUT De profundis de Vincent Vincent Paulet est considéré comme un jeune compositeur “très français”, “ravélien”, mais son inspiration religieuse est une autre marque de sa personnalité. our beaucoup de mélomanes, la musique dite contemporaine reste l’apanage d’un petit nombre d’élus, seuls capables d’écouter sans frémir des styles qui laissent plus d’un profane désemparé. Mais nous sommes parvenus à une époque où beaucoup de compositeurs renoncent aux recherches fondamentales en langage musical (l’avant-gardisme), afin de renouer contact avec le public par le biais d’œuvres plus directement compréhensibles (la post-modernité). Parmi ces compositeurs, Vincent Paulet, né en 1962, se distingue par une inspiration d’ordre mystique. Après avoir suivi des études d’écriture musicale au Conservatoire de Paris parallèlement à une solide formation d’organiste – notamment auprès de Gaston Litaize – il se consacre depuis 1994 principalement à la composition. Ce premier disque monographique permet de suivre le cheminement du compositeur dans le domaine de la musique sacrée. Ses pièces d’orgue ne sont pas exemptes de références au passé : le Verset sur "Ave maris stella" ainsi que le Salve Regina commentent les pièces grégoriennes du même nom, suivant ainsi un usage plusieurs fois séculaire. Il rend hommage au maître de l’orgue français du XVIIe siècle, Nicolas de Grigny, dans une “Élégie pour orgue”, qui allie une registration et une atmosphère de type baroque (le cromorne en taille à deux voix) à une harmonie et un appareil rythmique plutôt contemporains. Avec “Laus”, Vincent Paulet aborde le monde des grandes pages pour orgue, en combinant force de l’expression et art de la construction en un tout cohérent dont l’écoute se révèle aisée. Mais c’est dans le domaine vocal que se révèle tout le talent de Vincent Paulet. Au cours de son séjour en Espagne en tant que pensionnaire à la Casa Velázquez, le compositeur découvre un recueil de poésie mystique, le Cancionero espiritual D.R. P Ancrée dans l’époque présente... une religiosité introvertie et méditative Paulet dit " de Valladolid " (1549). Il en extrait un poème dont les trois premiers vers lui inspirent le titre définitif de sa pièce : Sospiros. Cette œuvre, destinée à un ténor soliste et un ensemble vocal accompagnés de quatre instruments à archet, traite d’une manière quasiment litanique le douloureux thème de l’homme abandonné par Dieu. Ce même questionnement nourrit le De profundis, cette fois-ci écrit pour voix seules. La musique y chemine de l’ombre du début à lumière de l’alléluia final, citant au passage des bribes de plain-chant. Nourrie de références au passé, ancrée dans l’époque présente, la musique de Vincent Paulet témoigne d’une religiosité introvertie et méditative. L’expression qui s’en dégage est retenue, voire pudique, mais elle reste toujours sincère. Ce disque, outre le fait de présenter sous différents éclairages l’œuvre d’un compositeur d’aujourd’hui, présente l’avantage de rassembler plusieurs artistes de talent. Véronique Le Guen met à la disposition des pièces d’orgue toute la clarté et la précision de son jeu. Le chœur de chambre Les Éléments, dirigé par Joël Suhubiette, interprète les deux œuvres vocales avec autant de maîtrise que de noblesse : que l’on ne s’étonne pas qu’il soit considéré comme l’un des meilleurs ensembles français. Merci aussi à Hervé Lamy (ténor), Philippe Couvert (violon), Louis Merlet (alto), Dominique Dujardin (Violoncelle), et Jean Ané (contrebasse) d’avoir prêté main forte au chœur pour la réalisation de Sospiros. Au total, une production ambitieuse et soignée, d’un haut niveau d’exigence, qui défend avec énergie certaines pages du répertoire d’aujourd’hui. ■ V. Paulet : “De profundis, œuvres sacrées”. Chœur de chambre les Eléments, dir. Joël Suhubiette. Véronique Le Guen, orgue. Prise de son : Roger Lenoir. 1 CD (034) Hortus. Enregistré en juillet 2004. Ce disque a obtenu un “Choc” du “Monde de la Musique” FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 33 © KYUSHU CERAMIC MUSEUM. EXPOSITIONS MAISON DU JAPON Imari ou la Plat à trépied à décor de hérons en bleu de cobalt sous couverte, années 1690-1730. par Ariane GRENON porcelaine japonaise Les porcelaines japonaises, présentées ces jours à Paris, ont gardé toute la force d’attraction qui fut la leur sur les Cours princières d’Europe au XVIIe et XVIIIe siècle. Les acquéreurs a porcelaine dure est née en Chine au VI occidentaux siècle, s’est développée ensuite en Corée et de là, presque un millénaire après, au Japon sont friands où un puissant guerrier amena à la fin du XV siècle, des potiers coréens qui en maîdes scènes trisaient les techniques. En 1610 on découvrit un gisement de kaolin dans la région d’Arita où furent de la vie réalisées les premières porcelaines japonaises. Ces porcelaines sont fortement inspirées des du Japon motifs peints en bleu de cobalt des porcelaines e 34 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 Plat à décor polychrome de cerisier sur couverte, années 1700-1720. © KYUSHU CERAMIC MUSEUM. chinoises, tel ce récipient à eau froide, destiné à la toute nouvelle cérémonie du thé, qui signe les débuts de la porcelaine Hizen avec des bleus vigoureux. Très vite, les procédés de décor se multiplient. La pulvérisation d’un émail sur un motif masqué crée l'illusion de la profondeur. Tel ce lapin blanc endormi, enroulé sur lui même qui épouse la forme circulaire du plat. Les styles sont figuratifs, animaliers, végétaux ou paysagers. Un plat au décor de lune porte un croissant qui limite un cercle blanc parfait, où flottent quelques herbes. Ou encore un plat octogonal à décor "en toile d’araignée" : une composition presque abstraite ! Les motifs polychromes sur couverte, qui apparaissent au milieu du XVIIe siècle, recouvrent toute l'étendue d'une pièce. A cette époque, les exportations chinoises s'amenuisent en raison des guerres civiles sur le continent. C’est alors que les porcelaines de Hizen commencèrent à être fabriquées pour les pays d’Europe. Des innovations remarquables ont été dues aux potiers chinois expatriés, qui pratiquaient ce décor polychrome. Les poteries rutilent de couleurs éclatantes qui deviendront vers 1670, le style Kakiemon. Les porcelaines les plus exceptionnelles de la région d’Imari sont réservées aux puissants shoguns de la période Edo. Ces pièces, de petites dimensions généralement, affichent des compositions stylisées, asymétriques et décentrées © KYUSHU CERAMIC MUSEUM. L e Plat octogonal à décor de toile d’araignée en bleu de cobalt sous couverte, 1673-1681. le plus souvent. Le Kakiemon fait usage de couleurs plus nombreuses pour une figuration qui tend vers le réalisme. Les plats sont polylobés, festonnés ou à facettes, ornés de scènes de la nature. Sur un plat "en forme de princesse" le kimono d’une jeune femme déploie une géométrie fantaisiste. Une caractéristique des potiches kakiemon est la forme à plusieurs faces à fond plat, avec des fleurs et des animaux stylisés mais pleins de vie. Le style "Kinrande" remplace le kakémon vers 1690, avec ses "brocards d’or" qui exaltent les fameux émaux à cinq couleurs ; les motifs floraux dominent avec l’apparition, au début du XVIIIe siècle des scènes de la vie du Japon dont les acquéreurs occidentaux sont friands. Dans les années 1700-1720, les contours des fleurs sur les "Nabeshima colorés" sont dessinés d’un bleu léger sous la couverte, qui s’accorde aux tons frais des camélias, rhododendrons et azalées. Un cerisier en fleur courbe son tronc de façon irréaliste pour occuper toute l'arête d’un plat rond. Sur un plat à trépied en bleu de cobalt trois hérons à peine suggérés, se dessinent sur un ciel pâle et parfaitement uni, d'une grande virtuosité technique. C'est un apogée de la porcelaine japonaise qui répond à l'accroissement du commerce privé avec l’Europe, développé jusqu’à l’aube du XVIIIe siècle ; la taille des vases et des potiches augmente parallèlement aux surcharges du décor. La vaisselle pour les cours royales françaises et étrangères, exotique et parfaite, répond aux multiples catégories des usages européens, services de table, à café, thé ou chocolat, plats à barbe, potiches avec couvercles à figurines, vases, aiguières, carafes… Enfin, pied de nez de l’Histoire, l’exposition s’achève avec les copies européennes des porcelaines d’Imari. C’est en Allemagne, à Meissen précisément, que l'on parvient en 1709, à percer le secret de fabrication de la porcelaine. Toute l’Europe va s'emparer de ces techniques et les porcelaines notamment Kakiemon y seront parfaitement imitées. Les noms de Delft, Sèvres, La