Le sacrement de réconciliation : plusieurs formes, un même
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Le sacrement de réconciliation : plusieurs formes, un même
Le sacrement de réconciliation : plusieurs formes, un même sacrement ! Parmi les quatre manières de célébrer la réconciliation [1], comment choisir ? Serge Kerrien propose une meilleure compréhension des deux formules les plus utilisées : individuelle ou communautaire. Sommaire • La célébration communautaire • La réconciliation individuelle • D’autres formes à ne pas (…) Le Rituel du sacrement de pénitence et de réconciliation propose plusieurs formes de célébration du sacrement du pardon : individuelle ou communautaire. Quelle différence ? La célébration communautaire elle-même peut se dérouler avec absolution individuelle ou absolution collective encadrée par des critères précis que rappelle le Rituel (N°43 à 50). Elle requiert l’approbation de l’évêque. Les célébrations les plus courantes sont la célébration communautaire avec absolution individuelle et la réconciliation individuelle. La célébration communautaire avec absolution individuelle Cette forme est particulièrement intéressante parce qu’elle souligne la dimension ecclésiale du sacrement (les hommes sont solidaires dans le péché) et l’invitation de la réconciliation entre frères. Face aux multiples déchirures du monde, de l’Église et de nos communautés, l’Église a reçu un trésor : la miséricorde de Dieu pour tous ceux qui sont atteints par les blessures du péché. La célébration du sacrement de pénitence et de réconciliation presse l’Église, non seulement d’appeler la miséricorde de Dieu sur les auteurs de péchés secrets, mais aussi de travailler à tout ce qui peut cicatriser les blessures. Ceci a des conséquences sur les choix des formes de célébration. Si le sacrement est un acte de solidarité dans l’Église et dans le monde, l’examen de conscience ne peut plus ne prendre en compte que nos propres péchés. Il est l’occasion de nous interroger sur nos manières de vivre en Église, d’être dans le monde, de vivre la justice sociale et le service des pauvres. Se reconnaître ensemble pécheurs devient un acte prophétique qui annonce à une communauté, à l’Église et au monde l’Alliance indéfectible de Dieu avec l’humanité. Le sacrement célébré dans cette perspective s’élargit bien au-delà de nos personnes et annonce au monde le salut que Dieu lui offre. Il construit aussi l’Église comme communauté de baptisés, réconciliés, vivant du don que Dieu fait de sa grâce : « Invités à manifester et à vivre la communion que crée entre eux l’Esprit Saint, les chrétiens sont conduits à la reconnaissance commune de ce qui les divise ; ils sont appelés à une conversion à faire ensemble, ainsi qu’à une démarche de réconciliation entre eux » (N°20). Et le Rituel ajoute au n°34 : « Une célébration commune manifeste plus clairement la nature ecclésiale de la pénitence ». Bien entendu, cette forme nécessite un nombre suffisant de confesseurs par rapport au nombre de participants. On pourrait la rendre plus réalisable même avec un seul confesseur en invitant chaque pénitent à se rendre vers le prêtre, à se reconnaître pécheur à travers un aveu oral allant à l’essentiel, à recevoir individuellement le pardon de ses péchés. La réconciliation individuelle « Elle permet, de manière irremplaçable, de manifester que le pardon rejoint chacun dans ce qu’il a de plus personnel », explique le Rituel (N°26). L’accent de ce type de célébration n’est pas le même que dans une célébration communautaire. Cette forme du sacrement permet de donner plus d’importance à la parole personnelle d’aveu et à la parole de miséricorde et d’encouragement du ministre. Elle offre aussi le temps de proposer à chacun, après un dialogue, une pénitence adaptée, réaliste et qui ne soit pas formelle. Elle est une chance pour la vie spirituelle et l’engagement du chrétien au monde, si elle a pris en compte la nécessité de l’écoute et du partage de la Parole de Dieu pour que chacun relise sa vie. D’autres formes à ne pas oublier Le risque est toujours de vouloir opposer les formes d’un même sacrement. Si l’Église les a voulues plurielles, c’est bien pour développer toutes les facettes et toutes les richesses du sacrement. Nos communautés gagneraient beaucoup à mettre en œuvre, sur une année, toutes les formes sacramentelles, sans oublier les moyens habituels du pardon conformes à la Tradition et qui sont la pratique du jeûne, de l’aumône et de la prière, le service du prochain, l’accueil dans la foi des difficultés de la vie, la révision de vie, la lutte pour la justice. L’Eucharistie est célébrée par le pardon des péchés. Elle est le lieu par excellence de la réconciliation pour les fautes plus quotidiennes.