La cavalerie de Kawa : 16 chevaux, poneys, ne

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La cavalerie de Kawa : 16 chevaux, poneys, ne
La cavalerie de Kawa : 16 chevaux, poneys, âne
Kawa, poney welsh de 12 ans
Ifa, lusitanien mâle de 14 ans
Madmax, demi-sang arabe de 10 ans, Pablo et Picasso, shetlands, Starsky, shetland de 4 ans
Marius et Rainbow, poneys type islandais, Pancho, âne de 7 ans, As de Pic, pur-sang de 14
ans, Poulains et poulinières
LE CHEVAL TEL QU’IL EST
Notre cavalerie se compose de 16 chevaux, poneys et âne. Les chevaux sont des
acteurs d’une rare justesse. Ils adorent le contact avec le public. Le cheval est peut-être
l’animal le plus musical: on parle de cadence, d’allures à deux temps, à trois temps, etc…et je
peux vous assurer que dans le dernier spectacle mon cheval reconnaissait très bien la chanson
qui précédait son entrée et que souvent à ce moment, il piaffait devant la porte de son box. Au
cas où qu’on oublierait son entrée…
« Un cheval est beau en spectacle parce qu’il est cheval, pas parce qu’il est dressé. »
dit Lucien Gruss. Voilà notre philosophie bien résumée. Nous aimons quand le cheval est
cheval, quitte à troquer un brin de soumission pour une bonne dose d’improvisation. La
dynamique théâtrale de Kawa et Compagnie est de replacer le cheval au centre de sa relation
avec l’homme, d’en faire un acteur à part entière sans le réduire en « faire-valoir » de l’artiste.
Kawa, poney welsh
un délinquant surdoué
Il nous fallait trouver le cheval. Nous contactons Lucien Gruss qui nous reçoit
chaleureusement dans sa caravane un matin neigeux de Février 2001 à Rouen: « Repérer un
cheval de spectacle n’est pas chose aisée. C’est l’œil qu’il faut regarder en premier nous ditil. » Et j’embraye aussitôt sur une formation d’artiste cavalier de spectacle avec Martine
Bergay des Ballets Equestres Lucien Gruss de Mouriès.
Et Kawa, un poney welsh, du haut de ses 121 cm est arrivé dans nos écuries presque
par hasard. C’est son œil qui nous a convaincus. Il ne nous a pas déçu pour son premier
spectacle. C’est un vrai clown, un vrai acteur.
Pourtant au premier abord, c’est un délinquant ce Kawa. Mordeur, il vire gentiment
quiconque veut lui imposer sa loi. Résultat : après une saison de poney-club, il a bien failli se
retrouver face au boucher. Fallait voir le numéro qu’il nous a fait pour qu’on le prenne lors du
casting poney. Il savait que « ce numéro c’était sa chance ». Sous le regard bienveillant de
Martine Bergay des Ballets Equestres Lucien Gruss, j’ai passé un an et demi à le dresser ou
plutôt à trouver les codes pour qu’on se comprenne. Kawa est né cheval de spectacle, il sait
tout faire, c’est simplement moi qui n’ai pas toujours l’art et la manière de lui demander.
Kawa partage désormais notre vie d’artiste et fait preuve d’un grand
charisme au point que Lucien Gruss m’a dit un jour que je lui montrais Kawa, qui n’avait
alors que quelques mois de dressage: « un cheval comme ça on n’en a qu’un dans sa vie! ».
Les formules journalistiques ont été faciles: « Kawa est une bête de scène, Kawa: un
poney vraiment cabot ». Pourtant c’est vrai. Quand il n’y a pas assez de spectateurs à son
goût, il ne se livre qu’à moitié, alors qu’une salle de spectacle bourrée à craquer le met en joie
au point d’improviser un salut à la fin de la représentation seul sur la scène regardant le public
debout l’acclamer après une série de cabrioles.
Une autre fois pendant les répétitions d’une scène de cinéma, Kawa « perturbé » par
un vieux dromadaire et un lama, manquait de concentration et je commençais à perdre
patience quand le chef-opérateur hurla « moteur », Kawa, professionnel comme jamais, fit
absolument tout ce que je lui demandais.
Pendant qu’il y en a qui chuchotent à l’oreille des chevaux, moi j’apprends à parler
cheval. Mais chut, les oreilles de Kawa vont siffler.

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