Les mots qu`on ne me dit pas - Sailly

Transcription

Les mots qu`on ne me dit pas - Sailly
Les mots qu’on ne me dit pas
De Véronique Poulain
Editions Feryane, 2015
Récit de 219 pages
Texte intégral en gros caractères
Résumé :
Sans tabou, avec un humour corrosif, elle raconte.
Son père, sourd-muet.
Sa mère, sourde-muette.
L’oncle Guy, sourd lui aussi, comme un pot.
Le quotidien.
Les sorties.
Les vacances.
Le sexe.
D’un écartèlement entre deux mondes, elle fait une richesse. De ce qui aurait pu être un drame, une
comédie.
D’une famille différente, un livre pas comme les autres.
L’auteur :
Véronique Poulain travaille dans le spectacle vivant. Elle fut pendant quinze ans l’assistante personnelle
de Guy Bedos. Les mots qu’on ne me dit pas est son premier livre.
Extraits :
« Pourquoi ils ne parlent pas mes parents ?
Pourquoi ils ne m’entendent pas ?
Pourquoi ne puis-je pas hurler « Papa » et « Maman » à travers la maison pour qu’ils viennent me voir ?
Pour les appeler, plusieurs solutions s’offrent à moi.
La feignante : j’attends qu’ils se retournent et me regardent. Faut pas avoir un truc trop urgent à
demander.
La dynamique : ce que j’ai à dire ne peut pas attendre. Je me lève et leur tape sur l’épaule.
La nonchalante mais néanmoins la plus courante : j’allume et j’éteins la lumière. Ils se retournent. Je leur
parle. »
« Je suis horripilée par les questions qu’on me pose à l’école. Toujours les mêmes. Sans cesse. Tout le
temps.
Je décide donc de ne plus parler du handicap de mes parents. Je ne parle plus du tout d’eux, d’ailleurs. Et
on me fout la paix. »
« C’est tout de même insensé d’en vouloir à ses parents parce qu’ils sont handicapés. Je sais bien que ça
n’est pas de leur faute. Mais voilà, je leur en veux. »
Avis :
Véronique Poulain, dans son livre nous livre ce qu’elle a vécu. Fille entendante, elle avait des parents
sourds et muets. Elle nous raconte son histoire et dédramatise le handicap avec humour.
On peut dire qu’elle a bénéficié d’une double culture.
Même si elle était parfois agacée d’avoir des parents sourds et muets et surtout agacée du regard des
autres sur eux, elle était tout de même fière d’eux lorsqu’en 1977, ils se sont lancés dans un projet pour
que la langue des sourds et muets soit reconnue en France. Ils sont devenus « professeurs » de leur
propre langue dans une des tours du château de Vincennes, attribuée à l’époque par le ministre de la
culture pour un franc symbolique.
Ce document se lit très rapidement et nous fait découvrir un monde qui finalement nous est peu connu.
C’est un témoignage sincère et direct qu’a m’a touché.
Sonia SWYNGEDAUW