Haye, Chelsea… signifient ici copies. Elles furent même exportées plus tard, et en grandes quantités, vers le continent… où la porcelaine était née. ■ "Imari, porcelaines des shôguns et des souverains d’Europe de 1610 à 1760". Jusqu’au 2 avril 2005, à la Maison de la Culture du Japon à Paris, 101 bis quai Branly, 75015 Paris. Tél. 01.44.37.95.01. Site : www.mxip.asso.fr CINEMA Chok Dee JE PRÉFÈRE QU’ON RESTE AMIS C’est un petit délinquant récidiviste comme il y en a beaucoup dans les banlieues. Cette fois-là, Ryan se retrouve en prison, où il partage la cellule de Jean, un ancien champion de boxe thaïe. Très vite, celui-ci comprend que le jeune homme possède quelque chose de spécial et il décide de lui enseigner son art. Mais si Ryan retrouve son milieu, à sa sortie de prison, il risque de replonger. Jean lui conseille donc de partir dans une école thaïlandaise. C’est l’histoire authentique de Dida Diafat, interprète du rôle de Ryan, que nous raconte Xavier Durringer dans ce film de commande. Certes, l’histoire n’est pas très originale (elle fait un peu penser à «Rocky»), mais la mise en scène inspirée de Xavier Durringer la transcende. Il reste que le thème du rachat par le sport et le dépassement de soi est des plus positifs, avec une touche de spiritualité orientale bienvenue. Une belle histoire d’Amitié M.-L. R. Film d’action français (2004) de Xavier Durringer, avec Dida Diafat (Ryan), Bernard Giraudeau (Jean), Florence Vanida Faivre (Kim), Lakshan (Coffee), Sombati Medhannee (Wiwat), Rit Luecha, JeanPierre Léonardini (1h45). Sortie le 16 février 2005. Final cut Alan est le monteur-mémoire le plus compétent, tout le monde s’arrachant ses services. Son travail consiste, après la mort d’un individu, à récupérer la puce insérée dans son cerveau, à lire toutes les images qu’elle contient et à faire un montage pour la famille du défunt. Cette puce, en effet, enregistre tout ce que celui-ci a vu pendant toute sa vie. Autant dire que le travail d’Alan consiste à maquiller la réalité pour présenter une image positive du défunt. Pour son premier film, le jeune Omar Naïm a choisi un sujet très original. Malheureusement, malgré d’évidentes qualités artistiques, il peine à dépasser le stade de la science-fiction pour développer l’aspect moral de l’affaire. Mais le thriller est efficace, bien mené et parfois angoissant à souhait. M.-L. R. Science-fiction américaine (2004) de Omar Naïm, avec Robin Williams (Alan Hackman), Mira Sorvino (Delila), Jim Caviezel (Fletcher), Mimi Zuzyk, Thom Bishops (1h35). Sortie le 23 février 2005. par Marie-Christine D’ANDRÉ Un premier film de deux jeunes cinéastes qui révèle un vrai talent d’observation et un sens inné de la comédie. éussir un premier film n’est pas chose aisée, aussi Eric Toledano et Olivier Nakache, forts de leur amitié (ils ont déjà réalisé ensemble trois courts métrages remarqués), ont-ils écrit et réalisé leur premier long métrage à quatre mains. Dans les réceptions de mariage, Claude est toujours celui qui ne danse pas et reste tout seul dans son coin. Serge, lui, est plutôt du genre boute-entrain, ne ratant jamais une danse avec une jolie femme. Lorsqu’ils se rencontrent au mariage du meilleur ami de Claude, on ne peut pas dire que le courant passe vraiment entre les deux hommes, ayant tous deux des personnalités très différentes. Pourtant, malgré leur R différence d’âges, ils deviennent, peu à peu, les meilleurs amis du monde. Car ils ont une chose en commun : une solitude mal vécue qui les pousse à rechercher la femme de leur vie. Malgré quelques maladresses (surtout au début) dans la réalisation, cette comédie de mœurs est une très agréable surprise. Deux comédiens sensationnels (Jean-Paul Rouve éclipserait presque Gérard Depardieu, au mieux de sa forme) donnent corps à des personnages attachants, même dans leurs défauts (Ah ! l’égoïsme de Serge !). L’analyse psychologique est d’une grande justesse, et, malgré le contexte de licence de mœurs, la comédie, qui est fort drôle, sait éviter toute vulgarité et toute méchanceté vis-à-vis de ses person- ( Une histoire d’amitié masculine aussi drôle qu’émouvante et dénuée de vulgarité nages. On rit de bon cœur et sans arrière pensée. On attend avec impatience le second film de ces deux surdoués. ■ Je préfère qu’on reste amis. Comédie de mœurs française (2004) de Eric Toledano et Olivier Nakache, avec JeanPaul Rouve (Claude), Gérard Depardieu (Serge), Annie Girardot (Mme Mendelbaum), Lionel Abelanski (Daniel), Isabelle Renauld (Sophie), Yves Jacques, Elisabeth Vitali (1h40). Sortie le 23 février 2005. Le fil de la vie Se croyant responsable de la guerre déclenchée contre les Zérith, l’empereur d’Hébalon met fin à ses jours. Mais son frère, un homme dévoré d’ambition, décide de faire croire à l’assassinat de l’empereur par des Zérith. Le prince Hal Tara, fils de l’empereur, part donc venger son père, laissant le royaume entre les mains de son oncle. Ce film d’animation est des plus originaux. Loin de masquer les fils animant les marionnettes, les auteurs en ont fait un élément majeur de l’histoire : pour tuer un de ses semblables, il suffit de couper le fil qui le rattache au mouvement, donc à la vie. Il a fallu quatre ans, 115 marionnettes et 22 des plus grands marionnettistes qui soient pour réaliser ce très joli film, qui parle de guerre, de violence, d’amour et de pouvoir. Ce bel hommage à la paix entre les peuples ravira petits et grands. Marie-Lorraine ROUSSEL Film d’animation danois (2004) de Anders Ronnow Klarlund. Scénario: de Naja Marie Aidtet Anders Ronnow Klarlund ,marionnettiste en chef : Bernd Ogodnik. avec les voix de Valérie Siclay Zita), Adeline Chepail (Jhinna), Cédric Dumont (Hal), Feodor Atkine (1h30). Sortie le 16 février 2005. FRANCECatholique N°2965 25 FÉVRIER 2005 35 TELEVISION Lundi 28 février Open range DR Adolescents Mercredi 2, sur Canal + à 20h55 Quelque part dans l’Ouest, quatre cow-boys conduisent du bétail. Le chef, Boss Spearman, est un homme qui connaît son métier. Il est secondé par Charley, plus jeune que lui, toujours tourmenté par le souvenir de la guerre. À côté, Mose, cuisinier expérimenté, et Button, un adolescent turbulent. Les quatre hommes sont liés par un code d’honneur et de justice et ne cherchent pas la bagarre. Mais cela devient difficile, quand ils arrivent à Harmonville, tombé sous l’influence de Baxter. ឭឭឭ Treize ans après les sept Oscars de «Danse avec les loups», Kevin Costner retourne au western, sur un scénario de Craig Storper tiré du roman de Lauran Paine. Il serait difficile de trouver un récit plus fidèle aux règles du genre. On retrouve ainsi les éléments les plus classiques : des cow-boys tireurs d’élite, une ville sous la coupe d’un tyran, un shérif corrompu, des villageois peureux, enfin une histoire d’amour, rude et délicate à la fois. Tout cela se termine par un affrontement libérateur d’une extraordinaire virtuosité. La fidélité au genre n’empêche pas de donner aux personnages, même à l’intérieur des conventions, un grand relief humain. Les acteurs sont tous excellents, même si Robert Duvall domine l’ensemble de son autorité naturelle. Une grande réussite, en somme, qui revisite le western pour le mettre à la portée des nouvelles générations. ឭឭឰ Ce monde ne peut se passer de la violence. Ici, de nombreuses fusillades, mais rien d’excessif. Bien entendu, il s’agit d’un combat pour la justice et la liberté, mené par des individus d’un courage hors pair.. Le triporteur de Belleville Lundi 28 et mardi 1er, sur France 2 à 20h55 DR Alors que la défaite de juin 40 a jeté les Français sur les routes de l’exode, Victor Leïzer, un jeune juif de Belleville, fait la connaissance de Bernard Mirmande, un soldat comme lui, mais issu des Basses-Pyrénées. Très vite, les circonstances dramatiques font qu’ils deviennent amis. ឭឭ «En plus d’être infirmier, couillon et optimiste, il est juif !», dit Bernard de son ami Victor. Le ton est donné, c’est une jolie histoire d’amitié et d’amour, sur fond de débâcle, qui nous est racontée dans cette adaptation d’un roman de Daniel Goldenberg. On suit sans déplaisir les démêlés du héros, même si la reconstitution de l’époque est un peu empesée et l’ensemble bien long. L’interprétation ne manque pas de saveur, mais les différents accents (allemand, du Sud-Ouest, etc.) ne sont pas toujours très naturels. ឭ Il y a beaucoup de gentillesse (sans doute un peu trop !) dans cette œuvre, ce qui donne lieu à quelques scènes très émouvantes. Pour la forme, signalons une confession avec un faux prêtre. France 2 - Gilles Scarella Adolescents Joséphine, ange gardien «Trouvez-moi le prince charmant» GA. Téléfilm avec Mimie Mathy, Isabelle Renauld. ឭឭឰ Sympathique et gentillet, mais inégal. TF1, à 20h55. Le triporteur de Belleville J. Téléfilm de S. Kurc, d’après le roman de Daniel Goldenberg, avec Lorànt Deutsch, Romane Bohringer, Mathias Mlekuz (1h42). (Voir notre analyse) France 2, à 20h55. Hôtel-Dieu (3 et 4/4) J. Documentaire de Cédric de Bragança. ឭឭឭ Une seconde partie toute aussi bouleversante que la première. France 3, à 20h55. La maladie de Sachs A. Comédie dramatique (1999) de Michel Deville, avec Albert Dupontel (1h44). ឭឭឭឰ Original, brillant, complexe et bouleversant. Mais ce «bon» médecin pratique des avortements sans états d’âme, ce qui implique des images pénibles. Arte, à 20h40. 