Le pronostic du neuroblastome de l`enfant. Méthodes d`étude et
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Le pronostic du neuroblastome de l`enfant. Méthodes d`étude et
Archives de pédiatrie 11 (2004) 834–842 www.elsevier.com/locate/arcped Mise au point Le pronostic du neuroblastome de l’enfant. Méthodes d’étude et utilisation en pratique clinique Prognosis of neuroblastoma in childhood. Methods of assessment and clinical use Y. Pérel a,*, D. Valteau-Couanet b, J Michon c, F. Lavrand d, C. Coze e, C. Bergeron f, A. Notz a, D. Plantaz g, P. Chastagner h, F. Bernard i, C. Thomas j, H. Rubie k a Unité d’oncohématologie pédiatrique, département de pédiatrie, hôpital des enfants, groupe hospitalier Pellegrin, CHU de Bordeaux, 33076 Bordeaux cedex, France b Département de pédiatrie, institut Gustave-Roussy, 39, rue Camille-Desmoulins, 94805 Villejuif cedex, France c Département de pédiatrie, institut Curie, 26, rue d’Ulm, 75248 Paris cedex 05, France d Département de chirurgie pédiatrique, hôpital des enfants, groupe hospitalier Pellegrin, CHU de Bordeaux, 33076 Bordeaux cedex, France e Service d’oncologie pédiatrique, hôpital de la Timone, boulevard Jean-Moulin, 13385 Marseille cedex 05, France f Service de pédiatrie, centre Léon-Bérard, 28, rue Laennec, 69373 Lyon cedex 08, France g Département de pédiatrie, CHU A.-Michalon, BP 217 X, 38043 Grenoble cedex, France h Service de médecine infantile II, CHRU hôpital d’enfants, rue du Morvan, 54511 Vandœuvre les Nancy cedex, France i Service de pédiatrie III, oncohématologie, hôpital Arnaud-de-Villeneuve, 371, avenue du Doyen-G.-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France j Unité d’oncohématologie pédiatrique, hôpital de la mère et de l’enfant, CHU de Nantes, quai de Moncousu, BP 1005, 44035 Nantes cedex, France k Service d’hémato-oncologie, hôpital des enfants, 330, avenue de Grande-Bretagne, BP 3119, 31026 Toulouse cedex, France Reçu le 20 octobre 2003 ; accepté le 21 février 2004 Disponible sur internet le 18 mai 2004 Résumé Les neuroblastomes sont des tumeurs neuroblastiques malignes du système nerveux sympathique et sont, ainsi que les tumeurs bénignes correspondantes — les ganglioneuromes —, développés à partir des cellules de la crête neurale. Les plus fréquentes parmi les tumeurs solides extra-crâniennes de l’enfant, elles se caractérisent par un large éventail d’agressivité tumorale, de la régression spontanée à l’évolution tumorale rapidement progressive et fatale malgré l’association des thérapeutiques les plus intensives. L’évolution à long terme peut, dans une large mesure, être anticipée par le stade de l’extension tumorale et l’âge au moment du diagnostic. Cependant l’analyse moléculaire des neuroblastomes a permis, au cours des 20 dernières années, d’identifier un grand nombre de remaniements qui sous-tendent l’extrême variabilité évolutive. Parmi ces remaniements, l’amplification de l’oncogène MYCN est le facteur pronostique majeur, premier exemple d’un marqueur génique influençant directement le projet thérapeutique en oncologie pédiatrique. L’intensité du traitement a ainsi pu être adaptée, et la stratégie stratifiée, selon le risque tumoral, de la simple observation à la chimiothérapie myélo-ablative avec thérapie cellulaire. Les progrès dans la compréhension de la biologie et de la génétique du neuroblastome ouvrent la voie à l’identification des patients de pronostic à défavorable pour lesquels pourraient être proposées des thérapeutiques ciblant leurs anomalies biologiques spécifiques. © 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Neuroblastoma and its benign counterpart, ganglioneuroma, are pediatric neuroblastic tumors arising in the sympathetic nervous system from neural-crest cells. Neuroblastoma, the most common extra-cranial solid tumour during childhood, is unique for its broad spectrum of clinical virulence from spontaneous remission to rapid and fatal progression despite intensive multimodality therapy. To a large extent, outcome could be predicted by the stage of disease and the age at diagnosis. However, a number of molecular events in neuroblastoma tumors, accounting for the variability of outcome and response to therapy, have been identified