conclusion - www2.dijon.iufm.fr
Transcription
conclusion - www2.dijon.iufm.fr
IUFM DE NEVERS MEMOIRE PROFESSIONNEL PROFESSEUR DES ECOLES COMMENT SUSCITER L’ENVIE DE LIRE CHEZ LES ELEVES? DEPARDIEU Séverine Directeur de mémoire : Mme Charvy ANNEE 2003 N° 02STA03619 SOMMAIRE Introduction PREMIERE PARTIE I/ La lecture et les instructions officielles 1/ Que disent les instructions officielles ? 2/ Les documents d’application, en cycle 3, sur la littérature II/ Qu’est-ce que la lecture ? 1/ Définition 2/ Alors, le plaisir de lire ? 3/ Dépasser cette dialectique lecture plaisir/apprentissage III/ Les animations lecture 1/ Les animations d’information 2/ Les animations ludiques 3/ Les animations responsabilisantes 4/ Les animations d’approfondissement IV/ La littérature de jeunesse 1/ Définition 2/ Un bref historique 3/ Qu’apporte la littérature aux élèves ? a/ Se situer dans l’espace et le temps b/ Se reconnaître dans les personnages : projection et identification c/ Vivre des aventures 1 DEUXIEME PARTIE I/ Séquence en cycle 3 1/ Déroulement 2/ Analyse globale de l’activité de lecture 3/ Bilan de l’enquête sur le comportement de lecteur 4/ Indices positifs et négatifs de ma séquence 5/ Pistes et prolongements II/ Séquence en cycle 1 : 1/ Raconter une histoire, déjà entendue, en ne voyant que la page de couverture du livre 2/ Retrouver le titre d’un livre en écoutant son résumé 3/ Mise en réseau de livres sur le thème de l’arbre a/ Création d’une histoire à partir d’un livre sans texte : l’arbre, le loir et les oiseaux b/ Les élèves de grande section racontent l’histoire aux autres élèves c/ Mise en réseau de livres autour du thème de l’arbre 4/ Analyse de la séquence Conclusion Bibliographie Annexes 2 INTRODUCTION Les enfants aiment lire mais ils ne lisent pas assez car ils sont sollicités par les jeux vidéo, la télévision, les activités sportives… La lecture est un acte intime, personnel qui ne procure pas un plaisir immédiat. Il s’agit pour nous enseignant de construire une culture littéraire qui constituera les fondations d’une construction qui sera au fil de sa scolarité une base où l’élève pourra se référer et trouver des outils pour mieux appréhender les lectures qui lui seront proposées au secondaire. Lors de ma recherche, j’ai voulu montrer que la lecture n’est pas seulement un acte de déchiffrage et de décodage mais qu’elle avait d’autres aspects. C’est pourquoi j’ai choisi de les guider à travers l’univers des livres afin de leur faire découvrir le plaisir que procure la lecture. Tout en n’oubliant pas que ce plaisir n’est pas forcément immédiat mais qu’il émerge au fil des rencontres avec des genres, des auteurs, des thèmes. L’enfant a des attentes spécifiques et c’est au détour d’une rencontre avec «le » livre c’est à dire celui qui y répondra, que le plaisir sera ressenti et qu’il engendrera de nombreuses lectures constituant petit à petit sa culture littéraire. Malgré les nouvelles instructions officielles de 2002, la création des BCD, les rencontres de l’enfant avec les livres ne sont pas assez fréquente dans le sens où c’est trop succinct et qu’il n’est pas permis à l’enfant de pouvoir perpétrer cette rencontre seul. Pour devenir un lecteur assidu, il faut que l’enfant fasse cette rencontre avec le livre mais celle-ci n’est pas toujours menée à son terme pour chaque élève. Dans une première partie, nous pencherons sur les instructions officielles au regard de la lecture et des livres. Il s’agira aussi de définir la lecture et ses différents aspects mais aussi de lister les diverses animations lectures. Un point sera consacré à la littérature de jeunesse sans qui ces activités ne pourraient exister. Dans une seconde partie, on se proposera de tester deux animations lecture. D’une part, la ronde des livres en cycle 3 et d’autre part la mise en réseau ainsi que la création d’un livre en cycle 1-2. 3 PREMIERE PARTIE I/ Les instructions officielles 1/ Que disent les instructions officielles ? Cycle1 Les programmes accordent une place importante à l’apprentissage de la langue. Il s’agit « dès le départ de donner le goût des belles pages et d’éveiller le sens du style ». L’accès à la langue française est primordial dans les Instructions Officielles et « savoir lire et aimer lire » sont les objectifs majeurs de l’école maternelle. Dans un premier temps, l’élève doit découvrir la fonction sociale de l’écrit. L’élève va découvrir les livres. Il peut le faire en effectuant des activités de tri et de classement des livres. On peut travailler sur l’organisation du coin lecture ou sur les classements de la BCD. On attend ici des élèves qu’ils manipulent les livres, qu’ils les comparent, qu’ils constituent des tris provisoires qui pourront être remis en question par le tri suivant. Dans un second temps, les Instructions Officielles nous conseillent d’aborder les « grands textes » par le biais de la lecture à haute voix. En cycle 1, ces textes sont principalement des contes et des albums de littérature de jeunesse. C’est un rendez-vous quotidien et le lieu choisi pour pratiquer cette activité est de préférence le coin lecture ou le coin regroupement. Il ne faut pas aller trop vite car la rencontre des élèves avec un « grand texte » est d’abord un moment unique qui requiert « le silence, le regard et l’écoute et laisse toute sa place à l’émotion partagée ». Le maître doit lire des histoires « d’une manière claire avec une voix correctement posée et sans hésiter à mobiliser des moyens d’expressivité efficaces » Quand le maître choisit les textes, du fait de l’interdiction de changer les écrits, il doit tenir compte de la difficulté de la langue utilisée ou des références auxquelles le texte renvoie. Le plus tôt possible, on fait découvrir des contes aux élèves où « les grands thèmes de la littérature orale, les grands mythes sont abordés régulièrement » car ces écrits apportent des significations sur les hommes et le monde. Ils sont universels. Les grands thèmes y sont abordés : la vie, la mort, les rites de passage, la dépendance et la liberté, le courage et la lâcheté, la pauvreté et la richesse, le bien et le mal sont abordés mais aussi la découverte de 4 personnages incontournables comme le bestiaire traditionnel, les héros des principaux contes ou des classiques de la littérature de jeunesse qui inspirent à leur tour la culture orale. La diversité d’origine des enfants devra nous conduire à ne pas oublier les écrits régionaux ou étrangers. Cette activité de lecture à haute voix constitue un apport important pour l’accès au langage de l’évocation. Ces contes ou histoires permettent d’explorer l’imaginaire en créant une première culture partagée. La lecture des albums de littérature de jeunesse permet aux élèves et à l’enseignant de dialoguer, de restituer l’histoire racontée et de « construire progressivement des représentations vraisemblables et communicables par des mots et des images » Le parcours de lecture choisi permettra aux élèves une mise en réseau de par les personnages ou les thèmes, les auteurs ou illustrateurs et « d’installer une première culture littéraire ». Tout d’abord, les livres illustrés, pour les enfants ne sachant pas encore lire, constitue un outil indispensable et d’excellente qualité. L’échange entre texte et image doit être exploité et le dialogue doit s’instaurer avec le maître et l’élève, les élèves entre eux mais aussi les parents. Ensuite, dès 3 ans, il convient de demander à l’élève qu’il reformule dans son propre langage ce qu’il a entendu grâce à l’appui des images. Dès 5 ans, des débats sur l’interprétation des textes accompagnent la compréhension de ceux-ci. Chaque élève devra ensuite pouvoir se souvenir de ces contes ou histoires qui aussi divers qu’ils soient permettent des rapprochements qui manifestent le caractère universel de cette culture littéraire. L’école est « le socle sur lequel se construit une formation complexe et de longue durée » Ces activités permettront au collégien de demain d’acquérir une culture solide qui ne se construit que dans la fréquentation précoce et assidue de productions littéraires. Cycle2 Dans ce cycle, l’élève a pour principale préoccupation l’apprentissage de la lecture et de l’écriture mais il se libère progressivement du travail de déchiffrage et accède de plus en plus aisément et sans aide à la compréhension de ce qu’il lit. Il s’agit donc de continuer la familiarisation avec la littérature de jeunesse qui a débuté en maternelle grâce à l’oral. 5 On peut interpréter les œuvres qui ont été comprises et discutées grâce au jeu de rôle, à la diction… Les albums mais aussi les nouvelles et les courts romans sont préconisés pour ce cycle. Il s’agit de comprendre ces textes littéraires. Il faut s’appuyer sur ce qui est connu pour comprendre ce qui ne l’est pas. Le maître est ici un médiateur. Les élèves doivent pouvoir retrouver des informations implicites qui les aideront à interpréter le sens du texte. Les auteurs de littérature de jeunesse créent des liens entre les textes qu’ils écrivent et font souvent référence au texte de notre culture universelle. C’est pourquoi il faut retrouver ses relations subtiles pour comprendre le sens d’un texte. La lecture à haute voix par le maître ou les élèves est préconisée. Seulement après ce travail d’échange oral sur les textes, l’élève peut lire silencieusement et seul. Il lui est cependant encore difficile de mémoriser encore toutes les données du texte et donc de pouvoir faire le lien entre toutes les idées successives du texte. Nous devons donc organiser un parcours de découverte de textes qui permettent de retrouver un personnage, un thème, un genre, un auteur… C’est à cette condition que « l’habitude de fréquenter les livres devient progressivement une culture. » Les œuvres doivent donc être nombreuses et variées. Aux lectures en classe doivent s’ajouter les lectures en BCD et les lectures à la maison. L’enseignant doit expliquer aux parents leur rôle : médiateur, dialoguer avec l’élève sur l’interprétation de l’histoire, sur les références culturelles auxquelles elle se rapporte. Cycle 3 Il s’agit pour ce cycle de multiplier les rencontres avec les livres qu’ils soient lus par