la fabrique de l`image
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la fabrique de l`image
LA FABRIQUE DE L’IMAGE Martine ABALLÉA - Anne-Sophie EMARD Agnès GEOFFRAY - Marc Le MENÉ Œuvres de la collection du FRAC Auvergne AU LYCÉE PIERRE-JOËL BONTÉ - RIOM. Dans le cadre de l’EROA Du 13 octobre au 8 décembre 2016 LA FABRIQUE DE L’IMAGE Envisager le réel avec une certaine poésie ou au contraire en souligner son étrangeté... C’est à cela qu’invitent les œuvres présentées dans cette exposition. Ici, le réel est semblable à une matière que les artistes manipulent à l’envi et avec laquelle il devient possible de surprendre, d’inquiéter, d’émerveiller. Chacune des œuvres donne à voir une réalité transformée sans qu’il soit toujours possible de savoir ce qu’il en est exactement. Que regardons-nous finalement quand nous nous trouvons face à ce paysage photographié par Anne-Sophie-Emard - paysage qui semble avoir été préservé de toute présence humaine ou devant cette scène insolite créée par Marc Le Mené ? Qui est ce "méchant architecte" dont parle Martine Aballéa dans son œuvre ? Et comment envisager les photographies d’Agnès Geoffray desquelles se dégage un profond sentiment de malaise ? Toutes les réponses à ces questions sont là, sous nos yeux, se dissimulant parfois, affleurant souvent à la surface des œuvres. C’est avant tout à une extrême vigilance que nous invite cette exposition. Parvenir à distinguer ce que nous croyons percevoir de l’œuvre de l’œuvre elle-même, à dissocier la réalité du simple sentiment de réalité. La fabrique de l’image nous amène à nous méfier de la banalité des images et du réel, propos qui - espérons-le - trouvera un écho favorable dans le contexte pédagogique de cette exposition. Martine ABALLÉA Née aux États-Unis en 1950 - Vit et travaille en France Le méchant architecte, 1996 Phototypie 76 x 56,5 cm Dépôt du Centre national aux arts plastiques au FRAC Auvergne Notice de l’œuvre Martine Aballéa est une conteuse d’histoires fantastiques, merveilleuses où la réalité est transformée par le langage comme si elle se méfiait de la banalité des images et du réel. Elle construit des fictions, des images "extra-ordinaires" pour provoquer l’étonnement, l’émerveillement mais aussi l’inquiétude et le sentiment d’étrangeté. Le caractère invraisemblable de ses images est revendiquée par l’artiste qui déclare : "La surinformation des médias tue l’information et sa crédibilité. Aussi, faire des histoires invraisemblables est-il désormais possible, puisque de toute façon l’invraisemblable nous entoure quotidiennement. J’ai pensé parfois que je faisais des vrais faux." Cette photographie intitulée "Le méchant architecte" est symptomatique de cette attitude où Martine Aballéa construit ses images à partir d’une photographie représentant soit des paysages, soit des vues d’intérieurs d’habitation sans présence humaine. Elle retouche les photographies en les colorisant ou en effectuant un "virage" (procédé qui permet de teinter uniformément la photographie). Cette retouche donne un effet "vintage", un aspect vieille photographie qui fait référence à l’histoire de la photographie et peut-être revendique une nostalgie pour un certain passé ? "Ce n’est pas le désir de montrer quelque chose d’ancien. J’aime tout simplement ce type d’image aux couleurs qui ne correspondent pas à la réalité." La typographie (en référence aux vieux films) utilisée pour le titre et le texte présents sur l’image renforce cet écart et accuse malgré tout une dimension nostalgique que l’artiste finit par avouer : " …il est certain que je suis extrêmement nostalgique… J’ai l’impression que beaucoup de choses ont été perdues, aussi bien dans une certaine manière de vivre que dans une façon de penser." Derrière cette apparence, le texte fait basculer l’image dans le malaise, l’angoisse, dans une sourde violence qui habite cette photographie et la série d’image élaborées de cette manière. "Nous sommes dans une époque de désarroi, d’angoisse