over the past decades. Among these, MYCN amplification is the most relevant prognostic factor and was the first genetic marker, in paediatric oncology, to be included in clinical strategies as a guide for therapeutic decision. This has allowed the most suitable intensity of therapy to be delivered according to a risk-stratified strategy, * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Pérel). © 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.arcped.2004.02.022 Y. Pérel et al. / Archives de pédiatrie 11 (2004) 834–842 835 from observation to megadose chemotherapy with stem cell transplantation. Recent advances in understanding the biology and genetics of neuroblastoma will ultimately allow to select poor-risk patients for appropriate future biologically based therapies. © 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Neuroblastome ; Cancérogenèse ; Oncogène MYCN Keywords: Neuroblastomal; Prognosis; Child Les tumeurs neuroblastiques sont des tumeurs issues des cellules primitives de la crête neurale. Elles constituent, en fonction de leur degré de différenciation et de leur éventuel contingent stromal ou schwannien, un vaste spectre de tumeurs, du neuroblastome indifférencié jusqu’au ganglioneurome bénin, en passant par les ganglio-neuroblastomes de différenciation intermédiaire. Sauf mention inverse, et selon l’acceptation courante, nous utiliserons le terme général « neuroblastomes » pour désigner l’ensemble des tumeurs neuroblastiques authentiquement malignes (neuroblastomes indifférenciés et ganglio-neuroblastomes). L’incidence des neuroblastomes, homogène dans les différentes parties du monde est de 8 par 106 par an chez les enfants de moins de 15 ans [1,2]. Le traitement associe de façon variable les différentes ressources de la chirurgie, la chimiothérapie, voire la radiothérapie, thérapeutiques lourdes dont le risque toxique ou de séquelles doit être mis en balance avec le risque tumoral. L’évolution à long terme des neuroblastomes se caractérise par une hétérogénéité sans égale dans le domaine de la cancérologie. Certains neuroblastomes, y compris lorsqu’ils s’accompagnent d’une dissémination métastatique, peuvent évoluer vers une régression puis une guérison spontanée alors que d’autres évoluent défavorablement malgré l’intensité des thérapeutiques administrées. La prise en compte de cette extrême hétérogénéité conduit à une stratégie thérapeutique classique en oncologie pédiatrique : la stratification selon l’évaluation pronostique. L’identification des facteurs du pronostic d’un neuroblastome repose sur l’analyse des données anatomocliniques mais également des événements biologiques associés voire impliqués dans les étapes successives de la cancérogenèse. Nous envisagerons successivement dans cet article : • les facteurs pronostiques décrits dans les neuroblastomes (cliniques et anatomiques, sériques et urinaires, anatomopathologiques, géniques et moléculaires, évolutifs) ; • le cas particulier des neuroblastomes diagnostiqués dans le cadre d’un dépistage systématique ; • une synthèse de la signification pronostique des marqueurs cliniques et biologiques dans le neuroblastome ; • les implications thérapeutiques. 1. Facteurs pronostiques décrits dans les neuroblastomes 1.1. Facteurs cliniques et anatomiques L’évolution à long terme d’un neuroblastome peut dans une large mesure être anticipée grâce à deux critères simples : le stade d’extension tumorale, qui a fait l’objet, ainsi que ses critères d’évaluation, d’un consensus international : l’International Neuroblastoma Staging System (INSS) [3] (Tableau 1) et l’âge de l’enfant au moment du diagnostic. Cette constatation ancienne garde une signification majeure, illustrée sur les Tableaux 2 et 3 [4–12]. L’hétérogénéité du pronostic y apparaît extrêmement prononcée ; la moitié des neuroblastomes surviennent sous forme métastatique chez des enfants de plus d’un an et se caractérisent par un pronostic à long terme très mauvais alors que dans les stades 1, 2 et 4s, la survie à long terme dépasse 80 %, quel que soit l’âge. La mise en évidence de métastases à distance, définissant le diagnostic de neuroblastome de stade 4, est ainsi un critère majeur conférant un pronostic