5 jours pour survivre. Téléfilm avec Timothy Hutton, Randy Quaid (3h02). M6, à 20h50. Dark blue A. Policier (2003) de Ron Shelton, avec Kurt Russell, (1h54). ឭឭឰ Un excellent policier, mais des violences et des images sensuelles. Canal +, à 20h55. LUNDI 28 FÉVRIER 20.50 Visages de Marie Présenté par Richard Boutry Mère du Christ et Mère des Hommes, elle nous a donné son Fils. Marie inspire de nombreuses œuvres artistiques : la Pietà, la Mater Dolorosa, La Vierge à l’Enfant… MARDI 1 MARS 20.50 Les Blouses Roses, par Valérie Tibet En France, les 2500 bénévoles des Blouses Roses animent des activités ludiques, créatives ou artistiques pour distraire et réconforter les enfants, les adultes hospitalisés. MERCREDI 2 MARS 20.50 Coaching : développer sa personnalité, par Richard Boutry Comment bien affronter les crises, gérer une mutation professionnelle, s’épanouir en famille ? Comment découvrir les points forts de sa personnalité ? Mieux se connaître pour mieux communiquer et devenir acteur de sa propre réalité : coachs et coachés font le point. ER 36 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 JEUDI 3 MARS 20.50 Le Monde d’Angelo, de Pascal Kané Mêlé à un cambriolage, Pierre Baldi est jeté en prison. Angelo, son fils de 9 ans, réinvente l’histoire et y mêle des espions et des extra-terrestres. Avec N. Tavernier... VENDREDI 4 MARS 20.50 Turquie, terre de tolérance ?, de Damien Muratel A l’heure où Bruxelles fait de la résolution du problème des minorités, l’une des conditions de l’adhésion de la Turquie à l’Europe, découvrons les différentes minorités religieuses d’Istanbul au fin fond de l’Anatolie. SAMEDI 5 MARS 18.30 Cérémonie d’installation du nouvel archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, en direct de la cathédrale Notre Dame de Paris 20.50 Jean-Sébastien Bach : "Messe en si" DIMANCHE 6 MARS 20.50 En quête du bonheur, de Christian Auboyneau Qu’est-ce que le bonheur ? Comment et où le trouver ? Dans un congrès chrétien, dans les réflexions d’un psychiatre ? Trois huit GA. Drame (2001) de Philippe Le Guay, avec Gérald Laroche (1h33). ឭឭឭ Un duel fascinant, qui a pour cadre l’entreprise, et des comédiens magnifiques. France 3, à 23h35. Paradis express GA. Comédie (1997) de Thomas Jahn, avec Till Schweiger (1h25). ឭឭ Une histoire simple et riche en émotions. M6, à 00h15. Mardi 1er mars Qui veut gagner des milllions ? «Spéciale associations». TELEVISION Divertissement. TF1, à 20h55. Le triporteur de Belleville J. Téléfilm avec Lorànt Deutsch, Romane Bohringer (1h41). (Voir notre analyse) France 2, à 20h55. mais bien triste. Arte, à 22h35. «Unies dans le Résistance» GA. Un documentaire fort peu objectif sur le rôle des communistes dans la Résistance. Un bel exemple de la fascination que le communisme continue d’exercer sur les intellectuels et les médias occidentaux. Arte, à 20h40. avec Victor Lanoux, Pierre Mondy (1h29). Un film amusant, mais assez amoral. France 3, à 23h25. l’absurde et humour souriant pour cette comédie originale, mais inaboutie. Canal +, à 20h55. Retour en force GA. Comédie Les mercredis de l’histoire (1979) de Jean-Marie Poiré, Kalidor, la légende du talisman GA. Aventures (1984) de Richard Fleisher, avec Arnold Schwazenegger, Brigitte Nielsen (1h24). Très bien fait, mais le climat de sorcellerie appelle des réserves. France 3, à 20h55. Soirée thématique «Zarqaoui et les stratégies de la terreur» Zarqaoui «La question terroriste» GA. Intéressant, mais pas toujours très objectif et illustré d’images de violences. Débat. Arte, à partir de 20h45. Affaires de famille «J’ai grandi sans mes parents». Magazine. M6, à 20h50. Ma vie sans moi GA. Drame (2003) de Isabel Coixet, avec Sarah Polley, Amanda Plummer (1h42). Une œuvre pleine de délicatesse, mais avec quelques fausses notes. Canal +, à 20h55. Le seul témoin GA. Policier (1989) de Peter Hyams, avec Gene Hackman, Anne Archer (1h34). Un policier classique, mais très bien ficelé, avec un excellent suspense. France 2, à 22h50. Dimanche 6 mars Les rivières pourpres A. Policier (2000) de Mathieu Kassovitz, avec Jean Reno, Vincent Cassel (1h42). Un excellent et angoissant suspense, mais des scènes très pénibles. TF1, à 20h55. Eyes wide shut A/Ø. Drame (1999) de Stanley Kubrick, avec Tom Cruise, Nicole Kidman (2h33). Un film somptueux et très brillant, puissante réflexion sur l’amour et la fidélité. Mais l’atmosphère trouble du film et les images érotiques (sans parler de la scène d’orgie) appellent de rigoureuses réserves. France 2, à 20h55. Vendredi 4 mars Bachelor, le gentleman célibataire. Divertissement. M6, à 20h50. Open range J. Western (2004) de et avec Kevin Costner, et avec Robert Duvall, Annette Bening, Michael Gambon (2h13). (Voir notre analyse) Canal +, à 20h55. Ça se discute «Comment accepter le passé de son conjoint ?». France 2, à 22h45. TF1 - C. Chevalin Jeudi 3 mars Les Restos du cœur 2005 «Le concert : Le train des Enfoirés». Divertissement. TF1, à 20h55. La crim’ «Enquête d’amour» GA. Téléfilm avec Jean-François Garreaud (0h51). Un épisode très bien ficelé. France 2, à 20h55. Thalassa «En direct de SaintTropez». France 3, à 20h55. Dangereuses rencontres A. Téléfilm avec Nina Hoss (1h28). Bien filmé, mais peu palpitant et avec un flash sensuel. Arte, à 20h40. NCIS «Enquêtes spéciales». Série. La musicale. Divertissement. Canal +, à 20h55. On ne peut pas plaire à tout le monde. Magazine. France 3, à 20h55. Soirée thématique «Délices de Chine» Samedi 5 mars Salé, sucré J. Comédie drama- Divertissement. France 2, à 20h55. André Pelle - CNRS Blandine l’insoumise «Les quatre saisons de Cindy». Téléfilm avec Ann Gisel Glass, Fanny Florido. France 3, à 20h55. L’aventure humaine «La tombe du prince scythe» J. Magnifique. Arte, à 20h45. La trilogie du samedi. Séries. M6, à 20h50. RRRrrrr !!! J. Comédie (2004) de et avec Alain Chabat, et avec Maurice Barthélemy, Marina Foïs (1h35). Sens de Repères TF1 - Yagan Productions nard Tapie, Jean-Paul Comart. Un policier classique, mais distrayant, malgré des facilités et des invraisemblances. TF1, à 20h55. Envoyé spécial : «Les cosmétiques», «Un papa venu de France». Magazine. France 2, à 20h55. Speed J. Aventures (1994) de Jan De Bont, avec Keanu Reeves, Dennis Hopper (1h51). Bien ficelé et teinté d’humour. France 3, à 20h55. Pendez-les haut et court A. Western en VO (1967) de Ted Post, avec Clint Eastwood, Ed Begley, Inger Stevens (1h54). Un western très quelconque et des images pénibles. Arte, à 20h40. Nouvelle star «Les auditions au théâtre Comédia, à Paris». Divertissement. M6, à 20h50. The shield. Série. Canal +, à 20h55. La vie en face «Les femmes de Kaboul» GA. Intéressant, DR 1ère Compagnie. Divertissement. Commissaire Valence «Le TF1, à 20h55. môme» GA. Téléfilm avec Ber- Les Victoires de la musique. Mercredi 2 mars Ushuaïa nature «Le repaire de la Licorne (Arctique)» T. Magazine présenté par Nicolas Hulot, avec Laurent Ballesta et Rémy Marion. C’est superbe, comme toujours, tout en étant très pédagogique. TF1, à 20h55. L’instit «La passion selon Paulo» J. Téléfilm Gérard Klein, Elisa Servier, Anthony Dupray (1h37). Sympathique et émouvant, mais avec des longueurs. France 2, à 20h55. Des racines et des ailes : «Des Vikings aux Normands», «A la conquête de l’Angleterre», «Rois de Sicile». Magazine. France 3, à 20h55. T : Tout public J : Adolescents GA: Grands Adolescents A : Adultes tique (1994) de Ang Lee, avec Sihung Lung (2h06). Un sujet original traité avec humour. Les plats préparés font venir l’eau à la bouche. Chop suey, non merci !. Documentaire. Chinatown à San Francisco. Documentaire. Arte, à partir de 20h45. Capital «Les Chinois vont-ils devenir nos patrons ?». Magazine. M6, à 20h50. Football «Saint-Etienne/Marseille». Canal +, à 21h00. Snake eyes GA. Policier (1998) de Brian de Palma, avec Nicolas Cage, Gary Sinise (1h35). Une histoire classique, magistralement mise en images. Des violences. TF1, à 22h50. ø : Œuvre (ou scène) nocive : Élément positif : Élément négatif FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 37 BLOC-NOTES Paris ✔ A l'église Saint-Léon, place du cardinal Amette, 75015 Paris, le 17 mars (à partir de 20h30), l’association Veritatis Splendor organise un "concert-contemplation" sur "Les sept dernières paroles du Christ en Croix" de Haydn, ponctué de méditations récitées par Damien Ricour (auteur et interprète). La soirée se prolongera par un temps d'adoration et de réconciliation. Rens. auprès de Ronan, ✆ 06.62.01.75.05. Site : veritatissplendor.fr Courriel : [email protected] Cet événement s'inscrit dans la préparation du colloque national des 7 et 8 mai 2005, qui aura pour thème "La blessure de l'amour". ✔ Les Conférences de Carême en la Cathédrale de Paris constituent un grand rendez-vous de réflexion sur l’actualité de la foi chrétienne. Le 27 février (16h3017h15) suivie des vêpres (17h30) : "Interpréter et transmettre, une tâche culturelle ?" Est-ce possible de transmettre les textes religieux dans la culture universitaire contemporaine ? Transmettre la connaissance biblique est-ce vital pour la foi ?, avec le père Antoine Guggenheim, (théologien [Faculté de Théologie Notre Dame de l’Ecole Cathédrale]) , et Mme Marguerite Harl, (professeur [Paris IV]). ✔ Les cercles littéraires du Roseau d'or proposent une conférence sur "José Cabanis" (romancier catholique) par Alain Lanavère (professeur de littérature française à la Sorbonne (Paris IV) et à l’Institut catholique de Paris) le 17 mars (20h-21h) au patronage NotreDame de la Salette, salle St-JeanBosco, 29 bis rue de Dantzig, 75015 Paris. (Entrée libre). Rens. auprès d'Emmanuel ✆ 01.46.80. 69.28. Courriel : [email protected] Site : http://roseaudor.free.fr/ ✔ A l'espace Georges Bernanos, Association "Les Amis de Saint Louis d'Antin", 4, rue du Havre, 75009 Paris, ✆ 01.45.26.65.34, un débat est prévu le 8 mars (19h45) autour du livre de Dan Brown, avec le père Philippe de Kergorlay et Frédéric Lenoir, auteur de "Code Da Vinci : l'enquête". ✔ Le 13 mars (9h30-17h) un congrès national "Pax Christi", à l'Institut catholique de Paris, 21, rue d'Assas, 75006 Paris, autour du thème "L'Europe interpellée par l'Afrique, le Proche-Orient, les Etats-Unis", avec Pascal Lamy (ancien Commissaire Européen, président du groupe d'études et de recherche Notre Europe) Mgr Sanon (Archevêque au Burkina Faso), Joseph Maila (recteur de l'Institut Catholique)... Insc. : Secrétariat de Pax Christi, 5, rue Morère, 75014 Paris, ✆ 01.44.49.06.36, courriel: [email protected] Bas-Rhin ✔ Les Petites Sœurs Franciscaines, 1, rue du Couvent, 67440 Thal-Marmoutier, ✆ 03.88.03. 12.03, fax 03.88.03.12.08, organisent une retraite charismatique, du 6 (18h) au 12 mars (14h) "Vous tous qui ployez sous le fardeau, venez à moi, je vous soulagerai", animée par le père JeanFrançois Bizot, o.p. soutenez ✔ Au Foyer de Charité, 51 rue Principale, 67530 Ottrott, ✆ 03. 88.48.14.00, fax 03.88.48.11.95, un week-end du 4 au 6 mars, en vue d'évangéliser tout son être, est proposé, sur le thème "Mon oui à la vie", avec Françoise Froidevaux, Marie-Paule Delachaux et le père R. Wolfram. Calvados ✔ La Communauté des Béatitudes, Le château, 14100 Hermival-les-Vaux, ✆ 02.31.32.00.44, fax 02.31.32.44.03, prévoit une récollection du 19 (9h) au 20 mars (17h), sur le thème "A la suite de Ste Thérèse", animée par la Communauté des Béatitudes. Cher ✔ Au Monastère de l'Annonciade, 115, route de Vouzeron, 18230 St Doulchard, ✆ 02.48. 65.57.65, une retraite est organisée sur le thème "Marie et l'Eucharistie", animée par le père Pascal, frère de Saint Jean, du 11 (18h30) au 13 mars (17h). Côte-d'Or ✔ Un colloque "Loi de Séparation et société française", du 20 au 22 mai, sera organisé par l’I.F.C. (Institut de Formation des Chrétiens), le C.U.C.D.B. (Centre Universitaire catholique de Bourgogne), et L’Eglise Réformée de Dijon. La loi de séparation des Eglises et de l’Etat a dessiné un espace dans lequel ont vécu et vivent "les différentes familles de pensée". Avec notamment, le 20 mai (19h-20h) conférence d’ouverture d’Emile Poulat (directeur d’études à l’EHSS) "Laïcité, Eglise et République" ; le 21 mai (9h- votre hebdo chèque à l’ordre de FRANCE CATHOLIQUE abonnez-vous 60 rue de Fontenay 92350 Le Plessis-Robinson offrez un abonnement ❒ Mme ❒ Mlle ❒ M. Nom/prénom : ................................................................................................................... Adresse : ......................................................................................................................................................... ......................................................................................................................................................................... Code postal : .....................Ville : ................................................................................................................... ❒ Je souscris un premier abonnement à FRANCE CATHOLIQUE : 1 an = 75 € (au lieu de 110) et je peux recevoir un cadeau au choix (*)(**) (***) ❒ le livre “Raffy mon ami” du caricaturiste Chaunu ❒ le CD “Mater Dulcissima” (grégorien) ❒ Je souhaite recevoir 5 numéros de FRANCE CATHOLIQUE gratuitement et sans engagement (*****) honoraire de l’Université de Bourgogne) "Emile Combes et le pro- blème de la séparation de l’Eglise et de l’Etat"... Rens. : Hélène Thirard, 6 rue abbé Cochet, 21160 Couchey. ✆ 03.80.52.22. 81. Secrétariat du colloque, IFC, 9 bis bd Voltaire, 21000 Dijon, ✆ 03.80.63.14.50. Courriel : [email protected] Essonne ✔ A la basilique Notre-Dame de Bonne-Garde, 91310 Longpontsur-Orge, une conférence est prévue le 6 mars (17h) "Maurice Zundel et Le Poème de la Sainte Liturgie", par le père Patrice Sonnier (M.Id.), suivie d'une messe (18h) animée par la Scola de la Basilique. Rens. Missionnaires Identès, ✆ 01.69.01.02.24. ✔ Jusqu'au 13 mars, à l'hôtel Anne de Pisseleu, place de l'Hôtel de Ville et des Droits de l'homme, 91150 Etampes, une "Collection passions" (9e édition) est prévue. Des souvenirs liés à la première communion, des panthères de toutes les matières et origines, des objets en papier mâché du XIXe et du début du XXe siècle, une présentation de coquetiers en poterie... Tous les jours (10h-12h et 14h-18h). Gironde ✔ Une retraite de Carême, ouverte à tous, organisée par les groupes salésiens de Bordeaux et Libourne, les 5 et 6 mars, au centre Beaulieu, 145, rue de Saint Genès, 33000 Bordeaux, aura pour thème "Les Béatitudes", par le père Jean-Marc Nicolas, du diocèse de Périgueux. Insc. Célia Albert ✆ 05.56.84.17.80 ou Suzy Dufour ✆ 05.57.25.08.59. ✔ Un stage de sensibilisation à l'écoute avec le C.L.E.R. Amour et Famille (organisme chrétien de réflexion et de formation) les 9 et 10 avril, au centre Peyriguère, 30 chemin des orphelins, 33140 Villenave-d'Ornon. Les objectifs de ce stage : apprendre à écouter pour améliorer ses relations avec les autres ; découvrir ses aptitudes et ses difficultés d'écoute dans la relation à l'autre... Rens./insc. Myriam Darmé ✆ 06.14.02.66.10. ✔ Lecture du "Récit" d'Ignace de Loyola en 5 soirées, texte en main, agrémenté par l'humour de dessins qui renvoient au texte et entraînent à se poser des questions, en suivant "le pèlerin" : les 7 et 22 mars, 5 et 18 avril, 12 mai, à Notre-Dame des Anges, 208, rue de Pessac, 33000 Bordeaux, et les 28 et 29 mai, à ✂ Si vous offrez cet abonnement à un parent, un ami, ce cadeau peut être envoyé chez vous (****) 9h50) Jacqueline Lalouette (professeur à Paris XIII) "L’idée de séparation au XIX e siècle" (9h5010h40) Pierre Lévèque, (professeur ❒ Je veux recevoir une centaine d’exemplaires récents du journal à distribuer dans ma paroisse = 10 € (de participation aux frais de port) (*) France métropolitaine et DOM uniquement - (**) Pour les personnes n’ayant jamais été abonnées. (***) Dans la limite des stocks disponibles. (****) Le préciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autres entreprises. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement. BLOC-NOTES Loyola en Pays Basque, sur les lieux de cette formidable aventure. Contact : père François Poméon, ✆ 05.56.00.82.95, inscription pour la totalité, soirées et week-end. ✔ Un forum"Les droits de l'Homme en prison", voulu par l'ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture) , avec le mouvement "Le Cri", l'association "Mai 33" et l'association Française de Criminologie, se tiendra les 4 et 5 mars à la Maison de la Promotion Sociale à Artigues-prèsBordeaux (33370). Rens./insc. : Mouvement "Le Cri", 58 rue Schoelcher, 33300 Bordeaux, ✆ 05.61.30.28.18. Haut-Rhin ✔ A l'accueil Thérèse d'Avila, avec les sœurs de Saint Joseph, couvent Saint-Marc, 68420 Gueberschwihr, ✆ 03.89.49.22. 