cgt Mondadori France - SNJ-CGT

Transcription

cgt Mondadori France - SNJ-CGT
OCTOBRE 2006
le trait d’union syndical
cgt Mondadori France
S
Une rentrée en
demi-teinte
OUVENT LE NOUVEAU PEINE À ÉMERGER DE L’ ANCIEN . Notre
précédente direction n’avait pas d’oreilles, notre nouvelle n’a pas de visage. Et Le CE de septembre n’a pas
apporté d’éclaircissements particuliers sur la stratégie
française du nouvel actionnaire.
Nous avons eu surtout la confirmation de l’extraordinaire
faculté d’adaptation de la direction générale à la culture transalpine. Mais qui aurait pu en douter ?
Mondadori figurant à la Bourse de Milan, nos managers
en chef se retrouvent en terrain connu : il s’agit toujours
de faire du business, de générer du cash, de distribuer
du dividende, de contenir les coûts…
Vos élus ont cependant tenu à aborder plusieurs thèmes
qui feront, n’en doutons pas, l’actualité de l’entreprise
dans les semaines à venir.
Quel avenir pour la presse papier ?
Les magazines italiens sont confrontés aux mêmes difficultés que leurs homologues de France et de Navarre :
le nomadisme du lectorat, la concurrence du Web, un
rapport distancié des plus jeunes au support papier…
Pour faire face, Mondadori déploie une politique énergique de stabilisation et de conquête des lecteurs : une
démarche systématique de « plus produit », un renouvellement accéléré de l’offre éditoriale, des tentatives
sérieuses de construire des complémentarités sur le
Net…
Cette démarche dénote sur le fond une confiance
renouvelée dans la presse papier. Ce que devraient
démontrer les prochains lancements évoqués en divers
endroits par Mondadori. Mais, pour nous, les défis à relever par notre industrie induisent forcément le concours
d’équipes journalistiques et commerciales de qualité,
donc dotées d’émoluments et de conditions de travail
à la hauteur des enjeux de la conjoncture. On se trouve
là aux antipodes de la politique conduite des années
durant par le management Emap… et des interventions réitérées de notre PDG pour en finir avec la
convention collective des journalistes (voir encadré).
Le Net ne doit pas être synonyme de jungle
Aujourd’hui, tous les éditeurs s’efforcent d’assurer leur
présence sur Internet.Aux Etats-Unis, Hachette a même
décidé d’arrêter l’impression de certains titres et de faire
migrer ceux-ci vers la Toile. En France, le même éditeur
propose l’accès payant à un kiosque numérique.
La crédibilité de Mondadori France vis-à-vis de ses
concurrents et des annonceurs impose d’assurer une
présence appropriée sur Internet.
Surtout que, pour les éditeurs, le monde numérique fait
figure d’Eldorado. Fini les coûts de papier, d’imprimerie, de distribution, de diffusion… Et les frais journalistiques pourraient significativement s’alléger si
d’aventure les droits d’auteur venaient à disparaître…
A quoi il faut ajouter le statut social au rabais imposé à
nos collègues travaillant dans ce secteur.
Nous estimons qu’il faut promouvoir une dynamique
maîtrisée de développement de titres existants ou nouveaux sur le Net. N’y a-t-il pas là un important gisement
d’emplois à exploiter ? Mais cette ambition doit être
accompagnée de l’extension des conventions collectives de la presse à ce nouveau média et d’accords
pertinents sur les droits d’auteur.
Et à Mondadori France, on fait quoi ?
Dans une récente interview au Figaro, notre PDG AdP
assure « qu’à ce jour » le groupe Mondadori n’envisage
pas de cession de titres. Nous voilà (à demi) rassurés.
Nous savons néanmoins que la dégradation relative des
positions de l’entreprise, confrontée aux transformations
de son univers de concurrence (Web, quinzomadaires
TV…) va appeler des réponses significatives.
A cet égard, certains modes d’organisation de Mondadori peuvent inspirer les gestionnaires français : la
publicité du groupe milanais est organisée en régie
externe ; les services maquette sont structurés en pool
alimentant non pas un titre mais tous les titres d’un segment considéré (télé, cuisine, automobiles…).
Nous serons très attentifs à ce que d’éventuelles modifications organisationnelles soient socialement maîtrisées
et mises au service d’une politique ambitieuse de développement de nos titres et activités.
Pour assurer notre avenir, comme nous l’avons fait pendant la cession, nos meilleures armes restent la vigilance
et la détermination. C’est la responsabilité de tous et de
chacun.
Charte d’accompagnement
Négos salariales 2007
Le moment de vérité
Un pouvoir d’achat en berne
Les premiers effets positifs du dispositif de gestion prévisionnelle
de l’emploi et des compétences (Gpec) commencent à se
faire sentir. Ainsi, à partir des bilans de compétence, certains
collègues peuvent bâtir des projets sérieux de mutation professionnelle, de changement de métier, d’évolution de carrière.