le maître à haute voix ou par l’élève silencieusement. .Il faut continuer le travail de reformulation engagé en maternelle et faire suivre la lecture d’un débat sur l’interprétation, la visée, le message du livre lu. Au côté des dix œuvres intégrales abordées en classe, il faut aussi proposer aux élèves une multitude de livres de genres différents (poésie, roman, théâtre) pour stimuler leur curiosité » et constituer un riche univers de références » Il est question ici de lecture personnelle. Il faut que les enfants lisent beaucoup de manière à s’imprégner de la riche culture littéraire pour pouvoir mieux se débrouiller lors de lectures ultérieures plus difficiles ou lors de conversation ordinaire où ils auront besoin de ces références auxquelles les livres font allusion. Ces lectures sont « la base de l’accès à toutes les connaissances, elles permettent d’ouvrir de multiples horizons et assure à l’enfant sa place de futur citoyen. » 6 Les œuvres doivent être principalement choisie dans la liste d’œuvres données dans les documents d’application pour créer pour chaque élève une « culture partagée par tous avant la fin de la scolarité primaire ». La littérature de jeunesse : des « classiques de l’enfance » (2 par an) souvent réédités et qui constituent un patrimoine se transmettant de génération en génération » mais aussi des œuvres de la littérature de jeunesse contemporaine. (8 par an) La poésie ou le théâtre sont partagés avec les autres grâce à la mise en place de spectacle. La littérature va permettre à chaque élève d’expérimenter « intellectuellement et personnellement la langue française ». Cet apport va permettre à tous les élèves de partager une culture qui sera une référence pour leur formation à venir dans le secondaire et autres. Des débats doivent être menés sur les grandes questions existentielles comme sur l’émotion qu’ils offrent à leur lecteur. Ils permettent « d’éprouver les limites et les contraintes de toute interprétation ». La mémorisation des personnages, de la trame narrative, d’un passage fort, le plaisir ressenti en lisant restent les principaux objectifs de la lecture personnelle. Cependant la lecture intégrale des œuvres est préconisée pour éduquer les lecteurs à la rigueur qui fait jour avant toute lecture. Cette rigueur qui les amènera à lire seul et à chercher eux-mêmes le ou les livres qui leur plaisent. La mise en réseau des livres est recommandée car ces réseaux, ces liens entre les livres sont la priorité et non l’explication approfondie d’une œuvre. L’objectif est de faire de chaque élève « un lecteur assidu ». Il faut donc suivant les élèves, proposer des livres adaptés à leur niveau de lecture et tenir compte des difficultés de lecture que le livre peut imposer. Un livre par mois est une bonne moyenne et l’on doit pousser les élèves à emprunter des livres à la BCD ou à la bibliothèque. Il s’agit aussi de mettre en place des rituels qui développent l’aspect social de la lecture : signaler un nouveau livre, partager ses impressions sur un même livre, conseiller un livre, débat, jury. Il ne s’agit pas de prévoir une activité susceptible de décourager le lecteur comme une fiche de lecture ou un questionnaire. On peut cependant demander aux élèves qu’ils se dotent d’un carnet de lecture où seront conservés les titres des œuvres lues, le nom de l’auteur, un passage du texte, une réflexion, interprétation du livre, et créer la relation intime avec le livre source de plaisir. 7 2/ les documents d’application, en cycle 3, sur la littérature Nous pouvons consulter dans les documents d’application une liste des œuvres de littérature de jeunesse dont environ deux tiers des ouvrages lus chaque année, en cycle 3, devront faire partie. Chaque ouvrage cité est suivi d’un résumé de l’histoire et de pistes pédagogiques. L’enseignant doit connaître les livres proposés pour les conseiller au mieux suivant le parcours du lecteur. Cette liste est un instrument de travail au service des enseignants Elle est née d’une volonté de développer une culture littéraire. Cette liste pourra aider et guider les maîtres. Il s’agit de permettre à chaque élève de partager certains textes qui « ont nourri des générations et qui gardent encore toute leur force d’émotion, de réflexion ou de rêve. Ils sont, de plus, le socle des littératures d’aujourd’hui, qui ne cessent de dialoguer avec eux » On parle ici de la littérature de jeunesse ou de nombreux albums font allusion à des écrits plus anciens. Pour conclure, en cycle 3, les documents d’application disent qu’une culture littéraire se constitue par la fréquentation régulière d’œuvres très diverses pour qu’elles puissent toucher l’humain qu’est l’élève « l’enfant ». La littérature de jeunesse est un univers où les personnages, les situations ne cessent de se répondre. On parle de « chance » de rencontrer des œuvres dont ils puissent parler sous forme de débat. En fin de primaire, l’élève, grâce aux activités menées en lecture sera capable de lire un livre par semaine. Pour arriver à cet objectif, il faut lire des textes en entier et proposer des animations pour former le lecteur véritable qui lit des livres et va rechercher lui-même ces livres pour le plaisir, pour s’informer. L’objectif n’est pas seulement de conduire l’élève à lire en classe avec l’enseignant et ses camarades mais il est aussi important qu’il devienne un lecteur autonome et « passionné ». L’enseignant a donc la responsabilité de conduire tous ses élèves à la lecture personnelle. Il faut donc que les prêts de livres soient en place avec la BCD, la bibliothèque municipale… ou que des échanges de livres entre élèves s’organisent. Les élèves doivent être aidé par l’enseignant pour choisir un livre suivant un thème, un auteur, un genre ou en découvrir d’autres complètement différents. C’est pourquoi la nécessité de cette liste d’œuvres n’est plus à démontrer. 8 II/ Qu’est-ce que la lecture ? 1/ Définition D’après Planes et Roger « la formation d’un lecteur est une œuvre de longue haleine qui engage à la fois des compétences techniques et des comportements culturels. » La lecture est tout d’abord vécue à l’école comme une lecture déchiffrage de la GS au CE1. Cet exercice qu’est le décodage des phonèmes, des mots, des phrases et du sens apportent plus de souffrances que de plaisir. Cet aspect de la lecture est signe de rigueur, de prise d’indices, de maîtrise de la combinatoire. La lecture c’est aussi la lecture plaisir, c’est à dire un moyen de rentrer dans l’imaginaire et de se prendre pour quelqu’un d’autre, le temps de la lecture d’un livre. La compétence de lecteur ne peut en aucun cas se réduire à la maîtrise de la combinatoire. « La lecture est aussi une recherche de sens et également la possibilité de distance critique à l’égard du texte » d’après Bentolila La lecture doit poser des problèmes que le lecteur doit résoudre. C’est avant tout une situation de communication où l’enfant cherche à comprendre la pensée d’autrui. Quatre domaines sont utilisés par la lecture : Le domaine cognitif : des parcours de lecture sont choisis suivant les types de texte. Le domaine comportemental : vouloir lire pour rêver, penser, apprendre, agir et communiquer. Le domaine technique : maîtriser la combinatoire et construire le sens du texte Le domaine méthodologique : adapter son mode de lecture aux types de texte, au but que l’élève s’est donné. L’école contraint, oblige à l’entrée que le maître a pensé ; elle oblige à ne pas délaisser la lecture, elle oblige à la prise de risques dans le cadre d’une lecture intégrale en classe. Concernant la lecture personnelle, il peut aussi en être ainsi par le biais des questionnaires et des fiches de lecture. 9 La tâche de l’enseignant est moins de « donner » le goût de lire que de le construire didactiquement, c’est à dire de faire en sorte qu’il se « prenne ». Les textes doivent rentrer en résonance avec les interrogations des élèves et du groupe classe. D’après Poslaniec, lire est ce va et vient constant entre réalité et fiction qui permet d’évaluer le monde, de s’y situer. Un grand lecteur sort de sa lecture différent de ce qu’il était en y entrant. C’est donc bien autre chose qu’une distraction qu’un bon moment passé à lire, c’est un investissement de tout l’être, une façon de réévaluer en permanence qui on est et ce qu’on veut devenir. Le comportement de lecteur apparaît d’abord par imitation. La famille joue donc un rôle important et a une influence sur les activités de lecture qui se pratiquent à l’école. Trois types de lecture sont définis par poslaniec : La lecture impliquée : l’élève pénètre dans l’univers du livre. Il faut laisser leur imagination fonctionner sans règles. Ce goût de lire est indépendant de la maîtrise du décodage. La lecture experte : Capacité à comprendre les allusions à percevoir l’implicite du texte : l’intertextualité (texte/images) La lecture littéraire : capacité à percevoir, au-delà du sens immédiat, du sens implicite, au travers du mode de construction du livre. Ces 3 types de lecture doivent être maîtrisées pour être un lecteur autonome. D’après les différents aspects de la lecture évoqués dans cette partie, nous pouvons déjà déduire que la lecture peut dépasser l’aspect technique que représente la combinatoire en le mêlant au plaisir de la découverte, du nouveau, des émotions que peuvent apporter le livre. Cependant, il nous faut maintenant voir : dans quelle mesure peut-il y avoir du plaisir à lire ? 2/Alors le plaisir de lire ? L’objectif premier n’est pas le plaisir des enfants mais la construction de leurs compétences. Et c’est l’intérêt qui anime l’apprentissage, non le plaisir. Mais à l’école, l’élève s’inscrit dans une communauté de lecteurs, ce qui lui procure du plaisir. 