défavorable, reconnu dans la totalité des études. Leur recherche s’effectue selon des recommandations très précises, indiquées dans le Tableau 4 ; il s’agit dans l’immense majorité des cas de métastases os- Tableau 1 Classification des neuroblastomes selon le stade d’extension tumorale. Classification de l’International Neuroblastoma Staging System INSS [3] Stade 1 2A 2B 3 Tumeur localisée localisée localisée • unilatérale, infiltrant la ligne médiane • ou unilatérale • ou médiane, bilatérale 4 4s « spécial », comme stade 1 ou 2 enfant de moins d’un an Exérèse macroscopique complète incomplète Complète– incomplète non résécable oui/non non résécable Ganglions locorégionaux non non oui, envahis (homolatéraux) oui/non oui, envahis controlatéraux oui/non Métastases à distance non os, moelle, ganglion à distance, foie... oui, mais seulement • peau • foie • moelle (envahissement < 10 %) 836 Y. Pérel et al. / Archives de pédiatrie 11 (2004) 834–842 Tableau 2 Fréquence respective des différentes formes de neuroblastome définies selon l’âge au moment du diagnostic et le stade d’extension tumorale [66] Âge 0–1 an > 1 an Stade d’extension tumorale 1 2A 2B 15 % 15 % 15 % 15 % 15 % 15 % 3 20 % 20 % 4 10 % 50 % 4s 5% Tableau 3 Taux de survie sans événement à long terme dans les différentes formes de neuroblastome définies selon l’âge au moment du diagnostic et le stade d’extension tumorale [4–12] Stade d’extension tumorale Âge 1 2A 2B 3 0–1 an 85–95 % 85–95 % 85–95 % 70–90 % > 1 an 85–95 % 85–95 % 85–95 % 70–90 % 4 4s 60–70 % 80–90 % 25–35 % Tableau 4 Recommandations pour l’exploration anatomique des neuroblastomes • Scintigraphie m123IBG (scintigraphie technétium si tumeur primitive non fixante) • Exploration médullaire : deux myélogrammes et deux biopsies ostéomédullaires interprétables • Échographie pour les tumeurs abdominales et pelviennes, radiographie pulmonaire pour les tumeurs thoraciques • TDM pour les tumeurs rétro-péritonéales • IRM pour les tumeurs cervicales, thoraciques ou pelviennes et pour toute tumeur avec extension vers les trous de conjugaison ou suspicion de compression spinale • Documentation en imagerie des sites métastatiques seuses (mises en évidence par scintigraphie 123mIBG, scintigraphie au technétium ou ostéolyse sur les clichés radiographiques ou tomodensitométriques) ou médullaires (mises en évidence par médulogrammmes, biopsies ostéo-médullaires) voire de métastases ganglionnaires à distance. L’existence d’extension tumorale par contiguïté, notamment au niveau des trous de conjugaison voire dans le canal rachidien ne confère pas de signification pronostique péjorative en termes de survie mais peut avoir des implications en termes de pronostic fonctionnel neurologique [13]. Dans les formes disséminées (stade 4), voire dans les formes avec extension locorégionale importante (stade 3), la survie des enfants de moins d’un an est significativement meilleure que celle des enfants plus âgés. Des études stratifiées selon l’âge montrent également une survie des formes disséminées pour les enfants de 12 à 24 mois supérieure à celle des enfants de plus de 24 mois [14]. Le caractère prédictif imparfait de ces données anatomocliniques a conduit à la recherche de marqueurs biologiques du pronostic. 1.2. Marqueurs sériques et urinaires Plusieurs molécules ont été identifiées, dont le dosage permettrait d’apprécier la masse tumorale initiale, son évolution ou de définir le pronostic. Ainsi, le taux de ferritine sérique est élevé chez les patients porteurs d’un neuroblastome avec extension locorégionale ou métastatique [15]. La neurone-specific-enolase (NSE) est une protéine cytoplasmique associée aux cellules neuronales dont le taux est corrélé avec le stade d’extension tumorale et la survie [16]. Le disialoganglioside GD2 est une molécule présente à la surface des neuroblastes dont le dosage pourrait témoigner de la progression tumorale du neuroblastome [17]. Le taux de lacticodéshydrogénase au moment du diagnostic est un marqueur (non spécifique) du volume tumoral ou de son renouvellement rapide ; un taux élevé est significativement associé à une survie inférieure dans les neuroblastomes non métastatiques, notamment chez les enfants de plus d’un an, et