généralisée." Alors, l’ordinaire devient terrifiant, aberrant, voire abominable et le piège se referme sur nous. Le sujet est tragique mais le traitement, lui reste poétique, il offre des sensations aiguës, une hypersensibilité émotionnelle mais aussi une ironie impitoyable et un cynisme contrôlé par le biais de la fiction. Anne-Sophie EMARD Née en France en 1973 - Vit et travaille en France Sanctuaire (Biodôme), 2003 Cibachrome sous diasec contrecollé sur aluminium, sous plexiglas 3 x (80 x 100 cm) Collection FRAC Auvergne Notice de l’œuvre C’est à l’occasion d’une résidence de plusieurs mois réalisée au Canada que Anne-Sophie Emard a entrepris la réalisation de ce triptyque, issu d’une vaste série intitulée Sanctuary. Panorama fragmenté d’un paysage nordique, Amérique du Nord ou Canada... - le paysage photographié porte les ambiances romantiques des grands espaces préservés de la présence humaine, jusqu’à ce que quelques détails invalident l’impression première du spectateur. Un pan de mur, visible sur la partie centrale, l’étrange platitude de l’horizon, aux couleurs délavées et dont la surface, striée, révèle le simulacre, la béance noire qui sépare l’eau du ciel, la texture du guano qui recouvre la roche, révèlent en effet l’artifice de ce paysage, pur simulacre d’une nature rêvée. Le lieu de prise de vue est un immense complexe touristique dans lequel plusieurs écosystèmes ont été reconstitués, afin de synthétiser les différents types de paysages, de faune et de flore de la planète. Ce que le panorama donne à voir, de manière fragmentée, est la reconstitution en carton-pâte d’un écosystème peuplé de vrais animaux. Nous sommes dans un lieu qui, à mi-chemin entre le parc d’attraction new-age, le zoo et le diorama, porte la destruction future de son modèle (la nature est périssable, va connaître d’irréversibles bouleversements dûs à l’activité humaine). Biodôme réactive également les utopies déchues de mondes parfaits, telles qu’elles ont pu être traitées au cinéma notamment (The Truman Show, L’Âge de Cristal, Soleil Vert...). Agnès GEOFFRAY Née en France en 1973 - Vit et travaille en France Incidental gestures (détails), 2011-2012 Photographies Dimensions variables Collection FRAC Auvergne Notice de l’œuvre L’œuvre d’Agnès Geoffray trouve sa raison d’être dans la constante réflexion menée par l’artiste sur le statut de l’image photographique, sur la manière dont les images nous parviennent, sur la façon dont l’Histoire s’en empare, modifiant parfois leur signification jusqu’à leur falsification pure et simple. Agnès Geoffray est photographe mais la majeure partie de sa pratique s’effectue sans la photographie ou, plutôt, par la récupération d’images d’archives dont elle n’est pas l’auteur et qui constitue le fondement d’un travail de retouche et de recontextualisation. Acquise dans son intégralité par la collection du FRAC Auvergne (et présentée en partie pour cette exposition), la série Incidental Gestures regroupe seize photographies (dont certaines se présentent sous la forme de diptyques) collectées, montées et retouchées par l’artiste. Ces retouches posent autant la question de la position éthique du photographe qu’elles abordent la problématique de la rectification de l’événement - simple fait divers ou marqueur historique. On pense très vite aux photographies de l’époque stalinienne, retouchées au fil des trahisons, disparitions subites, changements politiques. On songe aussi aux photographies retouchées du régime de Kim Jong Un. L’ensemble photographique procède de la perte, du manque, de l’absence. La série photographique est fondée sur la réappropriation d’images d’archives, Agnès Geoffray manipule jusqu’à leur donner une autre réalité. L’image est retouchée, falsifiée, réinventée. L’image première est parfois perdue et ne subsiste que comme une image fantôme dont il n’est même plus possible de discerner quelles sont les parties qui ont fait l’objet d’une manipulation. Parfois, au contraire, l’image