12e Bibliographie du Groupe Laser de la SFD

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12e Bibliographie du Groupe Laser de la SFD
12e Bibliographie du Groupe Laser de la SFD
AMarie Collet-Vilette, A Kolbé, I Rousseau, P Darbon, M Naouri
FRACTIONNES
Ref.n°20
Combined use of fractional CO(2) laser and radiofrequency waves to treat acne scars: A pilot
study on 15 patients.
1) Utilisation combinée du laser CO2 fractionné et de la radiofréquence pour
traiter les cicatrices d’acné : une étude pilote sur 15 patients
Journal of cosmetic and laser therapy 2012 14: 166- 171
Le but de cette étude est d’évaluer un nouvel appareil où le laser CO2 fractionné est combine
avec une radiofréquence pour traiter l’acné et les cicatrices traumatiques.
Méthodes
SmartXide de DEKA : CO2 fractionné + RF bipolaire
- Pulses (DOT) contrôlés en maitrisant les paramètres de l’énergie par pulse , l’espace entre 2
DOT et la durée du pulse
- Différents profils : S, D ou H
. S : agit plus sur le derme papillaire, ablation circulaire
. D : agit sur le derme réticulaire, plus de shrinkage
- SmartStack Mode : peut répéter le même DOT jusqu’à 5 fois pour augmenter l’effet thermique
- la RF peut être ajoutée simultanément pour augmenter l’efficacité
- complète réépithélisation dans tous les cas CO2 seul ou CO2 +RF
Etude Clinique
15 patients : 12 cicatrices d’acné, 3 cicatrices traumatiques /sur les joues / de nov 2010 à
janvier 2011/ de 21 à 76 ans / 26% de fumeurs / laser avant : 66,6% / peeling avant : 86,6%
Fitzpatrick II 26,6%, III 40%, IV 33,3%
- 2 traitements à 1mois.
- CO2 : 1ms, espace entre DOT de 500microns, Smack 2/3, 45mJ
- Dpulse pour action profonde, Spulse pour les cicatrices traumatiques
- RF : 20/30W – 2-3 sec
- Evaluation et photos : avant, 3 mois, 6 mois et 12 mois
- Examen : 3 mois et 12 mois avec le GAIS global aesthetic improvement scale
Résultats
- Pas de douleur
- Erythème et oedema modérés
- Effets secondaires 40% réduits
- Pas d’HPPI
- GAIS : 20% super amélioré, 53,3% très amélioré, 26,6% amélioré à 3 mois
13,3%
60%
26,6%
à 12 mois
Discussion
Acné : 95% des acnéiques peuvent développer des cicatrices, surtout dépressives résultant
de la production désorganisée de collagène et son dépôt autour des follicules enflammés.
La littérature montre que dans 66,8% des cas le CO2 fractionné améliorent les cicatrices d’acné,
mais un stimulus de plus est nécessaire pour créer de nouveaux dépôts de collagène et
remodeler la matrice dermique.
Ce nouvel appareil combinant CO2 et RF donne une synergie de pulses sans augmenter les
effets secondaires, de plus la combinaison de profils de pulses avec la RF amène un
remodelage profond en stimulant l’activité des fibroblastes.
Conclusion
- Sécurité et efficacité sur les cicatrices et la texture de la peau.
- Peu d’effets secondaires.
- Résultats à long terme sur les cicatrices et sur la rejuvenation du visage.
Ref.n°21
Evaluation of combined fractional radiofrequency and fractional laser treatment for acne Scars in
Asians.
2) Evaluation d’un traitement combinant une radiofréquence fractionnée et un
laser fractionné sur les cicatrices d’acné chez les asiatiques
Laser in surgery and medicine 2012 44 : 622- 630
Ados 15-25 ans de Hong Kong : 52,6% de cicatrices d’acné avec 26,6% de problèmes psy.
- Cicatrices atrophiques : production de collagène perturbé pendant la phase de cicatrisation
post inflammatoire amenant des irrégularités de surface.
- Cicatrices en pic à glace et en wagon souvent + dyschromies.
Les traitements par lasers ablatifs fractionnés peuvent entrainer des dyschromies surtout
chez les asiatiques.
Avec la RFF le champ électrique produit une lésion thermique pyramidale de 0,5mm de
profondeur avec amélioration des rides et du tonus.
Le laser diode 915nm fractionné + RF bipolaire avec refroidissement atteint 1 à 2 mm dans le
derme profond.
Le laser fractionné préchauffe la cible tandis que l’énergie de la RF est entrainée vers le bas,
l’épiderme étant refroidi.
Les deux systèmes associés améliorant la synthèse de collagène en profondeur par le laser IR
et par un peu d’ablation en surface par la RFF.
La synthèse de collagène en profondeur peut améliorer les cicatrices en élevant leur face
profonde, résultant en une peau plus homogène.
L’objectif de l’étude est d’évaluer l’efficacité et la sécurité de : RFF + diode laser fractionnée
avec RF bipolaire.
Méthodes
24 patients chinois type III ou IV cicatrices acné modérées.
- Canfield visia utilise pour évaluer les patients avant chaque traitement et aux follow up 1 et 3
mois après.
- Patients récurrents jusqu’à 5 traitements à 4 semaines d’intervalle : RF + laser IR fractionné
suivis par RFF full face, selon la sévérité.
- Anesthésie topique 1 h avant + analgésiques oraux ou IM.
1) Matrix IR Syneron 915 nm = laser fractionné (50 à 70 J/cm2) + RF (70 à 100J/cm2)
Taille spots = 5mm X 5mm, tip cooling + gel de contact
2) Matrix RF peau séchée avant un seul passage avec l’applicateur de 64 pins. Taille 12 x 12,
fluence 50 à 62 mJ/pin.
Prog C pour profonde pénétration dermique et peu d’ablation et mode 2 avec un pic de 75W. Le
dessin du tip était visible donc pas d’overlaping possible.
Œdème et érythème 1 jour. Crème hydratante et écran total.
Résultats
20/24 terminent l’étude (3 pour douleur) 16 avec 5 traitements, 4 avec 3.
Avec laser fractionné + RF et RFF
- 62,6% d’amélioration des cicatrices et 50% pores dilatés à 1 mois et 43,8% de satisfaits
- 84,2% et 26% à 3 mois et 63,2%.
- Douleur : 2,7/4 +++
Suites 1 à 3 jours, quelques érythèmes (1mois) plus marqués sur les zones osseuses, HPPI
(6,5%).
Discussion
L’efficacité de RFF est améliorée par le traitement préalable avec laser fractionné +RF, qui peut
induire des lésions thermiques à 1,5mm.
Le plus gros problème en traitant des peaux asiatiques est le risqué d’HPPI.
Ici le taux est bas 6,5%, la RFF épargne l’épiderme, la Junction DE, crée moins d’inflammation
et moins de risques d’HPPI.
Problèmes = Douleur, suivi à 6 mois et plus nécessaire.
Commentaires
Cette méthode semble un peu trop agressive et douloureuse.
On ne pourrait utiliser que la RF multibipolaire avant afin de chauffer, baisser l’impédance et
préparer l’action de la RFF.
3) Laser ablatif Fractionné de resurfacing dans le traitement de résidus
d’hémangiomes après involution.
ARCH -DERMATOL 2012 AUG-20 epub
Lori A. Brightmann, MD ;Jeremy A. Brauer
New York University School of Medicine , department of Dermatology
Les hémangiomes involuent avec l’âge. Cependant fréquemment de façon incomplète avec
des télangiectasies et de l’érythème alors cibles des lasers vasculaires mais les résidus fibrograisseux et l’atrophie cutanée persistent. Les auteurs montrent une série de 5 cas traités par
laser ablatif fractionné en addition au LCP utilisé pour réduire la composante vasculaire.
