Sortie 03 / 2015 --- La douceur Angevine – du 29 avril au 7 mai 2015

Transcription

Sortie 03 / 2015 --- La douceur Angevine – du 29 avril au 7 mai 2015
Sortie 03 / 2015 --- La Douceur Angevine – du 29 avril au 7 mai 2015
Mercredi 29 avril 2015
Nous sommes 16 camping-cars sur le parking du Moulin de Sarré à Gennes (49)
Il fait beau, tables et chaises sortent des soutes. Au programme de l'après-midi : visite
de ce moulin à meules de pierre.
Nous commençons par la base et nous constatons qu'en permanence un peu d'eau
s'écoule. C'est normal, ainsi le bois ne se dessèche pas.
Il a fallu détourner "l'Avort" loin en amont afin que ce ruisseau parvienne au moulin
avec un dénivelé de 3 mètres. La chute d'eau ainsi créée fait tourner la roue de chêne
ce qui explique que nous ayons une roue à godets et non à pales. L'eau est très
calcaire, les dépôts sont importants, il faut les retirer périodiquement pour éviter le
ballant et donc l'usure inégale de l'axe de la roue.
La production de ce moulin s'achemine vers le "sans gluten" : farine de maïs,
épeautre, sarrasin (ou blé noir) ainsi que de teff aux graines minuscules.
Maintenant, le moulin fonctionne, les engrenages tournent et, afin de ne pas créer
d'étincelles entre les deux éléments, un est en métal couplé à un autre en bois avec
des dents d'une essence très dure (orme) que l'on peut changer en cas d'usure. Le tout
actionne une meule tournante, écrasant les grains sur une meule dormante rainurée.
La production passera dans le "blutoir" qui fera le tri du plus fin au plus gros
jusqu'aux déchets.
Ne confondons pas moulin et minoterie. Le moulin écrase en un mouvement lent, ce
qui préserve le germe contenant les vitamines et la saveur. La minoterie, avec la
rotation très rapide de ses rouleaux métalliques, échauffe et brûle le germe, la farine
perd en qualité au profit de la finesse et de la production.
En sortant, un objet vaguement triangulaire nous intrigue : c'est le gabarit pour
retracer les sillons de la meule dormante.
Nous finissons comme il se doit à la boutique …et rejoignons le parking où déjà les
parties de pétanque sont engagées.
Le soir, nous nous retrouvons presque tous au repas "menu fouées" assis devant un
apéritif dans lequel les framboises congelées servent de glaçons, puis on nous apporte
des fouées ou bulles de pain à garnir soi-même de rillettes, pâtés, mogettes … Nous
sommes vite rassasiés mais c'était bien bon.
Jeudi 30 avril
Ça y est, la pluie s'est invitée. Gardons le moral, les visites prévues sont en intérieur.
Pour commencer, cap sur "la Cure" à St Hilaire-St Florent pour une initiation à la
boule de fort: ces drôles de boules légèrement déséquilibrées ayant un côté fort (plus
lourd) un côté faible ainsi qu'une bande de roulement métallique que les joueurs
envoient sur cette piste surprenante, en bois, dont les côtés sont incurvés en gouttière.
Après avoir mis des chaussons, plusieurs d'entres nous s'y essayent. Visiblement
l'inertie de la boule est énorme, nous lui donnons trop d'élan quand il faudrait presque
la poser. J'admire la précision des habitués du jeu.
Nous ressortons et il pleut toujours. Qu'importe, cet après-midi, nous visitons les
caves troglodytes d'Ackerman.
L'établissement, créé en 1811 par Jean-Baptiste Ackerman, bénéficie de 7 km de
galeries creusées dans le tuffeau. La température y est stable, idéale pour le vin.
L'entreprise a prospéré. Elle est devenue la première cave de vin calme et pétillant.
Ce qui fait de l'ombre au "champagne champenois"
Avant on parlait de "vins champagnisé" ou de "méthode champenoise" mais, histoire
de gros sous, un jugement d'appellation contrôlée ne le permet plus. Nous parlerons
donc de "méthode traditionnelle", ce qui revient exactement à la même chose,
l'honneur des champenois est sauf.