10 A 5-6 ans, savoir que d’autres ont les mêmes peurs, d’autres pensent comme nous, nous rassure et nous procure du plaisir. La lecture permet de partager les émotions investies dans les livres. D’après Pierre Sève « la lecture reste une activité intime, réellement subjective » mais elle est en même temps une pratique sociale. Le plaisir de lire ne s’envisage pas sans qu’on l’analyse aussi sous un angle social, non plus que l’apprentissage, sans une prise en compte de la subjectivité. L’objectif pour l’enseignant est d’apprendre aux enfants eux-mêmes à articuler leur plaisir et leur inscription dans la société de la classe. « Une lecture réussie est une lecture où se trouve le nouveau, l’inattendu » c’est pourquoi certaines collections sont dénigrées car le déroulement est toujours le même. Le travail de lecture se présente alors comme une réorganisation des structures et des savoirs dont il dispose déjà et qui l’avaient amené à anticiper ce à quoi il s’attendait. Le lecteur doit pouvoir s’appuyer sur 3 leviers : - Le sens approché qui répondrait si bien aux problèmes propres du lecteur. Il faut infirmer ou confirmer ce sens pressenti dans le texte - utiliser ses références culturelles. Résoudre un problème particulier par rapport à un texte déjà rencontré et compris. - Savoir théoriser : demander l’explication pertinente ou bien mettre en doute le savoir qu’il croyait. En lecture, l’élève doit passer d’une impression floue à une maîtrise plus complète du texte. D’après Pierre Sève « toute pédagogie de la lecture débute dans un partage réussi d’une émotion ou d’un savoir, dans la fondation d’un lectorat, avant qu’elle propose aux enfants de conquérir leur autonomie, d’abord dans la réappropriation des textes lus ensemble, puis dans l’exploration personnelle des textes à lire collectivement ». Le plaisir apparaît lorsque le lecteur dans un jeu a vaincu les ruses du texte car le texte ne nous parle pas tout de suite. Le lecteur, lui, cherche confirmation de son identité, se prend au charme du discours mais sa culture va lui permettre de prendre une certaine distance qui l’aidera à interpréter le texte. L’élève éprouve du plaisir en trouvant réconciliés par des mots l’émotion et l’intelligence, l’énigme de sa vie et sa connaissance relative du monde. Proust « la vraie vie, la vie, enfin découverte et éclaircie, c’est la littérature ». 11 Le plaisir vient aussi de l’absence de contrainte dans la lecture personnelle ou les animations de lecture proposées par Poslaniec. D’après Pennac, le lecteur autonome a des droits qui sont définis ainsi : « Le droit de ne pas lire le droit de sauter des pages le droit de ne pas finir un livre le droit de lire n’importe quoi le droit de lire n’importe où le droit de grappiller le droit de lire à haute voix le droit de nous taire » C’est un objectif, malgré l’universalité que peut apporter le maître, de par son caractère, que de développer cette lecture personnelle pour assurer ce socle de pratiques sociales et culturelles sans lequel aucun savoir n’a de sens. Chaque enfant devra trouver solitairement son plaisir privé. Le plaisir de lire s’inscrit dans une pratique où les mots liberté, choix, interprétations prédominent. 3/ Dépasser cette dialectique lecture plaisir/apprentissage De nos jours, les manuels scolaires se proposent de lier l’apprentissage méthodique et le plaisir de lire en proposant des méthodes comme Ribambelle basées sur des albums. L’orientation actuelle des réflexions sur la lecture des enfants et le développement des recherches sur la littérature de jeunesse tendent à permettre de dépasser l’opposition convenue et trop sommaire entre « lecture plaisir » et lecture apprentissage. Il y a une interaction entre le plaisir de la découverte des histoires et des images et la « rigueur » des apprentissages narratifs et langagiers. D’après Catherine Tauveron « la lecture littéraire est une conquête aventureuse constitutive du savoir lire et les jeunes enfants doivent y être initiés car elle est l’une des voies pour les réconcilier avec la lecture » Cette lecture permet une prise de risques car les textes ne donnent pas leur sens immédiatement. Cette lecture permettra une continuité de la maternelle au lycée dans les modalités d’aborder la lecture de texte littéraire. Pour Catherine Tauveron, il s’agit « de comprendre mais aussi d’interpréter » à l’école. Avant, les élèves n’étaient amenés qu’à comprendre le texte et tout débat, toute interprétation était évincée. L’interprétation semble cependant essentielle pour préparer les futurs collégiens. 12 Le plaisir peut se rencontrer en lecture, selon Catherine Tauveron, à partir de la découverte des textes sous forme d’un jeu, ce que Christian Poslaniec confirme en organisant des animations autour du livre et de la lecture sous forme de jeu. III/ Les animations lecture Pour Poslaniec, les enfants « ne se mettent pas à lire parce qu’ils espèrent découvrir, dans cette activité, une source de plaisir ; ils se mettent à lire parce que lire est nécessaire à l’obtention du plaisir lié au jeu défini par l’animation. Et, au passage, on peut espérer qu’ils découvriront le plaisir de lire tout simplement. » Le simple apport de livres ne suffit pas, à lui seul, à impulser des actions en faveur de la lecture. D’après planes et roger, il faut mettre en place des activités. 1/ Les animations d’information On présente aux élèves des livres qu’ils ne connaissent pas et dont on suppose qu’ils peuvent les intéresser et même les surprendre. Ces animations informent sur l’existence de nombreux livres, de genres différents, amis aussi sur le fait que l’on peut éprouver du plaisir à lire. De plus, ces animations mettent en évidence que lire ne consiste pas à déchiffrer ce qu’a voulu dire l’écrivain, mais qu’un dialogue peut s’instaurer entre le texte et le lecteur mettant en jeu les émotions et l’imagination. Il s’agit, lors de ces animations, de présenter des livres de différentes façons. Cela peut aller d’une simple recommandation de titres jusqu’à une présentation par des personnes (enseignant, élève, bibliothécaire) où celle-ci peut prendre la forme d’un jeu, d’un plaidoyer, d’un spectacle. Des animations comme la ronde des livres, les hors-texte, la mise en réseau, le bain de lecture, le point commun font partie des animations d’information. Je ne développerai que la ronde des livres et la mise en réseau car ce sont ces animations que j’ai décidé de tester lors de mes stages. 13 La ronde des livres Cette animation consiste à présenter des livres, de façon à inciter les élèves à lire. L’important dans cette activité, est de présenter les livres « d’une façon dynamique (l’histoire, le personnage, le thème), d’en faire découvrir certains aspects (en lisant un passage, en montrant les illustrations) et de les proposer sans obligation de lecture. » Si le livre n’intéresse personne, on n’insiste pas. Tous les genres de livres peuvent être ainsi présentés périodiquement (chaque semaine, quinzaine ou mois) de façon à solliciter les élèves, en particulier les faibles lecteurs qui, hésitants au début, finiront par demander un livre correspondant à un thème qui les intéresse. La Présentation des livres sera faite, initialement par l’enseignant qui aura pris soin de lire les livres à présenter. Il s’efforcera de proposer un grand choix quant aux thèmes et aux genres. Mais l’enseignant peut aussi faire appel à des bibliothécaires, à des parents, des documentalistes ou des aides éducateurs, qui connaissent bien les livres et les revues s’adressant aux enfants. Dans un second temps, les enfants eux-mêmes peuvent s’ils le souhaitent, présenter leurs lectures récentes à leurs camarades. Il semble que les enfants soient des médiateurs plus efficaces, plus convaincants, dans la mesure où ceux-ci postulent que leurs goûts peuvent être communs et qu’il n’y a pas d’obligation à présenter un livre. D’après mes lectures, on peut choisir une certaine mise en scène avec l’aide d’une malle ou un lieu particulier comme la bibliothèque municipale avec l’aide de la bibliothécaire. « Tout comme Bernard Pivot, on choisit un passage bien alléchant qui indique le rythme, l’atmosphère du livre mais on peut tout aussi bien aborder le thème du livre en dialoguant avec les élèves»d’après B.Michalak, bibliothécaire. J’ai choisi pour ma part de présenter des livres tout au long de mon stage et non pas seulement lors d’une seule séance. J’ai décidé d’instituer un rituel du matin et ou du soir pour présenter un livre chaque jour. J’ai choisi des genres différents tout en insistant sur le genre fantastique qui m’a permis d’aider les élèves lors d’un travail d’écriture d’une nouvelle fantastique. La mise en réseau ou le point commun Il s’agit de proposer une douzaine de livres aux élèves et de leur donner comme consigne de rechercher le point commun à ces livres. Cela peut être le prétexte à faire porter l’attention sur une série de livres variés ou l’occasion de chercher véritablement à résoudre une énigme en comparant les divers livres proposés. Il peut y avoir plusieurs piles de livres mais lors de ma 14 pratique en maternelle j’ai choisi de ne proposer qu’une quinzaine de livres sur le thème de l’arbre en ayant pour objectif aussi la comparaison des albums et des documentaires. L’avantage de cette pratique réside dans le fait que chaque enfant manipule tous les livres c’est pourquoi elle est dite informative. La recherche de point commun permet déjà aux enfants de se situer par rapport aux ensembles proposés, ce qui peut faciliter leur choix. Mais c’est aussi une activité ludique car c’est le jeu qui est le moteur de l’activité des élèves. C’st une animation facile à organiser et adaptable à tous les objectifs. En direction des maternelles, on utilisera cette animation pour leur faire distinguer les catégories de livres : albums de fiction, albums documentaires, romans, bandes dessinées, dictionnaires, encyclopédies… , en parallèle avec les activités de tri. Les jeunes enfants acquièrent donc des notions essentielles à la mise en place ultérieure d’un comportement de lecteur. En même temps, ils jouent et communiquent oralement entre eux. C’est également à l’occasion de pareilles activités ludiques qu’ils commencent à raisonner, à argumenter et à mettre au point des stratégies de recherche. 