originelle et sa version "corrigée" se trouvent mises en regard, dans l’évidence de leur statut pour certaines (comme c’est le cas de la gueule cassée de la première Guerre mondiale ou de cette image célèbre de la Libération où une femme accusée de collaboration est exhibée nue par la foule, et dignement revêtue par l’artiste), et pour d’autres dans l’impossibilité de distinguer l’image source de sa version modifiée (la double photographie d’une mère et de sa fille par exemple). Les modifications apportées par Agnès Geoffray concernent donc autant la question de la falsification que celle, autant utopique que poétique, de l’assentiment conféré aux événements douloureux auxquels une volonté de réécriture délicate de l’Histoire voudrait pouvoir apporter réparation. Marc LE MENÉ Né en France en 1957 - Vit et travaille en France Chambre mentale, 1996 Phototypie 76 x 56 cm Dépôt du Centre national aux arts plastiques au FRAC Auvergne Notice de l’œuvre Reporter et photographe publicitaire à ses débuts, Marc Le Mené se consacre depuis 1981 à ses travaux personnels (avec quelques collaborations épisodiques à Vogue, Marie-Claire Beauté, le Jardin des Modes). Une exposition lui sera consacrée au Musée National d’Art Moderne/Centre Georges Pompidou, en 1984, et en 1985, il reçoit le prix décerné par le Centre national de la Photographie. Pensionnaire de la Villa Médicis, Prix de Rome 1989, il y séjourne un an. En 1995, il est lauréat du Prix Roger Pic de la Scam (Société civile des auteurs multimedia). Exposé de nombreuses fois en France et à l’étranger, il est représenté dans diverses collections publiques et privées (Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Musée Carnavalet, Musée Rodin, Fonds National d’Art Contemporain, etc.). Le Nu, Paris, Rome de nuit ainsi que des images "fabriquées" : L’homme au chapeau, La chambre mentale, Les chiens de pluie constituent les principaux thèmes de ses créations. Marc le Mené cultive un intérêt profond pour la littérature, la peinture et la photographie qu’il a abordée en autodidacte. Il apprend à maîtriser la lumière et la composition en regardant les peintures de Matisse et Bonnard tandis que Kandinsky et Malevitch lui apprennent à remplir l’espace, "souvent avec une majorité de vide". Cette photographie est issue d’une série réalisée entre 1998 et 2002, intitulée Chambre Mentale. Le dispositif consiste en une boîte cubique à cinq pans (ouverte), recréant à l’intérieur, une pièce en modèle réduit avec une perspective accélérée, point de départ de ses compositions insolites, mélangeant sculptures et objets disparates au milieu desquels évoluent des silhouettes photographiées et découpées, qui brouillent échelles et proportions de manière surréaliste. Marc Le Mené se met souvent en scène : "travailler dans un lieu clos, colorier mes tirages et mêler du dessin à la photo sont pour moi un moyen de fuir la réalité". Cette image s’inspire étroitement du procédé du photomontage surréaliste. On pense notamment aux œuvres de Max Ernst, Raoul Ubac, Léo Malet ou Georges Hugnet. Il s’agissait dans les années 1920 d’insuffler un renouveau poétique au procédé mais aussi de créer des rencontres fortuites d’éléments disparates, d’objets trouvés incohérents de manière à provoquer cette "étrange étrangeté" chère à toute l’imagerie du mouvement surréaliste. REPÈRES REFÉRENCES La fabrique de l’image ART 1818 : Caspar David Friedrich, Le voyageur contemplant une mer de nuages 1863 : Alexander Gardner, These are the dreadfuls details 1920 : Max Ernst, Le Rossignol chinois 1923-1924 : Raoul Hausman, ABCD 1924 : André Breton, Le Manifeste du surréalisme 1985 : Joachim Mogarra, Les images du monde 2006 : Philippe Ramette, Exploration rationnelle des fonds sous-marins : le contact LITTÉRATURE 1931 : William Faulkner, Sanctuaire 1931 : Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes 1958 : Aldous Huxley, Retour au Meilleur des mondes 1949 : George Orwell, 1984 1953 : Ray