à une amplification de l’oncogène MYCN [18]. Le dosage fractionné des catécholamines (en chromatographie liquide à haute performance par exemple) permet d’analyser les différents métabolites : les neuroblastomes les plus graves ou indifférenciés se caractérisent par un déficit en dopamine-bêta hydroxylase dans leur voie de synthèse catécholaminergique, et donc une excrétion urinaire élevée en DOPA, dopamine, acides vanyllactique et homovanillique (HVA), une excrétion moindre en acide vanylmandélique (VMA) et un rapport VMA/HVA bas [19,20]. Néanmoins aucun de ces facteurs sériques ou urinaires n’est universellement considéré comme de signification suffisamment indépendante, fiable et reproductible, pour être incluse comme un élément incontournable de la stratification pronostique dans des études multicentriques. 1.3. Données anatomopathologiques Les ganglioneuromes, tumeurs neuroblastiques faites de cellules ganglionnaires complètement différenciées et de stroma schwannien, sont des tumeurs parfaitement bénignes, non classées parmi les neuroblastomes et qui guérissent sous réserve d’une exérèse chirurgicale. Parmi les tumeurs neuroblastiques malignes, l’ébauche d’une différenciation schwannienne et neuronale observée dans le ganglioneuroblastome est plus habituellement associée aux tumeurs localisées. L’analyse détaillée du tissu tumoral a été standardisée dans la classification de l’INPC (International Neuroblastoma Pathology Classification) ; cette classification prend en compte la quantité respective de stroma schwannien et de cellules neuroblastiques, le caractère plus ou moins différen- Tableau 5 Anomalies chromosomiques récurrentes observées dans les neuroblastomes Anomalie chromosomique 17q+ 1p11q14q- Locus impliqué 17q21-qter 1p36 11q23 14q23-qter Corrélation avec l’amplification de MYCN oui (directe) oui (directe) oui (inverse) oui (inverse) Signification pronostique globale défavorable défavorable défavorable incertaine Références [67,68] [38] [69–71] [69] Y. Pérel et al. / Archives de pédiatrie 11 (2004) 834–842 cié des cellules neuroblastiques et leurs caractéristiques caryo-mitotiques [21]. La signification pronostique de cette classification a été rapportée par Shimada et al. sur une série rétrospective de 227 cas ; elle pourrait, plus particulièrement dans l’expérience des groupes de recherche nord-américains, permettre d’identifier un mauvais pronostic chez des patients dont le stade d’extension et l’âge sont favorables [21]. L’expression de glycoprotéines CD 44 à la surface des neuroblastes a été rapportée comme significativement associée à un phénotype différencié et à un pronostic favorable [22]. La signification pronostique de ces données anatomopathologiques est généralement corrélée à celle des marqueurs moléculaires comme l’amplification de l’oncogène MYCN [23]. 1.4. Marqueurs génétiques et moléculaires 1.4.1. MYCN L’amplification de l’oncogène MYCN, sous forme de matériel génétique supplémentaire extra-chromosomique (chromosome minute) ou intra-chromosomique (HSR : homogeneous staining region), est observée dans environ 20 % des neuroblastomes. Des données expérimentales dans un modèle de souris transgénique suggèrent que l’oncogène MYCN pourrait être directement impliqué dans les mécanismes conduisant à la survenue, à la transformation ou à la progression d’un neuroblastome [24]. Cet événement génétique acquis, clonal, limité au tissu tumoral, est plus fréquent en cas de métastases [25,26]. Il est associé dans l’immense majorité des études avec un pronostic défavorable [27]. Ainsi dans la série prospective française NBL 90 des tumeurs localisées (stades 1, 2 ou 3), traitées de façon homogène, la survie globale à trois ans était de 98 % pour les 203 neuroblastomes sans amplification de MYCN et de 34 % pour les 22 neuroblastomes porteurs d’une amplification de MYCN (p = 0,001) [8]. Cet impact pronostique est ainsi identifié dans les neuroblastomes localisés mais aussi dans ceux de stade 4s [4], de stade 4 chez les enfants de moins d’un an [5,28]. L’analyse de l’amplification de MYCN a fait appel aux techniques successivement disponibles en biologie moléculaire et applicables à des quantités progressivement décroissantes de