L`ESPRIT de l`ATHEISME
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L`ESPRIT de l`ATHEISME
PLAIDOYER POUR LE RETOUR d’UNE CULTURE d’ENTREPRISE EN FRANCE On sait combien les particularités d’une culture influencent l’organisation de la société et plus globalement la manière dont elle se représente, le monde et la place qu’elle est déterminée à prendre ou à conserver. De même remarque-t-on avec Philippe D’IRIBARNE1 que l’unité et le partage des valeurs et des conduites s’exprime par ailleurs dans l’effort collectif visant à maîtriser des zones de crainte et de peur, consciente ou non. C’est ainsi qu’une perception aiguë des risques pour la survie favorise dans la société un consensus social visant « à sacraliser » la place de l’entreprise et à déterminer les priorités et les moyens (militaires, économiques et sociaux) que « le politique » propose à la collectivité. Il en va ainsi de l’Allemagne et du Danemark qui ont développé un modèle reposant en priorité sur la performance de leurs Entreprises, et dont la réussite économique et sociale est souvent donnée en exemple. L’Allemagne, en raison de sa tragique histoire, consciente du néant qui la guettait en 1945, et en regard des contraintes qui lui étaient imposées, a choisi comme moteur de sa reconstruction, l’Entreprise autour d’un consensus social lui permettant un retour pacifique dans le concert des Nations ; ainsi a prospéré le capitalisme rhénan, adossé à un modèle social réunissant autour de ce même objectif et dans le respect mutuel, les partenaires sociaux pour la performance et la qualité dans l’Entreprise. De même le Danemark, petit pays sans ressource ou rampe de situation, a compris que sa survie passait par la performance de ses Entreprises et l’impérieuse nécessité de leur donner tous les moyens d’exprimer leur compétitivité à travers la souplesse et la lisibilité du code du travail et la responsabilité et des rôles clairement définis des partenaires sociaux : aux chefs d’Entreprises la stratégie et le pilotage, aux syndicats des salariés, l’adaptation à la gestion de l’emploi, et à l’Etat, le soutien de ses politiques. Ainsi, cette vision commune du corps social qui fait de l’Entreprise un allié du progrès pour tous, associée à une grande lucidité sur les menaces pesant sur la communauté, a permis à ces deux pays, même s’ils ont aussi leurs faces sombres, de s’approcher de l’optimum du développement économique et social en mettant en œuvre des méthodes originales appuyées sur une forte représentativité des partenaires sociaux et une réelle participation à la réalisation de la compétitivité et une gestion de l’emploi performante, à la fois flexible et sécuritaire réunie sous le vocable de la flexicurité. Ces deux pays démontrent à l’évidence qu’ils ont l’un et l’autre compris que « tout commence (la compétitivité et la croissance) et tout finit (l’emploi) dans et par l’Entreprise » et que le salut dans un monde ouvert et concurrentiel, passe par la compétitivité de leurs Entreprises et la reconnaissance et la confiance de leurs dirigeants à travers un soutien non volatil. En France, l’absence de lucidité du corps social sur les menaces qui pèsent sur le pays et « l’étrangeté » d’une culture qui fait de l’Entreprise la mal aimée de la société, l’ont égaré dans des contresens qui hypothèquent son avenir et sa place dans le monde ; l’héritage d’une histoire ancienne de lutte des classes, cette « obsession de grandeur alliée à la cohabitation d’une société stratifiée de rang et de caste, avec un attachement viscéral pour l’égalité » a conduit le pays vers des logiques cahotiques vis-à-vis de ses entreprises et vers une forme de déclin économique associé à des tensions sociales exacerbées. Nous entrons aujourd’hui dans l’urgence….. 1 L’envers du Moderne - CNRS - et l’étrangeté Française –Seuil- Le récent rapport du groupe de Davos 2, s’ajoutant à la reconnaissance par le Chef de l’Etat, « de l’existence d’une crise exceptionnelle » fait apparaître un effondrement de la France à la 21ème place du classement mondial en raison de la fragilité de ses équilibres budgétaires mais aussi des mauvaises pratiques de recrutement et de licenciement et de ses relations, employeur-employé parmi les pires de ce classement……. Si dans la précipitation, et semble-t-il à contre cœur, le discours et les postures se sont récemment infléchis vis-à-vis de l’Entreprise et que la diabolisation des dirigeants a baissé d’un ton, on en reste pas moins très éloigné d’un changement salutaire de culture dans laquelle l’Entreprise reste un lieu d’exploitation des prolétaires, les actionnaires, des profiteurs cupides, et les dirigeants des parasites, traitres à la classe ouvrière…….. Après avoir levé le voile sur le contenu de « l’effort juste », qui ressemble beaucoup à une ponction fiscale sans précédent, sur les Entreprises et les classes moyennes, le nouveau pouvoir appelle les partenaires sociaux, dans la perspective d’un prochain sommet social, à s’inspirer des modèles Allemands ou Danois pour la sauvegarde de l’emploi et la compétitivité……. Cette prise de conscience mérite d’être saluée mais elle montre aussi que les préalables requis pour transposer l’efficacité des dispositions de ces modèles dans notre pays sont loin d’être réunis et que donc la réussite risque de ne pas être au rendez-vous. Il faudrait pour ce faire, entamer une « véritable révolution culturelle » qui mette d’une part l’Entreprise au centre d’un nouveau consensus social qui la valorise et mette en confiance ses dirigeants et d’autre part permettre de dire et de faire entendre au corps social la situation réelle de la maison France. Il faudrait, pour ce faire, tourner la page de l’idéologie socialiste, renvoyer le paritarisme à sa légitimité qui appartient au passé et à ses déficits abyssaux (sécurité sociale, régimes spéciaux de retraite) du présent et de l’avenir. Ce défi, il est de la responsabilité du nouveau pouvoir qui les détient tous. Il demande du courage, sans doute du temps et une détermination à l’aune desquels se reconnaissent les hommes d’Etat qui placent le destin du Pays au-dessus des dogmes et des contraintes électorales et l’Histoire avant le populisme. Le changement c’est maintenant. Jean-Louis CHAMBON. Président du Prix TURGOT. 2 Rapport 2012 du World Economic forum sur 144 pays et 15000 chefs d’Entreprises