Résumés des communications - LIMAG Littératures du Maghreb
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Résumés des communications - LIMAG Littératures du Maghreb
Résumés des communications (Programme du colloque : cliquez sur http://www.limag.com/Nouveau/Colloques/2003Lyon2.htm) Kamel Abdou (Constantine/Lyon 2) : Contes en migrations : l'intériorité et la marge. Comment a évolué ou mué le conte, thème et forme, dans la migration, consécutive à une longue période de colonisation et de tentative de déculturation, d'une importante communauté algérienne globalement rurale et de culture orale ? Comment s’est maintenue ou restructurée surtout la mise en discours du conte et de son espace de narration, espace rituel fermé, balisé de croyances et de pratiques propitiatoires, dont la femme est le centre et la maîtresse de la parole ? Comment est articulé désormais cet espace du dire dans l’espace de l’Autre, présupposé inamical, où la nature des balisages et des interactions relationnelles sont différemment codifiés, et dans lequel les descendants de deuxième ou troisième générations élaborent leurs propres espaces et la mise en discours de leur imaginaire propre, où la violence est le principal paradigme. Ismail Abdoun (Alger) : Écriture et oralité: la figure du Nègre dans Nedjma (Kateb Yacine) et ses sources populaires. La figure du Nègre, et son corollaire l'opposition Blanc/Noir, travaille depuis toujours, l'imaginaire algérien-maghrébin-et trouve son expression la plus riche et la plus ambivalente aussi, dans les contes populaires. Il s'agit d'une analyse comparée linguistique et anthropologique d'un échantillon de contes populaires arabes et berbères et des passages de Nedjma. Mina Ait’Mbark (Besançon) : Oralité féminine en mouvement : le cas de ‘Retours non retour’ et ‘Annie et Fatima’ d’Assia Djebar. Les textes d’Assia Djebar mettent en scène l’oralité féminine : en effet, les femmes se racontent, se disent, se parlent et se déclinent en autant de (ra)conteuses d’histoires et d’Histoire. La nouvelle ‘Retours non retour’ et le récit ‘Annie et Fatima’ jouent de cette oralité dans un mouvement entre différents espaces et multiplient les lieux d’où et vers où se raconter. Dans ces textes, le féminin s’inscrit dans le(s) lieu(x) d’immigration / émigration et dans la spécificité d’un « aller-retour » propre à la littérature algérienne de langue française. Mourida Akaichi (Rennes 2) : Déplacement et paroles déplacées dans l'écriture de Mohammed Dib. Le déplacement qui hante les deux romans de Dib:Habel et Les terrasses d'Orsol engendre une parole étrange (donc parole déplacée).Faute d'aboutir à un lieu d'écoute, cette parole acquiert un mouvement de retour incessant, devient jeu et transforme l'espace romanesque en un espace théâtral. Zineb Ali-Benali (Paris-8) : Écrire en l'absence des autres langues, les premières. Écrire dans un genre " inconnu ". Comment écrire en l'absence d'une langue, de toutes les langues d'avant ? C'est la question que ne cessent de poser les textes maghrébins en français, qui deviennent ainsi le lieu où l'autre langue, les autres langues, reviennent, comme une pulsion irrépressible : traduction, translation, travail de l'écriture. Comment s'inscrire dans une histoire des formes commencée et constituée ailleurs ? L'écrivain est pris entre la reconduction générique ou le corps à corps avec un genre que nulle tradition culturelle de son monde ne semble connaître : bricolage, métissage, hybridation. Stella Annani (Stockholm) : Le réalisme magique dans la littérature maghrébine. Quelques exemples. La présence du réalisme magique (ou merveilleux) dans la littérature maghrébine n'a pas, sauf erreur, été explorée d'une manière approfondie. Il semble parfois y avoir aussi une certaine confusion concernant la distinction entre le réalisme magique et le genre fantastique. Sans essayer de décider si le réalisme magique doit être compris comme un genre ou un mode, je présenterai quelques théories sur le concept, pour ensuite donner des exemples tirés de romans maghrébins. Martine Antle (Univ. de Caroline du Nord à Chapell Hill) : Résistance et Interculturalité picturale. En 1947, une jeune algérienne autodidacte de seize ans, Baya, fait ses débuts artistiques à Paris à la galerie Maeght. Son oeuvre, marquée de ruptures tout comme sa vie, affiche simultanément « un recul forcé dans la tradition » (Assia Djebar) et une réflexion profonde sur l’art moderne, ce qui la conduit à collaborer avec Picasso. Par ailleurs, Baya ouvre la voie à une nouvelle génération de femmes arabes artistes qui désormais travaillent et dénoncent les conflits posés par l’interculturalité. C'est à partir de registres culturels allant de la pornographie, aux légendes anciennes et à l'Histoire qu'elles tissent une nouvelle histoire et inaugurent des formes inédites de résistance dans l'art. Dans cette perspective, Zineb Sedira (Maroc), Houria Niati (Algérie) et Ghada Amer (Egypte) effacent la distance qui sépare la vie publique de la vie privée. Dans une société « programmée pour humilier la femme » elles « déjouent les plans et démontent les mécanismes » (Mernissi). Leur recherche picturale démantèle, comme l’accomplit Nina Bouraoui dans l’écriture, la représentation de la femme arabe héritée de l'orientalisme et les contraintes imposées par l'intégrisme. Bernard Aresu (Rice Univ., Houston): Dissidence et délocalisation du mythe chez Theo Angelopoulos [Le regard d'Ulysse] et Salim Bachi [Le chien d'Ulysse]. La violence quotidienne et celle du refoulement de l'Histoire jouent un rôle fondamental dans la production de nombreux textes engagés "récents", que ce soit au niveau de l'écriture formelle ou de l'élaboration symbolique. Archétype mythologique du Voyageur, Ulysse (et à sa suite A et Hamid) restent en même temps des archétypes de la dissidence et du désir. C'est que l'on se propose d'analyser dans quelques textes à la fois contemporains, autonomes, et riches en convergences de préoccupations et de procédures. Kristine Aurbakken (Drew University, Madison, NJ, USA) : De L’Interdite à The Forbidden Woman de Malika Mokeddem : paroles déplacées, lectures croisées. Traduire un texte de Malika Mokeddem en anglais pour ensuite l'insérer dans le réseau de circulation transnationale revient à le soumettre à la double activité de déterritorialisation et reterritorialisation, et, ce faisant, à le livrer au jeu de multiples discours critiques qui lui confèrent un statut de légitimité socio-culturel, voire idéologique, autre. Dans les universités américaines, qu'il s'agisse des départements de français ou des départements d'études sur les femmes (Women's Studies), les multiples regards critiques posés sur L'interdite/The Forbidden Woman fraient des voies d'approche au texte qui ne peuvent qu'en enrichir la portée même si une activité parallèle de décontextualisation recèle des risques évidents. 3 Aïda Bamia (Univ. de Floride, U.S.A) : Transgression des tabous sociaux dans la poésie féminine maghrébine dans le genre du Buqala en Algérie, les 'urubiyyat au Maroc et le tibra' au Sahara Occidental et en Mauritanie. Cette poésie récitée dans des cercles exclusivement féminins est néanmoins concernée principalement par l'homme et l'amour. Elle est révélatrice de l'audace des femmes maghrébines, de leur créativité et de leur ruse. Cette poésie est significative dans la mesure où elle nous illumine sur la psychologie de la femme maghrébine que les obstacles matériels et moraux n'ont pas réussi à freiner dans ses penchants naturels et dont ils n’ont pas su détruire l’ imaginaire poétique. Simona Barello (New York University): De la parole orale à la parole écrite: Déplacement linguistique et déplacement idéologique Dans la linguistique traditionnelle langue orale et langue écrite appartiennent à deux registres distincts, codifiés de manière différente et rigoureusement séparés l'un de l'autre. Toutefois, cette division, devenue de plus en plus souple dans l'écriture romanesque du 20ème siècle, est définitivement bousculée par plusieurs auteurs contemporains originaires du Maghreb, où le déplacement linguistique reflète le manque de repères dans une société dite postcoloniale (mais qu'il serait plus approprié de dénommer néo-coloniale) qui ne répond pas à leurs attentes et l'inévitable déplacement identitaire qui s'ensuit. C'est ainsi que le déplacement physique aussi bien que psychologique se traduit en déplacement linguistique de l'oralité à l'écriture; et c'est là, dans l'espace mystérieux de l'échange entre les deux registres qui finit par le déstabiliser tous les deux, qu'une nouvelle langue naît, portant en soi une nouvelle réalité -- ou au moins son idée. En particulier, ma communication analysera les modalités du rapport entre langue orale et langue écrite dans Journal: Nationalité: Immigrée de Sakinna Boukhedenna, dans Georgette! de Farida Belghoul et dans Les Raisins de la galère de Tahar Ben Jelloun. Amina Bekkat (Blida) : Paroles déplacées et ironie Dans beaucoup de textes récents de la littérature algérienne, les fragments rapportés s'affichent avec ostentation voire même provocation. Des extraits d’œuvres connues, présentées avec références à l'appui, rompent avec les usages intertextuels qui effacent plutôt qu'ils n'exhibent les ligatures du texte. Cela ne va pas sans une certaine ironie comme si l'écrivain voulait se jouer de son lecteur en l'entraînant à sa suite dans une authentification trop appliquée pour n'être pas souvent un leurre. Quels effets les auteurs comme Rachid Boudjedra ou Habib Ayyoub tirent-ils de ce procédé? Afifa Bererhi (Alger) : Impli-citation et jeux de (dé)sacralisation. Dans quelques uns des romans de Mohammed Dib, des fragments coraniques se fondent dans les récits narratifs. Il s'agit de s'interroger sur leur statut et leur fonction dans l'économie du texte et mesurer les renversements de sens qu'ils produisent. Fadila Chaabane (Alger) : Le rôle structurant/déstructurant de l'oralité dans Le Champ des Oliviers de Nabile Farès. Chez Farès l’oralité est langue de rêve, nourrissant les fantasmes du sujet, participant d'une restauration du moi dans une quête d'identité productive, remettant en cause les tabous et les interdits de toutes sortes. Elle est aussi langue de subversion scripturale (celles des formes romanesques, avec une prépondérance accordée à la parole filtrant/infiltrant l'écrit - à la manière d'une source abreuvant et se nourrissant d'un terreau -) et idéologique, inscrivant de la sorte le dialogisme et le carnavalesque au cœur même de la création romanesque. 