Comme pour le champagne, on a une maturation horizontale, puis oblique, un
tournage, une évacuation du dépôt avec ou sans congélation du col par retrait du
"bidule" …
Jadis les étiquettes étaient collées avec un mélange de lait et de blanc d'œuf aussi,
pour les préserver durant les transports, les bouteilles étaient-elles enveloppées dans
un papier très léger ce qui n'a plus lieu d'être du fait de l'évolution des colles.
Nous parcourons les caves. Sur une table des bouteilles de différentes contenances
sont exposées du quart (20 cl) au Nabuchodonosor (15 litres) Je n'en connaissais pas
la moitié.
Plus loin ce sont des galeries décorées de film étirable et de fils tendus, avec des jeux
de lumière et de couleurs, c'est beau, surprenant et un peu envoûtant. Nous finissons
dans une salle présentant des jeux d'un temps plus ancien et nous nous y essayons
avant de clore la visite par une dégustation appréciée.
Nous passerons la nuit à Cunault près de la Loire. C'est un peu détrempé et nous en
tenons compte, personne ne restera enlisé.
Vendredi 1er mai
Après une matinée libre, nous nous retrouvons sur le parking du château de Saumur
…et à présent c'est le déluge. En accord avec notre guide la découverte de la ville
close se transforme en visite de ce château érigé, comme il se doit, sur un point
stratégique de la Loire. Construit en tuffeau, pierre fragile, le château est l'objet d'un
entretien important.
Retour vers St Hilaire St Fl. Le parking de "Pierre et Lumière" nous accueille dans la
gadoue certes mais c'est le point de chute idéal pour demain, ainsi nous serons sur
place.
Samedi 2 mai
Visite du "Musée du Champignon" créé en 1978 dans une carrière de tuffeau (donc
à 12 ou 14°)
Nous commençons par la culture du "Champignon de Paris"
A maturité les champignons libèrent des spores, ceux-ci récupérés sont mis en culture
sur une gélose et se développeront en filaments blancs: le mycélium, qui sera à son
tour placé sur un substrat de culture adapté et si les conditions sont bonnes, les
champignons se développeront.
La culture se faisait jadis au sol en meules : peu pratique pour ramasser et réclamant
une surveillance sanitaire importante. Elle peut se faire en sacs : demande peu de
matériel mais exige là encore beaucoup de main d'œuvre. A présent on utilise des
conteneurs (tablettes) ce qui permet de mécaniser en partie la production.
Ce champignon qui peut être blanc, brun ou crème pousse assez rapidement sans
demander de lumière. Il se cueille quotidiennement et fournit plusieurs volées avant
que le compost ne s'épuise.
Plus loin ce sont les Pieds Bleus : ceux là, de pousse plus lente, ont besoin de
lumière. Ensuite les Shii-Take qui sont consommés depuis 2000 ans et dont la pousse
est stimulée par des chocs (thermiques, vibratoires, phoniques…) Puis le Pleurote
(de plusieurs couleurs) et les Oreilles de Juda (ou champignon noir) les
Ganodermes (champignon porte-bonheur et aux vertus magiques en Chine) … et
bien d'autres tel l'Hydne hérisson un champignon vraiment étrange et poilu. Nous
ressortons et pour l'instant il ne pleut plus.
Cet après midi, nous visitons le site troglodytique de "Pierre et Lumière", œuvre de
Yann Bouchard, l'instigateur, et de Philippe Cormand, le sculpteur.
Ici nous découvrons une vingtaine des plus beaux monuments du Val de Loire taillés
dans la pierre, voire même directement dans les parois en tuffeau du site. Cela va de
la simple église (Vieil Baugé, Le Thoureil) à la ville devant sa rivière (Saumur,
Chinon) Beaucoup de détails sont représentés comme dans l'église de Candes dont
le porche voûté repose sur une colonne unique ou celle de Tours avec sa façade et ses
rosaces d'une finesse surprenante.