2/ Les animations ludiques Les élèves, face aux livres, doivent avoir la conviction d’être en train de jouer et non de travailler. Les élèves peuvent participer librement aux animations de lecture. Il n’y a pas de contrainte et le seul intérêt est le plaisir immédiat du lecteur, même si ces animations font partie d’une stratégie ayant pour but de faire lire. Cependant, qui dit jeu, dit règles et si les élèves ne les respectent pas, ils ne sont plus dans le jeu. On sollicite ici les non lecteurs mais on ne les contraint pas. A la faveur du jeu, les élèves rencontreront des livres qu’ils auront envie de lire, nous l’espérons, non plus pour jouer collectivement, mais en s’impliquant d’une façon plus personnelle. Le livre est un objet transitionnel au sens de Winicott qui permet à l’enfant de faire la transition entre le réel et l’imaginaire et il aide l’enfant à se situer entre ces deux mondes. L’objectif auquel on tend pour les non lecteurs est qu’ils remettent en cause leur statut de non- lecteur, qu’ils prennent le risque de reconsidérer le rôle du livre dans leur vie. Il s’agit dons ici de rejouer et non d’obtenir le maximum de profit pour les élèves. Les différentes activités proposées sont le défi lecture, le rallye lecture, la lecture devinette ou le mini apostrophe. 15 3/ Les animations responsabilisantes Il s’agit de favoriser l’engagement volontaire d’élèves dans une action en permettant le dialogue avec d’autres personnes ou un public. Celui qui s’engage va se sentir responsable non pas vis à vis du médiateur qui a proposé l’activité, mais par rapport au destinataire car c’est de lui qu’il attend une appréciation, et c’est lui qui pourra lui envoyer une image positive de lui-même. Par ailleurs ces animations peuvent être perçues comme une étape vers la lecture en faisant découvrir aux faibles lecteurs l’existence d’un dialogue autour du livre. Si ces enfants n’ont pas encore pris conscience que la lecture est un dialogue entre le livre et le lecteur, ces animations vont leur permettre d’échanger avec d’autres personnes à propos du livre. Les animations proposées sont les grands lisent à des petits, les enfants conseillers, publier une revue de critiques, les enfants jury d’un prix littéraire, réaliser un enregistrement audio ou vidéo pour présenter des livres. Lors de mon projet en cycle 3, j’ai aborder la rondes livres mais aussi les enfants conseillers en ayant pour objectif d’arriver aux critiques de livres écrites par les élèves. 4/ Les animations d’approfondissement Il s’agit pour les élèves de découvrir un autre niveau de lecture dans les écrits qu’ils lisent. On ne peut arriver à l’objectif de la lecture que si chaque enfant fait une rencontre décisive avec un livre qui va le transformer, ce qui nécessite de multiplier ces derniers et d’en proposer à lecture multiple mais aussi de multiplier les animations autour du livre. Certains enfants qui sont des lecteurs superficiels ne perçoivent que le niveau du récit et ne se rendent pas forcément compte qu’il existe d’autres entrées susceptibles d’augmenter encore leur plaisir. Ces activités visent alors à approfondir une lecture sans que cela ne représente un effort tel que le plaisir de comprendre soit exclu. Des activités possibles sont : les jeux de rôles, adapter un livre, la comparaison entre un livre et ses adaptations Pour conclure, il ne faut pas essentiellement enfermer les animations lecture dans une des catégories proposées car ces animations regroupent parfois deux catégories. Les animations lecture permettent d’inciter sans contraindre, de respecter l’espace de liberté utile à chaque élève pour répondre aux besoins spécifiques de chacun, et de donner vie à la BCD. 16 IV/ La littérature de jeunesse 1/ Définition « Le livre, c’est pas compliqué ! tu aimes ou tu aimes pas. Si tu aimes, ressers-toi ! et passe le plat » Marie-aude Murail La littérature de jeunesse est un ensemble d’œuvres destinées aux enfants et aux adolescents, qu’elles aient été écrites réellement à leur intention ou qu’il s’agisse d’œuvres adaptées ou simplement publiées pour les jeunes. Elle comporte des romans, des albums, des bandes dessinées, des livres documentaires. Elle couvre tous les domaines de l’édition et représente un marché considérable. La littérature de jeunesse n ‘est pas une littérature à part mais elle n’a pas les mêmes objectifs, elle est une introduction aux futures lectures à venir. Elle est le domaine littéraire de l’écolier. Elle représente un univers où les thèmes, les personnages, les situations, les images ne cessent de se répondre. Le monde imaginaire vient compléter le monde réel et permet de mieux le comprendre. 2/ Un bref historique Durant le XIX ème siècle, la littérature pour la jeunesse connaît un développement fulgurant. La vocation moralisante du conte va longtemps persister dans les « histoires pour enfants ». Des auteurs vont illustrer la littérature de jeunesse : La comtesse de Ségur publie les petites filles modèles en 1857,1895, Marcel Aymé les contes du chat perché en 1934, Henri Bosco L'enfant et la rivière 1960 ou encore pierre Gripari avec les contes de la rue Broca en 1967. La jeunesse a besoin d'exemples : la littérature va lui proposer des héros, qui, aux prises avec la vastitude et la complexité du monde, vont s'accomplir par le courage, la persévérance ou l'astuce. Le modèle fondateur, ici, est le Robinson Crusoë de Daniel Defoe en 1719. Les jeunes lecteurs vont donc s'approprier plus généralement les récits d'aventures et d'exploration, et en premier lieu la littérature pionnière américaine, qui n'avait pas été écrite à leur intention : Fenimore Cooper avec le dernier des Mohicans et Jack London avec CrocBlanc ou l 'appel de la forêt en 1903. 17 Pour la même raison, les récits destinés à la jeunesse adoptent volontiers le cadre narratif du voyage, au cours duquel les héros subissent une sorte d'initiation. Il n’est pas toujours facile de distinguer entre les récits pour adultes « récupérés » par les éditeurs pour le public enfantin et les oeuvres que celui-ci s’est spontanément approprié. Il reste que de nombreuses oeuvres dont ce n’étaient pas la finalité première ont été rangées par l’usage dans la catégorie des livres pour la jeunesse, des Fables de la Fontaine à Poil de Carotte de Jules Renard écrit en 1894. Certains écrivains n’hésitent pas à réécrire une oeuvre à l’intention du jeune public, tels Alphonse Daudet ou Michel Tournier adaptant Vendredi ou les limbes du pacifique en vendredi ou la vie sauvage. En revanche, Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll en 1865, réellement écrit pour une enfant, représente le cas rare d’un ouvrage pour la jeunesse qui ait conquis les adultes. Après une courte éclipse au lendemain de la Première Guerre Mondiale, la littérature de jeunesse prend un nouvel essor avec les Albums du père Castor en 1931, devenu aussi attractif qu’un jouet, le livre pour enfants présente désormais un format et une épaisseur adaptés, et surtout de la couleur et des images. L’illustration est devenue un élément essentiel. Cette révolution allait donner naissance à la bande dessinée. Les années 1950-1960 voient apparaître, en France et aux Etats-Unis, des oeuvres où le graphisme prédomine et va parfois jusqu’à se substituer au texte. Les thèmes évoluent, jusqu’alors tabous, la peur, la sexualité, la mort font désormais l’objet d’histoires. En 1963, Maurice Sendack, avec Max et les Maximonstres, fait l’objet d’une violente polémique. Alors qu’il voit dans ses personnages une manière d’exorciser les peurs enfantines, les critiques considèrent ceux-ci comme nuisibles, puisqu’ils remettent « en cause l’autorité parentale et terrifient délibérément les enfants » d’après Bettelheim A côté d’un merveilleux destiné à protéger l’enfant du monde extérieur en lui permettant de s’en évader, existe désormais un nouveau merveilleux, qui, ancré dans la réalité, doit au contraire le « vacciner ». Cette époque revendicatrice a permis aux illustrateurs d’être reconnus au même titre que les auteurs. Aujourd’hui le graphisme s’est assagi et le texte a retrouvé sa force narrative. Le texte met le plus souvent en scène un jeune héros en proie à des problèmes d’actualité (drogue, violence, racket, divorce, naissance ou mort d’un proche) auxquels l’enfant peut s’identifier. Pour les plus jeunes, l’illustration est prédominante; les éditeurs mesurent les risques et ne conjuguent plus expérimentation du texte et de l’image. La littérature est divisée en genre et en collections, elle comporte tous les domaines documentaires. Entre livres et jeux, de nouveaux produits voient le jour : livres à toucher, formats géants, livres animés, musicaux. 18 3/ Qu’apporte aux élèves la littérature de jeunesse ? C’est une littérature qui répond aux besoins des enfants La littérature de jeunesse entre dans les classes de deux façons : elle peut servir de supports à de nombreux exercices et elle fournit aux enseignants une grande possibilité de choix et de graduation dans la difficulté de lire. D’après Renée Leon, on peut dégager trois orientations concernant l’intérêt de la littérature de jeunesse. a/ Se situer dans l’espace et dans le temps Lire à l’école ne peut uniquement se résumer à lire des romans. Avant que l’enfant ne soit prêt à suivre une trame narrative, à se projeter dans des personnages, on devrait pouvoir lui proposer un livre qui est le reflet du monde qui l’entoure répondant ainsi à ses préoccupations les plus concrètes et les plus immédiates. Certains livres permettent également une ouverture sur le monde, la lecture s’apparentant alors à un voyage immobile. b/ Se reconnaître dans les personnages : projection et identification L’enfant peut très tôt se rendre compte que certains livres le concernent car c’est un peu de son histoire à lui qu’il raconte. Par la projection et l’identification, le lecteur va s’intéresser à un récit en y trouvant un reflet de sa propre vie, de ses préoccupations, de ces conflits, de ces enthousiasmes. Certains livres peuvent permettre à l’enfant de mûrir, de grandir en apprenant à mieux se connaître et à mieux connaître son entourage en prenant conscience qu’ils ne sont pas les seuls à ressentir ce qu’ils ressentent. Les livres peuvent l’aider à mieux comprendre comment se comporter et souvent à trouver les premières réponses à des angoisses, à des interrogations qu’il n’a pas encore oser formuler. Il peut y être question d’amour, de mort, de tolérance, de différences