4 Ahmed Cheniki (Annaba) : Théâtre en Algérie, dédoublement et parole syncrétique. Le théâtre en Algérie est apparu dans des conditions quelque peu paradoxales. Adopté tardivement, c'est-à-dire vers le début du vingtième siècle, il fut marqué par la présence de deux formes : la structure théâtrale et les espaces culturels autochtones. On ne peut comprendre l'écriture dramatique algérienne si on n'interroge pas le fonctionnement double de l'écriture dramatique. Les problèmes artistiques sont souvent déterminés par la position de l'auteur dramatique vis à vis de son héritage culturel et de l'appareil culturel occidental, producteur de la structure théâtrale. Dualité des formes. Ambivalence. Syncrétisme latent. L'adoption de la forme théâtrale européenne s'est souvent accompagnée d'une marginalisation des structures locales et la valorisation des espaces culturels européens. le théâtre, tel qu'il fut et est pratiqué en Algérie, est un art d'emprunt, adopté dans des conditions précises, marqué par les circonstances de son appropriation. C'est surtout un art d' « importation » adopté tardivement par les Algériens qui n'arrivent pas encore à le prendre sérieusement en charge et à lui apporter une sorte de légitimité ou de caution nécessaire à sa reconnaissance nationale. Cette situation ambiguë caractérise le paysage artistique algérien qui vit une sorte de réalité hétéroculturelle complexe. Karine Chevalier (Grenoble 3/Westminster University) : La fonction poétique et politique des 'absents' dans l’œuvre de Nabile Farès. Il s'agit d'analyser comment à partir de "trous" laissés vacants par l'histoire, la guerre, les disparus de la guerre, les exils, les suicides mais aussi l' "impossible royaume berbère", les symboles mémoriels comme La Kahena ou l'Ogresse, l'écrivain reconstruit ces espaces qui par leur absence seront néanmoins présence dans l'espace romanesque mais aussi en référence à l'espace mythique et aux croyances berbères. La morsure de l'Ogresse sera revisitée, celle de Malika ouvrant le texte au mythique, au lieu des origines. C'est par le silence d'Ali-Saïd que s'actualise son carnet de vie dans l'espace romanesque, c'est par le passage dans le fleuve des morts et des mots que s'actualise le dessin de Jidda... Farès est un très bon exemple pour montrer l'utilisation de multiples disciplines comme la psychanalyse, l'anthropologie dans l'espace romanesque et la question de l'écriture d'une mémoire poétique et politique. La modernité farésienne est proche du paganisme et de son rapport à la mort comme présence. Par une pensée symbolique les trous sont lieu de décolonisation (par l'arbre, les trous, l'ogresse...), par un retour au carnaval oral. Il y a transgressions des pensées de mort tout en montrant les conséquentes des 'brisures' de l'histoire. Le texte cherche à s'ouvrir au delà des tabous en retrouvant la trace des totems, un à partir des absents, ou la redéfinition d'un langage à partir des échos. Patrick Crowley (Cork, Irlande) : L’empire du nom : nom et genre dans Nedjma et Le pacte autobiographique. Dès le début de Nedjma, le nom (où plutôt sa quasi absence par rapport au prénom) est mis en circulation, tout comme le sont les éléments génériques de ce roman qui n’en est pas un. Nedjma brouille la division, établie par Philippe Lejeune et soutenue par Gérard Genette, entre texte autobiographique et récit fictionnel, division qui est opératoire grâce au rapport entre le « je » du récit et le nom propre de l’auteur. Selon Lejeune, ce dernier est « indubitablement référentiel » et «si cette référence est indubitable, c’est qu’elle est fondée sur deux institutions sociales : l’état civil (convention intériorisée par chacun dès la petite enfance) et le contrat d’édition ».1 Pourtant, Nedjma est un texte qui conteste la légitimité de l’état civil comme institution sociale ; c’est aussi un texte qui conteste le genre du roman. Cette communication tente de mettre en parallèle des approches pragmatiques (occidentales) au regard de la question de genre et du travail du nom dans Nedjma afin de montrer dans quelle mesure l’approche pragmatique de Lejeune et d’autres ne peut pas 1 Philippe Lejeune, Le Pacte autobiographique (Paris: Seuil, Collection Points, nouvelle édition augmentée, 1996), p.35. 5 s’appliquer aux textes algériens sans soulever des questions sur le statut du nom (et donc du genre) dans un contexte colonial. Mohamed Daoud (Oran) : Écriture de l’urgence chez deux écrivains algériens de langue arabe : déplacement du modèle romanesque. Dans une atmosphère horrifiante l'écriture devient un cri de rage face au silence mortel, une contestation du crime et de ses auteurs : mettre à nu ceux qui ont provoqué ce massacre barbare que subissent ceux qui n'ont d'autres armes que les mots. Il est significatif que les romans parus en Algérie et en langue arabe durant les années quatre vingt dix reprennent le thème de l'émergence de l'écriture dans une atmosphère de meurtre et d'assassinat. Les personnages de Bechir Mefti et de Hamid Abdelkader sont menacés de mort et ne peuvent faire face à leurs destins inévitables que par le recours à la pratique de l'écriture. C'est une écriture funéraire qui annonce son deuil et sa mortelle hypocondrie afin de créer des fissures dans un système symbolique fondé sur la fausseté et la traîtrise. Nadine Decourt (IUFM Lyon et GREMMO) : Les « œufs du serpent » ou les circulations de la parole. Le renouveau du conte en France a favorisé l'émergence d'un répertoire diversifié et largement ouvert aux apports des cultures de l'immigration, en particulier maghrébine. Dans le cadre de projets visant à une meilleure intégration des enfants à l'école, des travaux de collectes ont été amorcés, des femmes en particulier ont découvert les chemins de l'écriture et de l'édition. Cette dynamique a fait apparaître de nouveaux conteurs qui à la fois puisent dans leurs cultures d'appartenance et "métissent" à l'infini leur répertoire, au gré des rencontres, des coups de cœur. Dans la chaîne des transmissions successives, le conteur comme le traducteur, joue un rôle de passeur de langues et de cultures. Je prendrai ici quelques exemples de ces circulations de la parole. Abigail Descombes (Londres/Paris) : La littérature « beure » : création d’un tiers espace. Très souvent, dans les romans d’écrivains « beurs », à un premier désir d’assimilation des personnages français d’origine maghrébine succède à la fois l’affirmation de leur intégration dans la société française et la revendication d’une différence culturelle irréductible. Cette double appartenance, qui ne rentre pas dans les idées préconçues et polarisées sur l’identité, oblige à un renouvellement conceptuel pour contrer la tendance à vouloir ranger tout individu dans des catégories préconçues et dépassées. En nous référant à la théorie du « tiers espace » de Homi Bhabha, nous nous proposons d’explorer dans cette communication les façons dont les romans d’Azouz Begag, de Mehdi Charef et d’Akli Tadjer contestent les idées figées sur l’identité française et permettent de repenser la question de l’appartenance, contribuant ainsi à construire une notion dynamique de l’identité. Touriya Fili (Tunis) : Les paroles déplacées comme stratégie discursive dans Vivre me tue de Paul Smaïl Cette communication s'efforcera d'analyser dans le roman Vivre me tue de Paul Smaïl la systématisation des paroles déplacées en tant que stratégie discursive, ainsi que la manière dont ce " déplacement " informe le roman dans ce livre. Le sens, en effet, est moins une construction narrative que le point de fuite où aboutissent plusieurs stratégies discursives. Le dispositif énonciatif use des diverses possibilités qu'offre la polyphonie, dans la perspective d'un véritable décentrement des valeurs esthétiques, en promouvant une culture de " l'envers " (ou de la marge, de la périphérie vs le centre), dont le verlan n'est que l'aspect le plus saillant. 6 Clare Finburgh (University College, Londres) : Ruptures géographiques, idéologiques et formelles: L’Émigration et Mohamed prends ta valise de Kateb Yacine Dans l’œuvre de Kateb Yacine, les Algériens se sentent ghorba – exilés, en France tout comme de l’autre côté de la Méditerranée. L’émigration en France suscite ce que Kateb appelle « la seconde rupture du lien ombilical » – la séparation de la patrie, de la famille, de la langue. Après l’indépendance, les anciens déçus du colonialisme se retrouvent exploités par le néo-colonialisme en France. En même temps, dit Kateb, « Malheur à l’exilé qui retourne en Afrique » : l’émigrant de retour en Algérie subit d’un côté une crise d’identité postcoloniale, et de l’autre les conservatismes arabo-islamiste et tribaliste. L’émigrant se sent exilé au sein de son propre peuple. Pourtant, Kateb nous indique que ghorba symbolise également l’esprit errant du poète. La présente communication tâche de montrer comment Mohamed prends ta valise, vue par 70 000 émigrés, fait du double-déplacement non un désastre d’identité, mais un nouveau discours d’optimisme. Sa polyphonie discordante, ses va-et-vient expérimentaux, déconditionnent et détruisent les idéologies politiques, religieuses et esthétiques, et célèbrent une pluralité d’identités et de formes dramatiques multiples. Dominique Fisher, (University of North Carolina, Chapel Hill) : Tahar Djaout, l'histoire aux extrêmes et aux extrêmes de l'histoire. Il s'agira d'examiner comment à partir du nomadisme scripturaire (brouillage des repères spatio-temporels, littérature hors-genre et transdisciplinaire.) et des figures de l'excès et de l'exagération (un certain type de paraboles, d'allégories, de parodies), Tahar Djaout réévalue les rapports entre la littérature, l'histoire et le politique. En particulier, je montrerai comment Les chercheurs d'os et L'invention du désert présentent une conception de l'histoire et de la littérature dans laquelle la notion de "Vrai" ne dépend plus de la référentialité. En effet, Tahar Djaout interroge ici les modes de représentation qui soustendent les discours littéraires et historiques aussi bien que leur traitement des paroles relais ou médiatisées ("l'histoire au quotidien", témoignages écrits ou oraux .). Hafid Gafaïti (Texas Tech Univ.) : «Nouvelle identité culturelle française ?»: Boumkoeur de Rachid Djaïdani Traversées des espaces géographiques (Algérie, Sénégal, France), sociaux (ville, banlieue) et d'écriture (entre le texte littéraire, l'oralité des cités de la périphérie et le lyrisme musical) caractérisent Boumkoeur, le roman de Rachid Djaïdani. Dans cette communication, à partir de ce texte des frontières multiples, il s'agira d'explorer comment se refait chaque jour sous nos yeux, tant sur le plan idéologique que littéraire, et plus généralement esthétique, une culture transnationale et s'expriment de nouvelles paroles qui transcendent la binarité et les antagonismes traditionnels entre la France et ses anciennes colonies. Au-delà de la dimension thématique et de la production du discours, il s'agira également d'analyser les stéréotypes de l'institution littéraire et médiatique qui continuent de caractériser la production dite de «l'immigration» en France. Bruno Gelas (Lyon 2) : L’altération du roman policier chez Yasmina Khadra Le succès rencontré par les romans policiers de Yasmina Khadra tient pour beaucoup à l'art qu'a leur auteur de poursuivre et d'exploiter les ressources d'un genre ouvert à de multiples formes du déplacement, et qui se prête actuellement beaucoup plus que d'autres aux chocs interculturels. Mais on s'attachera surtout à montrer comment ces mêmes romans altèrent peu à peu le fondement même du genre - l'énigme et la quête de sens - par la fonction qu'ils accordent à la violence et la réflexion "ironique" qu'ils conduisent à son propos : tension entre le récit et l'horreur, le désir et la fascination. 