98, une session spirituelle pour tous sera animée par le père Roger Paulin, trinitaire, du 10 (15h) au 13 mars (16h), sur le thème "Je suis le Pain de Vie descendu du ciel". Hauts-de-Seine ✔ Pour les personnes séparé(e)s, divorcé(e)s, du 18 au 20 février, des thèmes seront abordés dans la réflexion et le partage : "Trouver mon chemin... ". Comment se reconstruire ? Le regard des autres, la culpabilité, le pardon, la confiance perdue et retrouvée, vivre c'est aimer..., à la Villa Manrèse, 5, rue Fauveau, 92140 Clamart, ✆ 01.45.29.98.60. Indre ✔ Au sanctuaire Notre-Dame de Miséricorde, 3b, rue Notre Dame, 36180 Pellevoisin, ✆ 02. 54.39.06.49, fax 02.54.39.04.66, une retraite de Pâques est prévue du 23 au 27 mars "Cinq jours de retraite, en l'honneur des cinq plaies du Christ" (14 et 15 février 1876, La Vierge Marie à Estelle : "Tu souffriras encore cinq jours en l'honneur des cinq plaies de mon fils", avec le père Bernard Marie, Frère de St-Jean. Enseignements, entretiens individuels, Eucharistie et Adoration dans la chapelle des apparitions, Confessions, marche pélerine à la Grotte de Lourdes à Montbel. Courriel : [email protected] Orne ✔ Du 25 (14h) au 29 avril (14h), une retraite par des prêtres de l'Institut du Christ Roi est proposée, pour tous, à partir de 18 ans, à l'Institut Croix des Vents, 55, rue d'Argentrée, 61500 Sées. Adulte 120 € / étudiant : 105 €. Rens/ insc : ICRSP, Maison Saint François de Sales, 47ter av. de l'Abreuvoir, 78160 Marly-le-Roi, ✆ 01. 39.16.64.05 (9h30-12h), courriel : [email protected] Pyrénées-Atlantiques ✔ Au Monastère de la Visitation à Sault-de-Navaille, le groupe salésien d'Orthez propose une journée de réflexion le 6 mars (9h30-17h), sur le thème "L'Eucharistie", animée par l'abbé Lagisquet, prêtre de Saint-François de Sales. Insc. auprès de Suzanne Dupuy, "Pelanne", 64300 Sault-de-Navailles. Puy-de-Dôme ✔ Colloque international "Pierre Teilhard de Chardin", du 8 au 11 mai à Clermont-Ferrand, à l'occasion du 50e anniversaire de la mort du père Teilhard de Chardin. Dépliant-programme et fiche d'inscription à demander à : Association Richelieu, 13, rue de Richelieu, 63400 Chamalières. Courriel : [email protected] Saône-et-Loire ✔ Des retraites du Foyer du Sacré Cœur, 14, rue de la Visitation, 71600 Paray-le-Monial, ✆ 03.85. 81.11.01, auront lieu : du 7 au 13 mars "Jean l'apôtre bien-aimé nous guérira de nos maladies spirituelles et physiques", avec le père Gabriel Ramel, s.j. ; du 17 au 22 mars "Jésus, miséricorde du Père", avec le père Marie-Benoît Berger, o.p. Vendée ✔ Au centre spirituel - Relais Pascal, 1, rue du Petit Montauban, 85100 Les Sables d'Olonne, un enseignement sera donné le 6 mars, "Corps et prière : accueillir notre corps et l'intégrer dans notre vie spirituelle", par le père Jacques Philippe et Sr Catherine de Sienne (Communauté des Béatitudes). Pèlerinages ✔ Pèlerinage en Terre Sainte avec le père François de Vorges, du 5 au 16 novembre 2005 : Marcher, vivre et prier là où le Christ a marché, vécu et prié, la Bible à la main, dans une ambiance liturgique. Plus de 40 ans d’expérience. Sécurité maximum dans les circonstances actuelles. Assistance technique : Routes Bibliques. 1315 €. Rens./insc. : PèlerinagesPromotion, 53 rue de la Liberté, 69910 Villié-Morgon. Courriel : [email protected] ✔ Voir Ensemble (ex-Croisade des Aveugles) , mouvement chrétien des personnes aveugles et malvoyantes, organise son 60e pélerinage à Lourdes du 11 au 16 avril 2005. La prédication sera assurée par le père Jean-Pierre Bordes sur le thème "Venez à moi, vous tous qui peinez". Rens. Voir Ensemble, 15, rue Mayet, 75006 Paris, ✆ 01.53.86.00.00, site : www.voirensemble.asso.fr [email protected] ABONNEMENTS À FRANCE CATHOLIQUE France, 6 mois : 58 € / 1 an (47 numéros) : 110 € / Etranger, 1 an : 122 €. Abonnement soutien : 250 €. Pour la Belgique, virements à l'ordre de E. Kerkhove, chaussée de Dottignies 50 7730 Estaimpuis, tél. 056.330585, compte bancaire : 275.0512. 029.11. Pour les autres pays, procédez par virements postaux internationaux sur notre compte chèque postal SCE 43 553 55 X La Source, ou bien par mandats internationaux à l'ordre de la SPFC ou par chèques bancaires libellés en euros et payables en France ou par chèques bancaires domiciliés à l'étranger moyennant une surtaxe de 18 €, ou par carte bancaire via le site internet www.france-catholique.fr Le journal ne rembourse pas les abonnements interrompus du fait de l'abonné / Ne paraît pas en août. PETITES ANNONCES Tarif : la ligne de 35 lettres : 6 €. Domiciliation : 9 €. Communiqué dans le bloc-notes, forfait : 20 € ➥ Résidence Services 3ème âge, Paris 16ème, Mozart La Fontaine : très belles prestations, 2 pièces, 55 m2, 8ème étage, ascenceurs, balcon soleil, refait neuf, cuisine équipée, sdb/wc, cave (possibilité parking). 265 000 euros. Part. Tél : 06.71.26.61.35. ➥ Jeune fille cherche à louer, vide ou meublé, deux pièces - 35 m2, à Paris, proximité Montparnasse, StLazare ou RER C. 700 euros maxi. Ecrire au journal avec référence 0427. ➥ Très urgent : collaboratrice France Catholique cherche logement (maison de préférence) à l'achat ou en location : banlieue parisienne nord et nord ouest ; périphérie parisienne ; Paris. 3-4 pièces. Prix léger. Ecrire au journal avec la référence 05/01. ➥ Pour chapelle où figurent déjà statues Saint François et Sainte Elizabeth de Hongrie, recteur grande église région parisienne cherche statue saint Antoine de Padoue (taille : environ 1m10 avec la base). Examine toutes propositions, surtout gratuites (mais prêt à assurer le transport). Prévenir au 01.60.58.00.67. ➥ Journées d'amitié du Patronage et de la Paroisse Notre-Dame du Bon Conseil, 140 rue de Clignancourt, 75018 Paris, les 18 et 19 (après-midi) et 20 mars (la journée). Nombreux comptoirs : brocante, vêtements, livres, alimentation, artisanat, bar, bijoux, parfumerie... Rens. tél. 01.46.06.39.80, fax 01.42.52.27.55, courriel : [email protected] FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaire N° Commission Paritaire de la Presse : 1006 I 85771 valable jusqu’au 31 octobre 2006 CNIL : 6778405 60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson Téléphone : 01.46.30.79.06 - 01.46.30.37.38 - Fax. : 01.46.30.04.64. Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 X édité par la Société de Presse France Catholique, s.a. au capital de 327.136 euros. - 418 382 149 R.C.S. Nanterre Président : Hervé Catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric Aimard (Itinéris 06.08.77.55.08) - Conseiller de la direction : Robert Masson - Editorialiste : Gérard Leclerc - Rédaction : Anne Montabone - Secrétaire de rédaction : Brigitte Pondaven Abonnements/Comptabilité : Marie-José Carreira. Imprimé par ROTO CHAMPAGNE, 2, rue des Frères Garnier, 52000 Chaumont Les documents envoyés spontanément ne sont pas retournés. L'essentiel des collaborateurs du journal est composé de bénévoles. Forum internet ouvert à tous http://www.france-catholique.fr FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 39 CATALOGUE PROMOTIONNEL TÉQUI PRINTEMPS 2005 (SUITE) TOUT À 3 EUROS Philosophie - théologie Psychologie contemporaine et pensée chrétienne À la lumière de saint Thomas d’Aquin Code 0588 – 340 p. – 10,30 € Petite Somme politique Saint Thomas d’Aquin Code 2994 – 200 p. – 13 € Devenir prêtre et pasteur Père Guy Tilliette Code 3597 – 192 p. – 14,10 € Seigneur, que votre nom est admirable ! Introduction à l’étude philosophique des Noms divins Chanoine D.-J. Lallement Code 2852 – 216 p. – 13,80 € Liberté de l’amour et vérité de la loi L’enseignement moral de Jean Paul II Yves Floucat Code 3663 – 260 p. – 13,50 € E G A K C O T S DÉ La philosophie de la nature J. Maritain Code 2280 – 166 p. – 12,20 € Neuf leçons sur les notions premières de la philosophie morale J. Maritain Code 1160 - 200 p. – 13,80 € Contre Marx philosophe M. J. de Carvalho Code 0938 – 344 p. – 10,60 € La très Sainte Trinité Chanoine D.