matériel tumoral : Southern (10 µg d’ADN), PCR (100 ng), voire FISH — fluorescent in situ hybridization — (quelques dizaines de cellules). Cette dernière technique permet en outre d’observer la variabilité dans le degré d’amplification des cellules au sein d’une même tumeur, la signification de cette variation n’étant pas connue [29,30]. La détection d’ADN circulant de MYCN a été récemment proposée pour évaluer de façon non-invasive l’amplification de cet oncogène [31]. En l’absence d’amplification génique, le niveau d’expression des transcrits ou des protéines MYCN n’est pas clairement corrélé au pronostic des neuroblastomes [32,33]. La raison pour laquelle l’amplification de MYCN est corrélée à la sévérité évolutive reste une énigme : la protéine MYC forme avec MAX un hétérodimère qui active plusieurs gènes impliqués dans la progression du cycle cellulaire audelà de la phase G1 [34,35]. 837 1.4.2. Ploïdie tumorale L’analyse de la ploïdie tumorale peut être, plus aisément que par cytogénétique tumorale, approchée par la mesure automatisée, en cytométrie de flux, du contenu en ADN des cellules tumorales. L’hyperdiploïdie (triploïdie) est essentiellement observée dans les neuroblastomes survenant chez les enfants de moins d’un an et d’évolution favorable ; au contraire, la diploïdie des neuroblastomes dans la même tranche d’âge est associée à un pronostic défavorable [14]. Le caractère diploïde ou tétraploïde des cellules du neuroblastome est également associé à une diminution de la survie et de la survie sans évènement indépendamment de l’âge et du stade d’extension du neuroblastome [36]. Ce facteur pronostique est en partie corrélé à l’amplification de MYCN [14,36]. 1.4.3. Anomalies cytogénétiques clonales De nombreuses anomalies cytogénétiques clonales (avec perte ou gain de matériel chromosomique) sont décrites dans les neuroblastomes, par cytogénétique conventionnelle ou par hybridation génomique comparative. Aucune n’est spécifique ni présente dans la totalité des cas de neuroblastome. Leur signification pronostique, parfois redondante, est indiquée dans le Tableau 5. Ainsi, il existe une corrélation statistique entre l’existence d’une délétion clonale 1p36 et un gain chromosomique 17q [37], entre l’existence d’une délétion clonale 1p36 et les caractéristiques préalablement identifiées d’un neuroblastome grave : stade 4, chez un enfant de plus d’un an, avec amplification de MYCN ; le marqueur 1p36pourrait ainsi être associé à la fréquence des rechutes sans influer significativement sur la survie [38]. 1.4.4. Neurotrophines et récepteurs Les neurotrophines (NGF : neuronal growth factor et BDNF : brain-derived neurotrophic factor) interviennent au cours du développement du système nerveux central par l’intermédiaire de récepteurs à tyrosine kinase trk (respectivement trk-a et trk-b). L’expression différentielle des récepteurs trk est étroitement associée aux caractéristiques évolutives des neuroblastomes : l’expression à un niveau élevé de trk-a est spécifiquement observée dans les neuroblastomes de stade limité et sans amplification de MYCN ; trk-b est exprimé à un niveau élevé dans les neuroblastomes graves ou avec amplification de MYCN , à un niveau faible ou sous une forme tronquée dans les neuroblastomes d’évolution favorable [39–41]. 1.4.5. Autres marqueurs moléculaires ou géniques De nombreux autres marqueurs moléculaires ou géniques, impliqués dans la résistance aux chimiothérapies (MRP multi-drug resistance protein) [42], la viabilité des cellules neuroblastiques (télomérase) [43], le contrôle de l’apoptose [44], la différenciation [45,46], le contrôle du potentiel métastatique (nm 23) [47] ont suggéré une valeur prédictive dans le neuroblastome. Leur confrontation en analyse multivariée avec les données de l’âge, du stade d’extension, de l’amplification de MYCN reste nécessaire avant leur intégration dans une stratégie thérapeutique. 