7 Yamilé Ghebalou (Alger) : Des contes habitant les romans.. Dans la relation et la communication particulières qui lient l'Algérie à la France, les réseaux du sens se densifient ou s'étiolent suivant les sujets et les situations. Un univers représentatif est né, forgé dans le dépit ou l'attente de la reconnaissance. Cet univers marqué au début par de grandes voix comme celles notamment de Feraoun, Mammeri, Dib , sans oublier Kateb, se raconte à l'autre, mais compte également pour lui-même l'impossible traversée de la rationalité vers l'ordre traditionnel, dans lequel elle n'était pas inscrite. Notre travail consistera à repérer cette interpénétration de la légende, du conte et de l'Histoire telle qu'elle se présente dans certaines oeuvres de ces écrivains et comment elle se perpétue jusqu'à nos jours à travers Dib mais aussi d'autres écrivains comme Kacimi." Yves Gonzalez-Quijano (Lyon 2) : La littérature d'expression arabe sur l'immigration. Dans cette perspective, il y aurait une première possibilité avec Habib Selmi, un jeune écrivain tunisien établi en France depuis quelques années (il pourrait d'ailleurs être invité, il habite en région parisienne), qui a écrit en particulier un roman sur ce thème intitulé en arabe "Labyrinthe de sable". (Le texte est inédit en français, mais Habib a un roman traduit chez Actes Sud Sindbad, "Le mont-au-chèvres", et je dois traduire un autre, à paraître en 2003, intitulé "Les amants de Baïa" – texte d'ailleurs qui rendre fort bien dans le thème de l'émigration lui aussi...). La seconde proposition, que je ne vois pas comment faire coïncider avec la première, concerne un écrivain égyptien, Ibrahim Abdel-Méguid, qui a écrit un texte assez rare en arabe sur l'émigration égyptienne en Arabie saoudite, intitulé "L'autre pays" (publié chez Actes Sud il y a quelques années déjà). Philippe Goudey (Lyon 2) : Le déplacement de la Parole dans Les Hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra. Dans le dernier roman de Khadra, le déplacement de la Parole s'articule autour de trois aspects: 1-l'espace: l'Afghanistan; 2- le thème: rapports affectifs et tragiques entre deux couples ; 3- L'écriture fantastique. Les exécutions des Talibans, les ruines de Kaboul, la misère et la chaleur ne sont pas au centre de la Parole, mais un écho par rapport aux crises crées par des sentiments et des émotions exacerbées. Dans ce très beau roman, l'essentiel n'est pas la dénonciation du régime féroce et fanatique de Kaboul, mais l'exploration des ravages de la passion dans le cœur humain. Carine Goyon (Lyon 2) : L’Infante maure ou l’entre-dire francophone. Dans L’infante maure, Mohammed Dib met en scène Lyyli Belle, petite fille sans âge née d’un père maghrébin et d’une mère européenne et à travers elle il recrée ainsi tout l’univers magique et mystérieux de l’enfance. Il semble alors intéressant de se demander en quoi ce problème d’identité et d’identification soulevé ici illustre une des nombreuses ambiguïtés et un des gros problèmes de toute littérature et écrivains francophones. Figure du milieu, partagée entre deux mondes, deux civilisations, il n’est pas toujours simple d’accéder à un équilibre, à son équilibre, d’où la nécessité de trouver sa place, de se construire une identité voire de renaître pour s’élever au dessus de toute une part d’ombre et arriver ainsi à la source qui ne saurait être autre que source universelle d’inspiration. Annette Gualino (Béziers) : Le déplacement musical : de la parole au chant. Il s’agit de rendre compte d’une expérience de mise en musique et d’exécution devant divers publics de textes poétiques d’un certain nombre d’écrivains algériens, comme Nabile Farès ou Mohammed Dib, et de textes de tradition orale tirés du recueil Le Grain magique de Taos Amrouche. Expérience parallèle à une découverte depuis l’extérieur de l’espace 8 algérien. Expérience des croisements : croisements des langues et croisements des espaces, dans un déplacement des significations qui s’est révélé fécond. Pierre Halen (Anvers/Metz) : Position(s) d'une écriture algérienne migrante en Belgique : la leçon d'une "nuit d'encre" d'après Malika Madi Nuit d'encre pour Farah, premier roman de Malika Madi, a été publié dans une maison spécialisée dans le domaine "prolétarien", où il était notamment précédé par des succès "ritals". On s'interrogera d'abord sur la position institutionnelle d'un tel ouvrage chez un tel éditeur de province et sur sa réception dans la presse belge francophone. D'autre part, on prendra la mesure des effets de lecture engendrés par cette position, eu égard à ce qu'une analyse narratologique et symbolique interne peuvent laisser apparaître. Donc, deux axes : l'un concerne la périphérie (la périphérie des périphéries, si l'on veut). L'autre concerne les orientations axiologiques d'un texte qui prend le risque de défier certains a priori culturalistes "corrects". Ferenc Hardi (PPKE Pilicsaba (Hongrie) / Lyon 2) : Le roman de la chevalerie algérienne : Ahmed ben Mostapha goumier de Mohammed Ben Cherif. Interférences littéraires dans le premier roman algérien de langue française. Peu connu du grand public, mais également de la majorité des chercheurs en littérature maghrébine, ce premier roman algérien de langue française se nourrit d’interférences étonnantes entre différentes sources littéraires éloignées les unes des autres, aussi bien dans l’espace géographique que dans leurs pratiques discursives. Il s’agit de s’interroger sur les modalités de cette rencontre entre différentes expressions culturelles et spécialement sur l’intégration de modèles littéraires arabes dans une œuvre qui essaye de correspondre aux critères du roman autobiographique européen. Alec Hargreaves (Florida State University) : Une littérature liminale: les écrivains issus de l’immigration algérienne. Le corpus littéraire produit par la deuxième génération des Algériens de France reste à bien des égards une littérature marginale, tant par le milieu social dont il est issu (celui de la « banlieue »), tant par sa commercialisation et son mode de réception, qui ont tendance à le tenir en marge des littératures nationales (française et algérienne) plus classiquement reconnues. Cette communication examinera diverses stratégies employées par ces auteurs pour contrecarrer ou contourner ce statut liminal. Jean-Robert Henry (IREMAM, Aix en Provence) : L’Algérien en France : pour une archéologie de l’imaginaire hexagonal. Pendant plus d’un siècle le colonisé, qui pour différentes raisons ou contraintes, vient séjourner en France, débarque aussi dans un autre univers mental que celui de la colonie, où l’horizon des menaces reste, à divers degrés, le colonisé. Or, jusqu’à la seconde guerre mondiale, l’univers mental hexagonal est, lui, largement dominé par la menace germanique. C’est elle qui structure la place de l’image du colonisé dans la société française, selon qu’il s’agisse d’un itinéraire individuel au 19ème siècle, des grandes migrations militaires des deux guerres mondiales, ou de la première immigration économique de l’entre-deux guerres. Stéphane Hoarau (Lyon-2) : L’œuvre et le délire : lire le désœuvrement de la parole littéraire dans la trilogie de « La Découverte du Nouveau Monde », de Nabile Farès. Dans l’œuvre farésienne, la parole est mouvance : elle est glissement d’une écriture de la fragmentation vers une parole délirante, glissement d’une parole littéraire vers une parole du dés-œuvrement. Témoin des troubles provoqués par les exils, son écriture – avant tout 9 polyphonique – témoigne de la difficulté de l’être à dire son parcours dans l’errance… qu’il soit fictif ou effectif, qu’il soit physique ou verbal. Le déplacement d’un lieu à un autre semble ici valoir pour le déplacement d’une littérature à une autre ; celle d’un non-lieu où se croisent les maux de l’exil. Christina Horvath (Paris-3/Pécs) et Hassiba Lassoued (Paris 3) : Beur ou bâtard : dédoublement et errance dans Garçon manqué de Nina Bouraoui. L’écriture de Nina Bouraoui est marquée par une appartenance impossible à deux pays, à deux langues et à deux sexes opposés. Cependant, les problèmes liés à l’immigration, à l’intégration ou à la concentration en banlieue sont absents de ses romans. Contrairement aux romanciers beurs qui se réclament dépositaires d’une double identité, la narratrice de Garçon manqué dit n’en avoir aucune. Française par sa langue mais algérienne par son visage, elle reste une éternelle exilée en France comme en Algérie. Issue d’un couple mixte, elle souffre d’une sorte d’acculturation au lieu de réaliser la synthèse de son double héritage culturel. Prise entre la ville et la mer, la captivité et la liberté, le français et l’arabe, la figure de la mère et celle du père, la petite Nina aspire à devenir un homme pour échapper à sa condition ou, comme elle dit, pour « rompre son identité ». Comment la blessure mal cicatrisée de la guerre d’Algérie, la peur de l’insécurité croissante et le malaise ressenti dans la ville peuvent-t-ils être surmontés grâce à l’acte d’écrire ? La narratrice procède d’une part en s’inventant un double masculin, Amine, le narrataire, d’autre part en multipliant les facettes de son identité : de Yasmina, elle devient Nina, puis Ahmed et Brio. Récit d’une enfance passée entre Alger et Rennes, Garçon manqué permet de s’interroger sur la fragmentation de l’identité des métis qui, rarement évoqués, restent généralement dans l’ombre de la recherche d’identité des beurs. Miléna Horváth, Université de Pécs : Contre le silence sur l’origine : position narrative et foisonnement des voix féminines dans Cette fille-là de Maïssa Bey En m’appuyant sur un outil théorique développé à propos de l’œuvre d’Assia Djebar, celui de l’entre-deux littéraire, et plus spécifiquement celui de l’inscription de la voix dans le texte littéraire, je cherche à prouver que le roman de Bey s’inscrit à la fois dans le désir de créer un lieu d’énonciation aux voix féminines algériennes et dans la volonté de la narratrice, Malika, de retrouver par un langage littéraire singulier, sa propre origine à l’aide de la transmission de la voix des