« Un soutien réel et rentable pour les ingénieurs »
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« Un soutien réel et rentable pour les ingénieurs »
Environnement_Compensation du CO2 « Un soutien réel et rentable pour les ingénieurs » rke D’ici 2020, la Suisse veut réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport à leur niveau de 1990. A cet effet, la loi sur le CO2, révisée au 1er janvier 2013, prévoit différentes mesures, dont l’obligation de compenser les émissions de CO2 occasionnées par l’utilisation de carburants fossiles en Suisse. Responsable pour la Suisse romande et le Tessin auprès de la Fondation KliK, Gaëlle Fumeaux explique les enjeux de la compensation du carbone dans notre pays et le soutien apporté aux projets d’ingénierie. « KliK soutient la mise en œuvre de projets générant des attestations CO2 délivrées par l’office fédéral de l’environnement » 16 SWISS ENGINEERING OCTOBRE 2013 123RF.com/Anke Goodwin réseaux de chauffage à distance, l’échange de chaleur résiduelle par exemple entre une piscine et une patinoire, les centrales de biogaz, ou la mobilité, les communes sont souvent à l’origine de tels projets. Les écoles font partie du cercle des bâtiments administratifs bénéficiant de rénovations ou de nouvelles technologies de chauffage. Les programmes offrent également la possibilité de regrouper des projets de petite échelle. Je pense notamment au raccordement d’un bâtiment sur un réseau de chauffage à distance existant. Le public peut donc également profiter de nos subventions, ce qui est nouveau depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi CO2 du 1er janvier 2013. Quels sont les projets actuellement en cours ? « La réduction de CO2 est atteignable par la mise en œuvre de nouvelles technologies, mais également par le changement des comportements » Madame Fumeaux, sur quels critères la Fondation a-t-elle été créée ? La compensationest réalisée par le biais de de projets de protection climatique réalisés en Suisse et approuvés par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), qui se voient délivrer des « attestations » pour les réductions d’émissions effectuées. La Fondation pour la protection du climat et la compensation de CO2 KliK soutient la mise en œuvre de tels projets par l’achat d’attestations qu’elle affecte à l’accomplissement de l’obligation de compensation à laquelle sont soumises les sociétés pétrolières qui lui sont liées par contrat. A cet effet, elle réalise des programmes, avec des partenaires, au sein desquels elle regroupe des mesures de protection climatique, et qu’elle rassemble à leur tour au sein de l’une de quatre plateformes (transports, entreprises, bâtiments ou agriculture). Par ailleurs, elle soutient aussi des projets individuels à grande échelle. En termes des moyens investis chaque année, la Fondation KliK est la plus grande fondation de Suisse. Elle apporte ainsi une contribution importante à la protection du climat. Dans quels domaines de recherche la compensation du CO2 peut-elle être le plus efficace ? La Fondation ne soutient pas directement des projets de recherche. Elle soutient la mise en œuvre concrète de projets générant des attestations CO2 délivrées par l’Office fédéral de l’environnement. Elle soutient donc des réductions de CO2 effectives. Par contre, la mise en œuvre de nombreux programmes a pour but de soutenir indirectement des nouvelles technologies innovantes qui permettent de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Les technologies doivent néanmoins avoir atteint un stade de développement avancé afin que la mise en œuvre au travers de projets générant des attesta- tions puisse être réalisée entre 2014 et 2020. Ce qui correspond à la période durant laquelle les importateurs de pétrole sont soumis à l’objectif de compensation défini dans l’ordonnance sur le CO2. Afin de structurer les différents programmes, quatre plateformes ont été créées : transport, entreprises, bâtiment ou agriculture. Toutes les technologies réduisant les gaz à effet de serre officiellement reconnus (CO2, CH4, N2O, HFCs, PFC, SF6, NF3) sont donc éligibles. Toutefois la subvention est versée seulement lorsque les tonnes de gaz à effet de serre ont été effectivement réduites. La Fondation KliK ne soutient donc pas la recherche en amont. Les programmes – une trentaine au total – sont tous en cours de développement. Ils devraient être opérationnels début 2014. Nous souhaitons prendre suffisamment de temps pour analyser en détail le potentiel et les obstacles de chaque regard sur Gaëlle Fumeaux Gaëlle Fumeaux a grandi à Sion et vit depuis dix ans en Suisse allemande. Parallèlement à ses études en sciences du climat, elle a mené avec succès une carrière de sportive d’élite en athlétisme. Active dans le domaine du développement durable depuis toujours, elle a notamment été membre de la délégation suisse aux négociations internationales du climat et a dans ce cadre participé activement à la fameuse conférence sur le climat de Copenhague en 2009. Après plusieurs années au service d’une entreprise privée de consulting, Quelles sont les possibilités de projets de compensation du CO2 que Klik offre aux écoles ou institutions, puis, dans un domaine plus large, au public ? elle a accepté ce poste de respon- Les communes sont au cœur des stratégies climatiques et énergétiques. Que ce soit les Centime