Puis nous rejoignons les camping-cars à l'abri de nos parapluies.
Dimanche 3 mai
Après une matinée libre, nous sommes regroupés sur la parking du Château de
Brézé que nous visiterons cet après-midi.
La guide nous emmène dans la partie souterraine creusée là encore dans le tuffeau.
Nous sommes dans la forteresse troglodytique bien antérieure au château de
surface. Il était dans les normes d'habiter sous terre. Les pièces d'habitation sont
petites, avec un chauffage procuré, au sens propre, par la chaleur animale. En cas
d'invasion, les accès étaient parfaitement protégés et des cavités avec réserves étaient
aussi prévues. Le tout agencé autour d'un puits de lumière dont la conception et le
système de ventilation judicieux ne permettaient ni l'invasion ni l'enfumage. Seule
une partie des galeries est disponible aux visites. Nous poursuivons dans les murailles
d'enceinte, elles aussi creusées. Nous y trouvons la cuisine souterraine, une grande
salle à presser le raisin avec une cuve dont le tuffeau devait avant usage être gorgé
d'eau, la salle des foudres (des tonneaux), la magnanerie …
Le château de surface, érigé beaucoup plus tard, porte la marque des styles
architecturaux successifs. Il est actuellement habité par les propriétaires des lieux,
pourtant une partie est ouverte aux visites avec guide, nous avons cette chance.
La visite se terminera par une présentation dégustation des vins de la propriété.
Nous partons pour Vaudelnay, au Domaine de Fiervaux où nous passerons la nuit.
Nous sommes accueillis dans une grande salle et goûtons toute une gamme de vins
d'Anjou (blanc, rosé, rouge et méthode traditionnelle)
Au cours de la soirée Didier et Évelyne nous ont rejoint. Ce fut vraiment une belle
surprise.
Le matin, avant de partir beaucoup d'entre nous ont effectué des achats et je pense
que notre accueillant n'a pas perdu son temps.
Lundi 4 mai
Nous sommes tous alignés serrés sur la partie macadam du parking du Bioparc de
Doué-la-Fontaine. Il bruine, nous n'avons pas osé le secteur herbeux.
Ce matin : visite libre du parc avant celle de l'après-midi avec un guide.
Heureusement la météo s'est un peu améliorée.
De conception très originale, le zoo utilise d'anciennes falunières abandonnées. Le
"falun" est une pierre friable, née du dépôt de coquillages marins, il était exploité
pour amender les champs ainsi que pour obtenir de la chaux. Ici il reste des grands
canyons qui forment le site de ce parc zoologique aménagé en 2 niveaux et donc en 2
circuits de visite. Au niveau inférieur, un secteur se trouve être une volière tellement
haute qu'on oublie sa présence. Les soigneurs semblent très investis dans le bien-être
des pensionnaires et notre guide connaît le prénom de la plupart d'entre eux. Certains
de ces animaux sont destinés à être remis dans leur milieu naturel pour repeuplement,
d'autres seront inclus dans des programmes de sauvegarde ou d'échange avec des
parcs similaires afin d'éviter la consanguinité.
Saviez-vous que "l'okapi" était de la famille des girafes? Moi je l'avais oublié. Et si
vous avez une tortue d'eau, beaucoup trop grosse pour son vivarium, elle pourrait
poursuivre sa vie en ce lieu.
Ce soir le ciel est menaçant, nous émigrons vers le parking de la grande surface de
Doué. Pour remercier la direction de son autorisation, nous y faisons nos courses.
Mardi 5 mai
Aujourd’hui : journée détente. Françoise donne des suggestions et chacun fait ses
choix. Pour notre part, ce fut "l'abbaye royale de Fontevraud" avec guide. D'autres
ont même effectué un survol rapide de plusieurs sites …
Rendez vous vers 18h.30 à Louresse-Rochemenier où nous fêterons l'anniversaire
d'Eliane et celui d'André avant de passer une nuit ponctuée par les pétards anticorbeaux.