838 Y. Pérel et al. / Archives de pédiatrie 11 (2004) 834–842 neuroblaste hyperploïdie 3 n chromosomes 2n ou 4n chromosomes translocation déséquilibrée impliquant 17q translocation déséquilibrée t (1p;17q) + 17q -1p délétion gène suppresseur de tumeur délétion 1p + 17 (intact) -4, -3, -14, +7 amplification de MYCN + 17q -11q + 7q, -4p,-3p & autres + 17q -1p -11q & autres + 17q -1p amplification de MYCN Anatomo-pathologie classification INPC favorable défavorable défavorable différenciation tumorale ++/+ + +/- calcifications (fréquence) › 50% bas ‹50% bas ou intermédiaire ‹10% bas ou élevé + + - index caryo-mitotique CD44 Caractéristiques cliniques âge (ans) ‹1 4 1,8 2,3 stade d’extension 1, 2, 3, 4s 4 voire 3 ou 2 4 voire 3 4 Evolution sous traitement régression survie sans progression 96 % progression 20 %, 28 m 20 %, 14 m progression rapide 20 %, 9m %, médiane (mois) Fig. 1. Modèle de succession des évènements génétiques rendant compte des différentes variétés de neuroblastome. Corrélation avec les caractéristiques anatomopathologiques, cliniques et évolutives D’après Lastowska et al. [49] INPC, International Neuroblastoma Pathology Classification [21] 1.4.6. Modèle génétique et moléculaire du développement des neuroblastomes Les anomalies génétiques et moléculaires interviennent dans le déterminisme de l’agressivité des neuroblastomes selon une succession d’événements encore imparfaitement décryptée, [48,49] résumée sur la Fig. 1 [49]. Une mutation initiale, commune à tous les neuroblastomes est possible, mais n’a pas été identifiée à ce jour. Précocement après ce premier événement, la tumeur se présente selon plusieurs génotypes–phénotypes opposés : Y. Pérel et al. / Archives de pédiatrie 11 (2004) 834–842 • l’un hyperdiploïde ou triploïde, sans remaniement cytogénétique ni anomalie spécifique (pas d’addition de 17q, délétion de 1p36 ni amplification de MYCN) ; il exprime un niveau élevé du récepteur trk-a et ses cellules évoluent vers l’apoptose ou la différenciation selon l’absence ou la présence du ligand de trk-a, le NGF ; il s’agit de neuroblastomes localisés chez des enfants de moins d’un an et dont le pronostic est excellent ; • l’autre diploïde, avec des remaniements chromosomiques fréquents (notamment addition de 17q) et sans expression de trk-a ; un premier sous-type se caractérise par l’existence d’autres anomalies (délétion de 11q ou 14q notamment) et par un pronostic sombre ; un deuxième sous-type se caractérise généralement par l’existence d’une délétion de 1p36, d’une amplification de MYCN, d’une expression élevée de trk-b et de son ligand BDNF (boucle de régulation autocrine) et par un pronostic très sombre. 1.5. Rôle pronostique de la masse tumorale initiale et de son évolution Plusieurs techniques ont été proposées pour l’évaluation de la masse tumorale initiale. La quantité de cellules tumorales dans le sang ou la moelle osseuse a ainsi été analysée par immunocytologie [50] ou au niveau moléculaire par RT-PCR des transcrits de tyrosine hydroxylase ou ganglioside synthase [51,52] ; dans une série d’enfants porteurs de neuroblastome de stade 4, traités par anticorps monoclonaux, la quantité de cellules tumorales initialement présentes dans la moelle osseuse et la maladie résiduelle identifiable après un cycle thérapeutique influaient significativement sur la survie et la survie sans progression tumorale [52]. Aux marqueurs de gravité qui caractérisent initialement un neuroblastome pourraient ainsi être ajoutés ceux qui quantifient au cours de l’évolution la décroissance du nombre des cellules tumorales, permettant ainsi de « monitorer » cette décroissance voire d’adapter les décisions thérapeutiques. 2. Cas particulier des neuroblastomes diagnostiqués dans le cadre d’un dépistage systématique L’incidence élevée des neuroblastomes, leur survenue précoce (médiane de survenue : 22 mois), leur pronostic plus favorable avant l’âge d’un an, l’existence d’un marqueur urinaire (catécholamines) permettant leur diagnostic dans de bonnes conditions de sensibilité et de spécificité plaidaient pour un diagnostic précoce des neuroblastomes. Les programmes de dépistage menés au Japon [53], au Québec [54], en Allemagne [55], ont montré que les neuroblastomes identifiés par dépistage évoluaient favorablement et avaient des caractéristiques spécifiques (stades peu étendus, absence d’amplification de MYCN, triploïdie...) [56]. L’étude épidémiologique allemande a été effectuée par comparaison avec la population d’enfants issue des landers où le dépistage