Climatique, dont la Fon- sable Suisse romande et Tessin auprès de la Fondation KliK. Ce milieu ne lui est pas inconnu puisqu’elle a déjà eu l’occasion de travailler pour la Fondation dation KliK a pris la succession. SWISS ENGINEERING OCTOBRE 2013 17 Environnement_Compensation du CO2 Quel est le rôle de l’antenne romande de la Fondation ? Il est important que chaque région linguistique soit représentée. C’est une volonté de la part de la direction de la Fondation. Le relais dans chaque région, notamment par le biais d’antennes régionales et de bureaux locaux, est essentiel. Ce sont ces acteurs qui sont les plus proches du terrain et qui connaissent le mieux les projets en cours et à venir. Chaque nouvelle installation planifiée répondant aux critères définis devrait avoir connaissance de ce soutien. Le rôle de l’antenne romande est également de briser la barrière linguistique malheureusement encore trop présente. Chaque projet en Suisse, indépendamment de sa situation géographique, doit pouvoir profiter de notre soutien. Quels seraient les moyens à disposition pour les ingénieurs intéressés ? Les ingénieurs ont un rôle important car ils sont très proches des projets. Je pense surtout aux bureaux d’ingénieurs impliqués dans la planification et la réalisation d’installation de chauffage à base d’énergies renouvelables, de récupération de chaleur et de technologies du bâtiment. Les ingénieurs peuvent soutenir les développeurs de projets en réalisant notamment les calculs de rentabilité et de réduction CO2 nécessaires à la démonstration de l’additionnalité, un critère clé pour qu’un projet soit accepté. Grâce à notre soutien, les projets non rentables le deviennent alors et peuvent être réalisés. Ce sont donc des mandats supplémentaires que les bureaux d’ingénieurs ne pourraient obtenir sans la réalisation du projet grâce à notre subvention. Comment voyez-vous l’avenir en matière de baisse du CO2 ? Les stratégies climatiques et 18 SWISS ENGINEERING OCTOBRE 2013 énergétiques sont des stratégies long-terme que tous les pays se doivent de mettre en place. La réduction de CO2 est d’une part atteignable par la mise en œuvre de nouvelles technologies, mais d’autre part aussi par le changement des comportements. Il est bien connu que tout changement de comportement est un changement générationnel. Il faut donc être patient mais confiant car nous pouvons déjà constater une évolution considérable durant ces dix dernières années, que soit au niveau des standards de construction, du pourcentage d’énergies renouvelables ou de la revalorisation des matériaux. Un cadre politique international fort est un signal important pour les politiques régionales. Par contre, les actions concrètes viendront de l’industrie et des régions, aussi tout simplement parce que la pression économique incite automatiquement à revoir, par exemple, la consommation d’énergie. Il y a de nombreux parallèles entre le sport de compétition et le monde professionnel. Dans les deux cas, la performance, la gestion des succès comme celle des échecs, le travail sous pression, la maitrise de soi, la concentration, la productivité, la gestion du temps sont des éléments essentiels. Après une carrière dans le sport d’élite, ces éléments sont des réflexes, et font partie intégrante de la personnalité du sportif et sont donc des acquis pour la carrière professionnelle. Interview : Roland Keller, rédacteur responsable SWISS ENGINEERING RTS rke programme. Par contre, les projets individuels peuvent être déposés depuis le début de l’année 2013. La plupart des projets déjà validés sont des réseaux de chauffage à distance. Les sports mécaniques – ou autres disciplines – pourraient-ils être amenés, via des projets futurs issus de votre Fondation, à diminuer la trace carbone ? Les technologies liées à l’économie de carburant pourraient être éligibles. Toutefois le volume de projets me semble à priori trop peu important pour que les démarches administratives en valent la peine. Cela ne veut pas dire que les manifestations liés aux sports mécaniques ne sont pas actives pour réduire leur emprunte carbone. Je pense par exemple au Rallye du Chablais et au Sion Air Show qui ont tous les deux mis en place une stratégie « développement durable » afin de réduire notamment l’impact des spectateurs. Il est toujours étonnant de constater que l’impact des voitures de course ne représente que moins de 5 % de l’impact CO2 de la manifestation. Gaëlle Fumeaux : « La subvention est versée seulement lorsque les tonnes de gaz à effet de serre ont été effectivement réduites ». à savoir Une sportive de pointe à l’assaut du CO2 Après dix-sept ans de compétition, Gaëlle Fumeaux (28 ans) a mis un terme à sa carrière de sportive d’élite en ce début d’année 2013. Cette championne d’athlétisme a été sélectionnée aux Championnat d’Europe juniors, aux Jeux de la Francophonie à Beyrouth en 2009 et à diverses rencontres inter-pays. Depuis le début des années 2000, Gaëlle Fumeaux a compté parmi les ténors suisses du 100 m haies, sa discipline de prédilection. Depuis 2003 En tant que sportive d’élite, que vous a amené le sport dans vos activités estudiantines et professionnelles ? et avec sa première participation à une finale helvétique du 100 m haies où elle terminait au 6ème rang, l’athlète sédunoise a progressé et a joué un rôle intéressant dans le concert de l’athlétisme helvétique.