Mercredi 6 mai
Ce matin : visite des "Caves Troglodytes des Sarcophages"
Comme en bien des lieux, c'est un passionné qui nous accueille, lui-même vivant
dans une maison troglodyte. Ici, il y a 10 millions d'années, s'étendait la mer des
faluns. Là encore le sol fut creusé pour y habiter mais surtout pour fabriquer des
"Sarcophages" qui seront exportés et que l'on retrouve le long de la Loire, quand les
bateaux avaient des accidents. Ces sarcophages étaient recherchés du fait des
propriétés conservatrices de cette pierre. Seule une partie des galeries ont été
dégagées, mais celles-ci témoignent d'une activité importante et livrent les probables
techniques d'exploitation. De même on y retrouve les modes de protection contre les
envahisseurs possibles (galeries et boyaux d'accès étroits, blocage des portes…) On y
vivait aussi comme en témoignent le pigeonnier ou la chapelle.
Nous partons pour Brissac-Quincé.
Le château de Brissac est imposant mais surprenant. En effet il en manque 1/3 qui
n'a jamais été construit.
L'ancien château était "déconstruit" au fur et à mesure que l'on bâtissait le nouveau,
les pierres ainsi récupérées étaient immédiatement réutilisées. La construction s'est
trouvée interrompue, une grande partie des deux tours anciennes est resté préservée
ce qui lui donne cet aspect étrange. Près de deux cents chambres, cinq étages en
surface et deux en sous-sol, c'est le plus haut château de France. Il est habité, depuis
1502, par la famille des ducs de Brissac. De toute apparence la chasse était un sport
fort prisé si l'on en juge par la quantité de trophées exposés un peu partout. Les
plafonds sont richement décorés, le mobilier raffiné, dans la "chambre du roi Louis
XIII " nous découvrons 2 meubles à secrets, ailleurs des tapisseries incluant des
animaux inattendus telles une panthère ou une écrevisse. Dans une des salles, nous
découvrons un tableau représentant une dame imposante dont le visage nous parle, de
fait il s'agit de la "Veuve Clicquot" ancêtre de la duchesse et visage que l'on retrouve
sur les plaques de muselet de la marque de champagne en question. A ses pieds une
jeune fille est représentée, nous apprenons qu'elle est détentrice du premier PV
féminin pour excès de vitesse (en dépassant 30 km/h) La visite se terminera en soussol par une dégustation de vin d'Anjou dans des mini verres jetables … qui n'ont pas
tous été jetés…et que nous retrouverons le soir lors de l'apéritif du club.
Jeudi 7 mai
Chacun son chemin, nous nous dirigeons vers Noyant-la-Gravoyère.
15h.30 nous sommes tous à l'heure pour la visite de "La Mine Bleue"
Exploitée de 1916 à 1936 cette ardoisière était réputée sure. Pourtant on y travaillait à
126 m. de profondeur, en faible lumière sans aucune protection des mains, pieds, tête
et sans protection respiratoire. L'accès se faisait par deux plans inclinés "les
descenderies" il fallait ¾ d'heure pour descendre et 1h ½ pour remonter après une
journée harassante. L'exploitation se faisait par la technique "à remonter sous voûte"
autrement dit en faisant tomber une couche de plafond. Il fallait "sonder" ce plafond
avant de faire tomber une couche d'ardoise par explosion, après la sortie des ouvriers,
en laissant la nuit pour la retombée des poussières.
Les blocs remontés devaient être sciés, taillés, clivés …il fallait beaucoup d'eau à
puiser à la rivière.
Pour nous, ce fut casque obligatoire, ascenseur, petit train mais quand même 150
marches à monter puis à redescendre.
La sortie tire à sa fin. Quelques uns repartent dès maintenant. Pour les autres, nous
profitons d'une dernière soirée conviviale en remerciant Françoise et Jean-Pierre ainsi
que Philippe et Annick pour ce beau circuit, avant de retourner au chaud dans nos
vaisseaux.
MP