Le Valais sous l`œil d`un militaire suisse

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Le Valais sous l`œil d`un militaire suisse
Le Valais sous l'œil d'un militaire suisse :
Guillaume Henri Dufour
et la défense du Simplon (1821-1822)
François-Olivier DUBUIS et Antoine LUGON
De 1798 à 1815, la Suisse avait pu mesurer les conséquences désastreuses des
divisions politiques et de la faiblesse militaire. Le pacte fédéral du 7 août 1815, en
même temps qu'il établissait, vis-à-vis de l'extérieur, la cohésion des vingt-deux
cantons, instituait, sans supprimer les troupes cantonales, une milice fédérale, à
raison de deux hommes pour cent âmes de population (32 896 hommes en 1815).
Reconnues par les Puissances lors du second traité de Paris (20 novembre
1815), «la neutralité et l'inviolabilité de la Suisse et son indépendance de toute
influence étrangère», de même que la contiguïté du territoire suisse, désormais
acquise, exigeaient de l'armée fédérale l'étude attentive des mesures propres à les
défendre. Pour que les principes reconnus par les traités s'inscrivent dans les faits,
il fallait que la jeune Confédération se donne les moyens de les faire respecter.
Le territoire du Valais, désormais incorporé à la Confédération, constituait,
en raison de ses passages transalpins, une des zones névralgiques du système de
défense.
L'absence de relevés topographiques suffisants se faisait sentir dans le
premier quart du XIXe siècle encore. La préparation d'une résistance en Valais
exigeait donc de la nouvelle armée fédérale un examen direct du territoire. C'est
pourquoi en 1821 et 1822 des officiers de l'Ecole fédérale de Thoune (fondée en
1819) procèdent à une «reconnaissance militaire» du Valais. Le rapport final,
comprenant une description du pays et un plan pour la défense du Simplon contre
une attaque venue du sud, est rédigé par un de leurs professeurs, le lieutenantcolonel Guillaume Henri Dufour, instructeur en chef du Génie.
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