mais aussi de peur, désir, jalousie, joie; de l’art de grandir... Le fait de pouvoir se projeter et s’identifier à un personnage va jouer un rôle essentiel. Ainsi pour Renée Léon » le personnage, à la fois semblable et différent, offre au lecteur une existence parallèle. Il lui présente un miroir dans lequel il se retrouve en partie et qui le rend plus clairvoyant ». On peut alors être amené à parler de livre miroir, c’est à dire d’un livre qui accompagnerait l’enfant tout au long de son développement en évoluant avec lui au fil du temps. Différents âges du livre miroir peuvent alors être distingués : la vie quotidienne des tous petits; l’enfant qui grandit en étant capable de surmonter ou de résoudre des conflits; 19 l’adolescent clairvoyant éprouvant les mêmes angoisses; l’enfant idéal, autonome et spontané, triomphant de tout. L a pluralité des sujets traités permet de « prendre la vie à bras le corps » en faisant de l’univers de l’enfance un monde qui n’est plus aseptisé. Ainsi « en créant distance et recul, le détour par l’imaginaire peut paradoxalement faciliter les choses car il dédramatise de nombreuses situations ». c/ Vivre des aventures Certains livres permettent de sortir du quotidien et de vivre des aventures qu’on a peu de chance de connaître dans le cours de la vie réelle. De ce fait le livre d’aventure propose une identification différente de celle du livre miroir. « Le héros n’est plus un reflet mais un modèle ou un idéal qui montre comment sortir du cercle de ses limites: il ose, il prend des risques, il va de l’avant, il invente. Il prend la dimension d’un héros dit positif et certains romans d’aventures sont ici des romans d’apprentissages et d’initiation. » Ainsi la littérature de jeunesse apparaît comme une véritable source de richesse pour l’enfant, encore faut-il que celui-ci puisse y avoir accès. 20 DEUXIEME PARTIE J’ai essayé de répondre à la question : « comment susciter l’envie de lire ? » en mettant en place des animations autour de la lecture. J’ai souhaité observer la réaction des élèves et vérifier la possibilité d’introduire la littérature de jeunesse à l’école grâce à des rituels. Mais j’ai aussi voulu montrer qu’on ne lit pas qu’en classe avec l’enseignante et les camarades mais que l’on peut aussi lire seul, chez soi. Il m’a semblé important de leur présenter des livres que j’avais lus et qui m’avait plu. Ces animations se sont déroulées lors de mes stages en responsabilité en cycle 3 et cycle 1. I / Séquence en cycle 3 La premier projet en cycle 3 dans une classe de CM1-CM2 de 22 élèves était la présentation de livres par l’enseignante mais aussi par les élèves, sous forme de rituel. Dans une deuxième partie, il s’agissait d’écrire des textes incitateurs (quatrième de couverture) pour les envoyer à une autre classe (classe de Carole) dans le but de leur donner envie de lire les livres sélectionnés. L’objectif visé était de faire découvrir aux élèves des livres puisés dans un répertoire de référence approprié à leur âge et puisés dans la littérature de jeunesse. Mais il était aussi question de les amener à découvrir les diverses façons qu’ils avaient de percevoir s’ils allaient aimer le livre ou pas et s’ils désiraient le lire. La sélection des livres s’est faite suivant un projet d’écriture de nouvelle fantastique ( genre ) tout en mettant également des romans d’autres genres pour la richesse du panel mais également avec l’objectif qu’ils découvrent divers types d’écrits. En dernier lieu, la seconde partie proposait des objectifs de socialisation : communiquer aux autres ses opinions et se responsabiliser. 1/ Déroulement de la séquence Lors de la première semaine, j’ai présenté des livres tous les jours soit le matin ou le soir avant la sortie. J’ai aussi donné une fiche à remplir sur les habitudes de lecture que vous trouverez en annexe. Pour la présentation des livres, il s’agissait de changer le déroulement à chaque fois et de montrer que suivant les livres ou le plaisir qu’ils avaient pu donner en les lisant, on ne les présentait pas de la même manière. D’après Poslaniec, « L’important est de présenter les livres d’une façon dynamique (l’histoire, les personnages, le thème), d’en faire découvrir 21 certains aspects (en lisant un passage, en montrant des illustrations) et de les proposer sans obligation de lecture.» Le premier jour, j’ai présenté un conte de Charles Perrault La barbe-Bleue. Il s’agissait pour moi de choisir un extrait où le personnage était décrit pour montrer toute son étrangeté et sa cruauté. Il était d’ailleurs décrit par sa toute jeune femme et le suspens n’en était que plus intense. Certains connaissaient déjà ce conte mais ils ont tous été attentifs et ont éprouvé du plaisir surtout face à la lecture à haute voix que je prodiguais. Ils ne souhaitaient pas que j’arrête mais je leur ai alors dit que ce livre était à leur disposition au coin lecture et qu’il pouvait l’emprunter. Je créais déjà un besoin ! Le deuxième jour, j’ai évoqué un livre tout à fait différent dans le type d’écrit car c’était un roman fantastique L’école qui n’existait pas de Durual. C’était un ouvrage assez inquiétant où l’école où la jeune fille évoluait, présentait des caractéristiques inimaginables. J’ai alors choisi l’arrivée de cette jeune fille dans l’école et la découverte de lieux, d’activités impossibles dans la vie actuelle. Cela en a fait sourire certains, d’autres se sont pris au jeu et ont décidé d’emprunter ce livre pour le découvrir et en savoir plus. Le troisième jour, j’ai décidé d’aborder un livre où de courtes histoires fantastiques étaient écrites. Le livre s’intitulait Nouvelles d’aujourd’hui d’Argilli et la nouvelle choisie était A bas la censure, vive la lecture. J’ai décidé cette fois de lire toute la nouvelle et j’ai donc utilisé le rituel du matin et du soir. Cette nouvelle, dont le thème était la lecture, proposait d’interdire aux enfants de lire et de les obliger à regarder la télévision. Surprise de la part des élèves qui ont toujours entendu que lire était important. Un débat s’est ensuite engagé autour de ce thème lecture/télévision. Le quatrième jour, j’ai changé de type d’écrits et je leur ai présenté un album toujours dans le genre fantastique : l’arbre sans fin de Ponti. J’ai seulement montré les images et parlé de ce que j’aimais dans cet album : l’univers magique, les couleurs, les personnages atypiques. J’ai refermé l’album et certains m’ont demandé quand est-ce qu’il pouvait l’emprunter. Déjà il me semblait que j’avançais dans mon projet car l’envie d’emprunter venait d’eux et je ne les sollicitais plus. 22 Ce jour, j’ai annoncé que maintenant j’aimerai bien qu’il me fasse partager les livres qu’ils avaient eu plaisir à lire. Bien sûr, certains étaient encore récalcitrants et j’ai engagé des conversations individuelles pour essayer de trouver avec eux un livre qui les aurait marqués. Pour certains, rien ne leur venait à l’esprit et j’ai décidé de ne rien brusquer. Ils pouvaient venir s’inscrire individuellement pour présenter un livre le matin. J’étais à leur disposition pour les aider à préparer, leur donner des conseils, tout en les laissant choisir leur façon de présenter le livre car je voulais tester si certains allaient trouver d’autres manières que moi de les présenter. J’ai bien insisté sur le fait que certains livres étaient à moi, que d’autres appartenaient à une bibliothèque pour leur montrer que nous avions divers moyens pour se procurer des livres. La deuxième semaine était donc consacrée à la présentation de livres par les élèves et j’ai élaboré une affiche où je répertoriai les diverses présentations. C’est Clément le premier qui nous a apporté Harry Potter et la chambre des secrets. Il a commencé par lire le résumé du livre puis il nous a lu un extrait. Il a ensuite posé des questions à la fin de sa lecture aux autres élèves. Quel est le titre ? Qui est Peter Roum ? Qui est Syrius Black ? Je lui ai ensuite donné des conseils quant au moment de l’histoire car nous ne savions pas exactement quand l’action se déroulait. Il nous a donc ensuite resituer l ‘extrait et nous a parlé de la présentation des deux personnages. L’idée de la présentation, de quelques personnages seulement, était judicieuse cependant Clément nous a fait une lecture trop longue et je sentais le reste de la classe décrocher petit à petit. Le questionnement sur l’extrait lu était intéressant et faisait transparaître ceux qui avaient été touchés par le livre. Audrey s’est à son tour essayée à l’exercice avec Le gentil petit diable de Gripari. Elle a rapidement résumé le livre puis nous a fait une lecture expressive d’un passage humoristique en mettant le ton. La réaction des autres a été immédiate avec des éclats de rire, des encore et j’irai même jusqu’aux applaudissements à la fin. Florian, élève de cm1 nous a présenté les minuscules de Roald Dahl, il a donné le titre à la différence des trois premiers qui n’avait donné le titre qu’après avoir lu l’extrait. Il a lu le résumé de la quatrième de couverture, acte nouveau aussi. Il nous a lu ensuite le début où il était question d’un dialogue, qu’il arrivait à rendre assez vivant, en changeant de voix et l’humour transparaissait alors. Le plaisir qu’il a eu à le lire se voyait d’autant plus que c’est 23 un élève qui est en difficulté et qui lit peu. C’est un livre que j’ai mis à leur disposition et il semble que Florian a rencontré ici un livre à son goût et qu’il souhaitait le faire partager aux autres. Coline a présenté Mon chien va à l’école. Ella a donné le titre et le résumé de quatrième de couverture et elle a posé des questions par rapport au titre. Ce questionnement sur le titre est intéressant car d’après l’enquête, les élèves choisissent beaucoup leur livre d’après le titre. Jordan souhaitait à son tour nous présenter les minuscules. Il m’a semblé que cela pouvait être une bonne chose de comparer deux présentations d’un même livre. Il a donné le titre, le nom de l’auteur, de l’illustrateur et nous a lu un extrait où l’action était très présente cependant le ton n’y était pas toujours et sa lecture était un peu fade. Nous lui avons donc donné des conseils pour rendre sa lecture