Bradbury, Farenheit 451 CINÉMA 1974 : Richard Flescher, Soleil vert 1976 : Michael Anderson, L’Âge de Cristal 1985 : Woody Allen, La Rose Pourpre du Caire 1998 : Peter Weir, The Truman Show POUR ALLER PLUS LOIN La fabrique de l’image dans la collection du FRAC Auvergne > Eric BAUDELAIRE, The dreadfuls details, 2006, c-print sous diasec, diptyque, 209 x 375 cm Collection FRAC Auvergne Notice de l’œuvre Cette composition revisite toutes les images de guerre qui nous hantent. Eric Baudelaire est allé photographier la seconde (ou la troisième) guerre d’Irak à Hollywood, dans les décors des séries télévisées qui se tournent actuellement. C’est une vaste fresque symbolisant la forme moderne des guerres, à savoir ni les grandes batailles conventionnelles, ni la guérilla des maquis de partisans, mais la guérilla urbaine où se mêlent troupes conventionnelles, supplétifs locaux et civils. C’est donc apparemment une "grande machine" au sens que pouvait lui donner Delacroix : une grande œuvre, extrêmement composée, valant à la fois par la puissance de son mouvement d’ensemble et le soin apporté aux détails, tentant de restituer le plus fortement possible la grandeur tragique ou bestiale mais triomphante d’un grand événement. Celleci semble toutefois produite pour fonctionner à l’envers. L’image est d’abord fracturée en son centre : il n’y a qu’un seul photogramme mais il est présenté en diptyque, brisant ainsi d’avance toute promesse d’unité et de mouvement d’ensemble. Très vite on s’aperçoit qu’il n’y a en fait pas d’action ni de mouvement d’ensemble spontané, les personnages sont des acteurs qui prennent la pose. Cette fresque s’intitule Dreadful Details, mais on n’observe aucun détail "effroyable" ou "insupportable" : l’enfant dans les bras de sa mère, vraisemblablement mort, ne porte nulle trace de sang, les autres morts, quand ils ne sont pas dissimulés sous une couverture, neportent ni mutilation, ni blessure éprouvante, on ne voit aucune bestialité en acte. C’est une anti-fresque. Car tout ici est cliché ou référence aux clichés. Cliché du cadavre de sniper, à qui l’on a fait prendre la pose avant de le photographier, comme l’avait fait Alexander Gardner avec sa photo Home of a Rebel Sharpshooter lors de la guerre de Sécession. Le mort, en arrière-plan et contre le mur, à gauche du panneau droit, en est une quasi-citation et le titre même, Dreadful Details, provient de la légende d’une photographie sur cette guerre. Cliché du photo-journalisme plus récent : comment ne pas se sentir au Vietnam à la gauche du panneau de gauche, entre cette femme qui ouvre les bras face au soldat qui la met en joue et cet homme accroupi derrière un écran de fumée ? Cliché de la peinture de guerre elle-même : à droite du panneau de droite, avec ces soldats prêts à faire feu et ce suppliant qui ouvre les bras, comment ne pas se sentir en Espagne, le 3 mai 1808, sous le regard de Goya ? Plus encore, avec cet officier à l’air indifférent qui se tient légèrement à l’écart, on n’est plus seulement chez Goya et en Espagne, mais tout autant chez Manet et au Mexique, à propos de l’exécution de Maximilien. Clichés que ceux que prennent les deux civils au balcon avec leur téléphone portable, comme en une référence implicite aux images "amateurs" d’Abou Ghraïb ; et ils les prennent en surplomb d’un journaliste télé qui est encore en train de régler sa caméra, comme en une allusion tout aussi implicite à l’explosion des images d’anonymes, notamment grâce à Internet. Eric Baudelaire, The dreadfuls details. Références histoire de l’art > Raphaël DALLAPORTA GMMI 43 ‘Glass Mine’ Germany, 2004, cibachrome, 29 x 22,7 cm BLU3-B USA, 2004, cibachrome, 29 x 22,7 cm. Dépôt du Centre national des arts plastiques au FRAC Auvergne Notice de l’œuvre Les photographies de la série Antipersonnel ont révélé le travail de Raphaël Dallaporta en 2004, dont les origines remontent à 1997 lorsque l’artiste rencontre en Bosnie des équipes de démineurs et qu’il commence à réfléchir