autres. Dans Cette fille-là, la voix narrative suit les différents récits dans l’objectif de tracer les destins féminins chargés de silences et de tabous, mais de les dire contre vents et marées. Laurence Christine Huughe (Mount Holyoke College, South Hadley, Massachusets): L'humoriste Jamel Debbouze, récemment appelé par le quotidien Libération "le bouffon mascotte de l'intégration". Alors que le débat sur la discrimination positive dans les médias français poursuit son cours et qu'avec lui se profile une "ghettoïsation" à l'américaine perçue comme menace pour les valeurs fondamentales de la cinquième république, je cherche à montrer dans quelle mesure le succès de l'humoriste Jamel Debbouze est une preuve bien vivante des succès de l'intégration "à la française". J'attache une attention particulière à l'analyse de son discours comique non seulement comme instrument de démystification du discours de l'exclusion mais aussi comme instrument de médiation entre les différents citoyens qui composent la France d'aujourd'hui. Najeh Jegham (Toulouse) : Distances d’écriture dans quelques romans algériens en arabe et en français Toute écriture installe l’écart et s’applique à le combler. Si elle ne peut qu’être un parcours de paroles, elle exerce sa liberté comme désir d’une spécificité et inscription d’une 10 (ou plusieurs) appartenance(s). La distance sépare, mais elle relie aussi ; et l’écriture romanesque est ce mouvement qui permet l’avancée du parcours dans le passage entre réalité et fiction, entre oralité et écriture, entre ici et ailleurs, entre cultures différentes... Aussi examiner cet établissement à partir de romans écrits en arabe et en français peut-il éclairer autant l’espace littéraire algérien que le fonctionnement scriptural en tant que tel. Et la distance habituellement imposée aux écritures en langues différentes ne peut ainsi qu’être utilement interrogée et perturbée. Aïcha Kassoul (Alger) : Le conflit symbolique et disciplinaire entre Albert Camus et la critique littéraire universitaire algérienne. La critique universitaire camusienne est née en Algérie indépendante, bien après la mort d'Albert Camus .Tout comme l'affaire de" la colline oubliée", cet ignoble procès fait à Mouloud Mammeri taxé d'assimilationniste par cette même critique, l'affaire de l'esthétique camusienne a produit des lectures focalisées sur"l'Arabe" et sur"la terre" algérienne , deux lieux de discours que cette critique semble avoir ciblés sur les traces de maîtres à penser politiciens (Taleb Ahmed et Mostefa Lacheraf). Le confit entre Camus et les universitaires algériens a-t-il donc souffert d'une incompréhension discutable du texte camusien ou tout simplement de parti pris chauvin? La question mérite au moins d'être posée. Regina Keil-Sagawe (Heidelberg): „L’exil est un fauteuil en simili-cuir ... une parole qui n’a jamais vu le jour“ : Formes et figures de l’écriture migratoire dans l’œuvre de Habib Tengour Habib Tengour, « premier Algérien à écrire dans la situation d'émigré de la deuxième génération (J. Arnaud) est l’auteur d’une oeuvre originale, qui, à ce jour, de Tapapakitaques (1976) à Traverser (2002), ne cesse d’articuler et de s’articuler autour d’une poétique de l’altérité, une „poétique“ pour ainsi dire „nomade“, „morphique, se mouvant sans arrêt à travers les langues, les cultures, les lieux, les temps“ (Pierre Joris, trad. Tengour). Nous nous proposerons de suivre, au fil des événements biographiques de Tengour - de l’expérience de l’exil à l’âge de dix ans aux enquêtes du sociologue dans les milieux algériens des banlieues de France - l’émergence et les transformations de cette écriture migratoire°: formes et fonctions du motif de l’exil et de la pérégrination; la recherche identitaire en terre „étrangère“; l’expression appropriée de l‘identité fracturée; la réflexion métalinguistique avancée au corps même du texte, et l’intégration, au cœur du récit, de bribes captées sur le vif, sur le terrain. Khedidja Khelladi ( Alger ) : Ancrages et dérivations de thèmes entre l’oral et l’écrit . Cette étude est extraite d’une recherche plus large s’interrogeant sur les transformations de motifs de littératures orales transposés non seulement dans des cultures autres mais aussi des genres et des poétiques différents. Le motif dont il est question dans cette intervention traverse les évolutions de la matière narrative, d’épopées de gestes , de romans, de poèmes et en affecte les dimensions historiques et esthétiques. Ces schèmes concernent tout aussi bien « La corde tranchée de Keblout que la chevelure fauve de Nedjma ou celle qui enveloppe Jazia ou Hizia dans des poèmes oraux. Fils conducteurs d’intrigues romanesques et lignes de sens, trajectoires de conquêtes historiques ou trajets d’images , ils tissent un mouvement intertextuel et interculturel dont nous cherchons à reconstituer la dynamique et les multiples dérivations. . Nadine Le Duff (Lyon 2) : Rachid Boudjedra, auteur de La Bataille de Pharsale (de Claude Simon) On se souvient de la nouvelle de Borgès, Pierre Ménard, auteur du Quichotte, qui figure dans le recueil Fictions et qui fut écrite en 1939. Dans cette nouvelle, le projet de Ménard 11 est de réécrire le vrai Quichotte, non pas de la parodier. On voit donc s’y dessiner une proposition littéraire étonnante qui consiste à définir l’œuvre non pas par son texte (les deux textes, de Cervantès et de Pierre Ménard sont rigoureusement identiques…), mais par son interprétation, laquelle est dépendante du contexte historique et culturel du lecteur. On se proposera de suivre cette leçon pour analyser le traitement que Rachid Boudjedra fait d’une certaine miniature de Wasity dans La Prise de Gibraltar, récit publié en 1987 et dont certains développements semblent quasiment recopiés de La Bataille de Pharsale de Claude Simon. C’est à dire qu’on tentera de montrer comment l’emprunt à une œuvre française (qui « travaille » de l’intérieur la forme romanesque héritée du XIXème siècle, et la remet en cause) peut se lire comme une stratégie pour ouvrir la voie à une littérature spécifiquement maghrébine, seule à même de dire l’Histoire, en l’occurrence celle de l’Algérie contemporaine. Immaculada Linares (Valence, Espagne) : Mehdi Charef: littérature et cinéma. Je m'attacherai en un premier temps à analyser les romans de Mehdi Charef et plus particulièrement certains aspects concernant l'action, les personnages et surtout les mécanismes et les registres de la langue orale dans ces textes. Je les comparerai ensuite à la version cinématographique pour essayer de montrer que plus que d'adaptation il faudrait parler de transcription (dont la fidélité est incontestable). En effet, j'essaierai de montrer que la version cinématographique ne fait qu'exploiter des données initiales que le texte écrit lui apporte. Margaret Majumdar (Londres) : Théorie postcoloniale et émigration algérienne en France : universalisme et spécificité. Cette communication proposera une approche double à la question de la validité de certains concepts théoriques de base de la critique dite 'postcoloniale', qui s'est développée tout d'abord dans un espace essentiellement anglophone. A la lumière d'une certaine prétention à l'universalité, elle examinera leur aptitude à servir d'outils d'analyse de l'expérience spécifique de l'émigration/immigration d'origine algérienne en France et de ses produits culturels, surtout dans le domaine littéraire. En deuxième lieu, elle essaiera de comprendre la résistance à certains aspects de cette théorie, pour proposer quelques éléments d'un débat sur les enjeux. Mohammed Lakhdar Maougal (Alger) : Les discours d'Albert Camus, littéraires et journalistiques, de la construction à la déconstruction Je voudrai traiter de quelques textes d'Albert Camus et des réponses directes et indirectes d'écrivains algériens comme Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Malek Haddad et Kateb Yacine, peut-être même Jean Sénac. L'écriture camusienne ayant choisi le mythe contre l'histoire pour traiter de certains problèmes, les Algériens ont répliqué par la nécessité de l'ancrage dans le réel et dans l'histoire. Danielle Marx-Scouras, (Ohio State University) : La France de Zebda. Cette communication portera sur le groupe de rock, Zebda. Nous examinerons d’abord leur trajectoire artistique et politique depuis la fin des années ’80, pour ensuite nous concentrer sur leur “troisième tour”--c’est-à-dire, l’après mars 2001 et leurs rapports avec Motivé-e-s; la sortie de leur quatrième cd, “Utopie d’Occase.” Nous finirons par situer leur politique culturelle dans la “douce France” de ce nouveau siècle. 12 Linda Mayer (Stuttgart): Positions des dits et du dire de / sur l’immigration: Parcours de l‘absence-présence. Où situer le dit et le dire franco-maghrébin dont l‘appartenance est à la fois particulièrement complexe et mouvante ? Et quel statut conférer à ce discours : discours de ou sur l‘immigration ? Afin de poursuivre cette optique, j‘analyserai des voix d‘auteur(e)s franco-maghrébin(e)s de contextes très divers. Les auteurs sont soit nés en France ou au Maghreb - mais la plupart d‘entre eux d’ascendance algérienne: Mehdi Charef, Azouz Begag, Ammar Koroghli, Tassadit Imache, Ahmed Kalouaz, Sakinna Boukhedenna, Mehdi Lallaoui, Nacer Kettane, Nabile Farès et Tahar Ben Jelloun. Les textes issus de ce contexte multiple privilégient un discours brouillant les pistes du code narratif et générique habituel. L‘écriture reflète le lieu par excellence de la fusion et de la transition: une dé- et/ou relocalisation du dire. J‘essaierai de saisir „l‘opacité“ textuelle spécifique (au sens de Glissant) en faveur d‘une parole „éclatée“. Gilbert Meynier (Nancy-2) : Le FLN et l’inconscient. Le FLN, qui, pendant la guerre de 1954-62, s'est confondu, substantiellement et essentiellement, avec l'ALN, a abouti dès 1957 à l'installation d'une bureaucratie militaire se moulant sur la forme originelle d'une fraternité de guerriers. Celle-ci a fonctionné selon les modalités claniques et clientélistes chaudement impulsives d'une communauté de frères -le terme de "frère" remplace le terme de "militant" dans le vocabulaire FLN. On est bien en présence de ce que Freud appelait une "Brüderhorde". Par rapport à l'Etoile NordAfricaine, ou au PPA-MTLD, on ne fait plus guère de politique au FLN. La déchéance du politique y est à mettre en relations avec les liénaments de l'inconscient. Cet aboutissement militarisant ne peut se comprendre si l'on ne voit pas que le FLN/ALN, à partir des démêlés avec la loi coloniale, s'est frénétiquement interdit le passage du père primitif au père symbolique et qu'il s'est donc interdit la rationalisation qui porte le politique, et a fortiori la démocratie. De ce fait, il a durablement empêché la société algérienne dans son ensemble d'accéder à la loi rationnelle. Hadj Miliani (Mostaganem et CRASC, Oran) : Postures identitaires et expressions artistiques dans la chanson des 'rebeu' des vingt dernières années. Cette réflexion se propose de rendre compte, à travers la chanson, des différentes postures identitaires qui soutiennent ou au contraire contrarient l’évolution sociale, culturelle des enfants de la communauté immigrée maghrébine. Comme production artistique la chanson révèle dans la moyenne durée un constant travail de centrage et de décentrement à la fois autour de ce qui s’est constitué petit à petit comme un répertoire thématique de la question immigrée maghrébine en France et de ce qui fonde un dispositif langagier et esthétique caractéristiques. Paroles placées et déplacées dans une même confrontation avec une nécessaire définition de soi. Hamid Nacer-Khodja (Djelfa) : Jean Sénac et la poésie orale algérienne. Il s'agit de positionner Sénac, Français d'Algérie puis Algérien à part, dans la poésie orale arabo-berbère d'Algérie, genre peu privilégié en "littérature orale". Comment un poète de culture-et de sensibilité "française" qui est son centre dominant s'est intéressé à la production périphérique orale de l'autre dont il ignorait les langues, l'a intégré dans son action culturelle (publications, adaptations,) puis dans son propre discours poétique. Quels sont les enjeux d'une telle production qui a amené Sénac à recentrer finalement son discours-critique sur la littérature écrite de langue arabe en compétition avec celle de langue française ? 