plus vivante. Cependant nous en savions plus sur le rythme du livre et cette présentation était positive. Thomas a présenté un livre qu’il a beaucoup aimé pour son humour : Zappeur sans reproche de Sarrasin. Il nous a lu un extrait très humoristique mais il a eu des problèmes de lecture et cela a gâché un peu le plaisir des autres. Cependant, c’est un élève qui lit peu et le fait de venir présenter un livre était déjà un grand pas pour lui vers le plaisir de lire et surtout de faire partager sa lecture aux autres a semblé le satisfaire. Valentin nous a proposé le livre de la jungle de Kipling dont il nous a donné le titre, l’auteur et l’illustrateur. L’extrait qu’il nous a fait partager est un moment crucial où mooglie se fait capturer par les singes. Une présentation des personnages nous était d’ailleurs faite dans cet extrait. C’est un grand lecteur qui a su nous faire partager son plaisir. Je n’ai pas détaillé toutes les présentations de livres car certaines étaient semblables cependant à chaque fois le questionnement des élèves spectateurs mais aussi de ceux présentateurs a été très enrichissant car un vrai dialogue sur les livres se faisait jour à chaque fois. La place de l’enseignant est ici d’observer les élèves, de noter leur réaction mais aussi de s’exprimer sur certains livres pour montrer aux élèves qu’il partage leur culture littéraire. La dernière semaine devait être consacrée à écrire des quatrièmes de couverture pour la classe de Carole mais comme j’avais aussi l’écriture d’une nouvelle fantastique pour une autre classe, il m’a fallu faire des choix et je n’ai pas pu mener à bien mon projet. Cependant, j’ai décidé de leur demander à tous d’amener un livre leur appartenant et qu’ils avaient aimé 24 lire. J’ai remarqué que certains lisaient des bandes dessinées, d’autres des livres de la collection Tom et Nana ou bien Harry Potter. Quelques uns m’ont apporté les livres empruntés au coin lecture et découverts depuis peu. J’ai alors décidé de leur faire présenter un livre en faisant une affiche en arts visuels. Ils ont d’abord fait des fonds puis ils ont écrit le titre du livre et découpé des formes dans des fonds. Le fond choisi devait correspondre à l’atmosphère, aux thèmes, aux sentiments dégagés par le livre. Les fonds ont été présentés avec le titre caché et certains avaient ajouté un collage (Dessin ou forme) sur le fond. J’ai alors proposé aux autres élèves de deviner le titre du livre car en général c’était des livres qu’ils connaissaient. Des livres comme Harry Potter était représenté par des fonds orange pour la coupe de feu et était reconnu facilement. D’autres sur le printemps, la joie de vivre étaient représentés par des couleurs d’automne et n’ont pas été retrouvés. Certains se retrouvaient facilement car le héros ou un objet représentatif étaient découpés dans un fond. Il s’agissait pour ce travail d’utiliser les couleurs, la composition en arts visuels pour dégager les sentiments, le thème d’un livre. 2 /Analyse globale de l’activité de lecture Il semble important de travailler sur la lecture expressive avec les élèves lors de cet exercice pour aider les plus en difficulté à surmonter ce problème et à ne garder que le plaisir qu’ils ont à partager ce livre. Il s’agirait, par exemple, de les aider à faire ressortir la méchanceté ou au contraire la gentillesse d’un personnage, en utilisant sa voix. Pour les faibles lecteurs, il faudrait insister pour présenter le livre sans lire un extrait mais plutôt travailler avec eux à une quatrième de couverture qui serait dite aux autres sans papier ou seulement avec l’appui d’un pense-bête où seraient notée les grandes lignes. Je n’ai pas assez aidé et proposer d’actions de remédiation aux élèves pour qui, lire en grand groupe, posait problème. Il est très important d’apporter un grand nombre de livres dans tous les genres et types d’écrits pour que chacun arrive à trouver son bonheur. Ce sont en grande majorité les CM2 qui ont présenté des livres et les CM1 semblaient plus attendre des CM2. Un ou deux CM1 se sont essayés à l’exercice et je pense que c’est une bonne voie pour montrer aux autres qu’ils peuvent le faire aussi. Il est toujours difficile de montrer aux autres ce que l’on aime, ils ont peur des moqueries et j’ai essayé de ne rejeter aucun livre amené car toute lecture commence par un livre et se poursuit au fil des rencontres… 25 Je n’ai pas noté de différence flagrante parmi ceux qui ont présenté des livres : des grands ou petits lecteurs, les grands lecteurs plus à l’aise cependant pour présenter le livre mais les petits lecteurs tout aussi capables de faire passer leur plaisir malgré une lecture plus hésitante. C’est une activité à pratiquer tout au long de l’année avec des supports différents. Il faut cependant veiller à vérifier que les petits lecteurs lisent réellement les livres et donc qu’ils ne présentent pas le livre seulement avec la quatrième de couverture. De plus, l’enquête que j’ai menée en début d’activité devrait se faire tous les trimestres environ pour voir l’évolution du comportement de lecteur. Il ne m’a pas semblé justifié de leur reproposer cette enquête lors de mon départ car l’activité avait été trop succincte pour qu’elle donne satisfaction. Cependant, j’espère avoir ouvert la voix vers le plaisir de lire à certains et surtout montré que l’on peut lire tous les livres mais qu’il en existe d’autres, en dehors des livres achetés en supermarché et notamment des livres de bibliothèques qu’ils peuvent aller emprunter gratuitement avec l’aide de leurs parents ou des livres achetés dans des librairies. Pour ma part, il me semble que dans les petites écoles retirées les bibliobus ne passe pas assez souvent. 3/ Bilan de l’enquête sur le comportement de lecteur L’enquête a montré que les élèves empruntent les livres principalement à l’école et dans les bibliothèques. Ils lisent souvent le soir mais aussi en journée à l’école ou pendant les vacances. Leur lieu favori est leur chambre et particulièrement sur leur lit. Plus de la moitié de la classe a lu plus de 10 livres et aucun n’en a jamais lu depuis le début de l’année. Les élèves choisissent leur livre grâce au titre mais aussi aux illustrations et à la quatrième de couverture mais plus minoritairement donc le travail sur la quatrième de couverture avait un intérêt. Ils connaissent surtout les romans déclinés sous certaines catégories : policier, fantastique et science fiction, les bandes dessinées et les contes. Ce sont d’ailleurs les bandes dessinées qui sont lues en majorité puis viennent les romans sans distinction. On voit cependant apparaître ici les documentaires. Quant aux livres qui les ont marqués : je retrouve des livres fantastiques que je leur ai mis à disposition, des bandes dessinées, les documentaires, des romans comme Harry Potter et les raisons avancées sont : le suspens, l’action, l’imagination, le fantastique, les animaux, l’humour. La lecture personnelle leur apporte : l’instruction (culture+orthographe), le plaisir, s’identifier aux personnages, mieux lire, rien (1 personne). Ils partagent principalement leur lecture avec leur famille et leur copain, très peu avec l’enseignante. 26 4/ Indices positifs et négatifs de ma séquence INDICES POSITIFS : - ils ont pris plaisir à écouter la lecture à voix haute - ils ont souhaité à leur tour présenter des livres - ils ont emprunté et lu les livres que j’avais présentés - Ils ont demandé si l’auteur avait écrit d’autres livres… - certains ont souhaité emprunter le livre d’un camarade - Ils ont découvert grâce aux livres apportés qu’il existait de nombreux genres et types d’écrits et que l’on n’était pas obligé de lire toujours la même collection. - Il semblerait qu’il regarde plus attentivement la quatrième de couverture depuis que nous avons fait ce travail ; - Avant mon départ, ils m’ont demandé s’ils pouvaient continuer les présentations de livres : je leur ai alors répondu qu’ils allaient pouvoir le demander à leur enseignante… INDICES NEGATIFS : - tous les élèves n’ont pas présenté de livres surtout les CM1 - il y a eu une certaine convention qui s’est installée en présentant les livres et ce n’était pas mon idée de départ car je voulais que chacun trouve son parcours de lecteur et puisse le faire partager aux autres, à ceux qui ne sont pas encore de grands lecteurs et qui pourraient facilement arrêter. Je souhaitais qu’ils trouvent leur propre façon de présenter un livre suivant le livre, leur personnalité…. - il y a eu un mélange entre présenter le livre et expliquer pourquoi ils avaient aimé le livre. La présentation était parfois trop conventionnelle et le plaisir pris par l’élève n’était pas audible. Il aurait donc fallu travailler sur l’expression orale et le texte argumentatif : pourquoi j’ai aimé ce livre, pourquoi je n’ai pas aimé ce livre ? - Cette action n’a pas duré assez longtemps : c’est un travail sur une année et non sur trois semaines si l’on veut évaluer les progrès et constater un effet sur les comportements de lecteur des élèves. - Il n’y a pas eu assez de diversité au niveau des livres cependant c’était un choix de ma part de me centrer sur le fantastique pour les aider pour l’écriture de la nouvelle. 