Les séances étaient effectuées sous AG. Chez 3 patients nécessitant un traitement vasculaire,
les séances étaient commencées par celui-ci. Les paramètres de LCP étaient des spots de 7 à
12 mm, durée de pulse de 0, 45 à 3ms, fluences de 7,5 à 12, 5 kJ.
Puis le 2e temps était effectué par Laser Fraxel Repair (CO2 fractionné). Les paramètres : 20 à
40 mJ, total de 0,5 à 10 kJ, pointe de 15 mm et minimum 20 (le plus souvent 30 %) à 40 % de
surface traitée. En moyenne 3 séances étaient suffisantes à apporter une grande satisfaction
aux parents et aux enfants. Un cas cependant nécessité 23 séances de LCP et 13 de laser
Ablatif fractionné.
Dans leur série de 5 cas aucune complication (surinfection, cicatrice anormale ou
dyschromie) n’a été rencontrée. Les auteurs proposent ainsi une prise en charge des résidus
fibro-graisseux des hémangiomes qui leur apparaît cosmétiquement très positive. Ils ont
également été très satisfaits que même sur des zones possédant peu de réservoirs folliculaires
pour le remplacement épidermique le temps de récupération a été rapide. La longue période de
prise en charge (6 à 36 mois) peut aussi laisser l’involution spontanée continuer son cours.
En France la prise en charge par béta bloquant des hémangiomes peut diminuer ces
séquelles. Néanmoins en cas de patients à résidus post involutifs la possibilité d’une prise en
charge non chirurgicale est précieuse.
PIGMENTAIRE
1) Evolution du traitement du Mélasma: ciblage des Mélanosomes avec du laser
Q-Switched Neodymium-Doped Yttrium Aluminium Garnet à faibles doses.
Arielle N.B. Kauvar, MD*
*New York Laser and Skin Care, New York, NY.
J-EUR-ACAD-DERMATOL-VENEREOL 2012 26 6 673-679.
Le mélasma persiste à être une affection difficile à traiter. La présence fréquente de mélanine
dermique accompagnée des mélanophages rend difficile même le traitement des formes
supposées épidermiques. Les mélanocytes ne sont pas augmentés en nombres mais ils sont
plus grands très dendritiques et plus fréquemment au stade IV intensément chargés en
mélanine.
Les traitements restent symptomatiques aux résultats souvent partiels , aux récurrences
fréquentes voire obligatoires.
L’auteur rapporte son expérience combinant des traitements laser ND YAG QS faibles
fluences associé à de l’hydroquinone 4 % et des microdermabrasions.
Les traitements récent impliquant des lasers QS Nd : YAG en association avec de l’arbutine
(action hydroquinone like) ont montré dans un groupe de 35 patients que 76% d’entre eux avait
une amélioration de plus de 50 % de leur mélasma. Cependant 3 patients ont développé une
hypopigmentation en goutte ; le traitement nécessitait 10 séances et il était douloureux.
Une étude coréenne split face comparant ce type de laser en association avec de
l’hydroquinone versus hydroquinone seule a montré une forte amélioration du cote traité versus
le côté hydroquinone seule avec cependant récurrence complète au contrôle de 12 semaines et
des dyschromies (3 leucodermies en gouttes et4 hyperpigmentation sur 23 patients traités).
Le traitement lasers QS Nd : YAG faible fluence a été étudié en microscopie électronique
montrant une diminution des dendrites et de la taille des mélanocytes , impliquant de des très
faibles doses pourraient cibler les mélanosomes sans atteinte de l’épiderme.
L’auteur a fait une étude sur 27 patients au mélasma récalcitrant en suivant le protocole
suivant :
- Microdermabrasion pour enlever le stratum cornéum superficiel suivie de
- QS Nd :YAG 5_7 ou 50 ns fluences de 1 .6 J :cm2 avec un spot de 5 ou 6 mm, 2 passages
couvrant la surface
- Et d’un traitement topique continu par Hydroquinone 4% associé une bonne photoprotection.
Les patients ont bénéficié de 2,6 à 4 séances de traitement mensuel. L ‘évolution clinique a été
suivie à 3, 6 et 12 mois.80 % des patients ont été amélioré de plus de 76 %. Les 9 patients
suivis à 12 mois ont eu des résultats persistants dans 8 cas.
L’auteur attribue ses bons résultats à l’action synergistique des techniques.
L’auteur qui exploite cette technique à son centre laser sous le terme de « Illuminase » promet
de produire ce qui manque une étude prospective, randomisée contrôlée. L’utilisation
d’hydroquinone à 4 % en continu est aussi sujette à caution …
Prudence …
Ref.n°28
Photorejuvenation using long-pulsed alexandrite and long-pulsed neodymium:yttrium-aluminumgarnet lasers: a pilot study of clinical outcome and patients' satisfaction in Koreans.
2) Photoréjuvénation utilisant les alexandrites et Nd:YAG long pulse : une étude
pilote des résultats cliniques et de la satisfaction des patients Coréens
Journal of dermatology 2012 39: 425 – 429
Méthodes
115 patients types III à IV, 40 ans âge moyen. 2 groupes.
- Pigmentation +++ : alex long pulse ALP : 73
- Laxite et un peu de pigmentation : Nd:YAG long pulse NLP
1) ALP Candela de 0,25 à 50 msec, fluence maxi 125J/cm2, spots de 1,5 à 18mm de diamètre
Ici : 3 msec de pulse, fluence de 20 à 26J/cm2, spot de 8- 12 mm + cryogène.
Ou quasi long pulse : 0,25 msec de pulse, fluence de 6- 8J/cm2, fréquence de 7Hz, spots de 610mm sans cryogène.
2) NLP 0,25 à 300J/cm2, fluences jusque 300J/cm2
Ici : spot 10mm, fluence de 40 à 50J/cm2 avec cryogène
Pour les télangiectasies du visage : spot 1,5mm, fluence de 300J/cm2 et pulse de 20msec
Résultats
- ALP 73 patients 18% excellent résultat, 26% bons résultats à 1 mois avec 1 traitement
Quasi long pulse 11 patients : amélioriation minimale / ALP
- NLP 43 patients, 43 âge moyen 36 % excellent à bon résultat sur la laxité,et 45% sur la
pigmentation, la moitié avait une amélioration sur les rougeurs dont 3 sur les télangiectasies du
visage à 1 mois
Discussion
Cette étude a juste montré le résultat positif possible et l’innocuité du traitement avec un
alexandrite ou un Nd:YAG long pulse, un seul traitement est bien sur insuffisant, ainsi que le
suivi; une étude avec plusieurs traitements et un suivi à 3 ou 5 ans serait très intéressante
LED - PDT
Ref.n°54
Methyl aminolevulinate plus red light vs. placebo plus red light in the treatment of photodamaged
facial skin : histopathological findings.
1) MAL + LED rouge versus placebo + LED rouge dans le traitement de la peau
héliodermique du visage : résultats histologiques
CED 2012 37 : 379 - 386
49 femmes de 35 à 75 ans, mais 38 au final
Punch de 3 mm de chaque côté du visage avant et 1 mois après la 2ème session.
Etude randomisée en double aveugle : Placebo ou MAL
- MAL PDT (Metvixia) un côté et crème hydratante de l’autre côté du visage (Cétaphil !!)
- Occlusion 3 heures des deux cotés
- Exposition àLED rouge (Aktilite) pendant 8 min à 37J/cm2
- 2 sessions à 15 j d’intervalle
Sont vérifiés sur une échelle à 4 grades.