13 Valérie Orlando (Illinois Wesleyan University, Illinois, USA) : Voix dissidentes dans La grotte éclatée de Yamina Mechakra : symboles utopiques ou outils de propagande dans le langage postcolonial? A travers un langage féminisé et poétique, Mechakra nous amène dans les lieux utopiques où la famille est construite sur une base matriarcale. Selon ce modèle, la femme jouit d’une voix originale pour conceptualiser l’avenir de la nouvelle Algérie. Mechakra montre comment la famille sert de modèle pour illustrer la continuité et la survie du peuple algérien. Mais en même temps, l’écrivain nous montre jusqu’à quel point cette idéologie « officielle » en fait très patriarcale a porté atteinte à l’émancipation de la femme pendant l’époque postcoloniale. Mechakra explore le développement de l=identité de son héroïne, une femme née orpheline, et ses efforts pour construire une famille selon ses propres termes. Le nouveau lieu de la protagoniste est quelque part entre le traditionalisme et l’idée d’une nouvelle société utopique où les hommes et les femmes d’après l’indépendance se rencontrent pour retrouver une identité algérienne. Elena Real (Valencia, Espagne) : Un Beur nègre à Paris". Le dernier roman d’Akli Tadjer. J'analyserai les déplacements géographiques, discursifs et génériques dans ce roman. Je m'attacherai à montrer l'imbrication de différents discours génériques (récit à la première personne du personnage principal, biographie de Santucci, histoires de Vava Ali), et celle des différents espaces géographiques présents dans le roman (surtout l'Algérie et Paris). Laura Reeck (Allegheny College, U.S.A.) : Un „Bildungsroman“ beur? Par définition le Bildungsroman beur se révèle précaire comme catégorie littéraire. Effectivement cette forme narrative s'attache à une génération qui avance rapidement vers l'age adulte, à quel moment le Bildungsroman ne s'alignera plus à sa réalité. Ceci dit, dans le corpus grandissant de la littérature dite beure, le Bildungsroman occupe une place privilégiée. Tout en puisant dans le fonds de la tradition littéraire, les auteurs des Bildungsromans beurs exposent de nouveaux topoi, de nouvelles façons d'entrer dans la société, de nouvelles conditions de l'apprentissage. Dans ma communication, je tâcherai de montrer en quoi le Bildungsroman beur risque de disparaître et en quoi il risque de rester. Alison Rice (UCLA) : « Alsagérie » : croisements de langues et d'histoires de l'Algérie à Strasbourg dans Les nuits de Strasbourg de Assia Djebar. Assia Djebar se penche sur des métissages linguistiques et historiques dans « Les nuits de Strasbourg » (Actes Sud 1997), livre qui s'ouvre sur une scène d'émigration en masse, voire un exode. L'émigration en question (celle des Alsaciens dont la ville est sur le point de capituler) n'est pas sans relation avec l'autre émigration évoquée dans cet ouvrage : celle des Maghrébins vers la France. Djebar met en avant la langue et l'histoire (orales et écrites) dans cet ouvrage romanesque (mais de genre changeant, souvent épistolaire) qui tourne autour d'une ville-frontière où les mélanges sont riches et abondants, et où les croisements d'émigration entre l'Alsace et l'Algérie se font sentir dans les thèmes et les expressions, jusqu'au néologisme qui unit les deux : « Alsagérie. » Mireille Rosello (Northwestern University, Evanston, Illinois) : Migrations posthumes : paroles « hantologiques » chez Djebar, Charef, Benguigui et Benmalek. Je me propose d'explorer l'émergence d'une parole "hantologique" écrite par des auteurs qui n'espèrent même plus que le trépas soit un dernier voyage ou un retour apaisé au pays de l'origine. A l'écoute de leurs "chers disparus" (Djebar, Le blanc de l'Algérie), Djebar, Benguigui et Benmalek créent un nouveau genre littéraire qui donne la parole aux fantômes 14 et aux vivants et transforme l'histoire en genre dissident et scandaleux dont la métaphore serait le corps "fertile" de la femme sans sépulture dont le corps pourrit au soleil (Djebar). Juliette Rouly (Rennes 2). Dire en éclats : Aigle et L’Étoile d’Alger d’Aziz Chouaki Si de nombreux écrivains algériens des années 90 ont recouru aux formes de « l’écriture blanche », la stratégie d’Aziz Chouaki, telle que nous la voyons mise en œuvre dans ses romans Aigle et L’Etoile d’Alger est tout autre. Foisonnante, anarchiste et polychrome, l’écriture s’y déploie selon une double dynamique d’ effritement et de re-tissages. Décloisonnement des genres, dynamitage de la syntaxe comme des instances et structures narratives, mise en crise-mise en scène du Dire relèvent d’un processus de subversion et de déconstruction articulé sur une poétique du pluriel et du mouvant. Le texte s’étoile ainsi dans l’efflorescence des voix, dans la collusion et le métissage des langues, dans la démultiplication et la rencontre des espaces, dans le mélange fusionnel des registres. Où l’on voit souvent se mirer le souvenir d’un Kateb, d’un Borgès ou encore d’un Faulkner. Pour Chouaki, il n’est pas question d’enserrer le réel et le dire littéraire à travers un prisme, mais, à travers une écriture-kaléidoscope, de les (dés-) saisir dans leur chaos et leur multitude, d’en faire résonner les infinis vacillements. Mohand-Akli Salhi (Tizi-Ouzou) : La délocalisation des textes oraux: le cas de "Le forgeron d'Akalous" et "Histoire d'Aziz et d'Aziza". Le champ littéraire kabyle a connu, ces cinquante dernières années, une restructuration profonde liée aux reformulations et aux ruptures tant au niveau de sa configuration et ses catégories qu'au niveau des discours développés. Le déplacement des textes de l'oralité constitue un facteur important dans l'engendrement du champ littéraire moderne. Comment ce déplacement se réalise-t-il? Que reste-t-il du texte déplacé? Quel serait le statut du texte issu d'un déplacement? variante? création nouvelle? Notre communication tentera d'apporter quelques éléments de réponse à ces questions en étudiant deux textes kabyles déplacés (cités en titre) non pas au niveau géographique mais au niveau temporel et générique. Samira Sayeh (Pennsylvania State University): Des départements français à la nation algérienne : déplacement(s) identitaire(s) des oeuvres littéraires de Mouloud Feraoun Si on s’accorde à reconnaître Mouloud Feraoun comme le père fondateur de la littérature algérienne de langue française, il n’en demeure pas moins que dans les années cinquante et soixante, la production littéraire de ce dernier fut réprouvée par ses concitoyens pour sa « francité trop marquée » ainsi que pour son manque de militantisme et de nationalisme « algériens ». Pour cette étude, il s’agit d’étudier le changement de mentalité survenue en Algérie. En effet, à quel moment de l’histoire et comment les œuvres de Feraoun, autrefois orphelines, furent-elles réappropriées par les Algériens ? À quoi attribue-t-on ce changement de mentalité et de quelles manières s’est il produit dans l’esprit collectif et imaginaire national ? Par le biais d’une étude culturelle, socio-historique et politique, nous avançons l’hypothèse que la réappropriation nationale des écrits de Mouloud Feraoun sert d’alibi – dans le sens barthésien du terme — et articule, en le concrétisant, le passage des départements français à la nation algérienne. Michel P. Schmitt (Lyon-2) : Le voyage abstrait : Henri Calet en Algérie. Invité par le service algérien des Mouvements de jeunesse et d’éducation populaire, Henri Calet a séjourné en Algérie (et dans une moindre mesure au Maroc) de décembre 1947 à février 1948. Sept ans plus tard, trois mois à peine après le déclenchement de la guerre d’Algérie, il publie dans la revue Preuves un récit de ce voyage. Cinquante ans plus tard, la lecture de cet article – un faux récit de voyage – et celle d’une version différente, 15 jamais publiée, écrite presque « à chaud » en même temps que des notes prises au jour le jour, fait apercevoir une curieuse attitude, tant idéologique que littéraire. Embarrassées et intéressées à la fois, familière et étrangères, les paroles de Calet opèrent un déplacement généralisé caractéristique d’un regard métropolitain (porté habituellement sur Paris) confronté à la réalité algérienne et au monde musulman de ce temps. Marta Segarra (Barcelone) : Hélène Cixous, écrivain “indécidable”. Nous nous interrogerons sur la “délocalisation des genres” et la représentation de la violence dans deux textes d’Hélène Cixous dont l’appartenance à la littérature algérienne de langue française ne fait pas de doute: Les Rêveries de la femme sauvage et “Lettre à Zohra Drif”, où l'auteur parle de son rapport à l'Algérie coloniale et postcoloniale dans une écriture qui se situe en dehors de toute limite générique. Vera Lucia Soares (Universidade Federal Fluminense (Brésil)): Entre mémoire et oubli: un tiers-espace d’invention d’identités migrantes. Dans le roman N’zid, de Malika Mokeddem, le thème de l’errance entre la mémoire et l’oubli est largement exploité. Cette communication a pour but d’y étudier cette mouvance entre la mémoire et l’oubli en tant qu’expression d’un entre-lieu ou d’un tiers-espace privilégié d’invention d’identités pour les nouveaux êtres issus des migrations postcoloniales, ces êtres déplacés qui doivent apprendre à traduire et à négocier entre les différentes cultures qui les habitent. Benjamin Stora (Paris 8 /INALCO) : Historiographie algérienne et déplacement générique : La relecture des romans par l’historien. Un texte préalable de Benjamin Stora sur « La solitude des incomprises. La guerre d’Algérie dans les écrits de femmes européennes (1960-2000) », Communication pour le colloque "Des hommes et des femmes pendant la guerre d'Algérie". organisé par le CEHD, auditorium du CNRS, 7 et 8 octobre 2002, sera mis à la disposition des participants, et l’est déjà sur Internet, à l’adresse : www.limag.com/Textes/Stora/FemmesGuerre2002.htm Isaac-Célestin Tcheho (Yaoundé 1) : L’Afrique sub-saharienne et les mutations de l’espace de réception de la littérature algérienne de langue française. Il s’agira, dans la présente communication, de réfléchir sur l’apport de l’Afrique subsaharienne à la constitution de nouveaux espaces de réception critique de la littérature maghrébine de langue française en général et de la littérature algérienne en particulier. L’état des lieux et l’esquisse des perspectives mettront en exergue les raisons pour lesquelles les mouvances (actancielles, discursives, génériques, scripturales, etc.), les déplacements, les délocalisations des « paroles » algériennes sont de nature à susciter une recomposition des espaces de réception critique dont l’Afrique sub-saharienne est appelée à devenir un des maillons essentiels. Dans cette optique seront revisités des textes de Jean Sénac, Kateb Yacine, Tahar Djaout, entre autres. Sibel Vurgun (Constance) : "ANI tu es, ANI tu resteras": La double absence/présence dans Les ANI du 'Tassili'. La "double absence" (le fait de n'appartenir ni au monde maghrébin ni au monde français, applicable aux premières générations des immigrés) et la "double présence" (le fait d'appartenir aux deux mondes en même temps, notion applicable aux beurs) sont des termes développés à partir des textes du sociologue Abdelmalek Sayad. Cette approche littéraire permet l’analyse des ‚paroles déplacées’ qui traduisent où se situent les enfants de l’immigration et, de plus, expriment les non-dits des premières générations perçus par leurs 16 enfants. Après une brève présentation des mots-clés, les aspects spatiaux ainsi que les relations sociales dans le premier roman d'Akli Tadjer seront mis en lumière. Mourad Yelles (Paris-8) : Figures du "détour" oriental chez Habib Tengour et Raphaël Confiant A travers une lecture cursive de quelques textes francophones -algériens et antillais-, il s'agira de repérer les principales figures du "détour" (au sens de Glissant) et d'en proposer une première interprétation. On remarquera ici que le "tropisme oriental" semble jouer un rôle important dans des parcours d'écriture différents mais qui ne cessent de hanter les lieux et les marges de l'Identité dans un contexte marqué par une mondialisation problématique. Khalid Zekri (Paris-13) : Stéréotypes et déplacements génériques chez Malika Mokeddem. Malika Mokeddem a parfois été considérée comme l'une des romancières algériennes qui commercialisent le drame algérien des années 90. En analysant les stéréotypes et les déplacements qu´ils produisent sur la plan littéraire, nous tenterons de montrer que la stéréotypie est l'un des éléments essentiels dans ce déplacement du littéraire vers le trivial chez cette romancière. Récupérer le brut, voire la platitude de l´inter-dit pour en faire oeuvre de fiction permet d'instaurer la distance nécessaire au créateur afin de dire la trivialité du réel de manière hyperbolique et, par conséquent, la rendre plus visible à travers le prisme et les possibles offerts par la littérature comme genre symbolique. Le stéréotype est d'autant plus intéressant dans les romans de M. Mokeddem qu'il ne concerne pas seulement le violence en Algérie, mais aussi l'éternel féminin, l'Immigration, les discours figés... Sonia Zlitni Fitouri (Université de Tunis, FSHS) : Topographie idéale pour une agression caractérisée et Timimoun de R. Boudjedra : Espaces replacés, paroles déplacées. Une quête de la modernité amorcée par Rachid Boudjedra en explorant des genres nouveaux (récit poétique, Nouveau Roman) afin de bousculer les normes scripturales et discursives et aspirer ainsi à l'universel. Topographie ... et Timimoun retracent l'itinéraire d'une violence (exil, racisme, intégrisme) à travers des espaces en mouvance: transformation de l'espace réel en espace mental qui aboutira à une subversion de l'espace textuel. Anna Zoppellari (Trieste) : Images de l’émigration chez Habib Tengour. Quel est le rôle du motif de l’émigration chez Habib Tengour ? Un prétexte pour établir un espace littéraire fait d’interférences avec le mythe ou l’objet d’une expérience collective que le regard de l’écrivain-sociologue veut retrouver ? Ma communication analysera l’œuvre de l’écrivain algérien à partir de la rencontre entre la perspective ethnographique et la perspective métatextuelle qui la traversent. 17 Table Kamel Abdou (Constantine/Lyon 2) : Contes en migrations : l'intériorité et la marge. ................2 Ismail Abdoun (Alger) : Écriture et oralité: la figure du Nègre dans Nedjma (Kateb Yacine) et ses sources populaires. ...........................................................................................................2 Mina Ait’Mbark (Besançon) : Oralité féminine en mouvement : le cas de ‘Retours non retour’ et ‘Annie et Fatima’ d’Assia Djebar...............................................................................2 Mourida Akaichi (Rennes 2) : Déplacement et paroles déplacées dans l'écriture de Mohammed Dib. .........................................................................................................................2 Zineb Ali-Benali (Paris-8) : Écrire en l'absence des autres langues, les premières. Écrire dans un genre " inconnu ". .........................................................................................................2 Stella Annani (Stockholm) : Le réalisme magique dans la littérature maghrébine. Quelques exemples......................................................................................................................................3 Martine Antle (Univ. de Caroline du Nord à Chapell Hill) : Résistance et Interculturalité picturale......................................................................................................................................3 Bernard Aresu (Rice Univ., Houston): Dissidence et délocalisation du mythe chez Theo Angelopoulos [Le regard d'Ulysse] et Salim Bachi [Le chien d'Ulysse]. ..................................3 Kristine Aurbakken (Drew University, Madison, NJ, USA) : De L’Interdite à The Forbidden Woman de Malika Mokeddem : paroles déplacées, lectures croisées. .......................................3 Aïda Bamia (Univ. de Floride, U.S.A) : Transgression des tabous sociaux dans la poésie féminine maghrébine dans le genre du Buqala en Algérie, les 'urubiyyat au Maroc et le tibra' au Sahara Occidental et en Mauritanie. ...........................................................................4 Simona Barello (New York University): De la parole orale à la parole écrite: Déplacement linguistique et déplacement idéologique ....................................................................................4 Amina Bekkat (Blida) : Paroles déplacées et ironie.......................................................................4 Afifa Bererhi (Alger) : Impli-citation et jeux de (dé)sacralisation. ................................................4 Fadila Chaabane (Alger) : Le rôle structurant/déstructurant de l'oralité dans Le Champ des Oliviers de Nabile Farès. ...........................................................................................................4 Ahmed Cheniki (Annaba) : Théâtre en Algérie, dédoublement et parole syncrétique. ..................5 Karine Chevalier (Grenoble 3/Westminster University) : La fonction poétique et politique des 'absents' dans l’œuvre de Nabile Farès................................................................................5 Patrick Crowley (Cork, Irlande) : L’empire du nom : nom et genre dans Nedjma et Le pacte autobiographique. .......................................................................................................................5 Mohamed Daoud (Oran) : Écriture de l’urgence chez deux écrivains algériens de langue arabe : déplacement du modèle romanesque. ............................................................................6 Nadine Decourt (IUFM Lyon et GREMMO) : Les « œufs du serpent » ou les circulations de la parole......................................................................................................................................6 Abigail Descombes (Londres/Paris) : La littérature « beure » : création d’un tiers espace. .........6 Touriya Fili (Tunis) : Les paroles déplacées comme stratégie discursive dans Vivre me tue de Paul Smaïl..............................................................................................................................6 Clare Finburgh (University College, Londres) : Ruptures géographiques, idéologiques et formelles: L’Émigration et Mohamed prends ta valise de Kateb Yacine ...................................7 Dominique Fisher, (University of North Carolina, Chapel Hill) : Tahar Djaout, l'histoire aux extrêmes et aux extrêmes de l'histoire. .......................................................................................7 18 Hafid Gafaïti (Texas Tech Univ.) : «Nouvelle identité culturelle française ?»: Boumkoeur de Rachid Djaïdani..........................................................................................................................7 Bruno Gelas (Lyon 2) : L’altération du roman policier chez Yasmina Khadra .............................7 Yamilé Ghebalou (Alger) : Des contes habitant les romans.. ........................................................8 Yves Gonzalez-Quijano (Lyon 2) : La littérature d'expression arabe sur l'immigration...............8 Philippe Goudey (Lyon 2) : Le déplacement de la Parole dans Les Hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra. ........................................................................................................................8 Carine Goyon (Lyon 2) : L’Infante maure ou l’entre-dire francophone. .......................................8 Annette Gualino (Béziers) : Le déplacement musical : de la parole au chant. ..............................8 Pierre Halen (Anvers/Metz) : Position(s) d'une écriture algérienne migrante en Belgique : la leçon d'une "nuit d'encre" d'après Malika Madi ........................................................................9 Ferenc Hardi (PPKE Pilicsaba (Hongrie) / Lyon 2) : Le roman de la chevalerie algérienne : Ahmed ben Mostapha goumier de Mohammed Ben Cherif. Interférences littéraires dans le premier roman algérien de