27 - La fréquentation à la bibliothèque semble encore ne pas aller de soi et il faudrait développer le coin lecture. Une BCD est d’ailleurs en train de voir le jour dans l’école où j’étais en stage. Remédiations Certains livres n’étaient peut-être pas adaptés au niveau des élèves, il aurait donc été utile de multiplier les livres (genres différents, livres à lecture multiple). De plus, il ne faut pas imposer un temps de lecture car cela bloque les faibles lecteurs qui ont peur de ne pas avoir fini à temps. En dernier lieu, l’animation sur la présentation de livres aurait pu être élargie en cherchant à conseiller des libraires ou des élèves d’une autre classe (Ce qui était prévu au début). Enfin, le rôle de médiateur de l’enseignant n’a pas été assez expérimenté : j’aurai du parler plus amplement avec les élèves de ce qu’ils avaient lu. 5/ Pistes possibles et prolongements Il serait possible et les Instructions Officiels proposent d’avoir pour chaque élève un carnet de lectures où il pourrait noter ses remarques personnelles ou un passage qui l’a fortement marqué. J’espère que le travail que j’ai mené avec eux les mènera sur cette voix. Ils avaient déjà un cahier d’emprunt où chaque élève avait une feuille et notait les livres empruntés au coin lecture. Ce cahier favorise déjà l’emprunt de livres mais il me semble qu’un carnet plus personnel pourrait être élaboré par les élèves et ils le garderaient pour eux. Ce serait un bon support pour l’activité de présentation de livres. On aurait pu tout aussi bien imaginer la création d’un club de lecture au sein de la classe pour parler des livres lus. Il serait alors possible d’aller plus loin dans les explications sur j’ai aimé ou pas ce livre. II/ Séquence en cycle 1 Objectifs : Explorer le monde de l’écrit Le maître est médiateur entre l’écrit et l’enfant, il aide à reconnaître, à observer et il lit pour l’enfant. Découvrir les espaces privilégiés du livre. Utilisation de la BCD, du coin lecture, des bibliothèques. 28 Lire plusieurs fois la même histoire : le récit Favoriser une culture de l’écrit : présenter différents genres, types d’écrits. Ces séances se sont déroulées dans une classe de PS-MS-GS de 17 élèves. 1/ Raconter une histoire déjà entendue en ne voyant que la page de couverture Objectif : rappel différé d’un texte préalablement lu Déroulement J’ai expliqué que le maître leur avait lu un livre l’arbre à livres et que je ne connaissais pas l’histoire. Je leur ai montré la page de couverture et j’ai demandé si certains voulaient m’aider et me raconter l’histoire. Je me suis servie de ce livre pour aborder mon projet sur l’arbre en leur demandant si ça leur ferait plaisir de fabriquer un arbre : « mais alors peut-être devrait-on écrire aussi une histoire ? Comment ? » Les GS et MS se sont exprimés après une ou deux minutes. Ils m’ont parlé de bateau, de Victor qui écrit un livre Je leur ai montré les images et ils ont repris le cours de l’histoire de façon plus chronologique. « Victor n’a plus rien à lire Il part avec un bateau sur l’île de l’arbre à livres Il est attaqué par un livre méchant mais il arrive à le dompter car après le livre l’emmène vers l’île. Il découvre alors l’arbre mais il n’est pas mûr et il ne peut pas cueillir de livres Cependant il se risque à cueillir un livre et l’arbre est furieux Il y a beaucoup de vent et Victor se retrouve au point de départ chez lui Il décide donc d’écrire lui-même un livre. » Tous les élèves se sont rappelés du personnage de Victor et de l’arbre à livres. Ils ont souvent oublié pourquoi il allait voir l’arbre en MS. Mais tout le monde s’est rappelé de la fin et de Victor qui veut écrire un livre car l’arbre à livres n’est pas mûr et qu’il n’a pas de livres écrits. Le passage où victor est projeté chez lui à la force du vent est mal compris par les MS et par quelques GS. 29 Il m’a fallu recourir aux images pour les aider à retrouver l’histoire en entier car après trois jours, le rappel était un peu difficile. J’ai posé la question du thème du livre : « des livres, d’un arbre à livres, de l’écriture d ‘un livre. » Je souhaitais leur faire repérer à chaque fois que l’on parlait d’un arbre ou d’arbres dans les livres que je leur lisais en vue de la mise en réseau ultérieure. Dans l’ensemble cet exercice est bénéfique aux élèves car ils sont obligés de se remémorer l’histoire, d’essayer de reconstituer la trame narrative du récit. Ils peuvent prendre en compte la parole des autres, infirmer ou confirmer une hypothèse et ils l’ont réellement fait surtout les GS envers les MS quand ils se trompaient sur une action. Il s’agit ici de prendre relativement peu la parole et de laisser des temps de silence pour les laisser réfléchir. J’ai réalisé une autre séance avec le livre La dent de lait de chloé qui a été raconté par un groupe de MS-GS à deux élèves qui n’étaient pas là lors de la lecture de ce livre et surtout à une élève qui avait perdu une dent. 2/ Retrouver le titre d’un livre en écoutant le résumé de son histoire J’ai lu 5 ou 6 livres la première semaine dont les titres sont : le chapeau à secrets de Ponti, Elmer et Walter de, l’arbre enchanté, la dent de lait de Chloé, les bêtises, le chêne. J’ai décidé dans la deuxième et troisième semaine de mon stage de prendre des moments où je résumais une histoire et où les élèves devaient savoir de quel livre il s’agissait. Les élèves utilisaient surtout les personnages ou les lieux pour repérer le livre. Venait après une action bien précise du récit qui les menait vers la voie. Mademoiselle moiselle et Elmer ont été reconnus facilement. L’arbre enchanté a parfois été confondu avec le livre le chêne car je ne nommais pas tout de suite l’espèce de l’arbre. Il aurait fallu certainement réfléchir plus assidûment à la manière de présenter le récit car c’est lui qui induit la rapidité du rappel du livre. Une fois le titre ou une partie du titre reconnu, les élèves allaient chercher le livre au coin lecture et je le lisais pour infirmer ou confirmer leur hypothèse. C’est une activité qui fonctionne bien et qui pourrait être utilisé lors du retour des livres empruntés. On pourrait sélectionner les livres empruntés et lors de la semaine suivante résumer leur histoire pour savoir si l’enfant a compris l’histoire, si il l’a lu et s’il se souvient 30 de ce qu’on a pu lui lire à la maison. Cela permettrait à l’enfant de réaliser que ces lectures personnelles peuvent être utiles car on peut les faire partager aux autres. Ce travail serait plus individuel. En prolongement, on pourrait imaginer ensuite que les élèves racontent à leur tour des livres connus de tous et que les autres essaient de les reconnaître. Nous serions sur le plan de la culture de l’écrit, du partage culturel et des règles de l’échange social car il y aurait une interaction entre les élèves pour donner leur avis, faire des hypothèses, infirmer ou confirmer le choix du livre. Je verrai cette séquence plutôt en fin d’année dans le cadre d’une évaluation sur la mémorisation des textes abordés sur l’année. Voir la séquence « les paramètres et règles de l’échange social. » en annexe. 3/ Mise en réseau de livres : Matériel : Des albums et documentaires sur l’arbre en rapport avec le projet de fabrication d’un arbre pour le concours de la forêt mystérieuse avec l’îlot livres. a/ Création d’une histoire à partir d’un livre sans texte : l’arbre, le loir et les oiseaux. J’ai réalisé trois séances pour inventer une histoire avec les GS. Le peu de séances s’explique par le petit nombre d’élèves « 5 » et un temps plus long l’après-midi pour ce travail. Je leur ai expliqué que j’avais trouvé ce livre mais qu’il n’y avait que des images et que ce serait bien si on pouvait essayer d’écrire une histoire à partir de ces images pour exposer dans l’arbre. Séance 1 Ils ont décrit les images et nous avons cherché des noms pour les personnages. La description des images a permis de planter l’espace et le temps et de découper la trame narrative. Séance 2 Les élèves s’étaient documentés sur les personnages: le loir, les hirondelles, le chêne et ce qu’ils faisaient tout au long des saisons. Nous avons donc commencé à écrire le début de l’histoire en dictée à l’adulte. 31 Séance 3 Relecture du début de l’histoire et écriture du dénouement et de la fin. J’ai moi-même effectué quelques changements pour que l’histoire soi plus cohérente car je manquais de temps, je n’avais que 2 semaines pour réaliser l’arbre en arts visuels et écrire l’histoire. b/ Les élèves de grande section racontent l’histoire aux autres Cette séance s’est déroulée la dernière semaine. Ce sont donc les GS qui ont raconté leur histoire au MS-PS. Ils ont bien énuméré les personnages et les différentes saisons qui défilaient. J’ai dû les aider à redire l’histoire de façon chronologique. J’ai posé des questions comme : Que fait le loir ? Où vont les hirondelles ? Dans l’ensemble la trame narrative a été retrouvée. Cet exercice semble plus facile car ils ont inventé l’histoire mais il se souvenait plus de la description que de l’histoire elle-même. Il me semble que cela est dû à la précipitation dans lequel le projet s’est réalisé. Il aurait fallu une semaine de plus pour retravailler avec eux sur la logique du texte et les différentes phases du récit. Cependant ils ont eu une aisance certaine pour utiliser les pronoms. (il pour Thomas, elles pour les hirondelles). Je les ai filmés et il aurait certainement été plus judicieux de les filmer et de travailler avec eux sur la vidéo. Ils auraient alors raconté leur histoire avec une préparation et cela leur aurait facilité leur intervention devant les autres. C/ mise en réseau de livres autour du thème de l’arbre Séance 1 Exploration libre des livres, certains ont déjà été lus au cours des deux premières semaines. Séance 2 Je propose aux élèves de feuilleter les livres étalés sur une table depuis la veille pour la phase d’exploration. Je leur demande de prendre un livre, de l’explorer puis je les invite à nous regrouper pour que nous fassions une mise en commun et que chacun parle succinctement de son livre. J’écris au tableau ce que dit chacun. J’essaie de leur faire remarquer qu’il y a un mot qui revient toujours puis de leur faire découvrir qu’elle est ce mot : arbre. Les MS-GS ont des 32 indices grâce à l’affiche sur l’arbre, je leur ai fait également repérer ce mot dans l’arbre à livres. C’est un GS qui le trouve et je pose maintenant la question : « pourquoi ai-je mis ces livres ensemble ? » Les élèves me répondent en grande partie parce qu’ils parlent des arbres. Grâce à cet exercice, je peux aussi comparer les albums et les documentaires. On ne trouve pas les mêmes renseignements. Je leur fais expliciter les différences. 