- Epaisseur épidermique de la JDE à la zone externe excluant la couche cornée
- Epaisseur dermique : des papilles dermiques superficielles au derme réticulaire profond
- Inflammation périvasculaire
- Elastose solaire
- Fibrose périfolliculaire
- Télangiectasies
- Fibres collagène
- Fibres élastiques
- Degré de dégénérescence réticulaire
Résultats
Rien de statistiquement significatif.
Mais tendance avec MAL+ LED rouge à épaississement du derme réticulaire, amélioration de
l’élastose solaire, de la fibrose périfolliculaire ainsi que des fibres élastiques et collagène bref la
plupart des caractéristiques histologiques.
Cependant tendance aussi à l’inflammation péri vasculaire et aux télangiectasies : effets de PDT
connus.
En accord avec une précédente étude des auteurs qui montrait une amélioration clinique de la
plupart des signes du photovieillissement avec MAL PDT.
Force de l’étude : Double aveugle, hemi face, randomisée, contre placebo.
Faiblesse de l’étude : Puissance faible, suivi trop court, prélèvement trop petit.
Commentaires
Etude rigoureuse bien conduite mais par Galderma. Intérêt évident d’associer des principes
actifs aux LED et de vérifier l’efficacité avec de telles études.
Ref.n°67
Daylight photodynamic therapy for actinic keratosis: an international consensus: International
Society for Photodynamic Therapy in Dermatology.
2) Daylight photothérapie dynamique pour les keratosis actiniques : un
consensus international
JEADV 2012 26 : 673- 679
Le potentiel malin des KA et l’impossibilité de prédire quelles sont celles qui vont évoluer
conduisent au consensus qu’elles doivent toutes être traitées.
A cause de leur grande fréquence, le traitement des KA se doit d’être efficace, facile à effectuer,
bien toléré par les patients et avec un bon résultat cosmétique.
La PDT convient : traitement possible de larges surfaces, efficace et bon résultat cosmétique.
L’activation de molécules photosensibles dans les tissus ciblés entraîne la formation de ROS et
la mort des cellules maladies, activation le plus souvent avec des LED rouges 632 nm
ALA ou MAL appliquées sur la peau seront transformées en PpIX par la voie de la biosynthése
de l’hème.
- PDT classique : 3h incubation sous occlusion amenant une forte accumulation de PpIX dans
les lésions cibles, et un traitement parfois très douloureux au niveau visage et scalp, de plus la
durée de cette occlusion pose aussi problème aux patients et aux médecins.
Comme tous les pics d’absorption sont dans le spectre visible la lumière du jour peut être
utilisée aussi.
- Daylight PDT : pas d’occlusion et usage de la lumière du jour donc moins de temps au
cabinet, peu de douleur car production et photoactivation continue de petites doses de PpIX.
- Evaluation de la dose nécessaire
- Efficacité et sécurité
- Nécessité de l’application préalable d’un écran solaire
- Potentiel clinique de DL PDT
Daylight
Lumière directe plus diffuse (UV 100- 380 nm, Visible 380- 780nm, IR 780- 1.000.000nm).
Son intensité = illuminance en lux, varie de 120.000 lux à 20.000 (ciel couvert) ou moins de
7.500 lux en hiver.
PpIX : + Large pic absorption dans le bleu 410nm : 87% de l’activation DL dans le violet bleu
- Large à 505, 540, 580 et 635 nm : 10% vert jaune, 3% orange rouge.
La PDT utilise souvent le pic rouge 635nm : meilleure pénétration.
Aux USA une lampe à 417nm est utilisée pour les KA non hyperkératosiques.
Mais le 635nm est supérieur pour les lésions profondes : Bowen et EOA baso.
Aktilite 634nm, 37J/cm2 en 9min à 8 cms dose effective de 1J/cm2
DL : Le minimum devrait être 10 0000 lux pendant 2h, dose totale effective serait de 41j/cm2 à
cause de l’activation par le vert et le bleu.
Efficacité
3 études cliniques en Europe du nord.
1) 2006, 30 patients, KA multiples face et scalp
- Un côté 2h30 dans le jardin de l’hôpital, après ½ h de MAL sous occlusion.
- Autre côté lumière rouge (37J/cm2) 3h après MAL sous occlusion.
A 3 mois : DL PDT 79% de réponse et LED PDT 71%
Peu d’accumulation de PpIX en fluorescence : la DL exposition est suffisante pour active la
PpIX durant sa formation.
2) 2007 30 patients, KA multiples face et scalp
Application préalable d’un écran 20 sur les zones exposées y compris les zones traitées. Puis
MAL crème 16% et 8% sur 2 zones symétriques face et scalp, retour à la maison et instructions
de rester dehors le reste de la journée et d’ôter les crèmes avant le coucher.
A 3 mois réponse moyenne de 78,2% sur les 2 sites traits, avec 80,2% pour les lesions fines,
63,8% pour les moyennes et 39,3% pour les lésions épaisses. Pas de différence entre la crème
MAL à 16% et celle à 8%.
3) 2008 120 patients, multiples KA avec randomisation : 1h30 ou 2h30 de DL PDT, application
d’un écran total, retour à la maison, exposition 30 min après application de la crème et lavage
ensuite à 3 mois la moyenne de réponse était 76,5% sans différence entre 1h30 et 2h 30.
Mesure de la dose effective
- 2006 4 mesures avec un luxometre 43,2Jeff/cm2 en moyenne, jour ensoleillé
- 2007 mesures avec un dosimetre de poignet, peu importe le temps, 30,1Jeff/cm2 et 244min
expo en moyenne, de 87000lux à 24000lux en moyenne.
Au-dessus de 8Jeff/cm2 pas de relation entre le taux de réponse et la dose lumineuse.
- 2008 électronique dosimeter de poignet avec détecteur imitant le spectre d’absorption de PpIX,
9,4Jeff/cm2 et 160 min d’expo en moyenne.
Aucune corrélation entre taux de réponse / dose, conditions atmosphériques, taille ou grade des
lésions.
Sécurité
Écran total appliqué sur toute la zone exposée incluant les lésions afin d’éduquer, de prévenir
les brûlures et l’arrivée de nouvelles lésions, sans affecter l’efficacité de la DL PDT
Douleur
- 2006 DL PDT : 2 /6,7 LED PDT
- 2007 DL PDT : 3,7 douleur + à la maison que dans le jardin de l’hôpital : + longue expo,
temps application de crème avant DL + long, aspects psy, inflammation.
Instructions précises nécessaires.
- 2008 instructions très précises : score de 1,3 , expo sous le soleil + douloureuse que sous les
nuages.
Comme l’efficacité n’est pas corrélée avec la dose lumineuse ni avec la douleur, ce traitement
se doit d’être peu douloureux
Erythème
Difficile à différencier du coup de soleil
- 2006 coups de soleil comme ET non appliqué sur zones traitées
- 2007 ET partout et taux de réponse idem qu’en 2006
- 2008 érythème 2 jours après + si soleil !!
Discussion
DL PDT :
- Large zones de KA faciles à exposer à la lumière, douleur difficile à supporter
- KA seulement, car la DL n’apporte peut être pas assez de lumière rouge pour
- Traiter les lésions + profondes, des études sont nécessaires
- Intéressant chez organo transplantés, en préventif car peu douloureux et moins de temps
passé à la Clinique.