aux moyens d’aborder le sujet des ravages causés par les mines antipersonnel. La même année, la communauté internationale adopte le Traité d’Ottawa, ratifié par 89 états, afin de proscrire définitivement l’utilisation de ces engins qui continuent à mutiler et tuer les civils bien après la fin des conflits armés. Le traitement d’un tel sujet par la photographie n’est pas chose simple et n’offre que peu d’alternatives en dehors de la démarche d’un photoreporter qui se confronterait immédiatement au risque de conférer à l’horreur une dimension spectaculaire. Mais Raphaël Dallaporta n’est pas reporter et son processus de travail ne consiste pas à aller photographier, sur le terrain, les conséquences d’une guerre. Par ailleurs, même si la série Antipersonnel engage un regard critique sur ce contexte précis, elle utilise pour le faire un processus d’enregistrement qui s’inscrit dans l’héritage détourné d’une photographie objectiviste. Les photographies qui constituent la série ont été réalisées avec le soutien du Département d’Expertise et de Formation au Déminage de l’école du génie d’Angers. Ce centre de formation militaire unique en France possède en effet une collection des principales mines utilisées de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. Raphaël Dallaporta en a choisi soixante-dix, en fonction des technologies qu’elles utilisent, de leur pouvoir de destruction, de leur indétectabilité, etc., afin de dresser un inventaire qui bien que non exhaustif, regroupe les principales caractéristiques de ces armes fabriquées par millions. Les mines ont été photographiées à la chambre, sur fond noir, à l’échelle un, comme des objets précieux à la fois fascinants et morbides, mis à leur avantage comme autant de produits de luxe. Présentés de la sorte, ils se donnent à voir en dehors de leur contexte, dans une dimension technologique étrange de laquelle émane une esthétique insoupçonnée qui est celle, si ambiguë, de toutes les images de désastres et d’engins de destruction. Chaque photographie est accompagnée d’une légende qui, bien plus qu’un titre, se constitue en notice de présentation de la bombe, indiquant son origine, ses caractéristiques meurtrières, son mode de propagation, son poids, ses dimensions et, parfois, une anecdote liée à ses spécificités : "Le nombre des utilisations possibles de la Claymore n’est limité que par l’imagination de l’utilisateur. ", "De fabrication artisanale, elle contient suffisamment d’explosifs et de débris pour arracher une jambe en explosant.", etc. De la destruction, Raphaël Dallaporta ne montre que la cause, en choisissant des objets d’autant plus intrigants que leur fonction première est d’être invisibles dans la réalité. Il laisse les conséquences se développer sous forme d’images mentales dans l’esprit du spectateur. > Thomas DEMAND, Sprungturm, 1994, cibachrome sous diasec sous plexiglas, 150 x 119 cm Dépôt du Centre national des arts plastiques au FRAC Auvergne Notice de l’œuvre Thomas Demand est photographe mais la photographie n’est que l’étape ultime d’un long processus de travail qui consiste à créer à partir d’une image initiale une maquette de grandes dimensions entièrement faite de papier et de carton, puis à la photographier avant de procéder à sa destruction. En interposant de la sorte une maquette entre la réalité et l’œuvre finale, Thomas Demand complexifie la relation de reproduction du réel qui est au cœur de l’acte photographique. La maquette et l’image qui lui a servi de modèle ayant disparues, il ne reste par conséquent de la réalité de ces plongeoirs que ce qu’il nous en laisse voir. Par ailleurs, il ne s’agit jamais pour lui de constituer un parfait trompe-l’œil, de nombreuses imperfections sont laissées volontairement apparentes : les béances de la maquette imparfaitement ajustées au niveau des gradins, la blancheur luminescente et irréelle de la scène..., autant de failles pouvant être destinées à rendre plus malléable cette image pour que la