Objectif 4 : Faire évoluer les formations et les métiers de la

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Objectif 4 : Faire évoluer les formations et les métiers de la
Objectif 4 : Faire évoluer
les formations et les métiers
de la cancérologie
La prise en charge des patients atteints de cancer fait l’objet de régulières
évolutions diagnostiques et thérapeutiques. Des besoins très spécifiques ont
émergé nécessitant la création ou l’évolution de certains métiers. Par ailleurs,
les formations des acteurs de la cancérologie doivent évoluer et être
harmonisées au niveau national afin que les malades sur tout le territoire
bénéficient des progrès.
Créer et reconnaître de nouveaux métiers
Pour faire face aux besoins nouveaux, notamment en matière de suivi des
chimiothérapies orales ou de coordination des parcours, le métier d’infirmier
clinicien en cancérologie sera créé. Les précédents Plans ont porté une évolution
des métiers et des organisations de la radiothérapie pour améliorer la sécurité des
traitements. Dans ce contexte, les statuts des radiophysiciens et des dosimétristes
doivent être clarifiés.
Action 4.1 : Créer le métier d’infirmier clinicien et le déployer prioritairement
dans le champ de la cancérologie.
La création du métier d’infirmier clinicien est une innovation qui s’inscrit dans la
Stratégie nationale de santé. Il s’agit d’une formation universitaire qui reconnaît la
possibilité à un infirmier de réaliser des pratiques dites avancées, au-delà du
métier socle d’infirmier. Elle permet de mieux répondre aux besoins de la
population en cohérence avec les évolutions de l’organisation des soins. Les
évolutions technologiques dans le champ de la cancérologie, le développement de
l’ambulatoire en particulier en chirurgie, la complexification des soins
— chimiothérapie et thérapies ciblées — nécessitent le renforcement de la
coordination des soins et la présence de personnels infirmiers investis de
prérogatives et d’un champ d’autonomie élargi. Ces infirmiers cliniciens seront
habilités à assurer, sous certaines conditions, la prescription protocolisée
d’examens de suivi des traitements, de traitements complémentaires et de
support, ainsi que la reconduction ou l’adaptation de traitements spécifiques. Le
déploiement des premières formations est prévu pour la rentrée universitaire
2016. Ce nouveau métier ne se substitue pas aux spécialisations en cancérologie à
partir du métier socle d’infirmier qui feront toujours l’objet de formations.

Définir un nouveau profil professionnel coopérant avec le médecin traitant,
avec l’équipe référente et avec les autres professionnels de santé, hospitaliers
ou de proximité.
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
Asseoir ce nouveau métier sur une formation universitaire de niveau master
adaptée aux compétences requises, définir le cadre de cette formation ainsi
que le flux de professionnels à former.

Définir les modalités de reconnaissance de ces nouvelles fonctions.
Action 4.2 : Reconnaître pleinement la profession de radiophysicien en tant que
profession de santé en prenant des mesures d’ordre réglementaire dans le Code
de la santé publique.
Sous l’impulsion des précédents Plans cancers, le nombre de radiophysiciens
dédiés à la radiothérapie a doublé sur les dix dernières années, mais les
dispositions concernant la profession de radiophysicien sont limitées. Une
meilleure définition du rôle et des missions du radiophysicien permettra de
clarifier leur responsabilité dans le cadre de la prise en charge du patient au sein
d’une équipe pluridisciplinaire et de mieux définir son implication directe dans les
actes de soins. Cette action suit par ailleurs les instructions contenues dans la
nouvelle directive EURATOM relative aux normes de base de radioprotection.

Clarifier, dès 2014, le positionnement de cette profession au sein du Code de
la santé publique.

Élaborer, dans un deuxième temps, un référentiel d’activités/compétences et
adapter le référentiel de formation.
Action 4.3 : Reconnaître la profession de dosimétriste en tant que profession de
santé.
Les rapports du Comité de suivi des mesures nationales pour la radiothérapie
indiquent que la compétence en dosimétrie est devenue indispensable, compte
tenu notamment de l’obligation de pratiquer une dosimétrie in vivo pour tous les
malades. La profession n’étant pas reconnue dans le Code de la santé publique, le
ministère en charge de la santé n’est certificateur d’aucun diplôme conduisant à
l’exercice de cette profession. Cette reconnaissance serait donc de nature à
renforcer et garantir la qualité et la sécurité des actes de radiothérapie en
clarifiant les missions, la formation, les conditions d’intervention des
dosimétristes en lien avec les autres acteurs et leurs responsabilités dans le cadre
de la prise en charge du patient.

Effectuer, dès 2014, un bilan de la démographie actuelle de la profession, et
rédiger une fiche métier afin que la profession figure au répertoire des
métiers de la fonction publique hospitalière.

