borloo le mercenaire

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borloo le mercenaire
QUIQUET, L’BIEAU PRODUIT
LA PESTE !
A 38 ans, Eric Quiquet est un pur produit du parti écologiste Les Verts.
Produit, le mot est lancé. Il entre chez les Verts à 20 ans, intègre le
cabinet de Marie-Christine Blandin, présidente du Conseil Régional, à 24
et dirige à 32 ans la liste verte aux municipales de 2001.
... surtout son budget, sont désormais
trop petits, c'est la métropole qu'il vise.
Mais avant de passer au niveau supérieur
encore faut-il avoir fait ses preuves !
roy » finit par se sortir
de cette situation dans
les arcanes de la CUDL.
Début 2006 : pour ne
pas laisser le groupe socialiste défendre des
mesures durcissant la
pénalisation des communes qui ne respectent pas le seuil de 20
% de logements sociaux, il conclut un accord. Les socialistes
abandonnent les mesures scélérates contre
la discrétion de la
droite, en particulier
sur le grand stade et les
subventions aux piscines
municipales.
Voilà pourquoi, il y a peu, Daubresse militait pour le grand stade à la
CUDL et contre lorsqu'il était au gouvernement.
Tout cela ne l'a pas empêché, par ailleurs, de céder au groupe Nord
France un terrain de 35 000 mètres carré pour y construire le 3ème
parc à vocation économique de Lambersart. Il remet volontiers en
cause la loi de 1948 qui garantit à certains locataires des loyers stables
et un maintien dans les lieux. Pour construire Daubresse fait des
choix : "je veux aussi rappeler qu’il ne saurait être question de mettre
fin aux expulsions dans le parc privé." Engagement qu'en tant que
défenseur des propriétaires, il s'est fait joie de respecter en faisant par
exemple déplacer un groupe de jardiniers et jardinières des terrains
familiaux de la Briqueterie du Nord7.
La victoire à tout prix
Pour Daubresse la question du logement, comme toutes les autres
d'ailleurs, reste une affaire privée qui se règle sans consulter les personnes concernées. C'est ce même raisonnement qui le pousse à rejeter la réforme de l'IVG et de la contraception8. Lui seul décide et les
autres n'ont pas le choix c'est pour ça qu'il veut être président. C'est
le “Sarkozy du Nord” : " Sarkozy à la présidence de la République
c'est une chance très précieuse, presque inespérée, pour notre pays."
Daubresse suit son parti même dans les recoins les plus sales "Je partage les mêmes valeurs que Christian Vanneste… »9 Valeurs mis en
avant par exemple lors de l'expulsion par les CRS des sans-papiers
occupant sa mairie en avril 2007. Ou en signant la pétition des maires
contre le PACS10.
On risque d'en prendre pour perpet'. Donc que vous alliez voter ou
pique-niquer pendant les dimanches de Mars, il n' y aura peut être
pas que Daubresse qui y jouera son avenir.
A.S
1 : Olivier Henno, UDF et ancien collaborateur de Daubresse,
2 : C. Reynaert, socialiste rallié et M. Bauw avait été élu en 2001 sur une liste
FN. Depuis 2003 encarté au MPF de Philippe de Villiers,
3 : Coûts pour l' administration étatsuniène de la 2 ème guèrre d' Irak,
4 : L' Humanité le 22 Septembre 2005,
5 : La loi SRU impose 16% de logements sociaux, 15 aujourd' hui pour les
villes avec DSU et 20% pour les autres,
6 : 7/12/2004 discour du 58ème congrès de la Fédération Nationale des Agents
Immobiliers.