langue française. ........................................................................9 Alec Hargreaves (Florida State University) : Une littérature liminale: les écrivains issus de l’immigration algérienne............................................................................................................9 Jean-Robert Henry (IREMAM, Aix en Provence) : L’Algérien en France : pour une archéologie de l’imaginaire hexagonal......................................................................................9 Stéphane Hoarau (Lyon-2) : L’œuvre et le délire : lire le désœuvrement de la parole littéraire dans la trilogie de « La Découverte du Nouveau Monde », de Nabile Farès. ............9 Christina Horvath (Paris-3/Pécs) et Hassiba Lassoued (Paris 3) : Beur ou bâtard : dédoublement et errance dans Garçon manqué de Nina Bouraoui..........................................10 Miléna Horváth, Université de Pécs : Contre le silence sur l’origine : position narrative et foisonnement des voix féminines dans Cette fille-là de Maïssa Bey.........................................10 Laurence Christine Huughe (Mount Holyoke College, South Hadley, Massachusets): L'humoriste Jamel Debbouze, récemment appelé par le quotidien Libération "le bouffon mascotte de l'intégration".........................................................................................................10 Najeh Jegham (Toulouse) : Distances d’écriture dans quelques romans algériens en arabe et en français ................................................................................................................................10 Aïcha Kassoul (Alger) : Le conflit symbolique et disciplinaire entre Albert Camus et la critique littéraire universitaire algérienne. ..............................................................................11 Regina Keil-Sagawe (Heidelberg): „L’exil est un fauteuil en simili-cuir ... une parole qui n’a jamais vu le jour“ : Formes et figures de l’écriture migratoire dans l’œuvre de Habib Tengour.....................................................................................................................................11 Khedidja Khelladi ( Alger ) : Ancrages et dérivations de thèmes entre l’oral et l’écrit . ...........11 Nadine Le Duff (Lyon 2) : Rachid Boudjedra, auteur de La Bataille de Pharsale (de Claude Simon).......................................................................................................................................11 Immaculada Linares (Valence, Espagne) : Mehdi Charef: littérature et cinéma. ........................12 Margaret Majumdar (Londres) : Théorie postcoloniale et émigration algérienne en France : universalisme et spécificité.......................................................................................................12 Mohammed Lakhdar Maougal (Alger) : Les discours d'Albert Camus, littéraires et journalistiques, de la construction à la déconstruction ...........................................................12 Danielle Marx-Scouras, (Ohio State University) : La France de Zebda. .....................................12 Linda Mayer (Stuttgart): Positions des dits et du dire de / sur l’immigration: Parcours de l‘absence-présence. ..................................................................................................................13 Gilbert Meynier (Nancy-2) : Le FLN et l’inconscient...................................................................13 19 Hadj Miliani (Mostaganem et CRASC, Oran) : Postures identitaires et expressions artistiques dans la chanson des 'rebeu' des vingt dernières années.........................................13 Hamid Nacer-Khodja (Djelfa) : Jean Sénac et la poésie orale algérienne...................................13 Valérie Orlando (Illinois Wesleyan University, Illinois, USA) : Voix dissidentes dans La grotte éclatée de Yamina Mechakra : symboles utopiques ou outils de propagande dans le langage postcolonial? ..............................................................................................................14 Elena Real (Valencia, Espagne) : Un Beur nègre à Paris". Le dernier roman d’Akli Tadjer. .....14 Laura Reeck (Allegheny College, U.S.A.) : Un „Bildungsroman“ beur? ...................................14 Alison Rice (UCLA) : « Alsagérie » : croisements de langues et d'histoires de l'Algérie à Strasbourg dans Les nuits de Strasbourg de Assia Djebar. ....................................................14 Mireille Rosello (Northwestern University, Evanston, Illinois) : Migrations posthumes : paroles « hantologiques » chez Djebar, Charef, Benguigui et Benmalek................................14 Juliette Rouly (Rennes 2). Dire en éclats : Aigle et L’Étoile d’Alger d’Aziz Chouaki ...............15 Mohand-Akli Salhi (Tizi-Ouzou) : La délocalisation des textes oraux: le cas de "Le forgeron d'Akalous" et "Histoire d'Aziz et d'Aziza". ..............................................................................15 Samira Sayeh (Pennsylvania State University): Des départements français à la nation algérienne : déplacement(s) identitaire(s) des oeuvres littéraires de Mouloud Feraoun ....................................................................................................................................15 Michel P. Schmitt (Lyon-2) : Le voyage abstrait : Henri Calet en Algérie..................................15 Marta Segarra (Barcelone) : Hélène Cixous, écrivain “indécidable”...........................................16 Vera Lucia Soares (Universidade Federal Fluminense (Brésil)): Entre mémoire et oubli: un tiers-espace d’invention d’identités migrantes.........................................................................16 Benjamin Stora (Paris 8 /INALCO) : Historiographie algérienne et déplacement générique : La relecture des romans par l’historien...................................................................................16 Isaac-Célestin Tcheho (Yaoundé 1) : L’Afrique sub-saharienne et les mutations de l’espace de réception de la littérature algérienne de langue française..................................................16 Sibel Vurgun (Constance) : "ANI tu es, ANI tu resteras": La double absence/présence dans Les ANI du 'Tassili'. .................................................................................................................16 Mourad Yelles (Paris-8) : Figures du "détour" oriental chez Habib Tengour et Raphaël Confiant ....................................................................................................................................17 Khalid Zekri (Paris-13) : Stéréotypes et déplacements génériques chez Malika Mokeddem........17 Sonia Zlitni Fitouri (Université de Tunis, FSHS) : Topographie idéale pour une agression caractérisée et Timimoun de R. Boudjedra : Espaces replacés, paroles déplacées.................17 Anna Zoppellari (Trieste) : Images de l’émigration chez Habib Tengour....................................17 20 Limag. Littératures du Maghreb Colloque international : Paroles déplacées Université Lumière-Lyon 2 et École Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines Lyon, les 10-11-12-13 mars 2003 Un colloque du LERTEC, dans le cadre de l’Année de l’Algérie Argument et Programme provisoire (Mise à jour : 27/02/03) La modernité littéraire, particulièrement entre l’Algérie et la France, suppose les déplacements multiples. Passages des hommes entre des univers culturels ou politiques, mais également déplacements de modèles littéraires, comme le roman, ou encore le conte, la chanson, la peinture, le théâtre, etc., vers des espaces qui ne les avaient pas vu naître, où ils n’étaient pas prévus, et où cependant ils vont être modifiés par un nouvel environnement. On peut ainsi parler de paroles déplacées, et quel que soit le mode d’expression qu’elles privilégient, ce voyage va profondément les renouveler. Mais les paroles déplacées sont aussi celles qui véhiculent un discours inattendu, parfois difficilement acceptable. Paroles qui bousculent nos conforts discursifs, nos modèles de communication bien établis, nos définitions de la littérature et des identités. D’une rive à l’autre de la Méditerranée, les déplacements sont polysémiques, et engendrent des expressions surprenantes, lesquelles à leur tour déstabilisent les normes d’expression culturelle comme les définitions, par les uns comme par les autres, de ce qu’est, somme toute, la Littérature. Comité scientifique : Charles Bonn, Université Lyon 2 : UFR Lettres et LERTEC. Bruno Gelas, Université Lyon 2 : UFR Lettres et LERTEC. Michel Schmitt, Université Lyon 2 : UFR Lettres et LERTEC. Philippe Goudey, Université Lyon 2 : UFR Lettres et LERTEC. Michèle Gally, Ecole Normale Supérieure. Kamel Abdou, Université de Constantine : ILVE. Afifa Bererhi, Université d’Alger : ILVE. Khedidja Khelladi, Université d’Alger : Institut d’Interprétariat. Youssef Nacib, Universités d’Alger et de Tizi Ouzou. Amina Bekkat, Université de Blida. Fewzia Sari, Université d’Oran. Hadj Miliani, Université de Mostaganem et CRASC (Oran). Hafid Gafaïti, Texas Tech University (U.S.A.). http://www.limag.com/Nouveau/Colloques/2003Lyon2.htm (1 sur 6) [02/03/2003 20:31:30] Limag. Littératures du Maghreb Comité d’organisation: Kamel Abdou,.Charles Bonn, Amina Boudjellal, Thomas Demulder, Michèle Gally, Bruno Gelas, Marie-Christine Giordano, Maguelone Gilbert-Vidal, Philippe Goudey, Carine Goyon, Ferenc Hardi, Soumeya Merad, Ferial Mezhoud, Aurélia Parise, Mélanie Pircar, Lucile Pittellioen, Michel Schmitt. Contact : [email protected] Le colloque aura lieu à l’École Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines, 15, Parvis René Descartes, 69366 Lyon Cedex 07, métro Debourg (Direction Stade de Gerland), bus n° 32. La durée des communications est limitée à 30 minutes, afin de permettre un débat et une synchronisation entre les horaires des 3 salles. Cliquez ici pour les Résumés des communications Programme Lundi 10 mars : matin, Amphi. 9 h. 30 Inscriptions et accueil. 11 h Ouverture du colloque 11 h. 30 Charles Bonn : Paroles déplacées. 