fabrique de l’imaginaire du spectateur puisse plus aisément s’en emparer pour l’activer, l’habiller, la développer une seconde fois. Les Fonds Régionaux d’Art Contemporain (FRAC), créés au début des années 80, sont des institutions dotées de trois missions essentielles. La première consiste à constituer des collections d’œuvres d’art représentatives de la création contemporaine de ces 50 dernières années. La seconde est une mission de diffusion de ces collections sous forme d’expositions, tant dans les régions d’implantation des FRAC respectifs qu’ailleurs en France et à l’étranger. Enfin, la troisième raison d’être de ces institutions est d’œuvrer pour une meilleure sensibilisation des publics à l’art de notre époque. Le FRAC Auvergne a choisi dès le départ d’orienter sa collection vers le domaine pictural, se dotant ainsi d’une identité tout à fait spécifique dans le paysage culturel français. Aujourd’hui composée de plus de 750 œuvres, cette collection circule chaque année en région Auvergne et ailleurs, à raison de 20 expositions annuelles. Le FRAC Auvergne bénéficie du soutien du Conseil Régional d’Auvergne Rhône Alpes et du Ministère de la Culture – Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Auvergne Rhône Alpes. Il est également soutenu, pour l’Art dans les Lycées, par le Rectorat. PROGRAMMATION FRAC 2016-2017 FRAC Auvergne 6 rue du Terrail 63000 Clermont-Ferrand Retour au meilleur des mondes Exposition des œuvres de la collection du FRAC Auvergne Jusqu’au 2 octobre 2016 Ilse D’Hollander Du 8 octobre au 30 décembre 2016 Pierre Gonnord Du 14 janvier au 26 mars 2017 Gregory Crewdson Du 8 avril au 18 juin 2017 Expositions hors les murs Claude Lévêque Domaine Royal de Randan - Jusqu’au 2 octobre 2016 Photographies Collections du FRAC Auvergne et du Centre national des arts plastiques Michel Campeau - Stéphane Couturier - Thomas Demand - Rineke Dijkstra - Geert Goiris Nan Goldin - Pierre Gonnord - Pascal Kern - Manuela Marques - Éric Poitevin - Zineb Sedira Vincent J. Stoker - Yuri Kozyrev - Jeanloup Sieff - Patrick Tosani - Hocine Zaourar Musée d’art et d’archéologie d’Aurillac - Jusqu’au 29 octobre 2016 PROGRAMMATION LYCÉES 2016-2017 La fabrique de l’image > Lycée Pierre-Joël Bonté, Riom. Du 13 octobre au 8 décembre 2016 (dans le cadre de l’EROA) > Lycée Louis Pasteur, Lempdes. Du 16 janvier au 17 février 2017 > Lycée agricole de Neuvy, Moulins. Du 14 mars au 13 avril 2017 Le geste de la couleur > Lycée le Sacré Cœur, Yssingeaux. Du 15 novembre au 13 décembre 2016 > Lycée Sainte-Marie, Riom. Du 17 janvier au 16 février 2017 Entrée en matière > Lycée Lafayette, Brioude. Du 17 novembre au 16 décembre 2016 Espaces sensibles > Cité scolaire Albert Londres, Cusset. Du 17 janvier au 16 février 2017 Anatomies > Lycée Jean Monnet, Yzeure. Du 22 novembre 2016 au 13 mars 2017 (dans le cadre du jumelage) > Lycée agricole de St-Gervais d’Auvergne. Du 16 mars au 14 avril 2017 Autres expositions pédagogiques > Lycée Godefroy de Bouillon, Clermont-Ferrand. Du 10 novembre au 14 décembre 2016 > Lycée René Descartes, Cournon. Du 31 janvier au 24 mars 2017 (dans le cadre du jumelage) > Lycée Blaise Pascal, Ambert. Du 9 mars au 2 mai 2017 (dans le cadre de l’EROA) INFORMATIONS PRATIQUES FRAC Administration 1 rue Barbançon 63000 Clermont-Ferrand Tél. : 04.73.90.5000 [email protected] Site internet : www.fracauvergne.com FRAC Salle d’exposition 6 rue du Terrail 63000 Clermont-Ferrand Tél. : 04 73.90.5000 Ouverture : - de 14 h à 18 h du mardi au samedi - de 15 h à 18 h le dimanche - fermeture les jours fériés Entrée libre Contact pour les scolaires Laure Forlay, chargée des publics au FRAC Auvergne 04.73.74.66.20 ou par mail à : [email protected] Patrice Leray, Professeur correspondant culturel [email protected] Ce document est disponible en téléchargement sur le site du FRAC Auvergne : www.fracauvergne.com et sur le site du rectorat de l’académie à l’adresse suivante : http://www3.ac-clermont.fr/pedago/arts/ressources.htm