7 : Voir article du 21.06.07 www.lavoixeco.com
8 : Vote de Daubresse contre la réforme de la loi le 5/12/2000
9 : La Voix du Nord le 12 Janvier 2008
10 : Voir la campagne Prochoix contre les maires anti-PACS
11 : http://élections.lavoixdunord.fr/ le 20/12/2007
curitaires menées par les droites étavec un résultat honora- suniennes ou anglaises, à savoir un
ble de 15 %, les Verts flicage renforcé des espaces publics,
sont en mesure de négo- associé à l’installation massive de la
cier avec le PS des places de vidéosurveillance. C’est même à se
choix au conseil municipal et à demander si Quiquet n’a pas des acla CUDL. Quiquet occupera donc tions dans la vidéosurveillance. Satisles fonctions d’adjoint au maire fait de ces mesures il balance dans 20
en charge de l’environnement minutes : « Franchement je ne suis
et des espaces verts, et celui pas un fan, mais dans les transports,
d’adjoint aux transports à couplée avec les agents de prévenl’échelon intercommunal. Au- tion, la vidéo a prouvé son utilité »
jourd’hui il reprend la tête de la (“Transpolis, un ticket pour l’aveliste verte pour 2007. Produit nir ?” La Brique n°3). La fin justifie-tégalement car à en croire cer- elle les moyens ? Mais quoi de plus
tains militants verts, il incarne oppressant que cette nouvelle station
parfaitement le coeur de cible de Lille Flandres, la vitrine des gens
de l’électorat convoité : jeune, de passage : des citoyens en armes dynamique, classes moyennes sup’ keufs et militaires - assurent notre sé(comme on dit), urbain, et cycliste. curité – merci – dans un univers hyEn décembre 2007 il sort « Vert ave- giénisé à outrance par une lumière et
nir : 6 ans de transune musique de
f o r m a t i o n
supermarché,
Quiquet, le candidat du
écologique », un
des pubs et des
“réformisme radical”. Ha ha ! écrans partout.
bouquin-bilan de
l’action écologiste à
Beurk ! La réalité se
la mairie de Lille et à la CUDL.
délite pour se donner en spectacle.
Le livre commence par deux pages On se croirait à Disneyland ou à Mac
franchement cocasses. Une sociale- Arthur Glenn à Roubaix.
oui-oui-fiction du 3ème type où Même impuissance à l’oeuvre quant
tout va pour le mieux dans le meil- à l’aménagement du parc JB Lebas,
leur des mondes. Les oiseaux chan- ancien lieu de rendez-vous de manitent et couvrent le bruit des festants. Pas de problème évidembagnoles. Le soleil réchauffe les ment pour dire que cet espace dédié
bonnes petites familles qui profitent au tout bagnole était dégueulasse.
des parcs urbains proprets. Les Mais ces grilles rouges largement déLillois-e-s sont pris-e-s « d’halluci- criées représentent ce que les urbanations » devant le parc Lebas et le nistes appellent à la fois la
ticket ZAP à 60 centimes. Bref, le privatisation de l’espace public et
décor en papier recyclé est posé : à la l’aménagement urbain sécuritaire.
mesure de la politique menée, style Privatisation en ce qu’elles tendent à
et propos sont euphémisés, asepti- réduire l’espace public à des accès
sés. Et l’on croise ici ou là des for- menant à des endroits clos. Et sécurimules aussi insignifiantes que taire en ce qu‘elles préviennent des
rigolotes telles que « réformisme ra- actes délictueux et favorisent le tradical ».
vail des forces de l’ordre. L’équipe
A quand le concept de sécurité municipale dira le jour de l’inauguration que le projet, porté par des aréquitable ?
chitectes hollandais spécialistes de
Au bilan municipal des réalisations l’aménagement sécuritaire, était
vertes, on a la “sécurisation“ des adoubé par des commissions de partransports en commun. Sans nier le ticipation des habitants (sic). Mais il
sentiment d’insécurité (bien différent faudrait être naïf pour croire qu’on
de l’insécurité elle-même) à l’oeuvre ne leur fait pas dire ce que l’on veut
en 2001, on a pu observer en 6 ans de entendre. Dans la psychose sécurimandat une totale impuissance des taire généralisée de l’époque, les
Verts lillois à y répondre par des Verts lillois n’ont su apporter un dismoyens alternatifs aux politiques sé- cours différent.
a
BORLOO LE MERCENAIRE
Millionnaire, il s'achète le club
de foot de Valenciennes, met
un coup de lifting au centreville puis retourne dans les salons parisiens. Joli coup.
B
orloo est un ancien avocat d'affaires.
Dans les années 80, son cabinet international lui permet d'être l'un des avocats les plus riches au monde1. « Reprises »
d'entreprise en faillite, fusions-acquisitions,
marchés financiers : en tandem avec Tapie
ou de grands patrons, il devient millionnaire
et s'achète des villas à St Trop' ou Marrakech,
puis le club de foot de Valenciennes.