n’était pas instauré : le dépistage systématique, effectué à 839 l’âge d’un an, conduit à une incidence globale du neuroblastome multipliée par 2, sans modification de l’incidence des neuroblastomes métastatiques au-delà de l’âge d’un an ni de la mortalité par neuroblastome [55]. La pratique du dépistage systématique (dans les conditions où il a été effectué) conduit ainsi au « sur-diagnostic » de tumeurs destinées à régresser spontanément, voire à une toxicité supplémentaire induite par un traitement inutile ; elle ne peut être recommandée en termes de santé publique [55]. Elle a en revanche, établi deux profils de neuroblastomes biologiquement distincts, peu ou non susceptibles d’évoluer de l’un vers l’autre [55] : • l’un, de caractéristiques biologiques très favorables [56], voire régressant spontanément, volontiers asymptomatique, survenant le plus souvent avant l’âge d’un an, détectable par dépistage systématique ; • l’autre, défavorable ou très défavorable, symptomatique, survenant après l’âge d’un an ou non détecté par le dépistage. 3. Synthèse de la signification pronostique des marqueurs cliniques et biologiques dans le neuroblastome Parmi ces très nombreux marqueurs cliniques et biologiques, quels sont les plus appropriés à l’utilisation clinique ? Il n’y a pas de consensus universel concernant les marqueurs les plus significatifs. Des résultats contradictoires peuvent être expliqués par les biais introduits dans des études non exhaustives, la variabilité des techniques et de la méthodologie utilisées pour chaque marqueur, l’hétérogénéité de chaque tumeur. Les marqueurs exploitables pour une stratification pronostique et thérapeutique doivent avoir les caractéristiques suivantes : • avoir une signification statistique claire, démontrée dans une étude prospective exempte de biais ou de facteurs de confusion ; • avoir une signification pronostique reproductible dans des études ultérieures et effectuées par d’autres équipes ; • apporter une information pronostique qui ne soit pas redondante avec des facteurs préalablement identifiés et plus facilement accessibles ; • être analysables en routine dans un délai cohérent avec l’implication thérapeutique ; • être ré-évalués avec l’introduction de nouveaux schémas thérapeutiques, destinés à améliorer le pronostic des formes défavorables [57,58]. Ainsi, le pronostic d’un neuroblastome est en pratique déterminé par : • le stade d’extension de la maladie (INSS) ; • l’âge de l’enfant ; • l’amplification de l’oncogène MYCN dans le tissu tumoral. La classification anatomopathologique INPC ou le contenu en ADN des cellules tumorales sont utilisés par certaines équipes pour définir le pronostic de sous-catégories de patients. 840 Y. Pérel et al. / Archives de pédiatrie 11 (2004) 834–842 L’impact pronostique indépendant des autres variables biologiques que nous avons mentionnées nécessitera une démonstration ultérieure dans de vastes études prospectives au sein de sous-groupes homogènes de patients. Il existe ainsi plusieurs « profils » différents de neuroblastome [59] : • les neuroblastomes de pronostic très favorable (chances de guérison supérieures à 80 %) comprennent les neuroblastomes de stades 1, 2 ou 4s sans amplification de l’oncogène MYCN ; • les neuroblastomes de pronostic très sévère (chances de guérison inférieures à 30 %) comprennent : C tous les neuroblastomes de stade 4 survenant après l’âge d’un an, quelles que soient leurs caractéristiques biologiques ; C l’immense majorité des neuroblastomes avec amplification de l’oncogène MYCN, qu’ils soient de stade 3 [8] ou de stade 4 avant un an [5,28] ; • les neuroblastomes de pronostic intermédiaire (chances de guérison de 60 à 80 %) comprennent : C les neuroblastomes de stade 4 avant l’âge d’un an (sans amplification de l’oncogène MYCN) ; C les neuroblastomes de stade 3 (sans amplification de l’oncogène MYCN) pie néo-adjuvante, chirurgie, chimiothérapie myélo-ablative avec thérapie cellulaire, radiothérapie, traitement différenciant [6]. Cette approche pourrait notamment bénéficier aux neuroblastomes de stade 3 avec amplification de MYCN [61]. Dans la population des neuroblastomes métastatiques chez des enfants de plus d’un an, l’impact réel des marqueurs biologiques est plus modeste ; malgré une escalade thérapeutique considérable, leur survie sans événement à long terme, indépendamment de l’amplification de MYCN, reste globalement inférieure à 30 % [6,11,12]. Les protocoles de recherche thérapeutique y évaluent des thérapeutiques innovantes, le plus souvent en complément des thérapeutiques de référence : anticorps monoclonaux [52], irradiation métabolique spécifique [62]. D’autres molécules pourraient être proposées dans cette problématique : inhibiteurs de l’angiogenèse [63], de tyrosine kinase [64], anti-sens ou autres modificateurs biologiques. 