La dose minimale de DL doit être déterminée; la plupart des études ont été réalisées en Europe
du Nord qui a une irradiance basse, mais une étude est en cours en Australie
On utilise des modèles météorologiques pour calculer la dose effective tout au long de l’année
Des dosimetres électroniques ont été places en différents lieux pour mesurer cette dose:
supérieure à 8Jeff/cm2
Jusqu’à fin :
- Septembre en Norvège et Islande
- Octobre au Danemark et en Allemagne
- Novembre en Italie
- Toute l’année en Israël !!!
La température extérieure doit être prise en compte, les patients ne voulant pas rester dehors
dans le froid, et aussi la température trop basse de la peau peut baisser la production de PpIX et
les effets thérapeutique; s’il fait trop chaud les patients peuvent rester à l’ombre.
La plupart des suivis ont été de 3 mois, il faudra suivre les patients plus longtemps.
Conclusion
La DL PDT est très intéressante mais il faudra déterminer la dose nécessaire sous toutes les
latitudes et conditions atmosphériques, ce qui sera fait certainement!
Ref.n°176
Can photodynamic therapy reverse the signs of photoageing and field cancerization?
3) Est-ce que la PDT peut inverser l’évolution
cancers
du photovieilissement et des
BJD 2012 167 : 2- 5
La PDT est un traitement efficace et largement approuvé pour les KA, Bowen et EAO
basocellulaires superficiels.
Plusieurs études, surtout chez les organo transplantés, ont montré que dans les zones traitées
par PDT, il y avait un retard d’apparition et une réduction des lésions non mélaniques de la
peau, et suggèrent que des séances répétées sont nécessaires pour prévenir les KA et
potentiellement les EOA spino cellulaires.
Le développement de multiples KA est fréquent chez les immunocompétents après trop
d’expositions au soleil. Un ralentissement significatif a été observé dans une étude hemi face
contre placebo.
D’autres études : amélioration des rides, des taches pigmentaires et du teint terne
Est-ce que la PDT est capable de renverser les signes du vieillissement héliodermique ainsi que
le potentiel de cancérisation?
Une étude récente montre que la PDT peut réduire les signes histologiques de l’héliodermie,
diminuer l’expression de Ki-67 et TP53 bien que cyclin D1 demeure stable.
La preuve qu’une seule session était insuffisante pour baisser les premiers marqueurs conforte
l’expérience clinique que de multiples traitements sont nécessaires pour optimiser les effets
préventifs de la PDT.
Etude de BJD,Szeimies et col 1/mois MAL PDT pendant 3 mois, Clinique, histo et
immunohistochimique.
- Amélioration de 90% des KA , diminution des atypies keratinocytaires.
- Augmentation du collagène, amélioration de l’élastose solaire
- Diminution de TP53 non significatif
La PDT a donc le pouvoir de diminuer le potentiel carcinologique et d’améliorer certains aspects
du photovieillissement.
Commentaire
Cet article est très intéressant car il peut et doit nous conduire à une réflexion sur la prévention
autre que les crèmes solaires et les bonnes paroles.
Ref.n°182
Effect of photodynamic therapy on inflammatory acne using 3% liposomal 5-aminolevulinic acid
emulsion and intense-pulsed light: A pilot study.
4) Effets de la PDT sur l’acné inflammatoire avec une émulsion liposomiale à 3%
d’ALA et IPL : une étude pilote
Japanese dermatological association 2012
Plusieurs études reportent de bons résultats de 20% 5-ALA PDT sur l’acné inflammatoire ;
mais l’ALA est hydrophile et nécessite des agents comme desferrioxamine, diméthylsulfoxide
pour une meilleure pénétration cutanée.
Une formulation avec des liposomes a été proposée, Christiansen et col ont montré que
changer le véhicule du 5 ALA d’une crème hydratante à une encapsulation en liposome peut
améliorer la pénétration dans la peau.
De Leeuw et col ont eu de bons résultats de PDT avec 0,5%-ALA dans un spray de liposomes et
IPL en association avec une crème à la trétinoine dans l’acné.
Notre étude montre l’efficacité de la PDT avec une émulsion de 1% 5 ALA en émulsion
liposomiale.
18 patients avec une acné moyenne à modérée : 8 patients traités, 10 non traités
L’émulsion liposomiale était préparée avec le protocole Niemeic .
- 1h émulsion 3% ALA liposomiale puis IPL cut off 560 nm, 4msec de pulse, interpulse de
10msec et fluence de 17J/cm2.
- 3 sessions à 1 semaine d’intervalle
Efficacité déterminée 1 sem après le dernier : amélioration de 2,8 à 1,9 , 36% de lésions
inflammatoires en moins.
Les lésions thermiques aux glandes sébacées peuvent conduire à une réduction du sébum, qui
n’était pas statistiquement significative dans cette étude.
L’amélioration peut être aussi expliquée par la destruction des bactéries et une diminution de la
réaction inflammatoire.
Ce traitement est seulement suspensif mais il est efficace, non nocif et peut être une alternative
pour le traitement des acnés modérées.
5) Etude prospective split face simple aveugle de comparaison d’efficacité de PDT
versus Imiquimod 5% topique
Department of dermatology Utah
DERMATOL-SURG 2012 38 5 722-727.
Les auteurs comparent l’efficacité de 2 traitements de référence dans le traitement des
Kératoses Actiniques (KA) dont le risque de transformation a été récemment évalué à 0,6%
/année et 2, 6 % sur 4 ans. Il s’agissait aussi d’en étudier la tolérance et la préférence des
patients.
L’imiquimod augmente les défenses immunitaires en augmentant la production de cytokines et
provoque une réponse T Helper type I. il diminue aussi l’expression du gène p53 fréquemment
trouvé dans les KA. La PDT provoque la libération de radicaux libres qui endommagent les
tissus.
50 patients, d’âge moyen 75 ans tous mâles ont terminé l’étude qui s’est déroulée en Septembre
2007 et mars 2010. Les localisations des 5 (nombre minimal)KA non hypertrophiques étaient
notées. Les critères d’exclusions étaient habituels, les patients transplantés d’organe étant
exclus.
Protocole
Le 1er patient était traité avec de l’imiquimod sur l’hémiface gauche, le prochain sur l’hémiface
droite puis le 3e à nouveau à Gauche.etc.
A J0 la PDT ALA lumière bleue était appliquée sur l’autre hémiface après nettoyage à l’acétone
et application de Levulan ° 0, 75 ml de Solution à 20 %d’ALA et irradiation 10 J/cm2. Une 2e
séance était programmée selon les recommandations du fabricant à la 8 E séance. L’imiquimod
était appliquée en controlatéral 2/ Semaine pendant 16 semaines à raison d’un demi sachet par
application.
Les patients ont été suivis à la semaine 0, 4, 8, 12 et 16. A la semaine 4 les sujets ont rempli un
questionnaire DLQI. Deux KA ont été biopsiées une en début de traitement une à 16 semaines
s’il en persistait.
Résultats dans tableau ci-dessous.
Les résultats de l’analyse histologiques sont ci-dessous
Un marquage au p53 a été fait systématiquement
Discussion
On pense actuellement que 2,6 % des KA deviennent des CEC ou des CBC dans les 5 ans.