4/ Analyse de la séquence Toutes les animations en lecture que j’ai menées au cours de mon stage en cycle 1 ont eu un accueil favorable de la part des élèves. Je n’ai pas détaillé la séance hebdomadaire de bibliothèque où il était question de présenter les livres pour chaque section afin qu’ils puissent choisir le livre à emprunter. C’était déjà l’objectif que je m’étais fixé en cycle 3 et je voulais proposer d’autres approches autour de la lecture. J’ai cependant utilisé le regroupement du matin pour lire un livre sous forme de rituel comme en cycle 3. J’ai préféré vous faire part en cycle 1 des quelques séances que j’avais choisies parmi une multitude d’idées puisées au fil de mes lectures. La motivation, le travail, le plaisir, que j’ai pu observer des élèves me renforce dans ma position à proposer des animations lecture et qu’avant tout, c’est le plaisir qui prime et la manière ludique d’aborder ses séances y est pour beaucoup. Le plaisir peut aussi rimer avec objectif : celui de favoriser une culture littéraire partagée par tous. Il me semble l’avoir atteint ou tout au moins en partie grâce à ces activités autour de la lecture INDICES POSITIFS - les élèves sont allés très souvent au coin lecture - ils étaient attentifs quand je lisais une histoire - le projet sur l’arbre leur a donné une véritable situation de communication pour créer leur histoire. Pour qui écrivons-nous notre histoire ? Qui va la lire ? étaient des questions posées par les élèves. - Ils étaient toujours très motivés à chaque animation proposées en lecture. - Je leur ai proposé des livres animés et certains ont passé beaucoup de temps à les feuilleter et jouer avec. - Les élèves m’ont demandé, surtout en grande section, si les livres m’appartenaient … il y avait là un réel désir de les garder dans la classe alors que je leur ai expliqué que je 33 devais les rendre à la bibliothèque mais qu’ils pourraient les emprunter s’ils le souhaitaient. - Il leur reste l’arbre à livres fabriqué en arts visuels et un livre où est écrit leur histoire qu’ils pourront relire quand ils le voudront. Ils auront déjà une vision de ce qu’est la fabrication d’un livre même si pour mon stage, la fabrication traditionnelle d’un livre n’était pas l’objectif principal. INDICES NEGATIFS - le temps imparti pour ce projet était trop court - La séance où les GS devaient raconter leur histoire a été trop précipitée et les as mis en échec par rapport aux objectifs que je m’étais fixés. J’aurais dû travailler avec eux sur la manière de raconter une histoire à d’autres en exploitant la vidéo. Ils auraient alors mieux respecté la trame narrative et cela aurait été plus attractif pour les autres élèves. 34 CONCLUSION Ce travail doit se faire sur une année en mêlant toutes les diverses sortes d’animations de lecture. Ce type de travail mériterait que l’on y consacre une année entière et qu’un projet soit mis en place. Les animations que nous avons menées pourraient tout à fait s’inscrire dans ce projet annuel. Même si nos interventions nous ont semblé trop brèves, nous avons pu noter un enthousiasme certains de la part des enfants qui se sont impliqués lors de la présentation des livres, de l’emprunt de nombreux livres. Ils n’ont pas tous atteint le stade de la lecture plaisir mais ils sont sur le chemin car leur culture littéraire s’est enrichie par la présentation de nombreux ouvrages issus de genres et de lieux différents (BCD, bibliothèque, librairie). Face à l’immensité d’ouvrages dont regorge la littérature de jeunesse, nous nous sommes sentis quelque peu dépourvus quant au choix à effectuer des ouvrages. Certes, il existe une liste d’ouvrages publiée dans les documents d’application mais d’autres ressources sont à notre disposition (ouvrages de la BCD) et notre rôle est de les exploiter afin que chaque élève rencontre « son livre ». Une question reste en suspend : comment doit-on exploiter la BCD et ses ressources ? 35 BIBLIOGRAPHIE Donner le goût de lire (2001) Editions du Sorbier Poslaniec.C. La littérature de jeunesse à l’école (1994) Pédagogie pour demain, didactique 1er degré Hachette éducation Leon.R. Comme un roman (1995) Folio Gallimard Pennac.D. Des livres à fabriquer et à lire (1999) Les pratiques de l’éducation/maternelle Nathan Dervaux.M. Objectifs : livres Dynamiser la lecture au cycle III CDDP de Lozère (1997) Planes.L. -Roger.c. Activités de lecture à partir de la littérature de jeunesse (2000) Poslaniec.C. Pédagogie pratique à l’école et au collège La lecture littéraire à l’école : la littérature à l’école Les actes de lecture n° 76(12/2001) Revue de l’association française pour la lecture Littérature Cycle 3 (2002) Collection école Documents d’application des programmes CNDP Houyel.C. Sève.P. Ministère de la jeunesse de l’Education nationale et de la Recherche Lire la littérature à l’école (2002) Thauveron.C. Pourquoi et comment conduire cet apprentissage spécifique ? Les programmes de l’école primaire (2002) CNDP 36 Ministère de l’éducation nationale et de la culture ANNEXES 37 ANNEXE 1 COMMENT CHOISIS-TU TES LIVRES ? 1/Où empruntes-tu tes livres ? 2/Comment choisis-tu tes livres ? - les illustrations - la quatrième de couverture - le titre - autres ………………………………….. 3/Que connais-tu comme types de livres ? 4/Quand lis-tu ? 5/Où lis-tu ? 6/Combien de livres as-tu lu depuis le début de l’année scolaire ? 7/Quels types de livres aimes-tu le plus lire ? 8/Quel livre vous a le plus marqué, pourquoi ? 9/Que t’apporte la lecture ? 10/Parles-tu des livres que tu lis avec 0 ta famille 0 tes copains 0 la maîtresse 0 autres, à préciser----------------- 38 ANNEXE 2 Liste des livres proposés au coin lecture par l’enseignante en cycle 3 : Histoires au téléphone Argilli Sophie fait des histoires Rodari L’odeur de la mer Barbeau L’école qui n’existait pas Dahl Qui a tué minou-bonbon ? Histoires pressées Friot Bernard Drôle de samedi soir Klotz Claude L’œil du loup Pennac Mélusine : sortilèges Gilson Journal d’un chat assassin Finne, Anne Contes de ma mère l’oye Charles Perrault Des documentaires sur les châteaux-forts Liste des livres proposés en cycle 1-2 : Chloé et la dent de lait Pistinier, Caroline Le toucher Delafosse aux éditions gallimard/ mes premières découvertes La fleur La vie d’un arbre Mésa, Jean-Loup L’encyclopédie Buissonière Au fil des saisons Guidoux, Valérie Nathan Kididoc Où est la poire ? dans le pommier ! Hinglais, Sylvaine Un grand cerf Bourre, Martine Trolik Lecaye, Alexis et Olga Forêts Pointereau Gallimard Jeunesse Le loup et la mésange Muriel Bloch et Martine Bourre Au bois d’Ardène Letuffe, Anne Didier Jeunesse Une fleur, c’est fragile Dolto C’est quoi l’arbre Soledad Hachette Les géants du jardin Monsabert de Le pique-nique des ours Brisac Arbres et oiseaux Mon livre nature Mila editions L’arbre, le loir et les oiseaux Iela Mari Le chêne Victor et l’arbre à livres Le chapeau à secrets Ponti L’arbre enchanté Sue Askey Elmer et Walter Mademoiselle moiselle Ponti 39 ANNEXE 3 SEQUENCE CYCLE I Les paramètres et règles de l’échange social Toutes les séances proposées seront à penser sur une année et ne sont donc pas des séances sur un temps défini. Il est important de noter, pour l’évaluation, le recours à la vidéo ou au magnéto pour une évaluation formative. Il faudra pour chacune des séances prévues lister le ou les critères à évaluer car ils sont trop nombreux pour pouvoir les évaluer tous en même temps ou seulement le réaliser en fin d’année. Il faudra prévoir des ateliers en parallèle pour les activités en groupe, c’est le moment de faire des activités de mise en réseau suivant l’auteur, la collection, l’illustrateur…ou tout simplement de les laisser lire ou tout au moins feuilleter seul. Séance 1 C’est une évaluation diagnostique Objectif : Savoir prendre la parole de manière spontanée (oser participer) Savoir écouter les autres : respecter la parole de l’autre. Déroulement : Groupes de 10 élèves L’enseignant lit un album dont le thème est proche du vécu des élèves. (5min) Thèmes possibles : j’ai fait un gâteau, des crêpes J’ai eu une maladie infantile J’ai eu un petit frère ou une petite sœur Je suis allé chez le médecin Rappel du thème de l’histoire par les élèves. Chacun prend ensuite la parole pour parler d’une situation similaire : (15min) raconter un souvenir personnel en rapport avec le thème de l’album. Cette séance se déroulera deux fois pour chaque groupe. Séance 2 Objectifs : La ou les positions à adopter pour l’élève Prendre la parole à bon escient Expression du visage Déroulement : Groupes de 4 élèves. Lecture d’un album et les élèves doivent restituer l’histoire en utilisant la gestuelle et les mimiques. Les élèves sont amenés à valider ou non l’authenticité du récit. 40 On peut aider les élèves en leur permettant de parler à partir d’une image aussi (voir atelier pédagogique) Il s’agira ici d’inventer une histoire ou alors de la restituer si c’est un album connu. Séance 3 Toute la classe Un répertoire d’albums est constitué lors des séances précédentes autour d’un thème. Objectifs : Savoir utiliser une structure syntaxique correcte Utiliser un champ lexical adéquat Prendre la parole à bon escient Parler suffisamment fort pour être entendu de tous. Déroulement : Le livre mystérieux Un élève raconte aux autres un livre du répertoire. Les autres doivent trouver de quel livre il s’agit. Celui qui pense avoir trouvé, va chercher le livre qui correspond. S’il a trouvé la bonne réponse, il choisit à son tour un livre à faire découvrir. Les autres élèves peuvent donner leur avis si nécessaire ; cela permettra de rectifier l’histoire en cas d’erreur. Cette séance se situe plutôt en fin d’apprentissage pour évaluer les règles de l’échange. Elle est à réaliser plusieurs fois pour évaluer les objectifs qui sont ici très nombreux. Bibliographie Vous trouverez des bibliographies dans 1001 livres publiés par le ministère de l’Education Nationale où les albums sont classés par thème où par entrées pédagogiques. Vous pouvez aussi utiliser les mises en réseau effectuées à la bibliothèque de Nevers ou aussi les contacter suivant le thème choisi. Egalement, la liste des livres sélectionnés par la librairie « Jean de la lune » Quelques titres que nous avons sélectionnés pour les PS-MS : Petit ours brun Danièle Bour Pomme d’Api Je vais me coucher Elisabeth de Galbert Ed. 4 fleuves Petit-Pas fait un gâteau Armelle Modéré Dufresne Non, non, non Mireille d’Allancé Je m’habille toute seule Armelle Modéré Dufresne La nuit, on dort ! Jeanne Ashbé Ecole des loisirs Mon ami le chien Ophélie Texier Ecole des loisirs 41 ANNEXE 4 Création d’une histoire Cycle 1-2 42