Élaborer, dans un deuxième temps, un référentiel d’activités/compétences
puis le référentiel de formation aboutissant à un diplôme qui reste à
déterminer, afin de proposer un parcours professionnel de spécialisation pour
les manipulateurs d’électroradiologie. La structure de formation à privilégier
devra être identifiée.
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Adapter les formations des professionnels aux
évolutions de la cancérologie
Le Plan cancer porte des évolutions en termes de formations initiales pour les
formations des DES d’oncologie, des DES de spécialité d’organes, mais aussi de
formations continues pour l’ensemble des acteurs de santé dans le champ de la
cancérologie. Les formations des médecins anatomopathologistes et des
techniciens de laboratoire seront également adaptées pour tenir compte du
développement de l’étude moléculaire des tumeurs qui transforme l’exercice de
l’anatomocytopathologie en cancérologie.
Action 4.4 : Améliorer la formation des médecins cancérologues.

Mettre en place un référentiel national de formation pour le Diplôme
d’études spécialisées (DES) d’oncologie assurant une progressivité de la
formation (trois étapes : la période socle, le corps de la formation et la
période de mise en responsabilité) avec une évaluation à chaque étape des
compétences acquises. Cette formation devra inclure les compétences
transversales comme la communication avec le malade et son entourage, la
communication avec les autres professionnels de santé (y compris le médecin
généraliste), la prévention des risques psychosociaux des équipes soignantes
et leur repérage, les soins palliatifs et la prise en charge de la douleur. Elle
devra également inclure une formation en gériatrie théorique et pratique.
Enfin, elle prendra en compte l’évolution des pratiques (notamment
prescription basée sur des caractéristiques biologiques, encadrement des
chimiothérapies orales).

Définir par arrêté un référentiel national de Formation spécialisée
transversale en cancérologie. Il sera défini conjointement par les enseignants
en oncologie et en spécialités d’organes. Il s’agit de maintenir la qualité de la
formation en cancérologie des spécialistes médicaux et chirurgicaux en
intégrant mieux cette formation transversale au sein des DES de spécialité.
Cette intégration se fera sous la forme d’options. La validation de cette
formation au sein de chaque DES permettra, dans le cadre d’une option
cancérologie, d’accéder à la primo-prescription en chimiothérapie.

Le déploiement des formations restructurées est prévu à la rentrée
universitaire 2016.
Action 4.5 : Garantir la qualité des formations initiales et continues en
cancérologie.

Dans le cadre des refontes de diplômes de troisième cycle, conserver quelles
que soient les voies d’accès, un haut niveau d’exigence pour assurer un
exercice sécurisé et de qualité de la cancérologie ; identifier parmi les critères
existants dans les différentes procédures de qualification, des critères
communs en mobilisant tous les acteurs de ces différentes voies (Université,
CNOM et ministères).

Mettre en place des formations continues, notamment dans le cadre du
développement professionnel continu (DPC), à destination des équipes
pluriprofessionnelles concernant les nouvelles modalités de traitements.
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L’un des domaines d’application doit être l’éducation thérapeutique visant une
plus grande autonomie des patients et une meilleure qualité de vie, ainsi que les
soins de support.
Action 4.6 : Améliorer la formation des professionnels de l’anatomocytopathologie.
Cette action vise d’une part à former les pathologistes aux technologies de
biologie moléculaire et d’autre part au regard de la démographie médicale de
cette spécialité de pouvoir former les techniciens de laboratoire à certains
examens macroscopiques qui pourraient être délégués sous responsabilité
médicale.

Introduire, au sein du DES d’anatomocytopathologie (ACP), une formation
théorique et pratique (stage de six mois sur une plateforme de
biologie/génétique moléculaire) en biologie moléculaire sous la coresponsabilité de biologistes moléculaires ou de généticiens et du responsable
du DES. Assurer la qualité de la formation au sein du DES d’ACP en veillant
que les stages en ACP prévus dans la maquette du DES soient réalisés.

Introduire dans le cadre de la formation des techniciens de laboratoire un
module de formation aux examens anatomocytopathologiques. Cette
formation devra comprendre une formation théorique dispensée par des
médecins ACP et un stage au sein d’un service ACP. Le module devra être
reconnu comme un parcours spécifique au sein de la formation de technicien
de laboratoire et donner lieu à une reconnaissance. La reconnaissance d’un
parcours spécifique au sein d’une formation aboutissant à un diplôme
permettant l’exercice d’une profession de santé qui n’existe pas aujourd’hui
serait mise en place de façon expérimentale pour ce module.
Action 4.7 : Pour réduire les inégalités territoriales, éclairer les décisions
publiques dans l’ouverture de postes en cancérologie par un échange annuel
entre les ARS, la conférence des présidents d’université, les ministères de la
santé et recherche et l’INCa en s’appuyant notamment sur l’analyse de la
démographie médicale réalisée par l’INCa et l’ONDPS.
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