Maintenant, l’enjeu est d’amplifier ce mouvement par une
application loyale de toutes les dispositions de la charte sociale.
Notamment le principe du remplacement des salariés partants,
acté dans cette charte. Il ne serait pas convenable de profiter
du mouvement de personnel engendré par la clause pour ne
remplacer que parcimonieusement nos collègues. Et d’embrumer la situation par un usage abusif de CDD là où la raison
et la légalité imposent de recourir aux CDI.
Cette gestion restrictive serait non seulement préjudiciable à la
multiplication des opportunités professionnelles s’offrant aux restants, mais aussi à leurs conditions de travail.
C’est pourquoi nous appelons chacun d’entre vous à tenir les
élus informés de tous les départs intervenant dans vos services
afin que nous puissions garantir le maintien des effectifs.
Les DP et les élus du CE veilleront méticuleusement à ce que
dans cette période de transition ne se glisse pas un plan de
restructuration qui ne dirait pas son nom.
Le nouvel actionnaire a décidé de fixer désormais les dates
d’exercice du 1er janvier au 31 décembre. Cette modification
entraîne certaines conséquences, pour les négociations salariales, entre autres. Celles-ci se dérouleront désormais au dernier trimestre de l’année.
Nous voulons profiter de l’arrivée de Mondadori pour sortir de la
déplorable politique salariale infligée pendant douze ans par
Emap.
Un intéressement qui n’a jamais produit que du vent, une participation réduite de 70 % d’une année sur l’autre, des salaires
qui décrochent toujours plus de ceux pratiqués par nos homologues de la presse magazine… Y en a marre.
La CGT a invité Mondadori à ouvrir une négociation de refondation d’une vraie politique salariale en rapport avec les qualifications des salariés de toutes catégories et avec les résultats
toujours attractifs de l’entreprise.
Les salariés de Mondadori France refusent le statut de parents
pauvres de la presse magazine hexagonale.
C’est pourquoi nous réclamons une augmentation 2007 de
150 e pour tous.
Cette augmentation est socialement juste et économiquement
assumable. A nous de l’imposer.
Bref mais intense…
● Selon la Cour des comptes, en 2004,
les 3 % des contribuables les plus fortunés
ont récolté 45 % de la baisse totale
d’impôts résultant de la modification
du barème ! Les différentes baisses
cumulées ont engendré une perte de
recettes fiscales d’environ 60 milliards
d’euros sur la période 2000-2006, selon
les syndicats des Impôts, soit l’équivalent
de l’ensemble du budget annuel de
l’Education nationale. Bon appétit aux
heureux gagnants.
● Si les riches fiscalement soignés aux
petits oignons n’y trouvent rien à redire,
ils sont sans pitié pour les modestes
avantages obtenus par les salariés du
rang. Ainsi les éditeurs et dirigeants de
groupes de presse, le nôtre notamment,
manifestent-ils une véritable phobie de
la clause de cession des journalistes.
Le lobbying exercé en cette période
électorale pour en finir avec les
« avantages exorbitants » que
constitueraient selon eux cette clause
et les droits d’auteur connaît un point
d’orgue avec un récent rapport de
l’Institut Montaigne, présidé par l’affable
Bébéar, ex-boss des assurances Axa.
Dans ce rapport, les auteurs préconisent
pêle-mêle la suppression de la clause,
des droits d’auteur et, pour faire bonne
mesure, la renégociation complète de
la convention collective des journalistes.
Bonjour les lendemains qui chantent…
● Les journalistes italiens viennent de
se mettre en grève nationalement contre
la mise en cause de leur convention
collective. Les éditeurs italiens veulent
eux aussi toujours plus de flexibilité et de
précarité. Nos collègues de Mondadori
se sont bien évidemment associés à ce
mouvement d’ampleur. Nous les avons
assurés de notre solidarité active.
Rappel
Les pigistes de l’entreprise sont
privés de tous les droits prévus par la
convention collective des journalistes.
Dans la même veine, ils ont été exclus
du bénéfice de la charte sociale ainsi
que de la clause de cession. Pour
envisager une démarche commune afin
que justice leur soit rendue, ils sont invités
à se réunir, en présence d’avocats,
au 2e étage du 43 Pierre-Avia, au local
social, le lundi 16 octobre à 10 h 30.
A 12 h 15, dans ce même lieu, les
journalistes en clause de cession (cdi
et pigistes), disposant de plus de 15 ans
d’ancienneté, pourront poser toutes
les questions sur la commission arbitrale,
les assedics, les délais de procédure…
A bientôt donc.