-J. Lallement Code 0833 – 276 p. – 10,70 € Cosmos et création M. Thurkauf Code 1664 – 160 p. – 13 ; 60 € Le renouveau de la morale S. Pinckaers La morale de saint Thomas d’Aquin Code 3695 – 272 p. – 10 € Sept leçons sur l’être Maritain Code 1984 – 166 p. – 12,20 € TOUT À 4 EUROS Histoire Teresa Helena Higginson ou la vie merveilleuse d’une institutrice libre anglaise C. Kerr Code 1713 – 410 p. – 15,50 € Le nouvel âge À l’aube de l’ère du Verseau Jean Vernette Code 1689 – 248 p. – 21,10 € Saint Jean-Charles Cornay – Lettres Le premier martyr français du Tonkin Code 1666 – 352 p. – 22,60 € De Gaspéri Le père italien de l’Europe Élisabeth Arnoulx de Pirey Code 1748 – 280 p. – 16,80 € Famille – éducation - divers San Damiano R. Maisonneuve et M. de Belsunce Histoire et documents Code 0639 – 412 p. – 22,20 € La vie spirituelle du foyer chrétien « Ils seront une seule chair » G. et A. Christian Code 1724 – 204 p. – 14,70 € Augustin d’Hippone C. Cremona Code 1483 – 360 p. – 21,40 € Droits de la famille Actes des Juristes catholiques – 1994 Code 2336 – 248 p. - 18,30 € Pie XII et la Cité La pensée et l’action de Pie XII Actes du colloque d’Aix-en-Provence 1988 Code 1573 – 530 p. – 21,40 € De l’euthanasie Jean Dupuis Code 1780 – 192 p. – 19,60 € Les derniers martyrs de la Vendée Histoire des frères André et Jean Brumauld de Beauregard E. Fournié Code 2052 – 280 p. – 21,20 € Le dernier confident de Louis XVI M.V. Woodgate Code 1809 – 180 p. - 19,90 € Autres prénoms de France et d’Europe G. Cerbelaud-Salagnac Code 1669 – 320 p. – 16,80 € Pour guérir, des médecins proposent Enquête de Denis Lensel Présentation, entre autres, des travaux du docteur Geffard sur les maladies immunoneurologiques. Code 3519 – 182 p. – 16,80 € 40 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 Spiritualité – vies de saints Quelques croix de l’exégèse néo-testamentaire Études rigoureuses des passages les plus controversés des textes évangéliques, en particulier de l’Évangile de saint Jean. Code 1870 – 264 p. – 21,70 € Prier la Bible Jean Monsterleet Des clés de lecture simples. Code 1871 – 200 p. – 14,70 € La morale et la guerre Colloque des Juristes catholiques Code 1852 – 272 p. – 21,10 € Ignace de Loyola Pour la plus grande gloire de Dieu Alain Guillermou Code 1771 – 286 p. – 15 € Saint Louis-Marie Grignion de Montfort Père J.-M. Onfroy Pour les enfants – illustrations couleurs de Colette-Marie Code 1776 – 200 p. – 15,30 € L’enseignement du Christ Catéchisme pour adultes, présenté par le Cardinal Wright Code 0232 – 656 p. – 21,40 € Journal spirituel de Lucie Christine Une grande mystique, mère de famille. Code 4316 – 335 p. – 18,20 € LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION TOUT À 4 EUROS Sainte Gemma Galgani Tome 1 – Écrits Code 1604 – 576 p. – 19,90 € Le Sacerdoce du Christ et de ses ministres André Feuillet Code 2763 – 312 p. – 19,90 € Thérèse, l’enfant du Père céleste Angel de Les Gavarrès Une autre façon de comprendre sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus Code 2784 – 318 p. - 19,60 € L’abandon à Dieu Histoire doctrinale Père B. de Margerie Code 2808 – 300 p. – 20,30 € La révélation de l’amour Divo Barsotti L’histoire de l’amour que Dieu porte aux hommes à travers l’admirable continuité de l’Ancien et du Nouveau Testament. code 2017 – 488 p. – 24,30 € Philosophie – théologie Le fini et l’absolu Itinéraires métaphysiques P. Fontan Introduction à la philosophie par son histoire. Code 1739 – 352 p. - 21,10 € Existence et liberté J. de Finance Collection Croire et Savoir Code 2333 – 332 p. – 20,60 € Théologie et métaphysique de la création chez saint thomas d’Aquin J. Vernier Code 2155 – 352 p. – 20,60 € Sagesse du fini Pierre Fontan Sur le lien de l’être et de l’esprit. Code 3080 – 272 p. – 18 € Les principes de la théologie catholique Cardinal J. Ratzinger Code 1124 – 440 p. – 17,60 € Catholicité de l’intelligence métaphysique La philosophie dans la foi selon J. Maritain Collection Croire et Savoir G. Prouvost Code 1744 – 232 p. – 21,40 € Les dons du Saint-Esprit J. de Saint-Thomas Code 1161 – 224 p. – 17,10 € Actes des deux Apôtres Pierre et Paul Jacques de Feytaud Code 3352 – 416 p. – 18,30 € Manuel de philosophie thomiste Tome III : Critériologie, méthodologie, morale, théologie naturelle, tables générales Code 1224 – 472 p. – 18,30 € Convergences - Sainte Thérèse d’Avila et saint Ignace de Loyola Victoriano Larranaga, s. j. Code 3570 – 254 p. – 16,80 € Métaphysique et religion Vers une sagesse chrétienne intégrale Yves Floucat Code 1655 – 208 p. – 21,20 € Les patriarches, pèlerins de l’au-delà Contre l’interprétation matérialiste de l’Ancien Testament Robert Lahaye Code 1807 – 490 p. - 22,20 € TOUT À 6 EUROS Philosophie – théologie Du mythe à l’ontologie J. Lorite Mena Enquête sur les traces de la sagesse découvertes par la pensée humaine. Code 0206 – 688 p. – 35,90 € Anne-Paule de Noailles Philippe de Laubier La vie de la marquise de Montagu. Documents et témoignages de première main sur la Révolution française. Tome 1 – Code 1996 – 476 p. – 39,70 € E G A K C O T S É D Spiritualité – vies de saints L’homme et sa structure Essai sur les valeurs morales Prix de l’Académie Française 1979 Marcel Gillet Code 0287 – 778 p. – 33,60 € Histoire Lettres de sainte Gemma Galgani Une jeune sainte qui fait resplendir, plus que jamais pour notre temps, l’amour de Jésus. Code 1851 – 1040 p. – 29 € Le chardonneret de Dieu Saint Jean de la Croix Père Pierre Lauzeral Code 1800 – 386 p. avec encart photos couleur – 27,50 € Le vœu de Louis XIII Louis XIV à Saint-Germain-en-Laye Avec plus de 50 illustrations pleine page Code 1593 – 29 € L’homme au silencieux amour Jean de la Croix Père P. Lauzeral Complémentaire du livre précédent. Code 2053 – 140 p. – 25,80 € Le sacre et le couronnement de Louis XVI Document historique Code 1612 – 412 p. – 44,30 € Mariam, sainte palestinienne La vie de Marie de Jésus crucifié Père Estrate Code 4326 – 400 p. – 29 € Une femme qui sut aimer, Thérèse d’Avila Pierre Lauzeral Médaille de bronze 1990 de l’Académie Française Code 1621 – 264 p. – 25,20 € Paul de Tarse Joseph Holzner Code 2992 - relié – 592 p. – 39,70 € Enfants Grosraton et Souricette Trottinette et Figaro 2 albums illustrés de M. Bazin, reliés cartonnés. Chaque album 24 p. 15,5x20 Code pour le lot 2178 – 18,80 € FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 41 LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION SURPLUS DE STOCK En raison d’un stock important concernant certains titres, nous vous proposons une opération spéciale jusqu’au 30 avril 2005, vous pouvez vous procurer ces livres avec une réduction de Année de l’Eucharistie Le Sacerdoce du Christ et de ses ministres André Feuillet Code 2763 – 15x22 – 312 p. – 19,90 € 8,95 € Prêtre pour l’éternité Jean-Paul Hyvernat Daniel et Odette Germain Collection Témoins de l’Amour Code 3020 – 13,5x21 - 182 p. – 13,60 € 6,12 € Pain vivant qui donne la vie Qu’est-ce que l’eucharistie ? Renée de Tryon-Montalembert Code 3272 – 13,5x21 - 160 p. – 10,70 € 4,81 € Devenir prêtre et pasteur Père Guy Tilliette Code 3597 – 13,5x21 – 192 p. – 14,10 € 6,34 € Célébrer l’Eucharistie en Église Ouvrage très documenté. Analyse des déviations auxquelles sont soumises les célébrations eucharistiques. Code 1356 – 60 p. – 4,20 € – 1,89 € Qu’est-ce que la Messe ? R. de Gourmont Code 1578 – 80 p. – 6,10 € – 2,74 € AUDIO Encyclique L’Église vit de l’Eucharistie CD audio - code 6243 – 10 € – 4,50 € K7 audio double – code 6244 – 6 € 2,70 € Bandes dessinées Saint Louis – la couronne et la croix S. Feix Code 3761 – 48 p. – 10,40 € – 4,68 € Bandes dessinées : Le XIIIe Apôtre, Martin de Tours Frédéric Fagot, Lorenzo d’Esme et Éric Mastrallet Code 2478 – 42 p. – 11,43 € – 5,14 € 65 %. Profitez-en ! Pour une restauration du politique Maritain l’intransigeant. De la contrerévolution à la démocratie Yves Floucat Les vues philosophiques de Maritain sur les fondements d’une société d’hommes libres peuvent aider à inventer les voies d’une réconciliation de l’inspiration chrétienne et de l’inspiration démocratique. Code 3912 - 250 p. - 15,30 € – 6,88 € Contraception, la réponse de l’Église Père Michel Aupetit Pourquoi l’Église refuse-t-elle la contraception ? La Bible, l’Évangile permettentils d’asseoir une telle décision ? L’éthique chrétienne est-elle à ce point opposée à l’éthique contemporaine ? Code 3938 – 144 p. – 13,60 € – 6,12 € Car tu es mon Père Père Dominique Nothomb Les 52 « déclarations de bonheur » contenues dans le Nouveau Testament. Un magnifique témoignage de confiance en Dieu. Code 3944 – 272 p. – 17,60 € – 7,92 € E G A K C O T S É D Le mystère de l’Eucharistie Cardinal Ch. Journet Code 0428 – 10,5x18 – 72 p. – 5,40 € 2,43 € Renouveler la paroisse aujourd’hui Père Marie-Joseph Code 6088 – 14x20 – 160 p. – 10,60 € 4,77 € L’Eucharistie selon l’enseignement de Paul VI et de Jean Paul II Code 1028 – 11x18 – 252 p. – 7,40 € 3,33 € Témoignages – spiritualité - divers Arpad le Hongrois Sur le front albanais Boldizsar Marton Roman chrétien Code 3820 – 176 p. – 13,80 € – 6,21 € 42 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 Pour une pastorale de la culture Document du Conseil pontifical de la Culture 1999. Code 