Leur traitement s’inscrit donc dans les normes de soins. De nombreux traitement sont à notre
disposition aussi l’étude comparative imiquimod/ALA sur le visage est intéressante car première
dans ce domaine. Une étude comparative sur les extrémités des MS a montré un taux de
disparition de 65,3 %pour ALA / 55,6 % pour imiquimod 5% (P>0,5)
Dans cette étude les taux de réponse des 2 traitements sont faibles en matière de disparition
complète ou partielle et les différences non significatives. Cependant les résultats de L’ALA sont
supérieurs à l’imiquimod en matière de réduction moyenne du nombre de KA. Les auteurs
notent que leurs résultats thérapeutiques sont moindres que ceux de la plupart des études. Ils
l’expliquent pour L’ALA par un temps d’application d’une heure / 14 ou 18 heures pour le
fabricant. Pour l’imiquimod des doses souvent plus grandes sont appliquées (mais le coût aurait
été prohibitif)
Ici les populations étudiées sont homogènes du fait du split face
examinateur en aveugle des temps de traitement comparables.
d’un seul médecin
En conclusion il n’a pas été trouvé de différence significative pour les scores de
blanchiement total ou partiel à 75 %. Cependant une réduction plus importante du nombre
moyen de KA est imputable au traitement par PDT. Enfin l’impact sur le score de DLQI est
similaire, mais en questionnant les patients sur leur tolérance l’imiquimod est préféré.
D’autres études sont à mener pour mieux évaluer les bénéfices de chaque méthode mais cette
étude a le mérite d’être la première sur le visage (tant à risque) en plus d’être consciencieuse et
minutieuse .
AUTRE
1) Effet tenseur non invasif d’un système transcutané à ultrasons intenses
focalisés sur la peau bras, cuisses et genoux
Tina S. ALSTER, MD ans Elisabth L.,TANZI,MD
Washington Institute of Dermatological Laser surgery, Washington
24-DERMATOL-SURG 2012 38 5 754-759
La technique d’ultras sons transcutanés focalisés (commercialisé par Ulthera) a eu
l’approbation de la FDA en 2009, plus tard qu’en Europe ou en Asie est fait donc l’objet de
publications récentes. Elle est indiquée pour la remise en tension non chirurgicale des zones
faciales et du cou.
Cette étude, qui a bénéficié d’une donation de Ulthéra, veut examiner son efficacité dans
d’autres localisations en un traitement d’une seule séance. La technique permet de cibler des
zones plus profondes que celles des lasers fractionnés ou de la radiofréquence.
18 zones appariées de femmes adultes de tous phototypes ont été étudiées. Elles devaient être
exemptes de tout traitement esthétique antérieur, sans implant métalliques et sans maladies
dermatologiques.
La technique étant ressentie comme douloureuse une analgésie préopératoire par diazepam et
mépéridine (en France Pethidine®, Antalgique opioïde morphinique) a été prévue au protocole
expérimental.
Un côté recevait des doses à 4,5 mm de profondeur fréquence 4MHz et l’autre une double
passage de la même dose associée à une fréquence de 7MHz et une profondeur de 3mm.
Chaque ligne de traitement était longue de 25mm. La machine délivrait 17 à 23 zones de
coagulation de 1 mm² (1,2J) et était séparée de la prochaine de 3 mm au plus. Le nombre de
ligne variable selon les zones : en moyenne 153 pour les bras, 1356 pour les genoux et 152
pour les cuisses. Pas de consignes particulières post opératoires.
Suivi à 3 et 6 mois avec photographies standardisées examinées de façon aveugle par 2
médecins indépendants. Les critères d’amélioration étaient la réduction de l’aspect fripé la
réduction de la ptose tissulaire et l’amélioration de la silhouette.
Résultat
Les résultats se situent entre 25 et 75 % d’amélioration, se maintiennent au 6ème mois et sont
meilleurs aux genoux en traitement double couche. Les bras et les genoux ont un meilleur score
que les cuisses. Enfin la méthode en double couche ne montrait pas de gain/ monocouche.
13/16 patientes étaient suffisamment satisfaites pour entreprendre un traitement d’autres zones
avec cette méthode.
Les auteurs expriment leur satisfaction sur cette méthode sans complications (autres de que
parfois de petites ecchymoses) dans leur série, indépendante du phototype et sans éviction
sociale.
Ils supposent qu’un protocole multiséquentiel pourrait améliorer les résultats avec un intervalle
de 6 mois. Ils préconisent aussi d’attendre des protocoles optimisés pour la région des cuisses
moins bonne répondeuse et chronophage.
Cette technique est intéressante aux résultats réels mais limités. L’investissement est important.
Dans les forums de patients et/ ou de praticiens la technique est décrite comme chronophage
douloureuse avec des résultats modestes à bons mais variables. Aux USA des séances de ces
types sont à 4000 dollars et plus …
INDICATIONS MEDICALES
1) Case of necrobiosis
photodynamic therapy
lipoidica
diabeticorum
successfully
treated
by
Sachiko KOSAKA, Seiji KAWANA
Department of Dermatology, Nippon Medical School, Tokyo, Japan
129-J-DERMATOL 2012 39 5 497-499
Une femme de 66 ans présente depuis 5 ans une nécrobiose lipoïdique prurigineuse,
s’étendant en large placard sur les zones pré tibiales des 2 membres inférieurs. Elle présente un
asthme, une hypercholestérolémie et un diabète insulino dépendant. Après échec des
dermocorticoïdes et du tacolimus, un traitement par PDT est pratiqué sur une jambe, l’autre
servant de contrôle.
Application d’une préparation à base de chlorure d’ALA à 20% appliquée 4 heures avant
l’illumination par une lampe600–1100 nm avec 2 pics à 635 et 670 nm. 9 séances à 15 jours-3
semaines d’intervalle permettent une diminution de la couleur, une amélioration de la texture,
disparition du prurit persistant à 15 mois.
Si la PDT a déjà tété tentée dans cette situation, elle a été jugée décevante et pas de
première intention (39% de réponse dans série de 18 patients. Berking C, Dermatology 2009;
218: 136–139), les auteurs, satisfait de leur unique cas, pensent que l’ALA sous forme de
chlorure et la lampe avec ses 2 pics d’absorptions sont des voies prometteuses.
2) Redistribution of Ink After Laser Tatoot Removal
ARIZA F. ORTIZ, MD, AND MATTEW M ; AVRAM, MD, JD
Dermatol Surg 2012 ;aug-22, 1-2
Les auteurs rapportent les cas de 3 patientes traitées par laser Q switched Ruby 694nm pour
des tatouages situés sur le ventre, le bras et la cheville. La première séance se fait sous
anesthésie locale pratiquée avec une aiguille 30G avec multiples points autours et au centre du
tatouage. Ces 3 patientes ont présentées dans les suites de cette séance une bavure du
pigment autours des tatouages initiaux (Tattoo bleeding) correspondant à une diffusion des
particules d’encre. Tout est rentré dans l’ordre avec les séances suivantes.
Les auteurs imputent ce phénomène à une sorte de tunélisation faite par les multiples
injections et préconise d’éviter les injections multiples ou de privilégier les blocs ou les
anesthésistes topiques. Ils font le rapprochement avec l’association du laser fractionné ablatif
pour favoriser l’élimination trans épidermique du pigment (plus discutable…)
3) Treatment of multiple scrotal cysts with a 910-nm short-pulsed diode laser
Wollina U.
Journal of Cosmetic and Laser Therapy, 2012 ; 14 : 159-160
Le traitement classique des kystes scrotaux est la chirurgie avec une rançon cicatricielle.
L’auteur rapporte le cas d’un patient traité sous anesthésie locale, par un laser diode 910nm
(Biolitec) : Un spot de 1mm, un pulse de 0,01s, une puissance de 102W : 108 pulses ont été
nécessaires. La réponse a été complète avec un excellent résultat esthétique. Ils proposent
donc cette méthode en alternative à la chirurgie mais aucune explication n’est donnée sur le
pourquoi de ce choix et le mécanisme d’action.
4) A Rare Case f Congenital Angiokeratoma of the Glans Penis Treated Using a
595-nm Pulsed Dye Laser.