12 h. 45. Déjeuner sur place Lundi 10 mars : après-midi Heure Amphi 2) Déplacements génériques Prés. : Hadj Miliani Salle F 106 1) Déplacements identitaires Prés. : A. Kassoul http://www.limag.com/Nouveau/Colloques/2003Lyon2.htm (2 sur 6) [02/03/2003 20:31:30] Salle F 103 3) Intertextualités Prés. A. Zoppelari Limag. Littératures du Maghreb 14 h. 30 15 h. 15 16 h. Pause 16 h.30 17 h. 15 Bruno Gelas (Lyon 2) : L’altération du roman policier chez Yasmina Khadra. Samira Sayeh (Pennsylvania State University): Des départements français à la nation algérienne : déplacement(s) identitaire(s) des oeuvres littéraires de Mouloud Feraoun. Dominique Fisher, (University of North Carolina, Carine Goyon (Lyon 2) : L’Infante maure ou Chapel Hill) : Tahar Djaout, l'histoire aux extrêmes l’entre-dire francophone. et aux extrêmes de l'histoire. Bernard Aresu (Rice Univ., Houston): Dissidence et délocalisation du mythe chez Theo Angelopoulos [Le regard d'Ulysse] et Salim Bachi [Le chien d'Ulysse]. Nadine Le Duff (Lyon 2) : Rachid Boudjedra, auteur de La Bataille de Pharsale (de Claude Simon). Juliette Rouly (Rennes 2). Dire en éclats : Aigle et L’Étoile d’Alger d’Aziz Chouaki. Ismail Abdoun (Alger) : Écriture et oralité: la figure Amina Bekkat (Blida) : Paroles déplacées et ironie. du Nègre dans Nedjma (Kateb Yacine) et ses sources populaires. Ferenc Hardi (PPKE Pilicsaba (Hongrie) / Lyon 2) : Isaac-Célestin Tcheho (Yaoundé 1) : L’Afrique Afifa Bererhi (Alger) : Impli-citation et jeux de Le roman de la chevalerie algérienne : Ahmed ben sub-saharienne et les mutations de l’espace de (dé)sacralisation. Mostapha goumier de Mohammed Ben Cherif. réception de la littérature algérienne de langue Interférences littéraires dans le premier roman française. algérien de langue française. Mardi 11 mars : Matin Heure 9 h.. 9 h. 45 Amphi Salle F 101 2) Déplacements génériques Prés. : M. Daoud 1) Espaces Prés. : A. Hargreaves Benjamin Stora (Paris 8 /INALCO) : Historiographie Karine Chevalier (Grenoble 3/Westminster algérienne et déplacement générique : La relecture University) : La fonction poétique et politique des des romans par l’historien. 'absents' dans l’œuvre de Nabile Farès. Mourida Akaichi (Rennes 2) : Déplacement et Stéphane Hoarau (Lyon-2) : L’œuvre et le délire : paroles déplacées dans l'écriture de Mohammed Dib. lire le désœuvrement de la parole littéraire dans la trilogie de « La Découverte du Nouveau Monde », de Nabile Farès. 10 h.30 Pause 11 h. Patrick Crowley (Cork, Irlande) : L’empire du nom : Sonia Zlitni Fitouri (Université de Tunis, FSHS) : nom et genre dans Nedjma et Le pacte Topographie idéale pour une agression autobiographique. caractérisée et Timimoun de R. Boudjedra : Espaces replacés, paroles déplacées. 11h 45 Stella Annani (Stockholm) : Le réalisme magique Zineb Ali-Benali (Paris-8) : Écrire en l'absence des dans la littérature maghrébine. Quelques exemples. autres langues, les premières. Écrire dans un genre " inconnu ". 12 h. 45 Déjeuner sur place http://www.limag.com/Nouveau/Colloques/2003Lyon2.htm (3 sur 6) [02/03/2003 20:31:30] Salle F 120 6) Oralités Prés. : K. Abdou Hamid Nacer-Khodja (Djelfa) : Jean Sénac et la poésie orale algérienne. Mina Ait’Mbark (Besançon) : Oralité féminine en mouvement : le cas de ‘Retours non retour’ et ‘Annie et Fatima’ d’Assia Djebar. Fadila Chaabane (Alger) : Le rôle structurant/déstructurant de l'oralité dans Le Champ des Oliviers de Nabile Farès. Danielle Marx-Scouras, (Ohio State University) : La France de Zebda. Limag. Littératures du Maghreb Mardi 11 mars : Après-Midi Heure 14 h. 30 15 h. 15 16 h. Pause 16 h. 30 17 h. 15 Amphi 2) Rencontres génériques Prés. : A. Descombes Ahmed Cheniki (Annaba) : Théâtre en Algérie, dédoublement et parole syncrétique. Clare Finburgh (University College, Londres) : Ruptures géographiques, idéologiques et formelles: L’Émigration et Mohamed prends ta valise de Kateb Yacine Immaculada Linares (Valence, Espagne) : Mehdi Charef: littérature et cinéma. Salle F 101 Salle F 120 1) Déplacements féminins Prés. : Ph. Goudey 3) Intertextualités Prés. : M. Schmitt Kristine Aurbakken (Drew University, Madison, NJ, Mourad Yelles (Paris-8) : Figures du "détour" USA) : De L’Interdite à The Forbidden Woman de oriental chez Habib Tengour et Raphaël Confiant. Malika Mokeddem : paroles déplacées, lectures croisées. Khalid Zekri (Paris-13) : Stéréotypes et déplacements Najeh Jegham (Toulouse) : Distances d’écriture dans génériques chez Malika Mokeddem. quelques romans algériens en arabe et en français. Alison Rice (UCLA) : « Alsagérie » : croisements de langues et d'histoires de l'Algérie à Strasbourg dans Les nuits de Strasbourg de Assia Djebar. Milena Horvath (Pécs) : Contre le silence sur l’origine : position narrative et foisonnement des voix féminines dans Cette fille-là de Maïssa Bey. Mohamed Daoud (Oran) : Écriture de l’urgence chez deux écrivains algériens de langue arabe : déplacement du modèle romanesque Yves Gonzalez-Quijano (Lyon 2) : La littérature d'expression arabe sur l'immigration. Amphi Salle F 04 6) Rencontres de discours. Prés. : Z. Ali-Benali 4) Regards croisés Prés. : : I. Linares Simona Barello (New York University): De la parole Marta Segarra (Barcelone) : Hélène Cixous, écrivain orale à la parole écrite: Déplacement linguistique et “indécidable”. déplacement idéologique. Charles Bonn : La banque de données et le site Touriya Fili (Tunis) : Les paroles déplacées comme Limag. stratégie discursive dans Vivre me tue et Ali le Magnifique de Paul Smaïl. Salle F 103 5) Identités migrantes Prés. A. Rice Vera Lucia Soares (Universidade Federal Fluminense (Brésil)): Entre mémoire et oubli: un tiers-espace d’invention d’identités migrantes. Mireille Rosello (Northwestern University, Evanston, Illinois) : Migrations posthumes : paroles « hantologiques » chez Djebar, Charef, Benguigui et Benmalek. Philippe Goudey (Lyon 2) : Le déplacemnt de la Parole dans "Les Hirondelles de Kaboul" de Yasmina Khadra. Mercredi 12 mars : Matin Heure 9 h. 9 h. 45 10 h. 30 : Pause 10 h. 45 (Amphi) Présentation des activités et Assemblée Générale de la Coordination Internationale des Chercheurs sur les littératures du Maghreb (CICLIM). Les non-adhérents sont vivement invités à la réunion, et à participer au travail collectif pour le programme Limag (programme documentaire et site Internet) et la revue Expressions maghrébines. Un CD-Rom de la banque de données Limag sera donné aux personnes désirant participer au travail collectif. http://www.limag.com/Nouveau/Colloques/2003Lyon2.htm (4 sur 6) [02/03/2003 20:31:30] Limag. Littératures du Maghreb 12 h. 45 : Déjeuner sur place. Mercredi 12 mars : Après-Midi Heure 14 h. 30 15 h. 15 16 h. Pause 16 h. 30 17 h. 15 Amphi 6) Oralités Prés. A. Bererhi Kamel Abdou (Constantine/Lyon 2) : Contes en migrations : l'intériorité et la marge. Salle F 04 Salle F 103 4) Regards croisés Prés. : A. Bekkat 5) Identités migrantes Prés. : R. Keil Margaret Majumdar (Londres) : Théorie Alec Hargreaves (Florida State University) : Une postcoloniale et émigration algérienne en France : littérature liminale: les écrivains issus de universalisme et spécificité. l’immigration algérienne. Nadine Decourt (IUFM Lyon et GREMMO) : Les Sibel Vurgun (Constance) : "ANI tu es, ANI tu Abigail Descombes (Londres/Paris) : La littérature « œufs du serpent » ou les circulations de la parole. resteras": La double absence/présence dans Les ANI « beure » : création d’un tiers espace. du 'Tassili'. Aïda Bamia (Univ. de Floride, U.S.A) : Transgression des tabous sociaux dans la poésie féminine maghrébine dans le genre du Buqala en Algérie, les 'urubiyyat au Maroc et le tibra' au Sahara Occidental et en Mauritanie. Khedidja Khelladi ( Alger ) : Ancrages et dérivations de thèmes entre l’oral et l’écrit . Jean-Robert Henry (IREMAM, Aix en Provence) : L’Algérien en France : pour une archéologie de l’imaginaire hexagonal. Laura Reeck (Allegheny College, U.S.A.) : Le Bildungsroman beur: intégration ou intégrité? Linda Mayer (Stuttgart): Positions des dits et du dire Pierre Halen (Anvers/Metz) : Position(s) d'une de / sur l’immigration: Parcours de écriture algérienne migrante en Belgique : la leçon l‘absence-présence. d'une "nuit d'encre" d'après Malika Madi. Jeudi 13 mars : Matin Heure 9 h. Amphi 6) Autres expressions Prés. A. Bamia Mohand-Akli Salhi (Tizi-Ouzou) : La délocalisation des textes oraux: le cas de "Le forgeron d'Akalous" et "Histoire d'Aziz et d'Aziza". Salle F 04 4) Regards croisés Pr. : J.-R. Henry Mohammed Lakhdar Maougal (Alger) : Les discours d'Albert Camus, littéraires et journalistiques, de la construction à la déconstruction. http://www.limag.com/Nouveau/Colloques/2003Lyon2.htm (5 sur 6) [02/03/2003 20:31:30] Salle F 119 5) Identités migrantes Prés. : A. Tenkoul Hafid Gafaïti (Texas Tech Univ.) : «Nouvelle identité culturelle française ?»: Boumkoeur de Rachid Djaïdani. Limag. Littératures du Maghreb 9 h. 45 10 h. 30 Pause 11 h. Martine Antle (Univ. de Caroline du Nord à Chapell Aïcha Kassoul (Alger) : Le conflit symbolique et Hill) : Résistance et Interculturalité picturale. disciplinaire entre Albert Camus et la critique littéraire universitaire algérienne. Annette Gualino (Béziers) : Le déplacement musical : de la parole au chant. 11 h. 45 Hadj Miliani (Mostaganem et CRASC, Oran/INALCO, Paris) : Postures identitaires et expressions artistiques dans la chanson des 'rebeu' des vingt dernières années. 12 h. 30 Synthèse et clôture du colloque. 13 h. : Déjeuner sur place Anna Zoppelari (Trieste) : Images de l’émigration chez Habib Tengour. Michel P. Schmitt (Lyon-2) : Le voyage abstrait : Henri Calet en Algérie. Regina Keil-Sagawe (Heidelberg): „L’exil est un fauteuil en simili-cuir ... une parole qui n’a jamais vu le jour“ : Formes et figures de l’écriture migratoire dans l’œuvre de Habib Tengour. Valérie Orlando (Illinois Wesleyan University, Christina Horvath (Paris-3/Pécs) et Hassiba Lassoued Illinois, USA) : Voix dissidentes dans La grotte (Paris 3) : Beur ou bâtard : dédoublement et errance éclatée de Yamina Mechakra : symboles utopiques ou dans Garçon manqué de Nina Bouraoui. outils de propagande dans le langage postcolonial? Autour du colloque Du 10 au 16 mars, Le Printemps des Poètes sera en partie consacré à la poésie algérienne, avec entre autres les manifestations suivantes : Mercredi 12, 20 h. 30, Bibliothèque Saint-Jean, 4, avenue Adolphe Max, Lyon 5ème (Vieux-Lyon) : Présentation de la poésie algérienne, par et avec Zineb Ali-Benali, Yamilé Ghebalou. Lecture de poèmes par Nadia Llorca. Jeudi 13 à 18 h. 30, Condition des Soies, 7, rue Saint-Polycarpe, Lyon 1ere (Bas de la Croix-Rousse) Lectures de poésie algérienne, par Zineb Ali-Benali, Abdelhamid Laghouati, Soumya Ammar-Khodja, et avec Maïssa Bey, Ahmed Kalouaz, Ghaouti Faraoun et Hawad. (Renseignements : 04 72 50 14 78). Pour le détail de ces deux manifestations : http://www.limag.com/Nouveau/Colloques/2003/Cond.htm Exposition Yassine Mecknache à la galerie Regards Sud, 1-3 rue des pierres plantées (Bas de la Croix Rousse), Lyon 1er, tél. 04 72 00 24 53 Jeunes créateurs de mode algériens, Village des créateurs, Passage Thiaffait, rue René Leynaud, Lyon 1er (Bas de la Croix Rousse) Vendredi 7 et samedi 8 mars, Colloque : Délocalisation des genres littéraires. Université Lyon 2, 18, quai Claude Bernard, 69007 Lyon, Salle du Conseil (1er étage). Ce colloque est organisé par l’équipe de Littérature comparée du LERTEC, sous la direction de Charles Bonn et Merete Stistrup-Jensen. http://www.limag.com/Nouveau/Colloques/2003Lyon2.htm (6 sur 6) [02/03/2003 20:31:30]