4. Implications thérapeutiques 5. Conclusion L’hétérogénéité évolutive considérable des neuroblastomes fait de ces tumeurs une indication idéale pour une stratégie classique de cancérologie pédiatrique : la stratification pronostique et thérapeutique. Les techniques visant à évaluer le pronostic d’un neuroblastome sont nombreuses et ont contribué de façon notable à la connaissance de cette affection et à décrypter son extrême hétérogénéité. Le stade de l’extension tumorale, l’âge de l’enfant au diagnostic et l’amplification de MYCN sont les données fondamentales. Elles ont à ce jour permis de sélectionner les patients de bon pronostic pour lesquels un programme thérapeutique peu ou non générateur de séquelles doit être proposé. Les analyses de l’ADN ou de l’ARN tumoral par micro-array, les mesures sériées d’expression des gènes vont encore affiner la diversité des profils phénotypiques des neuroblastomes, ambitionnant d’approcher leur pronostic à l’échelle individuelle ou de déterminer leur sensibilité spécifique à une thérapeutique donnée (notamment les bio-thérapies). Elles conduisent et conduiront à des thérapeutiques lourdes selon des stratégies complexes, dans le cadre contrôlé de protocoles multicentriques et dans l’environnement multidisciplinaire des équipes d’oncologie pédiatrique. 4.1. Neuroblastomes de pronostic très favorable La stratégie vise à diminuer le risque de toxicité par une désescalade thérapeutique, guidée par les données oncogénétiques : ainsi les neuroblastomes localisés sans amplification de l’oncogène MYCN bénéficient-ils d’un traitement habituellement limité à l’exérèse chirurgicale, y compris en cas de résidu tumoral post-opératoire [8,10]. Les neuroblastomes de stade 4s sans amplification de l’oncogène MYCN ne requièrent de thérapeutique que lorsqu’il existe une progression tumorale ou une menace vitale (essentiellement chez les enfants de moins de 2 mois) [9] ; dans plus de la moitié des cas, la surveillance sous traitement symptomatique du patient permet d’observer la régression spontanée ; la survie globale avec cette stratégie est de 92 %, la survie sans événement de 86 % [7]. Cette abstention thérapeutique pourrait être légitimement proposée dans des neuroblastomes diagnostiqués au cours du screening en vigueur dans certains pays [60], voire pour certains neuroblastomes néonataux asymptomatiques et identifiés par un examen systématique (échographie anténatale). 4.2. Neuroblastomes de risque élevé La stratégie thérapeutique validée fait au contraire intervenir les ressources thérapeutiques majeures : chimiothéra- 4.3. Neuroblastomes de risque intermédiaire La stratégie est guidée par l’évolution clinique et anatomique : chimiothérapie « à doses minimales efficaces » puis traitement chirurgical ayant l’objectif d’une exérèse tumorale totale ou sub-totale sans mutilation [65]. Références [1] [2] [3] Miller RW, Young Jr JL, Novakovic B. Childhood cancer. Cancer 1995;75:395–405. Gurney JG, Severson RK, Davis S, Robison LL. Incidence of cancer in children in the United States. Sex-, race-, and 1-year age-specific rates by histologic type. Cancer 1995;75:2186–95. Brodeur GM, Pritchard J, Berthold F, Carlsen NL, Castel V, Castelberry RP, et al. Revisions of the international criteria for neuroblastoma diagnosis, staging, and response to treatment. J Clin Oncol 1993;11:1466–77. Y. Pérel et al. / Archives de pédiatrie 11 (2004) 834–842 [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18] [19] Katzenstein HM, Bowman LC, Brodeur GM, Thorner PS, Joshi VV, Smith EI, et al. 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