CHRISTOPHER T. BURNETT, MD,* AND DAVID J. KOUBA, MD, PHD*†
Dermatol Surg 2012 ; Aug-3 : 1-3
Un enfant de 7 ans présente un angiokératome congénital, prouvé histologiquement, situé
sur le gland s’étendant sur le méat urétral. La lésion s’étend et est source de saignements
répétés. Le traitement a consisté en 3 séances au laser colorant pulsé-595nm, avec une pièce
à main de 7mm : La première avec un temps de 1,5ms, une fluence de 7J/cm2, la seconde et la
troisième avec un temps de 0,45ms et des fluences respectivement de 7 et 8 J/cm2.
Le résultat complet perdure un an après. Le caractère congénital de la lésion et sa
localisation en fait la particularité. Dans la littérature ce sont plus les lasers Yag ou CO2 qui ont
été utilisés du fait du caractère kératosique et épais de ces lésions mais la localisation dans ce
cas, a fait préférer le laser colorant pulsé pour plus de sécurité et avec succès.
5) Treatment of Argyria Using the Quality-Switched 1,064-nm Neodymium-Depoed
Yttrium Aluminum Garnet Laser: Efficacy and Persistence of Results at 1-Year
Follow-Up
Withney HOVENIC, MD, MPH, and Nicholas GOLDA, MD*
Dermatol Surg 2012 ; Aug-3 : 1-4
Une mère de 56 ans et sa fille de 26 ans présentaient une argyrie suite à l’ingestion pendant
un an d’une préparation artisanale à base d’argent colloïdal pour « garder une bonne santé ».
La coloration anormale avait débuté 6 mois après la prise. Un traitement par hydroquinone
n’avait donné aucun résultat. Une biopsie a confirmé le diagnostic avec présence de granules
d’argent fines et rondes dans les régions peri eccrine.
Différents test au laser Q switched Nd :Yag sont faits : de petites spot de 2mm de diamètre
avec une fluence de 6,5 J à des spots de 6-8mm et des fluences étagées de 1,2 à 6J/cm2. Tous
les tests ont montré un éclaircissement total persistant à 6 semaines. La douleur pendant les
tests est qualifiée de très importante augmentant avec les fluences. Aucune complication. Des
traitements complets sont donc pratiqués sous sédation, blocs et topique anesthésiant. La
douleur a malgré tout été importante régressive en une heure. Vu les tests et la douleur, la
fluence minimale de 1,5J/cm2 et un spot de 8mm ont été choisis. Un seul passage suffit à
obtenir le bon résultat, stable avec un recul de un an. Des biopsies ont été refaites en post
traitement immédiat et 2 mois après avec étude en microscopie électronique: elles mettent en
évidence le passage de l’argent de particule ronde à un aspect de boue toujours présente 2
mois après malgré la disparition clinique de la pigmentation.
Commentaires : ces 2 cas clinique confirment l’efficacité du laser Qswitched Nd :Yag dans
l’argyrie comme l’avait reporté Rhee et collaborateurs à propos d’un cas. Le mécanisme n’est
pas le même que pour l’encre des tatouages car l’effet est immédiat et total bien que l’histologie
montre la persistance de l’argent mais modifiée sous forme de boue. Modification du spectre
optique avec le changement de forme de la particule d’argent ? Problème de la gestion de la
douleur.
6) Pyogenic Granuloma : Treatment with the 1,064-nm Long-Pulsed NeodymiumDoped Yttrium Aluminum Garnet Laser in 20 Patients
Stephan HAMMES, MD, Katherine KAISER, Laura POHL, MD*, Hans-Robert METELMANN,
MD, PHD, Alexander ENK, MD, PHD, and Christian TAULIN, MD, PHD
Dermatol Surg 2012 ; 38 : 918-923
De multiples méthodes peuvent prendre en charge les granulomes pyogéniques: chirurgie,
cryothérapie, électrocoagulation. Plus récemment de bons résultats ont été publiés avec divers
lasers comme le laser colorant pulsé (LCP), le laser CO2, le laser Nd :Yag.
Le but de cette étude est l’efficacité mais aussi la qualité esthétique et l’absence de
récurrence du traitement par laser Nd: Yag de granulomes pyogéniques volumineux et situés
dans des zones difficiles.
Méthode
L’étude est prospective sur 16 mois. 20 patients (10 hommes et 10 femmes) âgés de 7 à 61
ans, de phototype II et III sont recrutés. Les lésions de 4 à 9mm touchent la tête (7 cas) dont le
sillon naso génien et le pavillon de l’oreille, l‘extrémité supérieure (9 cas) dont une péri
unguéale, la région génitale (2 cas), le buste (un cas) et la cheville (un cas). Le traitement est
pratiqué avec un laser Nd : Yag long pulse (Apogee Elite). Une biopsie est systématiquement
pratiquée juste avant le passage laser.
Le résultat est jugé sur photo avant-après selon une échelle d’évaluation : 0 pas d’effet
secondaire, 1 une modification modérée de la texture de la peau, 2 une cicatrice. Le end point
est une coagulation visible, les pulses sont répétés toutes les 30 secondes sauf en proximités
de l ‘œil où ils sont répétés toutes les 2 minutes, la pièce à main dirigée vers l’extérieures des
lunettes coques mises systématiquement. Pas de stacking pour éviter une surchauffe des tissus
et les cicatrices. Les pièces à mains sont de 5 et 7 mm, le pulse de 40ms, un refroidissement
par air systématique. Une anesthésie locale a été pratiquée dans 7cas. Application d’émollients
cicatrisant dans les suites.
Résultat
Aucun patient n’a eu de récidive à 6 mois, une à 4 séances ont été nécessaires (4 une
séance, 3 deux séances, un trois séances et un quatre séances). Pour une pièce à main 5, les
fluences étaient de 160 à 180 J/cm2, pour la pièce à main 7 de 120 à 160J/cm2, pour un cas
60j/cm2. Un cas a dû être traité par laser CO2 en raison d’un saignement abondant après la
biopsie. Il n’y a pas eu de surinfection. Aucune cicatrice, 10 cas ont montré une modification
modérée de la texture de la peau. Tous les patients ont jugé le résultat satisfaisant.
Au total, le traitement par laser Nd : Yag des granulomes pyogénique est une méthode
efficace peu invasive et rapide particulièrement intéressante pour des lésions importantes là où
le laser colorant pulsé est insuffisant et avec un résultat sans cicatrice contrairement au laser
CO2.
7) A systematic review of light-based home-use devices for hair removal and
considerations on human safety
D. Thavsen-Petersen, P.Bierrina, C. Dierickx, J.F. Nash, G. Town, M. Haedersdal
JEADV 2012,26, 545- 553
Le but
Evaluer via des articles avec des études prospectives incluant au moins 10 sujets (Pub med),
l’efficacité et la sécurité des appareils d’épilation à usage domestique basés sur la lumière. Les
auteurs signalent quelques conflits d’intérêt. 12 machines sont répertoriées. 7 études retenues,
une contrôlée mais non randomisée, 6 non contrôlées. 6 utilisent une IPL (3 parmi les 12), une
utilise une diode, recul de 3 mois pour quatre, 6 mois pour deux et 12 mois pour une.
Conclusions
Efficacité : à 3 mois de 6 à 72% mais plus homogène à 6 mois entre 41 et 44 % mais variabilité
dans le mode d’évaluation (comptage, photo, évaluation à l’aveugle), le type de machine, la
population choisie. Néanmoins une efficacité à court terme semble à retenir.
Effets secondaires
Erythème, troubles pigmentaires, croutes ou brûlures sont cités de façon comparable à
l’épilation professionnelle.