3952 – 4,60 € – 2,07 € Il en viendra de l’Orient et de l’Occident Élisabeth Arnoulx de Pirey 4500 prêtres (au jour de ce livre) ont fait cette histoire, vieille de plusieurs siècles. - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE La plupart du temps, leur vie de missionnaire s’est achevée par le martyre. Des récits très émouvants. Code 6094 – 190 p. – 12,10 € – 5,44 € Marie, Mère du Salut Guillaume de Menthière Peut-on parler la Corédemption mariale et, si oui, en quel sens conforme à la foi catholique ? Code 3769 – 160 p. – 10 € – 4,50 € Au cours des siècles, l’instrument du supplice de Jésus a servi de modèle à tous les crucifix de l’art chrétien. Un beau livre, avec un apport culturel très intéressant. Code 6073 – 144 p. – 12,10 € – 5,44 € Code 6061 – 4,60 € – 2,07 € La Rédemption Comment la comprendre dans la logique de l’amour Code 4380 – 4,60 € – 2,07 € Les tâches de la famille chrétienne (Familiaris consortio) Jean Paul II Code 6068 – 5,70 € – 2,56 € Roman historique Callista Cardinal John Henry Newman Une fresque remarquable sur l’Église primitive (IIIe siècle) qui mérite d’être tiré de l’oubli. Code 1784 – 438 p. – 36,60 € – 16,47 € E G A K C O T S É D Les Actes des Apôtres Divo Barsotti traduit par Mère Élisabeth de Solms code 1946 – 560 p. – 25,70 € – 11,56 € Le paradis et l’enfer dans les Évangiles Code 3819 – 112 p. – 7,40 € – 3,33 € Les brochures du Père Sauteur Édith Stein prisonnière de l’amour Berta Weibel Une femme extraordinaire, philosophe, carmélite, martyre béatifiée par le Pape Jean Paul II Code 6188 – 144 p. – 10,40 € – 4,68 € Comment peut-on renaître de l’eau et de l’Esprit ? Code 6097 – 4,60 € – 2,07 € L’Enfer et le Purgatoire Comment les comprendre si l’on croit au Dieu-Amour Le crucifix dans l’art Pierre Saurat LIVRES EN DIFFUSION –50 % LIQUIDATION DU STOCK RESTANT QUANTITÉS LIMITÉES En cas de rupture, un avoir sera indiqué sur votre facture, à utiliser à tout moment sur une nouvelle commande Bandes dessinées et livres pour enfants et jeunes Jésus de Nazareth Tome 2 uniquement code 7181 – 22,80 € – 11,40 € La mission de vapahana Une aventure de Bill Jourdan Loÿs Pétillot et Jean Acquaviva Code 4550 – 13,57 € – 6,78 € Le carnet noir Une aventure de Bill Jourdan Loÿs Pétillot et Jean Acquaviva Code 3716 – 13,57 € – 6,78 € Album relié pleine toile. Code 5998 – 15,09 € – 7,54 € Que sont les dragons devenus ? Bruno de vulpian – illus. Arnaud d’Aunay Album relié pleine toile. Code 5997 – 15,09 € – 7,54 € Tromstone Une aventure de Bill Jourdan Loÿs Pétillot et Jean Acquaviva Code 4271 – 13,57 € – 6,78 € La grande fête à Château-Gai Bruno de vulpian – illus. Arnaud d’Aunay P’tit Joc 1 Premiers galops André Joy et Jean Ollivier Code 4654 – 13,57 € – 6,78 € FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 43 LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION P’tit Joc 2 Première victoire André Joy et Jean Ollivier Code 5991 – 13,57 € – 4,07 € Le signe de l’oiseau de feu Robert Rigot et Raymond Labois Une aventure de Frederi le Gardian Code 5004 – 15 € – 7,50 € À la poursuite de l’Étoile noire Robert Rigot et Raymond Labois Une aventure de Frederi le Gardian Code 3098 – 15,09 € – 7,54 € La calanque au requin Pierre Brochard Une aventure de Zéphyr Code 2585 – 12,04 € – 6,02 € La caverne de la Licorne Pierre Brochard Une aventure de Zéphyr Code 2586 – 12,04 € – 6,02 € Gilbert de Pontans (BD) Guy Empay-Pierdec Code 3099 – 10,06 € – 5,03 € Le piolet brisé, le guide noir Une aventure de Fripounet et Marisette René Bonnet Code 3606 – 13,57 € – 6,78 € Mathoum, une chasse dans le vent Une aventure de Fripounet et Marisette René Bonnet Code 3105 – 13,57 € – 6,78 € Le secret de la goule rouge Une aventure de Fripounet et Marisette René Bonnet Code 3528 – 15,09 € – 7,54 € La cité oubliée Une aventure d’Oscar Hamel et Zidore Code 4968 – 15,09 € – 7,54 € Divers De Vilnius à Pondichéry Jean-François vivier – témoignage Code 4854 – 15 € – 7,50 € Sous le signe de Regina-Magdala Code 4319 – 13,72 € – 6,86 € Le mystère de Ker-Polik Une aventure d’Oscar Hamel et Zidore Code 4263 – 15,09 € – 7,54 € La Reine du Rosaire de Pompéi Code 3050 – 6,40 € – 3,20 € L’étrange aventure Une aventure d’Oscar Hamel et Zidore Code 2592 – 15,09 € – 7,54 € Progrès social et révolution L’illusion dialectique Heinz R. Schmitz – Collection Prémices Code 7337 – 4,57 € – 2,28 € Le complot Une aventure du Chevalier de Saint-Clair Pierre Brochard Code 2162 – 13,57 € – 6,78 € L’expérience polonaise Bohdan Cywinski – Collection Prémices Code 7338 – 6,10 € – 3,05 € L’épopée du Cormoran Une aventure du Chevalier de Saint-Clair Code 2589 – 13,57 € – 6,78 € Visages de l’Église Cours d’ecclésiologie P. de Laubier Code 7340 – 12,20 € – 6,10 € Le secret de la dalle brisée Une aventure de Yann le Vaillant Code 4547 – 15,09 € – 7,54 € L’île de feu Une aventure de Yann le Vaillant Code 7112 - 15,09 € – 7,54 € Claire raconte à Jean-François l’Histoire de la France : Georges Cadoudal et la chouannerie (avec carte) Éd. J. d’Orcival Par Georges de Cadoudal Code 8296 - 15x22 – 530 p. - 30,20 € prix exceptionnel : 8 € Actualité – le 12 juin 2005 : 50e anniversaire de la Béatification des martyrs de Laval E G A K C O T S É D L’écho d’enfer Une aventure de Fripounet et Marisette René Bonnet Code 3916 – 15,09 € – 7,54 € La fièvre Z Une aventure de Fripounet et Marisette René Bonnet Code 4438 – 15,09 € – 7,54 € Tome 1 : Les origines païennes Code 3725 – 11 € – 5,50 € Tome 2 : épuisé Tome 3 : Les origines chrétiennes Code 2555 – 18,29 € – 9,14 € Tome 4 – Les Mérovingiens Code 2493 – 20,60 € – 10,30 € 44 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 Martyrs de Laval pendant la Terreur nombreuses illustrations Chanoine A. Batard – Préface de Mgr Louis-Marie Billé – ouvrages numérotés Code 8297 - 16x22 – 222 p. – 26,70 € 10 € La féodalité et le droit civil français G. d’Espinay Préface de Jean Foyer Code 8298 – 15x22 – 488 p. – 26,70 € 10 € - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE PROMOTION EXCEPTIONNELLE SUR DES LIVRES RÉCENTS (uniquement avec ce catalogue – jusqu’au 30 avril 2005) –30 % Des ouvrages de fond Face à l’Histoire L’Église unanime au service de la vie Documents du Magistère en vous ; l’Église marche avec vous ; les hommes de bonne volonté vous regardent avec confiance ! Vous êtes appelées à être les acteurs de l’avenir de l’humanité en modelant le visage de ce nouveau millénaire. » Un livre de référence, un vade mecum pour tous. Code 6131 – 14x20 – 346 p. – 20 € 14 € Dame Nature, conviée à son baptême, lui offrit des paysages : la mer et une multitude de montagnes ondulant à perte de vue. Elle déposa aussi, dans son couffin de verdure, des maisons à arcades, coiffées de tuiles rouges, un air plus pur que diamant de calife, des cascades enchantées, des oiseaux et des fleurs. Rien que de très archaïque, en somme ! Pour finir, elle l’appela Kfar Sama. Allez donc savoir pourquoi ! « Ce livre est un défi au terrorisme, au surarmement, aux luttes de classes et de races, à toutes les violences… Puisse-t-il être lu, entendu, médité longuement comme doit l’être un poème. » (Régine Pernoud) code 6100 – 14x20 – 140 p. – 9 € 6,30 € E G A K C O T S DÉ « À un monde qui a perdu ses repères et qui ne veut plus croire que dans la science et dans la technique, l’Église apporte la clarté de son message, la fermeté de sa position, la lumière et l’Espérance de l’Évangile de la Vie. Que les auteurs de cette anthologie du Respect de la Vie humaine soient remerciés de leurs efforts et de leur générosité. » Cardinal Lopez Trujillo code 6144 – 15x21 – 255 p. – 15 € 10,50 € Famille, vie et nouvelle évangélisation Cardinal Lopez Trujillo « Je me réfère, dans les textes qui vont suivre, à de nombreuses études et enquêtes ainsi qu’aux connaissances approfondies d’importants experts. Je n’ai certes pas la prétention de rivaliser avec eux… Conformément à la tâche qui m’a été confiée, ma perspective est pastorale… Cette publication veut offrir une expérience vécue dans le Conseil pontifical pour la Famille, service modeste mais intense rendu à cette Église qui mérite tout notre dévouement… sous le pontificat de Jean Paul II, le Pape de la famille et de la vie… » code 6017 – 14x20 – 512 p. – 33,40 € 23,38 € Familles… À vos marques ! Père Josep-Marie Verlinde Alors que nous sommes entrés dans un troisième millénaire fortement sécularisé et de religiosité naturaliste, il est urgent que les chrétiens sachent rendre compte de leurs convictions, au sein d’une société qui ne partage plus leurs valeurs. Cet ouvrage propose une approche claire et pédagogique des réponses de Jean Paul II et du Magistère