En 1989, il choisit « la politique »… N’importe laquelle : il passe de Génération Écologie au Parti radical, tâtonne le jospinisme
mais préfére l’UDF puis l’UMP. Mais pas
de besoin de parti pour qui dispose d'une
grande fortune à disposition de sa carrière
politique. Il s'impose à Valenciennes, puis
se présente aux régionales de 1992 avec ses
millions personnels2, toujours sans étiquette. Sa liste comprend de grands patrons de la région et le président du Club
des Gagnants3, Luc Doublet. La région
étant trop ancrée à « gauche », il milite
alors pour la création
d'un département du
Hainaut rien que pour
lui, sans succès. La folie
des grandeurs. Il aura
« Valenciennes Métropole » .
A Valenciennes, où il
est réélu en 1995 et
2001, il mise sur la culture (un théâtre, une
médiathèque) et la rénovation du centre-
ville, un programme qu'il baptise « coeur
de ville ». C’est tout beau, c’est tout propre,
et certains disent même que Valenciennes
serait devenue une “ville riche”. Mais où
sont passés les pauvres ? Sûrement aux
alentours, où le taux de chômage est resté
à 20%... Mais notre avocat d’affaires a réussit sa plus-value : après le « rachat » de Valenciennes, il s'est vu
propulsé ministre à la
mode. Du plan de décohésion sociale au
Grenelle de la pollution. En 2002, il cède sa
place à son adjoint, Dominique Riquet, mais
garde les rênes de la
communauté urbaine.
Borloo devient 1er adjoint de la ville, sans jamais y siéger. Il est
L’aménagement urbain
bling-bling
Avec le parc JB Lebas, rien de spécialement audacieux si l’on observe
l’évolution urbanistique générale
des grandes villes françaises. La piétonisation et l’augmentation des espaces verts étant le lieu commun de
l’aménagement de tous les centresvilles aujourd’hui, qu’ils soient tenus
par des municipalités de droite ou
de gauche. Regardez Valenciennes,
Amiens, Roubaix, on reverdit, piétonise et hygiénise à grands frais.
Associé à ce qu’Eric Quiquet appelle
Le combat des couloirs de bus (j’imagine bien des nanas et des mecs prendre le maquis et les armes en scandant
« Vivre en bus ou mourir !»), élever
l’aménagement de pistes cyclables et
de couloirs de bus au rang de « combat », c’est juste un peu marrant. Mais
n’allons pas trop reprocher ce que
chaque équipe sortante est amenée à
reproduire : augmenter la valeur de
leurs réalisations.
L’épisode des 11 d’Avelin
« une erreur de jeunesse »
En 2001, Eric Quiquet participe à
l’arrachage de betteraves génétiquement modifiées sur la commune
d’Avelin. Dans une démarche de
désobéissance civile, il arbore la
ceinture bleu-blanc-rouge d’élu
municipal et assume jusqu’au bout
cet acte de destruction de biens privés et prend deux mois avec sursis.
A l’âge éffrontément jeune de 32
ans, Martine Aubry portera ce jugement ultime : «une erreur de jeunesse ». Ou comment décridibilser
la contestation d’un revers de la
main. Facile !
Malgré ce qu’en pense Eric Quiquet,
la question de l’efficacité de cet acte
reste posée au regard des difficultés
à créer un vrai débat public sur cette
question. Néanmoins, au jour du jugement dernier, les industriels et
politiques ayant sacrifié la biodiversité sur l’autel du profit auront à en
répondre. Et on peut aisément imaginer qu’Eric Quiquet et tous les
martyrs de la cause anti-OGM s’en
sortiront plutôt bien. Croisons les
tomjo
doigts...
toujours sur la liste UMP pour mars, au cas
où son grenelle lui pète dans la tronche. Un
millionnaire ne reste pas sans pied à
terre…
S.G
1 : D'après le magazine Forbes (Le Monde
24/11/04)
2 : Un juge décortique ses comptes de campagne, mais l'affaire est classée (source : Le théâtre de P.Mauroy)
3 : Club de patrons du Nord.
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