Une étude a même testé des personnes de mauvaise indication : poils blancs, phototype IV et
V : les brulures et croutes attendues ont bien été retrouvé justifiant les même mise en garde
qu’avec les appareils professionnels. Aucun effet de repousse paradoxale n’a été signalé malgré
l’utilisation de faibles puissances : ces séries se faisant sous le contrôle de professionnels, les
sujets à risque peuvent avoir été écartés et ce soucis sous-estimé. De même aucun accident
oculaire n’est signalé : filtrage des longueurs d’onde sous 450nm, capteur de contact de
sécurité.
Remarques : une certaine efficacité mais pas de comparaison avec les appareils
« professionnels », pour 4 études sur 7 les séances sont pratiquées par un professionnels, ne
reflétant pas les conditions du réel, enfin aucune précision sur la durée des séances.
8) Photodynamic Therapy Can Improve Wart’s Discomfort in Renal Transplant
Patients Prospective Multicenter Study
Agnès Sparsa, Sophie Blaise, Brigitte Tack, François Dalmay, Dominique Leroy, Jean-Marie
Bonnetblanc, Jean-Claud Béani and Christophe Bédane
Photochemistry and Photobiology, 2012, 88 : 1023-1026
Evaluer la MAL-PDT dans le traitement des verrues de la main de façon comparative et
randomisés chez des greffés rénaux de 3 centres distincts.
Méthode
Sélection d’une zone symétrique main et pied (non annoncé au départ), méthode classique,
kératolytique 8 jours, décapage, un cycle de 3 sessions à une semaine d’intervalle avec
application de la crème MAL 3h sous occlusion d’un seul côté, illumination à la lumière rouge
des 2 côtés. Evaluation à 3 mois et deuxième cycle si réponse < 50%.
16 patients évalués sur 20, zone traitée de 115mm2 sur les mains, moyenne de 14 verrues sur
chaque site, 2 patients verrues planes, 14 verrues hyperkératosiques.
Résultat plutôt flous : 6 patients sur 10 n’ont eu qu’un passage ce qui sous-entend un résultat
supérieur à 50 % de diminution mais seul le résultat moyen de l’ensemble est donné soit une
diminution de 11 ,7% contre 6,6% du côté contrôle lumière seul. Une deuxième session sur les
10 restant montre une diminution de 41% contre 18,2% côté lumière seule. La douleur a été
jugée acceptable pour 10 patients, a fait quitter l’étude pour un et les 5 autres ont un score de
douleur de 3 à 8.
Cet essai est décevant : l’effet a été notable sur l’épaisseur et la taille des verrues mais pas sur
le nombre. Malgré des essais plus positifs dans la littérature en particulier avec l’ALA associée
avec le colorant pulsé. Il faudrait sans doute mieux préciser le genre et la localisation de
verrues à traiter avec cette méthode, Ici on sait seulement que les 2 patients avec verrue planes
ont eu une réponse complète (On aimerait une comparaison avec un traitement au laser
colorant pulsé). Sont soulignée l’absence d’effet secondaire et la douleur tolérable du traitement.
9) Photodytnamix Therapy for Treatment of Hand Warts
Yve E.Y, Kuohung V, Gilchrest B, Penrose C, Shim H.
Dermatol-Surg, 2012; 38, 5,818-820
2 études contrôlées ont faits part de résultats positifs pour un traitement verrues par
photothérapie dynamique (PDT) avec l’acide aminolévulinique(ALA): les verrues étaient
décapées ou préparées par des kératolytiques, la durée d’incubation de 5 heures avant
l’exposition à une lumière rouge. Le but de cette étude prospective, randomisée en double
aveugle, est de traiter des verrues péri unguéales ou des mains sans préparation préalable.
Méthode
16 patients recrutés, présentant des verrues du dos de la main ou peri unguéales (3à 11) avec
échec de la cryothérapie. 4 patients côté avec la crèmeALA 20%, 8 patients avec une crème ne
contenant que l’excipient avec la même présentation sans aucun décapage préalable. Il n’y a
pas d’occlusion, la période d’incubation est d'une heure, puis exposition à une lumière bleue
417nm. Une verrue par patient est traitée par cryothérapie, laissée comme contrôle. 5 séries de
traitement toutes les 2 à 4 semaines.
Résultats
Aucune différence significative entre le groupe placebo, le groupe sous ALA. Résultat
comparable aux lésions témoins sous cryothérapie. Un cas de sensation de brûlure à
l’application d’ALA sur une lésion fissurée. Bonne tolérance du traitement.
Conclusion
Echec probable lié au non décapage, à la courte durée d’incubation.
10) New proposal for the treatment of viral warts with intralesional injection of 5aminolevulinic acid photodynamic therapy
JUNG EUN KIM, SUN JI KIM, JONG KI HWANG, KYUNG JIN LEE, HYUN JEONG PARK &
BAIK KEE CHO
Journal of Dermatological Treatment, 2012; 23:192-195
Des publications ont montré une certaine efficacité de la PDT traditionnelle dans le traitement
des verrues récalcitrantes. Cependant le caractère hyper kératosique des lésions en limite
l’efficacité. Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité et la sécurité de la PDT avec injection
intra lésionnelle de l’acide 5 aminolévulinic (5ALA).
Méthode
8 patients soit 41 verrues (orteil, pied, doigt, péri unguéale) sont sélectionnés. Evolution depuis
4 mois à 4 ans. Traitement préalable par cryothérapie pour 6, non précisée pour deux. Le
photosensibilisant est une préparation à base de poudre de 5ALA à 20% diluée dans du sérum
physiologique ou en cas d’échec dans de l’alcool. 0,3 à 1 ml de cette préparation sont injecté en
intra lésionnelle avec une aiguille 30G sous anesthésie locale. 60 mn après l’illumination se fait
avec une IPL (filtre 530-750nm). 3 à 12 sessions sont faites tous les 2 à 3 semaines. Evaluation
à un mois après la dernière séance sur observation clinique et photo.
Résultat
50% montre une bonne (>75%) ou complète réponse. 2 seules réponses totales. Résultat
indépendant de la localisation, et de l’histoire des verrues. Après échec de la solution saline, la
solution alcoolique donne de meilleurs résultats (Pas plus de précision).Pour les auteurs pas de
complication sévère faisant preuve d’optimisme car signalant 3 incidents sur les 8 cas : une
infection avec traitement antibiotique per os, une ulcération, une onycholyse.
Conclusion
Même si le nombre de patients est faible et même en l’absence de cas témoins, les auteurs
trouvent que cette méthode est une option intéressante pour la prise en charge de verrues
récalcitrantes.
Remarques
Quelle est la validation pour la préparation photosenssibilisante. Un très grand nombre de
séances et 3 incidents sur 8 cas sont non négligeables, quel coût ? La vaporisation au laser
CO2 ne serait-elle pas plus simple.
11) Antifungal effects of a 1444-nm neodynium : Yttrium-alluminum-garnet laser
on onychomy cosis : a pilot study
Min Ju Choi, Zhenlong Zheng, Boncheol Goo & Sung Bin Cho
Journal of Dermatological Treatment, 2012 ; Early Online : 1-4
Le but
Apprécier in vitro l’efficacité antifungique d’un traitement par laser Nd : Yag d’une longueur
d’onde 1444nm sur l’onychomycose par analyse microbiologiques et étude en microscopie
électronique.