aux questions brûlantes concernant la famille. « Chères familles, dit le Pape, en affrontant ces grands défis ne vous découragez pas et ne vous sentez pas seules : le Seigneur croit Quand les Papes prient Mgr Edmond Farhat Combien de fois les télévisions ont-elles porté aux yeux de tous, dans les familles comme dans la société dissipée, l’image de Jean Paul II, recueilli et absorbé en prière… ! Ce sont des images qui rappellent avec éloquence le primat de la prière dans le champ des activités multiformes de l’Église, selon une expression du Paul VI. Rassemblant les plus belles prières des papes du XXe siècle adressées au Père, au Fils, à l’Esprit Saint, à la glorieuse Trinité et à la Vierge immaculée, l’auteur nous plonge dans ce courant d’amour qui nous a fait entrer dans le IIIe millénaire. Code 6036 – 14x20 – 384 p. - 18,20 € 12,74 € Mon « oui » à Dieu Katie-Marie Throm Collection « Témoins de l’Amour » Carnet de route d’une convertie vers le baptême. « De Dieu, j’ignorais tout. Je ne voulais pas même imaginer qu’il puisse exister. À quarante-cinq ans, forte de mes certitudes, alors que je n’attendais plus rien de la vie, Dieu fit irruption dans mon existence… » code 6050 – 13,5x21 – 158 p. – 13,60 € 9,52 € Kfar Sama ou les enfants de l’aurore Père Mansour Labaky (grand prix catholique de littérature pour l’ensemble de son œuvre) Il était une fois un petit village libanais, niché sur le flanc boisé d’une merveilleuse montagne. Il naquit un soir – ou un matin ? – enfoui dans le lointain des âges, nul n’aurait su dire quand. Marie, la Mère des disciples Jean Hémery Des témoins de toutes les époques, de toutes les vocations, nous disent autant de manières d’accueillir Marie dans la vie chrétienne, et de se laisser former par elle. 25 témoins – de saint Joseph à Mère Teresa, en passant par saint Thomas d’Aquin, le Cardinal Newman ou l’Abbé Henri Godin, nous sont présentés ici. La qualité de leur vie spirituelle et leur fécondité apostolique n’ont été acquises qu’à l’exemple de la Vierge Marie et avec son secours. Code 6165 – 14x20 – 336 p. – 23 € 16,10 € L’unique Église du Christ Georges Devin « Si jamais tes voyages t’amènent dans des villes étrangères, ne demande pas tout simplement où est l’Église, mais où est l’Église catholique. C’est là, en effet, le nom propre à cette sainte Église, qui est aussi notre mère à tous, qui est l’épouse de notre Seigneur, Jésus Christ, le Fils seul engendré de Dieu » (Saint Cyrille de Jérusalem). Un petit livre qui répond à des questions fondamentales. Code 6034 – 11x18 – 70 p. – 5,80 € 4,06 € FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 45 LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION Histoire et avenir de la liturgie romaine Denis Crouan À la suite du Concile Vatican II, la liturgie est devenue – en France particulièrement – la source de prises de positions parfois conflictuelles. De cette situation sont nées des discordes qui continuent à disperser les pratiquants. On ose aujourd’hui reconnaître que les décisions prises au Concile et qui visaient à une restauration du rite romain ont été mal présentées, mal appliquées, ou même pas appliquées du tout. Chacun se croit autorisé à faire de la messe un chantier permanent dans lequel l’objectivité de la liturgie cède la place à subjectivité des acteurs de la célébration. D’où vient cette actuelle volonté de ne pas appliquer les règles liturgiques ? Pourquoi les directives du dernier Concile sont-elles à ce point ignorées ou gauchies ? Dans le même temps, des fidèles expriment leur souhait de pouvoir participer à des célébrations plus intériorisantes, plus recueillies : des célébrations accomplies dans le respect des règles liturgiques issues de la Tradition vivante de l’Église. Des réponses pour des questions essentielles. Code 6041 – 14x20 – 416 p. – 22,80 € 15,96 € Dieu et l’âme Les conceptions philosophiques et religieuses de Lamarck Jeanne Bonnefoy Depuis l’Antiquité, la question de l’évolution du vivant à travers le temps est objet de discussion. Dans cette réflexion de l’humanité, le grand savant que fut Lamarck tient une place éminente. On sait qu’il fut le créateur de la théorie du transformisme généalogique des espèces vivantes, mais on ignore généralement ses travaux remarquables de biologiste ainsi que ses idées dans les domaines philosophique et religieux. L’auteur nous révèle un visage trop peu connu de Lamarck. On avait pu le croire dépassé : elle nous le présente comme l’authentique précurseur de la pensée spiritualiste moderne. Une redécouverte. Code 6129 – 15x22 – 408 p. – 37 € 25,90 € Enquête sur la psychanalyse Michelle Legrais – préface de Louis Millet Dans une analyse critique et systématique, l’auteur investit le champ sacré du freudisme. Qui était au juste Sigmund Freud ex Sigismond : était-ce vraiment un savant ? À quoi tient la séduction du freudisme ? et la psychanalyse est-elle compatible avec l’anthropologie chrétienne ? L’auteur tente une réponse en étudiant cinq points : Tout d’abord qu’est-ce que la psychanalyse ? - Freud a-t-il fait œuvre de scientifique ? – La pensée de Freud est-elle neuve ? – Quelle est sa valeur phisosophique ? – Enfin il s’interroge sur l’incidence de l’expérience psychanalytique dans le domaine spirituel. Une bonne enquête pour répondre à des questions essentielles. Code 6011 – 13,5x21 – 140 p. – 11,60 € 8,12 € Le théâtre chrétien de Jean-Luc Jeener Metteur en scène mais aussi auteur de nombreuses œuvres, Jean-Luc Jeener est un homme de théâtre complet. Il a fondé la Compagnie de l’Élan, ouvert le Théâtre du Nord-Ouest à Paris, créé une centaine de pièces et mis en scène plus de trente auteurs en France et à l’étranger. Opter pendant trente ans pour un théâtre chrétien, à contre-courant de tout, y compris parfois de son propre camp, est une position résolument inconfortable. JeanLuc Jeener s’y est tenu par une sorte de grâce et de force assez proche de celle du soldat… ! Tome 1 – Regard d’aujourd’hui Préface de Jasmina Reza Code 6028 – 13,5x20,5 – 342 p. 22,80 € 15,96 € Tome II – Le souffle de l’Esprit Préface de Francis Huster Code 6163 – 13,5x21 – 468 p. - 30 € 21 € Le témoignage de Jeanne de Chantal Emmanuel du Jeu Collection les saints du monde Peu de saints ou saintes ont connu un parcours aux multiples aspects comme Jeanne de Chantal. Après une jeunesse sans soucis, elle connaît un mariage d’amour et devient épouse et mère de famille heureuse, jusqu’au jour tragique de la mort accidentelle de son mari. Rencontrant François de Sales lors d’une retraite de carême, elle découvre son destin… Code 6051 – 15x22 – 280 p. – 21,20 € 14,84 € E G A K C O T S É D L’intime fécondité de l’intelligence Le verbe mental selon saint thomas d’Aquin Yves Floucat – collection Croire et Savoir La question de la connaissanCE INTELLECTUELLE ET DE SA FÉCONDITÉ INTÉRIEURE EN UN « VERBE MENTAL » EST UNE DE CELLES QUI ONT ÉTÉ LE PLUS DIVERSEMENT Traitées dans l’école thomiste. Code 6057 – 15x22 – 176 p. – 15,10 € 10,57 € 46 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE - PROMOTION - LIQUIDATION - DÉSTOCKAGE BON DE COMMANDE A RETOURNER À : PIERRE TÉQUI - Le Roc St-Michel - 53150 Saint-Céneré ou 82 rue Bonaparte – 75006 Paris RÈGLEMENT PAR : ❒ CB ❒ CP N° de carte : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date de validité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signature : CODE NOM : ................................................................... Prénom ADRESSE : : ......................................................... ......................................................................................................................................... ............................................................................................................................................................... CODE POSTAL : ................................................... VILLE : TITRES ............................................................ QTÉ PRIX ☞ FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 47 CODE TITRES QTÉ ❍ Je m’abonne à Patapon pour la Ire fois et je bénéficie de l’offre spéciale à 39 € ➭ ❍ Je me réabonne dès maintenant à Patapon et je bénéficie de l’offre spéciale à 37 € ➭ (France métropolitaine) PRIX (France métropolitaine) MES CADEAUX : Ma commande de livres atteint 35 €, (hors abonnements et hors frais de port), je choisis en cadeau les 2 livres suivants (sauf pages 45 et 46 de ce numéro), (si un titre est épuisé, il sera remplacé par un titre de notre choix) : CODES TITRES Frais de port forfaitaires (France) TOTAL 48 FRANCECatholique N°2965 25 FEVRIER 2005 7,00 €