Méthode : 2 bras pour 20 cas
- Des squames d’ongle atteints de dermatophytie prouvée par culture et indemne de tout
traitement dans les 6 mois antérieurs sont recueillis et mis entre 2 disques de plastique. Un
prélèvement servira de témoins, l’autre sera soumis à un traitement par laser Nd : Yag 1444nm
utilisé en lipolyse (AccuSculpt) où une pièce à main a été mis à la place de la canule de
lipoaspiration. Les paramètres utilisés seront une puissance de 5w, un pulse de 100μs, énergie
de 250J, fréquence de 20Hz. Les énergies totales délivrées sont de 300j et 450J sur une
surface de 100mm2 avec un refroidissement avec des glaçons tous les 150J. Une fois le
traitement pratiqué, les échantillons sont mis en culture et les colonies de champignons (CFUs :
colony forming units) comptées.
- Des lamelles unguéales sont prélevées et coupées en 2, une moitié témoins, l’autre traitée
selon les même modalités par le laser 1044ns Nd : Yag pour une énergie totale de 450J, puis
chaque prélèvement est examiné en microscopie électronique.
Les résultats
- Le traitement après laser altère les disques plastiques de façon minime pour une énergie totale
de 300J et marquée pour 450J. (Biais pour les résultats futurs ?)
- Sur l’étude en culture :
 Les témoins montrent des CFUs à 109 (13-442)
 A 300J, Sur les 1O cas étudiés, les CFUs sont à 28 (0-115), soit une réduction moyenne
de 75,8% (33,3-100%)
 A 450J, sur les 10 autres cas, les CFUs sont à 10 (0-42), soit une réduction de 85,5%
(66,7-100%)
Les résultats par rapport au groupe témoins sont significatifs mais pas entre les traitements à
300J et 450j.
- En microscopie électronique (dose totale unique à 450J)
 Les témoins montrent des spores nombreuses et régulières
 La partie inférieure de la tablette montre toujours des spores nombreuses mais altérées
avec des lamelles unguéales préservées
La partie supérieure de la tablette présente des spores raréfiées et très altérées, les
lamelles unguéales sont abimées.
Discussion
Il existe une action anti fungique et les études en cultures et en microscopies électroniques sont
concluantes. Les chromophores préférentiels à cette longueur d’onde sont l’eau et les lipides et
l’effet délétère pourrait ne pas être spécifique. Vu l’altération des lamelles unguéales
superficielles, une répétition des séances semble préférable à une augmentation de l’énergie
totale.
12) Laser treatment of onychomycosis : an in vitro pilot study
Henrik Hees, Christian Raulin, Wolfgang Bäumler
J_Dtsch-Dermayol-Ges, 2012, Aug-17 ; 1-6
Le but
Partant des études publiées démontrant l’efficacité des traitements laser des onychomycoses
avec des lasers utilisés dans notre pratique courante (Yag long-pulse, Q switched Yag et 532),
les auteurs se proposent de chercher cette efficacité in vitro sur le Trichophyton rubrum.
Méthode
Des bouts d’ongle de patients positif en culture pour Trichophyton rubrum et indemnes de tout
traitement, sont mis dans un milieu de culture. Dans chaque boite, la moitié des prélèvements
sont traitée, l’autre non servant de témoins, puis les boites son remises en culture. L’évaluation
se fait sur photos standardisées mesurant la taille des colonies avant et après traitement.
Le tableau ci-dessus résume les lasers et paramètres, pas de système de froid associé.
Résultat
Le résultat est bref : aucune différence entre les spécimens traités ou témoins après 3 et 6 jours
d’incubation.
Discussion
Il y a donc discordance totale avec les études publiées. Les auteurs sont alors très sévères avec
ces études : sélection de colonies plus pigmentées au lieu de bout d’ongle, sélection d’article
aux résultats optimistes contre les plus sceptiques, petites séries et études non rigoureuses,
conflits d’intérêt. Quoi qu’il en soit, des études plus larges sont à envisager.
13) Fast and effective : intense pulse light photodynamic inactivation of bacteria
Tim Maisch  Franz Spannberger  Johannes Regensburger
J Ind Microbiol Biotechnol. 2012, 39 : 1013-1021
Le challenge est de trouver de nouveau mode de stérilisation ou d’inactivation de bactéries
aussi bien pour l’industrie que pour la médecine devant l’augmentation des résistances et la
nécessité de respecter l’environnement. Le but de cette étude est de montrer in vitro l’efficacité
de la photothérapie antimicrobienne.
Méthode
Le photosensibilisant choisi est le TMPyP (1 methylperydinium-4yl-porphyrin treta
toluenesulfonate) une porphyrine téracationique déjà testée dans cette situation dont le spectre
d’absorption va de 490 à 750nm. La lumière utilisée est une lumière intense pulsée (IPL)
classique utilisée en dermatologie (Ellipse), choix guidé par le large spectre (400-1000nm).
Les bactéries étudiées sont les staphylocoques dorés (MSSA), les staphylocoques dorés
méthicilline résistants (MRSA) et l’E. Coli choisis comme les principaux germes sources de
pathologie nosocomiales et le Bacillus atrophaeus pour l’industrie.
Ces bactéries sont mises en culture puis centrifugées pour être mis dans une suspension saline.
Mis à incubé dans le noir avec des concentrations différentes de photosensibilisant TMPyP (0,1,
1 et10μmol/l) pendant 1Os, ces suspensions bactériennes sont exposées avec l’IPL avec un
temps de 10ms et de fluences augmentées de 20 à 80 J/CM2 par paliers de 20. Sont pris
comme témoins les suspensions bactériennes seules, ou avec le photosensibilisant seul ou
avec la lumière seule. Une diminution du compte des bactéries de 3 log10 (> 99,9%) est
recherchée, les mesures sont faites par 3 expérimentateurs indépendants.
Les résultats sont probants
Il y a une relation entre la concentration du TMPyP et la fluence. Les MRSA diminuent de plus
de 99,9% avec une concentration de TMPyP de 10 et 100μmol/l et 20J/cm2, les MSSA pour une
concentration de 1Oμmol/l et une fluence de 10J/cm2, les E. coli sont moins sensibles avec un
résultat identique mais pour des concentrations 100μmol/l et 40J/cm2. Idem pour le B.
atrophaeus. Les témoins ne montrent aucune diminution du nombre de bactéries. Conclusion :
cette étude montre qu’avec une IPL standard et un photosenssibilisant comme le TMPyP, on
peut obtenir une inactivation bactérienne indépendamment de sa résistance aux antibiotiques
avec des temps d’incubation et d’exposition très courts. La dosimétrie est à adapter avec le
germe étudié. Les temps très courts d’exposition devraient limiter les photorésistances induises.
Cette voix est prometteuse pour la clinique et l’industrie. Nouvelles perspectives ?
14) A refractory case of chromoblastomycosis due to Fonsecaea monophora with
improvement by photodynamic therapy
YABO YANG, YONGXUAN HU, JUMIN ZHANG, XIQING LI, CHANGMING LU, YUHENG LIANG
& LIYAN XI - Medical Mycology 2012 ;50 :649-653
La chromoblatomycose est une mycose fréquente en pays tropical et sub tropical. Un homme de
55ans présentait une lésion de l’avant-bras depuis 13ans. La biopsie et la culture avec
séquençage ADN diagnostiquent une chromoblastomycose à Fonsecaea monophora, agent
habituellement répondant bien aux antis mycosiques.
Des traitements par terbinafine puis itraconazoe puis l’association des 2 ont été des échecs. 4
cures de PDT utilisant l’ALA ont permis une réduction des lésions mais les cultures sont restées
positives. Un nouvel essai avec une nouvelle molécule le voriconazole associé à la terbinafine
n’a toujours pas permis de stériliser la lésion malgré une sensibilité au fongigramme. Rôle de la
fibrose ? Les auteurs ne se découragent pas et concluent à un traitement prometteur.